Mardi 2 juillet 2024, SMART BOSS reçoit Areeba Rehman (Présidente, Fretbay, Citizen Entrepreneurs)
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00:08Bonjour à tous et à toutes et bienvenue dans Smart Boss, le rendez-vous des patrons et des patronnes.
00:13Je suis ravie d'accueillir pour ce nouveau numéro Ariba Rehman.
00:17Bonjour.
00:17Bonjour.
00:18Tu es fondatrice de Fred Bay et d'autres choses, on en parlera tout à l'heure.
00:22Fred Bay spécialise du transport et du déménagement.
00:25Alors on va voir une première séquence qui est David rencontre Goliath.
00:28Là tu vas faire face à une start-up et vous allez parler un peu de vos sujets communs.
00:32Ensuite on a l'interview en coulisses où là on va vraiment revenir sur tout ton parcours de dirigeant et tes multi-casquettes.
00:38Et on terminera avec l'interview chrono qui est là une série de questions réponses très très rapide.
00:43Ok.
00:44Merci encore d'avoir accepté l'invitation sur Smart Boss.
00:47Et on va pouvoir passer tout de suite à la séquence David rencontre Goliath.
00:51Donc la start-up qui te fait face c'est Mipi.
00:53Et donc je suis ravie d'accueillir sa fondatrice et présidente, c'est ça les deux, Yasmine Yamaren.
00:59Bonjour.
01:00Bonjour.
01:00Merci beaucoup d'avoir accepté l'invitation.
01:02Alors Mipi c'est une entreprise, j'ai gros sur le trait, livraison éco-responsable.
01:07Alors est-ce que du coup tu peux nous dire un petit peu ce qu'il y a derrière ce terme éco-responsable ?
01:11Je trouve que le mot responsable suffit parce que derrière le mot responsable il y a un engagement sociétal et environnemental.
01:16Environnemental quand on parle du transport c'est plutôt facile.
01:19On sait qu'on va parler de décarbonation de la flotte.
01:21C'est de réduire les émissions de CO2.
01:23Par contre l'engagement sociétal qu'on va avoir pour moi il est très important.
01:28C'est une mission de qualification d'un métier ouvrier.
01:30Et qu'on ne le valide pas à une tâche très simple d'aller d'un point A à un point B.
01:34C'est une responsabilité qui est pour moi bien plus importante.
01:36Et il est important de changer la vision qu'on a de ce métier là.
01:39Et puis l'engagement de faire en sorte qu'il y ait des emplois.
01:43Il est important de changer la vision qu'on a de ce métier là.
01:46Et puis l'engagement de féminiser un métier.
01:48Moi j'estime que quand un métier n'attire pas les femmes c'est qu'à un moment donné il n'est pas séduisant.
01:53Et s'il n'est pas séduisant c'est qu'il y a des failles derrière.
01:55On essaye de travailler sur ça et aujourd'hui on a 45% de femmes.
01:58C'est que la mission est réussie même si l'objectif c'est de continuer d'attirer les femmes dans ce métier.
02:02On y reviendra effectivement.
02:04Est-ce que tu connaissais ou pas leur MIPI ?
02:06Et non !
02:08On ne peut pas tout savoir malheureusement.
02:10Mon excuse mais je suis ravie de faire ta connaissance aujourd'hui.
02:12J'imagine qu'il y a eu un coup de start-up aussi dans le milieu de tout ce qui est transport, logistique, déménagement aussi.
02:18Tu as dû en voir quand même quelques-unes.
02:20Oui absolument.
02:22Il y en a eu beaucoup.
02:24Alors nous Fred Bay ça fait 16 ans qu'on existe aujourd'hui sur le marché.
02:26Avec un ADN très fort c'était vraiment l'impact positif environnemental.
02:30Puisqu'en fait on a introduit un peu le mot co-transportage.
02:34Qui est la trademarque d'ailleurs de Fred Bay.
02:37L'idée c'était vraiment de se dire en fait il y a 25% des camions qui roulent à vie.
