• il y a 10 heures
Dans « On refait le monde » - à partir de 19h15 vous pourrez écouter : Valérie Trierweiler, journaliste politique pour la revue l'Hémicycle, Bruno Cautrès, politologue et chercheur au centre d'études politique de Sciences Po, Karl Olive, député (Renaissance) des Yvelines et Pierre-Yves Cadalen, député (LFI) du Finistère. Au programme :

Faut-il mettre fin au non-cumul des mandats ?
Regardez On refait le monde avec Yves Calvi du 17 décembre 2024.

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Transcription
00:00On refait le monde jusqu'à 20 heures sur RTL.
00:05François Bayrou, et bien revoilà le débat sur le cumul des mandats.
00:08Le Premier ministre juge-t-il de le remettre sur la table en pleine crise à Mayotte ?
00:12On s'est trompé en rendant incompatibles les responsabilités locales et nationales,
00:16nous explique le nouveau Premier ministre, qui compte bien rester par ailleurs, maire de Pau, vous le savez.
00:20Pourquoi François Bayrou veut-il relancer ce vieux débat ?
00:23Est-ce la solution pour réconcilier les Français avec leurs élus ?
00:26Parfois juger déconnecter des réalités.
00:28Pour en débattre ce soir, Valérie Trierweiler, journaliste politique à la revue L'Hémicycle,
00:32soyez la bienvenue Valérie.
00:34Bruno Cotteres nous rejoint dans un instant,
00:36il est politologue, chercheur au Centre d'études politiques de Sciences Po.
00:38Karl-Olive, député Renaissance des Yvelines, bienvenue Karl-Olive.
00:41Bonsoir M. Calvi.
00:42Et Pierre-Yves Cadalen, député France Insoumise du Finistère,
00:45soyez le bienvenu Pierre-Yves Cadalen.
00:46Merci beaucoup, bonsoir.
00:47Je vous propose d'abord de réécouter le Premier ministre et maire de Pau,
00:50c'était hier, juste après son conseil municipal.
00:53Le système qu'on connaissait avant,
00:56où on pouvait être maire et député,
01:00maire et ministre,
01:02c'était un système beaucoup plus humain.
01:04Il n'y avait pas cette rupture-là.
01:06Alors je ne dis pas que j'ai raison,
01:08je dis que je veux ouvrir ce débat-là.
01:10Alors pour que tout soit clair,
01:12c'est une possibilité de vivre les deux mandats en même temps,
01:17mais pas d'additionner les indemnités.
01:20Alors, je reviens dans un instant sur cette question du double boulot,
01:24si je puis dire.
01:25Mais est-ce que vous trouvez normal,
01:26moi je vous avoue que ça m'a un peu surpris, voire choqué,
01:28que dans la crise politique que nous vivons,
01:30et alors qu'un territoire français, Mayotte, est détruit,
01:32on se préoccupe d'abord de son cumul des mandats
01:34et qu'on aille directement à son conseil municipal à Pau ?
01:37Je ne sais pas, Valérie Tréhervé ?
01:38Oui, ça m'a beaucoup choqué.
01:40On parlera après de l'histoire du cumul,
01:43mais c'est comme si d'abord,
01:45ce nouveau Premier ministre n'avait pas pris conscience
01:47de la catastrophe, du drame qui se passe à Mayotte.
01:50C'est déjà un département français tellement éprouvé.
01:54J'ai eu l'occasion d'y aller à deux reprises.
01:57Et vraiment, je trouve ça extrêmement maladroit.
01:59Et quand on voit en plus sa deuxième maladresse aujourd'hui,
02:03à l'Assemblée nationale,
02:04quand il parle qu'il ne peut pas quitter le territoire national
02:08pour se rendre à Mayotte,
02:09quitter le territoire national en même temps que le Président,
02:12mais il oublie que c'est un département français,
02:14au même titre que les autres.
02:16Donc je trouve que c'est une erreur politique.
02:18Vous pensez que ce lapsus est révélateur ?
02:20Oui, bien sûr, c'est un lapsus révélateur.
02:23Mais vous savez, c'est la loi, on le connaît aussi en journalisme,
02:27c'est la loi de la proximité.
02:29Si un accident de train a lieu près de chez nous,
02:32on va être extrêmement sensibilisés.
02:34S'il est à des milliers de kilomètres, on le sera moins.
02:36Bon, sauf que là, c'est un territoire français
02:38et qui est déjà très éprouvé.
02:40Et on ne se rend pas compte de l'ampleur de la catastrophe.
02:43Pour l'instant, on a chiffré 22 morts,
02:45mais ça va se compter en milliers, voire dizaines de milliers.
02:48Possiblement en milliers et éventuellement en dizaines de milliers,
02:50on est bien d'accord.
02:51Vous avez été surpris, je ne sais pas, choqué, Pierre-Yves Cadalen ?
02:54Oui, effectivement, je pense,
02:56non seulement l'ensemble des Français l'ont été,
02:58les Mahorais tout particulièrement,
03:00et les habitants de Mayotte,
03:01puisque à cet instant, ce qu'il fallait,
03:04c'est un grand débat pour savoir
03:06comment nous allons porter les secours
03:08à Mayotte au plus vite.
03:10C'est ce à quoi on a appelé d'ailleurs plusieurs groupes
03:12cet après-midi à l'Assemblée nationale.
03:14Mais également une lucidité...
03:16Les insoumis l'ont demandé.
03:17Tout à fait, une lucidité, oui,
03:19par la voix de notre président de groupe, Mathilde Panot,
03:21et une lucidité sur les causes politiques aussi
03:24de cette situation,
03:25car c'est la grande pauvreté de beaucoup de Mahorais,
03:28le fait que les bidonvilles partaient très vite
03:31avec les vents forts,
03:32qui a causé ce grand dommage
03:35et ce grand désastre aujourd'hui.
03:37Désastre également lié au changement climatique.
03:39Rappelons-le.
03:40Le changement climatique et les événements extrêmes
03:43qui vont se multiplier ont aujourd'hui de fait,
03:46parce que nous ne faisons pas suffisamment
03:48pour l'atténuer,
03:49un caractère politique évident.
03:51Donc François Bayrou,
03:53alors même qu'il n'a pas encore de gouvernement,
03:55a été à contre-temps complètement.
03:57Et c'est l'évidence même pour l'ensemble du pays.
03:59Karl Olive, est-ce qu'on a assisté à une faute politique ?
04:03Je pense que le timing n'était pas bon.
04:05Mais François Bayrou est, entre guillemets,
04:07attaqué, entre guillemets,
04:08sur le fait qu'il vienne faire un conseil municipal
04:11alors qu'il a été nommé Premier ministre 96 heures avant.
