Samedi 21 décembre 2024, SCÈNE EN LUMIÈRE reçoit Valérie Guérin-Descouturelle (Pianiste) , Charles Mollet (Cofondateur, Polaris) et Véronique Durville (pianiste)
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00:00Bonjour à toutes et à tous et bienvenue dans Scène en Lumière, votre émission consacrée
00:11aux arts de la scène et au théâtre.
00:13Cette émission se déroulera en deux parties.
00:16La première partie sera consacrée à un spectacle musical, le Phénix de ces Dames,
00:21joué au studio Héberteau.
00:22Pour en parler, je recevrai deux pianistes qui raconteront la genèse et les enjeux de
00:29production, Valéry Guérin-Découturel et Véronique Durville.
00:33Pour la deuxième partie de l'émission, nous recevrons Charles Mollet, coproducteur
00:39de la maison de production Polaris, pour le spectacle La véritable histoire du Père
00:45Noël, joué dans un hôtel particulier du 5e arrondissement.
00:48Absolument merveilleux ! A tout de suite dans Scène en Lumière.
00:51Quand trois pianistes désacralisent le récital par la découverte d'un piano pas
01:00comme les autres, le Phénix ! De leurs 30 doigts véloces, elles vont composer, cadencer
01:06et accrocher l'attention avec humour, rage et fantaisie dans une mise en scène burlesque
01:11et déjantée.
01:12Bonjour Valéry Guérin-Découturel et Véronique Durville et merci d'être parmi nous.
01:19Nous manque Lucie Chouvel, qui n'est pas là, mais vous avez apporté un de ses accessoires,
01:25sa perruque, parce qu'il s'agit d'un spectacle musical hors du commun, autour d'un seul piano,
01:31le Phénix, et vous jouez à trois dessus.
01:33Comment est né ce spectacle ? Comment est née l'idée de ce spectacle ?
01:37Alors l'idée est partie d'une envie de jouer à plusieurs sur le piano et le 4 mains, il
01:44y a beaucoup de pianistes qui jouent à 4, mais à 6 mains, c'est plus rare.
01:49Je connaissais Véronique, je connaissais Lucie, mais elles ne se connaissaient pas et
01:53j'étais sûre qu'on pouvait bien s'entendre et on a commencé à travailler et puis on
01:59a travaillé avec notre metteur en scène Geneviève Brett et le spectacle s'est construit
02:05comme ça en partant d'une musique, d'envie, qu'est-ce qu'on pourrait faire et surtout
02:10on avait envie de s'amuser avec le piano, avec la musique classique et voilà, on a
02:16construit ce spectacle ensemble.
02:18Et donc le Phénix, c'est un piano particulier, en trois parties, le Phénix, les plumes, racontez-nous
02:27l'histoire un petit peu de ce piano.
02:30En fait, le piano Phénix, c'est Valérie qui nous l'a fait découvrir, donc en tout
02:35cas, s'agissant du piano, elle va vous en parler mieux que moi, parce qu'elle connaît
02:39l'origine.
02:40Alors j'avais regardé, j'ai trouvé sur Facebook un post qui disait voilà, un piano
02:46formidable qui marche sur batterie, on peut jouer partout, un piano nomade, on peut jouer
02:49partout avec.
02:50Et je me suis dit mais c'est extraordinaire, moi qui ai toujours envie de jouer partout
02:53en extérieur et j'ai contacté l'inventeur Shakiba Boubi et il m'a dit ben venez, venez,
03:00on est devenus amis et vraiment je suis tombée amoureuse de ce piano, on peut vraiment jouer
03:04partout.
03:05Il marche sur batterie, il a un toucher extraordinaire, on dirait vraiment un piano, on arrive vraiment
03:11à jouer, voilà, on a apprivoisé l'instrument, on a apprivoisé la bête, on a apprivoisé
03:16le phénix et on a vraiment un jeu comme sur un piano, un vrai piano.
