Avec François de Rugy, ancien ministre de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires de France & Frédéric Mourier, co-fondateur et dirigeant de "Avatar Mobilité"
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NewsTranscription
00:00Sud Radio, La Planète Demain, Christophe Debien.
00:05Bonjour, bienvenue dans La Planète Demain, l'émission dédiée à l'écologie positive.
00:12Avec mon regard optimiste et proactif, je vais vous plonger chaque semaine dans la mutation
00:18écotechnologique qui touche tous les aspects de nos vies et je vous montrerai comment les
00:22nouvelles technologies et l'innovation peuvent changer le monde.
00:26Sud Radio, La Planète Demain, Christophe Debien.
00:30Alors en deuxième partie de cette émission, nous recevons François de Rugy, ancien ministre
00:34de la Transition écologique et solidaire, qui nous apportera sa vision de l'écologie
00:39positive.
00:40Mais tout de suite, j'ai le plaisir de recevoir Frédéric Mourier, président fondateur d'Avatar
00:45Mobilité.
00:46Bonjour Frédéric.
00:47Alors Avatar Mobilité est né à La Rochelle en 2021 d'un impératif de concilier les
00:54mobilités contraintes et les limites environnementales.
00:58Vous concevez, fabriquez, distribuez et faites la maintenance de véhicules légers, adaptés
01:03à tous les déplacements du quotidien.
01:05Frédéric, comment vous est venue cette idée de créer Avatar Mobilité ?
01:11Bonjour Christophe, bonjour à vos auditrices et à vos auditeurs.
01:15Merci de votre invitation.
01:17Effectivement, Avatar Mobilité s'est fixé cette mission de permettre à tous de se déplacer
01:22plus simplement en réduisant sensiblement l'impact de nos mobilités.
01:26Comment s'est venue, en fait, assez simplement, une structure rochelaise, une association
01:31à l'époque, à consulter, enquêter auprès des entreprises avec leur flotte de véhicules,
01:37leurs besoins de verdissement des flottes, auprès des collectivités avec les mêmes
01:40contraintes, les mêmes souhaits en fait, et des particuliers qui souhaitent des véhicules
01:46à la fois plus abordables, évidemment, et moins impactants.
01:49Donc on s'est fixé ces objectifs-là en partant de rien finalement, et en concevant
01:56le véhicule qui répondrait à ces exigences.
01:58Vous vous êtes donc donné pour mission de permettre à tous de se déplacer simplement
02:04avec l'empreinte environnementale la plus réduite possible, c'est cela ?
02:07C'est exactement ça, et ça ne s'arrête pas évidemment à la technique ou l'innovation
02:12du véhicule, même si c'est essentiel dans ce projet, mais c'est un projet qui va au-delà
02:16en prenant en compte aussi des aspects économiques et sociétaux, en créant, en assemblant localement
02:21les véhicules pour les produire partout localement, donc il y a un aspect, ça va bien au-delà
02:28des gains économiques et techniques du véhicule.
02:33Votre objectif, donc vous parliez de sociétal, votre objectif est aussi de rendre les déplacements
02:39durables et respectueux de l'environnement ?
02:42Durables et respectueux de l'environnement, en fait on pourrait résumer, on a trois problèmes.
02:46Il y a un problème environnemental, où on a une débauche d'énergie, de consommation
02:51de matière, d'importation, alors qu'on peut faire beaucoup mieux techniquement, scientifiquement
02:56on sait le faire, industriellement on sait le faire, donc il y a plein de raisons de
02:59le faire.
03:00On a un deuxième problème, on l'a évoqué, qui est social, avec je crois plus de 13 millions
03:04de personnes qui sont en précarité de mobilité, donc quelles solutions on leur propose demain.
03:10Et puis un problème réglementaire, avec des réglementations qui se renforcent dans
03:15le bon sens, on va dire, pour rendre un peu plus sobres nos mobilités, mais il faut aussi
03:22des solutions en face.
03:23Il ne faut pas juste des contraintes réglementaires, il faut aussi proposer une offre de véhicules
03:27qui correspondent à ces obligations.