04:14Ce que j'expliquais,
04:15et je ne suis absolument pas le porte-parole
04:17de François Bayrou ou Yves Calvi,
04:19c'est que pour avoir été maire,
04:21ça m'a l'été expliqué,
04:22il y a un conseil municipal
04:24qui est le plus important dans une année,
04:26c'est celui du budget.
04:27Et c'est comme à Pau,
04:29comme on peut l'avoir,
04:30moi à Poissy c'était au mois de mars,
04:31mais il y a un conseil municipal,
04:32c'est celui du budget.
04:34Et je pense qu'il y a 96 heures,
04:36où François Bayrou ne savait pas s'il serait Premier ministre,
04:38il savait qu'il y avait effectivement ce conseil municipal de budget.
04:41Maintenant le timing, effectivement, n'est pas bon.
04:43Vous avez posé la question...
04:44On ne peut pas dire à son premier adjoint
04:45je compte sur toi, tu tiens la boutique ?
04:46C'est une question de priorité.
04:48Non, non, non.
04:49Je ne veux pas d'hierarchisation de priorité.
04:51Pour avoir été maire, je vous le dis,
04:53le conseil municipal consacré au budget,
04:57c'est comme si vous avez une finale de coupe du monde
05:00où il manque l'arbitre
05:01ou alors une grande conférence de rédaction
05:04où le directeur de la rédaction ne va pas être là
05:07pour le travail.
05:08Ça peut arriver, sauf que là, en l'occurrence,
05:10et moi je ne cherche pas d'excuses,
05:12je vous dis factuellement les choses,
05:14je pense que ça s'est passé comme cela.
05:16Maintenant, après, sur l'histoire du cumul,
05:18les journalistes, la première chose qu'ils vont lui dire
05:20mais comment vous pouvez être là alors que vous êtes Premier ministre ?
05:23Et là, il ouvre effectivement le chantier du cumul.
05:26Et moi je suis très à l'aise.
05:27Parce que, encore une fois, j'ai fait deux propositions de loi sur le sujet, Yves Kélvy.
05:31Et à l'époque...
05:32Je suis content que ça vous concerne.
05:34Non, non, pas du tout.
05:35Ça ne semble pas être le propos du problème.
05:37Non, non, mais pas du tout.
05:38Il y a d'autres...
05:39Mais évidemment, et d'autant que François Bayrou était contre
05:41le retour du cumul du mandat à l'époque.
05:44Donc, vous voyez, je suis très à l'aise sur le sujet.
05:47Je pense que le timing, effectivement, n'est pas bon.
05:50Je suis très heureux que vous soyez à l'aise,
05:51mais je vous dis que je ne suis pas à l'aise avec ça
05:53parce que je pense que ça ne correspond pas aux préoccupations des Français
05:56dans les circonstances qui sont les nôtres.
05:58Je ne sais pas comment vous faire comprendre.
06:00Vous pouvez très bien comprendre,
06:01mais alors pourquoi vous posez la question juste en un moment
06:03en disant pourquoi ce retour du cumul des mandats ?
06:05Parce que justement, je ne comprends pas...
06:07Alors donc, ce n'est pas une priorité ?
06:08Non, ce n'est pas une priorité.
06:09Pourquoi cela pose-t-il ? C'est bien la question.
06:11Non, non, ça c'est assez habile de me retourner à la question.
06:13D'ailleurs, vous avez raison de le faire,
06:15mais c'est dilatoire.
06:17C'est-à-dire que vous essayez de nous faire passer dans un autre débat.
06:21Non, pas du tout, pas du tout.
06:22Je vous sais habile.
06:23Bruno Cautresque, voilà le politologue,
06:25qu'est-ce qu'il nous dit de ce qui s'est passé ?
06:27J'ai envie de vous dire de ses premiers instants, Bayrou.
06:30C'est sûr que ce n'est pas terrible en termes,
06:32tout le monde l'a évoqué, de timing,
06:34de messages que ça passe,
06:37de contre-temps,
06:39et c'est vrai qu'en même temps,
06:41on peut comprendre François Bayrou,
06:43il débarque à Matignon,
06:45voilà, il a son conseil municipal,
06:48ce n'est pas opportun d'y aller effectivement,
06:50mais surtout, je trouve qu'en creux,
06:52c'est cette histoire du cumul.
06:56C'est sans doute des surhommes,
06:58ces personnalités politiques.
07:00Ils peuvent tenir deux agendas à la fois,
07:02ils peuvent cumuler des responsabilités,
07:05ils peuvent être pertinents sur plusieurs mandats,
07:08plusieurs fonctions.
07:10Très bien, on a des, vraiment,
07:12mais on voit bien qu'il y a un vrai souci de ce point de vue-là.
07:14Vous traitez ça au second degré.
07:16Oui, on a un vrai souci,
07:18parce que, au fond,
07:20l'enjeu pour la vie politique française,
07:22il est peut-être plus d'amener des nouvelles générations,
07:25d'amener des profits différents
07:27sur les bancs des assemblées.
07:29Il y a eu des renouvellements intéressants, importants,
07:31au cours des dernières années.
07:33L'Assemblée de 2017 avait fait
07:35une moyenne d'âge plus basse pour les députés,
07:37des nouveaux profils qui étaient arrivés,
07:39mais ça ne faisait toujours pas une Assemblée nationale
07:41qui était complètement à l'unisson de la sociologie
07:43et de la diversité du pays.
07:45On ne l'aura jamais, c'est un rêve.
07:47Mais l'idée d'avoir
07:49des mécanismes qui permettent,
07:51peut-être par la contrainte,
07:53l'absence de cumul,
07:55de faire venir des nouvelles générations,
07:57d'avoir des revenus allemands, me paraît plutôt un bon objectif.
07:59Vous pensez que c'était assumé,
08:01cette volonté de François Bayrou,
08:03ou d'une certaine façon qu'il ne s'est pas rendu compte
08:05exactement de son engagement ?
08:07Non, je pense clairement qu'il y a une volonté
08:09de faire diversion à ce stade,
08:11parce que, vous l'avez très bien dit,
08:13le pays entier est choqué de cette histoire de peau,
08:15et donc lui se dit, tiens, je vais lancer
08:17un nouveau débat sur le cumul des mandats,
08:19un débat dont personne ne veut,
08:21dont personne ne parle.
08:23Il n'y a pas un citoyen qui m'ait interpellé
08:25dans la circonscription ou ailleurs pour dire
08:27qu'il faut absolument le retour du cumul des mandats.
08:29Imaginez le grand mouvement
08:31qui a donné lieu à des revendications démocratiques
08:33de ces dernières années, ça s'appelle les Gilets jaunes.
