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00:0018h01, une minute et quelques secondes, nous sommes en direct sur CNews et Europe 1 avec Louis de Ragnel.
00:05Bonsoir Louis, bonsoir Laurence, bonsoir Hachel Kahn, merci d'être là, François Puponi, ancien député,
00:09Gauthier Lebret, journaliste, bonsoir Laurence, Françoise Laborde, journaliste, Eric Trevel, journaliste.
00:14Bonsoir à tous, nous avons écouté François Bayrou, évidemment, religieusement, nous avons écouté aussi les réponses
00:19des partis politiques, le Rassemblement National, Gabriel Attal, l'EPS, Laurent Wauquiez,
00:24beaucoup de questions se posent, mais d'abord, on va écouter François Bayrou
00:27sur sa principale proposition à propos de la réforme des retraites, remettre le travail, en tout cas, la réforme des retraites en débat.
00:36Écoutez ce qu'il a dit très précisément il y a quelques instants à l'Assemblée Nationale.
00:40La réforme des retraites est vitale pour notre pays et pour notre modèle social.
00:48Je note dans ce débat passionnel un progrès considérable.
00:53Plus personne ne nie qu'il existe un lourd problème de financement de notre système de retraite.
01:00Et en même temps, nombre des participants à ces discussions, notamment les organisations du dialogue social,
01:13les organisations syndicales, ont affirmé qu'il existait des voies de progrès et qu'on pouvait obtenir le même résultat
01:21par une réforme plus juste. Je choisis donc de remettre ce sujet en chantier avec les partenaires sociaux
01:30pour un temps bref et dans des conditions transparentes, selon une méthode inédite et quelque peu radicale.
01:37La démarche s'appuiera sur un constat et des chiffres indiscutables.
01:43Je vais demander à la Cour des Comptes, en une mission flash de quelques semaines,
01:48de nous donner l'état actuel et précis du financement du système de retraite.
01:55Et ce résultat, le gouvernement le communiquera à tous les Français.
02:00Voilà pour François Bayrou. François Puponi, est-ce que c'est de l'enfumage ?
02:02Comme je l'ai dit, est-ce qu'il veut juste gagner du temps ?
02:05Ou est-ce que finalement c'est une façon habile de passer entre les gouttes de la motion de censure ?
02:09Oui, c'est une façon habile de passer entre les gouttes de la motion de censure.
02:11Il a compris que la gauche allait le censurer. Je suis convaincu que le Parti socialiste le censurera.
02:16Olivier Faure va faire un 20h ce soir.
02:18Donc il fallait que le Rassemblement national ne le censure pas.
02:21Entre l'aproportionnel, taper en touche pour les retraites et ne pas augmenter les impôts pour les entreprises,
02:26il a assuré la non-censure par l'Assemblement national.
02:28Donc il va passer le premier examen. C'était important.
02:32Il aura un deuxième le budget, mais je pense qu'effectivement c'est intelligent de la part du Premier ministre.
02:35Gauthier Lebret.
02:36Je suis d'accord avec vous, Laurent. Je pense que c'était uniquement pour gagner du temps.
02:39En inventant ce terme de conclave, se prend-il pour le pape ?
02:43François Obéro, y aura-t-il une fumée blanche, en cas d'accord, sur la réforme des retraites ?
02:48Et sur la gauche, c'est quand même terrible pour le PS.
02:51Parce qu'après des semaines de tractation, d'abord avec le président de la République,
02:54ensuite donc avec le nouveau Premier ministre, ils vont très gentiment rentrer...
02:59Je ne vais pas utiliser un terme qui leur est trop défavorable, à la niche, vous le dites,
03:04mais ils vont rentrer sous le joug de la France insoumise.
03:07En se faisant insulter par la France insoumise, en plus.
03:09Vous me demandez, avec un Thomas Porte...
03:11Les discours des socialistes ont été hués par la France insoumise, tout à l'heure.
03:13Et il y a un tweet de Thomas Porte, qu'il a évidemment supprimé depuis, où il dit
03:17« comme à chaque fois, les socialistes vont collaborer ».
03:19Collaborer !
03:21Il a traité les socialistes de « collabos », et donc il fait un parallèle
03:26entre François Béroud et le nazisme, puisque c'est la collaboration.
03:32Je rappelle que Fabien Roussel avait été comparé à Doriot par Sofia Chikirou.
03:36Ça n'avait pas empêché Fabien Roussel d'accepter à nouveau l'accord du nouveau Front populaire.
03:41Donc là, les socialistes, après avoir acté une fois de plus une fausse fracture
03:45avec la France insoumise, s'ils ne censurent pas, ils retournent avec les députés LFI
03:49qu'ils les taxent de « collabos » quelques heures plus tôt.
03:51Françoise Laborde, est-ce que vous êtes d'accord avec l'analyse de Gauthier Lebret ?
03:55Moi, je suis assez d'accord avec ce que vient de dire François Puponis.
03:57Je trouve que c'est assez habile.
03:58Je trouve que c'est une façon en effet...
04:00Vous aussi, vous êtes habile, non ?
04:02Pardon ?
04:02Non, je vous taquine.
04:03Je vais m'entendre.
04:04Allez-y, Françoise.
04:05Je trouve en effet que cette idée de mission flash, de jouer la transparence déjà,
04:09en demandant à la Cour des comptes de dire les vrais chiffres,
04:13puisque chacun se dispute pour savoir quel est le taux,
04:15le degré exact de déficit du régime de retraite,
04:19je trouve que c'est assez habile.
04:21En effet, ils gagnent du temps, mais bon, c'est le jeu politique en toutes circonstances de gagner du temps.
04:26Et puis, je pense que remettre en jeu les partenaires sociaux,
04:29c'est assez habile parce que ça retire le poids, si je peux dire, sur la classe politique.
04:33Et ils demandent aux partenaires sociaux de revenir dans le jeu,
04:37alors que jusqu'à présent, on a beaucoup entendu, en effet,
04:39les hurlements à l'Assemblée dans l'hémicycle de la gauche,
04:42du nouveau Front populaire et de la France insoumise.
04:45Et on entend assez peu les partenaires sociaux,
04:47qui, après tout, sont eux qui vont devoir conduire cette réforme.
04:51Donc c'est ça qui est habile.
04:52Je suis d'accord avec vous, Françoise, quand vous dites que c'est habile tactiquement.
04:56Mais ensuite, il y a quand même un certain nombre de mais.
04:58François Bayrou commence son discours en disant que la réforme des retraites, en gros, est géniale.
05:02Mais il propose quand même de la détricoter
05:04du moment que les partenaires sociaux trouvent un équilibre.
05:07Il leur invite...
05:09Si les partenaires sociaux trouvent pas un équilibre,
05:11la réforme telle qu'elle a été votée avant, elle n'applique pas.
05:14Vous vous souvenez ou pas ?
05:15Alors, moi, je me souviens des dernières consultations avec Elisabeth Borne
05:20et encore avant, avec Édouard Philippe.
05:22C'était matin, midi et soir.
05:23C'était comme les points Covid, trois fois par jour.
05:26On avait un plan.
05:27Non, mais je vous assure, vous vous souvenez ?
05:28On avait un point sur la réforme des retraites après les consultations.
05:31Ça a duré six mois.
05:32Et globalement, à chaque fois, l'objectif qui avait été fixé
05:35successivement par Édouard Philippe, puis Elisabeth Borne,
05:38c'était que les partenaires sociaux fassent une proposition d'équilibre.
05:42Donc, on a quand même l'impression qu'on s'est tout dit depuis trois ans
05:45sur la question des retraites.
05:46On s'est à l'avance...
05:47Sur la durée de cotisation, il y aura un médecin sur le plan ?