03:21Et donc oui, il se plie pour rentrer dans une valise en fait, l'idée c'est de pouvoir
03:26le mettre dans son coffre, effectivement, dans une petite voiture, on peut transporter
03:29ce piano.
03:30Oui, c'est incroyable, on voit sur scène, c'est tout à fait incroyable.
03:33Et on en joue, voilà, justement, de toute cette mobilité, puisqu'il est monté sur
03:38roulette et du fait qu'il peut se plier, mais on ne va pas divulgacher.
03:43Il ne faut pas tout dire, il ne faut pas tout dire.
03:45Et comment avez-vous choisi les morceaux de musique ? Parce qu'on entend du Rossini,
03:49du Laviniak, du Chopin, du Bach, du Beethoven, comment, pourquoi ces compositeurs ?
03:55Alors à la base, il y avait quand même cette idée de faire découvrir, un éventail,
04:01faire un petit parcours sur une histoire de la musique au piano, mais les choses se sont
04:08faites au fur et à mesure, c'est vraiment une création collective.
04:11Donc, le jour où nous nous sommes rencontrés pour la première fois avec la metteur en
04:15scène, on avait quelques idées musicales et surtout, il s'agissait pour Valéry de
04:22transcrire des pièces écrites à l'origine pour piano, deux mains, de les faire pour
04:26six mains, mais surtout, ce qui était l'enjeu, c'était qu'il y ait une chorégraphie
04:30des mains.
04:31Parce qu'évidemment, les arrangements de Valéry ne sont pas dans le bon sens, c'est-à-dire
04:37que vous nous voyez souvent dans du spectacle, les mains croisées, donc c'est une véritable
04:43chorégraphie et ça, c'est vraiment une chose importante et je rebondis justement
04:47par rapport au studio Eberto et de sa configuration qui fait que les spectateurs voient très
04:56bien ce qui se passe puisqu'en fait, ils sont en hauteur, donc il y a un jeu évidemment
05:00avec nos mimiques et autres, mais il y a ce qui se passe aussi avec nos mains.
05:04Vous savez, souvent les gens sont fascinés par les mains des pianistes, on veut souvent
05:08être près des mains des pianistes, là en fait, elles sont au premier plein et ça,
05:14c'est vraiment super.
05:15Oui, puis il y a un jeu avec le miroir parfois où on voit encore mieux vos mains quand
05:20vous nous tournez le dos finalement au public, c'est toute une mise en scène.
05:24C'est une belle image poétique à la fin.
05:26Des multiplications des mains.
05:27Ah oui, qui est superbe et la metteur en scène donc Geneviève Brecht est musicienne
05:32mais pas pianiste et donc elle a beaucoup, beaucoup appris de vous, beaucoup travaillé
05:36avec vous pour faire la mise en scène.
05:39C'est à dire, elle nous demandait est ce que c'est possible ? Alors on disait on va
05:42essayer et nous, on a repoussé aussi nos limites dans les possibilités et on a fait
05:49des choses qu'on n'aurait peut être pas imaginé pouvoir faire.
05:51Oui, parce qu'en fait, tout l'enjeu, c'était de prendre des pianistes et il y avait vraiment
05:55de la direction d'acteurs parce qu'en l'occurrence, il y a tout un jeu de clowns, ce que vous
05:59avez remarqué, il n'y a aucune parole, enfin très peu, très peu de paroles.
06:03Donc on devait simplement par notre faciès être, dire, dire un maximum de choses.
06:09On en revient peut être même aux prémices de ce spectacle puisqu'on a commencé le
06:16premier rendez-vous où on a parlé de ce spectacle.
06:19Geneviève a déjà ciblé les personnages en fonction, bien sûr, de nos caractères.