02:41Plus de 50% à moitié rempli.
02:43C'était comment inventer un transport mutualisé.
02:47Une solution de livraison mutualisée.
02:49Et c'est ce qu'on a fait avec le développement technologique de notre solution.
02:53Et justement tout ce qui est décarbonation du transport.
02:58Tu disais responsable.
03:00Est-ce que c'est difficile aujourd'hui quand on est une jeune start-up de se lancer là-dedans.
03:04Et d'essayer d'aller surtout travailler peut-être avec tout le monde.
03:06Parce qu'on ne peut pas non plus le faire seul j'imagine.
03:08Il y a tout un écosystème.
03:10En tout cas le modèle, parce qu'on est dans deux modèles.
03:12On est dans le même secteur mais on a deux modèles qui sont vraiment très différents.
03:15C'est vrai que nous on travaille pour nos clients de manière dédiée.
03:18Avec une flotte dédiée, des livreurs dédiés.
03:20Et décarboner ça passe en partie par décarboner la flotte.
03:23Et en fait il y a plusieurs aspects.
03:25Déjà ça coûte cher.
03:26Donc ça c'est quelque chose qui est évident.
03:28Il faut les fonds pour le faire.
03:29Mais pas que.
03:30Il faut aussi travailler avec les territoires et le gouvernement.
03:32Parce qu'il y a des choses qu'on ne peut pas faire seul.
03:34C'est-à-dire que décarboner certains flux.
03:36Mettre des vélo-cargos par exemple dans des villes où il n'y a pas de pistes cyclables.
03:38Ça peut être une ville compliquée.
03:40Ça peut paraître vraiment peut-être très simplé dans la première vision.
03:42Mais c'est un travail de fond qu'il faut faire.
03:44Pour pouvoir charger les véhicules en cours de tournée.
03:46Si les villes ne font pas d'efforts de mettre des bornes de recharge.
03:48C'est aussi compliqué.
03:50Donc je me suis vite rendue compte que c'est une mission que je n'allais pas pouvoir porter seule.
03:53Et que j'allais devoir être bien entourée.
03:55Et solliciter tout le monde pour y arriver.
03:57Et ce n'est pas moi qui vais tout changer.
04:02Et sur ces sujets toi aussi de décarbonation.
04:04Vous avez pensé très tôt.
04:06Mais qu'est-ce que tu fais toujours pour rester encore à la page.
04:08En faire encore plus.
04:10Puisqu'on a toujours beaucoup plus.
04:12Que ce soit au niveau français ou européen.
04:14Des normes qui se rajoutent.
04:16Alors nous on continue à travailler davantage l'outil technologique.
04:18Qui permet vraiment d'optimiser toujours les déplacements.
04:20Evidemment avec l'aide de l'IA.
04:22Qui aujourd'hui devient assez indispensable.
04:24On utilise la machine learning.
04:26Qui nous permet d'être à la pointe de tous ces sujets-là.
04:29Maintenant je n'ai pas de flotte en interne.
04:31Ce qui veut dire que je n'ai pas de camion.
04:33Je n'ai pas la main dessus.
04:35En revanche on fait toute une session d'accompagnement.
04:37De tous nos milliers de transporteurs et livreurs en France.
04:39Et dans l'Europe.
04:41Pour justement que ça se fasse en bonne et due forme.
04:43Donc il y a tout un accompagnement.
04:45Qui est proposé par Fred Bey.
04:47Pour nos milliers de partenaires transporteurs et livreurs.
04:49Alors dont tu as parlé.
04:51C'est-à-dire qu'il n'y a pas de flotte en interne.
04:53C'est-à-dire qu'il n'y a pas de camion.
04:55C'est-à-dire qu'il n'y a pas de flotte en interne.
04:57Alors dont tu parlais d'employer 45%.
04:59Le chiffre est bien à jour.
05:01Question bête.
05:03Comment vous avez fait ?