03:29Et dans cette offre de véhicules qui correspond à ces obligations, quelle technologie utilisez-vous
03:35pour réussir votre pari ?
03:36Pour le faire simplement, on allège le véhicule très sensiblement, c'est un véhicule qui
03:43va peser moins de 400 kilos, il est très aérodynamique, donc il a une bonne efficience
03:51aérodynamique, il a des traînées réduites au sol, une gestion de l'énergie, tout ça
03:55mis bout à bout fait qu'on réduit déjà sa consommation.
03:58Mais ce n'est pas suffisant, il faut aller beaucoup plus loin, et c'est ce qu'on a fait,
04:01c'est de considérer l'objet aussi en amont dans son cycle de vie, avant l'usage, parce
04:06que finalement c'est là que ça impacte le plus, et se dire, quels matériaux, quels
04:10procédés, quelles provenances, comment on fait pour réduire très sensiblement cette
04:14phase amont de l'utilisation, et comment on fait pour protéger et prolonger la vie
04:20du véhicule avec une maintenance aisée, et en fin de vie éventuellement des pièces,
04:25pouvoir facilement les réparer, les recycler, etc.
04:28Vous pouvez nous donner un exemple de pièces qui rentrent dans ce que vous dites, c'est-à-dire
04:34l'impact sur l'ensemble du cycle de vie de vos véhicules ?
04:38Alors ils sont nombreux, c'est à peu près chaque composant du véhicule, mais on pourrait
04:41citer les batteries par exemple, on va essayer autant que faire se peut de prendre des cellules
04:46en seconde vie, pour en faire nos batteries, et peut-être derrière à nouveau d'autres
04:51batteries.
04:52Mais c'est aussi l'acier du châssis, qui est déjà recyclé quand on le prend et qui
04:55sera recyclé après, et qu'on peut facilement réparer, ce sont les pièces thermoplastiques
05:02du véhicule qui sont justement réversibles, contrairement à des composites, un peu comme
05:07du verre ou de l'acier, on peut les refondre et refaire autant de pièces et de véhicules
05:10derrière.
05:11Donc c'est vraiment dans cette logique aussi de circularité.
05:13Ce véhicule, est-ce qu'il est abordable ? Parce que vous dites qu'il est pour tout le monde,
05:21pour monsieur et madame tout le monde, est-ce qu'il est abordable ?
05:25C'est sa vocation.
05:26Où est-ce qu'il sera abordable ?
05:27C'est ça, c'est vraiment sa vocation.
05:28Il est évidemment peu en phase de développement, les prototypes, les itérations de prototypes
05:33ont un coût.
05:34L'objectif de l'industrialisation, c'est de réduire très sensiblement ses prix de
05:38revient pour avoir des prix de vente abordables.
05:41Pour l'illustrer, en première série, on sera sur des véhicules à 15 000 euros hors
05:45taxe, ce qui est déjà abordable pour des véhicules électriques, et en plus grande
05:49série, on vise d'être à 12 000 euros TTC, pour que tout un chacun puisse se l'offrir.
05:54Et rentrer aussi dans une logique du leasing social, qui finalement n'a pas trouvé forcément
06:00les véhicules correspondants pour que ce soit viable économiquement pour l'État.
06:04Donc c'est aussi aller dans ce sens-là.
06:06Le nom de votre véhicule ?
06:07Alors, on l'a baptisé ULIV, ou ULIVE, selon la prononciation, c'est en gros un acronyme
06:13Ultra Light, Ultra Low Impact Vehicle for Every Day.
06:20Et vous disiez que ce véhicule était très léger, vous avez évoqué le poids de 400 kg, c'est bien ça ?
06:26C'est ça, l'ensemble du véhicule, avec ses batteries, fait moins de 400 kg, il fera
06:30encore moins d'ailleurs en série, donc c'est même en deçà de la limite de la catégorie.
06:35On est dans des quadricycles L7, donc c'est l'entre-deux entre la voiture sans permis
06:40et la voiture, un créneau qui est finalement assez peu exploré, et cette légèreté au-delà
06:47des exigences permet d'atteindre cette efficience.
