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Écoutez "On refait le monde" avec Adélaïde Zulfikarpasic, directrice générale de l'institut BVA France, Carl Meeus, rédacteur en chef du "Figaro Magazine", Olivier Bost, chef du service politique de RTL, et Jean-François Bège, éditorialiste pour le quotidien "Sud-Ouest". Au programme : François Bayrou : une nouvelle méthode pour échapper à la censure ?
Regardez On refait le monde avec Yves Calvi du 16 décembre 2024.

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Transcription
00:00Yves Calvi, on refait le monde jusqu'à 20h sur RTL.
00:05François Bayrou lance donc son ascension de l'Himalaya,
00:08vous aurez compris qu'il s'agit des difficultés du pays qu'il va diriger
00:11et surtout de la formation de son gouvernement.
00:14À Matignon ce matin, le nouveau Premier ministre a reçu dans l'ordre
00:17Marine Le Pen, Gabriel Attal, Boris Vallaud et Laurent Wauquiez.
00:20Les réactions sont diverses, variées.
00:23Quelle est donc la méthode Bayrou pour échapper à la censure ?
00:26Comment compte-t-il vraiment élargir le bloc central
00:28et entend-t-il donner des gages au Rassemblement National pour en débattre ?
00:31On refait le monde avec ce soir,
00:33Erdéliaïde Zulfik-Arpachic, soyez la bienvenue,
00:36vous êtes directrice générale de l'Institut BVA France,
00:39Karl Meus, rédacteur en chef du Figaro Magazine,
00:42Jean-François Beige qui est journaliste béarné comme François Bayrou,
00:45ancien éditorialiste du journal Sud-Ouest,
00:48vous connaissez notre Premier ministre depuis 1968, Jean-François Beige,
00:51et Olivier Bost, chef du service politique d'RTL.
00:55Je commence avec vous Olivier, le bon docteur Bayrou
00:58a donc enchaîné les consultations toute la journée rue de Varennes,
01:01que cherche-t-il à goupiller en fait ?
01:03Tout simplement un accord de non-censure pour pouvoir
01:06quelque part passer Noël à Matignon,
01:09c'est-à-dire trouver de la part des socialistes
01:13le fait qu'ils ne votent pas une prochaine censure,
01:16et pour les autres de garder tout le monde à bord,
01:19là je pense bien évidemment aux Républicains,
01:22aux blocs centrales, et puis avec Marine Le Pen,
01:25d'attaquer sur des relations qui soient meilleures
01:28que celles de son prédécesseur Michel Barnier.
01:31En fait il veut élargir ce qu'on appelle maintenant le socle commun ?
01:34Alors élargir, je ne sais pas s'il va réussir à faire ça,
01:37c'est-à-dire en clair avoir plus,
01:40un éventail plus large politiquement,
01:43parce qu'il n'aura de toute évidence pas de socialiste,
01:46de ministre socialiste, alors peut-être des vieux socialistes
01:49ou qui sont plus socialistes aujourd'hui, ça c'est possible,
01:52mais en tout cas il n'y aura pas de gens qui viennent aujourd'hui
01:55du Parti Socialiste pour gouverner.
01:58Alors c'est intéressant parce que ça nous oblige à faire une sorte de définition,
02:01C'est quoi le bloc central ? C'est tout sauf le RN et les Insoumis ?
02:04Est-ce que ça inclut effectivement le Parti Socialiste ?
02:07Oui, c'est une bonne question,
02:10parce que déjà on avait du mal à le définir précisément avec Michel Barnier,
02:13parce qu'il nous parlait d'un socle commun,
02:16et on se disait quand même qu'il y avait beaucoup de trous
02:19dans la raquette du socle commun,
02:22parce que Gabriel Attal, Laurent Wauquiez soutenaient officiellement Michel Barnier,
02:25mais ce n'était pas évident quand on voyait
02:28les petites peaux de bananes qui étaient glissées sous les pas de Michel Barnier.
02:31Donc là, pour François Bayrou, c'est le même problème.
02:34C'est-à-dire que, comme le disait Olivier Bost,
02:37il négocie avec des gens qui étaient socialistes ou qui sont socialistes,
02:40mais ce n'est pas avec la direction du Parti Socialiste.
02:44Et en fait, c'est là le problème auquel François Bayrou va se heurter assez rapidement.
02:47Et si je prends l'équivalent avec les LR,
02:50c'est qu'il a négocié avec Bruno Retailleau,
02:53sauf que le patron des LR à l'Assemblée
02:56et quand même dans le Parti aussi, c'est Laurent Wauquiez.
02:59Et donc, on voit bien ce que tente de faire François Bayrou,
03:02il l'avait d'ailleurs théorisé en disant que ce n'est pas avec les partis politiques
03:05qu'il faut travailler, c'est avec des personnalités.
03:08Oui, d'accord, sauf que la majorité à l'Assemblée nationale,
03:11elle se construit, malheureusement pour lui ou heureusement,
03:14avec les partis politiques. Parce qu'Olivier Faure et Boris Vallaud,
03:17pour l'instant, ça marche main dans la main.
03:20Olivier Faure, c'est le patron du PS. Laurent Wauquiez, c'est lui qui tient la tête
03:23du groupe DLR. Donc vous voyez,
03:26c'est compliqué de faire sans les partis.
03:29On est en tout début d'émission à DLR de Zulfi Karpacik et en vous écoutant les uns les autres,
03:32je me dis que ça ne va pas être facile facile pour François Bayrou. J'ai raison, j'ai tort ?
03:35Je pense que vous avez raison, même s'il y a deux façons de voir le verre
03:38à moitié vide et à moitié plein. Il part avec un niveau
03:41de popularité dans l'opinion publique extrêmement bas.
03:44Alors on l'a mesuré, certes, juste après sa nomination.
03:47C'est horrible votre enquête. 59% des Français déclarent avoir une mauvaise opinion
03:50de François Bayrou en tant que Premier ministre. C'est ça.
