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Mardi 26 novembre 2024, BOSSA NOVA reçoit Stéphanie Delestre (Co-Fondatrice, CEO et Présidente, QAPA)

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00:00Alors, je suis Stéphanie Delestre, je viens de Vitry-sur-Seine, dans le 94, le Val-de-Marne,
00:29donc j'ai habité dans une cité, la cité Makarenko, depuis toute petite jusqu'à ma majorité, au moment où je suis un peu partie pour faire mes études.
00:44Mes ambitions à 20 ans, c'était de changer le monde, je voulais prendre le monde à bras-le-corps, rencontrer plein de monde, apprendre, apprendre, apprendre, apprendre,
00:56je suis quelqu'un de très curieux, et acquérir plein de compétences pour pouvoir changer le monde.
01:06Alors, j'ai commencé à changer le monde, finalement, je crois déjà qu'on change le monde par des petits trucs qu'on fait tous les jours,
01:18donc voilà, j'ai surtout commencé à changer le monde quand j'ai compris qu'il fallait que je sois compétente dans plein de domaines très complémentaires,
01:30en fait, à 20 ans, je pensais qu'il fallait être soit experte, mais vraiment très très très pointu dans un domaine,
01:35ou alors être généraliste et acquérir plein de compétences dans des domaines très complémentaires, comme le management, le commercial, le marketing, la finance,
01:46voilà, puisque moi, mon objectif, c'était de monter une boîte ou de reprendre une boîte, et donc, je pense que j'ai commencé à changer le monde
01:58à ma première expérience entrepreneuriale, qui était en fait une expérience intrapreneuriale dans le groupe TF1.
02:06Alors en fait, le processus de se lancer et de créer sa propre boîte a été chez moi très très long, puisque je me disais quand même que je partais loin,
02:23voilà, je n'avais pas d'entrepreneur ou de chef d'entreprise dans ma famille, je venais de la cité, j'ai été élevée par une maman toute seule,
02:31et donc, mon objectif en premier lieu, c'était vraiment d'acquérir beaucoup de compétences, de connaissances, et en fait, j'ai eu la chance d'être recrutée par un grand groupe,
02:45le groupe Bouygues TF1, où là, j'ai pu évoluer quasiment tous les deux ans, deux ans et demi, apprendre des nouveaux métiers aussi,
02:53et puis surtout, début des années 2000, au moment du crash de la bulle internet, en fait, plus personne quasiment voulait bosser dans l'internet,
03:01et quand je raconte ça, tout le monde a oublié en fait, mais tout le monde se moquait de moi à l'époque en disant mais Steph, internet c'est mort, ta carrière est foutue,
03:09voilà, moi j'avais assez vite compris que justement, grâce à internet, je pourrais encore plus changer le monde.
03:16Et donc, j'ai eu la chance de travailler dans ce grand groupe-là, qui m'a vraiment appris plein de métiers, plein de compétences très importantes pour devenir chef d'entreprise,
03:31et ensuite, ne me sentant pas encore prête, je suis partie diriger une boîte en Allemagne, qui s'appelait Kaip, et qui était basée à Hambourg,
03:41je suis partie m'installer à Hambourg, en Allemagne, donc dans le nord de l'Allemagne, j'ai adoré cette expérience, donc je suis arrivée, il y avait déjà le fondateur de la boîte,
03:50Stéphane Hurenbareur, qui avait fondé Kaip, quelques collaborateurs d'ailleurs, des collaborateurs de plein de nationalités différentes, des Allemands bien sûr, des Anglais, des Polonais,
04:01des Ukrainiens, des Russes, des Israéliens, et donc je suis arrivée comme CEO dans cette boîte, on était 7-8, on est devenu leader en Europe, on a été acheté par le leader américain, Yelp,
04:16et suite à cet achat, je suis rentrée en France, et là je me suis inscrite à Pôle emploi, parce qu'il fallait que je retrouve un statut en France, et à ce moment-là, je cherchais un boulot,
04:28et j'ai fait comme tout le monde, j'ai répondu à des offres, j'ai rencontré des chasseurs de tête, et là, en fait, c'est un de mes investisseurs chez Kaip, Philippe Colombel, de chez Partech,
04:40qui m'a dit « mais Steph, en fait, tu ne le sais pas, mais tu es prête à devenir entrepreneur », et je lui ai dit « mais tu es sûre ? ». D'ailleurs, on me proposait des super postes à ce moment-là,
04:50on me proposait un poste chez Cédiscount, un poste chez Just Eat à Londres, et il m'a dit « non, non, mais on a besoin de femmes entrepreneurs », et je ne suis pas très capable de l'expliquer,
05:02mais je crois que depuis toute petite, je rêvais de ce moment-là, et même si j'ai eu très peur, je me suis dit « bon, c'est le bon moment dans ma vie, il faut que j'y aille »,
05:10et c'est là où j'ai décidé de fonder une start-up qui s'appelle QAPA.
