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Regardez "On refait le monde" avec, Marie-Anne Cohendet, constitutionnaliste, spécialiste des Institutions de la 5e République, Marcelo Wesfried, chef-adjoint au service politique du "Parisien/Aujourd'hui en France", Olivier Bost, chef du service politique de RTL, et Gaëtan Dussausaye, député RN des Vosges.
Au programme : Michel Barnier, dernier fusible avec la démission d'Emmanuel Macron ?
- Le Rassemblement national voulait-il éviter la censure ?
- Barnier peut-il sortir de l'impasse ?
- Emmanuel Macron tiendra-t-il jusqu'en 2027 ?
Regardez On refait le monde avec Yves Calvi du 02 décembre 2024.

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Transcription
00:00Yves Calvi.
00:02On refait le monde jusqu'à 20h sur RTL.
00:05Ce soir on refait le monde, pardonnez-moi, nous allons tout vous expliquer sur cette journée si particulière et parfois d'ailleurs complexe qui s'est déroulée à l'Assemblée Nationale.
00:14J'engage la responsabilité du gouvernement, de mon gouvernement, sur l'ensemble du projet de loi de financement de la Sécurité Sociale pour 2025.
00:25Désormais, mesdames et messieurs les députés, chacun doit prendre ses responsabilités et je prends les miennes.
00:34En dépit des menaces de censure, Michel Barnier a donc choisi le 49-3, c'est-à-dire le passage en force sur le budget de la Sécurité Sociale.
00:40Marine Le Pen confirme que le groupe RN déposera sa propre motion de censure et votera celle de la gauche.
00:45Bref, le gouvernement Barnier est sur le point de tomber et Emmanuel Macron dans tout ça, sa démission serait-elle une solution pour sortir de la crise ?
00:52Nous allons en débattre avec Marianne Cohendet qui est constitutionnaliste et spécialiste des institutions de la Vème République.
00:57Soyez la bienvenue, Marianne Cohendet.
00:59Marcelo Westfreid, chef adjoint du service politique aux Parisiens aujourd'hui en France, soyez le bienvenu.
01:04Bonsoir, merci.
01:05Et Olivier Bost, le chef de notre service politique RTL.
01:08Oui, vous aussi, je vous accueille.
01:10Merci, bonsoir.
01:14Marcelo Westfreid, après avoir fait planer le doute pendant de nombreux jours, le Rassemblement National va finalement jouer la censure.
01:21Tout ça pour ça ?
01:22Oui, tout ça pour ça.
01:23Souvenez-vous, encore ce dimanche, dans une interview à la tribune, Marine Le Pen dit
01:29« Si j'obtiens soit un geste sur les médicaments, soit sur les retraites, ce sera bon, je n'irai pas à la censure. »
01:36Et finalement, le gouvernement recule sur les médicaments et ce n'est pas suffisant.
01:40Elle veut aussi les retraites.
01:41Donc, on a l'impression qu'il y a eu cette sorte de pseudo-négociation qui finalement ne menait à rien, sinon de foncer droit dans un mur.
01:48Michel Barnier affirme avoir été, je cite, « au bout du dialogue ».
01:52Ses gages à Marine Le Pen n'ont donc pas suffi ?
01:56Je pense qu'à un moment, il a dû se dire que la liste de courses n'en finirait plus.
02:02Puisque à chaque fois, elle rajoutait.
02:04Souvenez-vous, elle avait dit aussi « D'accord, sur l'électricité, vous avez fait un geste. »
02:07Mais n'allez donc pas le gager sur du gaz, une augmentation du gaz.
02:11Or, le Sénat a voté le fait que ça n'augmenterait pas sur le gaz.
02:15Elle obtenait peu à peu tout, y compris le fait que dans un communiqué officiel de Matignon,
02:20le chef du gouvernement a dit, a parlé de Marine Le Pen, a dit qu'il l'avait eu au téléphone.
02:25Bref, on ne voit pas trop ce qu'il pouvait faire de plus.
02:28Il a dû se dire que de toute façon, il n'obtiendrait pas gain de cause de la part de Marine Le Pen et qu'il gagnerait en plus le déshonneur.
02:34Ce rapport de force que nous sommes en train de décrire, Marie-Anne Collandet, est-ce qu'on l'a déjà connu sous la Ve République ?
02:39Pas en ces termes-là.
02:41En ces termes-là, c'est complètement inédit.
02:44On a déjà eu des périodes difficiles.
02:46On n'a pas toujours eu une majorité absolue, contrairement à ce qu'on s'imagine.
02:50Au tout début de la Ve République, il n'y avait pas de majorité absolue.
02:53Entre 1958 et 1962, il n'y en avait pas.
02:56Ensuite, à l'époque de Rocard non plus, à partir de 1988 pendant plusieurs années, et depuis 2022.
03:03Notre constitution a été écrite pour ça.
03:06Lorsque de Gaulle et de Bréant rédigeaient la constitution,
03:10ils étaient convaincus que ce serait comme sous les Troisième et Quatrième République, qu'on n'aurait jamais de majorité.
03:16Et donc, ils ont conçu toute cette Ve République justement avec des mécanismes comme le 49-3,
03:22comme le 47-3 qu'on est en train de découvrir,
03:25pour que le bateau puisse tenir même en période de tempête.