08:35Eux, ils disaient référendum révocatoire,
08:37référendum d'initiative citoyenne,
08:39pouvoir populaire, plus de pouvoir aux citoyens.
08:41Personne n'avait une petite pancarte.
08:43Ah oui, oui, oui, vite,
08:45rendez-moi mon député maire.
08:47Non, ce n'est absolument pas le sujet,
08:49évidemment, et donc ça implique
08:51une forme de déconnexion que nous avons observée
08:53à l'Assemblée nationale cet après-midi.
08:55François Bayrou n'est pas à la page
08:57des enjeux vraiment fondamentaux
08:59du moment, et d'ailleurs, il a invité
09:01son groupe, pas plus tard qu'il y a deux semaines,
09:03à faire une obstruction totale sur notre proposition
09:05de loi sur l'abrogation de la réforme des retraites
09:07à 64 ans, qui est pourtant là,
09:09très largement partagée dans tout le pays.
09:11Il a le droit d'avoir un avis là-dessus.
09:13Ah bah oui, mais passer en force
09:15contre la démocratie, non.
09:17Je suis d'accord sur le fait qu'il s'en fera de ce débat
09:19pour se justifier, alors qu'il aurait
09:21mieux fait, effectivement, d'expliquer à quoi sert
09:23un conseil municipal. Et si c'était pour voter le budget,
09:25ça aurait pu avoir un intérêt. De dire
09:27qu'on n'a déjà pas de budget en France,
09:29on ne peut pas laisser les villes, en plus, en budget.
09:31Ça aurait été quand même plus intelligent
09:33que de parler du cumul des mandats.
09:35C'est injuste, il a voté de subvention sur Promayotte.
09:37Ah oui, 25 000 euros, alors qu'il a
09:39utilisé le Falcon pour 12 000 euros.
09:41Mais ça dit, moi, je suis
09:43des rares à être favorables
09:45au cumul des mandats.
09:47Moi aussi.
09:49Pour avoir suivi la vie politique depuis
09:5135 ans, je trouvais qu'effectivement,
09:53il y avait moins de déconnexions
09:55quand un député était maire
09:57et quand un ministre assumait d'être maire,
09:59et ça, c'est toujours autorisé,
10:01et qu'il allait en fin de semaine.
10:03Moi, je vais vous dire, Yves Calvi,
10:05beaucoup plus choqué par des députés
10:07qui gardent leur profession et qui gagnent
10:09de l'argent à côté avec des professions.
10:11Être maire, ça ne rapporte pas grand-chose.
10:13Ça rapporte que des ennuis, la plupart du temps.
10:15Et on le voit, les députés
10:17qui sont maires. Vous savez, quand on regarde
10:19sur le site du gouvernement
10:21le rôle d'un député, ça n'est pas d'être
10:23sur le terrain. C'est de voter des lois,
10:25de faire des propositions de loi, de voter
10:27des amendements, de saisir
10:29le conseil constitutionnel,
10:31et de voter des motions de censure.
10:33C'est écrit. Ça, ils le font. Ils l'ont bien compris.
10:35Mais ça n'est pas d'être dans des
10:37circonceptions. Donc, quand ils n'y vont pas,
10:39ils sont totalement déconnectés.
10:41Donc, moi, j'aime l'idée qu'un
10:43homme politique soit sur le terrain et qu'il puisse
10:45parler à ses concitoyens.
10:47On marque une pause. On continue de débattre
10:49notamment sur ce que mûlent les mandats et la façon
10:51dont on peut aménager les choses dans un instant
10:53avec nos invités.
10:55RTL, on refait le monde.
10:57Avec Yves Calvi.
10:59RTL, s'informer ensemble.
11:03Merci à vous qui nous écoutez, il est 19h30.
11:05RTL soir, on refait le monde.
11:07Avec Yves Calvi.
11:09L'essentiel de l'actualité avec Maud Tambellini.
11:11Emmanuel Macron se rendra jeudi à Mayotte.
11:13L'archipel dévasté depuis le passage
11:15du cyclone Chido.
11:17Le ministère de l'Intérieur indique ce soir
11:19un dernier bilan de 29 morts et
11:211373 blessés.
11:23Un couvre-feu nocturne a été décidé pour éviter
11:25les pillages et les vols dans les magasins.
11:27Auparavant, une nouvelle réunion est prévue
11:29entre le chef de l'État et François Bayrou.
11:31Ce soir, après un premier entretien
11:33ce midi sur la composition du futur
11:35gouvernement, le Premier ministre
11:37a poursuivi ses consultations avec
11:39les partis politiques et répondu dans l'après-midi
11:41aux questions du gouvernement à l'Assemblée.
11:43Seul sur le banc, il a été interpellé
11:45à plusieurs reprises sur la polémique
11:47concernant son vol en jet privé
11:49hier soir pour assister au conseil municipal
11:51de Pau. Une enquête
11:53pour assassinat ouverte à Paris après
11:55la mort d'un jeune de 16 ans ce matin
11:57près du lycée Rodin dans le 13e arrondissement.
11:59Une rixe a éclaté entre plusieurs
12:01jeunes. La victime était scolarisée
12:03dans un autre établissement dans le Val-de-Marne
12:05à Alfortville.
12:07Et puis une bonne nouvelle pour Paul Watson
12:09je vais pouvoir passer Noël avec mes
12:11enfants à Paris, a déclaré le fondateur
12:13de Sea Shepard, qui est sorti de prison.
12:15Le Danemark a finalement décidé de
12:17rejeter la demande d'extradition au Japon.
12:19Et dans moins de 30 minutes, Maud, on retrouve
12:21Faustine Bollard pour son émission Héros.
12:23Et ce soir, l'invité de Faustine nous racontera
12:25sa vie pour le moins tumultueuse. Il a
12:27connu la violence, la drogue, les braquages
12:29et même la prison. Mais il a effectué
12:31un virage à 180 degrés
12:33et aujourd'hui, il exerce un métier
12:35insoupçonnable. Rendez-vous à 20h
12:37pour Héros avec Faustine Bollard.
12:39On vous retrouve également à 20h pour d'autres informations
12:41et un point sur l'actualité.
12:43Yves Calvi jusqu'à 20h
12:45On refait le monde sur RTL
12:47Avec Valérie Trierweiler
12:49journaliste politique de la revue L'Hémicycle
12:51Bruno Cotteres, politologue et
12:53chercheur au Centre d'études politiques de Sciences Po
12:55Karl-Oliv, député Renaissance des Yvelines
12:57et Pierre-Yves Cadalen, député France Insoumise
12:59du Finistère. Vous liez
13:01réagir Bruno Cotteres, me disiez-vous
13:03aux dernières interventions ?
