Chaque jour, découvrez la pépite du jour dans la France Bouge avec Elisabeth Assayag.
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00:00 La France bouge, que sont-ils devenus ?
00:05 Cette start-up c'est Chronix. Bonsoir Pierre-Col.
00:09 - Bonsoir.
00:10 - Vous avez 30 ans, c'est ça ? - Oui.
00:12 - Vous, vous avez grandi dans une famille de musiciens.
00:14 - Oui, c'est ça.
00:15 - Vous-même, vous êtes violoniste, mais aussi technicien de spectacle.
00:18 L'idée d'entreprendre s'est faite en trois temps.
00:20 D'abord, pendant votre plus tendre enfance.
00:22 La première envie de monter votre entreprise, c'était pendant l'enfance,
00:29 vous faisiez de la sonorisation, parce que vos parents, je crois,
00:33 jouaient de la musique folk pour faire danser les gens dans les balles.
00:35 - Oui, c'est ça. Jusqu'à ce que j'ai fait assez d'études en musique
00:40 pour pouvoir jouer avec eux, je sonorisais le groupe.
00:43 - Vous sonorisiez le groupe. L'autre élément, c'est quand vous étiez étudiant,
00:46 vous étiez à l'université Lille 3, vous avez fait un master
00:49 sur le rapport entre les instruments classiques et contemporains,
00:53 sur lesquels on vient ajouter de l'électronique.
00:55 Là aussi, vous poursuivez cette ligne des spectacles, de l'univers musical.
01:02 - Oui, j'étais plus dans le domaine de la psychologie,
01:05 mais l'idée c'était de comprendre comment on vient
01:08 ajoindre de la technologie à des instruments anciens.
01:11 Ça faisait écho pour moi à ce que je vivais en spectacle,
01:14 puisque j'ai toujours été passionné de spectacles vivants.
01:16 C'était le rapport intéressant qui a fait qu'un jour,
01:20 je me suis dit qu'il faudrait que je crée quelque chose pour ça.
01:23 - Et l'autre élément, c'est le Puy du Fou,
01:26 parce que vous êtes un fan depuis gamin du Puy du Fou.
01:29 - Oui, depuis que j'y suis allé la première fois.
01:31 - Donc, vous avez, pendant un mois, avant de créer votre entreprise,
01:35 vous êtes allé au Puy du Fou, vous êtes allé en immersion,
01:39 vous avez travaillé pour Nicolas De Villiers, pour le Puy du Fou.
01:42 C'était une belle expérience ?
01:44 - Oui, c'était une expérience intéressante.
01:45 C'était aussi la première fois que je travaillais pour une entreprise,
01:48 donc c'était une première expérience, c'était la bonne, je dirais, pour mon profil.
01:52 Et puis ça m'a donné encore plus envie de continuer,
01:55 de voir un peu ce que je pouvais faire pour améliorer ce que je voyais améliorer.
01:59 - Et donc, en 2017, vous avez créé Chronix.
02:02 Chronix, c'est quoi ?
02:03 Vous aussi, vous allez pitcher, est-ce que vous êtes prêt, Pierre ?
02:05 - Ouais. - Allez, on vous écoute, c'est à vous.
02:07 - Donc, Chronix, c'est une société d'innovation technologique,
02:10 principalement pour le monde du spectacle, sans s'y limiter.
02:13 Mais c'est surtout, ça sort d'une intuition,
02:15 l'intuition que pour la création d'émotions dans le spectacle vivant,
02:19 il faut faire disparaître la technique.
02:21 Et parce que, justement, on met l'accent sur l'humain,
02:23 et l'idée, c'est de venir justement toucher le cœur du spectateur.
02:26 Et pour faire ça, il ne faut pas, justement,
02:28 ébrécher le lien qu'on a avec le spectateur à cause de la technique.
02:32 Donc, nous, notre idée, c'est de venir rendre la technique
02:35 assujettie à ce qui se passe sur scène,
02:37 c'est-à-dire que les acteurs sont libres de leur mouvement,
02:39 et c'est la technique qui suit.
02:40 On vient synchroniser l'audio, la vidéo, la pyrotechnie, etc.
02:43 Donc, on a créé tout un tas d'accessoires et de technologies différentes pour faire ça.
02:47 C'est ce qu'on a mené, notamment, au Puy du Fou sur des greffes connectées,
02:50 qui permettait de retransmettre les sons en temps réel,
02:52 pour en augmenter l'immersivité.
02:54 Et l'idée, c'est ça.
02:55 C'est vraiment que le spectateur baigne dans l'écosystème,
02:58 soit en immersion,
02:59 et ne se rende pas compte qu'il y a des prothèses techniques à droite, à gauche,
03:02 que ça lui paraisse naturel.
03:03 Comme quand on est dans un film avec un casque sur les oreilles,
03:05 on ne se rend compte de rien, on vit l'histoire,
03:07 et quand c'est terminé, on se dit "ben voilà, j'étais dans l'histoire".
03:10 - Merci pour votre pitch, Pierre Coll,
03:11 vous êtes le fondateur et le président de Chronix.
03:13 Donc, grâce à vous, vous, vous permettez notre immersion totale
03:16 dans l'univers du spectacle.
03:19 - Oui, c'est ça.
03:20 Nicolas Devilliers, vous êtes le président du Puy du Fou,
03:23 donc vous connaissez Chronix,
03:24 vous avez travaillé un peu avec eux ?
