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00:00La revue de presse d'Olivier Delagarde sur Europe 1.
00:03Olivier, Donald Trump est-il en train de convaincre les Français des vertus du libéralisme ?
00:08Écoutez à quelque chose d'alors, et bon, dit le proverbe,
00:10et c'est sans doute l'un des paradoxes de la période troublée que nous sommes en train de traverser.
00:14Les Français, peuples nourris aux mamelles du christianisme et du communisme,
00:19ce vieux pays qui a un problème avec l'argent,
00:22semble tout d'un coup converti aux vertus du libéralisme.
00:25Et dans les échos ce matin, Gaspard Koenig n'en revient pas.
00:28Rien n'est plus stupéfiant, écrit-il,
00:31que la rapidité avec laquelle les partis politiques et l'opinion publique
00:34semblent s'être retournés en faveur du libre-échange, écrit-il,
00:38et de se rappeler, lorsqu'il travaillait au ministère des Finances,
00:40les efforts vains que nous déployions pour présenter à nos compatriotes
00:45les vertus économiques de la baisse des barrières tarifaires.
00:48Plus récemment, rappelle-t-il encore,
00:50le traité de Mercosur a fait l'unanimité contre lui.
00:53Jusqu'à présent, l'idée d'une mondialisation heureuse
00:56n'avait jamais convaincu personne en France, ni à droite, ni à gauche.
00:59Mais ça donc, c'était avant Donald Trump,
01:01avant que l'ombre de choc ne se propage.
01:03Parce que désormais, et ce matin encore,
01:05d'un quotidien à l'autre, on sonne le toxin, un vent de panique.
01:10Souffle sur les bourses mondiales, s'inquiète Paris-Empouesse-France,
01:13en gros titre, même la Croix qui professe depuis longtemps
01:16qu'il est plus facile à un chameau de passer par le trou d'une aiguille
01:20qu'à un riche de rentrer dans le royaume des cieux.
01:22Même la Croix consacre de pleine page à l'affolement des marchés.
01:25Mais c'est que l'inflation qui en résultera va être particulièrement douloureuse
01:29pour les plus modestes, précise-t-il.
01:31Ouf, non.
01:33Riche ou pauvre, ce choc planétaire ne présage rien de bon,
01:36prévient Jacques-Olivier Martin à la Une du Figaro.
01:38À court terme, les marchés vacillent sur fonds d'incertitude.
01:42À moyen terme, les échanges vont ralentir, les usines souffrir.
01:45Et plus tard encore, c'est l'innovation qui reculera,
01:48les économies qui s'appauvriront.
01:51Oui, ce à quoi nous sommes en train d'assister est beaucoup plus qu'un
01:54crack boursier, affirme Nicolas Béthoud à la Une de l'Opinion.
01:57L'effondrement des bourses n'est que la partie visible
02:00d'un choc beaucoup plus grave dont l'économie globale mettra longtemps à se relever.
02:05En tout cas, Olivier, c'est aussi la preuve que la politique n'est pas démonétisée.
02:09Et que malheureusement, un homme à lui tout seul peut faire basculer le monde
02:12dans le chaos, à la condition tout de même qu'il occupe le bureau ovale de la Maison Blanche.
02:16Mais c'est vrai et c'est assez unique dans l'histoire des crises économiques,
02:19constate Gilles Moec, chef économiste du groupe AXA.
02:23Cette fois, le politique est à l'origine du choc.
02:26Vous lirez son interview dans les échos.
02:28Contrairement aux grands épisodes de crises boursières,
02:31souvent liées à des évolutions macroéconomiques, cette fois,
02:34il s'agit de dommages entièrement auto-infligés par les autorités américaines.
02:39Et l'embêtant pour Sutil, c'est qu'en général, lorsqu'un choc se produit,
02:43on attend que la cavalerie arrive.
02:45La cavalerie, c'est-à-dire la Fed ou le gouvernement.
02:47Or là, c'est le politique lui-même qui est à l'origine du problème.
02:51Et les politiques en France, comment réagissent-ils ?
02:54Eh bien écoutez, ils gardent leur sang-froid.
02:56Témoins cette petite info donnée par Olivier Beaumont, du Parisien Aujourd'hui en France.
03:00Hier, pendant que les traders se faisaient hara-kiri dans les salles de marché,
03:04François Bayrou, lui, a planté son arbre.
03:07C'est une tradition depuis Raymond Barres.