13:05Oui, parce qu'en fait, le nom cumule, c'est qu'ils
13:07ne peuvent pas être à la fois député
13:09et président en exécutif
13:11au conseil municipal
13:13ou département. Ils peuvent être membres
13:15donc s'ils veulent ancrer
13:17territorialement, rien n'interdit
13:19un député d'être en même temps membre d'un conseil
13:21municipal. Donc ils peuvent être
13:23ancrés territorialement de ce point de vue-là
13:25et c'est vrai que beaucoup ont observé au cours des dernières
13:27années qu'on avait des
13:29représentants au niveau du Parlement
13:31qui étaient un peu novices
13:33en politique, qui avaient du mal à incarner
13:35alors c'est peut-être aussi une problématique
13:37un tout petit peu plus générale
13:39qui est la difficulté d'articuler
13:41niveau national et local, qui est un problème
13:43autour duquel on tourne beaucoup
13:45en France
13:47et l'inconvénient
13:49d'avoir à la fois une fonction
13:51de député plus de
13:53dirigeant d'exécutif local
13:55on voit qu'il y a un gros sujet aujourd'hui
13:57de donner peut-être plus de responsabilités
13:59peut-être plus de moyens aussi aux exécutifs
14:01locaux, aux maires qui le demandent
14:03aussi beaucoup
14:05donc on voit qu'on a peut-être quand même une difficulté
14:07peut-on être dans la même
14:09journée ou dans la même semaine
14:11à plein, sur deux fonctions en même temps
14:13très demandeuses, faire la loi
14:15au Parlement et être investi
14:17de nouvelles responsabilités
14:19très écrasantes, qui sont celles
14:21d'un maire aujourd'hui, en particulier les maires
14:23de villes moyennes et de grandes villes, ce sont des responsabilités
14:25absolument écrasantes aujourd'hui
14:27deux mandats, un national, un local, c'est ce que préconisait Jacques Chirac
14:29écoutez, c'était pendant la campagne présidentielle
14:31de 1995
14:33lors de son duel télévisé face à Lionel Jospin
14:35moi j'ai beaucoup
14:37été sur le terrain, et je m'aperçois
14:39de la difficulté qu'ont
14:41les hommes politiques à savoir
14:43ce qui se passe en réalité
14:45ils jugent au travers de rapports
14:47ils écoutent leurs experts
14:49et finalement ils sont complètement
14:51détachés de la réalité des choses
14:53et si on a fait tant de bêtises
14:55depuis un certain temps
14:57si l'administration a pris un tel
14:59poids dans nos affaires
15:01c'est précisément parce que les hommes
15:03politiques ont été trop coupés
15:05de leur racine, de la réalité quotidienne
15:07des choses. Un député
15:09un ministre, qui n'a pas de mandat
15:11local, qui n'a pas l'obligation
15:13d'aller passer ses week-ends sur le terrain
15:15sur les champs de foire, dans les quartiers
15:17difficiles, auprès des gens
15:19et bien c'est un
15:21très grand danger qu'ils deviennent rapidement
15:23un apparat chic.
15:25C'est assez habile comme démonstration
15:27Karl Oliv, comment vous réagissez ?
15:29D'abord, je pense qu'on
15:31pourrait ressortir, vous le faites à juste titre
15:33Yves Calvi, le propos de Jacques Chirac
15:35qui n'a pas grand chose à changer finalement par rapport
15:37à l'époque. Pourquoi
15:39le non cumul a été
15:41arrêté dans une loi organique du 14 février 2014 ?
15:432012. Tout simplement
15:45parce que l'idée, c'était pour moi une fausse bonne idée
15:47c'était de rapprocher l'élu du citoyen. A l'époque
15:49en 2012, il y a 250 députés
15:51maires. Il y en aura 133 en 2014
15:53et puis derrière ça s'arrêtera, il y en a zéro
15:55aujourd'hui. Entre 250
15:57députés maires et zéro
15:59aujourd'hui, je pense qu'il y a un juste milieu
16:01mais c'est une vaste hypocrisie
16:03puisque aujourd'hui, vous pouvez être député
16:05et conseiller général, départemental
16:07député et conseiller régional
16:09vous pouvez être maire et conseiller départemental, maire
16:11et conseiller régional, je vous fais la même démonstration
16:13avec le Sénat. Est-ce que
16:15aujourd'hui, l'élu est plus proche
16:17ou le citoyen est plus proche de l'élu ? C'est exactement
16:19le contraire. Et pourquoi je dis
16:21vaste hypocrisie ? Parce que tout cela en plus
16:23est écrété, ce n'est pas une histoire de cumul
16:25d'indemnités, c'est une histoire de cumul
16:27d'expériences. Et je note
16:29que lors des dernières élections législatives
16:31tous les collègues ou presque
16:33qui avaient été maire auparavant
16:35quasiment ont été réélus.
16:37Ça doit quand même poser question par rapport
16:39à cela. Ce que l'on peut
16:41vous faire remarquer, c'est qu'on peut très bien
16:43envisager éventuellement deux fonctions
16:45mais on n'est pas obligé de présider dans les deux cas.
16:47Le maire n'est pas obligé de devenir le président
16:49du département. En revanche, s'il a envie de
16:51participer à la vie départementale...
16:53Je ne suis pas d'accord avec monsieur le politologue
16:55qui dit qu'on peut être
16:57conseiller municipal et député. Vous êtes
16:59complètement raison. Moi je pense que si
17:01je vous le dis, si je n'avais pas été maire
17:03à l'époque et conseiller municipal
17:05simplement le Paris-Saint-Germain
17:07où c'est 2000 emplois,
17:09250 millions qui viennent investir
17:11à Poissy comme Stellantis, on n'aurait pas eu.
17:13Parce qu'à un moment donné, le maire
17:15a des fonctions, a des relations
17:17privilégiées avec les institutions
17:19que ce soit ministérielles
17:21ou promoteurs immobiliers.
17:23Ça c'est habile de nous retourner avec le Paris-Saint-Germain.
17:25Pas du tout, pas du tout. Moi je suis amateur de foot.
17:27On est en l'aide des champions.
17:29On est bien d'accord.
17:31On est bien d'accord.
17:33On a envie de vous entendre
17:35Pierre-Yves Cadalen sur ces questions.
17:37Les filles, est-ce que vous vous sentez libres
17:39des doubles fonctions à ce point ?
17:41Quand on entend Jacques Chirac qui dit
17:43qu'il fait des bêtises sur la politique
17:45s'il n'est pas lié aux citoyens,
17:47au terrain, moi j'en suis tout à fait d'accord.
17:49D'ailleurs je passe du temps en circonscription.
17:51Je vais au porte-à-porte, je continue.
17:53Un député peut faire ça.
17:55Un jeune Chirac à la France Insoumise.