06:26Donc en fait, tout s'est fait aussi comme ça, vous voyez, c'est à dire de rebondir
06:32sur le caractère de chacune d'entre nous et ça a été même difficile pour le rendre
06:40visible par les spectateurs dès le début, dès le début, dès l'entrée du spectacle,
06:46sans parler qui nous sommes, quels personnages nous sommes et la chose intéressante pour
06:51les instrumentistes, enfin en l'occurrence, moi j'ai vraiment beaucoup travaillé cette
06:55chose-là, c'est qu'en fonction du tempérament qu'on a, ça ne doit pas influer sur le jeu.
07:01Vous voyez, c'est à dire que moi qui est dans ce spectacle, un caractère un peu autoritaire,
07:09diva, et souvent je dois jouer pianissimo pour ne pas couvrir mes collègues et pourtant
07:13je dois montrer quelque chose avec du tempérament, donc apprendre à dissocier complètement.
07:19Et ça, c'est vraiment une chose qu'on ne travaille pas dans notre formation de pianissimo
07:23classique.
07:24Donc on s'est aperçus qu'on avait des bras, des jambes, tout ce qui pouvait être très
07:28mobile et en même temps ne pas faire en sorte que ce qui se passait ici soit prépondérant.
07:36Absolument, et ça c'est vraiment un travail extraordinaire, très formateur, on devrait
07:43enseigner ça.
07:44Oui, je comprends parce que c'est une vraie performance en fait, que vous nous offrez
07:48pendant une heure, une heure cinq, c'est fou.
07:51Mais c'était le postulat de départ, c'est de dire, je vais fermer les yeux et que quand
07:57les spectateurs ferment les yeux, ils ne puissent pas imaginer qu'on soit trois à jouer à
08:02l'envers, debout.
08:03On fasse des clowneries en fait, parce qu'il y a des clowneries, mais il y a énormément
08:08de poésie.
08:09Oui, énormément de poésie et ça c'est pareil, vous le rendez toutes les trois merveilleusement
08:16avec la mise en scène de Geneviève Brecht, c'est pareil, ça vous avez travaillé.
08:20Notamment dans la pièce de Bach, on a réussi quelque chose, enfin on se l'est dit après,
08:25mais les spectateurs nous disaient à la sortie, cette musique de Bach, cette cantate qui est
08:31si belle, en fait on est dans l'émotion et en fait ce qui se passe sur scène est très
08:36drôle, donc on n'arrive pas à vraiment rire, mais on sourit dans l'émotion et ça finalement
08:43ce sont deux sentiments qui ne sont pas souvent mélangés.
08:47Donc on est très heureuse en tout cas d'avoir réussi ce pari, garder l'émotion et en
08:55même temps se rire, parce qu'en fait évidemment il se passe plein de choses quand on a fait
08:59écouter cette musique extraordinaire à notre metteur en scène, tout de suite elle nous
09:04a dit c'est très beau, mais on va rire dessus.
09:07Ah c'est bien, c'est bien parce que ça donne de la légèreté, de l'humour, de la tendresse
09:14au spectacle et en termes de production, comment fonctionnez-vous ?
09:18Alors on fonctionne, on y arrive, on y arrive, c'est périlleux, on n'a pas de producteur,
09:30on est à la recherche d'un producteur, c'est aussi pour ça qu'on s'est installé au studio
09:33Héberthaud pendant quatre mois, pour faire des rencontres de producteurs, de tourneurs,
09:39de programmeurs, de mécènes aussi, on a lancé une cagnotte, parce qu'on a besoin
09:46effectivement pour financer ce projet, après là on sait que c'est une opération pour
09:52nous de communication, donc on sait qu'on ne va pas pouvoir se dégager des cachets,
09:58mais on est vraiment heureuse de montrer notre travail, on le considère vraiment comme
10:04un lieu de présentation de notre travail et pour essayer de capter justement des personnes.