05:48Non, objectivement, les positions des uns et des autres, on les connaît.
05:51Et à la fin...
05:52Ils se mettront pas d'accord.
05:52Mais non, ils se mettront pas d'accord.
05:53On le sait bien, puisqu'on connaît déjà les positions des uns et des autres.
05:56Ils gagnent du temps, c'est tout.
05:57Mais là, Rachel, là où je suis d'accord avec votre édito,
06:02Laurence, c'est sur la manière de faire de la politique.
06:06C'est-à-dire que dès qu'il arrive à la tribune,
06:08on sent que c'est une autre formule.
06:10On sent que le personnage est aguerri à l'exercice
06:13et qu'il fait preuve d'une grande dextérité.
06:16Alors après, effectivement, il est sur cette route...
06:19Il se l'allome.
06:20Il se l'allome, il vous voit signeuse, etc.
06:23Il gagne du temps, certes.
06:24Mais moi, ce qui m'a impressionnée, c'est l'écoute.
06:27C'est-à-dire qu'au début, évidemment,
06:29on avait la partie de l'extrême gauche qui criait et qui criait.
06:31Et plus le discours passait, plus il y avait de l'écoute,
06:34un sentiment d'écoute.
06:36Et malheureusement, après les cris, c'est Twitter,
06:40avec toujours cette nasification d'une partie des leaders politiques.
06:45C'est d'une tristesse sans nom.
06:46Vous avez raison, Rachel.
06:47Moi, je suis content que l'expert Gautier Lebret
06:49ait confirmé l'analyse que je faisais tout à l'heure.
06:53Je n'ai pas écouté, Eric, je suis désolé.
06:54Parce que sinon, vous auriez employé ma formule,
06:56qui est encore plus triviale que la vôtre.
06:57Je n'y m'en voudrais pas.
06:58Il est meilleur.
06:59On ne retourne pas à la niche.
07:00Moi, j'ai dit retourne-la que entre les pattes,
07:02en direction de la Maison-Mère, c'est-à-dire du nouveau Front Populaire.
07:05C'est vrai que ça va être politiquement un désastre.
07:07Les grands perdants de cette séquence, c'est le parti...
07:10On le savait à l'avance, c'était un peu couru d'avance.
07:12Alors, je sais que Gautier me trouve parfois un peu pénible,
07:14mais il y a quand même deux, trois chiffres
07:18que le Premier ministre a donnés, sur lesquels il faut être...
07:21Sur les retraites.
07:22Sur les retraites, mais aussi, parce que là,
07:25il s'agit d'équilibre du déficit sur le taux de croissance.
07:28Vous avez vu, l'air de rien, le taux de croissance...
07:30En dessous de 1.
07:31Exactement.
07:32Donc, en fait, en dessous de 1, ça peut être la récession.
07:34En réalité, c'est l'épaisseur du trait.
07:35Donc, tout ça, ça veut dire quoi ?
07:36Ça veut dire que vous aurez sans doute des recettes en moins.
07:39Donc, ça veut dire que là, ce qu'il annonce de déficit, etc.,
07:43à mon avis, il ne sait pas trop où il va.
07:44Parce qu'il vous parle de réformes structurelles,
07:46il n'en a pas les moyens politiques.
07:47Il n'a rien dit d'extraordinaire.
07:49Il n'augmente pas vraiment les recettes.
07:51Il ne dit rien sur son budget.
07:53Il corrige un mensonge passé, en réalité.
07:56Je me demande s'il ne gagne pas seulement du temps
07:57sur la crise politique potentielle
07:59et si, en plus, il ne va pas se prendre une crise financière.
08:01Alors, juste une information importante
08:03qui concerne nos téléspectateurs et auditeurs,
08:05sur les tickets restaurants.
08:06Vous savez qu'ils étaient interdits pour faire les courses alimentaires,
08:09pour acheter des aliments frais dans les supermarchés.
08:11Le Parlement vient de voter une prolongation jusqu'à fin 2026.
08:15Donc ça, c'est une bonne nouvelle pour les consommateurs
08:17parce qu'ils étaient quasiment obligés
08:19d'acheter des sandwiches ou des plats préparés
08:21au lieu d'acheter des produits sains et de première nécessité.
08:25Voilà, donc ça, c'était une nouvelle importante.
08:27Alors, Gauthier ?
08:27Juste sur la mission Flash de François Obéro,
08:29qui est effectivement faite pour gagner du temps.
08:31Je rappelle quand, pour connaître l'état de nos finances publiques,
08:35je rappelle quand le RN proposait un audit des finances publiques
08:39au moment de la dissolution,
08:40et c'était donc la volonté de Jordan Bardella.
08:43On leur tombait dessus à bras raccourcis en disant
08:45on connaît l'état des finances publiques, il n'y a pas besoin d'audit.
08:48Et donc là, on a un Premier ministre qui nous propose une mission Flash.
08:50Je dis la même chose, moi, du coup.
08:51Il faut passer trois mois.
08:53Non, mais il n'y aura même pas le conclave puisque l'EPS va censurer.
08:57Donc, à quoi ça sert de faire le conclave ?
08:59Chiche, Gauthier, vous avez bien compris.
09:00Il va gagner trois mois. Il va gagner la censure de jeudi.
09:04Ensuite, il y aura la censure après la loi de finances en février.
09:07Une fois qu'il a passé ces deux censures, il fera son conclave.
09:10Dans trois mois, il ne sortira rien.
09:12Non, mais il est sous le joug du RN.
09:13Si ce soir, Olivier Faure annonce censurer,
09:17ce qui est le plus probable au vu de ce que disent les députés PS.
09:21Mais le RN se fiche de ce conclave.
09:24Ce conclave, il était fait pour séduire la gauche.
09:27À partir du moment où la gauche censure, ça ne sert plus à rien de le faire.
09:30Ce que vous entendez, c'est que le RN va censurer ?
09:33Non.
09:33Non, le RN ne va jamais le faire.
09:35Ah, mais ça, oui, bien sûr.
09:36Je dis que le conclave ne sert à rien.
09:37Parce que c'était fait pour séduire la gauche et que la gauche censure.
09:39Oui, mais la gauche ne censure pas.
09:43Ce que veut quand même faire François Bayrou,
09:45c'est avoir un semblant d'expertise technique
09:46avant de proposer des solutions politiques
09:48sur la question d'un éventuel amendement de la réforme de la retraite.
09:51Oui, à quoi ça sert de réunir les partenaires sociaux ?
09:53De perdre du temps dans du blabla ?
09:55Les amuser.
09:56Si ce n'est de séduire la gauche.
09:57Mais à quoi sert la discussion sur la proportionnelle ?
09:59À quoi sert les nombreux comités qui ont été annoncés ?
10:03Bah rien.
10:04Mais on est d'accord, Gauthier.
10:05On est bien d'accord.
10:06Non, mais Gauthier, pourquoi François Bayrou faisait ça ?
10:09Pour séduire le PS.
10:10À partir du moment où le PS censure,
10:12Oui, mais c'est pour dire que t'as tendu la main.
10:14Les amis, je vous remercie de l'avance.
10:15Je pense qu'on a eu...
10:17Bien sûr que le PS va voter la censure,
10:19mais je veux dire, ça ne change rien à la vie politique
10:21puisque de toute façon, ça ne va pas passer.
10:23Le RN ne va pas s'associer au PS.
10:26Et si le PS vote tout seul, même avec...
10:27Pas pour le moment.
10:28Jean-Luc Mélenchon, à l'instant, dit que le PS a mis le NFP à terre.
10:31On est contre le gouvernement.
10:33Mais moi...
10:34Ils vont en prendre plein la figure.
10:35S'ils rentrent à la niche, ils vont en prendre plein la figure.