17:57Quand il dit
17:59qui fait des bêtises aujourd'hui,
18:01c'est quand même ça la question.
18:03C'est Emmanuel Macron. On ne va pas lui proposer d'être maire.
18:05Je veux dire, il ne respecte pas le résultat des élections.
18:07Il s'assoit sur la démocratie.
18:09On est sur un cas
18:11tout à fait particulier.
18:13Et pour mettre fin au problème
18:15d'une certaine manière que pose Emmanuel Macron
18:17pour la démocratie, il vaut mieux le référendum révocatoire.
18:19Je vous cite du Bayrou.
18:21C'est une proposition
18:23que nous mettons sur la table.
18:25Je vous mets du Bayrou dans le texte.
18:272007. Le cumul des mandats
18:29empêche les députés de faire leur métier.
18:31Ensuite, en 2017, il dit
18:33on va étendre ça
18:35que les maires ne puissent pas non plus être ministres.
18:37Vous savez, il y a un mot pour ça.
18:39Ça veut dire un gros retournement de veste.
18:41Et ce retournement de veste, il est observable
18:43par tout le monde aujourd'hui.
18:45Il n'y a que les cons qui ne changent pas d'avis.
18:47Non, mais là, il change d'avis
18:49d'ailleurs comme souvent contre tous les Français.
18:51Parce que le cumul des mandats,
18:53en plus, les gens sont contre.
18:55Vous avez fait partie du Parti Socialiste.
18:57Les gens sont contre.
18:59Les gens s'opposent.
19:01Et en même temps, oui, vous le disiez, il y a de l'hypocrisie.
19:03Les gens sont fiers d'avoir un député maire
19:05qui va représenter leurs intérêts
19:07à l'Assemblée.
19:09Et moi, je vais vous dire aussi sur les ministres.
19:11Moi, je suis gênée que des ministres n'aient jamais été élus.
19:13Qu'il n'ait pas de légitimité démocratique.
19:15À l'époque de Mitterrand,
19:17un ministre qui était battu aux élections, il était viré.
19:19On lui demandait de quitter son poste.
19:21Parce qu'il y avait une légitimité démocratique.
19:23Aujourd'hui, sous couvert de sociétés
19:25civiles, on va chercher des gens
19:27qui sont des technocrates
19:29ou qui sont...
19:31Des apparatchiks ?
19:33Des financiers plutôt, c'est vrai.
19:35Des gens qui ne se sont pas confrontés
19:37à la population et qui sont vraiment
19:39coupés. Et je pense que là, c'est un problème.
19:41Alors après, si je peux me permettre,
19:43on peut être issu de la société civile et moi, il ne s'agit pas du tout
19:45de mettre dos à dos
19:47les collègues issus de la société civile.
19:49Monsieur le politologue, vous le disiez tout à l'heure, il y en a eu beaucoup en 2017.
19:51Ce qui a d'ailleurs eu un effet de féminiser
19:53et tant mieux l'Assemblée nationale.
19:55Et de la rajeunir aux collègues
19:57qui ont été maires
19:59ou qui ont été conseillers généraux, conseillers départementaux,
20:01conseillers régionaux. Mais là encore,
20:03à ce moment-là,
20:05il faut tout arrêter dans ce cumul.
20:07En revanche... Non mais je reprends.
20:09Monsieur Epsamen, il a suivi
20:11la consigne qui était que
20:13le jour où il devenait ministre, il fallait qu'il quitte
20:15sa ville. C'est ce qu'il a fait.
20:17Il a quitté la ville de Dijon. Aujourd'hui, ce n'est plus le cas.
20:19Je rejoins ce que dit Mme Trierweiler.
20:21C'est qu'effectivement, ça pose
20:23question. Y compris sur le cumul
20:25de boulot, par exemple. C'est pour ça que je parle
20:27de la vaste hypocrisie.
20:29On marque une nouvelle pause et dans quelques instants, Bruno Cotteres nous dira
20:31ce qu'en pensent les Français.
20:43Peut-on vraiment être
20:45les deux en même temps ?
20:47Dans sa commune, au plus près de son territoire
20:49et à Paris, au Palais-Bourbon, par exemple, en commission ?
20:51Ce sont des agendas qui semblent, a priori,
20:53bien différents. Vous allez nous expliquer
20:55ce que pensent les Français qui ont été
20:57interrogés, Bruno Cotteres. Il y a des chiffres
20:59intéressants. Oui. En fait,
21:01là où c'est compliqué, c'est que la dimension
21:03de proximité est plutôt valorisée.
21:05C'est sûr. L'idée d'avoir des élus
21:07qui connaissent leur territoire,
21:09qui viennent
21:11rendre compte, c'est sûr que c'est
21:13une idée qui est assez soutenue dans l'opinion.
21:15Et nous, on voit dans les enquêtes relatives
21:17à la confiance des Français dans le personnel politique
21:19que dès qu'il y a une dimension de proximité,
21:21ça va mieux. Dès qu'on s'éloigne de la proximité,
21:23c'est simple,
21:25le portrait est extrêmement négatif.
21:27Les Françaises et les Français
21:29voient l'univers de la politique, des représentants
21:31de la politique, des assemblées
21:33comme un univers qui leur est profondément
21:35étrange, voire étranger.
21:37Étranger. Loin d'eux. Un univers
21:39à part, qui a ses propres codes, que personne
21:41ne comprend bien. C'est vrai que de ce point de vue-là,
21:43l'idée de dire qu'on peut
21:45cumuler plusieurs fonctions
21:47semble étrange. Semble étrange
21:49parce qu'elle ne renvoie pas à l'expérience de la vie
21:51de tout un chacun qui
21:53fait son boulot, rentre
21:55chez lui et trouve que c'est déjà pas mal.
21:57Donc l'univers, ça accroît la dimension
21:59d'étrangeté de l'univers politique
22:01mais c'est vrai que la dimension de proximité
22:03c'est une dimension qui est assez valorisée.
22:05Alors par contre, l'idée
22:07d'avoir des politiques
22:09qui s'intéressent 2-3 jours
22:11à l'Assemblée Nationale, qui vont après
22:13dans leur mairie,
22:15etc., sans aucun doute
22:17est une idée qui doit accroître ce sentiment
22:19que décidément, cette vie politique,
22:21cette classe politique ne fonctionne pas comme nous.
22:23En mars 2024, pardonnez-moi de vous interrompre,
22:25il était 67% à vouloir maintenir
22:27l'interdiction du cumul des mandats nationaux
22:29et locaux dont l'enquête
22:31est là pour nos confrères de BFMTV.
