Passer au playerPasser au contenu principalPasser au pied de page
  • avant-hier
Retrouvez la chronique d'Elisabeth Levy

Abonnez-vous pour plus de contenus : http://ow.ly/7FZy50G1rry

———————————————————————

▶️ Suivez le direct : https://www.dailymotion.com/video/x75yzts
Retrouvez nos podcasts et articles : https://www.sudradio.fr/

———————————————————————

Nous suivre sur les réseaux sociaux

▪️ Facebook : https://www.facebook.com/SudRadioOfficiel
▪️ Instagram : https://www.instagram.com/sudradioofficiel/
▪️ Twitter : https://twitter.com/SudRadio
▪️ TikTok : https://www.tiktok.com/@sudradio?lang=fr

##SOYEZ_LIBRES-2025-04-08##

Catégorie

🗞
News
Transcription
00:00Le Grand Matin Sud Radio, 7h-9h, Jean-Jacques Bourdin.
00:05— La loi sur la fin de vie a commencé à être discutée à l'Assemblée nationale. Elle est en commission.
00:11François Bayrou a voulu deux textes, un texte sur la fin de vie et un texte sur les soins palliatifs.
00:17Alors certains, sur la fin de vie, sur l'euthanasie, doutent. Beaucoup doutent.
00:24On revient sans doute sur la scission des deux textes qui sont placés. Mais ça, c'est parce que les soins palliatifs,
00:30personne ne va être contre. Donc comme ça, ça limite la discussion. — Non, il faut les développer, parce qu'il y a des départements
00:34où il n'y a pas de soins palliatifs. — Voilà. Ça, tout le monde est d'accord. Moi, celle dont je voudrais parler,
00:40c'est celle qu'on appelle pas euthanasie, mais ce qui est sur la fin de vie, effectivement. — L'aide à mourir.
00:46On appelle ça l'aide à mourir. — Merci. L'aide active à mourir. Et là-dessus, je trouve qu'il faut écouter les voix qui doutent,
00:53parce que la légèreté anthropologique de certains défenseurs de cette loi me paraît assez effrayante.
00:59Planquer derrière quelques slogans, vous savez, comme « mourir dans la dignité », comme si les autres mouraient pas dans la dignité,
01:05eh bien ils envoient tous les opposants dans les cordes de la réaction. Ils brandissent toujours des cas bouleversants,
01:12mais réellement bouleversants, pour nous empêcher de réfléchir. Parce que qu'est-ce que vous voulez dire à quelqu'un
01:18qui vous implore devant la caméra de mettre fin à son calvaire ? Alors peut-être quand même... Moi, je me pose la question.
01:25J'ai pas de religion là-dessus, je vous assure. Peut-être que la mort doit quand même échapper à la loi. C'est une question
01:31qui est douloureuse, qui est difficile et qui, en tous les cas, ne doit pas être une cause militante qu'on se jette à la tête.
01:38Ça me paraît vraiment important. Et je me rappelle... Il y a deux jours, sur Figaro TV – je vous conseille de le regarder –,
01:43Michel Houellebecq parlait d'une espèce d'arrogance progressiste qui revient, disait-il, à balayer toute la sagesse et les pensées antérieures.
01:51Voilà pourquoi je crois qu'il faut quand même écouter ceux qui doutent plutôt que les marchands de certitude de tout côté d'ailleurs.
01:58Enfin, même si Houellebecq est sûr de lui. Mais il distingue, lui, l'euthanasie du suicide assisté, où la société fournit le poison
02:06mais ne l'administre pas. C'est la personne qui le prend. Et entre 30% et 50% des gens ne les prennent pas d'ailleurs, une fois qu'ils l'ont.
02:13En tous les cas, la grande inquiétude de Houellebecq, c'est que les malades et les vieux se sentent de trop.
02:18Et voilà ce qu'il disait encore il y a deux jours. « Par des siècles de conditions difficiles, on a été dressés à l'impératif de ne pas être à charge.
02:26Mais ce n'est pas une envie de mourir ». – Oui. Mais pardon. Mais dans notre société dite « développée », on ne prend plus soin tellement de nos vieux.
02:34Franchement. Alors que dans d'autres pays, dans d'autres sociétés dites « moins développées », on a encore une attention dans les familles aux personnes âgées.
02:44– D'accord. – Mais Houellebecq n'est pas un spécialiste du sujet, mais il peut réfléchir au sujet.
02:49– Parce que toute personne, à mon avis, qui réfléchit à notre civilisation, à ce qu'elle est, peut être un spécialiste en quelque sorte de ce sujet.
02:57Mais vous avez raison. Il faut donc écouter, et là je voudrais vous renvoyer à un article qu'il y avait dans Le Monde hier, qui m'a vraiment bouleversé, touché.
03:04– Moi je l'ai lu, oui. – Qui est professeur d'éthique de la médecine au Pays-Bas.