10:10À tous les producteurs qui vont nous entendre, diffuseurs, tourneurs donc, le Phoenix de
10:16Sedan, à prendre en production, est-ce que vous pouvez nous parler des défis logistiques
10:25que vous avez rencontrés pour monter ce spectacle, est-ce qu'il y en a eu beaucoup ?
10:30L'envie c'est d'être autonome, c'est-à-dire qu'il faut que les éléments de décor puissent
10:39tenir dans une camionnette, donc la belle queue de piano se démonte, c'est plutôt
10:46des contraintes comme ça, après le Phoenix il rentre dans une valise, on était parti
10:51sur l'idée de très peu de décor, de rester sur quelque chose d'élégant, vous avez vu
10:57on a juste nos vestes et puis la queue du piano. Si le défi logistique au début c'était quand
11:03même avec cet instrument, parce que vous avez vu qu'on lui donne aussi ses lettres de
11:07noblesse, ce qui va d'abord être un demi-queue et puis un petit piano, puis il va grandir au
11:14fur et à mesure, ne sera ce que ça, penser à un piano à la queue du piano c'était un peu compliqué
11:22parce qu'encore une fois on n'avait pas un très gros budget et finalement ce côté
11:27brique à braque marche bien avec le spectacle, mais il a fallu quand même beaucoup réfléchir.
11:33Parce que ce piano à queue, qu'on symbolise en fait, collé au clavier finalement au piano,
11:42ça grandit aussi, il passe d'un demi-queue ou un quart de queue à un queue, c'est un sacré logistique quand même.
11:51Oui voilà, mais c'est ça qui est formidable, c'est que les choses se sont faites vraiment au fur et à mesure,
11:57vous savez on est à la fin, et si le piano se transformait ? Et puis finalement chacune repart
12:03en pensant aux choses et puis le lendemain, parce qu'on faisait des sessions de travail sur trois,
12:07quatre jours comme ça, pour qu'on prenne vraiment, on était dans le bain quoi, on était dans le bain.
12:13Et on a encore plein d'idées pour le jour où on aura de l'argent.
12:17Oui voilà, il en faut ! Et si vous avez une anecdote chacune à nous raconter ?
12:24Alors moi il y avait une petite histoire, en fait pendant le galop de l'Avignac,
12:33la première fois qu'on a donné ce spectacle, alors ça sentait un peu la papeur fraîche,
12:38c'était, j'avais effectivement, vous avez vu, j'ai ce sifflet souvent, et en fait ce sifflet,
12:44je ne sais pas ce qu'il s'est passé, par une manipulation malencontreuse, le sifflet est tombé
12:50à l'intérieur de mon costume et s'est retrouvé vraiment en bas de mon collant, comme ça à la
12:55fin. Et ça, ça a tout de suite rebondi chez notre metteur en scène, qui dit le sifflet est en fait,
13:04vous avez remarqué, ce petit incident a donné finalement l'histoire de ce grand galop,
13:21puisqu'il se passe quelque chose avec mon sifflet justement, mais c'était très très drôle.
13:27C'est amusant, vous avez un grand moment de solitude quand même.
13:31Oui, mais comme quoi, il faut toujours rebondir.
13:34Oui, il faut toujours rebondir, complètement.
13:38Et bien, je vous remercie infiniment, merci beaucoup Valérie, merci Véronique de nous
13:43avoir raconté les coulisses du Phénix de ces dames, et spectacle à voir absolument au studio
13:48Héberthaud. A tout de suite pour la suite de l'émission Scène en lumière.
13:52Le spectacle de la véritable histoire du Père Noël est un parcours spectacle qui se découvre
14:01en d'une dizaine de scénographies et une vingtaine d'acteurs qui nous font vivre cette
14:06histoire en immersion complète dans le temps et comme sur un plateau de cinéma avec les costumes,
14:12décors, musiques et accessoires. Charles Moeller, bonjour et merci d'être parmi nous.
14:18Bonjour.