05:21Alors en fait, ce qui est compliqué quand on lance sa boîte et qu'on n'en achète pas une ou qu'on n'en reprend pas une, c'est qu'en fait, on part de zéro, c'est-à-dire qu'on n'a rien,
05:31on n'a pas de collaborateurs, on n'a pas de site internet, on n'a pas de marque, on n'a pas de PNL, on n'a pas de presse commerciale, on ne sait même pas trop comment on va vendre
05:43et à quel prix on va vendre et quel va être le modèle économique, donc on part vraiment de zéro.
05:49Alors ça, c'est des moments assez passionnants parce que finalement, on est dans des gros moments de création et moi, j'aime bien ces moments où on peut avoir une vision
06:01et caler aussi son histoire pour les 10, 15, 20 prochaines années.
06:08Donc là, vraiment, on part de zéro, on est chez soi avec son ordinateur sur ses genoux ou sur son petit bureau et puis on y va, on jette dans l'eau, on essaye de faire les choses dans l'ordre.
06:26Et comment on passe de zéro à une boîte qui est achetée par le leader mondial à déco ?
06:32Donc là, je parle pour Kappa, ma précédente aventure entrepreneuriale et ma première aventure en tant que fondatrice, même si avant, j'ai eu d'autres aventures entrepreneuriales,
06:44mais là, j'étais plutôt au service des patrons et des fondateurs.
06:49Alors comment on passe ? En fait, je pense que c'est un chemin de tous les jours.
06:55C'est-à-dire tous les soirs, on se couche en se disant « c'est mort, ça a été trop dur » et puis le matin, il se passe un truc dans la nuit et le matin, on y retourne en étant ultra vaillant
07:07et en ayant envie de tout prendre à bras le corps, de tout gagner avec une énergie incroyable.
07:20Pour Kappa, il y a eu des étapes fondamentales. La première étape, ça a été de se lancer, bien sûr.
07:26La deuxième étape, ça a été de faire un pivot parce qu'en fait, on fait tous des erreurs, moi la première.
07:33Et l'erreur que j'avais faite, c'était de ne pas vraiment analyser la taille du marché.
07:40Et donc, Kappa à l'origine, c'était un job board, le premier job board qui a utilisé des algorithmes de matching, de machine learning et d'intelligence artificielle, certes.
07:50Mais en fait, le marché des job boards, c'est un marché qui est assez petit, qui fait un peu plus d'une centaine de millions d'euros.
07:57Et donc, même si on arrivait à prendre 10% de ce marché qui est quasiment impossible, il y a très peu de nouveaux entrants qui prennent 10% d'un marché existant.
08:07Et bien, même en réussissant à faire ça, on n'aurait fait qu'un chiffre d'affaires de 10 millions.
08:14Et donc, en fait, quand je me suis rendu compte que ce marché était un petit marché, puis aussi très compliqué à pénétrer,
08:19parce qu'en fait, il y a un système d'agences de commerces RH qui prennent les budgets des PME et des grands groupes et qui après,
08:27réinvestissent ces budgets sur des job boards avec un système de rétrocommissions un peu à l'ancienne.
08:33Donc, c'est encore plus compliqué de se faire sa place.
08:35Le jour où j'ai réalisé tout ça, la boîte fonctionnait bien, on faisait quelques millions de chiffres d'affaires, on avait des très beaux clients.
08:41Mais en fait, compte, ce n'était pas l'ambition que je m'étais fixée.
08:44Et donc, deuxième grosse étape de Kappa après son lancement, c'est donc le pivot.
08:50Le pivot où on a décidé que Kappa allait devenir la première agence d'intérim digital.
08:58Et là, on passait d'un marché d'environ 100 millions à un marché en France d'un peu plus de 25 milliards.
09:04Donc, un énorme marché.
09:08Et là, si on prenait juste 1% de ce marché, on allait faire 250 millions de chiffres d'affaires.