05:05C'est une mission de sensibilisation des femmes au métier du transport.
05:07Quand la majorité des entrepôts sont en banlieue dans une zone rurale.
05:09Là où les femmes souffrent le plus de précarité.
05:11Je trouve ça évident de leur offrir le métier.
05:13Et d'essayer d'aller les chercher et les convaincre.
05:15Donc au début quand on reçoit 99% de CV d'hommes.
05:17C'est sûr qu'on ne va pas se contenter de les attendre.
05:19On fait un travail incroyable avec Transtravail.
05:21Avec les missions locales.
05:23Avec les amières.
05:25avec les missions locales, avec les associations,
05:27qui nous présentent des femmes qui sont en recherche d'emploi
05:30et qui ont envie de penser à un nouveau métier.
05:32On leur présente le métier.
05:34C'est une mission séduction.
05:36Pour les séduire, il faut aussi derrière faire un travail,
05:38faire en sorte que le métier vaille le coup de s'engager.
05:41Vous avez fait un peu ce travail ?
05:43Tu sais déjà à peu près combien vous avez de femmes ?
05:47Vous, comme ce n'est pas vos propres livreurs,
05:49mais juste chez Fred Bay, par exemple.
05:51Chez Fred Bay, nous avons...
05:53Comme on est une entreprise tech,
05:55aujourd'hui, je n'ai pas l'égalité.
05:57Et pourtant, c'est un des combats
05:59que je mène depuis des années, malheureusement,
06:01puisque c'est à forte domination masculine
06:03due à la tech, forcément.
06:05Mais tout ce travail de formation,
06:07moi, c'était beaucoup plus à l'époque
06:09à l'initiation au digital.
06:11Comment digitaliser tout le secteur du transport
06:14et de la livraison en général.
06:16J'ai fait tout ce travail-là,
06:18mais pas orienté femmes uniquement.
06:20Bravo, parce que je me souviens
06:22qu'à l'époque, j'avais fait un petit sondage
06:24auprès de mes clients.
06:26Ça date, je crois, en 2012 ou 2013.
06:28On avait posé la question en disant
06:30comment réagirez-vous
06:32si vous arrivez le jour J
06:34et que c'est une femme,
06:36transporteur, qui arrive
06:38et qui va faire votre livraison, etc.
06:40Et à plus de 80% m'avait répondu
06:42on ne lui fera pas confiance.
06:44Donc, il y a une belle évolution.
06:46Je suis ravie de l'entendre.
06:48Je suis ravie de l'entendre.
06:50Il ne faut pas laisser le choix.
06:52Il faut y aller tête baissée
06:54et changer les choses.
06:56Et c'est quoi la suite pour vous
06:58dans les mois à venir ?
07:00Il y a une vraie volonté d'ancrage national.
07:02Aujourd'hui, on est dans plusieurs régions de France.
07:04J'ai vraiment envie,
07:06et on a envie,
07:08parce que j'estime que quand une société
07:10c'est 250 collaborateurs aujourd'hui,
07:12c'est plus jeu, c'est une mission qui est collective.
07:14On a envie que ça devienne
07:16une évidence dans le secteur du transport.
07:18Quand on parle de transport engagé,
07:20on a envie qu'on pense à MIPI
07:22et que demain MIPI insulte aussi
07:24une volonté de faire différemment.
07:26On sait que dans certaines régions,
07:28il y a d'autres transporteurs qui recrutent des femmes,
07:30qui essayent de former différemment
07:32parce qu'on va avoir bonne presse
07:34et on va avoir apporté ce plus.
07:36Donc, si on peut apporter ça, ça sera génial.
07:38Mais la route est encore longue.
07:40Est-ce que vous ne pourriez pas travailler ensemble ?
07:42En tout cas, la synergie,
07:44ça fait longtemps qu'on me parle de toi
07:46et je te l'ai dit tout à l'heure.
07:48C'est qu'on n'est pas assez déjà
07:50parce que je trouve qu'on devrait être encore plus de femmes
07:52et engager les choses.