14:18Vous êtes cofondateur de la maison de production Polaris. Tout d'abord,
14:22est-ce que vous pourriez nous raconter l'histoire, la genèse de la création de cette maison Polaris.
14:27En fait, Polaris a dix ans et avec Julie Gélune, mon associé, on a souhaité créer une structure
14:36qui puisse créer des spectacles vivants dans des lieux de patrimoine et en associant à leur
14:43création de vastes communautés de volontaires bénévoles. L'idée, c'était avec nos partenaires
14:49qui sont les monuments historiques dans lesquels nous intervenons. On travaille notamment beaucoup
14:53avec le centre des monuments nationaux et la demande du centre des monuments nationaux et
14:59d'autres, c'était en fait de recréer un lien entre les gens qui habitent autour de monuments
15:05historiques sur le territoire mais qui finalement ne les connaissent pas si bien ou n'ont peut-être
15:11plus beaucoup d'attaches avec ces lieux. Créer un spectacle qui arrive dans un lieu d'histoire
15:16comme ça à un moment donné dans l'année, c'était l'occasion de recréer ce lien en monopolisant en
15:23fait tous les gens autour d'un projet, en les impliquant pour qu'ils deviennent les acteurs,
15:27les figurants, les équipes coulisses qui supportent le spectacle et qui se faisant entre pour quelques
15:33semaines, pour quelques mois dans la magie de la création de quelque chose qui les dépasse.
15:38Ça a tout de suite très bien marché en fait des tas de gens sont venus, on a présenté des projets
15:43et puis comme ça au château de Maintenon, au château de Champs-sur-Marne, au château de Rambouillet,
15:47au château de Maison Lafitte, des tas de gens se sont présentés, se sont mobilisés et ont commencé
15:53à devenir les comédiens, les comédiennes de ces spectacles et ils sont venus de partout et de tous
15:59les âges. En fait il y a une mixité dans ces équipes qui est tout à fait stupéfiante et puis
16:05une mixité intergénérationnelle aussi puisque toutes les générations se retrouvent sur les
16:10plateaux pour incarner ces spectacles pendant trois, quatre, cinq, parfois six semaines. Donc
16:16c'est vraiment un moment donné et on accueille comme ça sur une période entre 20 et parfois
16:21jusqu'à 40 000 spectateurs dans un monument historique qui souvent d'ailleurs fait beaucoup
16:26moins de visiteurs à l'année. Donc l'enjeu pour le château est double, se faire connaître, se
16:31faire voir, faire découvrir son histoire et son existence et sa programmation et aussi
16:38mobiliser toute une communauté, le château devenant ainsi l'écrin d'une aventure humaine tout à fait
16:45inédite, exceptionnelle, inattendue. Et le public est au rendez-vous, les volontaires sont au
16:50rendez-vous depuis dix ans. On a la chance d'avoir des équipes exceptionnelles, fabuleuses qui nous
16:55accompagnent de spectacle en spectacle, de site en site. Et puis avec les années, des tas de projets
17:03se sont présentés et plus récemment le Grand Hôtel des Rêves à Paris qui est encore un autre format
17:08d'implication d'équipe puisque au Grand Hôtel il n'y a que des comédiens professionnels. Et à chaque
17:16fois la même vision, cette fois-ci scénographique. L'idée c'est que les spectateurs vont arriver par
17:21petits groupes de 30 et vont faire un parcours à l'intérieur du monument. Le spectateur est toujours
17:26mobile et toutes les cinq minutes il change de scène, il progresse dans le monument, il découvre
17:30le monument, ses décors et le spectacle entraîné par les acteurs de pièce en pièce. Un peu comme si
17:35vous naviguez dans un, comme vous le disiez tout à l'heure d'ailleurs, dans un décor de cinéma. Vous
17:40êtes là au milieu du décor, des comédiens. C'est donc une expérience très réelle qu'on appelle
17:47aujourd'hui immersive mais en fait on vous plonge dans un rêve, on vous plonge dans une pièce et vous
17:52êtes au milieu des comédiens, au milieu des décors. Et ça pour les spectateurs c'est quelque chose
17:57d'assez nouveau, d'assez improbable et qui fait que toutes les cinq minutes on est dans un nouveau
18:01décor, on progresse dans l'histoire et le public adore ça et ça fait dix ans qu'il adore ça.
