• il y a 2 mois

Chaque jour, découvrez la pépite du jour dans la France Bouge avec Elisabeth Assayag.
Retrouvez "La pépite" sur : http://www.europe1.fr/emissions/la-france-bouge-academie

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00:00Europe 1, la France bouge, la pépite.
00:04La pépite, oui vous êtes une pépite Marc, il y a deux pépites ce soir, il y a Molly et il y a vous aussi.
00:09Marc Sabardaï, co-fondateur de 3D Texts.
00:12Marc, vous, 3D Texts a vu le jour en juillet 2021 à Saint-Malo, c'est ça ?
00:18Oui, merci pour la pépite, on est très heureux d'être une pépite.
00:23Vous, ce n'est pas votre première expérience professionnelle Marc ?
00:27Non, ce n'est pas ma première expérience professionnelle.
00:29J'évolue dans le monde du textile depuis de très nombreuses années.
00:34Vous avez notamment démarré chez Kiabi.
00:36Oui, c'est ça.
00:37Vous étiez responsable de magasins.
00:39Exactement, parcours école de commerce et puis effectivement la distribution qui m'attirait quand même, même si je venais du marketing.
00:46Et vous avez gravi les échions, vous avez été acheteur.
00:49Voilà, j'ai commencé en magasin, puis après j'étais acheteur, chef de produit, chef de groupe, enfin le classique de tout ça.
00:55Puis j'étais un peu frustré par le fait de ne pas maîtriser ce que je faisais.
01:00Je pense que Charlotte, elle comprend ce que je veux dire.
01:03Et du coup, tout naturellement, j'ai migré vers la fabrication.
01:07D'abord effectivement en passant chez un donneur d'ordre, un genre d'agente.
01:15C'est ce qu'on appelle le sourcing, c'est ça ?
01:17C'est ça, c'est du sourcing.
01:18J'ai été du reste directeur sourcing d'Umbro et Kawe pendant quelques temps.
01:22Je me suis occupé du sourcing et de la qualité pour ce groupe-là.
01:25Et voilà, c'était de se rapprocher le plus possible.
01:29Et même ça, ce n'est pas suffisant.
01:31Et on a fini avec mon associé Basile Riquier, avec qui on faisait du sourcing ensemble, par s'intéresser à la fabrication française.
01:41Parce que quand on fabrique essentiellement en Asie, comme moi j'ai pu le faire et comme je le fais encore,
01:49à un moment on se dit que le monde marche sur la tête quand même,
01:52de se dire qu'on met tous les jours des vêtements qui ont fait le tour de la Terre, une fois, parfois deux fois.
01:58Et donc on s'est dit, il reste encore des entreprises en France.
02:04Comment est-ce qu'on peut mettre notre savoir-faire,
02:06c'est-à-dire d'aller promouvoir, de faire du sourcing pour des grands groupes,
02:10comment on peut le promouvoir des entreprises françaises ?
02:14On s'est rendu compte très rapidement que les savoir-faire avaient été beaucoup partis,
02:20contrairement à l'époque des Italiens.
02:22On essaie de réindustrialiser, de relocaliser, mais c'est un long travail, c'est un travail de longue haleine.
02:27C'est clair. Donc on s'est vite rendu compte que les savoir-faire avaient disparu aussi,
02:31parce que les formations ont disparu.
02:32Aujourd'hui il n'y a plus, en tout cas dans la maille, il n'y a plus de CAP de Bonnetier par exemple, ça n'existe plus.
02:37Donc si on a des machines, on n'a personne à mettre derrière.
02:40Et on a cherché, quand on ne trouvait pas d'usine qui nous corresponde,
02:45on a cherché à le faire nous-mêmes, tout simplement.
02:49Donc vous avez inventé une machine ?
02:51Alors nous n'avons pas inventé une machine.
02:53C'est M. Shima, un vieux monsieur japonais, docteur Shima,
02:57qui a inventé cette machine initialement pour fabriquer des gants.
03:01Et c'est donc une machine qui, au lieu de fabriquer des panneaux comme on le fait habituellement,
03:05un vêtement, Charlotte en parlait tout à l'heure,
03:07c'est un assemblage de plusieurs morceaux.
03:10On fait un patronage, on découpe dans une laisse, et puis clac, on vient assembler tout ça.
03:15Nous la particularité, c'est que pour faire ça, ça demande en maille énormément de savoir-faire.
03:21Et comme le savoir-faire n'est plus là, ou est réservé à quelques petits ateliers,
03:26il fallait trouver une machine qui soit capable d'assembler elle-même.