06:50Pour autant, on ne néglige pas la sécurité.
06:52Oui, c'est vraiment peu en fait comme poids, parce que quand on sait qu'une Zoé, par
06:56exemple, je ne vais pas citer la marque, mais qu'une Zoé fait grosso modo 1500 kg, vous
07:01êtes à trois fois moins, voire un peu plus de trois fois moins en poids, c'est quand
07:05même incroyable.
07:06Justement, qu'est-ce qui vous différencie de ces véhicules style Zoé ?
07:11Alors, la Zoé, comme toutes ses consoeurs, sont absolument formidables pour l'usage
07:16et pour lequel elles sont destinées.
07:17Elles sont moins pertinentes pour les courts trajets du quotidien et nous, on a dimensionné
07:22le véhicule pour cet usage-là, c'est-à-dire 94% des déplacements font moins de 40 km.
07:29On dimensionne un véhicule avec une autonomie de 150 km qui finalement est amplement suffisant
07:33pour nos déplacements quotidiens.
07:35Donc, en remplacement, si on veut, de nos voitures ou en second véhicule déménage
07:40ou dans les flots d'entreprise en étant intégrés, ça permet de diviser par cinq
07:45notre impact environnemental et par trois le coût global de possession, ce qui est
07:51juste énorme.
07:52Ce gain économique, pour des particuliers, c'est quelque part du salaire en plus, parce
07:58qu'on ne dépense pas dans la mobilité, pour des entreprises, du bénéfice en plus, c'est
08:02énorme.
08:03Oui, en effet.
08:04Alors, justement, on parlait de l'économie, mais on parlait aussi du poids juste avant,
08:09du poids du véhicule et moi, ça m'amène une question qui concerne la sécurité parce
08:15que quand on sait qu'un véhicule fait 400 kg, on comprend que c'est peu, qu'il est
08:19ultra léger.
08:20Est-ce qu'il y a une sécurité incroyable sur ce véhicule ou alors ça a été fait
08:28de façon à ce que ce soit aussi léger que le véhicule ?
08:31Non, la sécurité est bien là, elle est sur des exigences automobiles.
08:35En fait, le choix des matériaux et de la conception du châssis sont là pour absorber
08:41les chocs et donc réduire le choc.
08:44Mais la faible inertie du véhicule qui peut faire peur, cette légèreté qui peut faire
08:48peur, en fait, elle est aussi bien moins impactante.
08:52On pense la sécurité des occupants, mais il y a aussi la sécurité des tiers, des
08:55piétons, des vélos.
08:56On pourrait illustrer en disant, si on percute un abri bus avec un SUV, on va faucher l'abri
09:02bus et toutes les personnes qui sont dedans.
09:04Nous, notre véhicule très léger, avec sa faible inertie, va juste être arrêté par
09:08l'abri bus.
09:09Donc, pensons un peu plus collectivement la sécurité que juste d'être dans un char
09:13d'assaut individuel.
09:14Où est-ce qu'il est fabriqué, ce véhicule U-Live ?
09:17Alors, il est fabriqué avec une première ligne pilote qui va être à La Rochelle,
09:22qui est en train de se constituer à La Rochelle.
09:24L'idée dans notre modèle économique, c'est de ne pas faire une gigafactory à La Rochelle,
09:27mais c'est de répliquer des sites d'assemblage sur les différents territoires.
09:31C'est aussi une façon de réindustrialiser la France, l'Europe, de créer des emplois.
09:37C'est aussi une façon de batailler contre les Chinois avec ces véhicules électriques
09:42de moins en moins chers, sur lesquels on n'a quand même pas trop de solutions à mettre
09:47en face.
09:48Donc, c'est vraiment une arme contre ça.
09:49Est-ce que toutes les matières premières que vous utilisez sont des matières premières
09:55recyclées, pas recyclées ? Est-ce que vous achetez en Chine ? Est-ce que vous achetez
10:00uniquement en France ? Comment ça se passe au niveau de la fabrication justement sur
10:03ces usines ?
