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00:00Est-ce que François Bayrou est sur un siège éjectable à cette question ?
00:03Il a répondu cet après-midi aux questions des chefs de groupes parlementaires à l'Assemblée.
00:08Il revoit le président Macron ce soir pour tenter de former un gouvernement.
00:11Il a la pression de tous les côtés, François Pipponi.
00:13La pression de tous les partis et du président qui ne lui pardonne pas trop de s'être fait tordre dans le bras.
00:17Je ne me trompe pas trop en disant ça.
00:19Il a attendu au tournant.
00:20Il a forcé la main du président, donc maintenant il faut qu'il réussisse.
00:24Les partis ne vont pas forcément le laisser faire ce qu'il veut.
00:28La chance qu'il peut avoir, c'est qu'il n'a pas de texte très compliqué à faire passer.
00:33Il peut essayer de faire passer des textes, un sur la proportionnelle qui va plaire à tout le monde,
00:37un autre peut-être sur la fin de vie qui peut plaire un peu à la gauche.
00:40Il peut arriver l'immigration s'il veut faire plaisir à la droite.
00:43Mais en tout cas, il n'y a plus de budget.
00:45Parce que techniquement, y compris, on est en train de regarder,
00:47mais techniquement, faire un budget rétroactif après celui qui n'a pas été voté, c'est très compliqué.
00:52Mais François, vous vous projetez déjà dans le cas où il a déjà formé son gouvernement.
00:56Là, ça coince quand même.
00:57Oui, mais il formera un gouvernement.
01:00Parce que, sincèrement, cet après-midi, les questions d'actualité où il est seul à répondre,
01:04il faut qu'il ne le fasse qu'une fois.
01:06La chance, c'est qu'il y a les vacances parlementaires.
01:08Voilà, c'est ça.
01:09Mais il ne peut pas continuer comme ça.
01:11On va l'écouter, parce qu'il a évoqué la dette, évidemment,
01:13parce que c'est un des sujets majeurs pour la France.
01:16Il a plaidé pour dépenser moins, mais sans hausse de la fiscalité.
01:19On écoute François Bayron.
01:21Je plaide pour qu'on prenne conscience du fait, oui, de l'exécutif aussi,
01:26et de ceux qui supplient l'exécutif de dépenser plus,
01:29ce qui arrive assez souvent.
01:31Je plaide pour que nous considérions, que nous comprenions
01:35que nous sommes en situation de co-responsabilité.
01:38Et je vous assure que je vous suivrai dans ce sens
01:42dès l'instant que nous pourrons dépenser moins pour agir mieux.
01:49Et je crois que c'est possible.
01:51Je n'ai jamais cru que c'était dans la fiscalité
01:55que se trouvait la réponse à tous les problèmes du pays.
01:58Car si c'était le cas,
02:03si la prospérité, la croissance, et pour tout dire,
02:08le bonheur d'un pays étaient indexés sur la fiscalité,
02:11nous serions aujourd'hui le pays le plus heureux du monde.
02:14Voilà, il a de l'humour, François Bayron.
02:16Un petit trait d'humour.
02:17Et là, il est bon sur la dette.
02:19Autant que je peux être un peu dur sur tout le reste.
02:21Sur la fiscalité, il n'a pas d'ordre.
02:23Mais là-dessus, il a raison.
02:24Ensuite, Michel Barnier avait dit la même chose.
02:26Tous ses prédécesseurs ont dit la même chose.
02:28Edouard Philippe avait dit la même chose.
02:30Sauf que personne n'a agi en suivant son propre discours.
02:34Moi, je demande, j'espère, je croise les doigts,
02:36j'espère que François Bayron réussira à travailler sur un budget
02:40où il y a beaucoup, beaucoup moins de dépenses,
02:42sans augmenter les impôts.
02:43Et moins d'impôts, moins d'impôts.
02:45Et d'autres pays l'ont fait.
02:47Parce qu'on a l'impression qu'il y a une espèce de fatalité
02:49qui serait impossible.
02:50Mais quand vous regardez...
02:51Alors, il y a eu la crise du Covid
02:52qui a frappé tous les pays européens.
02:54Mais la France est le seul pays qui n'a pas réussi
02:56à revenir à son niveau de dépense de 2019.
02:59C'est-à-dire que quand vous regardez le Portugal,
03:01vous pouvez regarder le Portugal, la Grèce, l'Espagne,
03:03l'Allemagne, les Pays-Bas et le Fédéral.
03:05Tous ces pays ont réussi à diminuer
03:08leur taux de prélèvement obligatoire
03:10de 4 à 5 points de PIB
03:12depuis la fin de la crise Covid.
03:14Donc si la France ne parvient pas à le faire,
03:16c'est parce que...
03:17Et moi, je trouve que François Bayrou a raison
03:18de parler du mot de co-responsabilité.
03:20Parce que ce qu'on a vu pendant l'examen
03:22du projet de loi de finances à l'Assemblée nationale,
03:24c'était quand même le bal des hypocrites.
03:26Ils croyaient tellement pas...