03:29C'est-à-dire que, vous disiez tout à l'heure Elisabeth, vous parliez d'imprimantes 3D,
03:34en réalité ce n'est pas une imprimante, ça reste une machine à tricoter.
03:38Vous allez pitcher, parce que...
03:40Ah ouais, je fais trop vite.
03:41Non, non, non, mais vous allez pitcher 3D-TEX, alors qu'est-ce que c'est ?
03:44Moi je vois 3D, donc je me dis que c'est 3D, mais en fait je me suis trompée.
03:48Donc racontez-nous ce qu'est 3D-TEX précisément.
03:52Marc Sabardaï, on vous écoute, c'est à vous.
03:55Alors 3D-TEX, c'est d'abord une start-up industrielle,
04:01et aussi une marque fabriquante,
04:03dont le rêve c'est de rendre la maille et les vêtements fabriqués en France,
04:11accessibles à tout le monde.
04:13L'accessibilité ce n'est pas uniquement le prix, c'est aussi la disponibilité.
04:17Charlotte en parlait tout à l'heure,
04:19trouver des ateliers avec de la capacité de production, c'est compliqué.
04:23Donc c'était de trouver une machine qui permette de produire,
04:26nous avons une capacité de production de 120 000 pièces par an,
04:29c'est très peu, mais ça nous place troisième tricoteur français quand même,
04:33derrière Saint-James et Lacoste.
04:35Donc c'est très peu, mais à la fois c'est beaucoup.
04:38Et pourquoi est-ce qu'on est une start-up ?
04:42C'est qu'on est parti de nulle part, d'une page complètement blanche.
04:48Cela fait plus de 40 ans qu'il n'y a pas une entreprise de textiles
04:51qui s'est créée en France de toutes pièces.
04:53On en a vu fermer, on en a vu reprise,
04:56mais des industries qui se sont créées de toutes pièces,
05:00il n'y en a pas d'autres.
05:02Merci, vous êtes prêt à cet exercice du pitch.
05:04Marc Saint-Berdeil, comme fondateur de 3D Textes.
05:07Si je comprends bien, c'est une machine ?
05:12C'est une machine.
05:13Imaginez une machine à tricoter, en général elle fait des panneaux,
05:18elle va vous faire le devant de votre pull par exemple,
05:21et vous allez prendre un autre panneau, qui va être le dos,
05:24et vous allez les assembler.
05:25Nous, notre machine, c'est deux machines en une,
05:27qui sont capables de tricoter en même temps l'avant et l'arrière.
05:31Donc sans couture.
05:32Sans couture.
05:33C'est la machine elle-même qui gère les jonctions entre l'avant et l'arrière.
05:36Et pourquoi 3D ?
05:39Non pas parce que le vêtement est en 3D,
05:41tous les vêtements que nous portons sont en 3D,
05:43c'est la base, sinon on ne pourrait pas les enfiler.
05:45Mais c'est parce que tout le travail de conception du produit,
05:49il est fait en volume.
05:51En général, quand on fait un vêtement,
05:53on appelle ça le patronage, ou la mise au point,
05:56on travaille de la 2D en 3D.
05:58On donne des angles,
06:00pour que le vêtement qu'on a travaillé sur un patronage plat,
06:03quand on assemble les morceaux, donne un volume.
06:05Nous, la particularité, c'est que le volume est donné lors du tricotage.
06:09D'accord.
06:10C'est pour ça que c'est une 3D.
06:11C'est aussi 3D parce qu'avec notre système,
06:14on rentre les mensurations du mannequin cabine de nos clients,
06:19on vient créer un avatar de ce mannequin cabine dans notre machine,
06:23et on tricote avec la machine.
06:26La machine, le programme, tricote le pull.
06:28Donc vous faites les produits en une seule pièce,
06:30sans couture,
06:32et paraît-il qu'il n'y a pas de déchets non plus.
06:35Parce que c'est précis.
06:37Oui, il n'y a pas de déchets.
06:39Pourquoi ? Parce que quand vous coupez,
06:40imaginez, vous avez votre patron, vous coupez les morceaux,
06:42il y a des trous, il y a des déchets de coupe.
06:45Et nous, il n'y en a pas, c'est le fil qui fait l'intégralité du vêtement.
06:48Vous en pensez quoi autour de la table ?
06:50Vous mettez juste le fil dans la machine,
06:51vous appuyez sur le bouton, et c'est fait.
06:53En gros, oui.