18:07C'est formidable parce qu'en effet, parlons du Grand Hôtel des Rêves où se déroule donc la véritable
18:12histoire du Père Noël. Il n'y a rien de numérique, tout est en décor réel, c'est absolument magique.
18:18Et comment avez-vous réalisé ce partenariat avec cet hôtel particulier ?
18:25En fait l'hôtel Charles le Brimps, c'est un hôtel qui, le terrain avait été acheté
18:33par le premier peintre du roi Louis XIV. Il a eu des pensionnaires assez, c'est un hôtel pure
18:39dix-huitièmes, très très beau d'extérieur. Elisabeth Vigier-Lebrun y est passée, Antoine Vatteau,
18:45Georges Buffon qui dirigeait le jardin des plantes, le jardin du roi était par là aussi. Ensuite c'est
18:52devenu l'office public des HLM de Paris. Les habitables ont marché à l'époque puis les HLM
18:56ensuite. Puis il a été racheté par un groupe de presse entièrement rénové. C'est
19:02devenu un lieu de séminaire principalement et puis au moment du Covid cette activité de
19:07séminaire s'est arrêtée. Et puis les propriétaires ont cherché à retrouver une activité mais ils
19:12voulaient quelque chose d'un peu différent. Et c'est là où on s'est présenté en disant
19:16nous on peut faire vivre ce lieu par période dans l'année. C'était un format qui leur convenait
19:22assez bien, c'est à dire de ne pas partir sur quelque chose de définitif quelque part ou des
19:26locations très longue durée mais d'avoir quelque chose de plus événementiel, plus ponctuel pour
19:30ainsi dire et qui soit vraiment du spectacle ça les attirait beaucoup. Et donc on est
19:37parti avec eux dans une sorte de coproduction en disant on prend un risque ensemble, on crée
19:41des spectacles dans ce lieu et c'est des spectacles qui ne sont pas financés par autre chose que les
19:46spectateurs. On me dit mais est-ce que vous êtes subventionné ? La réponse est oui par les
19:49spectateurs. Donc en fait non il n'y a pas de subvention, pas de subvention publique, pas d'aide.
19:52C'est vraiment les spectateurs qui vont permettre au spectacle d'exister, qui vont nous permettre de
19:59le financer et puis de financer les suivants parce que comme vous le dites tout est réel et par
20:04conséquent il n'y a pas d'économie numérique où en fait on va créer des décors digitaux ou tout.
20:15Non en fait c'est vraiment à l'ancienne finalement donc c'est quelque chose d'un peu nouveau mais
20:19j'aime aussi bien dire que c'est quelque chose d'un peu archaïque à l'ancienne puisqu'effectivement
20:24on va devoir investir dans les grands métiers du cinéma, l'accessoirisation, le décor, les
20:30menuisiers, les peintres en décor. C'est tout un peu les métiers du cinéma qui viennent à nos côtés
20:35et on va recréer comme ça avec toute mon équipe un écrin véritablement dans lequel on va développer
20:41tous les décors et dans lequel les spectateurs vont déambuler. Et ce qui rend absolument féérique
20:46ce spectacle en tout cas que j'ai vu ce parcours spectacle. Et donc en ce moment il y a aussi la
20:51Belle et la Bête au château de Maison Lafitte. Comment est né ce spectacle ? Pourquoi la Belle
20:56et la Bête là-bas dans ce château ? Eh bien en fait le centre des monuments nationaux
21:03c'est une administration qui a la gestion d'une centaine de monuments de l'état, de la nation
21:15et qui sont des pépites. On a les tours de Notre-Dame, le Panthéon, le Mont Saint-Michel
21:24qui sont parmi les l'Arc de Triomphe, qui sont parmi les monuments les plus emblématiques.