10:04Alors, nos partenaires industriels qui nous font les pièces nous garantissent que les
10:08aciers, les plastiques utilisés sont déjà avec des pourcentages de matières recyclées
10:13importantes.
10:14On travaille d'ailleurs au R&D avec eux pour aller encore plus loin et avec la capacité
10:19aussi de récupérer ces matériaux.
10:21Alors oui, aujourd'hui, il y a encore des composants qui viennent d'un peu plus loin
10:25et petit à petit, on les rapproche et je pense qu'il y a des développements en France
10:29intéressants à faire sur ces quelques composants qui pourraient, pour la filière, pas que
10:34pour nous, être développés en France et en Europe.
10:38Un développement en Europe, ça veut dire combien d'investissements ?
10:41Alors, pour Avatar, on parle de 7 à 8 millions d'investissements pour avoir la fin du développement,
10:50le premier site pilote et un déploiement et la livraison des véhicules dès qu'ils
10:56sont déjà précommandés.
10:57Et après, dans la réplication, un nouveau site de production, c'est à peu près 2
11:02millions.
11:03Quelles sont vos perspectives pour Avatar Mobilité ?
11:07Elles sont juste énormes parce que le véhicule coche un certain nombre de cases par rapport
11:12aux contraintes que l'on connaît.
11:15Et peut-être là, on peut élargir à la filière des véhicules intermédiaires, les
11:21Vélis, on les appelle, véhicules légers intermédiaires qui vont finalement du vélo
11:25à la voiture avec toutes ces déclinaisons en remplacement de la voiture.
11:28Et c'est potentiellement 22 millions de voitures qu'on peut remplacer sur ces 13 écours.
11:34C'est des millions également de tonnes de matériaux non utilisés, c'est des millions
11:41de tonnes de CO2 non émis.
11:43C'est également une évaluation de chiffre d'affaires d'à peu près 1,3 million d'euros
11:50par an.
11:51Ça veut dire que vous avez levé beaucoup d'argent pour réaliser ces véhicules ?
11:55C'est un travail constant.
11:57On en a déjà levé un peu, on continue d'en lever, on en a besoin de beaucoup plus.
12:01Effectivement, ce sont des étapes au fil du développement de l'entreprise et là,
12:06c'est plutôt bien engagé pour la suite avec aussi des beaux clients et des belles expérimentations.
12:12Merci Frédéric Mourier, président fondateur d'Avatar Mobilité et de la voiture électrique
12:16ULive.
12:17Longue vie à ce véhicule, léger, 400 kilos, pas très cher et vraiment incroyable.
12:24On se retrouve dans quelques instants.
12:32Pour l'heure, il est temps de retrouver Thibaut, le French Trotter, qui se balade à travers
12:38la France et qui tend son micro à ceux qui proposent des solutions pour un futur durable.
12:43Thibaut, juste avant les vacances, vous étiez, je crois, au dernier salon Vivatech où il
12:48a été question d'écomobilité.
12:51Oui Christophe, l'édition 2024 sous le signe d'une mobilité de plus en plus verte grâce
12:56aux dernières avancées technologiques.
12:58On rappelle que Vivatech, c'est le grand salon européen dédié aux startups et à
13:02la tech, comme on dit.
13:03Cet événement se tient chaque année à la Porte de Versailles à Paris.
13:06J'ai pu y découvrir des innovations un peu tape-à-l'œil, comme le Cybertruck de Tesla,
13:10un pick-up électrique qui semble tout droit sorti du film Blade Runner.
13:14J'ai vu aussi Velopter, un taxi volant, lui aussi électrique, à mi-chemin entre l'hélicoptère
13:19et la secoupe volante.
13:20Il devait effectuer ses premiers vols pendant les JO, avant de renoncer.
13:24Mais j'ai préféré m'intéresser à deux startups, deux pépites qui vont vraiment
13:28faire avancer les choses.
13:29La première, c'est Hubur, une agence spécialisée dans la mobilité écologique, qui mise sur
13:35un vélo à hydrogène et on écoute Philippe Cussonnier, son directeur général.