03:09Qui est un pays pionnier dans le domaine de l'euthanasie pour le coup.
03:15Et il publie ce texte dans Le Monde qui s'intitule « J'ai cru qu'un cadre rigoureux pouvait prévenir les dérives de l'euthanasie, je n'en suis plus si sûr ».
03:23Eh bien tout le monde devrait le lire ce texte parce qu'il n'y a pas d'idéologie, il part du réel.
03:28Alors voilà ce qu'il se passe au Pays-Bas. 2024, le nombre d'euthanasie a augmenté de 10%.
03:34Et maintenant c'est près de 6%, 5,8% exactement, des décès aux Pays-Bas.
03:40On voit l'émergence de l'euthanasie à deux, des couples qui choisissent de partir ensemble, 108 décès en 24.
03:48Le pire pour moi c'est l'euthanasie pour troubles psychiatriques qui a augmenté de 59%.
03:54Rappelez-vous la jeune belge de 18 ans, elle était traumatisée par les attentats.
03:59Elle a obtenu le droit d'être tuée en quelque sorte.
04:03Donc on voit des patients qui sont physiquement en bonne santé mais qui sont mentalement,
04:08qui demandent et obtiennent de mourir et ça continue parce que le Parlement hollandais examinera bientôt une loi qui accorde.
04:14Écoutez bien, le suicide assisté à toute personne âgée de 74 ans, de plus de 74 ans, même si elle est bien portante.
04:23Donc en somme c'est bon, vous avez fini votre temps, on débranche.
04:26C'est quand même, pardon, ça commence à faire peur.
04:29Bien sûr qu'il faut prendre en compte la souffrance des malades en phase terminale, d'où cette affaire de soins palliatifs qui est fondamentale.
04:35Mais l'extension permanente du domaine de la mort assistée,
04:39eh bien vous voyez bien que ça risque de créer une pression sur les malades qui vont se sentir en trop,
04:45qui vont sentir qu'il faut qu'ils en finissent.
04:48Alors attention quand même, il s'agit d'inscrire dans la loi le droit voire le devoir de tuer,
04:53eh bien on a le droit voire le devoir de douter.
04:56Oui et nous doutons tous.
04:58Ah oui, moi j'aime beaucoup l'édito d'Elisabeth ce matin parce que je trouve que la chose essentielle que tu dis,
05:04c'est vraiment ça ne peut pas devenir une bataille idéologique.
05:06Ça ne peut pas devenir une bataille de chiffonniers.
05:09Nous sommes face au grand mystère de l'être humain.
05:11C'est-à-dire la mort, c'est ce qui conditionne notre vie dès la naissance.
05:15Dès la naissance, ataviquement, nous savons qu'il y a une finitude.
05:20Voilà, donc ça c'est le vrai sujet.
05:22Je suis bouleversée, vous parlez de la jeune belge, Elisabeth,
05:25j'ai été bouleversée il y a 15 jours par la jeune espagnole.
05:28La jeune espagnole qui a, malgré les demandes de son père, qui a obtenu le droit de se suicider
05:34parce qu'elle souffrait trop psychologiquement et qu'elle avait déjà fait une tentative de suicide.
05:39Elle s'était jetée par la fenêtre pour un chagrin.
05:42Elle était devenue paraplégique ou hémiplégique et elle a obtenu de mourir en suicide assisté.
05:48Imaginez la douleur des parents qui ont déjà une enfant qui se suicide
05:53et qui voient leur enfant mettre fin à ses jours.
05:56Mais c'est un vrai sujet parce que...
05:58Douleur des parents, mais pardon. Mais pardon et douleur de l'enfant.
06:02J'allais y venir, je connais bien les problèmes psychiatriques, je les connais de près.
06:07Et je veux dire par là que ce que montre Elisabeth, et je trouve que c'est très intéressant,
06:11c'est qu'on est en train de tout mélanger, c'est-à-dire la douleur physique,
06:14c'est-à-dire quand vous n'en pouvez plus, vous êtes en cancer de face terminale.
06:17Quand il n'y a rien à faire.
06:18Ou un maladie de charcot, vous voyez par exemple, on a des amis qui sont morts de ça,
06:22c'est une forme de condamnation à mort quand on vous dit que vous avez du charcot.
06:25Et la douleur psychique, et je ne connaissais pas le chiffre de la Hollande, mais il est effrayant.
06:31C'est-à-dire 59% de malades psychiatriques.
06:34Donc je n'ai pas de religion.
06:36Je suis plutôt Elisabeth sur l'idée qu'il faut protéger les médecins.
06:43Arrêtons de croire que nous pouvons absolument maîtriser l'entièreté de la vie et de la mort.
06:49Ça, ça me paraît être une ambition démiurgie qui finira par nous faire peur.
06:54Mais donnons les moyens que nos médecins de ne pas être attaqués en justice.
06:57Merci, à tout de suite.

Recommandations