21:29Et il y a plein d'autres monuments exceptionnels, des pépites parfois inconnus sur le territoire.
21:34Telle maison, tel château, château de Carrouge, Bucy-Rabutin, il y en a une centaine comme ça,
21:38il y a des grottes aussi. Et il y a des châteaux merveilleux et des châteaux parfois méconnus du
21:42grand public que le centre a à cœur de faire connaître bien sûr. Et parmi ces châteaux,
21:48il y a le château de Maison-Lafitte qui n'est pas si loin de Paris et qui est un château
21:52exceptionnel de par ses proportions, de par son histoire, sa qualité architecturale. On a vraiment
21:59des bâtis qui sont somptueux. Le château de Rambouillet qui est un château présidentiel
22:03également. Le château de Champs-sur-Marne avec des collections extraordinaires. Et donc ces trois
22:07sites Maison-Lafitte, Rambouillet, Champs-sur-Marne sont trois sites sur lesquels le centre des
22:12monuments nationaux nous a demandé d'intervenir, d'inventer des histoires, de créer des communautés
22:16avec les gens du pays. Et donc quand je suis arrivé à Maison-Lafitte, on a essayé d'imaginer
22:23un spectacle qui puisse aussi voyager de château en château. Cocteau est originaire de Maison-Lafitte,
22:29on peut s'imaginer qu'il s'est perdu dans les jardins du château pour imaginer sa propre belle
22:35et la bête. Et puis dans chaque château, il y a des choses qu'on a envie de saisir comme ça. Et
22:41au château de Maison-Lafitte, il y avait notamment tout un tunnel tout à fait mystérieux qui débouche
22:46dans les douves. Et quand on avait fait les premières visites, l'administratrice d'alors m'avait dit
22:51il y a un tunnel mais c'est pas très intéressant. Je disais un tunnel, un tunnel mais c'est toujours
22:55intéressant. Un tunnel, allons le voir. Le tunnel débouchait dans un bosquet d'arbres au fond d'une
23:00forêt au pied d'une église. Enfin un truc improbable parce qu'en fait vous êtes à dix minutes du RER,
23:05vous sortez, vous arrivez dans le château magnifique et puis les spectateurs comme ça
23:10vont descendre dans un bosquet d'arbres. Et puis là au milieu des arbres, il y a la bouche béante
23:14d'un grand tunnel qui s'ouvre. On ne sait pas ce que c'est. Alors on a illuminé ce tunnel de bougies,
23:18les gens remontent ce tunnel-là, on arrive dans les douves du château qu'on a rempli de sapins,
23:22on a recréé une forêt puis ensuite on arrive dans les cuisines du château. Et en fait la belle et la
23:28bête, c'est parfaitement glissé dans ce lieu. Moi je l'ai écrit pour Maison-Lafitte et en fait
23:34on est dans un château de la démesure. Et quelque part tous les châteaux dans l'imaginaire
23:39collectif sont un peu celui de la belle et la bête parce que les gens ont ce compte en eux.