13:40C'est un vélo qui fait partie de la nouvelle technologie, c'est l'innovation dans l'innovation
13:45pour l'hydrogène, puisque nous ne sommes plus dans un des réservoirs chargés à l'hydrogène
13:50à 300 bars.
13:51Donc on élimine tous les risques, on est dans le solid-state, c'est-à-dire qu'en
13:54fait, ce sont les cartouches où il y a du métal à l'intérieur qui est complètement
13:57recyclable.
13:58On intègre l'hydrogène à l'intérieur qui est déployé ensuite, qui alimente la pile
14:01à combustible et qui crée l'électricité pour le moteur électrique.
14:05Quelle autonomie de ce vélo ?
14:0650 km et surtout, on élimine la batterie, parce que la batterie, c'est un vrai problème,
14:10les produits toxiques, les minerais qui font le tour du monde.
14:13Nous, on élimine tout ça de façon à être vraiment le plus écologique possible.
14:16Encore plus durable que les vélos électriques ?
14:18Carrément, c'est le but.
14:19C'est tout récent, mais on essaie effectivement de développer cette technologie sur tous
14:23les territoires et le mettre à disposition dans les implantations qui seront gérées
14:27par des exploitants franchisés.
14:28Une autre start-up a attiré mon attention, on a fait beaucoup d'efforts pour rendre
14:32les nouveaux véhicules électriques de plus en plus neutres en carbone.
14:35Et dans une démarche très originale, j'ai rencontré l'entreprise Agnos, qui s'est
14:39intéressée, elle, aux bornes de recharge.
14:41Paul, l'un des fondateurs, nous parle de la borne révolutionnaire qu'il a conçue.
14:45Cette borne de recharge, on l'a entièrement conçue en France et on a voulu ancrer sa
14:50production sur un territoire très restreint, de sorte à produire de manière raisonnée.
14:56Et donc, on a aujourd'hui 95% de la transformation de la borne qui est faite dans un rayon de
15:0130 kilomètres.
15:02En soi, on maîtrise entièrement le bilan matière et le bilan carbone de la production
15:06de notre borne.
15:07Au-delà de ça, elle est entièrement éco-conçue et puis elle est surtout différenciante par
15:13un brevet qui la qualifie de manière différente sur l'évolutivité.
15:18C'est-à-dire que cette borne, elle est capable d'évoluer aussi bien sur le nombre de points
15:21de charge, sur le type de puissance et sur l'expérience globale finalement, très simplement
15:28en moins de cinq minutes.
15:29Et donc, on va éviter de surproduire sur chaque upgrade nécessaire sur le marché
15:34et on va être en capacité de revaloriser, de refurbisher 100% des bornes qu'on récupère.
15:39Entièrement développée en Occitanie, je crois ?
15:40Oui, c'est ça.
15:42C'est une très très grosse emprise en Occitanie avec le siège qui est en région de Toulousaine
15:46et la production en effet qui est à Castres.
15:48Une partie de la R&D est également dans le sud-est de la France mais il y a un vrai
15:51ancrage territorial autour de l'Occitanie aujourd'hui et on en est très fier d'ailleurs.
15:55Comment est née l'idée ?
15:56Par conviction écologique, l'idée c'était de participer à la décarbonation des mobilités
16:02et de décarboner l'outil même qui va recharger le véhicule.
16:05Donc, on a poussé un petit peu la réflexion et notre mantra c'est de simplifier l'expérience
16:09de la recharge et la résilience pour nous, elle passe aussi par l'ancrage local et la
16:13proximité entre les acteurs, d'où ce travail de conception et de fabrication locale et
16:20durable.
16:21Bravo de participer à l'éco-mobilité à travers cette borne Agnos, merci beaucoup
16:25Paul.
16:26Merci beaucoup Thibault pour ce reportage, on vous retrouve la semaine prochaine dans
16:30La Planète Demain.