03:29Simplement, là, la tempête devient un petit peu rude.
03:32Olivier Boss, les gestes de Michel Barnier vers le RN dans la dernière ligne droite n'ont pas suffi ?
03:37Non, parce qu'en fait, Marine Le Pen a pris l'ascendant politique.
03:41Elle a fait de la politique la semaine dernière.
03:43Elle a très clairement pris le dessus.
03:45Elle a fait quelque part un peu danser Michel Barnier,
03:48qui a suivi un petit peu comme il le pouvait Marine Le Pen dans ses demandes.
03:53Et effectivement, je pense que de toute façon, il n'y avait pas de solution pour satisfaire Marine Le Pen.
03:58Et Marine Le Pen ne voulait pas.
04:00Je pense qu'elle avait lancé quelque chose qu'elle ne pouvait plus stopper.
04:03Très clairement vers une censure et vers le fait de faire tomber Michel Barnier.
04:08Sur la motivation profonde de Marine Le Pen, c'est peut-être ce qui reste aujourd'hui le seul mystère.
04:14C'est-à-dire, est-ce que c'est sa situation personnelle ?
04:16Est-ce que c'est ce qu'elle veut déclencher ?
04:18On ne maîtrise pas tout ce que ça va déclencher.
04:20Mais est-ce que c'est ce qu'elle veut déclencher sur le plan de la crise politique ?
04:24Derrière, quelles sont les motivations de Marine Le Pen ?
04:26Ça reste un peu le mystère.
04:27En revanche, ce qui est sûr, c'est qu'elle a fait de la politique,
04:29elle a pris un ascendant sur Michel Barnier
04:31et je pense qu'elle avait décidé assez tôt de le faire tomber.
04:35Alors nous sommes en ligne avec Gaétan Dussossey qui est député à Rennes des Vosges.
04:38Bonsoir Monsieur Dussossey.
04:40Merci beaucoup de nous rejoindre.
04:41Marine Le Pen a affirmé que vous alliez voter la censure du gouvernement.
04:44Expliquez-nous pourquoi.
04:46Écoutez, pour me porter à faux pour le coup avec tout ce qui vient d'être dit à l'instant sur votre antenne,
04:52la position du Rassemblement National, ce n'était pas une surprise, ce n'était pas une nouveauté.
04:57Ça fait en réalité huit semaines maintenant qu'on a eu la première copie initiale du budget du gouvernement de Michel Barnier
05:03et qu'on a précisé dès le vendu de la première copie,
05:06quels étaient les points sur lesquels on ne pouvait pas valider le budget en tant que tel.
05:10Je pense au gel des pensions de retraite,
05:12je pense à l'augmentation du budget à l'aide médicale d'État,
05:15les soins gratuits réservés pour les clandestins,
05:17je pense au déremboursement partiel des médicaments,
05:20à la hausse des taxes sur l'électricité, au malus automobile.
05:23Bon, il y en avait point, il y en avait vraiment énormément.
05:26Donc nous, on a fait une chose, c'est que face à un contre-budget,
05:29on n'est pas seulement dans la critique, on est aussi dans la proposition.
05:32Et c'est pour cela qu'on a proposé 57 mesures, pour le coup,
05:36qui auraient pu permettre à Michel Barnier de s'inspirer pour essayer d'avoir, on va dire,
05:41au moins la non-censure de la part du groupe du Rassemblement National
05:44et forcer de constater que pendant ces six semaines,
05:46il n'a pas été à l'écoute des revendications et des propositions du Rassemblement National.
05:50Mais pardonnez-moi, vous nous dites ce soir que Michel Barnier ne vous a jamais tendu la main ces dernières semaines ?
05:55Ce n'est pas la perception que nous en avons, nous ?
05:58On voit bien que Michel Barnier s'est inquiété un peu du sort du premier groupe de l'Assemblée Nationale.
06:03Je rappelle quand même que le groupe Rassemblement National est le premier groupe de l'Assemblée Nationale.
06:06Il s'en est inquiété à une semaine du vote du projet de loi de financement sur la sécurité sociale.
06:11Oui, ça s'appelle la politique, vous ne le découvrez pas quand même.
06:14L'AME, les médicaments, ils ont fait des choses, non ?
06:17On a quand même un petit peu le sentiment, comme des millions de Français,
06:20qu'en réalité le gouvernement s'est inquiété de nos revendications
06:23uniquement à partir du moment où on a brandi la menace de la censure.
06:26Et si vous voulez, on ne gouverne pas un pays seulement vis-à-vis de ses intérêts personnels.
06:30On ne gouverne pas un pays seulement pour essayer de sauver sa place de ministre ou de premier ministre.
06:34On ne peut pas gouverner comme ça aux doigts mouillés
06:36et changer l'intégralité d'un budget à 48 heures du vote
06:39parce que vous risquez d'être censuré par la majorité parlementaire.
06:42Mais c'est Marine Le Pen qui demandait une question jusqu'à la...
06:45C'est Marine Le Pen qui a...
06:46Olivier Beause vous interroge, pardonnez-moi.