09:14Voilà. Donc, on a pivoté. Pourquoi ?
09:17Parce qu'on avait déjà une grosse CVTech d'un peu plus de 5 millions de Français et de Françaises qui étaient inscrits.
09:22On avait déjà ces fameux algorithmes de matching, de machine learning, d'intelligence artificielle qui, en fait,
09:27remplaçaient de facto l'agence d'intérim physique.
09:31Et donc, il nous manquait la dernière brique pour devenir une agence d'intérim digital,
09:35c'est-à-dire de pouvoir faire des contrats de travail et des fiches de paie de façon automatique.
09:40Voilà. Donc, on a rajouté cette brique et c'est comme ça que Kappa est devenue la première plateforme d'intérim digital.
09:46Donc, ça, c'est un pivot.
09:49Comment j'ai eu l'idée de ce pivot ?
09:52C'est d'abord, vraiment, il s'est imposé.
09:55Il s'est imposé, comme je vous l'expliquais, avec ce problème de taille de marché.
09:59Et puis après, en écoutant, rencontrant des gens, en étant très curieux et avec les oreilles et les yeux en alerte,
10:07je me suis dit qu'en fait, c'était un marché qui n'avait pas du tout été digitalisé et qu'on pouvait être les premiers à le faire.
10:13Voilà.
10:14Et puis, le deuxième point que j'ai fait aussi, c'est d'appeler mes clients pour leur dire, voilà, on va pivoter pour faire ça.
10:19Et quand tous mes clients quasiment m'ont dit, mais Stéphanie, c'est une idée incroyable.
10:23Vas-y, on sera avec toi.
10:24Je me suis dit, bon, ben là, on y va.
10:26Et en fait, on a fait le pivot vraiment en quelques semaines.
10:28La troisième étape, ça a été le Covid parce que finalement, ça a pris toutes les entreprises, tous les Français et les Françaises de cours.
10:41Sauf que nous, comme on était une boîte digitale, tout était digital.
10:45Donc, tous les collaborateurs avaient un ordinateur et un téléphone portable.
10:49Tout était fait par la machine sur ordinateur ou sur téléphone.
10:53On avait l'habitude de contacter tous nos clients par téléphone ou par e-mail.
10:57Et donc, en fait, dès que la France s'est fermée, en fait, on a énormément de clients qui nous ont appelés pour nous dire,
11:06écoutez, nos agences d'intérim traditionnelles, elles sont fermées.
11:09Elles ne sont pas encore capables de nous aider.
11:11Mais nous, dès demain, on a besoin d'opérateurs de commandes, de chauffeurs, de livreurs, de caristes, de vendeurs, d'hôtesses de caisse.
11:18C'est la panique.
11:19Et en fait, on était habitués à travailler de façon digitale.
11:25Et donc, pendant 24 heures, j'ai cru que la boîte était morte parce qu'on avait plein de clients qui nous disaient,
11:30on ferme les usines, on ferme les entrepôts, on ferme les magasins.
11:33Donc, il faut arrêter les contrats des intérimaires.
11:36Et puis le dimanche, avant le confinement total, j'ai eu un gros client qui m'a appelé.
11:41En fait, après, on a plus que doublé le chiffre d'affaires pendant le confinement parce qu'on était déjà très agile et habitué à travailler comme ça.
11:50Voilà.
11:51Et puis, bien sûr, la dernière étape, c'est que j'ai fait venir, j'ai recruté avec le board Laurent Delaporte,
12:02qui était un ancien VP chez Microsoft Europe et qui nous a aidé à scaler la boîte parce qu'en fait, moi, je suis plutôt la nana du début,
12:14c'est-à-dire d'avoir la vision, de recruter les bonnes personnes, d'entraîner les équipes et de construire.
12:20Mais à un moment, quand on fait plusieurs dizaines de millions de chiffre d'affaires, finalement, on a des étapes à passer
12:26où il faut mettre en place des process, il faut mettre en place un comex.
12:29Et moi, je n'étais pas forcément la bonne personne ni Olivier Zyr, mon cofondateur.
12:33Et donc, on a fait venir Laurent Delaporte qui avait une belle carrière chez Microsoft et qui connaissait les croissances fulgurantes
12:40et qui nous a aidé à mettre en place les process, le comex, recruter les bonnes personnes pour continuer de passer des étapes.
