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00:00Il est 11h16 et on est avec Louis Dragnel, nous parlons évidemment du nouveau gouvernement.
00:04La question que vous avez posée est essentielle.
00:06Est-ce que, et ce n'est pas que de l'intuition politique que je vous demande Louis Dragnel,
00:11c'est aussi de l'analyse, puisque vous connaissez le Rassemblement National,
00:15il y a une question d'ailleurs importante, le calendrier judiciaire joue contre le temps pour Marine Le Pen.
00:22Est-ce qu'elle a intérêt à laisser ce gouvernement en place ou est-ce qu'elle a intérêt à censurer ?
00:27De la même manière, est-ce que Laurent Wauquiez voit une nouvelle étoile de la droite française monter dans les sondages chez Bruno Retailleau ?
00:36Est-ce qu'il a envie de lui laisser aussi du temps ?
00:39Ce que je vous demande en clair, c'est est-ce que vous pensez que ce gouvernement peut tenir et pourquoi pas tenir par exemple jusqu'en 2027 ?
00:48Alors, je vais commencer par vos deux premières questions.
00:52Marine Le Pen, son intérêt, comme avec Michel Barnier, c'est de faire tomber le gouvernement,
00:56de le laisser en fait se constituer, donc là, ça y est, c'est fait, le laisser commencer à balbutier, essayer de commencer à travailler.
01:03Et puis, de toute façon, elle le sait, la gauche créera le prétexte de la motion de censure.
01:09Et ensuite, Marine Le Pen n'aura qu'à donner le coup de grâce, à mettre le pouce vers le bas.
01:14Et je pense que c'est ce qu'elle a l'intention de faire, puisque c'est dans son intérêt de fragiliser cet équilibre.
01:19Et on voit bien d'ailleurs que, on a du mal à imaginer d'ailleurs, comment François Bayrou peut continuer avec les lignes rouges qu'a fixées le Rassemblement national.
01:29S'agissant de la gauche, on en a un tout petit peu parlé, bon, ils l'ont déjà annoncé, la couleur, tout est extrêmement clair, ils vont censurer.
01:36Pour eux, c'est inenvisageable et c'est un moyen pour eux aussi de faire campagne dans le cadre d'un possible départ anticipé du président de la République, Emmanuel Macron,
01:45et donc d'une possible élection présidentielle anticipée.
01:48En tout cas, c'est ce que souhaite Jean-Luc Mélenchon.
01:51Et ensuite, votre dernière question, c'était, s'agissant de Laurent Wauquiez, le patron des Républicains.
01:56Écoutez, il est dans une situation un peu compliquée, parce qu'il a annoncé hier soir que les Républicains allaient voter texte par texte,
02:03alors on ne sait pas lesquels, restera quand même la question cruciale du budget, est-ce que la droite votera le budget de François Bayrou ?
02:11Pour l'instant, on ne connaît même pas, on ne sait pas ce que veut faire François Bayrou, donc il y a énormément d'incertitudes, beaucoup de fragilité pour François Bayrou.
02:18Ce qu'on sait aussi, une certitude, c'est que François Bayrou part beaucoup plus fragilisé aujourd'hui que Michel Barnier, il y a deux mois et demi.
02:25C'est curieux, parce que, bon, c'est une analyse, évidemment, possible, mais François Bayrou, et pourquoi pas d'ailleurs,
02:34on l'a vu avec Xavier Bertrand, il est prêt quand même à entendre le Rassemblement National.
02:39C'est-à-dire que Madame Le Pen a mis un veto sur Xavier Bertrand, et Xavier Bertrand n'entre pas.
02:45Et comme M. Bayrou a vraiment envie de garder ce poste, il est possible, et finalement, pourquoi pas, parce que c'est aussi une manière d'écouter les 11 millions de Français qui ont voté pour le Rassemblement National,
02:56que le Rassemblement National influence davantage ce gouvernement, pour une raison simple, c'est que vous avez un Premier ministre qui a tout sauf envie de partir.