10:37Mais à la fois, ils n'iront pas se unir.
10:39Ils vont rentrer à la niche.
10:41Être laminés par les filles qui vont dire
10:43« Le NFP est mort, on va se présenter au municipal. »
10:46Parce qu'en plus, ils vont leur prendre leur mérite.
10:48Et le PS est déjà mort.
10:49Oui, il y a Olivier Faure qui ne le sait pas.
10:52Oui, mais je veux dire, Olivier Faure va s'en rendre compte.
10:55Mais ça ne va pas empêcher, éventuellement,
10:57François Bayrou d'arriver à survivre.
10:58Il avait une carte à jouer, là, Olivier Faure, en censurant pas.
11:00D'arriver...
11:01Mais il va peut-être annoncer le contraire à 22 jours, peut-être.
11:04Bayrou va arriver à survivre pendant plusieurs mois
11:08parce que la censure ne passera pas.
11:10Moi, je ne suis pas d'accord avec vous.
11:11Je trouve qu'il a fait un discours
11:13où il a essayé de jouer la carte de la transparence,
11:16où il a essayé d'associer tous les Français.
11:18Il a fait tous les coups de griffe qu'il fallait à Emmanuel Macron
11:22en parlant d'un mot qu'il fallait associer.
11:24Il n'a pas été tendre avec Emmanuel Macron.
11:26Je trouve que ça change et que c'est un nouveau discours.
11:29Je comprends que...
11:30Et je trouve que sortir du débat, de la querelle parlementaire,
11:34ça fait du bien.
11:35Oui, mais justement, vous vous rendez compte,
11:37on a eu 1h30 où on est sortis de la querelle parlementaire
11:42avec un petit peu de sens et de perspective.
11:44On est d'accord.
11:451h30.
11:46Et ensuite, sur les réseaux sociaux, on est ses patatras,
11:49avec Jean-Luc Mélenchon, avec ses grands cris, etc.
11:55Je trouve qu'il y a eu des sujets, quand même, dans ce discours.
11:58Il y a eu les retraites.
11:59Je suis d'accord avec ce qui a été dit sur le conclave,
12:02la concertation flash, etc.
12:05Mais il y a eu des choses aussi sur l'école, sur la laïcité,
12:09sur comment se réparer, réparer notre société.
12:14Donc, attention quand même.
12:16Non, mais vous avez raison.
12:17C'est la vision de la France de François Bayrou.
12:21Il rêvait de ce discours.
12:21Qui, demain, peut être candidat à la présidence de la République.
12:23Il rêvait de ce discours depuis longtemps.
12:25Il a la tribune, il le fait.
12:27Ça peut passer.
12:28Ça peut passer.
12:28Petite pause dans Punchline, c'est News Europe.
12:31On sera rejoints par Henri Guainu dans un instant.
12:32À tout de suite.
12:36Punchline, 18h-19h, Laurence Ferrari sur CNews et Europe 1.
12:4618h19, de retour dans Punchline sur CNews et sur Europe 1
12:49avec Henri Guainu, notamment.
12:50Bonsoir, merci de nous avoir rejoints.
12:52Bonsoir.
12:52Mon cher Henri Guainu, on est avec nous de Ragnel,
12:54François Pipponi, Gauthier Lebret, Françoise Laborde et Eric Revelle.
12:57On a écouté François Bayrou, évidemment,
12:59puisque c'était son discours de politique générale.
13:01C'est un temps fort de la vie politique de notre pays.
13:03On va écouter aussi ce petit passage sur les Gilets jaunes.
13:06Avec Françoise Laborde, nous y voyons une critique
13:09à peine voilée d'Emmanuel Macron
13:12et de sa façon d'aborder les Français
13:15avec des petites phrases parfois méprisantes.
13:17Et peut-être d'avoir aussi un peu mis sous le tapis
13:20les cahiers de doléances des Gilets jaunes.
13:21Écoutez François Bayrou tout à l'heure.
13:24Je voudrais m'arrêter un instant à un mouvement
13:26que nous avons tous connu et qu'à mon sens, nous avons négligé.
13:30C'est le mouvement des Gilets jaunes.
13:32Sur les ronds-points, il y a six ans,
13:37ils ont dénoncé l'état qu'ils ressentaient de notre société.
13:43Et cet état, c'était la division du pays
13:48entre ceux qui comptent et ceux qui ne comptent pas.
13:52Ceux qui passent à la télévision et ceux qui sont devant l'écran.
13:57Ceux qui sont des milieux de pouvoir,
14:01des arrondissements, par exemple, centraux de Paris et les autres,
14:10qui ont la certitude d'être oubliés et d'être négligés.
14:15Je suis assuré, je suis certain que la promesse française
14:21suppose que nous puissions abattre le mur qui existe
14:25entre les uns et les autres.
14:27Et c'est la raison pour laquelle nous devrons reprendre
14:31l'étude des cahiers de doléances qui ont été présentés
14:34par les Gilets jaunes,
14:38de manière que s'expriment dans notre société
14:43les attentes, souvent les plus inexprimées,
14:48qui sont celles des milieux sociaux exclus du pouvoir.
14:51Voilà pour François Bayrou.
14:52Henri Guaino, vous y entendez une critique d'Emmanuel Macron
14:55et de sa politique ces dernières années ou pas ?
14:58Alors, je pense que tout le discours de François Bayrou
15:02était une critique encreue de la façon dont la France
15:06s'est gouvernée depuis 2017.
15:09On est d'accord.
15:12Parce qu'on a gouverné sur le principe, le vieux principe
15:16du si vieux monde dont on voulait se débarrasser,
15:19qui est celui du « diviser pour régner ».
15:22On a instrumentalisé les divisions des Français à tout moment,
15:25division politique, division sociale, culturelle, etc.
15:29Et ce qu'il dit sur le mouvement des Gilets jaunes est très juste.
15:33Alors, ça ne s'adresse quand même pas qu'à Emmanuel Macron.
15:35Non, mais quand même un peu à lui.
15:37Oui, oui, mais le rôle premier du président de la République,
15:41c'est d'assurer, de garantir l'unité du pays.
15:45Tous ses prédécesseurs, quels qu'ils soient, l'ont compris
15:48chaque fois qu'ils étaient confrontés à un risque de division profonde.
15:51Emmanuel Macron ne l'a pas compris ou n'a pas voulu le comprendre.
15:55Et ça va jusqu'à la dissolution et à la réforme des retraites
16:01qui a montré une incompréhension totale du rôle du président de la République.
16:07Encore une fois, les autres l'avaient compris,
16:08que ce soit le général de Gaulle à grève des mineurs en 1963,
16:13Pompidou et de Gaulle décrètent la réquisition,
16:16ça ne marche pas, la grève s'étend, on retire la réquisition.
16:19En 1968, Pompidou va accepter de négocier deux fois de suite
16:23pour essayer de recoudre le tissu déchiré du pays,
16:26d'éviter que les ouvriers et les étudiants se réunissent,
16:30Mitterrand avec l'école libre, Chirac avec le plomb jupé et avec le CPE, etc.
16:36Donc, ça n'est pas un signe de faiblesse,
16:39c'est le rôle du président de la République.
16:41Et ce rôle-là n'a pas été rempli depuis 2017.
16:45Deuxième chose, si vous permettez un instant,
16:48ce qu'il dit à propos des cahiers de doléances.
16:50Moi, je trouve ça très intéressant parce que,
16:54vous savez, ça fait référence aux cahiers de doléances de 1789,
16:58alors les cahiers étaient assez exploitables parce qu'ils étaient écrits
17:02dans tous les villages, dans toutes les paroisses, comme on disait à l'époque,
17:07par l'intellectuel du coin qui, quel que soit son rôle dans la société,
17:13avait baigné dans le siècle des Lumières,
17:15et donc il y avait une sorte d'homogénéité quand même de la pensée
17:19qui permettait d'exploiter ces cahiers de doléances.