06:55En gros, c'est ça.
06:57C'est vraiment du très gros, Molly.
07:00J'ai l'air de résumer et de la synthèse.
07:03Charlotte de Fayez, vous êtes la patronne de Molly,
07:05vous connaissiez 3D-Tex ?
07:07Oui, je connaissais 3D-Tex,
07:09et je connais cette technique de tricotage,
07:11on en fait aussi en Italie,
07:13et c'est absolument révolutionnaire,
07:16parce qu'effectivement, c'est des pulls qui tombent tout seuls.
07:19Après, il y a quand même du lavage, il faut mettre la griffe,
07:22il faut parfois mettre un col, etc.
07:25Mais c'est vrai que c'est extraordinaire,
07:27parce qu'il n'y a aucune perte de matière.
07:29Je suis allée voir une fois un tricoteur en Italie,
07:31qui tricotait beaucoup de la maille 3D,
07:33notamment des cachemires l'Europeana,
07:35à plus de 150 euros le kilo,
07:37et quand il y a un petit nœud, il rebobine le fil.
07:39C'est-à-dire que le pull se redétricote,
07:41et se remet en compote.
07:43On détricote pour limiter les déchets,
07:45parce que malgré tout, si vous loupez un pull,
07:47on détricote tout.
07:49On le détricote, on ne gère plus rien.
07:52Donc cette machine, elle permet de contrôler le coût ?
07:55Elle permet de contrôler le coût, oui.
07:57Quand je parlais tout à l'heure de rendre la fabrication accessible,
08:00ça en fait partie. Limiter les déchets, c'est important.
08:03On a été lauréat de l'ADEME,
08:06parce que nos machines limitent les déchets.
08:09Et nous, ce qu'on a ajouté, c'est l'atelier
08:12qui ne tourne qu'autour de ces machines-là.
08:14Il y a très peu d'ateliers dans le monde qui ne tournent qu'avec des machines comme ça.
08:17Et aujourd'hui, on est quand même plus de 40 pour faire tourner tout ça.
08:20Parce que, comme le disait Charlotte, il faut laver toutes les pièces.
08:23En analysant la start-up,
08:26est-ce une start-up ?
08:28Moi, je trouve qu'on n'est presque plus dans la start-up.
08:31Pour moi, on n'est plus dans la start-up.
08:33Oui, l'esprit est start-up, mais je crois que même chez Charlotte,
08:35l'esprit est start-up aussi.
08:37Parce que forcément, c'est ça le sujet.
08:40On n'est plus véritablement dans la start-up.
08:42Quand vous étudiez votre dossier,
08:44votre sujet du moins,
08:46j'ai trouvé, bien sûr, passionnant.
08:49Après, j'ai pris un peu de recul,
08:51je me suis dit, je ne suis pas un spécialiste, évidemment,
08:54mais je me suis dit, waouh !
08:56C'est déjà 45 personnes,
08:58vous avez déjà un gros soutien.
09:00On a un gros soutien financier,
09:02et puis une base de clientèle qui est existante.
09:05C'est intéressant, je ne sais pas où mes conseils vous mèneront,
09:07parce que je ne sais pas si j'ai des conseils à vous donner,
09:09parce que vous êtes déjà bien avancés.
09:11On a toujours des conseils à donner.
09:13Mais c'est vrai qu'en travaillant,
09:15j'ai remarqué pas mal de choses, effectivement,
09:18qui prouvaient que vous étiez déjà sur de bonnes rails.
09:21Je ne sais pas si je peux...
09:23Mais bien sûr, on est là pour échanger.
09:26Aujourd'hui aussi, parce qu'on est un atelier en France,
09:30et Charlotte le disait tout à l'heure,
09:32ce n'est pas facile, il y a des très bons.
09:34Nous, notre particularité,
09:36c'est qu'on fait des pulls qui sont
09:38peut-être un peu plus standardisés
09:42que ce qu'on peut faire entièrement à la main.
09:44Et du coup,
09:46pour nos clients,
09:48le type de pull que l'on va proposer,
09:50il va avoir une saisonnalité très marquée.
09:54Donc on se retrouve avec
09:56des pics de production
09:58sur 6 mois de l'année,
10:00et au moins 3 mois de l'année
10:02où on a du mal à remplir.
10:03Vos clients aujourd'hui, c'est des grandes industries de la mode ?
10:06Ce sont des grands distributeurs, oui.
10:08Je ne sais pas si je peux donner...
10:09Vous pouvez citer, bien sûr, si c'est pour qu'on comprenne.