03:53Et il faut savoir que c'est le niveau le plus faible enregistré sous l'ensemble
03:56de l'ère Macron. Pour tous les Premiers ministres nommés depuis
03:59la première élection d'Emmanuel Macron, les plus connus
04:02et les moins connus, même si on prend par exemple, je pense à Jean Castex
04:05ou à Elisabeth Borne, qui étaient moins identifiés. On était quand même à 56%
04:08de bonnes opinions pour Jean Castex et 50% pour Elisabeth Borne.
04:11Mais on remonte, on faisait l'exercice avec Olivier Boss tout à l'heure
04:14de remonter plus loin sous la cinquième. Alors je n'ai pas été au-delà
04:17avant 2002, mais on va dire qu'au moins quand on regarde 20 ans en arrière
04:20il est celui qui a fait le pire. Il n'y a pas d'équivalent.
04:23Donc il part quand même avec un déficit d'images.
04:26C'est pour ça que je vous disais que c'est le verre à moitié vide et à moitié plein.
04:29Peut-être qu'il ne peut que finalement réussir à sembler, etc.
04:32Et peut-être qu'il peut aussi continuer à dégringoler.
04:35C'est agréable à dire comme ça,
04:38mais moi je ne vois pas comment ça va s'améliorer.
04:41Effectivement, ça peut aussi moins bien se passer, surtout quand on essaie
04:44de comprendre un petit peu les ressorts. Alors je pense que cette mauvaise opinion
04:47elle a deux ressorts différents.
04:50Un ressort qui tient à la personnalité de François Bayrou lui-même
04:53qui n'est pas tellement soutenu dans l'opinion publique et quand on regarde
04:56notamment les verbatims, vous savez les verbatims, c'est quand on pose une question
04:59et qu'on demande aux gens ce que vous en pensez, et bien quand on regarde
05:02les points de faiblesse de François Bayrou, il y a le fait
05:05que c'est l'ancien monde. Il est un peu perçu comme un vieux
05:08briscard de la politique et donc on n'a plus envie de ça.
05:11Il y a les affaires qui reviennent et il est un peu perçu comme un escroc
05:14c'est ce que nous disent les Français. Troisième point,
05:17c'est qu'il est finalement tellement loyal et proche d'Emmanuel Macron
05:20que ça revient comme un boomerang. Il faut voir quand même le niveau de détestation
05:23qui est celui d'Emmanuel Macron aujourd'hui.
05:26Et il y a un dernier point qui est le fait
05:29qu'il apparaisse un peu comme opportuniste, toujours à retourner sa veste,
05:32etc. Donc il n'a pas un capital confiance très très élevé.
05:35Olala, dites donc Jean-François Bech, c'est pas facile facile d'être centriste
05:38en France. Oui, bah oui, puis en plus
05:41il y a une tradition historique
05:44de la trahison chez les Bernays
05:47où on dit qu'Henri IV s'est fait
05:50catholique pour
05:53obtenir le trône, que Bernadotte
05:56s'est fait lui à l'inverse protestant pour devenir
05:59roi de Suède. C'est une vieille histoire, les Bernays
06:02sont toujours confrontés à ce genre de reproches.
06:05Mais chez Bayrou, il y a
06:08quelque chose qui est fort quand même,
06:11il a une force de caractère. Mitterrand disait de lui
06:14qu'il avait vaincu le béguement
06:17à l'aide de sa force d'âme.
06:20Ça veut dire quand même que
06:23c'est la seule personnalité qui avait un peu bluffé
06:26Mitterrand. Dans les jeunes loups de la droite
06:29qui sont apparus en 86 et en 93
06:32sur les deux cohabitations.
06:35Cet espèce d'hommage de Mitterrand
06:38m'a toujours frappé parce que
06:41il ne se trompe pas quand même. C'est vrai que
06:44Bayrou il est très cultivé, très intelligent
06:48mais il sait qu'il ne peut pas faire grand chose
06:51avec la culture et l'intelligence et donc
06:54il exprime aussi son caractère très fortement.
06:57Olivier Bost, ce soir
07:00il est retourné chez lui si je puis dire.
07:03Je peux le comprendre, il est premier ministre
07:06quasiment dans la continuité de sa nomination
07:09se retrouve à repartir dans son village
07:12et je dis ça avec affection parce que je peux le comprendre.
07:15Ça va choquer les français, ça ne va pas améliorer
07:18sa cote de popularité, non ? Ou ils s'en foutent ?
07:21Je pense que pour le coup ça peut être une polémique
07:24d'abord médiatique mais avant d'être politique.
07:27Si vous regardez bien comme ce qu'a fait François Bayrou
07:30depuis qu'il a été nommé, au-delà du fait qu'il n'ait pas
07:33cité Emmanuel Macron au moment de la passation
07:36de pouvoir avec Michel Barnier, il n'est pas allé faire un 20h
07:39à TF1 ou à France 2 pour expliquer
07:42pourquoi il était nommé premier ministre
07:45et ensuite il n'est pas allé faire un déplacement dans la soirée
07:48pour aller voir des services de secours ou des français
07:51pour dire qu'il était proche des gens. Il est très indépendant
07:54il s'installe
07:57à Matignon en considérant
08:00que son heure est venue et que c'est pas
08:03qu'Emmanuel Macron le fait de manière quasiment
08:06contrainte et ensuite il va à Pau
08:09qui est sa base auprès
08:12de ses habitants, ce qui veut dire qu'il reste proche
08:15quelque part, je raccourcis
08:18mais qu'il est proche de ses administrés, des français
08:21et que le reste, il mène sa barque.
08:24Le message qu'il veut envoyer, il fait
08:27quasiment le contraire de ce qu'avaient fait ses prédécesseurs.
08:30Est-ce que ça veut dire qu'il essaie d'imposer son tempo au maître des horloges
08:33qui lui fait dodo à l'Elysée ?
08:36Vous avez totalement raison, d'autant plus que la réunion
08:39de crise est certes au ministère de l'Intérieur
08:42mais elle est présidée par Emmanuel Macron. Et donc on a François Bayrou
08:45qui se dit plutôt que d'être dans la même salle, moi je vais à Pau
08:48donc faire l'ascension du pic du Midi-Dosso
08:51plutôt que d'être à l'Elysée.