17:22Là, ce n'était pas le cas, ça partait évidemment dans tous les sens,
17:25ça ne couvrait pas non plus l'ensemble de la population comme à l'époque.
17:28Et vous savez ce qu'on a fait ?
17:30On a fait quelque chose que je trouve extraordinaire,
17:32que personne n'a vraiment relevé.
17:34On a mis tout ça dans une base de données,
17:40on a fait passer dessus un algorithme sémantique
17:44qui a fabriqué un nuage de mots,
17:47et on a regardé tous les termes qui venaient le plus souvent possible.
17:50Et on a dit voilà, c'est ce que pensent les gens,
17:53et voilà à quoi je vais répondre.
17:54Alors juste une remarque, c'est que moi j'ai appris quand j'étais jeune
17:59qu'un très grand économiste américain,
18:02un très grand logicien qui s'appelle John Kenneth Arrow,
18:05avait démontré un théorème de pure logique
18:08qui disait qu'on ne peut pas,
18:14à partir des préférences de chacun,
18:17induire une préférence d'utilité collective.
18:20Et c'est exactement ce qu'on a fait là,
18:22en se cachant derrière l'intelligence artificielle,
18:24on a fait quelque chose qu'on ne peut pas faire,
18:26et donc on s'est moqués du monde avec l'intelligence artificielle.
18:30Henri Guaino, vous avez raison.
18:31François Zlaborn, quand François Bayrou dit et reprend cette phrase
18:35« ceux qui comptent, ceux qui ne comptent pas »,
18:36on entend la phrase d'Emmanuel Macron,
18:38« ceux qui ne sont rien », c'est une critique d'Emmanuel Macron.
18:43Mais je pense que ce qui est intéressant quand même
18:45dans le discours de François Bayrou,
18:47alors je sais que je suis en minorité sur l'idée de considérer
18:51que c'est plutôt un bon discours de politique générale,
18:55mais je trouve que ce qui est intéressant,
18:57c'est cette idée de vouloir associer au maximum les Français,
19:01de jouer la transparence, de jouer l'unité nationale,
19:04d'avoir une formule qu'il appelle « la nouvelle promesse française ».
19:07Alors bon, ce n'est pas Charlemont-Dalmarc, c'est la nouvelle société,
19:11mais il y a un peu de l'idée de quelque chose de cet ordre-là.
19:15C'est-à-dire, arrivons, il n'y a pas que l'Assemblée nationale,
19:19il n'y a pas que la vie politique, il n'y a pas que les partis politiques,
19:21il n'y a pas que les petites querelles de partis,
19:23il y a quelque part une vraie France.
19:26L'époque de Mitterrand, c'était le pays réel, des choses comme ça.
19:30Donc moi, je trouve qu'il y a là quelque chose qui est intéressant,
19:35nouveau et qui est de nature à plaire à un électorat
19:38qui est sans doute le plus large qu'on imagine, modéré,
19:41y compris d'ailleurs des gens qui votent pour le Rassemblement national,
19:45et y compris sans doute un certain nombre d'électeurs de gauche,
19:48parce qu'ils défendent des valeurs qui sont des valeurs de la France universelle.
19:52Monsieur Revelle, dérône la parole, l'accord est écrit.
19:56Je vais vous dire, moi je l'ai trouvé généreux, exhaustif, humaniste.
20:01Qu'est-ce qui vous prend, Éric ?
20:03Vous voyez, c'est le seul...
20:05Non, mais comment tu le sais ?
20:07Non, très social-démocrate,
20:09mais moi je vais vous dire le sentiment que j'ai eu,
20:11qu'en fait, François Bayrou, faute de majorité ou ce que vous voulez,
20:16en fait, il tournait les pages d'un livre de son histoire politique personnelle
20:20et sa vision de la France depuis 50 ans, voilà.
20:23Les constats sont fabuleux, les machins sont fabulés,
20:25mais pour le reste, il parle de réduire la dépense publique,
20:29mais vous avez vu une piste, il y a un truc ?
20:30Si, il parle des mille agences qui servent à pas grand-chose.
20:33Côtier de droite.
20:34Jean-Luc Mélenchon va faire un entretien aux Parisiens
20:36qui doit tomber normalement après le 20h d'Olivier Faure
20:39pour connaître, évidemment, le positionnement du PS.
20:41Mais il y a déjà des phrases qui sortent de cet entretien.
20:45Jean-Luc Mélenchon avertit les socialistes.
20:46Tous ceux qui ne votent pas la censure sortent du NFP
20:49et on met une option sur leur circonscription.
20:53Donne Mélenchon menace, c'est évidemment.
20:55Ça ne peut pas finir autrement.
20:57Et là commence le dilemme pour le Parti Socialiste.
20:59Mais il n'y a pas de dilemme, ils seront laminés.
21:02Ils vont se faire manger de tout.
21:06Je me demande ce qu'il va faire François Hollande.
21:08Ils ne vont pas voter la censure.
21:09Ils vont se faire manger tout cru au législatif et dans leur municipalité.
21:12Mais pourquoi il y avait dilemme pour Olivier Faure ?
21:15Parce que sa base était très mécontente de la censure de Michel Barnier
21:20et de ce qui était en train de se passer avec la France Insoumise.
21:23Il a un congrès pour, évidemment, redevenir premier secrétaire du PS.
21:26Donc, il était obligé d'entendre la ligne anti-censure.
21:29C'est pourquoi Olivier Faure a tâtonné.
21:31Parce qu'il a ce fameux congrès et qu'il ne veut pas perdre son siège
21:34de premier secrétaire du PS.
21:35Il est systématiquement l'outil shérif de Jean-Luc Mélenchon.
21:39La serpillère, avait dit Robert Mélenchon.
21:41C'est ça le paradoxe de l'histoire.
21:43C'est qu'il est accusé d'être le lacet de Jean-Luc Mélenchon.
21:47Il s'en émancipe le temps des négociations.
21:49Il revient à la maison et là, il est chopé.
21:51C'est épouvantable pour politiquement.
21:54Le Premier ministre et le gouvernement ont cru jusqu'à la dernière minute
22:00que le PS viendrait.
22:01Moi, je leur disais, il ne viendra pas.
22:04Mais ça dépend des annonces.
22:06Les annonces qui ont été faites aussi par François Bayrou
22:08ne vont absolument pas pour les plus symboliques.
22:10Dans le sens où ce que demandaient le PS, le PC, les écologistes...
22:13Et même, effectivement, Olivier Faure, il pense à sa circonscription
22:17et à celle d'un certain nombre de ses camarades autour.
22:19C'est la proportionnelle pour le PS.
22:21Le PS a besoin de la proportionnelle.
22:23Mais il y a un pari.
22:24Mais alors comme ça, on n'y arrivera jamais.
22:26J'aimerais entendre Henri Guaino sur cette querelle à gauche.
22:29Alors là, c'est la fin des haricots à gauche.
22:31Mais ils s'entendront à nouveau pour une élection.
22:33Non, ce n'est pas la fin des haricots.
22:35Si dans l'interview de Jean-Luc Mélenchon,
22:38il y a effectivement la menace sur les circonscriptions
22:41de ceux qui voteront la censure...
22:43Ils ne la voteront pas.
22:45C'est-à-dire qu'ils ne la voteront pas, pardon.
22:47C'est de bonne guerre.
22:48Tout le monde savait ce qu'il dirait si quelqu'un votait la censure.
22:52D'ailleurs, à mon avis, ils ne voteront pas la censure.
22:55Enfin, ils voteront la censure, pardon.