12:47Parce que quand on fait un million d'euros de chiffre d'affaires, ce n'est pas la même chose que quand on fait 10
12:51et ce n'est vraiment pas la même chose que quand on en fait 100.
12:53La vente de Kappa au leader mondial à déco, je ne vous cache pas que c'est un super beau moment pour moi, pour la boîte, pour les équipes.
13:03Parce que quand on est une nana qui sort de la cité Macarenco à Vitry-sur-Seine et qui vend la boîte au leader mondial,
13:13c'est d'abord une super belle expérience et puis un super beau achievement.
13:19Parce qu'on sait qu'on vend son entreprise au leader mondial qui va pouvoir multiplier les résultats, les effets développés Kappa partout dans le monde.
13:35Donc ça, c'était un très, très beau moment auquel je pense tous les jours depuis et je suis très fière de ce moment-là.
13:50C'est vrai qu'on a vendu Kappa en septembre 2020, moi je suis partie en mai 2022.
13:59J'ai pris quelques mois, pas pour faire le tour du monde, pas pour me reposer, ce n'est pas mon style,
14:04mais pour caler un peu tous mes problèmes administratifs que je n'avais pas réglés pendant 10 ans.
14:12Parce que quand on fait l'admin de sa boîte et qu'on rentre à 22h chez soi, y compris le week-end,
14:17on n'a pas envie d'ouvrir son courrier perso, son machin.
14:20Donc là, c'était un peu le bazar.
14:22Et puis très, très vite, fin 2022, début 2023, on a commencé à réfléchir avec des personnes avec lesquelles j'avais travaillé ou pas,
14:35des anciens clients, des anciens fournisseurs, des anciens partenaires, etc.
14:41à une nouvelle idée de boîte.
14:43C'est vrai que finalement, je me suis rendu compte qu'il n'y avait pas beaucoup de ce qu'on appelle des repeat entrepreneurs.
14:51Je crois que c'est un de mes anciens investisseurs, Dominique Vidal, chez Index,
14:58qui m'a un jour dit cette phrase, mais que j'ai toujours gardée en mémoire.
15:02Dans une conversation, il me dit « Tiens Stéphanie, moi je respecte vraiment les entrepreneurs.
15:09Je suis admiratif de ce que vous faites. »
15:12Et il me dit « Je respecte encore plus les repeat entrepreneurs parce qu'en fait,
15:17ceux-là, ils savent vraiment ce que c'est parce qu'ils l'ont déjà fait une fois.
15:21Et donc, ils sont fous. »
15:23Et c'est vrai que quand on a lancé sa boîte de rien, de zéro,
15:30et que moi perso, j'ai bossé 7 jours sur 7, il y a des semaines, je faisais 90 heures d'affilée.
15:38Je suis passionnée par l'entrepreneuriat, je suis passionnée par la tech,
15:42je suis passionnée par la révolution de l'Internet et la révolution de l'IA
15:46qu'on est en train de vivre en ce moment.
15:48Mais c'est vrai qu'il faut être fou pour y retourner.
15:51Mais en fait, moi j'ai ça dans le cœur, dans mon ADN.
15:55Je ne peux pas vivre sans adrénaline.
15:58Et la meilleure adrénaline que j'ai trouvée pour moi,
16:01ce n'est pas de sauter en parachute tous les jours,
16:04mais c'est vraiment d'être entrepreneur. J'adore ça.
16:07J'adore rencontrer des gens, j'adore aller voir mes clients,
16:11j'adore être ici avec 4change.
16:16C'est des moments uniques dans une vie.
16:19Donc, j'ai la chance de vivre une vie unique.
16:25Après Kappa, j'ai décidé de lancer une nouvelle start-up
16:29avec mon cofondateur Julien Ross.
16:32Cette start-up s'appelle Volubile.ai.
16:35Et en fait, on développe un agent conversationnel vocal,
16:39c'est-à-dire une machine qui réfléchit et qui parle comme un être humain.
16:43Les applicatifs sont infinis.
16:47On peut penser à la relation client, au commercial par exemple.
16:51Il y a deux autres raisons aussi pour lesquelles j'ai décidé
16:54de relancer une start-up.
16:57La première, c'est parce que je ne peux pas m'en passer.
17:00La deuxième, c'est parce qu'on est en train de vivre une révolution,
17:04la révolution de l'intelligence artificielle.
17:06Et donc, c'est quand même rare dans une vie comme la mienne
17:09de pouvoir vivre deux révolutions.