03:05Alors, ce qui est vrai, c'est que le gouvernement a un pistolet sur la tempe, et qui tient le pistolet dans sa main, c'est le Rassemblement National.
03:12Ben oui, ça c'est quand même essentiel dans la...
03:16Alors, vous avez entièrement raison, mais Michel Barnier était exactement dans la même situation.
03:19Sauf que Michel Barnier n'avait peut-être pas envie, sauf que Michel Barnier, d'abord, n'y croyait peut-être pas, au pistolet sur la tempe,
03:29et il pensait peut-être que Marine Le Pen n'irait pas au bout de sa démarche, elle y est allée,
03:35et puis la deuxième chose, c'est que vous avez un François Bayrou, qui a une ambition extrêmement importante,
03:43celle, pourquoi pas, d'être président de la République, que son intérêt, c'est d'aller, de se maintenir le plus longtemps possible,
03:51même avec quelques compromissions, pourquoi pas, pour arriver dans deux ans, comme une sorte de possibilité,
03:58ou de recours, appelez ça comme vous voulez, au bloc central, dont il pourrait porter les couleurs.
04:04C'est une analyse possible, je ne dis pas que ça se passera comme ça.
04:08Alors, c'est une analyse possible, mais il y en a aussi une autre, c'est que l'intérêt, aujourd'hui, de François Bayrou
04:15n'est peut-être pas le même que celui de François Bayrou dans deux ou trois mois.
04:18Peut-être que François Bayrou, même, ira jusqu'à provoquer les conditions de son départ,
04:22parce qu'il verra que l'opinion publique ne le suit pas, et qu'il faut marquer une rupture, et qu'il n'aura d'autre choix que de partir.
04:28Donc, écoutez, on verra.
04:30Oui, c'est certain, mais vous avez un premier ministre, quand même, moi, en fait, j'étaye mon raisonnement...
04:37J'ai eu au téléphone, figurez-vous, pour souhaiter un joyeux Noël à quelques ministres ce matin,
04:41j'ai échangé avec certains d'entre eux, et tous, quasiment, me disent, bon, je ne sais pas très bien combien de temps je vais durer.
04:47Oui, mais c'est normal, ça, c'est normal, ils ne pourraient pas vous dire autre chose, c'est normal.
04:51Dans une période normale...
04:53Oui, mais on sait bien qu'on n'est pas dans une période normale.
04:56Moi, j'étaye mon raisonnement en l'argumentant avec la jurisprudence Xavier Bertrand.
05:02C'est-à-dire que, manifestement, il a appelé Xavier Bertrand ces derniers jours, et il lui a dit, vous êtes, ou tu es, ministre de la Justice.
05:10Marine Le Pen a dit, vais-t'en, et il a retiré Xavier Bertrand.
05:13Ça veut donc dire quoi ? Ça veut dire qu'il veut rester en place, et qu'il fait fi d'une partie, peut-être, de ses convictions.
05:21Et je pense que vous avez quelqu'un dont on connaît, quand même, manifestement, le profil et la psychologie.
05:27Il y a une forme d'obsession chez François Bayrou.
05:31Il a dit, quand même, hier, cette phrase absolument étonnante.
05:34« Je savais qu'on viendrait me chercher quand ça va mal, Louis de Ragnel. »
05:38Oui, c'est vrai.
05:39Mais oui, mais cette phrase, je n'ai pas souvenir d'un homme politique...
05:42« Qu'on viendrait me... »
05:43C'est ce qu'il a dit.
05:44Alors, il faut décrypter un peu cette phrase, parce qu'il dit « on viendrait me chercher », non, il a tout fait pour venir.
05:48Bien sûr, c'est pour ça que je vous dis ça.
05:50C'est pour ça que je vous parle de psychologie.