08:54Il était en visio à la réunion de crise.
08:57Mais c'est pas la même chose d'être en visio que d'être
09:00à la même table et là-bas. Ce faisant
09:03je vois bien qu'effectivement il essaie d'imposer son rythme.
09:06On peut voir, il a fait un enterrement.
09:09Vous savez, ce qui me frappe, c'est qu'on l'a déjà vu avec Michel Barnier
09:12c'est le décalage entre ses personnalités
09:15pardonnez-moi l'expression, de l'ancien monde
09:18et les attentes médiatiques, politiques d'aujourd'hui.
09:21Michel Barnier
09:24quand il allait à l'Assemblée Nationale, il ne reconnaissait pas l'Assemblée Nationale
09:27qu'il avait connue avant. Oui, c'est vrai qu'au début il a semblé très surpris.
09:30Il a été surpris par la radicalité de ses nouveaux élus.
09:33François Bayrou, ça va être pareil.
09:36Il n'était pas à l'Assemblée Nationale ces dernières années.
09:39Il a cette image peut-être un peu différente de l'Assemblée.
09:42François Hollande le dit aussi. Il ne reconnaît pas cette Assemblée
09:45qu'il a connue pourtant, lui, pendant des années.
09:48Il a 70 ans, eux en 73.
09:51Vous voyez, c'est cette génération-là. Et donc François Bayrou
09:54essaye d'imposer son tempo mais
09:57à la l'heure des réseaux sociaux, des chaînes d'information, de l'actualité
10:00qui va très vite et il faut réagir.
10:03C'est Nicolas Sarkozy qui nous l'avait appris.
10:06Il faut donner de l'information aux chaînes d'information,
10:09être en avance. Et lui fait exactement l'inverse.
10:12Il a fait un seul quinquennat. Il n'a pas été réélu.
10:15Vous avez raison. Il y a un moment, il faut faire attention. Mais là, on parle d'un Premier ministre.
10:18Adélaïde voulait intervenir. Oui, j'allais dire jusqu'à un certain point
10:21parce que vous demandiez, Yves, en parlant du retour de François Bayrou dans son village
10:24les Français, au fond, s'en foutent. Moi, ce qui me frappe, c'est que
10:27à la question de savoir ce que leur inspire la nomination
10:30de François Bayrou, le premier sentiment qu'ils évoquent, c'est l'indifférence.
10:33Alors, il y a du mécontentement chez une partie des Français, notamment
10:36des sympathisants de gauche et du rassemblement national.
10:39Mais le sentiment qui domine pour plus de 4 Français sur 10, c'est l'indifférence.
10:42Donc oui, ils s'en foutent un peu. Et je pense que c'est...
10:45Mais c'est pire que la mauvaise opinion, l'indifférence. Voilà, j'allais dire, je pense que c'est extrêmement préoccupant.
10:48Ça dit quelque chose de l'état d'esprit global des Français.
10:51C'est l'indifférence qui aura laissé cette séquence
10:54politique délétère dans l'opinion. On sait que ça fait un moment
10:57qu'il y a un lien de confiance qui est rompu entre les politiques et les Français.
11:00Et là, il est encore plus rompu. Et pour revenir à François Bayrou
11:03et à ses traits caractéristiques, on a testé aussi
11:06dans le sondage qu'on a fait pour RTL, la proximité
11:09avec les Français n'est pas le point
11:12le plus reconnu, la qualité la plus reconnue à François Bayrou.
11:15C'est même presque le contraire. Et le bilan, son bilan,
11:18c'est un peu ce qui pourrait essayer de surfer sur son bilan d'élu local
11:21parce qu'on voit que les Français,
11:24ce sont les maires qu'ils valorisent le plus.
11:27Et bien, quand on questionne les Français sur ses atouts,
11:30la question de son bilan n'arrive vraiment que de classement
11:33cité par 4% des Français seulement. Son expérience globalement
11:36liée à son âge est un peu valorisée, mais ce n'est pas flagrant.
11:39On va marquer une pause. Et après le rappel des titres,
11:42une petite sucrerie. Vous allez entendre le vice-président macroniste
11:45de l'Assemblée nationale Roland Lescure. Intensité pour Matignon.
11:48Il est taillé ce matin la nouvelle méthode de Bayrou pour gouverner sur notre antenne.
11:51Jusqu'à 20h,
11:54Yves Kelvy refait le monde sur RTL.
11:57RTL,
12:00s'informer ensemble.
12:03Il est 19h30. RTL soir,
12:06on refait le monde avec Yves Kelvy. Le rappel de l'actualité
12:09avec Aude Vernoucho. Dégâts considérables à Mayotte
12:12Le passage du cyclone Chido.
12:15Les autorités redoutent des centaines, voire des milliers de morts.
12:18L'eau et la nourriture viennent à manquer. Le seul hôpital de Mayotte
12:21a été très endommagé. Record d'impopularité
12:24pour ses premiers pas. Matignon, François Bayrou.
12:27Le nouveau Premier ministre recueille 40%
12:30d'opinions favorables. Selon notre sondage BVA
12:33Excite pour RTL, le prix revenait
12:36auparavant à Elisabeth Borne avec 50%.
12:3910 points de plus que le patron du Modem.
12:42Les négociateurs israéliens n'ont jamais été aussi proches d'un accord
12:45en vue de la libération d'otages à Gaza. C'est ce que déclare
12:48ce soir le ministre de la Défense israélien.
12:51Aucun accord de trêve ou d'échange d'otages n'avait été conclu
12:54depuis 13 mois entre le Hamas et Tel Aviv.