06:47Oui, pardonnez-moi, mais c'est Marine Le Pen qui demandait il y a trois jours
06:50et qui fixait un ultimatum à Michel Barnier à aujourd'hui lundi.
06:54Donc c'est bien elle qui a négocié aussi dans les trois derniers jours.
06:57Et on voit bien que la réponse du côté de Matignon n'était pas présente.
07:02Vous savez, il y a eu moins de 30 minutes.
07:04Il y a eu moins de 30 minutes.
07:05Mais pour l'instant, nous avons travaillé avec le groupe de Rassemble Nationale.
07:07Ce que notre but n'est pas de nous opposer pour nous opposer.
07:09Notre but est de nous opposer à un budget qui était un mauvais budget
07:12à la fois pour les familles françaises comme pour les entreprises.
07:14On a présenté un contre-budget avec 57 mesures.
07:18Sachant évidemment et pertinemment que le gouvernement ne reprendrait pas
07:21notre contre-budget dans son intégralité, on en a mis en avant 10.
07:26Seulement 10 sur les 57.
07:284 mesures qui allaient créer de nouvelles dépenses pour l'État, certes.
07:32Mais 6 mesures pour les financer et même dégager un solde positif de 1,6 milliard d'euros.
07:38Le gouvernement n'a pas été capable de l'entendre.
07:40Et notamment sur le gel des pensions de retraite.
07:42C'est quand même une mesure qui, au-delà du Rassemblement National,
07:45faisait consensus, l'abandon du gel des pensions de retraite faisait consensus,
07:49y compris du côté de la gauche.
07:50Et de voir que le gouvernement est bien fait sans tête
07:55à vouloir appliquer une mesure qui est socialement très injuste
07:59et très lourde à l'égard de nos retraités, y compris les plus modestes,
08:01n'était pas entendable.
08:03Le propos en ce moment, et même le but du Rassemblement National,
08:07c'est de faire clairement tomber le gouvernement Barnier, autant dire les choses directement.
08:11Ce n'est pas le gouvernement qu'on fait tomber, c'est un mauvais budget pour la France.
08:14C'était un budget qui s'apprêtait à demander des efforts aux Français
08:18pour pallier aux carences économiques et aux résultats piteux
08:21de la politique d'Emmanuel Macron prévue depuis sept ans.
08:23Et après ?
08:24Mais après, les institutions sont très bien faites pour ça.
08:27On va pouvoir prolonger le budget de 2024 en 2025.
08:31Ça veut dire qu'on va empêcher l'augmentation de 30 à 40 milliards d'euros
08:34des impôts et des taxes dans notre pays,
08:36contre les TPE et les PME, contre les classes moyennes.
08:39On va même, figurez-vous, on va même permettre la réindexation
08:43de l'intégralité des pensions de retraite sur l'inflation,
08:45puisque c'était une clause qui était présente dans le budget 2024.
08:48Donc, finalement, le fait de censurer le gouvernement,
08:51ça va avoir des effets concrets, c'est-à-dire le soutien au pouvoir d'achat
08:55et à la compétitivité de nos entreprises.
08:57Donc, vous allez clairement voter la chute du gouvernement Barnier.
09:00Il n'y aura pas de retournement de situation de dernière minute ?
09:03On attend de voir éventuellement quel est le texte sur lequel...
09:06Oula ! Quand on commence par « on attend de voir », ça veut dire que tout est possible ?
09:09Non, vous savez très bien qu'on a déposé une motion de censure ce jour.
09:13On a demandé à Michel Barnier de revenir sur cette désindexation des pensions de retraite.
09:18Il aurait pu le faire à l'occasion de sa prise de parole tout à l'heure à l'Assemblée nationale.
09:22C'était un moment qui était très public, qui était très regardé, très attendu.
09:26Donc, je pense que s'il avait l'intention de le faire, il l'aurait fait à cette occasion.
09:29Force est de constater que ce n'a pas été la volonté du gouvernement.
09:32Monsieur le député, dans la situation politique et économique que nous connaissons,
09:36et ce sera ma dernière question,
09:38est-ce que ça vous paraît sérieux ?
09:41Est-ce que vous ne craignez pas qu'on vous demande un jour des comptes en irresponsabilité ?
09:44Et quand je dis « on », je parle des Français.
09:46Attention justement à ne pas inverser les rôles et les responsabilités dans cette affaire.
09:52La crise économique, on y est déjà.
09:54On y est déjà parce qu'il y a des résultats économiques de la politique d'Emmanuel Macron qui sont effroyables.
09:59Les 3 000 milliards d'euros de dettes, un déficit commercial qui est historique.
10:04On apporte beaucoup plus qu'on exporte depuis maintenant des années.
10:07Une désindustrialisation et une délocalisation qui est très importante.
10:11Donc on voit qu'il y a quand même des résultats qui ne sont pas au niveau
10:14et qui précipitent justement notre pays dans une crise économique.
10:18Et l'instabilité politique, permettez-moi quand même de le rappeler,
10:21qu'elle est de la responsabilité du gouvernement et de la petite majorité actuelle,
10:26puisque ce sont eux qui ont empêché une alternance saine et naturelle
10:30d'arriver au pouvoir, aux législatives de 2024,
10:33en passant un accord totalement contre nature, et les Français le savent très bien,
10:36entre l'extrême gauche et la Macronie.