23:43C'est ce qui est intéressant quand on travaille avec des monuments qui sont puissamment ancrés
23:48par défaut dans l'imaginaire collectif parce que c'est l'imaginaire du château et des contes qui
23:52le sont également. Et donc on crée ce lien de rencontre et ça a merveilleusement marché pendant
23:58trois ans. C'est les derniers moments où on peut voir ce spectacle au château de Maison-Lafitte
24:05avant qu'on n'invente un nouveau spectacle là-bas. Et c'est très impressionnant de voir
24:12comme on arrive à un point de rencontre entre un monument, une histoire et une communauté de
24:16celles et ceux qui portent et qui donnent vie à ces spectacles. Bien sûr et en ce moment aussi
24:20il y a le Noël des siècles au château de Champs-sur-Marne et il y a le fabuleux Noël au
24:25château de Rambouillet. Voilà même histoire à chaque fois où là sur ces spectacles à Champs-sur-Marne
24:31et à Rambouillet qui sont aussi des monuments d'exception, on a des Noëls un peu plus historiques
24:36puisqu'on va raconter trois veillées de Noël à travers l'histoire. Donc un Noël avec la reine
24:42Marie-Lésingska dont on raconte qu'elle a importé la tradition du sapin de Noël. Un Noël avec Sarah
24:49Bernard où on va apprendre que les pommes qui habillaient anciennement les arbres de Noël à
24:54cause d'une gelée ont été remplacées par des boules, des boules rouges, des boules en verre.
25:00Et puis un Noël au milieu des années folles avec Ernest Hemingway et à chaque Noël des personnages
25:07un peu fantastiques qui incarnent cet esprit de Noël et qui vont être tour à tour le mage
25:14Melchior, Saint Nicolas et puis cette figure connue de tous le Père Noël. Mais que ce soit le sapin,
25:21que ce soit ces personnages un peu mystérieux, la tradition des cadeaux de Noël, les papillotes,
25:26toutes ces choses là, ces spectacles sont l'occasion de raconter d'où viennent ces traditions,
25:32d'où viennent ces histoires et en fait d'enchanter avec un peu d'histoire les Noëls qu'on vit
25:40aujourd'hui pour que chacun se rappelle que ça ne vient pas de nulle part et que ça a traversé
25:45les siècles comme les monuments, comme les châteaux, comme les vieilles pierres pour nous
25:49venir un petit peu en héritage et c'est l'occasion de fêter Noël avec un petit souvenir pour toutes
25:56les générations qui nous ont précédés et qui l'ont fêté avant nous. Oui ça redonne du sens à
26:00Noël quand on découvre les papillotes d'ailleurs dans le spectacle qui est à l'Hôtel Particulier.
26:06Et dans cet Hôtel Particulier ce qui est très touchant aussi, alors vous allez nous raconter
26:11vos partenariats, les papiers peints, les papiers peints sont absolument magnifiques
26:16et puis la maison des papillots dans le spectacle mais qui est la maison
26:21Dufout il me semble, voilà comment avez vous, comment travaillez-vous avec eux ?
26:26Oui deux maisons dont on est très fiers, la maison Papiers de Paris pour tous les papiers peints,
26:31ils refont des papiers peints 18e, 19e, de très très belles factures, c'est des choses magnifiques
26:36et c'est ce qu'on retrouve sur les murs de l'hôtel et ça fait vivre les murs de cet Hôtel Particulier
26:41Et puis autre savoir-faire français dans la Confiserie, la maison Dufout qui crée toutes
26:46les papillotes qu'on offre puisqu'on raconte l'histoire de la papillote avec un petit mot
26:49personnalisé, ces deux maisons ce sont des maisons françaises, des maisons de savoir-faire français
26:54qui travaillent à la clette avec des boutiques à Paris, Dijon et ailleurs pour la maison Dufout
27:00et à Paris et dans le monde entier pour Papiers de Paris, c'est vraiment un savoir-faire et des
27:06productions locales, un savoir-faire français et de très très haute qualité, maison Dufout,
27:11maison Papiers de Paris pour des intérieurs et des goûts exceptionnels et c'est une joie
27:16de travailler avec ces maisons françaises. C'est merveilleux, merci beaucoup Charles Mollet
27:21pour cette présentation de votre production et de tous vos parcours spectacle, merci beaucoup
27:29à tous nos invités, merci à vous chers téléspectateurs de nous avoir suivis et au mois
27:33prochain pour d'autres aventures, à bientôt dans Scènes en Lumière.