12:57Et dans moins de 30 minutes sur RTL, on retrouve Faustine Bollard
13:00pour son émission Héros. Avez-vous déjà vu un fantôme,
13:03Yves ? Figurez-vous que c'est le cas de l'invité de Faustine
13:06ce soir. Mieux que ça, elle en a fait son métier
13:09chasseuse de fantômes. Et paradoxalement, vous entendrez
13:12que cette femme est très rationnelle. Rendez-vous à 20h avec Faustine Bollard
13:15pour Héros. On vous retrouve à 20h pour d'autres informations de Bernouccio.
13:18Yves Calvi jusqu'à 20h
13:21On refait le monde sur RTL
13:24Avec Adélaïde Sulfi-Karpacic, directrice générale
13:27de l'Institut BVA France, Karl Meus, rédacteur en chef du Figaro
13:30Magazine, Olivier Beaus, chef du service politique d'RTL
13:33et Jean-François Beige qui est journaliste béarnais comme François Bayrou
13:36je le rappelle, et ancien éditorialiste au journal Sud-Ouest
13:39Alors, on va, si vous le voulez bien
13:42écouter le vice-président macroniste de l'Assemblée nationale
13:45Roland Lescure. Il avait été, je vous le rappelle, cité par Matignon
13:48d'ailleurs. Et il nous détaillait la nouvelle méthode Bayrou pour gouverner
13:51Je vous propose de l'écouter. C'était ce matin sur RTL.
13:54Je pense aujourd'hui qu'il fait les choses dans le bon sens. Il s'occupe du quoi
13:57avant du qui. Michel Barnier avait voulu aller vite
14:00Heureusement, du coup, le quoi avait été insuffisamment travaillé
14:03Qu'est-ce qu'on va faire ? Comment on va le faire ?
14:0649.3, pas 49.3. Et ensuite, avec qui on va le faire ?
14:09Ça peut prendre du temps. L'essentiel, c'est qu'on vote la loi spéciale
14:12Vous savez qu'il y a une petite urgence quand même. Ça va être voté aujourd'hui
14:15Ensuite, François Bayrou prendra le temps qu'il faudra
14:18On peut parler d'une rupture de méthode
14:21avec celle de Michel Barnier. C'est aussi important de ça. Je ne sais pas
14:24qui prend un petit acclopassage quand même, Karl Meus
14:27Oui, et de ce point de vue-là, d'ailleurs, François Bayrou a raison
14:30parce qu'on a bien vu Michel Barnier
14:33d'abord s'occupait de savoir avec qui il allait gouverner
14:36a exclu d'emblée les fortes têtes
14:39ou ce qu'on a appelé les présidentiables de son gouvernement
14:42pour n'avoir qu'en partie des gens qui n'étaient pas forcément connus
14:45des Français et qui n'étaient pas des poids lourds
14:48même si Bruno Retailleau l'est devenu en trois mois
14:51Mais ce faisant, il s'est fait attaquer par les poids lourds
14:55qui, préparant 2027, a faiblissé son gouvernement
14:58Donc François Bayrou, lui, a théorisé l'idée qu'il faut
15:01un gouvernement resserré, de fortes personnalités
15:04issues de chaque camp
15:07Le problème qui se pose, c'est
15:10quand vous avez des fortes personnalités, vous avez aussi des gens
15:13qui ont des exigences sur ce qu'il faut faire
15:16et avec qui il faut le faire
15:19qui n'ont pas forcément envie de travailler les uns avec les autres
15:22qui peut compliquer peut-être un petit peu sa tâche
15:25On a déjà des enquêtes sur la perception qu'aurait les Français
15:28des meilleurs candidats à droite et au centre pour notre prochaine présidentielle
15:31Il existe des enquêtes
15:34mais c'est assez fluctuant et ça dépend de qui vous testez
15:37En revanche, ce que je trouve intéressant
15:40pour rebondir sur le son de M.Lescure
15:43qui disait qu'il faut se concentrer sur le quoi
15:46plutôt que sur le qui
15:49Il y a aussi la question des sujets de préoccupation
15:52sur quoi l'exécutif et en particulier le nouveau gouvernement
15:55est attendu et il y a un point qui est assez frappant
15:58dans l'enquête qu'on a réalisé pour vous
16:01qui est le changement dans la hiérarchie des préoccupations
16:04On a toujours ce triptyque pouvoir d'achat, santé, sécurité
16:07puis immigration depuis quelque temps
16:10et là on a un bond de 20 points de la question de la dette
16:13qui n'est pas un sujet qui jusqu'à présent était quelque chose dont les Français nous parlaient
16:16et là on voit bien que depuis qu'on a ces discussions
16:19depuis la rentrée en fait, depuis qu'il y a eu une prise de conscience de l'aggravation
16:22des prévisions sur les déficits publics qui viennent alimenter la dette
16:25il y a une vraie prise de conscience et c'est en fait le 3ème sujet de préoccupation
16:28des Français derrière le pouvoir d'achat et derrière la santé
16:31et je trouve que c'est assez frappant. A ma connaissance on n'a jamais vu ça non ?
16:34A ma connaissance non plus.
16:37En tout cas en plus de 20 ans de carrière je n'ai jamais vu ça. Mais ce n'est pas étonnant
16:40parce que vous dites que c'est le sujet qui concerne les Français
16:43et moi on a dit à cause de la dette on va augmenter les impôts
16:46on va dérembourser. Exactement.
16:49Ils comprennent qu'ils vont devoir se serrer la ceinture et on en arrive à une autre question
16:52qui est après le consentement. C'est-à-dire qu'à un moment
16:55vous nous avez augmenté la dette, d'accord
16:58mais pourquoi est-ce nous qui devrions payer
17:01pour l'inconséquence des gouvernements ? C'est autre chose ça.
17:04D'ailleurs le sujet impôts progresse de 7 points également, vous avez raison Carl.
17:07La dette et les impôts, vous pensez que ça va inspirer Jean-François Beige, notre nouveau Premier Ministre ?