10:38Donc ils ont provoqué, ils ont précipité notre pays dans une instabilité politique.
10:42Aujourd'hui, ce sont les Français qui en paient le prix.
10:45Et c'est la raison pour laquelle il faut qu'on s'attable très rapidement
10:48à travailler sur la proportionnelle pour retourner aux urnes
10:51et retourner devant le peuple le plus rapidement possible.
10:53Gaëtan Dussossey, député RN des Vosges.
10:55Merci d'avoir pris la parole sur notre antenne.
10:57Que va-t-il se passer dans les prochaines 48 heures ?
10:59On continue d'en débattre dans un instant avec nos invités.
11:03On refait le monde dans RTL Soir.
11:08S'informer ensemble.
11:10Il est 19h30.
11:12RTL Soir, on refait le monde.
11:14Avec Yves Calvi.
11:16L'essentiel de l'actualité avec vous, Aude Vernouchau.
11:18Le gouvernement Barnier condamné à la chute.
11:20Le Premier ministre a enclenché l'article 49.3 de la Constitution
11:23pour tenter de faire passer le budget de la Sécurité Sociale en force.
11:27Michel Barnier estime avoir été au bout du dialogue.
11:30Le RN a déjà déposé ce soir une motion de censure
11:33et compte aussi voter celle de la gauche d'ici mercredi à l'Assemblée.
11:37RTL voulait révéler Redouane Feyde reste à l'isolement à la prison de Vendin-le-Vieille.
11:41Le braqueur multirécidiviste, privé de tout contact physique et de parloir,
11:45demandait la levée de cet isolement au nom de sa santé mentale.
11:49La juge n'a pas statué en sa faveur.
11:51Et puis en football, le tirage au sort des 32e de finale de la Coupe de France,
11:54il a lieu en ce moment à Paris au Parc des Princes
11:57avec l'entrée en lice des clubs de Ligue 1 dans la compétition.
12:00Aude qui vous donne rendez-vous à 20h pour d'autres informations.
12:02A tout à l'heure Aude Bernadotte.
12:03A tout à l'heure.
12:09On refait le monde et l'avenir du gouvernement Barnier
12:12qui s'est largement assombré une fois de plus cet après-midi.
12:14Nous sommes avec Marianne Candé qui est constitutionnaliste,
12:17spécialiste des institutions de notre Vème République.
12:20Marcelo Weisfried, chef adjoint du service politique au Paris et aujourd'hui en France
12:24et Olivier Bost, chef du service politique d'RTL.
12:27Ce matin sur RTL, justement, le président du Rassemblement National,
12:30Jordan Bardella, évoquait déjà l'après-Barnier.
12:33Michel Barnier n'est pas l'homme de rupture,
12:35il est le continuateur de la politique d'Emmanuel Macron.
12:37Donc si demain on a un gouvernement qui se met en place,
12:40qui accepte de discuter avec nous,
12:42parce que nous avons le premier groupe à l'Assemblée Nationale,
12:44qui dit nous allons protéger le pouvoir d'achat,
12:47qui dit nous allons mettre en place la proportionnelle,
12:49qui dit nous allons faire un tournant sur la question de la sécurité,
12:52de la politique pénale et de l'immigration,
12:54alors ce gouvernement aurait une chance de survivre d'ici à deux prochaines élections législatives.
12:59Marianne Candé, à quoi vont ressembler les deux prochains jours qu'on va vivre ?
13:03Alors là on a deux journées dans lesquelles il n'y a au fond pas tant de suspense que ça.
13:07Certains imaginent que M. Barnier pourrait encore renoncer,
13:12s'engager à prendre telle ou telle mesure pour éviter la censure,
13:16mais enfin ça paraît quand même un peu invraisemblable,
13:19ça paraît très peu probable.
13:21Et ensuite là ça va être beaucoup plus compliqué,
13:24à partir de la censure, si ce gouvernement est censuré,
13:27ça va être beaucoup plus compliqué, parce qu'on ne sait pas quel est le plan B.
13:31Là M. Bardella a l'air de nous dire,
13:33si on a un gouvernement qui fait tout notre programme politique,
13:36on ne renversera pas ?
13:38Oui certes, mais le problème c'est qu'on a vu comment il négociait,
13:41ça a été rappelé tout à l'heure.
13:43Et Mme Le Pen dit à M. Barnier,
13:46si vous faites A ou B, je ne vous renverse pas.
13:49Il fait A, il dit il me faut B en plus ou sinon je vous renverse.
13:52Ce n'est pas possible.
13:54Personne ne peut raisonnablement négocier de cette manière.
13:57Il est parfaitement normal de négocier,
13:59c'est le jeu quand il n'y a pas de majorité absolue,
14:01de faire des compromis, mais on ne les négocie pas comme ça.
14:04Juste avant d'arriver à l'Assemblée,
14:06désindexation.
14:08Merci, heureusement que vous êtes là.
14:10Des retraites ?
14:11Oui, mais là le problème c'est qu'au dernier moment,
14:14elle rajoute des exigences, donc ce n'est pas possible.
14:16Ce n'est pas possible, c'est qu'elle voulait absolument
14:18faire tomber ce gouvernement.