22:33Oui, pas surprenant. L'idée n'est pas
22:35soutenue dans l'opinion parce que
22:37je vous l'ai dit, elle ne renvoie pas, au fond,
22:39à la vie ordinaire des gens qui ne fonctionnent pas,
22:41qui ne vivent pas comme ça et qui s'interrogent
22:43beaucoup sur comment se fait-il qu'on puisse avoir
22:45des responsabilités aussi prenantes
22:47en même temps,
22:49même si on mettait de côté la question
22:51qu'il y a un coup de rabot sur le
22:53cumul de rémunération, bien évidemment,
22:55qui existe dans la loi.
22:57C'est tout à fait le cas et c'est bien normal
22:59qu'il en soit ainsi.
23:01Mais c'est vrai que ça ne permet pas
23:03de voir la vie politique
23:05comme quelque chose, à la fois accessible
23:07pour tout un chacun, parce que ça donne
23:09le sentiment que c'est une course d'obstacles
23:11extrêmement compliquée
23:13où il faut des codes pour y arriver
23:15et puis ça ne renvoie pas, au fond, je crois
23:17à ce que les gens aujourd'hui recherchent,
23:19c'est-à-dire une vie politique qui répond
23:21plus facilement
23:23au problème,
23:25qui se rapproche du mode de vie des gens.
23:27On a un jeune député France Insoumise du Finistère
23:29avec nous, Pierre-Yves Caderenne. C'est un vieux débat
23:31qu'on est en train de mener une fois de plus
23:33qui ne date pas d'hier. La première loi limitant
23:35le cumul des mandats date, je crois, de 1985
23:37si je me souviens bien.
23:39Oui, c'est un vieux débat, mais c'est un enjeu
23:41qui est toujours central, c'est-à-dire
23:43comment on se réapproprie nos institutions.
23:45En démocratie, les institutions
23:47appartiennent au peuple.
23:49Moi, je fais visiter l'Assemblée nationale
23:51à des classes qui viennent de Brest
23:53et notamment de l'enseignement professionnel
23:55parce que c'est aussi souvent dans l'enseignement professionnel
23:57qu'il y a des lycéens qui sont très éloignés
23:59de la politique. Je leur dis, ici,
24:01c'est votre maison, c'est la maison du peuple,
24:03l'Assemblée nationale. Et c'est important
24:05de le dire, mais c'est important aussi
24:07de l'incarner, de le figurer.
24:09Et pour ça, il y a quand même quelque chose d'assez simple,
24:11c'est-à-dire que moins vous avez
24:13de cumul, mais plus vous avez d'élus,
24:15c'est-à-dire plus vous avez une diversité
24:17dans les élus. Et donc ça, c'est un
24:19élément très important. Et c'est
24:21un élément qui va dans le sens, ce débat
24:23que nous avons ce soir, de la question
24:25de la refondation de nos institutions.
24:27Vous dites, le non-cumul des
24:29mandats, c'est une vieille idée. Mais il y a une vieille idée
24:31aussi, qui a toute sa noblesse
24:33et a tout son intérêt aujourd'hui, c'est de
24:35passer à une sixième République.
24:37Et nous, nous le défendons.
24:39Moi, je suis un enfant de la 5ème République.
24:41Oui, mais peut-être que ça vous va, mais il y a plein de gens
24:43qui ne savent pas, parce que manifestement, ce matin,
24:45il y avait un sondage qui disait que c'est pour près
24:47de 60% des Français qu'il semble
24:49normal de passer à la 6ème République.
24:51Donc nous, nous y travaillons et nous disons
24:53le problème n'est pas tant, est-ce que
24:55l'élu est proche du citoyen, est-ce qu'on se
24:57parle, etc. Ça, c'est important. Le problème, c'est
24:59est-ce que les citoyens ont un pouvoir
25:01réel sur leurs conditions
25:03d'existence, sur leurs conditions
25:05de travail, sur les enjeux
25:07qui les concernent, à la fois pour les personnes âgées,
25:09à la fois pour leurs enfants à l'école. Et ce pouvoir
25:11réel, aujourd'hui, ils ne l'ont pas, parce qu'il est
25:13confisqué dans le cadre de la 5ème République par
25:15les exécutives ramassées à l'Élysée, très
25:17liées à des grands intérêts privés, comme le
25:19disait déjà Pierre Madès France.
25:21Donc vous voyez, ça fait un moment.
25:23Ça fait un moment que c'est comme ça.
25:25Ils ont quand même leur
25:27représentant à l'Assemblée,
25:29justement. Bah oui, mais
25:31ils n'en sont manifestement pas tous très satisfaits.
25:33Alors, nous, on essaye de faire
25:35travail pour changer. Oui, mais parce que juste à jour, sans doute, ils ne les voient pas
25:37suffisamment sur le terrain.
25:39Oui, mais parce que ça leur
25:41paraît très loin. Et c'est vrai que je pense que si
25:43vous demandez aux députés
25:45comment vit une personne qui
25:47vit avec le SMIC sans sorte,
25:49il n'en a aucune idée.
25:51J'ai regardé la sociologie de la nouvelle
25:53législature,
25:55à peu près 60% des députés
25:57sont des cadres supérieurs
25:59ou des professions
26:01intellectuelles supérieures.
26:03Il y a 70 agriculteurs, à peu près, il y a
26:053 ouvriers à l'Assemblée.
26:07Bon, voilà. Mais je pense que ce ne sont pas
26:09eux qui cumulent avec leur emploi.
26:11Mais reprenez ces 60%
26:13qui cumulent avec un emploi, encore une fois.
26:15Parce qu'il n'y a pas de limite
26:17d'argent. Ils peuvent gagner
26:1920 000 euros en plus.
26:21Voilà. Et ça, moi, je pense que c'est
26:23ça qu'il faut réformer. Est-ce qu'un
26:25médecin-chirurgien, alors c'est bien,
26:27il dit qu'il ne veut pas perdre la main. Il continue
26:29à avoir ses patients le vendredi, samedi.
26:31Mais est-ce qu'il est encore en état
26:33de le faire ?
26:35Vous pensez qu'ils étudient leur dossier ?
26:37Mais voilà. Alors justement, pourquoi
26:39ça, ce serait possible ? Et pourquoi ça ne serait pas
26:41possible de gérer une mairie ?
26:43Pourquoi ?
26:45Encore une fois, je pense qu'on regarde les résultats
26:47des dernières élections législatives.
26:49Il y a un certain
26:51nombre, très majoritaire, de collègues
26:53députés qui ont aussi
26:55été élus parce qu'ils ont vu un ancrage
26:57local comme maire.
26:59Mais on peut en faire la démonstration.
27:01Et quand je parle de vaste hypocrisie, je regarde mon collègue breton,
27:03même si on a des racines bretonnes tous les deux.
27:05Encore une fois, sans démagogie,
27:07la proposition de loi...