16:31En attendant, nous allons recevoir François Derugy qui nous fait l'honneur d'être présent
16:38dans nos studios, qui est senior advisor à l'ANTRA, évidemment ancien ministre de
16:45la transition écologique et solidaire, mais aussi ancien président de l'Assemblée nationale.
16:49Bonjour François Derugy, vous avez sans doute écouté avec attention notre premier invité
16:54Frédéric Mourier, président fondateur d'Avatar Mobilité, qui a donc installé son siège
16:59à La Rochelle, qui fabrique un véhicule électrique léger YouLive, nommé YouLive,
17:06et qui nous a un petit peu expliqué comment ce véhicule était à la fois fabriqué mais
17:14aussi commercialisé prochainement.
17:16Est-ce que vous avez, vous, une sensibilité autour du véhicule électrique ?
17:23Oui, j'ai une double sensibilité d'abord parce que je pense que c'est une des voies
17:29pour écologiser les transports individuels, la voiture, et par ailleurs, c'est aussi
17:37une sensibilité personnelle parce que je suis moi-même utilisateur de voitures électriques.
17:41D'ailleurs, j'avais commencé au départ, il y a une dizaine d'années, par l'équivalent
17:44d'une voiturette, la Twizy, on ne va pas forcément donner la marque, mais beaucoup
17:49de gens la connaissent, même s'ils ne l'ont pas forcément utilisée, parce que c'était
17:52une voiture qui n'avait même pas de porte, donc très basique dans sa conception, mais
17:56en réalité très pratique pour les petits déplacements et je crois qu'aujourd'hui,
18:01l'automobile se réinvente sous nos yeux.
18:02Bien sûr, il y a les très grands constructeurs automobiles de taille mondiale qui sont capables
18:08de déployer des milliards d'investissements pour concevoir des nouveaux modèles, avec
18:12plus ou moins d'ailleurs de réussite, parce que pour les constructeurs automobiles, c'est
18:16un changement inédit depuis la création de l'automobile en réalité.
18:20Il y a des nouveaux constructeurs qui apparaissent, bien sûr, aux Etats-Unis avec Elon Musk,
18:26mais aussi en Chine, mais aussi, et c'est intéressant de le voir à travers cette expérience
18:30de la Rochelle, sur notre territoire, et il y a d'autres aussi expériences qui peut-être
18:35aboutiront demain à de belles success stories industrielles, en tout cas, il faut le souhaiter.
18:40Est-ce que vous pensez que les nouvelles technologies, celles de l'électrique, du véhicule électrique,
18:48peuvent être un soutien important à la transition écologique ?
18:52Oui, moi je crois que la transition écologique, nous la réussirons par l'innovation.
18:57On entend souvent des discours, sur tous les sujets, l'agriculture, mais aussi l'énergie,
19:05bien d'autres choses, on entend des discours un peu passéistes, qui disent « Ah, mais
19:10il faudrait revenir au mode de culture d'antan, par exemple, où il faudrait se remettre uniquement
19:19à se déplacer en marchant. » Moi, je marche beaucoup, j'aime beaucoup marcher, mais ce
19:24serait une régression si on allait vers l'avenir en regardant le passé et en se disant que
19:30la seule voie pour réussir la transition écologique, en fait, c'est la décroissance.
19:35C'est de ne quasiment plus rien faire, de ne plus bouger, de ne plus prendre l'avion,
19:39de ne plus prendre le train, même de ne plus prendre la voiture, et ainsi de suite.
19:42Moi, je crois au contraire que l'on peut, grâce à l'innovation technologique, mais
19:46à ce moment-là, il faut vraiment faire le pari de l'innovation, il faut s'en donner
19:49les moyens, et bien relever les défis écologiques en créant de nouvelles activités.
19:54Bien sûr, il y a des anciennes activités qui vont disparaître, il ne faut pas se mentir.
19:57Mais on peut faire le pari que grâce à l'innovation, on créera plus d'activités pour réussir
20:04cette transition écologique.
20:05Ça créera de la croissance, de la croissance verte, comme on disait il y a quelques années.
20:08Moi, j'y crois beaucoup dans tous les domaines, et notamment dans le domaine des transports.