05:52Voilà, on a raconté, quand même, la coulisse de la nomination de François Bayrou.
05:56Écoutez, depuis sept ans qu'Emmanuel Macron est président, le seul Premier ministre qui n'a pas été choisi par Emmanuel Macron, c'est François Bayrou.
06:03Il s'est imposé au président de la République.
06:05Donc, bon, ce n'est pas tout à fait exact, ce que vous rapportez.
06:09Vous avez raison de le rapporter.
06:11Non, mais ça fait sens.
06:13Mais oui, mais oui.
06:15C'est ça que je veux vous dire.
06:17Ça fait sens, quelqu'un, ça montre une certaine psychologie.
06:21Alors, c'est peut-être un défaut que j'ai.
06:23J'ai peut-être davantage lu Stéphane Zweig que René Raymond ou Raymond Aron.
06:30Mais je pense qu'à la psychologie, ça compte, évidemment, beaucoup dans tout, d'ailleurs.
06:35Dans un sportif, dans un présentateur de télévision.
06:38C'est le plus terminant.
06:40Cet homme, il est là où il a toujours voulu être.
06:45C'est-à-dire Premier ministre.
06:46Vous pensez qu'il a envie de quitter Matignon ?
06:50Aujourd'hui, non.
06:52Aujourd'hui, non.
06:53Clairement, non.
06:54Mais peut-être que dans 2, 3, 4, 5 mois.
06:56Peut-être avant, j'en sais rien.
06:57Peut-être dans un mois et demi, il verra que la situation n'est pas tenable
07:00et qu'il ne peut pas apparaître comme celui qui s'accroche à son poste.
07:04Et c'est là que la discussion commence.
07:07C'est là que la discussion commence, cher Louis.
07:09Je suis bien d'accord.
07:10Mais, mon cher Pascal, nous ne sommes pas Madame Soleil.
07:14Nous sommes d'accord.
07:15On a quelques certitudes.
07:17Et ensuite, il y a des hypothèses de travail.
07:19Nous, ce qu'on voit quand même, c'est que ça va être extrêmement compliqué.
07:23Il y a une tenaille qui est exercée par la gauche
07:26et par le Rassemblement National sur François Bayrou.
07:29Il le sait, François Bayrou.
07:31Non, mais la gauche, c'est fait.
07:32La gauche, elle censurera.
07:33Donc, il n'y a même plus de soucis.
07:34La gauche, elle censurera.
07:35Quoi qu'il arrive, elle censurera tout.
07:37Le RN, il ne censurera pas forcément.
07:39On est avec Gilles, qui voulait peut-être vous interroger.
07:41Bonjour, Gilles.
07:42Vous nous appelez d'où ?
07:43Oui, bonjour.
07:44Je vous appelle de la Côte d'Opale.
07:45La Côte d'Opale.
07:46Donc, c'est du côté de Caen.
07:48Oui, Berc, Le Touquet, par là.
07:51Oui, c'est le nord.
07:53C'est pas du tout Caen, en fait, la Côte d'Opale.
07:56C'est plus, effectivement, Berc et Le Touquet, célèbres, entre tous.
08:02Parce que c'est la résidence de M. et Mme Macron lorsqu'ils sont en villégiature.
08:10Que voulez-vous nous dire, M. Gilles ?
08:12Oui, écoutez, je voulais juste commenter concernant ce gouvernement.
08:17Et vous en pensez quoi ?
08:18Déjà, Mme Borne, je n'aurais pas vraiment choisi Mme Borne.
08:22J'aurais plutôt choisi M. Blanquer, par exemple, qui, je pense, avait fait du bon boulot.
08:26Voilà.
08:28Et puis, bon, alors après, voilà.
08:30Ce que je voulais surtout, le point essentiel pour moi, c'est M. Rotaillot et M. Darmanin.
08:37Et c'est pour analyser un peu pourquoi ils sont là.
08:40Parce que pourquoi on les a mis là ?