07:54Mais ça montre aussi quand on voit nos deux profils
07:56que le transport, ça veut dire plein de choses.
07:58Ça veut dire de la tech, ça veut dire du transport.
08:00Il y a tellement de choses à faire
08:02et il faut qu'on soit
08:04plus à faire les choses bien.
08:06Merci beaucoup Yasmine d'être venue
08:08à partager tout ça avec nous.
08:10On va pouvoir passer maintenant
08:12à la séquence en coulisses.
08:16Peacemart
08:18Avant d'entreprendre,
08:20tu as connu un peu le salariat.
08:22J'ai vu que tu avais été commerciale
08:24et tu as aussi été professeure.
08:26Et d'ailleurs, dans un portrait que tu as consacré les échos,
08:28tu disais que tu es devenue professeure par défaut.
08:30Pourquoi ?
08:32Parce que j'ai fait une faculté d'anglais
08:34et après avoir fait une faculté d'anglais,
08:36tu n'as pas beaucoup d'options
08:38qui s'offrent à toi.
08:40Interprète, enseignante évidemment.
08:42Interprète,
08:44je ne m'y voyais pas trop.
08:46Je m'intéressais beaucoup
08:48et je m'intéresse toujours à la jeunesse.
08:50Cette envie de transmettre,
08:52voilà comment je suis devenue enseignante.
08:54Qu'est-ce qui fait toujours
08:56le petit déclic, le moment de bascule
08:58où tu ne voulais plus enseigner ?
09:00Je ne dirais pas que je ne voulais plus enseigner.
09:02C'est surtout que je voulais entreprendre.
09:04Je suis partie d'un constat personnel.
09:06Je suis à la base de la région centre.
09:08A l'époque,
09:10il faut resituer ça en 2006.
09:12Ça ne me rajeunit pas tout ça.
09:14Je devais déménager,
09:16me rapprocher de la région parisienne
09:18et je vendais mes articles volumineux
09:20de la maison sur Ebay à l'époque.
09:22Mes ventes étaient annulées
09:24alors que l'article, je bradais complètement
09:26parce que le coût du transport
09:28était beaucoup plus élevé que l'article que je vendais.
09:30Je me suis dit que ce n'était pas possible
09:32qu'on n'ait pas de solution.
09:34En même temps, comme je déménageais,
09:36je démarchais les déménageurs professionnels.
09:38Je prenais les pages jaunes.
09:40C'était une démarche assez fastidieuse
09:42pour recevoir des devis une semaine plus tard
09:44qui coûtaient un bras.
09:46Je me suis dit qu'il y avait quelque chose à faire.
09:48Je tombe sur une étude ministérielle
09:50qui donnait les chiffres que j'ai mentionnés plus tôt
09:52avec les camions à vide, etc.
09:54Sans même réfléchir, la tête baissée,
09:56je me suis dit que voilà ce que j'ai envie de faire.
09:58Apporter une réelle solution,
10:00digitaliser tout ce secteur,
10:02même si je n'y connaissais rien,
10:04mais je ne me rendais pas compte de ce que je faisais.
10:06J'étais convaincue qu'il y avait un marché
10:08et je me suis dit que c'était en 2008.
10:10Fred Bay, c'est une marketplace
10:12qui met en relation les transporteurs-déménageurs
10:14avec les particuliers.
10:16Aujourd'hui, on dit marketplace,
10:18ça a tout son sens,
10:20c'est super,
10:22mais en 2008, c'était comment ?
10:26C'était inconcevable de se dire
10:28qu'on va acheter un devis sur le digital,
10:30qu'on ne va pas recevoir des visites
10:32de déménageurs aux transporteurs à la maison
10:34pour estimer le cubage,
10:36par exemple, le volume.
10:38Et on avait vraiment des transporteurs
10:40qui n'avaient pas d'ordinateur.
10:42Ou c'était leur épouse
10:44qui recevait des appels téléphoniques,
10:46organisait les rendez-vous, etc.