22:57Vous m'avez perdu, là. Ils vont la voter.
22:59Ils voteront la censure.
23:01Je ne vois pas à quoi ils peuvent s'accrocher
23:03dans le discours de politique générale
23:05pour avoir une bonne raison de ne pas la voter.
23:07Boris Vallaud l'a dit.
23:09Boris Vallaud l'a dit.
23:11Ils attendaient au moins une suspension sur la réforme des retraites
23:15et ils n'ont même pas eu ce geste.
23:23Il se trouve aussi que le défi auquel était confronté François Bayrou
23:26était impossible à relever.
23:28Faire un discours de politique générale
23:31sans entrer dans le sujet majeur
23:33qui est celui de la loi de finances
23:35qui est le budget de la Sécurité sociale et de l'État.
23:39C'était impossible.
23:40D'ailleurs, il ne l'a pas relevé.
23:42Il est obligé de rester à un niveau de généralité.
23:44Et quand il est sorti de la généralité très grande,
23:49il n'y avait que des coups à prendre.
23:51D'ailleurs, il en a pris.
23:53Plus on va réfléchir à ce discours et le commenter,
23:58plus il va en prendre.
24:00A chaque fois qu'il a dit quelque chose,
24:02c'était ou dépensif ou vaseux
24:06ou ça prêtait à beaucoup d'interprétations.
24:08Il y a des petits trucs sur la proportionnelle,
24:09sur la Banque de la démocratie.
24:11Arrêtons-nous juste sur ces deux sujets.
24:13La proportionnelle, c'est une idée catastrophique.
24:15C'est l'enterrement de la société république.
24:17Dites les socialistes, ils en ont besoin.
24:19S'ils font 5 % au niveau national,
24:21ça ne va pas arranger leurs affaires.
24:23Ils ne vont plus avoir personne au Parlement.
24:25Parce que la proportionnelle à 5 %,
24:27je pense qu'il y aura...
24:29Ça, ce sera zéro.
24:31C'est la première chose.
24:33La deuxième, c'est la Banque de la démocratie.
24:35C'est intéressant de poser la question
24:37du financement des campagnes et des partis.
24:39La Banque pour la démocratie,
24:41je n'ai toujours pas compris,
24:43je n'ai jamais compris comment ça pouvait fonctionner.
24:45Vous prenez tous les candidats,
24:47mais même si vous avez de l'argent,
24:49vous prenez tous les candidats à la législative
24:51et vous les financez.
24:53Si vous ne prenez que ceux qui sont à la présidentielle
24:55désignés comme candidats par le Conseil constitutionnel,
24:58ça se passe quelques semaines avant.
25:00Il n'y a pas moyen de faire campagne.
25:02En fait, vous n'avez rien
25:04pendant la quasi-totalité de la campagne.
25:06Fausse idée.
25:08Il y a une autre façon de procéder,
25:10mais à mon avis, personne ne le fera.
25:12Ce n'est pas la Banque de la démocratie.
25:14Votre façon, c'est d'envoyer un chèque
25:16à chaque inscrit sur les listes électorales
25:18en lui laissant le soin
25:20de le donner au parti qu'il veut
25:22pourvu que ce parti est un statut de parti.
25:24Ensuite, le parti va porter ce chèque
25:26que ce soit un nouveau parti ou un ancien
25:28au lieu du système actuel qui est un système de rente
25:30qui verrouille le système politique
25:32et puis le trésor calcule
25:34la dotation du parti
25:36en fonction du nombre de chèques.
25:38Ça va citer des bonnes questions, mon cher Henri,
25:40si on leur donne un chèque.
25:42Vous ne résolvez pas la question.
25:44C'est un vrai sujet, l'opinion des crédits auprès des banques.
25:46Ce sont les gens qui décident
25:48qui doit avoir le financement.
25:50Si vous faites la banque,
25:52je ne vois pas comment cette banque peut fonctionner.
25:55Vous prenez le législatif, vous avez 50 candidats
25:57dans une circonscription, alors vous allez financer
25:59les 50 oseaux qui vont se présenter dans la circonscription.
26:01Ce n'est pas possible.
26:03Pour la présidentielle, j'y reviens,
26:05ça veut dire que pendant les trois quarts
26:07de la campagne, enfin les neuf dixièmes de la campagne,
26:09vous n'avez rien.
26:11Louis Drangnem, vous voulez rajouter quelque chose ?
26:13Sinon, on écoute la réaction de Jean-Philippe Comte
26:15de Rassemblement National.
26:17Je suis entièrement d'accord avec Henri.
26:19C'est de plus en plus rare d'avoir des défenseurs
26:21du système actuel
26:23législatif et d'être contre la proportionnelle.
26:25Mais vous êtes rare aussi.
26:27Non, simplement,
26:29si on veut avoir un peu de bienveillance
26:31pour François Bayrou,
26:33là où l'exercice était quasiment impossible,
26:35c'est qu'il n'a pas de majorité absolue.
26:37Il n'a pas de majorité absolue,
26:39donc il ne pouvait pas dire grand-chose globalement.
26:41Donc il était obligé
26:43de dire des généralités,
26:45de ne pas dire grand-chose.
26:47Et c'est ce qu'il a fait, parce qu'en fait,
26:49il est complètement corseté, il est très limité.
26:51On le voit bien.
26:53La difficulté, c'est qu'à chaque fois,
26:55Michel Barnier avant, et j'ai bientôt terminé,
26:57et là, François Bayrou, donne toujours l'impression
26:59qu'en réalité, ils ont le pouvoir.
27:01Ce que je trouve un peu triste, c'est qu'il vaut mieux dire
27:03un peu la vérité aux gens,
27:05là-dessus, on ne peut pas, là-dessus, je ne peux pas,
27:07et expliquer sur quels leviers il peut bouger.
27:09Je suis d'accord, tout à fait d'accord.
27:11Vous êtes toujours d'accord, tous les deux.
27:13Non, ce n'est pas vrai, toujours.
27:15Mais je suis d'accord, cette analyse,
27:17il vaut mieux dire,
27:19c'est vrai pour Michel Barnier, c'est vrai pour François Bayrou,
27:21voilà, nous ne sommes pas un gouvernement
27:23comme n'importe quel gouvernement,
27:25il n'y a pas de majorité, il y a un président de la République,
27:27il y a un pays divisé,
27:29et par conséquent,
27:31je ne peux pas vous faire un discours de politique
27:33général, comme le ferait n'importe quel
27:35Premier ministre, et Montbard en 76,
27:37ou
27:39Pierre Monroy en 80,
27:41ça n'est pas possible.
27:43Voilà quelle est ma mission,
27:45voilà sur quoi je vais me concentrer,
27:47et le reste, ça attendra
27:49que la situation politique du pays le permette,
27:51c'est-à-dire que le pays le permette.
27:53Sinon, vous décevez les gens,
27:55de toute façon, ils sont déçus.
27:57Plus vous élargissez le champ, plus vous prenez
27:59de risques de vous faire
28:01renverser.
28:03François Bayrou et Emmanuel Macron,
28:05avant lui, n'étaient obsédés que par une chose,
28:07le pouvoir de vie ou de mort sur le gouvernement
28:09du Rassemblement National. Et donc, pour sortir
28:11de ce pouvoir de vie ou de mort, il fallait séduire
28:13les socialistes, reçus en grande pompe d'abord
28:15par l'Élysée, par le Président de la République,
28:17perte de temps maximale. Tout ça pour ça,
28:19ça n'accouche de rien.