03:27Non, mais ils étaient tous persuadés
03:28qu'il n'y aurait pas de motion de censure
03:29et que ça passerait au 49-3.
03:30Donc personne n'a fait l'effort
03:32de construire un projet de loi de finances
03:34qui avait un minimum de sens.
03:35On cherchait 60 milliards d'économies.
03:36On a voté 65 milliards de dépenses supplémentaires
03:39sur un delta de 125.
03:40Enfin, on est quand même vraiment chez les dingues.
03:43Le pire, c'est que ceux qui soutenaient Michel Barnier
03:45étaient censés soutenir Michel Barnier.
03:46C'est-à-dire que ce soit du côté des macronistes,
03:48du modem...
03:49C'est fini, Jean-Sébastien.
03:50On n'en est plus là.
03:51Il a raison.
03:52On n'en est plus là.
03:53On n'en est plus là.
03:54C'était avant-hier.
03:55Je rejoins et retiens ce que dit François Puponi.
03:57Que tous ceux qui s'imaginent
03:59qu'on va passer le mois de janvier
04:01et que tout sera oublié...
04:02Non.
04:03Parce que la loi de finances,
04:04quand elle n'est pas votée à temps,
04:05les gens...
04:06Même si vous indexez le barème des impôts
04:07au mois de mars,
04:08ça aura produit des effets entre-temps.
04:10Ça aura produit...
04:11Quand vous devenez imposable
04:12et que vous ne l'étiez pas,
04:13vous perdez des allocations en cascade.
04:15Je vous rappelle que,
04:16pendant le quinquennat François Hollande,
04:17il y a des centaines de milliers de Français
04:18qui sont rentrés dans l'impôt par hasard,
04:20sans que personne ne s'en rende compte.
04:21Ce n'était pas une intention,
04:22mais juste la fiscalité française.
04:23C'est là où François Bayrou, je trouve,
04:25pourrait formuler les choses autrement.
04:27Oui, si on a un problème de fiscalité,
04:29la fiscalité n'est pas la solution.
04:31Enfin, ce niveau de fiscalité n'est pas la solution.
04:33En revanche,
04:34une simplification massive du système fiscal
04:37et social français serait bienvenue.
04:39Alors, François ?
04:40Je pense qu'effectivement,
04:42on va découvrir tous les jours
04:43les conséquences d'une absence
04:45de budget voté concrètement.
04:46Ce n'est jamais arrivé,
04:47mais on le découvre tous les jours.
04:48Ça va entraîner des conséquences
04:50pour tous les Français
04:52et sans la possibilité,
04:53pour le gouvernement,
04:54d'essayer de rectifier cette année.
04:56Ils essayent de trouver
04:57une solution juridique, constitutionnelle.
04:59Il doit y avoir un projet
05:00de loi de finances rectificative.
05:01Oui, mais un projet
05:02de loi de finances rectificative,
05:03pareil.
05:04Par qui sera-t-il voté ou pas ?
05:06Mais attendez,
05:07après ça, ce sont les députés
05:08d'assumer leur choix.
05:09Oui, mais non, mais...
05:10Attendez, là, c'est les...
05:11Non, mais là, c'est les...
05:12On est tous en même temps,
05:13on ne comprend plus rien.
05:14Il y a plus de gens
05:15qui payent des impôts.
05:16François Pépouni,
05:17vous aviez la parole.
05:18Non, non, non.
05:19Monsieur Pépouni,
05:20et après, je vais entendre mes dames.
05:21Je ne vois pas l'intérêt
05:22d'aller faire une loi
05:23de finances rectificative
05:24en prenant le risque
05:25d'être lui aussi censuré.
05:26Parce que dès qu'on va faire
05:27un texte budgétaire,
05:28c'est le 49.3 pour faire passer.
05:30Je pense qu'il n'y aura pas
05:31un gouvernement aussi large
05:32qu'il le souhaite.
05:33Je vois mal les socialistes
05:34arriver...
05:35Moi, je vois mal
05:36tout ce petit monde-là
05:37cohabiter droite-gauche-centre.
05:38Je ne vois pas comment
05:39ça peut marcher.
05:40Alors, attendez.
05:41Sabrina, pardon,
05:42Rachel Kahn.
05:43Non, mais je suis
05:44parfaitement d'accord
05:45avec ce qui vient d'être dit.
05:46Et pour moi,
05:47si on regarde finalement
05:50de manière globale,
05:51nous avons des fondamentaux.
05:53Comment on peut faire vivre
05:54nos fondamentaux,
05:55notre loi,
05:56enfin, notre Constitution,
05:58avec des réponses
05:59qui sont adaptées à 2025 ?
06:01Je crois que c'est ça,
06:02l'enjeu du Premier ministre.
06:04Et par ailleurs,
06:05et je le dis et je le redis,
06:07mais le principal facteur
06:11de la dette,
06:12c'est la lâcheté.
06:13Et moi, ce qui m'embête,
06:14c'est les esclandres
06:15à l'Assemblée nationale
06:17par des députés
06:18qui, dans les coulisses,
06:19font toc-toc-toc.