17:10Moi je crois qu'il est tout à fait capable
17:13et ça sera peut-être une surprise pour les Français
17:16mais il est tout à fait capable de tenir un discours
17:19de grande personne, un raisonnement adulte
17:22alors qu'on a une certaine infantilisation du village politique
17:25aujourd'hui et ça, ça va surprendre
17:28je crois. Il va certainement faire oeuvre
17:31de pédagogie, alors ça dépendra
17:34des poids lourds ou non qui l'entoureront
17:37mais il est capable d'inventer
17:40un discours, un narratif, un storytelling
17:43comme il n'aimerait pas sans doute le dire.
17:46Mais c'est intéressant ce que nous disait Adelaide il y a quelques instants
17:49c'est qu'on voit apparaître la dette dans les préoccupations des Français
17:52moi très honnêtement, j'ai l'impression que depuis des années, François Bayrou en parle.
17:55Oui exactement, ça fait partie
17:58de ce que j'appelle le discours adulte
18:01c'est-à-dire, ça, ça va surprendre parce que
18:04quelqu'un qui était outillé pour ça ne l'a pas vraiment tenu
18:07et la longévité
18:10de Bayrou, elle tient
18:13à la prise de conscience par les Français
18:16de la gravité de la situation
18:19et je pense qu'il est capable, il a tout à fait les armes intellectuelles
18:22pour expliquer vraiment
18:25la gravité de la situation. Olivier Bost.
18:28Moi ce que je vois aussi à travers ce qu'on voit
18:31de ces premiers pas de François Bayrou, c'est les différences
18:34qu'il est en train de marquer avec le chef de l'État
18:37avec Emmanuel Macron, il y a effectivement
18:40C'est pas compliqué, c'est comme s'il n'existait pas.
18:43Je suis désolé, moi je trouve que c'est vraiment très marquant.
18:46Mais puisque vous parliez de la dette, par exemple, effectivement le souci de la dette
18:49alors Emmanuel Macron n'en a absolument rien à faire
18:52pour lui il n'y a pas de question de budget
18:55et la dépense n'est pas un sujet puisque c'est ce qui se permet
18:58de faire de la croissance et de régler à peu près tous nos problèmes
19:01donc il y a cette première différence et la
19:04deuxième différence qu'on voit ce soir avec sa présence
19:07à Pau devant son conseil municipal où il est en train de mener
19:10un conseil municipal en faisant de la politique
19:13nationale devant une
19:16assemblée de proximité, c'est qu'il montre
19:19que contrairement à Emmanuel Macron, il est élu local
19:22il est implanté localement
19:25et que c'est quelque chose qu'il veut vraiment signifier
19:28et montrer. Donc en quelques heures
19:31en quelques jours à peine, François Bayrou a marqué
19:34un nombre considérable de différences avec Emmanuel Macron
19:37je vous rappelle qu'il est le premier allié d'Emmanuel Macron
19:40dans son aventure politique.
19:43Alors il a évoqué la situation à Mayotte lors de son retour ce soir
19:46dans sa ville et on va évoquer ça dans un instant.
19:56Jamais le conseil municipal de Pau n'a été
19:59autant suivi et en fait
20:02il fallait aller à Pau pour en fait entendre
20:05notre premier ministre parler de Mayotte, c'est assez troublant.
20:08L'île a été frappée par une des catastrophes les plus
20:11impressionnantes par ce cyclone
20:14et les dégâts
20:17sont absolument considérables
20:20les dégâts humains sont très
20:23difficiles à apprécier et pour l'instant
20:26pas du tout fixés
20:29espérons que ces dégâts humains sont limités
20:32c'est ça la première préoccupation
20:35mais les dégâts sont
20:38incommensurables
20:41ça prend peut-être d'ailleurs
20:44un côté tout à fait particulier parce que du coup
20:47le fait de son conseil municipal
20:50c'est extraordinaire alors que moi spontanément cet après-midi
20:53je disais quand même Icharie
20:56on a un département qui connait des heures épouvantables
20:59et là d'une certaine façon je ne dirais pas il se rachète c'est ridicule
21:02mais il le met en scène de façon intelligente
21:05oui c'est exactement ce que disait Olivier Bost
21:08il a totalement rééquilibré
21:11la première impression qui était il s'intéresse d'abord à Pau
21:14plutôt qu'à Mayotte et comment les français vont intégrer ça
21:17et qu'en réalité on se rend compte que la vraie raison c'est plutôt
21:20ne pas montrer d'image de lui dans la même salle
21:23qu'Emmanuel Macron et sous l'autorité d'Emmanuel Macron
21:26puisque cette réunion a été présidée par Emmanuel Macron
21:29quand on met tout bout à bout ça fait sens
21:32et François Bayrou n'est pas innocent
21:35médiatiquement et politiquement, il sait que tout ça a du sens
21:38le fait de ne pas faire un 20h le soir même de sa nomination
21:41ça a aussi un sens, c'est-à-dire que la première image
21:44les premiers propos ça ne sera pas lui interroger
21:47dans un 20h, c'est dans son conseil
21:50municipal de Pau
21:53et ça, ça implique quelque chose
21:56je ne sais pas combien de jours on va attendre avant d'avoir une image
21:59sur la même image, le chef de l'état
22:02et son premier ministre Emmanuel Macron et François Bayrou
22:05je ne sais pas, parce qu'il n'y a pas de conseil des ministres prévu mercredi
22:08on a un gouvernement démissionnaire, demain François Bayrou va
22:11à l'Assemblée Nationale et pendant une heure, même plus d'une heure
22:14va répondre aux questions de tous
22:17les députés, puisqu'il n'y a pas de ministre, tous les ministres sont démissionnaires
22:20donc il sera face à l'Assemblée Nationale tout seul
22:23ce soir effectivement il ne s'affiche pas
22:26aux côtés d'Emmanuel Macron, il le fait bien parce que sinon il n'aurait pas pu parler
22:29d'un point de vue statutaire, c'est d'abord le président de la République
22:32qui aurait pu dire quelque chose ce soir sur la situation
22:35Emmanuel Macron a animé une réunion de crise mais n'a rien dit
22:38et c'est effectivement François Bayrou qui le fait
22:41depuis son conseil municipal de Pau et qui même dans la foulée
22:44fait voter une subvention de la ville de Pau pour aider Mayotte
22:47Dites-moi Jean-François, est-ce qu'il ne serait pas en train de nous expliquer
22:50qu'il est, je ne sais pas comment aller, le vice-président
22:53ou quelque chose d'encore plus important
22:56que le chef de gouvernement ?