10:11On est très proche, déjà géographiquement,
10:13du groupe Beaumanoir,
10:14donc à travers des marques comme Bonobo,
10:16Cash Cash, Bréal.
10:18On est aussi proche, après,
10:20on travaille aussi pour des gens comme Cézanne,
10:22comme le slip français,
10:26comme Jules,
10:29voilà, à peu près,
10:31on a 17-18 clients,
10:32mais on a aussi fait de la fabrication française
10:34pour Auchan,
10:35parce que c'était aussi leur volonté et la nôtre
10:37que de rendre un beau pull.
10:39Mais ça signifie que quand ces industries,
10:41ces marques, vous achètent
10:43votre savoir-faire,
10:45vos pulls,
10:46est-ce que sur l'étiquette,
10:47c'est écrit donc fait en France ?
10:49C'est noté, oui, fabriqué en France.
10:51Et souvent fabriqué chez 3D Text.
10:54On fait souvent du jumelage, en fait,
10:56avec des vidéos, ils viennent tourner chez nous.
10:58D'accord.
10:59Si vous êtes parmi nous, ce soir, dans la France Bouge,
11:01c'est aussi parce que vous avez des besoins,
11:03aujourd'hui, comment vous voyez l'avenir ?
11:05Comment vous pourriez passer
11:07à une étape supérieure,
11:09Marc Sabardaï, pour 3D Text ?
11:11Alors, c'est justement là
11:13qu'on a besoin
11:15d'éclairage, et donc, Philippe,
11:17je pense que vous pouvez nous aider là-dessus.
11:19Je vais essayer.
11:21Par rapport à ce que je disais juste avant,
11:22c'est-à-dire qu'il y a au moins trois mois dans l'année
11:24où on n'arrive pas à remplir.
11:26C'est vide.
11:27Comme tous les autres,
11:28on doit s'asseoir sur
11:30une marque fabricante.
11:32C'est-à-dire comme Lacoste.
11:34Un gros client, vous voulez dire ?
11:35Non, sa propre marque.
11:36Distribuer sa propre marque.
11:38Nous avons lancé, il y a maintenant un peu plus d'un an,
11:40notre propre marque qui s'appelle Ses Ambres,
11:42qui est une île juste en face de Saint-Malo.
11:44Et notre volonté,
11:46c'est d'arriver à promouvoir
11:48cette marque-là.
11:49C'est pour combler les trois mois ?
11:50Pour combler les trois mois.
11:51C'est marrant de créer une marque juste pour trois mois.
11:53Non, mais je plaisante,
11:55mais l'idée est sympathique.
11:57Ce que tout le monde va comprendre ici aussi,
11:59c'est qu'on ne travaille pas avec le même niveau de marge
12:02que quand on travaille pour les autres.
12:04J'ai vu ça sur votre site,
12:06avant d'aller plus loin.
12:08On travaille,
12:10j'ai vu beaucoup d'unis,
12:12un jacquard, un pull à motif,
12:14c'est différent à travailler ?
12:16Avec plusieurs laines ?
12:18C'est plus difficile avec des machines
12:20comme les nôtres.
12:22On peut faire du jacquard,
12:24ce serait très technique,
12:26mais le jacquard, le plus facile,
12:28c'est celui qui va tomber assez vite
12:30dans le métier à tricoter,
12:32ça va être un jacquard flotté,
12:34c'est-à-dire que les fils derrière ne sont pas tenus.
12:38On peut faire plein de points différents,
12:40mais c'est plutôt des choses unies,
12:42des jacquards très compliqués.
12:44On peut faire du jacquard,
12:46mais ce n'est pas la force de ces machines-là.
12:48Ce qui vous intéresse ce soir,
12:50Marc Sabardeil,
12:52c'est comment vous êtes en train
12:54de changer de métier.
12:56On a besoin de découvrir un nouveau métier.
12:58C'est un autre métier
13:00qui n'a rien à voir.
13:02Philippe a étudié la question.
13:04On va retrouver Philippe Sos
13:06dans un instant.
13:08On va aussi prendre des nouvelles
13:10de Caroline Forest pour Forestim.
13:12Et on va rester avec Charlotte De Fayez,
13:14la patronne de Molly, cette très belle marque
13:16qui est en train d'être relancée.
13:18Enfin, le troisième chapitre,
13:20j'ai bien aimé cette expression,
13:22qui est en train d'être ouverte.
13:24France Gall, viens, je t'emmène.
13:26Juste après, pour tout ça, tout de suite.