06:20On aimerait bien avoir
06:21des rallonges budgétaires
06:22sur des...
06:23Sur base d'impostations.
06:24Exactement.
06:25Sabrina Medjibor,
06:26votre analyse ?
06:27Moi, mon analyse,
06:28elle est un peu éloignée
06:29de la réalité, en fait,
06:30de cette Assemblée nationale,
06:31puisque...
06:32Qui, elle-même,
06:33n'est pas, donc,
06:34dans la réalité.
06:35Absolument.
06:36Depuis que la France
06:37a abandonné son outil productif
06:38et qu'elle s'est lancée
06:39dans une économie
06:40de la consommation,
06:41avec, pardon,
06:42mais une dette de l'État
06:43qui est quand même
06:44à 80 %
06:45de la dette publique française.
06:46Donc, il y a des choses,
06:47en fait,
06:48qui m'étonnent énormément.
06:49Et il me semble
06:50que la première des responsabilités,
06:51lorsqu'on est aux manettes,
06:52c'est déjà de réduire
06:54ses propres dépenses
06:56afin de pouvoir,
06:57justement,
06:58épurger cette dette
07:00dont le déficit
07:01est près de 150 milliards,
07:02je crois.
07:03Et il demande,
07:04d'après ce que j'ai compris
07:05vis-à-vis du coefficient,
07:06il faudrait 60 milliards
07:07d'économies.
07:0860 milliards d'économies,
07:09ça se fait en France,
07:10en fait.
07:11Quand on a plus de 1214
07:12agences publiques
07:13qui servent, pardon,
07:14mais pour la plupart,
07:15pas à grand-chose,
07:16il y a près de 23 milliards,
07:17voilà, par exemple.
07:18Il y a 23 milliards
07:19d'euros d'aide
07:20aux associations
07:21dont certaines, parfois,
07:22jouent contre nous.
07:23Il y a une aide publique
07:24au développement
07:25qui est complètement lunaire.
07:26Quand je vois qu'on donne
07:27de l'argent à la Chine,
07:28qu'on donne de l'argent à l'Algérie
07:29sur 5 ans,
07:30800 millions,
07:31je veux dire,
07:32on pourrait aussi
07:33faire des économies
07:34et comprendre
07:35que la France,
07:36c'est une sorte de maisonné.
07:37Et une maisonné,
07:38je veux dire,
07:39il y a un budget
07:40et un budget,
07:41ça se gère correctement.
07:42Vous avez 100 fois raison,
07:43mais hélas,
07:44et je pense que
07:45vous allez être très déçus,
07:46mais rien de ce que
07:47vous vous appelez de vos voeux
07:48ne se produira
07:49pour la raison évoquée
07:50par François Puponi,
07:51c'est-à-dire que,
07:52comme François Bayrou
07:53dit,
07:54avoir qu'un seul objectif,
07:55c'est de durer.
07:56Pour durer,
07:57vous ne pouvez pas faire
07:58de choses tranchées,
07:59vous ne pouvez pas faire
08:00de choix,
08:01de véritables choix,
08:02vous ne pouvez pas couper
08:03dans des dépenses.
08:04Et donc,
08:05c'est terrible
08:06parce que c'est la convergence
08:07d'intérêts de gens,
08:08de sentiments un peu médiocres.
08:09Et donc,
08:10tous ces sujets
08:11ne pourront être réglés
08:12qu'à un seul moment.
08:13Si vous voulez avoir
08:14une espérance,
08:15c'est à l'élection présidentielle,
08:16la prochaine.
08:17Donc,
08:18il va falloir attendre.
08:19C'est terrible.
08:20Et pendant ce temps-là,
08:21vous allez voir
08:22qu'il y a une crise économique
08:23et financière
08:24qui va vraiment s'amplifier
08:25à partir du mois de janvier prochain.
08:26Il y a quand même
08:27un certain nombre d'urgences
08:28qui ne sont pas de notre fait.
08:29Mais je pense à Mayotte,
08:30ça va demander quand même
08:31des moyens considérables.
08:32Là, encore une fois,
08:33je ne sais pas très bien
08:34où on trouve l'argent.
08:35On va le trouver,
08:36on a débloqué
08:37des fonds interministériels.
08:38Mais ce que je trouve terrifiant,
08:39c'est que tous les problèmes,
08:40on les liste,
08:41on les identifie,
08:42eh bien,
08:43à peu près rien ne sera réglé
08:44avant la prochaine élection.
08:45François,
08:46un mot avant la pause.
08:47C'est sûr que tout est bloqué
08:53L'Europe nous demande
08:5430 milliards d'économies
08:55et pas d'augmentation d'impôts.
08:57On fait le minimum.
08:58Il l'est fait.
08:59Il ne va pas plus loin.
09:00Ça peut passer.
09:01Mais pareil,
09:02le problème,
09:03c'est la continuité.
09:04On continue,
09:05on débatte dans un instant
09:06dans Punchline,
09:07sur CNews et sur Europe 1.