14:20Ce n'est pas raisonnable.
14:21Elle s'est peut-être trouvée embringuée dans une logique
14:23qu'elle a enclenchée.
14:25C'est-à-dire qu'au départ, elle ne savait pas forcément
14:27si elle voulait le faire renverser.
14:29Et puis ses électeurs réclament qu'elle renverse le gouvernement.
14:32Et puis surtout, à mon sens,
14:34elle se dit que c'est le seul moyen de sauver sa peau,
14:36c'est-à-dire d'échapper à la justice.
14:38Alors, sauver sa peau, il faut relativiser les choses,
14:40parce qu'elle a dit que les réclamations
14:43et réquisitions du procureur
14:45qui propose son éligibilité
14:48seraient sa peine de mort,
14:50sa condamnation à mort politique.
14:52Je ne crois pas qu'elle ait 95 ans.
14:54Il me semble qu'à son âge,
14:56elle est suffisamment jeune.
14:58C'est quand même l'après-midi de 2027.
15:00Ce n'est pas rien.
15:01Certes, mais 2027, ce n'est pas la fin du monde.
15:03Ce n'est qu'une élection.
15:04Parce que vous n'êtes pas Marine Le Pen.
15:06On peut concevoir, certes, je préfère,
15:08mais ce n'est pas la fin du monde non plus.
15:11Elle est jeune, elle peut revenir.
15:13Il y a d'autres hommes politiques qui ont vécu ça avant.
15:15Sauf que, dans le même temps,
15:17elle a un certain Jordan Bardella qui pousse.
15:19Qui est à un point seulement d'elle.
15:21Donc, attendre, quand vous avez un dauphin
15:24qui fait la tournée des librairies
15:27pour vendre son livre
15:29qui est haut dans les sondages, etc.,
15:31c'est quand même une forme, en tout cas le spectre
15:33de sa mort politique.
15:35Il n'est pas uniquement abstrait.
15:37Le spectre viendrait, alors à ce moment-là,
15:39d'un brutus et non pas vraiment
15:41du fait que 5 ans, au fond,
15:43dans la vie d'un homme politique,
15:45ce n'est qu'une période de 5 ans.
15:47Je trouve que vous traitez ça avec beaucoup,
15:49non pas de légèreté, mais de...
15:51On n'est pas à leur place. Ils sont entrés en politique.
15:53Ils veulent absolument prendre la place.
15:55Ils veulent tous devenir président de la République.
15:57La Ve République, d'ailleurs, veut que ça fonctionne comme ça.
15:59Comment percevez-vous les choses, Olivier Bost ?
16:01Alors, déjà, il y a une chose
16:03qu'il faut savoir, c'est que c'est Marine Le Pen qui décide.
16:05Même si Jordan Bardella
16:07prend beaucoup la lumière, effectivement,
16:09et est dans une offensive
16:11pour sa propre carrière, c'est quand même
16:13Marine Le Pen qui, aujourd'hui, décide.
16:15Et Jordan Bardella le sait.
16:17Ensuite, dans la situation dans laquelle on est,
16:19où, quelque part, il joue un peu au pyromane,
16:21le Rassemblement National
16:23et la France Insoumise pour mettre le bazar
16:25dans la politique avec, comme éventuellement,
16:27comme perspective,
16:29de redéclencher des élections, et pourquoi pas
16:31une élection présidentielle,
16:33Jordan Bardella,
16:35alors peut-être pour des raisons un tout petit peu
16:37différentes que celles de Marine Le Pen,
16:39appelle aussi
16:41ce bazar politique, c'est-à-dire
16:43qu'il ne voit pas, lui, aucune
16:45stabilité d'ici deux prochaines
16:47législatives ou d'ici une prochaine présidentielle.
16:49Il ne le voit pas, c'est-à-dire qu'il ne le sent pas ?
16:51Non, il ne le souhaite pas.
16:53Très clairement, il ne le souhaite pas.
16:55Et, en fait, tous les deux, quelque part, se rejoignent.
16:57Alors, Jordan Bardella, c'est peut-être pour
16:59une raison un tout petit peu différente qu'on a expliqué
17:01ce matin, c'est que, lui, il voyait
17:03l'ascension, notamment, de Bruno Retailleau,
17:05c'est-à-dire un ministre qui allait
17:07sur ces sujets, les sujets de l'immigration,
17:09de la sécurité, et un Bruno Retailleau
17:11qui réussit, c'est compliqué,
17:13il est déjà arrivé au RN, à l'époque, c'était
17:15le Front National, de se faire
17:17siphonner une partie de son électorat, c'était
17:19par Nicolas Sarkozy qui était allé sur les
17:21thèmes du Front National,
17:23en la matière, et donc il se méfiait de ça
17:25et c'était une motivation pour renverser le gouvernement.
17:27Mais après, Jordan Bardella
17:29n'a pas de solution réelle,
17:31ni Marine Le Pen, d'ailleurs,
17:33pour la suite, et je ne crois pas
17:35qu'il souhaite une quelconque
17:37stabilité politique dans les jours,
17:39les semaines et les mois qui viennent.