13:28Europe 1, 21h, 22h,
13:30Elisabeth Assayag.
13:32Victime de la mode,
13:34tel est son nom de code.
13:38Victime de la mode,
13:40tel est son nom de code.
13:42Eh oui, bien sûr qu'on est...
13:44Et bienvenue si vous nous joignez
13:46sur Europe 1.
13:48On n'est plus victime de la mode,
13:50comme le chantait MC Solard dans les années 90.
13:52C'est pour ça qu'on en parle aussi ce soir.
13:54On est avec la patronne de Molly,
13:56Emo Dezely. Je vous invite à aller faire un tour
13:58sur les réseaux sociaux. C'est très,
14:00très beau. On est avec Charlotte De Fayez ce soir
14:02sur Europe 1. Nous sommes avec Marc
14:04Sabardeil, le cofondateur de 3D Text.
14:063D Text,
14:08c'est une... Je peux dire que c'est une machine.
14:10Non, il n'aime pas.
14:12J'essaie, il m'a bloquée.
14:14Est-ce que vous voulez que je résume ?
14:16Allez, Benjamin.
14:18C'est une machine où on met un tissu,
14:20on appuie sur le bouton et ça fait un vêtement.
14:22Effectivement,
14:24c'est un
14:26système de production absolument
14:28révolutionnaire qui
14:30met la technologie au service de l'habillement.
14:32Et preuve en est, avec tous les
14:34très beaux clients que vous avez,
14:36des clients très prestigieux
14:38pour lesquels vous fabriquez
14:40des pulls et de la maille.
14:42Je reviens sur la mode. On n'a pas envie
14:44forcément d'être à la mode. On revient vers ce qu'on appelle
14:46ce fameux quiet luxury,
14:48c'est-à-dire cette mode tranquille,
14:50intemporelle, où on n'a plus besoin
14:52de réfléchir pour s'habiller. On en parlait,
14:54je vous avoue, je vous raconte tout en écoutant France Gall.
14:56Charlotte de Fayet, quand est-ce qu'on peut avoir
14:58un dressing où on ne réfléchit plus ?
15:00Il faut venir chez Molly.
15:02C'est vrai qu'on en parlait
15:04pendant la pause.
15:06Moi, je n'ai pas envie de passer un quart d'heure
15:08le matin à choisir ma tenue.
15:10Et pourtant, j'ai envie d'être bien habillée parce que je trouve que c'est important
15:12quand on a des rendez-vous.
15:14Et on n'est pas toujours satisfait.
15:16Et ça joue beaucoup sur son mindset.
15:18Je racontais
15:20que je suis très jalouse quand je vois mon mari
15:22s'habiller en 4 minutes chrono parce qu'il a
15:24son costume avec sa chemise
15:26et c'est parti.
15:28C'est un peu ça l'idée de Molly, c'est d'offrir des
15:30ensembles en maille. Après, on les dépareille comme on veut
15:32évidemment, mais l'idée de base,
15:34c'est un ensemble avec un haut, un bas,
15:36de la même couleur ou pas, on peut tout mélanger.
15:38Et l'avantage de la maille,
15:40c'est que c'est très pratique, c'est très confortable,
15:42c'est souple, et ça s'adapte
15:44à nos vies modernes.
15:46Ça s'est très bien vu,
15:48ça nous parle tout de suite, sauf à toi Benjamin,
15:50Benjamin qui nous a avoués pendant la musique.
15:52Je m'habille en 4 minutes chaque matin,
15:54mais c'est parce que le dimanche, je prépare mes 5 tenues
15:56de la semaine.
15:58On va tous prendre exemple. Moi j'essaye,
16:00mais je n'y arrive pas. Parce qu'il y a l'inspiration.
16:02Vous avez sûrement des dimanches un peu plus sympas que les miens.
16:04Il y a la météo.
16:06C'est peut-être ça aussi.
16:08J'aimerais tant être organisé,
16:10ça fait partie de mes résolutions.
16:12On est dans cette
16:14maille, dans ce tricot,
16:16comme on dit.
16:18D'ailleurs, le tricot revient en force
16:20paraît-il Benjamin, même chez les jeunes.
16:22Oui, notamment depuis les périodes
16:24des confinements, il y a 3-4 ans.
16:26Vous avez la jeune génération
16:28qui a eu du temps pour apprendre à faire
16:30ses habits à la main.