28:21Et ensuite, François Bayrou reprend
28:23la même méthode. Déjà,
28:25les socialistes, mais aussi les écologistes,
28:27les communistes sont reçus en grande pompe par
28:29le nouveau ministre de l'Économie et des Finances,
28:31qui par ailleurs est un proche, un intime,
28:33d'Olivier Faure. Et ensuite, c'est lui qui les reçoit
28:35à Matignon, et tout cela va probablement
28:37accoucher sur une censure
28:39une nouvelle fois. Qu'il ne sera pas voté,
28:41de toute façon. Non, mais là, je parle des socialistes,
28:43oui, mais la censure ne sera pas votée.
28:45Attendez, on fait comme si
28:47la censure allait être votée par les socialistes.
28:49Les socialistes n'ont aucun moyen de voter la censure.
28:51On peut faire tomber
28:53le gouvernement.
28:55Non, mais si
28:57les socialistes ne votaient pas la censure,
28:59le RN pouvait la voter, le gouvernement
29:01ne tombait pas. C'est pourquoi François Bayrou
29:03a pris du temps avec les socialistes. Mais tout ça ne sert
29:05à rien puisque ça ne fonctionne pas. Ils n'arriveront
29:07pas vraisemblablement à
29:09ramener les socialistes.
29:11C'est ce qu'a fait Emmanuel Macron avec la dissolution,
29:13pensant que la gauche ne se reconstituerait
29:15pas.
29:17Leur rêve, c'est de récupérer les socialistes
29:19pour qu'ils reviennent. Ils ne viendront pas.
29:21Donc, on tarde du temps.
29:23Il fallait un geste symbolique très fort.
29:25Le seul geste symbolique très fort, c'était
29:27la réforme des retraites.
29:29Oui, mais ils perdaient la droite et l'extrême droite.
29:31Non, pas l'extrême droite sur la réforme des retraites.
29:33Non, mais s'il la suspendait,
29:35s'il l'ouvrait
29:37à gauche, il perdait sa droite.
29:39Non, il perdait.
29:41Il y a eu une partie du vote le commun,
29:43possiblement.
29:45La question, elle est là, de toute façon.
29:47La façon dont on a
29:49mené cette réforme,
29:51elle empoisonne,
29:53elle va empoisonner encore longtemps
29:55la vie politique.
29:57On est partis avec l'idée que, de toute façon, on ne revenait jamais
29:59sur une réforme des retraites.
30:01Près de 80% des Français
30:03contre elle, elle a été passée au forceps
30:05sans que l'Assemblée nationale
30:07a voté une seule fois, en utilisant
30:09toutes les ficelles de la Constitution,
30:11même les pires, même si le Conseil constitutionnel
30:13a trouvé que l'article 471
30:15c'était constitutionnel.
30:17En réalité, ça ne l'était pas. C'est une violation
30:19de l'esprit des institutions.
30:21Le ressentiment, il est toujours là.
30:23Ça renvoie à notre conversation du début.
30:25C'est le président qui ne prend pas conscience
30:27que le pays est
30:29profondément divisé et que cette fracture,
30:31elle va demeurer.
30:33On est toujours confrontés à ça.
30:35En plus, Bayrou commence son discours
30:37en expliquant que la réforme n'est pas
30:39suffisamment efficace, puisqu'il manque
30:4150 milliards tous les ans.
30:43Tout en disant qu'elle est bien.
30:45La seule solution pour perdurer pour François Bayrou,
30:47c'est de traiter avec le RN et d'arrêter de perdre du temps
30:49avec la gauche.
30:51Petite pause, on va écouter la réaction
30:53du RN.
30:55Que va faire le RN
30:57après ce discours de politique générale ?
30:59La réponse, dans un instant.
31:0118h19,
31:03c'est l'heure, Laurence Ferrari.
31:1118h42,
31:13de retour sur CNews et Europe 1.
31:15Que va faire le RN de Marine Le Pen
31:17après ce discours de politique générale de François Bayrou ?
31:19On sait déjà qu'ils ne voteront
31:21pas la motion de censure, ils l'ont déjà annoncé.
31:23Pas celle-là.
31:25Écoutons Jean-Philippe Tanguy pour le RN,
31:27qui quand même a dit au Premier ministre
31:29vous n'écoutez pas le peuple.
31:32La censure a interdit au macronisme
31:34de continuer à tondre les classes moyennes
31:36et populaires, de spolier les retraités
31:38et les travailleurs, d'accabler les entreprises
31:40et les entrepreneurs, de solder encore
31:42et toujours notre parc nucléaire
31:44à nos voisins européens.
31:46Si vos manipulations électorales ont réussi
31:48sans doute pour la dernière fois,
31:50à faire barrage à la volonté du peuple au nom de l'oligarchie,
31:52nous, le RN,
31:54avons fait enfin barrage à l'oligarchie
31:56au nom du peuple. D'un événement historique,
31:58vous ne voyez rien. Du peuple souverain,
32:00vous n'écoutez rien.
32:02D'une rupture démocratique, vous ne dites rien.
32:04Avec cette censure,
32:06la Ve République aurait-elle tremblé
32:08sans qu'aucun macroniste ici
32:10ne sente la moindre secousse ni aucune réplique ?
32:12Encore aurait-il fallu pour cela
32:14que vous vous soumettiez au sens profond
32:16de la Ve République, celui du pouvoir
32:18du peuple, pour le peuple
32:20et par le peuple.
32:22Notre exigence de fraternité, de solidarité
32:24et de dignité envers Mayotte est une ligne rouge.
32:26Si elle n'est pas scrupuleusement respectée,
32:28le groupe RN
32:30vous censurera. Pour le reste,
32:32les lignes rouges que notre groupe avait fixées
32:34avec Marine Le Pen et Jordan Berdella
32:36n'ont pas varié. Elles n'ont d'ailleurs jamais varié
32:38et elles ne varieront pas.
32:40Nous n'acceptons pas que se poursuive et s'aggrave
32:42l'effondrement régalien de la France,
32:44cette submersion migratoire et l'ensauvagement
32:46de la société qui a fait bien trop de victimes.
32:48Voilà pour le RN,
32:50Henri Guaino, qui continue
32:52à dire qu'il y a des lignes rouges.
32:54Mayotte, parce que ça c'est clair, et Marine Le Pen
32:56a accordé un entretien au JD News
32:58qui paraîtra demain en kiosque, sur Mayotte.
33:0080% de l'entretien porte sur Mayotte
33:02parce que c'est vraiment quelque chose qui lui tient.
33:04Mais sur le reste, on voit qu'ils ne vont pas
33:06faire tomber le gaule de François Bayrou,
33:08on est bien d'accord. Ils n'ont pas intérêt
33:10en réalité, Henri Guaino.
33:12Ce qu'ils vont faire, c'est d'abord
33:14attendre pour savoir si
33:16dans la loi de finances, on va
33:18abîmer un peu plus
33:20le pouvoir d'achat ou pas. Parce que ça,
33:22c'est le critère essentiel.
33:24C'est celui qui fait le plus réagir
33:26son électorat. On l'a vu
33:28pour Michel Barnier.
33:30Le problème, c'était que
33:32une bonne partie...
33:34Oui, mais ça fait partie du pouvoir d'achat.
33:36Si vous prenez des...
33:40Si le pouvoir
33:42d'achat a à souffrir
33:44de la loi de finances, il se passera
33:46probablement ce qui s'est passé au moment
33:48du 49.3 de Michel Barnier,
33:50qui soit dit en passant, encore une fois, n'était pas obligé
33:52de déposer un 49.3.
33:54On aurait eu une annulation, un rejet
33:56du budget, mais on n'aurait pas eu...
33:58On ne peut pas refaire l'histoire.
34:00Ce serait bien que ça ne recommence pas.
34:02Ce serait bien que ça ne recommence pas.
34:04Mais ce qui s'est
34:06passé, c'est que sa base...