17:41– Je voudrais qu'on revienne sur le notion, il y a un moment, on a eu l'impression
17:43que du côté du RN et de Mme Le Pen,
17:45on pouvait trouver une sorte de
17:47consensus. Pourquoi ça a vrillé,
17:49selon vous ? – Parce que
17:51leur intérêt, tout simplement, leur intérêt
17:53politique, c'est de semer le désordre,
17:55de jurider l'opprobre
17:57sur les autres, en disant « le désordre est de la
17:59faute des autres », c'est très drôle, parce que c'est quand même
18:01le RN qui a
18:03exigé la dissolution,
18:05tout le monde l'oublie, la dissolution
18:07c'est Macron, certes, c'est lui qui l'a décidée,
18:09mais elle avait été réclamée par le RN,
18:11ne l'oublions pas.
18:13Donc ce sont eux qui ont été
18:15à l'origine chronologique
18:17de la situation difficile
18:19que nous connaissons, et ensuite
18:21on les entend dire « ah oui, mais c'est
18:23le désordre parce qu'on n'a pas eu de majorité
18:25absolue ». – Leur raisonnement aujourd'hui, c'est de dire
18:27que de toute façon, le seul
18:29et unique responsable de la situation
18:31et qui sera tenu, et qui aujourd'hui,
18:33objectivement, dans les enquêtes d'opinion,
18:35tenu pour responsable de la situation
18:37politique, de l'instabilité politique,
18:39c'est Emmanuel Macron. Mais ça reste une photo,
18:41c'est-à-dire que c'est valable aujourd'hui, dans un mois,
18:43dans deux mois, dans trois mois, quand ça sera
18:45réellement le bazar, ou qu'on n'arrivera pas à s'en sortir,
18:47je ne sais pas si
18:49ça sera Emmanuel Macron, toujours le
18:51responsable numéro un, ou si on va aussi se dire
18:53que Basse-Café, le RN et la
18:55FI, ce qu'il ne faut jamais oublier dans l'histoire,
18:57ou même le Nouveau Front Populaire,
18:59n'étaient pas non plus aussi à l'origine
19:01de ce qu'on va vivre.
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22:43s'est navigué. Jeune et sympathique. Voilà. On se fiche de la droite, ancré chez les élus locaux.
22:48Voilà, il y a François Bayrou, le retour de François Bayrou, qui est un nom qui était
22:53revenu précédemment, comme celui d'ailleurs de Sébastien Lecornu. Pas jeune, mais en rondeur.
22:56Voilà, ça ressemble un peu à du barnier pour le coup. Après, il a un avantage, c'est qu'il n'y a
23:04pas d'hostilité de la part de Marine Le Pen, parce qu'il s'est retrouvé exactement, quelque part,
23:09dans la même galère juridique qu'elle. Il s'est retrouvé aussi au tribunal et il a été plutôt
23:15sympathique avec ça. Il a été blanchi. François Bayrou et Michel Barnier, ce n'est pas un peu
23:20ton sur ton ? Si, justement. Là, le problème, c'est que les mêmes causes peuvent produire les
23:25mêmes effets. On est sur le même périmètre. On est sur la même équation politique. On cite
23:29aussi David Lysnard, le patron de l'Association des maires de France. Non, député. Maire de Cannes.
23:36Pareil, c'est des profils de droite, soit démacroniste, soit droite. Tout ça ne change
23:41rien d'équation. Maintenant, est-ce que la nouveauté, ce ne serait pas d'aller proposer
23:46quelqu'un issu de la gauche, soit redonner sa chance à Bernard Cazeneuve ? C'est-à-dire,
23:54mais en misant sur un fractionnement du Parti Socialiste qui, pour l'instant, ne s'est pas
23:58produit. Mais on n'est pas dans la même situation de côté du Parti Socialiste qu'on l'était au
24:04mois de juillet où, souvenez-vous... Bernard Cazeneuve, on doit bien réussir à l'extraire,
24:09si je puis dire. Oui, non, lui, il n'y a pas de problème de ce côté-là. Ce qu'il faut,
24:11c'est qu'il soit soutenu par un certain nombre de députés socialistes, que ses élus socialistes et
24:17parlementaires ne soient pas arrimés à LFI dans le cadre de cette alliance qui s'appelle le Nouveau
24:22Fonds Populaire, sans quoi Bernard Cazeneuve connaîtra le même sort que Michel Barnier.
24:27Il y a besoin, pour que ça fonctionne, que la base soit un peu plus élargie, c'est-à-dire que ça
24:32amène un certain nombre de députés socialistes. Cazeneuve peut être à ce moment-là... Alors,
24:38la nouveauté, c'est que les socialistes, vous l'aurez remarqué, ne réclament plus Matignon
24:43pour Lucie Castex. Ils ne sont plus dans la répétition du disque du mois de juillet. Après,
24:48autre option, le chef de l'État peut se tourner du côté d'un Boris Vallaud, qui est le patron des
24:53députés socialistes, que pour la petite histoire, il voulait nommer comme directeur de cabinet quand
24:57il est arrivé à Bercy en fin 2014. Il a été secrétaire général adjoint aussi, donc il y a
25:03une sorte d'entre-soi peut-être. Après, c'est pas sûr qu'il veuille... Il faut maintenant trouver des
25:10candidats, des profils qui soient prêts à monter dans un bateau qui peut couler dans 15 jours.