22:59Bien sûr, il essaye d'affirmer une originalité
23:02mais avec des vieux trucs parce que finalement le coup de parler
23:05au conseil municipal, Giscard l'avait fait quoi
23:08il a toute cette mémoire politique très ancienne
23:11il peut se rappeler de Ficelle, de Mitterrand, de Giscard etc
23:16et ça c'est quand même, il a un capital d'expérience considérable
23:23Qu'est-ce que vous pensez ?
23:25Je pense qu'il va se démarquer très facilement de Macron
23:31grâce justement à son métier, il a du métier, du métier politique
23:36Est-ce que ce métier est reconnu, Adélaïde Zellufi-Karpassi
23:39comme quelque chose de positif ou quelque chose de négatif ?
23:42Parce qu'on peut trouver ça aussi très à l'ancienne
23:45J'ai envie de vous répondre les deux moments généraux
23:48parce que sur la liste des atouts de François Bayrou
23:51sur l'ensemble des caractéristiques qu'on a testées
23:54c'est son expérience qu'il reçoit en premier
23:56elle est saluée par un tiers des français
23:59mais dans le même temps on a vu quand on regarde les verbatims spontanés
24:02ce côté un peu ancien monde, vieux renard de la politique etc
24:05peut le desservir
24:07et je voulais revenir sur ce qui a été dit par Olivier et par Karn
24:11sur sa façon d'essayer de faire un pas de côté par rapport au président
24:14et de bien mettre en scène le fait qu'il n'apparaisse pas en même temps
24:17Ah oui, même de s'isoler d'une certaine façon
24:19De s'isoler, en tout cas du point de vue de l'opinion publique
24:21il a tout à fait intérêt à le faire
24:23puisqu'on a vu, on sait depuis quelques temps
24:25qu'Emmanuel Macron a atteint dans l'opinion publique
24:28un niveau de rejet, pour ne pas dire de détestation
24:31et dans le dernier sondage qu'on a livré
24:33et qui est décidément très riche d'enseignements
24:35Emmanuel Macron atteint son plus bas niveau en termes de popularité
24:39depuis sa première élection en 2017
24:42il est à 24% seulement d'opinion positive
24:45il était à 26% au pire de la crise des gilets jaunes en novembre 2018
24:50donc il est vraiment à son plus bas niveau
24:52en termes de détestation, il est à 43% de français
24:55qui ont une très mauvaise opinion de lui
24:57donc il est vraiment au plus bas
24:59donc François Bayrou a intérêt à prendre une autre voie
25:02pour se démarquer du chef de l'état
25:04Carl Meus, là aussi je pense que ça fait un bout de temps
25:06qu'on n'a pas vu un rejet pareil
25:08Complètement, du président de la République
25:10il s'est formonté à François Hollande
25:12pour avoir des niveaux aussi bas
25:15et à l'époque François Hollande avait perdu son socle électoral
25:19là Emmanuel Macron en garde un peu
25:21mais ça commence aussi à affaiblir
25:25C'est peut-être plus compliqué aussi
25:27d'essayer de maintenir un socle
25:30quand on est centriste
25:32ou qu'on essaye de mener une équipe
25:34là je vous parle bien du président de la République
25:36une politique en tout cas centrée
25:40Non, on peut le garder
25:42il l'a gardé longtemps Emmanuel Macron
25:44le socle il le perd, je parle sous votre contrôle
25:46mais au moment de la dissolution
25:48quand les gens ne comprennent pas du tout
25:50ce qu'il est en train de faire jusque dans son camp
25:52Il perd les législatives de 2022 quand même
25:54il n'y a pas de majorité
25:56Oui, mais il avait encore un bon socle en popularité
26:00Pour revenir sur François Bayrou
26:02il y a cet aspect médiatique, sondagier
26:05il y a l'aspect, j'allais dire un peu politicien
26:08se détacher un peu du...
26:10il se paradera du capitaine d'ADOC
26:11Emmanuel Macron qui veut se coller à lui
26:13il dit non non, j'en veux pas
26:14mais ça ne va pas suffire pour les Français
26:16c'est à dire qu'il y a un moment
26:17il va falloir aller sur le fond des sujets
26:20et montrer clairement que ce qu'il veut faire
26:23est différent de ce qu'a fait Emmanuel Macron
26:25et c'est là en réalité où il va être attendu
26:27parce qu'Emmanuel Macron
26:29veut qu'il fasse la même politique
26:30en tout cas pour beaucoup d'aspects
26:32toujours cette politique de l'offre
26:33ne pas augmenter les impôts
26:35continuer à favoriser les entreprises
26:37et François Bayrou on le sait
26:39sur ces sujets là avait plutôt
26:42c'était pas complètement orthogonal
26:44mais il était prêt quand même à augmenter beaucoup les impôts
26:47pour les riches, sur les grandes entreprises
26:49sur les retraites il avait émis des réserves
26:52sur la façon dont ça s'était fait
26:54il va falloir que là il donne des gages aux Français
26:56pour bien montrer qu'il fait différemment
26:59de ce que Emmanuel Macron aimerait qu'il fasse
27:02il aime bien dénoncer la puissance financière Olivier Bost
27:05en tout cas ça fait partie de ces rhétoriques
27:08qui reviennent régulièrement
27:09alors effectivement sur ces trois élections présidentielles
27:12à chaque fois il y a un moment ou un autre
27:14où il a parlé des puissances de l'argent
27:16là où c'était, j'ai envie de dire
27:18le plus sévère et le plus critique
27:20c'était avec Emmanuel Macron
27:22avant qu'il le rallie quelques semaines
27:24ou quelques mois après
27:26devant l'évidence
27:28qu'Emmanuel Macron
27:30était en train de vraiment
27:32complètement prendre son électorat
27:34mais effectivement
27:36c'est quelque chose qu'il a souvent eu
27:38moi ce qui me semble
27:40ce qui est compliqué quand même
27:42pour François Bayrou
27:44dans le paysage politique dans lequel on est
27:46c'est qu'il ne veut pas négocier
27:48un peu comme Michel Barnier disait
27:50je ne veux pas négocier
27:52puis à la fin on l'a vu négocier avec Marine Le Pen
27:54là il ne veut pas négocier avec le PS
27:56il ne voudra pas négocier avec le RN
27:58avec le PS
28:00je pense que ça va être compliqué
28:02c'est bien parti, allez à tout de suite
28:14Rebecca Delahaye, Zulfik Arpacic, directrice générale
28:16de l'Institut BVA France
28:18Olivier Beaud, chef du service politique d'RTL
28:20Jean-François Belge qui est journaliste
28:22BRN et Karl Maüs
28:24rédacteur en chef au Figaro Magazine
28:26les socialistes, je vous le disais il y a quelques instants
28:28eux n'ont pas vraiment été convaincus par leur entretien
28:30avec le Premier ministre
28:32nous n'avons pas encore d'indication précise sur la façon dont ils veulent gouverner
28:34affirme le chef des députés socialistes
28:36Boris Vallaud
28:38quant à renoncer à déposer une motion de censure
28:40on en est loin
28:42Olivier Faure, premier secrétaire du PS
28:44c'est court mais très clair
28:46au stade où nous nous parlons
28:48nous n'avons rien signé, il n'y a pas d'accord de non-censure
28:50comment il va faire pour draguer
28:52au centre-gauche le Premier ministre ?