34:08Beaucoup de Français,
34:10la plupart, ne veulent plus payer.
34:12Ils ne veulent plus payer davantage. Ils ne veulent plus.
34:14On peut dire que ce n'est pas grand-chose,
34:16mais c'est la goutte d'eau qui fait déborder le vase,
34:18comme pour l'histoire des Gilets jaunes.
34:20Ils ne veulent plus. Ils n'ont pas voulu.
34:22C'est pour ça que le RN a voté la censure.
34:24Et la prochaine fois,
34:26je pense qu'ils ne voudront pas non plus.
34:28C'est ça le sujet majeur.
34:30Personne ne s'imagine qu'on va résoudre le problème
34:32de l'insécurité et de l'immigration
34:34maintenant, avec ce gouvernement et ce contexte.
34:36Eric Revelle, c'est ça, le pouvoir d'achat ?
34:38Oui, c'est vrai que Marine Le Pen
34:40avait fait de ce thème son driver
34:42pour l'élection présidentielle. Vous vous souvenez ?
34:44C'était son grand thème, d'ailleurs.
34:46Driver, ça veut dire quoi, Eric ?
34:48Sa ligne de force.
34:50Pardonnez-moi, l'arcob nous écoute.
34:52Oui, elle avait eu le nez creux
34:54politiquement, c'est-à-dire que d'autres avaient fait
34:56campagne sur autre chose. Elle, elle avait fait le pouvoir d'achat.
34:58Maintenant,
35:00je suis d'accord avec Héroïguéno,
35:02qu'est-ce qui va rester de tout ça, quand même ?
35:04Pardonnez-moi, mais...
35:06Paroles, paroles...
35:08Très bien, je vois bien
35:10l'esprit de François Bayrou,
35:12qui est à l'acmé de sa carrière professionnelle,
35:14sans doute, sauf s'il est candidat à la présidentielle.
35:16Mais qu'est-ce qui va rester de tout ça ?
35:18En fait, je pense que les Français, pour ceux qui ont suivi
35:20une heure et demie de discours,
35:22c'est quand même...
35:24Elisabeth Borne l'a lue plus rapidement. Elle a terminé avant lui.
35:26Avec le même discours.
35:28Merci de cette information essentielle.
35:30Parce qu'il prend son temps.
35:32Il s'est perdu dans ses feuilles, surtout.
35:34On va écouter le petit extrait après.
35:36Vous avez vu l'insolence de ces jeunes générations ?
35:38Attendez, je vais le frapper.
35:40Allez-y.
35:42En fait, si on faisait un micro-trottoir,
35:44comme on dit dans nos métiers, en demandant aux Français
35:46qu'ils ont regardé jusqu'au bout ce qu'ils ont retenu...
35:48Il y a peu de gens qui l'ont regardé, je pense.
35:50A 15h, leur vie sur scène.
35:52Mais ce qu'ils vont retenir...
35:54C'est que dans deux jours,
35:56la réascension ne sera pas votée
35:58et qu'il aura sauvé sa tête.
36:00Mais c'est tout ce que comprendent les Français.
36:02Et que rien ne changera pour leur portefeuille.
36:04Peut-être qu'on revient vers le mieux.
36:06Si je puis me permettre, Elisabeth Borne
36:08a quand même lu un discours dans lequel
36:10elle promettait un conclave
36:12sur sa propre réforme.
36:14Et elle a lu aussi une phrase,
36:16mais bon, ça c'est le jeu, très dithyrambique
36:18sur elle, du Premier ministre.
36:20Vous vous retrouvez à lire des compliments,
36:22ce qui ne doit pas être désagréable d'ailleurs,
36:24qui vous sont adressés directement.
36:26Je m'appelle immense Gauthier Lebrun.
36:28Juste, Gauthier, ça aurait pu être pire pour Elisabeth Borne
36:30qui a donc lu le discours.
36:32Si elle avait dû expliquer
36:34qu'elle suspendait...
36:36Ça aurait été pervers.
36:38Ça aurait été pervers.
36:40Éric, ils sont prêts à tout déroniement
36:42pour garder les poses.
36:44Je ne vais pas paraphraser Pascal Praud,
36:46mais pour les voitures à cocarde,
36:48que de renoncement.
36:50Un petit clin d'œil, parce qu'il y a un moment où François Bayrou
36:52s'est un peu emmêlé les pinceaux.
36:54On écoute juste une petite séquence assez rigolote.
36:56Le président réélu
36:58des Etats-Unis lui-même
37:00fait inédit
37:02articule des menaces
37:04d'annexion de territoires souverains,
37:06le Greenland,
37:08le canal de Panama
37:10et même le Canada.
37:12Il est temps de regarder
37:14ces choses en face,
37:16ces grandes puissances.
37:18C'est à nous de leur signifier
37:20qui nous sommes.
37:22Et si nous ne sommes pas capables
37:24d'exprimer notre détermination,
37:26elles l'oublieront
37:28et le négligeront.
37:38Je suis là.
37:50Il y a eu un peu de mélange dans mes pages.
37:58Merci beaucoup.
38:00Dans ce nouveau monde,
38:02c'est parce que je suis
38:04un néophyte
38:06et donc
38:08je suis bien obligé d'apprendre ce métier.
38:10Voilà le clin d'œil de François Bayrou.
38:12Je le dis pour nos auditeurs, il était en train de chercher
38:14dans ses fiches, il s'est un peu emmêlé.
38:16Je pense que c'est lui qui écrit lui-même ses discours,
38:18François Bumoni.
38:20Les fiches, c'était un peu emmêlé.
38:22Je pense que c'était un problème de vue.
38:24Il ne met pas de lunettes ou de lentilles.
38:26C'est compliqué.
38:28Vous avez vu le mental-mode François Bayrou ?
38:30Non, mais Henri a raison.
38:32Moi, ça m'est arrivé.
38:34Si je peux faire une remarque
38:36sur ce qu'il a dit avant de perdre ses feuilles.
38:38Sur Trump.
38:40Sur l'histoire
38:42du Groenland et du Panama.
38:44C'est la cinquième fois
38:46sur un peu plus d'un siècle
38:48que les États-Unis veulent
38:50le Groenland ouvertement.
38:52À la fin du XIXe siècle,
38:54ils ont fait pression
38:56pour l'avoir.
38:58Au début du XXe siècle,
39:00ils ont refait pression pour l'avoir.
39:02Pendant la seconde guerre mondiale,
39:04ils ont envoyé unilatéralement
39:06des troupes américaines au Groenland.
39:08Elles y sont toujours.
39:10Il y a une très grande base américaine.
39:12Il doit y avoir quelques milliers de soldats.
39:14Il n'y a que 57 000 habitants au Groenland.
39:20Dans les années 1948,
39:22ils ont fait une pression d'enfer
39:24pour garder leur base
39:26et pour prendre le Groenland.
39:28Ça ne s'est pas passé.
39:30On a constitué l'OTAN.
39:32Le Club Danemark est rentré dans l'OTAN.
39:34C'était un peu plus compliqué.
39:36Trump l'a déjà réclamé en 2019.
39:38C'est la cinquième fois.
39:40Ce n'est même pas une trumperie,
39:42si je puis m'exprimer ainsi.
39:44Ce n'est pas une fantaisie.
39:46Quant au Panama,
39:48c'était américain jusqu'au mandat
39:50de Jimmy Carter
39:52qui, en 1977,
39:54a rendu le canal.
39:56C'est une vieille histoire.
39:58Le canal avait été pris par les Américains
40:00sous Theodore Roosevelt
40:02à l'époque de la politique du gros bâton.
40:04C'est une importance stratégique
40:06énorme pour les Etats-Unis.