03:26 - En fait, moi je me souviens de Pierre,
03:28 parce que Pierre a fait ses premières expérimentations,
03:30 je crois, au Puy du Fou,
03:32 moi j'aime beaucoup, eh bien, voir...
03:34 - Vous donnez votre chance à des start-up.
03:35 - Exactement, voir des jeunes qui entreprennent
03:37 et qui ont des idées nouvelles.
03:39 Là encore, ça permet de faire progresser nos spectacles,
03:42 et finalement de les mettre à l'avant-garde
03:44 de ce qui peut se voir de plus extraordinaire dans le monde.
03:47 Et l'objectif pour le Puy du Fou, c'est d'être, eh bien,
03:50 capable de présenter des spectacles qui sont uniques au monde.
03:52 Donc, je trouve que l'idée de Chronix,
03:54 c'est une idée absolument géniale,
03:56 parce que c'est une idée que j'ai vue en expérimentation,
03:58 et qui en effet fonctionne très bien,
04:00 et crée cette réalité du live, en fait,
04:03 qu'on a en concert, mais qu'en spectacle,
04:06 souvent, on a du mal à rendre.
04:08 Donc, c'est très intelligent,
04:10 et Pierre a dit une chose qui me paraît aussi très pertinente,
04:12 c'est de faire en sorte que la technologie ne se voit pas
04:14 et qu'elle soit au service de la mise en scène.
04:16 - Et qu'elle soit au service...
04:17 Ça me fait penser un peu à l'intelligence artificielle, Fabrice Marcela,
04:19 que cette intelligence artificielle soit au service de l'humain,
04:22 et pas l'inverse.
04:23 C'est souvent ça qu'on dit dans la France Bourse.
04:25 - Oui, et puis de façon générale,
04:26 toutes ces technos un peu,
04:27 qui peuvent faire peur, ne pas les voir,
04:29 effectivement, ça nous permet de mieux accepter leurs usages,
04:31 donc IA et autres.
04:33 Moi, j'avais une question,
04:35 c'est de savoir si le Puy du Fou était une référence,
04:37 désormais, pour vous,
04:38 qui vous permet d'exporter, ou en tout cas,
04:40 de développer votre business avec d'autres types de clients.
04:42 - D'avoir travaillé avec le Puy du Fou,
04:44 ça me permet, effectivement, d'être plus crédible,
04:46 mais ça reste, surtout pour moi,
04:48 une guideline, en fait,
04:50 de me dire, voilà, parce qu'on me propose de plus en plus
04:52 de projets hyper techno,
04:53 et ça me permet de me dire,
04:54 si j'étais au Puy du Fou, dans le spectacle vivant,
04:56 est-ce que vraiment j'irais jusqu'à ce point-là ?
04:58 - Donc c'est votre repère, le Puy du Fou.
05:00 - Ah oui ! - C'est beau !
05:01 - Non, mais c'est ma référence,
05:03 en termes d'immersion, en termes d'expérience spectateur.
05:06 Je me projette dans le Puy du Fou,
05:07 et je me dis, là, non, on va trop loin,
05:09 on va sortir, ça va devenir techno.
05:11 - C'est-à-dire que vous, avec votre technologie Pierre-Col,
05:15 c'est que, quel que soit l'endroit où le spectateur regarde,
05:18 il y a des bruitages, il y a des choses qui se passent,
05:21 mais ça rend naturel.
05:23 On a l'impression d'être dans la scène, finalement.
05:26 - Oui, c'est ça.
05:27 - Vous avez participé, vous avez monté,
05:31 vous avez travaillé sur le spectacle de Gladiator,
05:33 c'est ça, au Puy du Fou ?
05:34 - Oui, c'est ça, oui.
05:35 - Ça, c'était il y a combien de temps ?
05:36 - C'était sur le scène du Triomphe, c'était en 2017.
05:39 - C'est quoi vos besoins aujourd'hui, Pierre-Col ?
05:42 Vous êtes combien chez Chronix ?
05:44 - Aujourd'hui, on est toujours deux.
05:46 Je dirais que le Covid a mis un sacré frein,
05:48 donc on est en train de se restructurer,
05:50 on a dû prendre des projets qui n'étaient pas
05:52 dans le spectacle vivant entre-temps,
05:54 pour continuer à survivre.
05:55 Et aujourd'hui, on est amené à concevoir des machines,
05:58 carrément, notamment des machines qui pilotent des jets d'eau,
06:01 des machines qui pilotent des flammes,
06:02 pour être au cœur de la machine,
06:04 parce qu'en fait, ça ne suffit plus
06:05 de la piloter de l'extérieur par les moyens standards.
06:07 Il y a des moyens, on est obligé carrément
06:09 de mettre les mains dans le cambri.
06:10 Et je dirais qu'on a pas mal évolué grâce à ça,
06:12 mais ça suit son cours,
06:13 et effectivement, j'ai besoin aussi d'avoir plus de chances,
06:15 comme avec le Puy du Fou,
06:17 de tester de nouvelles choses dans des territoires
06:19 où on est déjà sur un terrain d'expérimentation
06:22 grandeur nature,
06:23 et où on peut tester des choses, justement,
06:24 incroyables et spectaculaires.
06:25 - Pierre, il faut qu'on se revoie vite, alors.