28:54c'est simple, prendre un engagement sur le fait qu'il va
28:56revoir la réforme des retraites
28:58la geler, en rediscuter
29:00ou quelque chose de cet ordre là
29:02sur le plan du budget
29:04vous venez de me dire qu'il va faire semblant
29:06de remettre en cause la réforme des retraites
29:08c'est une demande des socialistes qui est extrêmement claire
29:10ça fait partie de leurs demandes
29:12on est un peu retombé
29:14dans le catalogue
29:16des demandes des uns et des autres
29:18demandes, je précise
29:20appuyées aussi par le Rassemblement National
29:22et sachant qu'il faut que
29:24si tout ce petit monde là se retrouve
29:26ça retombe sur une censure
29:28donc c'est ce que doit éviter absolument François Bayrou
29:30donc il y aura cette discussion là
29:32l'autre discussion c'est que le Parti Socialiste
29:34dit aussi pas de nouvelle loi immigration
29:36avec tout ce qui avait été retoqué il y a un an
29:38donc ça c'est un message envoyé
29:40à Bruno Retailleau
29:42on verra comment ça atterrit quelque part
29:44donc il y a toutes ces conditions là
29:46chacun est reparti avec son catalogue
29:48après François Bayrou franchement a raison
29:50et c'était probablement une erreur
29:52de la part de Michel Barnier
29:54Michel Barnier est parti en disant
29:56je vais laisser les parlementaires se débrouiller
29:58et je ne me mêle pas de la vie
30:00et de l'animation
30:02de ce qu'il appelait son socle commun
30:04là François Bayrou prend après les choses dans l'autre sens
30:06et je pense que c'est plutôt une meilleure stratégie
30:08qui est celle de se mettre d'accord
30:10sur ce qu'il peut faire et ne pas faire
30:12pour pouvoir gouverner
30:14et pour éviter donc une censure
30:16il prend les choses un peu dans l'autre sens
30:18et je pense que c'est une meilleure stratégie
30:20après il faut y arriver, c'est à dire que si chacun fait monter les enchères
30:22ça peut ne pas aboutir
30:24Mais sur la réforme des retraites Adélaïde Zulfik-Arpacity
30:26vous observez des envies des français ?
30:28Très clairement
30:30c'est une demande de revenir sur la réforme des retraites
30:32des socialistes
30:34mais aussi de 6 français sur 10
30:36qui souhaitent effectivement que suite à la nomination
30:38de François Bayrou que le dossier
30:40soit rouvert
30:42et c'est une demande qui émane de l'ensemble des sensibilités
30:44politiques à l'exception des sympathisants
30:46du parti présidentiel de renaissance
30:48et des sympathisants les républicains
30:50sinon toutes couleurs politiques confondues
30:52Il y a une demande ?
30:54Elle n'est pas passée la réforme des retraites dans l'opinion
30:56ça a été un
30:58gros souci au moment
31:00où elle a été adoptée
31:02par le 49-3
31:04l'opinion était très largement
31:06rejet avec des chiffres qui étaient quand même très très
31:08importants et depuis
31:10elle n'est pas passée, ça reste toujours
31:12comme une tâche
31:14dans le quinquennat
31:16d'Emmanuel Macron
31:18Vous imaginez François Bayrou aller voir le Président de la République
31:20pour lui dire qu'il faudrait peut-être qu'on fasse quelque chose là-dessus ?
31:22Michel Barnier avait déjà
31:24commencé à ouvrir une porte en disant
31:26qu'il faut qu'on reparle de la pénibilité
31:28qu'on reparle des carrières longues etc
31:30en disant qu'il y avait des choses
31:32à améliorer sur cette réforme des retraites
31:34Je vous rassure, si vous êtes sûr de ne toucher à rien
31:36vous évoquez les carrières longues
31:38La pénibilité, on n'a pas les critères
31:40Oui, voilà, c'est exactement ça
31:42Je pense que Moody's a
31:44vite fermé la parenthèse
31:46l'agence de notation
31:48qui nous a dégradé
31:50la France, alors certes, plus
31:52des motifs d'instabilité politique
31:54que pour une dégradation
31:56économique, mais on voit bien
31:58que là, en plus c'était vraiment
32:00par surprise, on ne s'attendait pas à ce qu'ils
32:02annoncent ça tout de suite, mais on voit bien
32:04l'avertissement qui est fait
32:06La marge de manœuvre de François Bayrou est très faible
32:08C'était un moyen de dire
32:10attention, sur les retraites
32:12là, à mon avis, vous ne pouvez pas faire ça
32:14La France peut difficilement être le seul
32:16pays en Europe qui reviendrait sur la
32:18réforme des retraites quand les Allemands, les Italiens
32:20sont à 67 ans
32:22Oui, mais il y a une note qui n'a pas changé
32:24c'est le résultat des élections législatives
32:26de juin et juillet dernier
32:28donc
32:30François Bayrou doit aussi composer avec ça
32:32et pour le coup, ça ne change pas
32:34Alors j'ai quand même une question à vous poser, nous allons repartir
32:36du côté des Bernays, Jean-François
32:38Beige, est-ce qu'il
32:40peut nous surprendre et surtout
32:42est-ce qu'il a
32:44définitivement, selon vous, renoncé
32:46à se présenter à une élection présidentielle ?