27:09Quand on commence comme ça, c'est qu'on risque de l'être.
27:11Non, non, pas du tout. Simplement, je dis que
27:13dans votre groupe de gauche,
27:15notamment à l'Assemblée Nationale, globalement,
27:17le Nouveau Front Populaire, vous avez un certain nombre de collègues
27:19qui cumulent. Vous avez un certain nombre de collègues
27:21qui cumulent. Et vous avez eu des pires difficultés
27:23à faire en sorte que certains lâchent leur
27:25fonction. Et vous le savez bien.
27:27Et là, on parle depuis tout à l'heure de la loi qui cumule
27:29des étudiants.
27:31Je veux juste terminer.
27:33Moi, dans la proposition de loi que j'ai ici, vous avez
27:35des collègues qui font partie du Nouveau Front Populaire.
27:37Et c'est pas du tout
27:39un jugement. C'est juste factuel.
27:41C'est juste se poser, encore une fois, la question.
27:43Sinon, il faut raboter.
27:45Il faut tout raboter.
27:47Et moi, par exemple, je trouve que le fait
27:49effectivement de pouvoir aujourd'hui être ministre
27:51et député,
27:53pardon, ministre et maire,
27:55là, effectivement, on est en rupture par rapport à ce
27:57qu'ont vécu M. Rebsamen, M. Leroux
27:59à l'époque.
28:01Mais si aujourd'hui, on dit qu'on ne peut absolument
28:03pas être député-maire,
28:05alors il faut arrêter la veste hypocritique du cumul.
28:07On ne peut pas maintenir ce débat, pardonnez-moi,
28:09sans se demander si dans la tête de François Bayrou,
28:11il n'y a pas, comment dirais-je,
28:13des petites idées un peu particulières,
28:15qu'il arrangerait beaucoup, mais on verra lesquelles dans quelques instants.
28:17On va en débattre.
28:29On peut se demander quand même
28:39si le revirement
28:41sur ces questions du Premier ministre
28:43vient de l'appui,
28:45peut-être, qu'il espère dans les semaines à venir de la droite.
28:47Oui, ou alors peut-être qu'il pense
28:49qu'il ne sera pas Premier ministre très longtemps
28:51et qu'il aura besoin de retourner à Pau
28:53parce qu'il veut quand même garder la ville de Pau,
28:55il veut garder l'agglomération,
28:57il veut garder la présidence du Modem.
28:59Au commissaire au plan,
29:01je ne sais pas s'il peut le cumuler en même temps,
29:03mais il n'a pas de garantie.
29:05La loi ne lui interdit pas au moment où nous parlons.
29:07Exactement, mais justement, il le conserve.
29:09Pourquoi ? Parce que Premier ministre,
29:11c'est déjà l'enfer de Matignon,
29:13on le sait, c'est du non-stop,
29:15c'est jour et nuit,
29:17donc il va avoir du mal à faire autre chose.
29:19Il avait l'air d'aborder ça quand même
29:21avec une espèce de côté détendu qui m'a stupéfait.
29:23Oui, peut-être qu'il ne se rend pas encore compte,
29:25mais là, il va déjà avoir du mal
29:27à composer un gouvernement, à faire voter un budget,
29:29donc il y a quand même pas mal de pain sur la planche.
29:31C'est le pire boulot de la Ve République,
29:33Premier ministre.
29:35On en croit les témoignages de ceux qui y sont passés.
29:37L'enfer de Matignon.
29:39On se demande comment quelqu'un
29:41qui ne dort que quelques heures par nuit,
29:43puisque c'est les deux grandes fonctions exécutives
29:45de Président et de Premier ministre,
29:47c'est quand même des personnalités qui dorment très peu,
29:49et donc on se demande
29:51comment on peut en même temps diriger
29:53l'exécutif, un parti politique.
29:55Donc effectivement,
29:57ça part pour être un peu compliqué.
29:59Normalement, c'est l'enfer de Matignon,
30:01et ceux qui sont passés nous le décrivent, en tout cas, comme tel.
30:03Oui, et puis,
30:05on a l'impression que François Bayrou,
30:07cela a été rappelé, automis aéroplant,
30:09président de la communauté d'Hadelau, maire,
30:11plaide sa cause personnelle.
30:13C'est Pierre-Yves Cadell qui l'avait beaucoup humulé.
30:15Mais je pense que c'est son parachute.
30:17Moi, je pense que c'est son parachute.
30:19Oui, et puis, si vous voulez,
30:21dans cette discussion...
30:23Là, vous allez plus loin. Si vous dites, en gros,
30:25il se prépare son...
30:27Non, il ne prépare pas tout de suite son départ de Matignon,
30:29mais il se dit que forcément,
30:31ça peut ne pas durer très longtemps.
30:33Il n'y a absolument aucune garantie.
30:35Vous qui regardez ça de près, il n'y a quand même pas un peu de marchandage avec la droite en ce moment ?
30:37Moi, je ne pense pas.
30:39Moi non plus.
30:41C'est aussi, pour moi, le sens de sa présence.
30:43Le cumul des mandats contre la proportionnelle, ça n'existe pas, d'après vous ?
30:45Non. Alors, je vais revenir.
30:47Si vous pensez au Rassemblement national, je vais y revenir dans quelques instants.
30:49Par rapport à ce qu'a fait M. Béroux, je pense que, encore une fois,
30:51le Conseil municipal consacré au budget,
30:53c'est aussi un signal fort de dire
30:55que 2026, ça peut être après-demain
30:57pour les municipales.
30:59Je n'ai pas fui, je n'ai pas quitté,
31:01effectivement, ma ville, y compris au départ,
31:03quand j'étais ministre, alors que ce n'était pas programmé.
31:05Ou, vous avez raison,
31:07et là, je peux vous le dire, le Rassemblement national
31:09votera la loi sur le cumul
31:11si, et seulement si, il y a une dose de proportionnelle
31:13à la clé.
31:15Le Modem a changé son fusil d'épaule,
31:17comme la gauche, un certain nombre de collègues de gauche socialiste
31:19ont changé leur fusil d'épaule
31:21sur le sujet,
31:23comme un certain nombre du socle commun,
31:25y compris de mon mouvement, ont changé
31:27leur fusil d'épaule.
31:29C'est bien d'être lucide.
31:31Non, mais évidemment, sur cette question. Mais pourquoi ?
31:33Parce qu'il y a une telle défiance, encore une fois,
31:35de la part du citoyen par rapport aux politiques
31:37globalement tous pourries,
31:39il y a un mandat qui est vraiment légitimé,
31:41c'est celui de maire.
31:43Sur le « tous pourris »,
31:45j'arrive qu'à dire la même chose.
31:47Cet exercice étant assez différent, je recorrige.