20:11Et je suis d'ailleurs, de par mes activités d'aujourd'hui, qui ne sont plus des activités
20:15principalement politiques, mais économiques, je le vois vraiment une richesse d'innovation
20:21qui est absolument fascinante, et je voudrais faire partager ça à nos auditeurs, à nos
20:26auditrices, parce que je sais que beaucoup parmi celles et ceux qui nous écoutent ont
20:30des doutes, même se méfient parfois de l'innovation, se disent « mais est-ce que ça va marcher ?
20:35Mais est-ce que la voiture électrique, c'est bien la voie ? Est-ce qu'on ne se donne pas
20:39tous mal pour rien ? » et ainsi de suite.
20:41Non, quand on s'y met, quand on le fait, franchement moi j'incite ceux qui ont des
20:46doutes par exemple à essayer la voiture électrique, essayez-la pendant une journée juste, vous
20:50verrez, et beaucoup de préjugés à ce moment-là tombent.
20:53Mais j'ai envie de dire, c'est comme l'iPhone, quand il a été créé, moi le premier, je
20:58me méfiais de cet appareil qui n'avait plus de touche, quoi, un téléphone sans touche,
21:02on va écrire des choses, on n'aura même pas des touches pour appuyer sur un clavier,
21:06qu'est-ce que c'est que cette histoire ? Et aujourd'hui, ça a été adopté par des
21:09milliards de personnes dans le monde, et avec bonheur.
21:12Frédéric Mourier, vous avez entendu François de Rugy, j'imagine que vous avez au moins
21:17une question à lui poser, profitez de sa présence dans les studios pour le faire,
21:22je vous donne la parole.
21:23Oui, et d'abord j'ai une très simple illustration pour vos auditeurs pour rebondir sur vos propos
21:28sur l'innovation.
21:29En fait, quand on regarde, la marche est plus consommatrice d'énergie que le vélo, donc
21:34l'innovation vélo a déjà gagné en efficience et finalement en nutriments, en calories dépensées
21:39on en dépense moins au vélo pour un trajet équivalent.
21:42Donc ça ouvre la voie effectivement sur tout ce qu'on peut faire avec les innovations.
21:45Et une question, c'est par rapport notamment à la praticité des véhicules, je rebondis
21:52aussi sur les sujets des bandes de recharge, on a sur notre véhicule des batteries extractibles
21:57qui permettent, comme certains de nos confrères, de repartir tout de suite et d'éviter les
22:02temps morts sur la prise.
22:03Est-ce que cette filière de batteries pourrait être développée en France de façon mutualisée ?
22:08Moi je pense qu'on le voit dans d'autres usages de l'électricité, les appareils
22:15de bricolage aujourd'hui, de jardinage, ils fonctionnent beaucoup avec des batteries interchangeables,
22:20extractibles, il y a aussi des scooters électriques où la batterie peut s'enlever, il y a même
22:25un petit chariot pour la remonter chez soi, les vélos électriques pour beaucoup ont une
22:29batterie qui évidemment s'enlève du cadre et que l'on peut recharger chez soi sans
22:33approcher le vélo d'une prise.
22:35Donc pour la voiture, pourquoi pas, évidemment c'est des batteries plus lourdes et plus
22:39encombrantes mais on peut imaginer des racks de batteries qui s'enlèvent par morceaux
22:43et ainsi de suite et qui se changent.
22:45Ce qu'il faut avoir en tête c'est qu'il n'y a pas une seule solution.
22:48C'est vrai que les gens peuvent avoir tendance parfois à dire quand ils vont promouvoir
22:53une solution, c'est ma solution qui va répondre à tous les besoins.
22:55Non, il y aura une myriade de solutions et c'est aussi le propre de l'innovation que
22:59de proposer des solutions nouvelles adaptées aux différents besoins.
23:03Merci François de Rugy, merci Frédéric Maurier, président d'Avatar Mobilité, nous
23:08allons nous retrouver la semaine prochaine, même heure, même studio et même antenne
23:14bien entendu.
23:15A bientôt !