10:48C'était très complexe.
10:50Imaginez un projet
10:52où il n'y avait pas de benchmark possible,
10:54où on parlait de l'écologie,
10:56de la pollution,
10:58des émissions de CO2,
11:00on ne comprenait absolument rien,
11:02et venant d'une femme,
11:04on ne pouvait pas imaginer la suite.
11:08C'est créé une plateforme tech,
11:10encore au tout début,
11:12à l'époque Airbnb.
11:14Tu t'es mise à coder ?
11:16Tu t'es allée voir de l'aide ?
11:18J'aurais bien voulu,
11:20parce qu'aujourd'hui,
11:22je manque vraiment cette compétence,
11:24mais celle-ci est essentielle.
11:26J'avais autour de moi
11:28des ingénieurs en informatique,
11:30notamment dans la famille.
11:32C'est avec Ousmane, mon frère,
11:34qu'on se lance la tête baissée
11:36sur toute la conception.
11:38C'est lui qui a fait tout le développement
11:40de Fred Bay.
11:42Il est resté depuis 2013 ?
11:44Oui.
11:46On a encore chez Fred Bay
11:48l'humain qui reste au centre.
11:50Nous avons des personnes
11:52qui sont restées du début jusqu'à la création,
11:54jusqu'à aujourd'hui.
11:56Par exemple, on parle du cofondateur Ousmane,
11:58ça pourrait être aussi d'autres personnes
12:00qui sont encore présents.
12:02C'est le but ?
12:04Vous avez une politique comme ça
12:06que vous développez pour retenir les gens
12:08ou ça s'est fait naturellement ?
12:10Ça s'est fait assez naturellement
12:12et avec le temps, on développe cette politique.
12:14La culture d'entreprise, ça se travaille
12:16parce que c'est aussi essentiel
12:18compte tenu les temps qui courent.
12:20La rétention d'emplois,
12:22c'est un véritable sujet aujourd'hui.
12:24Mais au départ, c'était assez naturel.
12:26On a travaillé comme une petite famille
12:28et c'est ce qu'on continue à faire.
12:30Comme je disais,
12:32on a des valeurs très communes
12:34avec les personnes qui sont dans l'entreprise.
12:36C'est-à-dire qu'il faut avoir cette volonté
12:38de dire qu'on veut avoir un impact
12:40et on veut changer les choses.
12:42On a un sens véritable à ce qu'on veut faire.
12:44En règle générale, on a parlé
12:46des émissions de la pollution par exemple,
12:48mais c'est aussi une innovation comportementale,
12:50une innovation sociétale.
12:52On veut aller sauver un petit peu
12:54tout le secteur du transport
12:56qui a énormément été frappé
12:58et qui l'est toujours par le marché au noir
13:00sur lequel on lutte énormément.
13:02On a vraiment des sujets comme ça
13:04sur lesquels on arrive.
13:06On est beaucoup sur l'innovation
13:08donc ça permet aussi aux gens
13:10à chaque fois de se renouveler,
13:12de travailler sur de nouveaux projets.
13:14En 2016, tu as créé la filiale MyBoxman.
13:16C'est vraiment un service de livraison
13:18entre particuliers.
13:20C'était beaucoup plus facile
13:22que de créer Fred Bay en 2008 ?
13:24En 2008, la culture de l'entreprenariat
13:26comme ça l'est aujourd'hui,
13:28ça ne l'était pas.
13:30Les clubs d'entrepreneurs
13:32étaient assez méconnus.
13:34MyBoxman s'est fait différemment.
13:36On avait cette idée-là
13:38mais qui a surtout mûri
13:40lorsqu'on a participé à un hackathon
13:42en Irlande et on s'est fait repérer
13:44par Bill Ford.
13:46On a présenté notre idée
13:48et justement c'est Ousmane
13:50qui a fait le hackathon
13:52C'est pas complètement
13:54de la livraison entre particuliers,
13:56c'est de la livraison en B2B2C.
