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00:00Europe 1 Soir, 19h21, Pierre de Villeneuve.
00:04Jean-Claude Dacier, Sébastien Ligny, pour commenter l'actualité de ce jour,
00:07majoritairement autour de cette motion de censure qui n'a pas abouti,
00:12qui a été présentée par Manuel Bompard, qui à la tribune s'en est pris
00:17au gouvernement de malheur du monarque Emmanuel Macron,
00:21ce à quoi Olivier Faure a répondu au perchoir.
00:25Monsieur le Premier ministre, vous le savez aussi,
00:28la clé de vous de cette négociation portée sur la réforme des retraits de 2023,
00:32avec une réforme plus juste, vous avez ouvert la possibilité d'une alternative.
00:38Vous avez accepté notre demande de ne pas différer le débat,
00:42et vous réunirez donc dès demain les partenaires sociaux.
00:46Si vous êtes gêné, prenez la parole après moi, vous l'avez prise avant moi, faites-le.
00:50Mais si vous pensez que ce que je dis là n'a aucun intérêt pour les Français,
00:55qu'ils ne sont pas heureux de voir une gauche qui propose,
00:58une gauche qui avance, une gauche qui fait t'aider le gouvernement, alors dites-le.
01:03Olivier Faure qui rappelle tout de même à François Bayrou que le PS reste dans l'opposition
01:08et ne donne pas donc son blanc-seing total au gouvernement.
01:12Nous sommes dans l'opposition et nous y resterons.
01:15Nous sommes dans l'opposition mais nous avons aussi signifié notre ouverture au compromis.
01:20Mais pour permettre au pays d'être gouverné au cours des 28 prochains mois,
01:24nous vous avons proposé dans un premier temps un pacte de non-censure qui reposait sur trois conditions.
01:30Le non-usage du 49-3, un changement de cap, le respect du front républicain
01:34en vous refusant à faire dépendre votre survie de l'extrême droite.
01:37Vous n'y avez pas donné suite.
01:39Il n'est donc plus question de pacte de non-censure,
01:41comme cela peut exister dans d'autres pays avec des gouvernants minoritaires.
01:44Un vote de censure est donc possible à tout moment.
01:48Bon, alors dans quelle situation on se trouve ?
01:51Parce qu'on a quand même François Bayrou qui s'est retrouvé dans la situation du mari coupable
01:56et qui a tout lâché avant même de se dire qu'il pourrait peut-être être taxé de quelque chose.
02:01Vous avez quand même Olivier Faure qui vous dit
02:03attendez, il n'y a plus d'accord de non-censure
02:05parce qu'il reste la possibilité pour vous d'utiliser le 49-3 pour faire adopter le budget
02:11et d'autres choses encore, Sébastien Lignier.
02:14Jamais rien ne suffit.
02:15On le savait, François Bayrou quand il a accepté le poste
02:18ou plutôt quand il a menacé Emmanuel Macron pour récupérer le poste.
02:23Il savait que de toute manière, on serait dans une balance permanente,
02:26dans une recherche d'équilibre impossible en permanence.
02:29Et ce n'est que le début.
02:30Parce que pour l'instant, on discute de cette motion de censure.
02:34Mais il ne faut quand même pas oublier qu'on va approcher d'une séquence budget
02:36qui risque d'être extrêmement volcanique.
02:39On va parler de coûts budgétaires massifs de plusieurs milliards d'euros.
02:43Et donc, il va falloir essayer de convenir à tout le monde
02:46puisqu'on parle beaucoup de la gauche, on parle un petit peu de la droite,
02:49mais il y a aussi le centre.
02:50Le centre, vous savez, c'est un monde imaginaire
02:54où il y a beaucoup d'équilibres différents, où il y a beaucoup d'avis différents.
02:57Et donc, il faut convenir à tout le monde.
02:59Michel Barnier s'était cassé les dents.
03:02Est-ce que François Bayrou réussira là où Michel Barnier a réussi ?
03:05Je n'en suis pas certain si je dois vous faire une confession.
03:07Jean-Claude Dassier.
03:08Je trouve en effet comme vous que François Bayrou a beaucoup lâché
03:13pour obtenir quoi en échange ?
03:15Au fond, pas grand-chose.
03:17Parce que certes, il n'y a pas eu de vote de censure
03:20qui de toute façon ne devait pas a priori se produire.
03:23C'était plutôt entre les mains du RN.
03:25Oui, enfin même en additionnant la totalité des voix du Nouveau Front Populaire,
03:30on n'aurait pas été à 288 voix.
03:34Donc, on ne risquait pas grand-chose.
03:35Je trouve quand même qu'il a lâché beaucoup.
03:38Et tu as raison, tu l'as dit, je ne vais pas le répéter.
03:41Le prochain obstacle très sérieux,
03:44c'est le budget dans 15 jours ou dans 3 semaines.
03:49Et là, il va falloir que François Bayrou, me semble-t-il,
03:52tienne bon et tienne un peu plus solidement
03:56sur ce qui est essentiel pour ce pays.