17:10Moi, j'ai eu la chance de vivre la révolution de l'Internet
17:12au début des années 2000.
17:14Et là, j'ai la chance de pouvoir vivre cette révolution
17:16de l'intelligence artificielle.
17:18Et je veux vraiment être partie prenante.
17:21Et puis, la troisième raison, c'est qu'en fait,
17:24ça a été tellement dur, Kappa, mais vraiment tellement dur.
17:28Le business de l'intérim, c'est un business de l'humain.
17:31On avait plusieurs milliers de collaborateurs
17:33qui travaillaient partout en France, qu'il faut suivre,
17:35à qui il faut trouver des nouvelles missions régulièrement,
17:38s'assurer que la paie est correcte, créer du lien.
17:43J'ai tellement appris dans ma carrière que je me suis dit
17:47que c'est quand même un peu dommage au moment où j'ai l'impression,
17:50c'est une impression très personnelle,
17:52mais où j'ai l'impression d'être quand même
17:55à un bon niveau de compétence,
17:57comme je vous le disais au début,
17:59dans des domaines très complémentaires
18:01comme la finance, le marketing, la com, le produit, la tech.
18:07La tech, ce n'est pas moi qui code.
18:09J'ai acquis tellement de connaissances que je me suis dit
18:13que c'est quand même dommage de ne pas être partie prenante
18:16de cette nouvelle révolution avec toutes les compétences
18:19que j'ai pu acquérir au fil de toutes ces années,
18:22au fil de toutes ces rencontres.
18:24C'est vraiment les trois raisons qui font que je suis très heureuse
18:29et que je m'éclate à lancer ma nouvelle start-up avec Julien
18:32qui s'appelle Volubile.ai.
18:38C'est vrai que souvent, on dit, pour développer une boîte
18:42et pour qu'elle réussisse, il faut avoir des grosses barrières
18:45à l'entrée parce qu'autrement, on peut être copié très facilement.
18:48Je vais faire une petite parenthèse.
18:50Le fait d'être copié, ça énerve.
18:53Moi, chez Kappa, ça m'a beaucoup énervé.
18:56En plus, quand on est vraiment quelques fois copié au mot pour mot.
19:01Après, le fait d'être copié, ça veut dire que finalement,
19:04le marché sur lequel on propose notre produit est mûr
19:07et qu'il va y avoir aussi d'autres sociétés
19:10qui vont communiquer sur les nouveaux services
19:15et qui vont aussi nous aider à avancer plus vite
19:18pour vendre notre produit quand on passe après ces boîtes-là.
19:22Là, les barrières à l'entrée pour Volubile,
19:24déjà, la première barrière, c'est l'intelligence artificielle.
19:27C'est-à-dire qu'être disponible.
19:30Nous, on est déjà une équipe de plusieurs collaborateurs.
19:34Être tous disponibles au moment où la révolution arrive sur le marché
19:39et où on peut s'en emparer pour développer des nouveaux produits.
19:42Tout le monde ne peut pas le faire parce qu'il y a des gens
19:45qui sont fondateurs de boîtes depuis quelques années,
19:48qui sont dans leur boîte encore pour quelques années, etc.
19:51Nous, on a l'opportunité d'être disponible au bon moment.
19:55On a aussi une idée incroyable sur un marché
19:58qui fait plusieurs centaines de milliards d'euros dans le monde.
20:01La principale barrière à l'entrée,
20:06on le dit souvent, une idée dans une start-up,
20:09ça ne vaut pas grand-chose, c'est l'exécution.
20:12Et j'ai le… comment dire ?
20:15Je pense quand même qu'on est une des meilleures équipes en France.
20:19On a déjà travaillé ensemble avant chez Capa,
20:24pour certains d'entre nous.
20:27Donc, on gagne beaucoup de temps de recrutement,
20:30d'apprendre à travailler ensemble, à se connaître, etc.
20:35On a déjà des anciens investisseurs qui sont contents
20:40et qui nous ont dit OK pour avancer avec nous.
20:42Donc, en fait, tous les signaux sont au vert.
20:45Là, sur l'intelligence artificielle,
20:47je pense que le go-to-market va être super important.
20:51Et donc, la meilleure barrière à l'entrée,
20:54c'est que nous, on fait tout pour avoir le meilleur produit pour nos clients
20:58et que nos clients n'aient pas envie de changer de fournisseur.