16:32Il y a même eu un regain des ventes de machines à coudre
16:34en 2020. Il y a même des jeunes
16:36influenceurs qui s'emparent du tricot
16:38sur les réseaux sociaux pour prodiguer
16:40des conseils pour apprendre à monter une maille.
16:42Et tricoter, vous savez ?
16:44Non, je ne sais pas tricoter.
16:46Louise Morin est allée faire un tour dans les rues de Paris
16:48ce matin au micro Europe 1
16:50et elle a demandé
16:52si ces personnes savaient tricoter
16:54ou coudre. Écoutez.
16:56Est-ce que vous savez
16:58tricoter, coudre ?
17:00Oui, couture, écrocher et tricoter les bases.
17:02J'ai appris toute seule, je ne pratique plus trop
17:04mais je pratiquais à l'époque quand j'avais 20 ans
17:06pour faire des vêtements et me détendre à la fois.
17:08Quand j'étais petite, je tricotais
17:10et je me souviens du
17:12point mousse. Bon, je n'ai jamais réussi
17:14à faire quoi que ce soit, mais
17:16c'est un vrai souvenir d'enfance. Ma grand-mère
17:18tricotait, nous faisait des pulls. Ma mère
17:20tricotait, elle avait plein d'aiguilles
17:22avec des tailles différentes.
17:24Oui, je fais de la couture
17:26depuis deux ans à peu près.
17:28En fait, j'ai appris parce qu'on m'a offert
17:30une machine à coudre et donc
17:32j'avais cette envie de coudre.
17:34Et j'ai appris toute seule sur Internet.
17:36Je n'avais pas forcément non plus
17:38le budget pour prendre des cours parce que
17:40je trouvais ça vite cher.
17:42Surtout que la couture, ça représente
17:44quand même un budget. Il faut acheter les tissus,
17:46le matériel, etc.
17:48J'ai commencé par des projets plutôt débutants
17:50comme une banane, ce genre de choses.
17:52Ou alors je cousais
17:54des cotons démaquillants.
17:56Et maintenant, j'arrive à faire des projets
17:58un peu plus aboutis
18:00comme des vestes, des pantalons,
18:02ce genre de choses.
18:04Voilà, comme quoi...
18:06Le coton démaquillant,
18:08il vaut mieux le laver régulièrement.
18:10Et c'est un connaisseur qui en parle.
18:12Nous sommes toujours avec
18:14Marc Sabardaï, le cofondateur
18:16de 3D Text. Marc a des besoins.
18:18Il nous le disait tout à l'heure avant la pause.
18:20Il a des beaux clients.
18:22Ça fonctionne bien.
18:24Il a trouvé sa technique, sauf qu'il y a trois mois
18:26de l'année où il ne se passe plus rien.
18:28Donc, il a décidé de fonder sa propre marque
18:30de vêtements qui s'appelle Sesambres
18:32selon cette même technique
18:34avec votre technologie.
18:36C'est le moment d'écouter les précieux
18:38conseils de Philippe, parce que là,
18:40vous êtes en train de demander des conseils pour apprendre
18:42un nouveau métier.
18:48Philippe Chose, que
18:50pouvez-vous lui conseiller à Marc ?
18:52Avant de
18:54conseiller Marc, je voudrais qu'il soit sûr
18:56de ses forces, si je peux me permettre,
18:58deux minutes.
19:00J'ai surtout bien évalué
19:02la force des hommes, déjà au nombre de trois
19:04à la tête de l'équipe.
19:06J'imagine que Charlotte, elle parlait tout à l'heure
19:08de sa styliste. C'est important d'être
19:10un certain nombre pour pouvoir
19:12partager déjà.
19:14C'est fondamental.
19:16Vous y êtes parvenus, et ça c'est bien, avec une solide
19:18expertise tous les trois
19:20dans chacun de vos domaines.
19:22Donc, être bien entouré.
19:24C'est ce que je retiens aussi de ce que racontait Charlotte.
19:26C'est-à-dire qu'elle a su aller
19:28chercher
19:30la bonne équipe.
19:32Je l'ai constitué petit à petit, mais c'est important
19:34d'avoir les bonnes personnes
19:36dans leur sujet.
19:38Là-dessus, un outil industriel, on en a parlé, j'y reviendrai pas,
19:40donc ça c'est super. De l'ambition,
19:42et je crois que vous avez eu des grosses démarches
19:44puisque vous avez été lauréat
19:46de l'appel à projet, première usine,
19:48etc.
19:50France 2030, surtout.
19:52Donc, ça c'est
19:54assez unique.