32:48Mais non, mais pas du tout
32:50Il a certainement encore envie
32:52et je pense qu'il peut faire, pour se
32:54démarquer de Macron, un projet
32:56de gouvernement
32:58d'un peu le coup de la nouvelle société
33:00de Jacques Chaban-Delmas en fait
33:02Il peut vendre ça
33:04comme un projet de gouvernement qui se
33:06transformera en programme présidentiel
33:08si ça marche un peu, et prendre
33:10les Français à témoin au-delà
33:12de l'Assemblée, au-dessus de l'Assemblée
33:14Je pense que c'est
33:16certainement ça la stratégie
33:18envisagée, mais c'est
33:20très difficile à faire parce qu'il faut que le message
33:22soit bon, il faut que ça soit
33:24que ça plaise
33:26que ça touche l'opinion
33:28C'est étrange parce qu'il est convaincu, on le sait
33:30d'avoir fait gagner à Macron en 2017
33:32et je pense qu'il a en partie raison
33:34pour dire les choses très simplement
33:36et voilà, il fait pas de doute
33:38Adélaïde est d'accord
33:40il fait pas de doute, en tout cas, qu'il y ait
33:42largement contribué, mais est-ce
33:44que lui, après trois échecs, peut être élu
33:46président de la République ?
33:48Ben oui, parce que
33:50parce qu'il a surtout
33:52envie et il a le caractère pour ça
33:54après
33:56il est profondément croyant
33:58même s'il n'en fait pas des tonnes à ce sujet
34:00mais il a pas la vocation
34:02du martyr non plus
34:04soit ça prend
34:06soit la sauce béarnaise prend
34:08soit elle ne prend pas
34:10et là il s'en ira
34:12en disant qu'il a essayé
34:14de soulager les misères du
34:16pays, mais
34:18créé par une bêtise qui était la dissolution
34:20suivie par une inconséquence
34:22qui était l'association du Front
34:24National et du Front Populaire
34:26dans la motion de censure
34:28et qu'il a fait, lui, tout ce qu'il a pu pour
34:30réparer les dégâts.
34:32Bon, il a du chemin devant lui Adélaïde Zulfikar-Pasic
34:34parce que là c'est mal parti quand même
34:36Oui, j'allais dire, on enjambe un petit peu
34:38ça c'est du moyen et du long terme, à court terme il doit
34:40réussir à rassembler, à concilier
34:42les différents courants politiques et de ce fait
34:44de ce point de vue, les Français ne lui font pas confiance
34:46Moi je pensais qu'il serait perçu comme, il ne suffit pas d'être au centre
34:48pour être perçu comme rassembleur
34:50Ah c'est intéressant ça !
34:52Il est perçu comme moins rassembleur même que
34:54Gabriel Attal ou Michel Barnier à leur début
34:56déjà, et sur toutes les questions qu'on a pu poser
34:58sur est-ce que vous lui faites confiance pour trouver
35:00des compromis pour éviter le recours au 49-3
35:02pour trouver des compromis avec le Parlement à faire passer
35:04des réformes, pour essayer d'éviter la censure
35:06et bien le niveau de confiance est de
35:08l'ordre de 4 Français sur 10
35:10inférieur là aussi à ce qu'on mesurait pour Michel Barnier
35:12après sa nomination, donc effectivement
35:14le chemin à parcourir est encore long
35:16et semé d'embûches. Une toute dernière réaction
35:18parce que visiblement il prône le cumul des mandats
35:20pour les ministres et pour les parlementaires, ça vient de tomber
35:22expliquez-nous ça, cher Olivier Bost
35:24On vient de comprendre pourquoi il était allé à Pau
35:26tout simplement pour expliquer que
35:28être élu local
35:30maire d'une grande ville
35:32c'était compatible avec le fait d'être ministre
35:34premier ministre, il est pour le cumul des mandats
35:36Vous croyez que ça va plaire
35:38aux électeurs ça ?
35:40Je ne sais pas, qu'est-ce que vous en pensez Karl May ?
35:42Ça va plaire aux politiques
35:44qui le réclament depuis un moment, notamment pas mal de députés
35:46puisqu'on a vu avec la vague macroniste
35:48que des députés qui n'avaient pas
35:50d'ancrage local, c'était compliqué
35:52pas de permanence, voilà
35:54et je pense que les électeurs peuvent le comprendre
35:56Merci à vous trois, dans un instant
35:58toute l'actualité à 20h avec Aude Bernouccio
36:00et on retrouvera ensuite Faustine Bollard pour son émission
36:02Héros, bonsoir Faustine, qui est votre invité ce soir ?
36:04Bonsoir Yves, est-ce que
36:06vous croyez au fantôme ? C'est le cas
36:08de notre invité aujourd'hui qui est chasseuse
36:10de fantôme et vous allez voir, elle a une particularité
36:12elle est très cartésienne
36:14c'est possible, frisson
36:16garanti dans Héros ce soir sur RTL, je vous attends
36:18Et c'est le gouverneur de la Banque de France
36:20qui sera l'invité de notre matinale demain matin
36:22à 7h40

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