13:58Nous avons des clients professionnels
14:00qui ont besoin
14:02de livrer des clients.
14:04C'est la livraison du dernier kilomètre.
14:06On est allé chercher
14:08pas uniquement des coursiers professionnels
14:10mais aussi des particuliers
14:12qui voulaient arrondir leur fin de mois.
14:14C'est une activité qui est limitée
14:16à 300 euros par mois.
14:18Toutes les personnes qui souhaitent
14:20ont vu que ça leur plaisait.
14:22Tout à l'heure on parlait des femmes livreuses.
14:24On a découvert que les femmes
14:26faire la livraison de bouquets de fleurs
14:28une fois qu'elles ont déposé leur enfant à l'école
14:30ça leur plaisait.
14:32Elles dépassaient largement les 300 euros mensuels
14:34limités par Myboxman.
14:36On a proposé un accompagnement
14:38pour ces personnes-là par la FIDAI
14:40qui est partenaire de Myboxman
14:42pour qu'elles puissent avoir
14:44un véritable statut juridique
14:46et enlever ce plafond.
14:48Quand tu recrées une nouvelle structure
14:50est-ce qu'il y a des choses
14:52que tu t'es dit que vous n'allez pas refaire ?
14:54Des erreurs que vous n'avez pas voulu recommettre ?
14:56Est-ce qu'il y a une différence
14:58entre les deux constructions de boîtes ?
15:00Oui.
15:02Heureusement
15:04on essaie d'apprendre de ces erreurs.
15:06Le business model,
15:08le développement technique
15:10par rapport au recrutement
15:12on a vraiment pris en compte.
15:14On a essayé de faire mieux.
15:16On a essayé en tous les cas
15:18on est satisfait à peu près.
15:20Quand tu as ces deux structures
15:22tu gères les deux aujourd'hui ?
15:24Il y en a une où tu es plus opérationnelle
15:26que l'autre, comment tu t'organises ?
15:28Je suis plus opérationnelle
15:30sur Fred Bay.
15:32Sur les deux activités
15:34de toute façon j'ai des personnes
15:36sur lesquelles je peux faire confiance
15:38autrement je ne pourrais pas m'engager à côté.
15:40C'est essentiel
15:42de pouvoir déléguer
15:44et avoir des personnes
15:46sur lesquelles faire confiance.
15:48Je suis plus présente sur Fred Bay
15:50que sur Mayboxman.
15:52Tout simplement parce que
15:54Fred Bay a encore énormément
15:56de choses à faire.
15:58C'est ce que je disais tout à l'heure
16:00le secteur du transport
16:02est en constant mouvement.
16:04Il y a énormément de choses à faire.
16:06Aussi bien pour la livraison du dernier kilomètre
16:08encore ce matin j'ai eu l'opportunité
16:10de rencontrer Anne Hidalgo
16:12de l'ITI de Paris
16:14et on parlait de tous ces sujets
16:16de livraison, de la mobilité
16:18avec les JO qui arrivent, les routes fermées, etc.
16:20Donc là je suis
16:22beaucoup plus sur la partie
16:24apporter des solutions
16:26opérationnelles
16:28mais je ne suis pas sur l'opérationnelle.
16:30D'accord, un petit peu au-dessus.
16:32Tu en parlais un tout petit peu
16:34tout à l'heure mais dans un portlet
16:36encore que j'ai pu lire sur toi
16:38tu avais essuyé quelques blagues
16:40dans le milieu
16:42mais qu'au final tu as été plutôt bien accueillie
16:44dans ce monde très masculin.
16:46Comment est-ce qu'on réagit face à des blagues comme ça ?
16:48Alors moi
16:50je réagissais plus avec le sourire
16:52alors
16:54parfois il vaut mieux tout prendre
16:56avec le sourire parce que ça ne sert à rien
16:58de se fâcher. En même temps
17:00je me disais
17:02alors
17:04il parvenait quand même à me déstabiliser
17:06dans le sens où
17:08je me remettais en question en disant
17:10est-ce que je suis légitime dans ce que je fais ?