25:14Vous allez nous expliquer tout cela dans un instant, puis on peut se poser d'autres questions.
25:17Le président de la République lui-même pourrait-il avoir envie de démissionner ? On ne sait jamais.
25:22On refait le monde sur RTL. Yves Calvi. On refait le monde jusqu'à 20h sur RTL.
25:29On refait le monde et l'avenir du président Macron que de plus en plus de voix appellent à
25:32démissionner. On va écouter ce que nous disait Jordan Bardella qui s'était exprimé sur un retour
25:38aux urnes avant 2027. Je pense que cette situation ne tiendra pas jusqu'en 2027 et qu'à un moment
25:44donné, il faudra revenir aux urnes et qu'il faudra de nouvelles élections avec un nouveau mode de
25:50scrutin qui serait la proportionnelle pour faire en sorte qu'on puisse sortir de cette crise
25:54démocratique qui fait que le pays est privé aujourd'hui d'un cap clair. Moi j'en suis désolé,
26:00nous serons toujours là pour protéger les Français, pour protéger leur pouvoir d'achat et c'est
26:03précisément la raison pour laquelle je suis contraint aujourd'hui d'annoncer la censure du gouvernement.
26:07Cette hypothèse est-elle possible ? Qu'en pensez-vous ? Comment percevez-vous les choses,
26:11Marcel Ouest-Freyde ? Le chef de l'État n'est pas tenu de démissionner et ce n'est pas dans son
26:18caractère. Si il démissionnait, ça ne changerait rien, la réalité parlementaire fracturait en trois
26:24blocs, premier point. Ensuite, il n'empêche que cette hypothèse-là paraissait loufoque au mois
26:31d'août quand Jean-Luc Mélenchon, dans une tribune avec d'autres insoumis, a proposé d'activer l'article
26:3868 de la Constitution, je parle sous votre contrôle, pour demander une destitution. On s'est dit c'est
26:42de la gesticulation, etc. Il a fait des adeptes quand même Jean-Luc Mélenchon. Ce qu'il faisait,
26:46d'ailleurs, il l'a dit dans un poste de blog le 28 novembre. Il a dit, nous avons réussi à
26:52introduire l'idée, nous avons réussi, c'est-à-dire qu'ils ont réussi à installer l'idée dans le
26:59débat public et à force de sans arrêt axer les attaques sur le chef de l'État, c'est effectivement
27:07maintenant lui qui est dans le viseur de DELFI et du Rassemblement National et la question va
27:14se poser pour lui et c'est pour ça qu'à mon avis il a tout intérêt à trouver rapidement un nouveau
27:18Premier Ministre. Ça inquiète l'entourage du Président quand même cette petite musique Olivier Bost ?
27:22Non, pas aujourd'hui, justement parce que l'état d'esprit d'Emmanuel Macron n'est pas du tout, du
27:27tout dans celle d'une démission. La situation politique redevient compliquée quelque part pour
27:33lui. Il va se retrouver en première ligne mais il est loin de considérer qu'il est encore
27:40déjà responsable de cette situation. Il renvoie même le Parlement à ses responsabilités et c'est
27:45certainement pas de sa faute à ses yeux donc il est très loin de cette logique de démission. Après
27:50effectivement il y a une musique qui s'installe très clairement, c'est effectivement Jean-Luc
27:54Mélenchon qui a été le premier à l'activer mais il ne faut pas oublier que Marine Le Pen dans toutes
27:58ses interventions depuis le début de l'année répétait qu'Emmanuel Macron peut changer de Premier
28:05ministre, peut ensuite dissoudre l'Assemblée nationale et après sa dernière cartouche c'est
28:11la démission. Elle aussi a installé cette idée là et on a entendu Jordan Bardella qui est très
28:15clair puisque l'hypothèse qui l'ouvre c'est celle d'une démission du Président de la République.
28:20Je trouve que c'est difficile de qualifier quand même la situation politique ce soir. En vous
28:25écoutant je me dis qu'on n'a pas connu quelque chose de ce type depuis longtemps. Enfin je me
28:31trompe, comment vous percevez les choses Mariana Comandé ? Alors on a déjà connu des périodes
28:35dans lesquelles le Président était très impopulaire. Il faut se souvenir d'il y a quelques années et
28:39des périodes où Jacques Chirac particulièrement était très très impopulaire ou François Hollande
28:45et quelques mois après ou quelques années après ils étaient complètement réhabilités par l'opinion.
28:49Donc il faut être très prudent et prendre ça avec distance. On voit ici que cette situation
28:54nous montre le problème majeur de la Ve République, à savoir le déséquilibre entre légitimité,
29:00responsabilité et pouvoir. Le principe en démocratie c'est que le pouvoir suit la responsabilité.