03:09Au bout de six mois, à Matignon, chaque Premier ministre plante son arbre risso
03:13dans le beau jardin de la rue de Varennes.
03:15Alors, certains esprits chagrins noteront peut-être que cela ne fait pas six mois
03:19que Bayrou est à Matignon.
03:21Mais ce n'est pas ce que vous croyez, Dimitri.
03:22Ce n'est pas parce qu'il craint d'être motion de censurer avant la date fatidique
03:27qu'il a anticipé la séance de jardinage, mais parce que le début avril
03:31est le meilleur moment pour planter un arbre.
03:34Et en plus, hier, il faisait beau.
03:36Bon, tandis que certains prennent le soleil, d'autres ne perdent pas le nord,
03:40le Parisien, encore lui, nous indique comment certains élus de la capitale
03:44sèchent le conseil de Paris, mais empochent quand même les indemnités de présence.
03:49Comment cette diablerie est-elle possible, me direz-vous ?
03:52Facile, il s'agit juste de passer cinq minutes,
03:54signer la feuille de démarchement et de repartir, explique Elie Julien.
03:58C'est une honte qu'on fie un élu assidu.
04:01Certains empochent ainsi 3000 euros par mois pour six signatures.
04:05Mais alors, de qui s'agit-il ?
04:06Alors, je sens que vous êtes curieux.
04:08Et bien, ce sont notamment, sont notamment pointés du doigt
04:12Rachida Dati, le socialiste Jean-François Martin,
04:14soit encore l'écologiste Alice Coffin.
04:17Oui, la même qui court les plateaux de télé pour faire des leçons de morale à la terre entière.
04:21Plus sérieusement, il y a aussi des politiques qui travaillent.
04:24L'opinion nous apprend que Bruno Retailleau a décidé de s'attaquer
04:27à la charia des frères musulmans.
04:29Le ministre de l'Intérieur entend mettre le danger de l'antrisme frériste
04:34dans le débat public.
04:35Il va s'appuyer sur un rapport jusque-là confidentiel où figurent
04:38les institutions incriminées.
04:40Quelques 130 lieux de culte musulmans seraient affiliés.
04:44Lycée Averroes de Lille, Alkindi près de Lyon,
04:47l'Institut de formation de Châteauchynon ou le Comité contre l'islamophobie.
04:53Après le premier flic de France, on passe à l'amour du poulet.
04:57Les Français en sont dingues, nous apprend le Figaro.
05:00Le poulet est devenu la viande la plus consommée dans l'Hexagone.
05:04Presque 25 kilos par an et par personne.
05:07Alors pourquoi ?
05:08Et bien, ce n'est pas cher, ce n'est pas gras.
05:10Et puis, la différence du porc, c'est accepté par toutes les religions.
05:12Bref, le poulet, c'est en danse.
05:15Il fait même naître des expressions comme
05:18« C'est quoi ce poulet ? »
05:19Alors, personnellement, je ne connaissais pas.
05:21Heureusement, Éric de Lachenais explique que c'est le rappeur Kaaris,
05:25que je ne connaissais pas non plus, qui l'a popularisé.
05:28« C'est quoi ce poulet ? »
05:29Ça signifie « C'est incroyable ».
05:31Alors, vous pouvez vous foutre de moi et faire 4 Leïa maintenant.
05:35Alors ça, je pense qu'il y a de moins en moins de gens
05:37qui savent ce que ça veut dire.
05:40Parce que les Français ne lisent plus ou plus beaucoup.
05:44C'est ce qui ressort d'une étude du Centre national du livre
05:47que révèle Le Figaro.
05:48Le constat est très inquiétant.
05:50Les écrans cannibalisent définitivement la lecture.
05:53Nous passons tous les jours 3h21 devant les écrans,
05:56durant notre temps libre, et même plus de 5h chez les 15-19 ans.
06:01Moins d'un Français sur deux lit tous les jours ou presque.
06:04Et puis, les femmes lisent beaucoup plus que les hommes.
06:06Il y a plein d'infos dans cette enquête.
06:07Lisez cette double page signée Alice Develay et Victoire Lemoyne.
06:11Et j'en reviens à « Faire 4 Leïa ».
06:14C'est dans Proust, c'est Swan et Odette.
06:16Ça veut dire « Faire l'amour ».
06:19Si vous préférez, faire 4 Leïa, c'est du poulet.
06:23Merci beaucoup, Olivier Delagarde.
06:24Votre revue de presse chaque matin sur Europe 1.