40:08Mais la question qu'on pose
40:10et que posent
40:12François Bayrou et Henri Guaino
40:14c'est que que pèse la France
40:16dans ces grandes
40:18tractations internationales ?
40:20Ça, c'est les affaires des Américains,
40:22des Danois,
40:24de l'Amérique centrale.
40:28Ils ont pris déjà
40:30au Danemark
40:32les Antilles danoises
40:34après la Seconde Guerre mondiale.
40:38Il a très peu parlé d'Israël.
40:40Oui, il a cité le nom
40:42des deux otages.
40:44On le remercie, mais c'est tout.
40:46Il y a des négociations en cours.
40:48Les deux otages qui n'avaient pas été cités
40:50par Emmanuel Macron lors de ses voeux,
40:52ça avait été souligné
40:54lors des voeux du président de la République
40:56le 31 décembre.
40:58Vous verrez une séquence ce soir
41:00où on voit très clairement que Sébastien Nelogu
41:02n'a pas applaudi au moment
41:04où les deux otages ont été cités
41:06par François Bayrou, Sébastien Nelogu,
41:08député de la France insoumise.
41:10Ce soir, c'est dans votre émission.
41:12Cette image n'est pas digne d'être dans la nôtre.
41:14Absolument pas.
41:16Vu que j'échange pas encore avec vos équipes,
41:18mais avec les miennes.
41:20Sébastien Nelogu n'a pas applaudi
41:22au moment où les deux otages ont été cités.
41:24Ça avait été souligné sur les réseaux sociaux.
41:26On a vérifié qu'il n'a pas applaudi
41:28au moment de l'hommage de François Bayrou
41:30aux deux otages et de cette pensée.
41:32Évidemment que François se l'aborde
41:34de sa laisse songeur.
41:36Oui, mais en même temps,
41:38on n'est pas étonnés du tout de son jeu.
41:40On n'est même pas étonnés du comportement
41:42puéril des députés de la France insoumise.
41:44Parce qu'ils ont hurlé tout le long.
41:46C'est fatigant.
41:48Quand est-ce que ça va s'arrêter ?
41:50Ça n'a pas de sens.
41:52Ils ne s'écoutent même pas, ils crient.
41:54C'est absolument ridicule.
41:56Ils rigolent, ils se moquent de tout le monde.
41:58Ils sont insupportables.
42:00Mais c'est une stratégie.
42:02Ils sont là pour bordéliser le système.
42:04Ils se moquent des autres, ils insultent les autres.
42:06Tout ce qui me remonte de l'Assemblée,
42:08c'est une ambiance délétère,
42:10qui n'existait pas d'habitude.
42:12Entre parlementaires, on se respectait.
42:14En tout cas, après, on allait à la butte peste.
42:16On pouvait être en désaccord,
42:18mais on représentait la France.
42:20On avait le sentiment de représenter le peuple,
42:22et donc de devoir se tenir.
42:24Eux, ils n'ont même pas ce respect-là.
42:26Parlementaire française,
42:28ça, c'est vrai depuis le début de la 5e République.
42:38Je voulais simplement revenir sur la phrase
42:40que vous avez évoquée tout à l'heure
42:42sur l'annexion du Groenland
42:44avec d'autres puissances.
42:46Ce que je trouve un peu regrettable,
42:48et c'est global dans le discours français,
42:50de plus en plus, on a l'impression
42:52qu'on est des pleureuses en train de dire
42:54que c'est horrible, que les autres sont méchants.
42:56Alors que moi, j'aimerais avoir un discours
42:58de réarmement, d'appel au sursaut en France.
43:00Plutôt que de regarder les trains passer,
43:02qu'est-ce que nous, Français, faisons
43:04pour adresser des signaux à ces puissances,
43:06pour réellement être respectés ?
43:08On a l'impression qu'on est dans la posture morale,
43:10alors qu'on signe et communique,
43:12il y a la 1-1, c'est horrible,
43:14il y a Elon Musk, c'est terrible,
43:16il a fait des tweets,
43:18il est en train de renverser le gouvernement britannique,
43:20il est en train de semer
43:22l'Asie-Zénith en Allemagne.
43:24Mais nous, que faisons-nous ?
43:26On prend des mouchoirs
43:28et on pleure,
43:30et on crie.
43:32On nous a dit ce que nous faisons.
43:34Nous allons faire l'Europe.
43:36En sautant sur sa chaise comme des cabris,
43:38comme disait le Général.
43:40Quand on aura fait l'Europe,
43:42on aura Madame Von der Leyen
43:46pour défendre nos intérêts dans le monde,
43:48et on va être aussi forts
43:50et aussi puissants que les Chinois, les Américains.
43:52D'ailleurs, on n'a pas entendu
43:54Madame Von der Leyen sur le Groenland,
43:56puisqu'à nouvel ordre,
43:58même si le Groenland a un statut particulier en Europe,
44:00ça reste quand même un territoire attaché à l'Europe.
44:02C'est l'affaire de la loi et des Américains,
44:04et des Groenlandais.
44:06Vous savez que pour acheter le Groenland,
44:08si les Américains voulaient acheter le Groenland,
44:10ils pourraient se l'offrir
44:12à très bon compte
44:14en offrant 20 millions de dollars
44:16à chaque Groenlandais, par exemple.
44:20C'est vrai qu'il y a une obsession
44:22qui devient grotesque.
44:24En une semaine,
44:26il est cité par le Président de la République
44:28dans son discours face aux ambassadeurs,
44:30et par François Bayrou aujourd'hui.
44:32Donc ça devient une obsession.
44:34Oui, parce que Musk s'est attaqué
44:36au Premier ministre britannique,
44:38à l'Allemagne, donc le coup prochain,
44:40ça va être chez nous, normalement.
44:42Ce qui est saisissant, c'est qu'aujourd'hui,
44:44vous avez un homme d'affaires, certes extrêmement puissant,
44:46il fait un tweet, tout le monde crie aux ingérences,
44:48à la manipulation,
44:50alors qu'on hurle dans le désert,
44:52ça c'est sûr que non à toute personne.
44:54François, imaginez qu'il ait dit qu'il voulait annexer la Corse.
45:06Non mais attention, il ne faut pas le chauffer,
45:08il dirait merveilleux.
45:12Les Azerbaïdjanais l'ont déjà fait,
45:14en disant qu'ils voulaient l'indépendance de la Corse,
45:16et Elon Musk, on réfléchirait quand même.
45:18Il a des moyens.
45:24Encore une fois, le Groenland,
45:26ce n'est pas notre problème.
45:28Peut-être quand même un mot sur Elon Musk.
45:30C'est la fin de l'émission, les amis.
45:32Juste un mot.
45:36Juste un mot sur Elon Musk.
45:38Elon Musk, il fait trois tweets,
45:40tout le monde hurle à l'ingérence.
45:42Je rappelle quand même que George Soros,
45:44avec son Open Society, a déversé des millions et des milliards.
45:46Non, des milliards, oui.
45:48Sur toutes les ONG européennes,
45:50sans que personne ne considère...
45:52Et on vous rétorquera que vous êtes complotiste.
45:54Je voulais juste dire,
45:56ce qui est à la fois fascinant et qui fait un peu peur
45:58chez Musk et chez Trump,
46:00c'est que quand le mur de Berlin s'effondre,
46:02on dit qu'on va passer d'un monde bipolaire
46:04à un monde multipolaire,
46:06mais on pense à des pays.
46:08Et là, on a deux individus, un qui s'appelle Trump,
46:10un qui s'appelle Musk, qui nous disent
46:12qu'ils mettent en place un nouvel ordre mondial.
46:14Et là, on se...
46:16La conclusion ?
46:18Là, c'est moins drôle.
46:20Ça s'appelle des puissances, des vraies puissances.