31:49Non, non, mais il y a un vrai sujet.
31:51Il me semble que,
31:53parce que parfois, dans ces discussions-là,
31:55on a l'impression quand même d'un tout petit monde.
31:57Ah, François Rebsamen, il serait arrangé par-ci, par-ça.
31:59Bayrou, quand même.
32:01Lui, ça lui dit aussi par rapport à ses intérêts.
32:03Donc c'est un tout petit monde, mais c'est pas tous pourris.
32:05Ce sont des politiques pourries
32:07qui sont menées depuis des années
32:09et des années qui font que l'école va mal,
32:11que l'hôpital va mal, que les droits sociaux
32:13sont toujours plus attaqués.
32:15En réalité, c'est la question de l'alternative qui se pose.
32:17Elle a été posée, elle a même gagné
32:19les dernières élections.
32:21En réalité, là, ils nous font perdre du temps
32:23avec ces débats. Car le problème, c'est que
32:25la page du macronisme, dans les urnes,
32:27a été tournée par les Français.
32:29Le 7 juillet, c'est la fin du macronisme.
32:31Alors là, c'est l'ambiance fin de règne qui continue.
32:33Vous siègez aussi à l'Assemblée nationale.
32:35Vous voyez cette ambiance fin de règne.
32:37François Bayrou, tout seul,
32:39qui, d'une certaine manière, l'a été vacillé,
32:41n'arrive pas.
32:43Oui, ça s'appelle le parlementarisme.
32:45Et vous savez, quand vous critiquez les parlementaires
32:47de cette façon-là, je pense que vous contribuez
32:49à une forme d'antiparlementarisme qui est très
32:51malsaine par rapport à la démocratie
32:53et au fait que nous protégeons les droits
32:55des citoyens et des parlementaires.
32:57Moi, sur le terrain, quand je dis
32:59« Est-ce qu'Emmanuel Macron pose un problème à la démocratie ? »
33:01Vous n'êtes peut-être pas sur le même terrain.
33:03C'est vrai qu'on n'est pas élus dans les mêmes endroits,
33:05semble-t-il.
33:07Mais en revanche, dans les élections nationales,
33:09tout le monde a porté le Nouveau Front Populaire en tête à la fin.
33:11Vous avez raison. On a interrompu
33:13Valérie Trierweller il y a quelques instants.
33:15Oui, non, je pense que
33:17j'étais allée au bout du raisonnement en expliquant que
33:19François Bayrou n'a toujours pas de gouvernement.
33:21On voit que Macron le presse
33:23d'en avoir un. Ça ne semble pas si facile
33:25de pouvoir rassembler des forces.
33:27Que le PS, pour l'instant, a plutôt dit
33:29non pour un accord de non-censure.
33:31Ils font semblant ?
33:33Non, parce que leur ligne rouge
33:35à eux, ce sont les retraites,
33:37le gel des retraites, alors que
33:39la France Insoumise veut plus que le gel,
33:41donc l'abrogation.
33:43Personne n'est d'accord.
33:45C'est vrai que c'est un peu désespérant,
33:47je vous le dis à vous tous,
33:49de voir que la classe politique dans son ensemble
33:51n'a pas le sens de l'intérêt général
33:53mais a le sens de sa propre boutique.
33:55Non, je pense que là, c'est un amalgame
33:57qui n'est pas tenable.
33:59Il y a quand même des gens qui sont à l'aide des éducatifs,
34:01qui sont au pouvoir. Macron est un responsable
34:03de la situation politique. On peut provoquer
34:05une nouvelle sélection en démocratie,
34:07le peuple va trancher.
34:09Une fois qu'on a dit que Macron est responsable
34:11oui, il est responsable de la dissolution,
34:13oui, il est responsable de cette situation.
34:15Mais maintenant, comment faites-vous pour en sortir ?
34:17Il peut rester jusqu'à la fin
34:19de son mandat, c'est la loi,
34:21c'est la constitution. Il peut aussi démissionner.
34:23Il peut, mais ça n'est pas dans son intention,
34:25donc il faut un budget, et à un moment il faut que chacun
34:27s'assure que ça se déploie.
34:29C'est à vous qu'on pose la question.
34:31J'adorerais avoir la réponse à la solution,
34:33mais c'est très compliqué.
34:35Au fond,
34:37ce qu'il faut surtout, c'est qu'il arrive
34:39à une situation viable sur la question du budget.
34:41Je ne sais pas
34:43si ça sera très pérenne, mais en tout cas
34:45déjà qu'on puisse avancer. Il y a déjà
34:47une étape qui a été franchie en début de semaine
34:49à l'Assemblée, qui est quand même
34:51très importante. On va payer nos engagements,
34:53on va payer nos fonctionnaires, au stade où on en est.
34:55Oui, je pense, je souhaite
34:57et je l'espère, mais il me semble que
34:59on est au-delà de ça.
35:01On est vraiment à un moment donné
35:03où tout le monde a le sentiment
35:05que ça ne peut pas vraiment continuer comme ça.
35:07On voit qu'on est dans une série d'impasses
35:09qui semblent absolument insurmontables.
35:11Insurmontables.
35:13Et le niveau
35:15de perception par les
35:17citoyens, c'est un
35:19grand chaos. On ne comprend
35:21absolument plus rien. Il y a des formations
35:23politiques qui se font élire sur quelque chose
35:25et qui quelques mois après disent
35:27non mais c'est plus compliqué, on peut faire
35:29on peut s'arranger différemment.
35:31Il y a un exécutif
35:33qui repose sur un socle
35:35de mandats
35:37populaires qui est quand même
35:39très fragile. Tant Michel Barnier
35:41que François Bayrou sont de grandes personnalités.
35:43Ils ont le sens du bien public évidemment, mais
35:45ils ont ce problème de départ qui est
35:47leur place n'est pas directement issue
35:49d'un mandat populaire. Donc voilà,
35:51la situation est très compliquée.
35:53Pas vu le temps passer,
35:55j'espère que nos auditeurs aussi.
35:57Et on va tout de suite retrouver Faustine Bollard
35:59pour son émission Héros.
36:01De qui nous parlez-vous ce soir Faustine ?
36:03Bonsoir Yves, l'homme que je reçois
36:05ce soir a braqué des banques,
36:07il a connu la violence, il a connu
36:09la drogue, l'addiction
36:11à l'alcool. Et vous allez voir que vous ne pouvez
36:13pas soupçonner le métier
36:15qu'il exerce aujourd'hui.
36:17C'est un virage à 180 degrés.
36:19A tout de suite dans Héros
36:21pour écouter ce parcours de vie si singulier.
36:23On vous retrouve tout de suite après les informations Faustine.
36:27Au revoir.

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