19:56La solidité aussi capitalistique est importante
19:58pour votre futur, et je vais y venir,
20:00parce que j'ai vu, alors je ne sais pas si c'est toujours le cas,
20:02mais 25% du capital était le groupe
20:04Beaumanoir. C'est toujours le cas.
20:06Toujours le cas, donc ça c'est une belle assise aussi.
20:08On n'est pas du tout dans la start-up, là.
20:10On est complètement dans la boîte bien installée.
20:12Voilà, on est vraiment installé
20:14avec une belle structure, etc.
20:16Et on en arrive au lancement d'une marque propre.
20:18C'est là qu'est tout à fait autre chose. C'est Zambres, donc là
20:20on sent l'ancrage breton.
20:22Je vais y revenir tout à l'heure.
20:24Mais ça c'est un nouveau métier, donc c'est marrant que vous parliez
20:26de ça, parce que j'avais noté, déjà, un nouveau métier,
20:28c'est différent.
20:30Charlotte, elle a fait L'Oréal, elle a fait des grands
20:32groupes. Vous aussi, vous avez connu aussi des
20:34grands groupes, et c'est vrai qu'un
20:36nouveau métier, ça s'apprend.
20:38Ça s'apprend aussi en tant qu'entrepreneur,
20:40parce que c'est jamais très évident.
20:42Et alors maintenant,
20:44mes conseils. Alors, le conseil pour
20:46moi, c'est quand j'ai regardé un petit peu ce que vous faisiez
20:48avec Cézanne,
20:50en termes de sonorité, ça fait beaucoup
20:52Cézanne aussi.
20:54Cézanne, ses ombres. Il faudra faire attention
20:56à ça, qu'il n'y ait pas de mélange entre les deux.
20:58Je pense
21:00tout de suite qu'il faut positionner la marque immédiatement
21:02afin de l'ancrer
21:04dans son univers.
21:06Et comme l'a fait
21:08Charlotte, mais elle s'était déjà préparée
21:10d'avance, mais elle continue de travailler
21:12là-dedans, c'est vraiment être différent.
21:14Et quand je l'ai trouvé...
21:16Lancer une marque, c'est se différencier.
21:18Sinon, on est noyé.
21:20Vous avez déjà une gamme très large,
21:22un peu stéréotypée en termes de couleurs,
21:24peut-être aller plus loin en termes de
21:26couleurs, mais ça après, là je suis
21:28vraiment dans le détail, mais vous avez certainement
21:30des idées là-dessus. Élargir le
21:32champ local, alors on sait
21:34que vous êtes breton. Là,
21:36on sent que l'entreprise est bretonne et tout,
21:38mais quand on veut vendre en France,
21:40il faut ouvrir un tout petit peu ces...
21:42J'ai rien contre les bretons, bien évidemment pas,
21:44mais je pense qu'il faut ouvrir
21:46un tout petit peu le côté régionaliste
21:48pour aller vers du national, et pour pouvoir
21:50aller plus loin. Et les marques
21:52dont vous avez cité tout à l'heure le nom, notamment
21:54Saint-James, ils sont allés plus larges,
21:56ils sont allés plus grands, à la fois dans la gamme...
21:58On embrasse Luc Le Sénécal, un autre coach,
22:00un confrère.
22:02Pas mal, non ?
22:04Et puis, ensuite,
22:06je sais pas si Charlotte le fait
22:08pour Molly, mais je pense que ce serait important de prendre
22:10un ambassadeur.
22:12Trouver un ambassadeur qui porte vos vêtements, c'est toujours
22:14bien. Vous avez la chance d'être
22:16au Sape d'Olonne, il va y avoir
22:18le Vendée Globe Challenge qui va partir prochainement.
22:20Je pense que c'est des choses,
22:22des figures, quoi.
22:24Il faut incarner aussi
22:26son ancienne entreprise, L'Oréal,
22:28incarne aussi avec Je le Vaux Bien,
22:30toutes ces femmes
22:32multiculturelles. Je pense que
22:34dans ce domaine-là, il faudrait aussi donner
22:36un...
22:38un angle d'attaque.
22:40Il a pris les notes, Marc Sabardeil,
22:42le cofondateur de 3D Text.
22:44Charlotte de Fayet,
22:46Molly, c'est qui ? Ça veut dire quoi ?
22:48Alors, je me suis posé la question. Je suis tombée
22:50sur une vieille carte d'un client,
22:52je crois, des années 30, où il y avait
22:54écrit Mollig avec un G.
22:56Et apparemment, en allemand,
22:58ça veut dire d'où aggravent les chauds.