21:02Donc, on met vraiment toute notre énergie dans la tech
21:05et dans le produit qu'on développe pour nos clients.
21:11Alors, c'est vrai qu'il y a beaucoup de personnes
21:16qui commencent à dire qu'elles ont peur de l'IA.
21:22Moi, je pense qu'il ne faut jamais avoir peur d'une révolution
21:25parce qu'autrement, on se met de côté.
21:28Et de toute façon, on sait tous,
21:30vu comment la révolution de l'IA a inondé le monde en quelques mois,
21:36là, on est à 16-17 mois du début de cette révolution
21:40et on voit bien que déjà énormément d'entreprises et de collaborateurs
21:44s'en sont emparés.
21:46Alors, même si c'est à des petits niveaux,
21:48mais on sait que beaucoup de Français et de Françaises
21:50utilisent déjà chaque GPT pour écrire leurs emails,
21:53écrire des articles, écrire des fiches produits, etc.
21:57Donc, moi, je pense que c'est une erreur fondamentale
22:00de se braquer et d'en avoir peur.
22:03Aujourd'hui, l'IA est déjà quasiment dans tous les secteurs.
22:07Les produits qui sont en train d'être développés
22:10par les boîtes dans le monde entier
22:12et beaucoup en France sont incroyables
22:15et vont nous permettre, au contraire,
22:17de nous faciliter plein de choses,
22:19d'augmenter notre productivité.
22:21Mais aussi, moi, c'est un secteur qui me passionne,
22:23même si je ne suis pas du tout une spécialiste,
22:25mais quand on voit ce qui se passe dans la medtech,
22:27dans la médecine aujourd'hui, grâce à l'IA,
22:29c'est juste incroyable.
22:31Quand j'étais petite, j'ai perdu mon père d'un cancer
22:34et mon rêve, c'était de me dire, peut-être qu'un jour,
22:37on aura un truc, je ne savais pas si ce serait un vaccin,
22:40on ne parlait même pas d'ARN, bien sûr,
22:43qui pourrait soigner le cancer.
22:45Aujourd'hui, je lis des articles qui disent
22:47qu'on commence à avoir des traitements incroyables
22:50qui sont certainement en cours de test.
22:52Encore une fois, je ne suis pas une spécialiste.
22:54Donc, moi, je suis au contraire très optimiste,
22:58très positive, parce que c'est que pour du mieux.
23:05Ma plus belle réussite à date, bien sûr, c'est Kappa.
23:09Parce que, comme je vous l'ai dit,
23:12de là d'où je viens, sans aucun entourage
23:19d'entrepreneurs ou de commerçants ou d'artisans
23:24qui avaient lancé leur boîte et qui géraient leur boîte,
23:28je suis super fière du chemin parcouru.
23:32Et puis, c'est vrai qu'avoir vendu au leader mondial,
23:38qui est une boîte incroyable,
23:40c'est un super moment d'entrepreneur dans une vie.
23:46J'espère que ce moment se fera aussi pour Volubile.
23:55Je dis souvent que la plus grosse erreur que j'ai faite,
24:00c'est que chez Kype et chez Kappa,
24:05je ne me suis pas occupée tout de suite du commercial.
24:08Je ne me sentais pas forcément à l'aise,
24:10pas la meilleure commerciale du monde.
24:12Et donc, je recrutais des équipes commerciales
24:15avec un directeur commercial.
24:17Et aujourd'hui, je suis persuadée que la meilleure personne
24:21qui peut vendre les produits, c'est le patron de la boîte.
24:26Pourquoi ? Parce que d'abord, le fait de rencontrer des clients,
24:30on ne reçoit pas toujours des avis positifs,
24:35quelquefois des réponses négatives.
24:37Et donc, cela permet de comprendre.
24:39Et puis moi, j'adore transformer un non en oui.
24:42Donc, un client qui va me dire non au début,
24:44je vais comprendre est-ce qu'il y a un problème produit,
24:46est-ce qu'il y a un problème de positionnement,
24:47est-ce qu'il y a un problème de prix,
24:48est-ce qu'il y a un problème de com,
24:50est-ce qu'il manque une fonctionnalité, etc.
24:53Et donc en fait, moi aujourd'hui,
24:56je suis la première commerciale de ma boîte.
25:01Et j'adore cela parce que je pense que le commercial
25:05doit être au cœur d'une entreprise.
25:07Et même quelquefois, le produit doit être au service du commercial.