17:12Est-ce que je suis crédible ?
17:14Parce que c'est vrai, je n'ai pas ce background du transport
17:16je n'ai pas cette formation
17:18mais à aucun moment je me suis remise
17:20en question parce que j'étais une femme.
17:22Moi je me suis plus posée la question alors que eux
17:24en fait mettaient plus en avant mon côté
17:26féminin que mon côté
17:28transport mais moi je l'ai
17:30interprété différemment et ça a été
17:32finalement ma force. Et tu as toujours des blagues ?
17:34Plus du tout.
17:36Et malheureusement oui.
17:40On s'en sortira un jour.
17:42Alors j'ai lu également dans ce même portrait
17:44tu disais que faire du business aujourd'hui
17:46ne suffit plus, il importe aujourd'hui de changer
17:48le monde. Est-ce que toi
17:50pour toi un patron doit forcément
17:52s'engager pour une ou plusieurs
17:54causes ?
17:56Alors moi je pense que oui
17:58et je parle souvent de cet exemple qui est réel
18:00mon grand-père était aussi
18:02entrepreneur
18:04et moi j'ai grandi en le
18:06voyant avec un petit carnet
18:08et il mettait d'un côté ses charges
18:10et de l'autre côté ses bénéfices et ça s'arrêtait
18:12là. Il n'allait pas plus loin
18:14il avait des salariés qui payaient etc.
18:16Et en fait
18:18avec le temps on se rend compte quand même
18:20qu'aujourd'hui ça ne suffit plus pas uniquement
18:22pour soi mais aussi pour les équipes
18:24on a besoin
18:26d'apporter du sens à ce qu'on fait
18:28et pour apporter du sens à ce qu'on fait on a besoin d'aller
18:30au-delà de son chiffre d'affaires
18:32au-delà de son business
18:34je pense que c'est très utile
18:36pour son enrichissement personnel
18:38pour l'enrichissement de l'entreprise
18:40et pour pouvoir vraiment
18:42dormir tranquillement sur son oreiller
18:44en disant j'essaie de faire des bonnes actions
18:46Et tu veux aussi que les salariés
18:48soient engagés ou pas ? Parce qu'il y a
18:50des entreprises aussi qui poussent à faire
18:52de l'associatif ou d'autres choses
18:54Alors aujourd'hui
18:56j'ai au sein de l'entreprise
18:58des salariés, alors pas tous
19:00mais une petite partie qui sont engagés
19:02sur des sujets
19:04divers
19:06et qui me demandent souvent
19:08d'avoir un peu de temps libre pour s'en occuper
19:10et évidemment je les encourage
19:12fortement à le faire
19:14Alors un autre engagement, c'est alors là
19:16on va parler du G20 des jeunes entrepreneurs
19:18Alors en 2019 tu as été nommée
19:20Sherpa pour représenter
19:22la France, alors ça consiste en quoi
19:24être Sherpa ?
19:26Alors c'est pas Sherpa de la montagne
19:28on ne porte pas les sacs
19:30C'était
19:32beaucoup plus travailler la partie cohésion
19:34au sein de la délégation française
19:36C'était aussi un petit peu prendre le lead
19:38sur la partie recommandation
19:40parce que la délégation française
19:42a plusieurs missions, la première mission c'est quand même
19:44d'aller représenter la France au sommet
19:46du G20 des entrepreneurs
19:48après il y a la partie un petit peu business
19:50et la troisième partie c'est d'établir des recommandations
19:52à destination du gouvernement français
19:54donc le Sherpa prend un petit peu le lead
19:56là-dessus
19:58parce qu'il y a plusieurs groupes et on s'assure que
20:00les échanges
20:02du brainstorming soient réellement
20:04effectués et effectifs
20:06Quel était un peu un souvenir qui t'a marqué la première
20:08fois que tu as été là-bas ?