23:00Peut-être que ça pourrait venir de là.
23:02C'est tellement facile à retenir, ça aussi. Je rebombais
23:04par rapport à ses ombres,
23:06où c'est très ancré, mais
23:08Molly, voilà, on le retient.
23:10C'est universel.
23:12Vous pouvez mettre un I ?
23:14Si c'est pas Molly, on va l'excuser.
23:16Mais oui,
23:18c'est une infastique.
23:20C'est un métier,
23:22vous, c'est relancer une marque,
23:24mais c'est comme si vous la lanciez,
23:26parce que pour les femmes, ça n'existait pas.
23:28Donc vous avez lancé la ligne femme.
23:30Comment vous vous voyez dans 10 ans, Charlotte de Fayet ?
23:32Alors,
23:34j'aimerais continuer à ouvrir des boutiques,
23:36parce que j'aime l'expérience d'achat.
23:38Là, il y en a 3 pour l'instant.
23:40Je considère le Bon Marché où on est aussi
23:42comme une boutique, c'est nos vendeuses.
23:44À Paris,
23:46nos clientes sont multiboutiques.
23:48Donc, je voudrais continuer
23:50à ouvrir des boutiques,
23:52parce que j'aime la vente,
23:54la rencontre avec le produit, l'expérience d'achat
23:56en retail.
23:58Plutôt, je pense,
24:00grandes villes dans le monde,
24:02plutôt que
24:04partout en France.
24:06Choisis, stratégie des petits pas.
24:08Et puis, quand même,
24:10accélérer online.
24:12Je voudrais accélérer sur les 3 axes, clairement.
24:14Sur le retail, le wholesale,
24:16parce que là où on vend en wholesale,
24:18chez des revendeurs, on vend aussi en ligne.
24:20L'Américaine à Boston
24:22qui a découvert la boutique et la marque
24:24dans une boutique multimarque,
24:26elle achète aussi en ligne.
24:28C'est une très belle manière
24:30de développer la notoriété de la marque.
24:32Mon rêve absolu, pour tout vous dire,
24:34ça serait d'avoir un atelier R&D
24:36internalisé.
24:38Toute cette recherche de points de maille,
24:40ça prend du temps.
24:42C'est des choses qu'on a envie de créer presque en interne.
24:44C'est quelque chose
24:46qui est fait main dans la main
24:48avec les ateliers avec lesquels on travaille.
24:50Je trouve que ça pourrait être intéressant
24:52de l'internaliser, de le mettre en avant.
24:54Finalement, les gens adorent
24:56voir les coulisses.
24:58Ça fait partie de l'histoire de la boîte.
25:00C'est vraiment un travail
25:02de co-développement avec l'atelier.
25:04C'est vraiment beaucoup d'allers-retours,
25:06plein d'échecs, plein de succès.
25:08L'internaliser, ce serait mon rêve.
25:10Donc, ça voudrait dire relocaliser
25:12à 100% aussi en France.
25:14En fait, ça serait juste avoir deux ou trois machines
25:16sur lesquelles on peut faire des échantillons de maille,
25:18voire même un prototype en labo.
25:20Un labo hyper créatif.
25:22Il y a un labo extraordinaire
25:24avec des machines à tricoter main,
25:26essentiellement, et machines.
25:28J'aimerais même prendre des étudiants
25:30qui développent des nouvelles techniques de maille.
25:32Donc, donner un sens aussi à tout ça
25:34pour développer ce savoir-faire,
25:36l'internaliser,
25:38le faire savoir.
25:40C'est essentiel.
25:42Nous, on fait presque la démarche inverse.
25:44Oui, c'est ça.
25:46Nous sommes des fabricants et nous voulons
25:48devenir une marque fabriquante.
25:50Vous êtes une marque et vous voulez devenir
25:52une marque fabriquante.
25:54On fait aussi du tourisme industriel.
25:56Il y a des gens qui viennent visiter notre atelier.
25:58Et dans ces cas-là, ça crée du lien,
26:00ça crée de l'histoire. C'est très important.
26:02Très rapidement,
26:04parce qu'on va passer un coup de fil. Il y a Caroline Forest
26:06qui est déjà en ligne.
26:08Pour 3DTEX, je pense vraiment que
26:10c'est vraiment intéressant
26:12cette démarche d'aller
26:14vers le site internet.
26:16C'est ce qu'on recherche.
26:18Beaucoup plus que la boutique.
26:20Vous nous donnerez des nouvelles, Marc Sabardeil.

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