29:08Ça veut dire tout simplement que nous peuples n'acceptons d'avoir des gouvernants que si 1. on
29:14les choisit, 2. on peut les mettre à la porte dès qu'ils ne font plus ce que nous voulons. Or sous
29:20la Ve République dans le texte il n'y a pas de problème parce que dans le texte de notre
29:24constitution le Président est simplement un arbitre. C'est le chef du gouvernement, le
29:29Premier ministre qui doit conduire la politique. Et pourquoi c'est lui qui doit être puissant et qui
29:35est puissant dans le texte ? Parce qu'il est responsable. C'est à dire que si le Premier
29:39ministre fait une mauvaise politique, on le voit à l'instant, il est fichu à la porte. Donc la
29:44responsabilité suit le pouvoir. Or dans la pratique qu'est-ce qui s'est passé ? C'est que le plus
29:49souvent comme le Président de la République avait une majorité parlementaire qui était au garde à
29:53vous devant lui, c'était lui qui dirigeait. Sauf qu'il reste irresponsable. Et donc là on a ce gros
29:59problème. C'est que beaucoup de gens se disent Macron doit démissionner parce que c'est lui qui a
30:03décidé. Oui mais sauf qu'en droit rien n'oblige à le faire démissionner. Il garde sa légitimité de
30:12chef d'état arbitre dans le texte. Et ça on ne peut rien échanger. On ne peut pas l'acculer la
30:18démission. En revanche dès lors qu'il n'a plus la majorité absolue pour le suivre, il est normal
30:23qu'il ne dirige plus la politique. En fait c'est normal que ça revienne sur le président Macron parce
30:28qu'il a dissous l'Assemblée Nationale en expliquant qu'il voulait clarifier le paysage politique et
30:33prévenir une censure sur le budget. Alors qu'est-ce qui se passe ? Le premier ministre qu'il a choisi
30:39va tomber sur une censure. Donc forcément tout revient vers lui. Et cette responsabilité, quelque
30:47part les Français vont chercher une issue politique à la situation. Et effectivement ce qu'on leur
30:51tend comme solution c'est une démission du Président de la République. Après je pense qu'il y aura
30:55encore beaucoup de débats et on va beaucoup beaucoup en reparler pour savoir si c'est une
30:59solution politique parce qu'en fait la démission d'Emmanuel Macron effectivement ne règle rien.
31:03Rien du tout. J'ai une toute petite divergence avec Olivier à savoir que normalement dans une
31:09situation de cohabitation, ce n'est pas une cohabitation vraiment pleine mais c'est un peu
31:13une cohabitation, normalement un chef de l'état prend un peu ses distances. Le chef de l'état en
31:17ce moment est à Riyad et puis normalement il reprend un petit peu de capital politique, il
31:22remonte dans les sondages etc. Ce n'est pas le cas et il y a encore une sorte de détestation à
31:27l'encontre du chef de l'état qui est assez spectaculaire. Il y avait un sondage Elab qui
31:31disait que 62% des Français, c'était il y a quelques jours, voulaient sa démission. Ça monte
31:36à 83% chez les électeurs du RN et donc je pense que ça ce sont des sondages qui ont dû expliquer
31:43aussi la prise de décision de ce soir. C'est-à-dire que la base du Rassemblement National veut faire
31:47payer, il y a même un député, on ne citera pas son nom, mais qui dit qu'il faut que le chef de
31:51l'état expie. L'expiation c'est quand même des termes qui ne sont pas du vocabulaire du combat
31:56politique. Il y a la volonté de lui faire payer quelque chose alors même que factuellement en ce
32:01moment il n'est pas aux manettes. La dissolution n'a pas été digérée et a été très très mal vécue
32:07par les électeurs. Je précise que nos auditeurs ont été quand même très nombreux à réagir sur
32:11les réseaux sociaux aujourd'hui et j'avais vu cette prise de parole en quelque sorte de gens
32:15sur Facebook qui nous demandent très justement d'une certaine façon en quoi la démission d'Emmanuel
32:20Macron résoudrait le problème. On aurait toujours le même Assemblée Nationale. Il a complètement
32:24raison, ça ne résoudrait absolument rien puisqu'on ne peut pas faire de dissolution avant juillet et
32:30qu'il n'y aura donc pas de nouvelles élections avant l'automne prochain. Une démission du président
32:34ne servirait qu'à une seule chose, c'est à permettre à Marine Le Pen d'échapper à la justice puisque
32:39si jamais elle était élue présidente de la République tout de suite, elle pourrait échapper à la
32:44justice pendant tout son mandat voire éventuellement pendant dix ans si elle faisait deux mandats.
32:48Ça permettrait à Jean-Luc Mélenchon qui a 63-74 ans de ne pas attendre que les petits jeunes montent et de
32:55jouer rapidement contre leur loge biologique. Merci infiniment à vous trois. Je vous précise que
32:59demain à 7h40 c'est Laurent Saint-Martin, ministre du budget, qui sera l'invité de la matinale d'RTL.
33:05Dans un instant toute l'actualité à 20h avec Aude Vernaud de show et puis vous retrouvez Faustine
33:09Bollard pour son émission Héros. Bonsoir Faustine, qui est votre invitée ce soir ? Bonsoir Yves, écoutez
33:14je vais vous proposer en ce lundi pour commencer la semaine de parler d'amour, d'amour très
33:19romanesque et éternel. Vous allez voir mais pas seulement puisqu'on va également parler de trahison
33:24amoureuse, d'infidélité, d'adultère avec des témoignages très touchants et authentiques.
33:29A tout de suite dans Héros, je compte sur vous. A tout de suite Faustine.

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