08:43Et je pense sincèrement, s'ils font le boulot tous les deux,
08:46ils peuvent récupérer pour 2027 tout ce qu'il faut comme voix à Mme Le Pen pour faire quelque chose de bien.
08:55Et donc, je pense qu'ils ont tous les deux intérêt à faire le boulot.
09:00Donc, j'attends avec impatience de voir ce qu'ils vont annoncer en conférence de presse.
09:04Car sur la dernière conférence de presse, entre M. Rotaillot et M. Migaud, par exemple,
09:11ils n'avaient pas annoncé de nouvelle prison.
09:14Et sans une nouvelle prison, sans vraiment des fonds dédiés à ça, c'est impossible de faire quoi que ce soit.
09:21Donc, j'attends de voir leur future conférence de presse à tous les deux pour savoir si c'est du vent,
09:26si c'est pour freiner une durée le plus longtemps possible pour M. Macron.
09:32Donc, pour savoir si c'est M. Macron qui a mis Darmanin là,
09:36ou si c'est M. le Premier ministre qui a voulu essayer de faire quelque chose de bien.
09:43Parce que normalement, c'est censé être quelque chose de bien.
09:46C'est un rapport de force. Vous, vous êtes plutôt un électeur de droite ?
09:49Plutôt, oui.
09:50Mais vous êtes plutôt LR, plutôt Rassemblement National ?
09:53Moi, je serais plutôt Rassemblement National.
09:58En réalité, moi, sincèrement, au législatif, par exemple,
10:02je n'ai pas compris du tout pourquoi on n'a pas laissé la chance à M. Bardella.
10:09Parce que les Français auraient dû bien comprendre qu'il y avait tout intérêt,
10:13d'ailleurs, ils ne pouvaient pas faire autrement que réussir.
10:16C'est bien les seuls qui n'avaient tout intérêt à réussir.
10:19Parce que ce genre de parti, le Rassemblement National, vous êtes bien peut-être pour le savoir,
10:23on ne leur excuse rien.
10:26S'ils avaient raté en 2027, c'était fini.
10:28Donc, ils avaient tout intérêt à réussir.
10:31Et c'est d'ailleurs la raison pour laquelle, pour moi,
10:33le Front Républicain a aussi bien marché chez tous les autres politiques
10:38qui savent que s'ils réussissent, eux, c'est fini, ils peuvent rentrer chez eux.
10:42Et 11h27, restez avec nous parce qu'on va marquer une pause.
10:45Restez là comme Louis de Ragnel reste avec nous.
10:49Alors, les courses vont prendre un peu de retard
10:51puisque notre ami Louis de Ragnel, maintenant, il profite de faire ses courses
10:54pour, de temps en temps, passer un petit coup de fil à l'Europe 1
10:56pour savoir comment ça se passe.
11:00Il ne vient plus nous voir, Louis.
11:02Il est en course.
11:03Ma fille est gentille, elle fait de la trottinette en attendant.
11:05Il est en course, le matin.
11:07Mais vous faites quoi ?
11:09Vous faites les cadeaux ou vous faites le repas ?
11:15Essentiellement des cadeaux et un petit peu de vin.
11:19De vin ? Vous achetez du vin, maintenant ?
11:22Avec votre fille ?
11:25Ça c'est vraiment... Quel exemple !
11:28Tant qu'on n'ouvre pas la bouteille le matin, c'est bon.
11:31Je comprends qu'elle préfère faire de la trottinette.
11:34Franchement, quel exemple !
11:36Qu'est-ce qu'il faisait ton père ?
11:38Il achetait des bouteilles de vin le matin.
11:40Ça, c'est des enfances difficiles.
11:42Joyeux Noël !
11:44Des cadeaux Noël, accessoirement.
11:46Avec sa fille de 7 ans.
11:48C'est des traumatismes, ça, qu'on crée chez les enfants.
11:51Il est 11h28.