25:12Donc aujourd'hui, l'erreur que je ne referai pas,
25:17et je donne le petit conseil à tous les nouveaux entrepreneurs,
25:23c'est bien sûr, soyez le premier commercial de votre boîte.
25:30Le prochain gros changement, on le vit en ce moment,
25:33c'est vraiment l'intelligence artificielle.
25:35Moi, je suis persuadée que c'est une vraie révolution,
25:38que de toute façon, on le voit aujourd'hui,
25:40tout le monde en parle, c'est partout,
25:42toutes les entreprises sont en train de regarder
25:45l'intégrer dans leurs services, dans leurs produits,
25:48dans leurs process, dans leur organisation.
25:51Donc c'est inévitable, c'est là,
25:54il faut le prendre vraiment de façon ultra positive
25:57parce que ça va vraiment nous aider à concevoir
26:03nos organisations et nos process de façon ultra innovante
26:08et ultra plus productive.
26:10C'est une super belle question.
26:16Alors, premier conseil, c'est de ne pas penser
26:24que vous êtes une femme entrepreneuse.
26:26Vous êtes un entrepreneur, point,
26:28et vous devez vous comporter et agir
26:31et prendre vos décisions comme un entrepreneur, point.
26:35C'est le business, c'est le boulot.
26:38Deuxième conseil, je vais reprendre celui d'avant
26:43parce qu'il a vraiment changé ma vie et mes succès,
26:47c'est soyez la première commerciale de votre boîte.
26:50Et même quand vous faites une interview,
26:52même quand vous faites, par exemple,
26:57un entretien d'embauche avec un futur collaborateur,
27:02je pense qu'on est toujours en vente de sa société.
27:07En interview, vous pouvez présenter votre nouveau produit
27:13qui va arriver demain.
27:15Et en entretien d'embauche, vous pouvez séduire
27:19votre collaborateur qui n'oubliera pas
27:21cet entretien d'embauche de sa vie
27:23et qui donc parlera de votre entreprise
27:25de façon ultra positive.
27:27Et le troisième conseil, c'est un peu ma devise,
27:31c'est ne lâcher jamais rien.
27:33Ça ne veut pas dire que quelquefois,
27:36il ne faut pas prendre du recul pour réfléchir
27:39comme je l'ai fait à un pivot ou à une nouvelle fonctionnalité,
27:45mais au sens où aujourd'hui, j'ai l'impression,
27:49quelquefois, quand je rencontre des femmes entrepreneurs
27:51qui me disent « Stéphanie, ça fait trois mois,
27:54je ne sais pas si je vais tenir ».
27:56Trois mois, ce n'est rien.
27:58Souvent, ce qu'on dit dans les vieux entrepreneurs,
28:02c'est qu'en fait, tout prend beaucoup de temps.
28:05Donc, vous allez vivre de façon beaucoup plus intense.
28:08Moi, je dis souvent, une année d'entrepreneur,
28:10c'est comme une année de chien.
28:12Donc, c'est sept ans d'un Français
28:16qui n'est pas entrepreneur.
28:18Donc, c'est vrai que c'est beaucoup plus intense,
28:21mais tout prend beaucoup de temps et c'est normal.
28:29J'ai envie de dire un truc positif,
28:31c'est de croire en soi.
28:36Il y a un mot que j'aime bien en ce moment,
28:41c'est le mot audace.
28:44C'est-à-dire, je pense qu'il faut qu'on soit audacieux.
28:47On a la chance d'être dans un pays, la France,
28:50qui est vraiment un top pays pour lancer sa boîte,
28:54sa start-up.
28:55Donc, j'aime bien ce mot-là.
28:56Alors, il y a un mot que j'aime encore plus,
28:58c'est le mot courage.
29:00Il faut qu'on soit courageux.
29:02En tout cas, c'est un mot qui est très important
29:04pour moi.
29:05Courageux dans ses décisions,
29:07courageux dans ses recrutements,
29:09courageux dans ses convictions d'entrepreneur,
29:13courageux parce qu'on s'est pris un nom d'un client
29:17et qu'il faut quand même y retourner.
29:19Pour moi, le mot de la fin, c'est audace,
29:22courage et travail.
29:24C'est ce qui a marché pour moi.
29:26Je vais garder cette formule pour Volubile
29:32qu'on va accompagner dans les prochaines années.
29:37J'aime bien ces trois mots-là.

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