03:59Alors, il y aura des augmentations d'impôts.
04:01Bon, je crois qu'on ne va pas y couper.
04:02Pour les tranches les plus élevées.
04:05On va voir exactement de quoi il sera question.
04:09Il y aura aussi un certain nombre d'économies indispensables.
04:12Bref, tout est à connaître dans les semaines qui viennent
04:16pour savoir à quoi va ressembler ce bondieux de budget.
04:19Attention, la censure, là, est toujours possible.
04:21En tout cas, j'en reviens à cette série de concessions de François Bayrou.
04:27Une heure avant, un courrier, avant même la séance,
04:30ce courrier adressé au PS en disant
04:32« Voilà, je vous lâche telle et telle concession. »
04:35Mais elle est à droite dans tout ça, c'est bien s'il est aligné ?
04:38J'allais en arriver à cela.
04:39Parce qu'il y a quand même un personnage qui s'appelle Laurent Wauquiez
04:43et un camp politique qui s'appelle la droite.
04:45Vous parliez tout à l'heure du mari trompé.
04:48Ce n'est pas le mari trompé, c'est le mari coupable.
04:51Donc là, il y a clairement un cocu dans l'histoire.
04:55Et le cocu, ça s'appelle la droite.
04:56Parce que le parti de la rigueur budgétaire par excellence,
05:00le parti de François Fillon,
05:01le parti des 500 000 fonctionnaires en moins,
05:03le parti de la coupe est en train d'accepter que son gouvernement,
05:09puisque là, on parle d'une droite qui gouverne,
05:11son gouvernement pactise avec la gauche et on n'entend pas la droite.
05:14Vous parliez de ces concessions,
05:15c'est quand même pas des petites miettes qu'on donne.
05:17Laurent Wauquiez, qui était sur Europe 1 hier matin,
05:22a pointé du doigt et a quand même prévenu.
05:25Après, on va voir ce qu'il va faire.
05:26Il prévient, mais en attendant, la droite a aujourd'hui...
05:28Il ne savait pas ce qui allait se passer aujourd'hui.
05:30Il n'avait pas de boule de cristal.
05:32La droite a aujourd'hui accepté de gouverner avec un Premier ministre
05:35qui a donc abandonné le passage d'un à trois jours de jours de carence,
05:39a validé le projet de taxer les plus hauts revenus,
05:42a accepté de revenir sur la suppression des 4000 postes d'enseignants,
05:47a accepté la création de 2000 postes supplémentaires d'accompagnateurs scolaires.
05:51Voilà, donc la droite.
05:52La droite accepte d'être dans un gouvernement où on sent le chéquier.
05:57Vous semblez découvrir la pente naturelle.
06:01Que Beyrouth soit dans le centre-gauche, c'est une chose.
06:03Que la droite accepte de collaborer avec le centre-gauche, c'en est une autre.
06:06Il y a quand même une question.
06:08Donc là, on sort le chèque.
06:09Depuis deux jours, on accepte, on sort le chèque.
06:11Et il y a une question qui reste à poser, c'est où est l'addition ?
06:18On a eu le chèque, on a eu les concessions.
06:20J'attends l'addition parce que je rappelle quand même
06:23qu'on doit trouver entre 25, 30, voire 35 milliards d'euros par an.
06:27Pour l'instant, on a beaucoup parlé de dépenses.
06:30J'attends les recettes.
06:31Cher ami, je vous invite tout de même à faire preuve d'un peu de patience,
06:35d'attendre la discussion budgétaire.
06:37C'est là où les choses sérieuses vont se passer.
06:39Il y a à mon avis deux points sur lesquels la droite,
06:42notamment celle de Laurent Wauquiez, la droite républicaine ne peut pas lâcher.
06:46C'est la fiscalité, c'est les impôts.
06:48On trouve qu'on en a assez comme cela.
06:50Là, il semble qu'il soit prévu une surtaxe pour les très hauts revenus.
06:54On va voir exactement de quoi il est question.
06:57Et puis, il va falloir aussi sur les économies,
07:01regarder ce qu'il y a de sérieux, de solide et de véritable,
07:06et je dirais de structurel à ces deux conditions.
07:09Peut-être que la droite, parce qu'elle a aussi quand même...
07:13Écoutez, personne n'a intérêt à ce qu'on vote demain une présidentielle
07:16ou qu'on rebalance notre ami François Bayrou, on ne sait pas où,
07:21avec un troisième Premier ministre.
07:23Il faut être raisonnable.
07:24Ce pays est au bord de ce que, bon, le précipice ou autre,
07:28ce n'est pas le problème.
07:30On est dans une situation plus que préoccupante.
07:33Donc, attendons sérieusement la discussion budgétaire,
07:35mais je trouve, comme vous, je ne suis pas en désaccord,
07:38je trouve que François Bayrou pourra rester,
07:41parce qu'il veut à tout prix se maintenir et faire mieux que son prédécesseur.
07:46Je trouve que Bayrou a beaucoup lâché par rapport à ce qu'il a obtenu.

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