20:10Alors ça change à chaque fois de pays
20:12Mais oui ça change de pays à chaque fois
20:14Moi le souvenir
20:16en tant que Sherpa
20:18c'était le Japon
20:20On a pu
20:22entendre le CEO de Pokémon
20:24Donc c'était juste extraordinaire
20:26et
20:28ils ont fait un petit peu
20:30le show, le grand show
20:32et on ne s'y attendait pas
20:34et on a découvert en fait une autre
20:36personnalité
20:38ou facette des japonais qui était très
20:40intéressante pour eux
20:42Le fait à chaque fois d'aider
20:44ces jeunes entrepreneurs qui viennent dans des bagages
20:46à se développer en international
20:48c'est toujours quand même un sujet
20:50qu'il faut rabâcher à l'international
20:52On est français, ça reste le truc
20:54Est-ce qu'on pense encore trop
20:56local, national ?
20:58Alors pour
21:00faire ce voyage dans un premier temps
21:02on demande forcément aux entrepreneurs qui
21:04veulent y participer d'avoir la volonté
21:06d'aller à l'international avec leur activité
21:08Donc ça, ça pose
21:10tout de suite le cadre. Nous avons
21:12cependant toujours des entreprises
21:14qui ne sont pas à l'international ou qui n'ont pas
21:16cette volonté mais qui sont intéressés par les recommandations
21:18le networking par exemple
21:20et du coup ils souhaitent y participer
21:22Pourquoi pas ?
21:24Mais
21:26il est réel
21:28et on le ressent parfois
21:30alors beaucoup moins maintenant mais je reparle
21:32de 2019 ou 2018
21:34lorsque moi j'étais chère part
21:36Il est réel que parfois
21:38les français, on a un peu cette tendance
21:40de se retrouver entre nous
21:42de choisir nos restaurants
21:44et puis je pense que la
21:46barrière première c'est la langue
21:48Tous les autres pays sont quand même
21:50très à l'aise en anglais
21:52Nous on l'est beaucoup aussi mais on a quand même
21:54ce côté où on va faire
21:56de l'humour etc.
21:58On est quand même beaucoup plus à l'aise en français
22:00Donc c'est la barrière majeure mais autrement
22:02Et surtout ce côté
22:04un peu de networking
22:06J'imagine que tu en fais pratiquement
22:08toute l'année. En quoi c'est
22:10important et peut-être en plus
22:12je le vois avec surtout les femmes que je reçois
22:14elles ont moins ce côté d'aller
22:16networker en disant non mais moi il faut que je travaille
22:18dans mon bureau. En quoi je sens qu'il faut
22:20qu'elles le fassent plus selon toi ?
22:22Alors moi je pense que c'est
22:24vraiment essentiel, ça nous ouvre vraiment
22:26je le dis souvent, ça ouvre les chakras
22:28Prendre cette
22:30bouffée d'air frais, c'est essentiel
22:32C'est aussi quand
22:34on fait du networking, alors il faut
22:36savoir qu'on a parlé des femmes entrepreneurs
22:38et j'en dis assez souvent mais en fait n'ayez pas
22:40peur de partager votre business ou de partager
22:42votre idée qui va être innovatrice
22:44Allez-y parce que les personnes en face
22:46alors premièrement c'est pas facile de copier
22:48deuxièmement la personne en face de vous
22:50n'a pas la même stratégie que vous
22:52donc allez-y parce qu'elle ne peut que
22:54vous donner des conseils, même si elle ne vous donne pas
22:56des conseils elle va vous challenger mais qui va être
22:58bon pour vous et qui va vous nourrir
23:00énormément et ça c'est essentiel dans tout le parcours
23:02d'un entrepreneur. Alors autre
23:04casquette que tu as c'est que
23:06tu es allée, tu as été animatrice
23:08de télé si je peux dire
23:10et ici même sur
23:12Bismarck tu as animé une émission
23:14qui s'appelait Smart Action
23:16c'était quoi l'idée derrière, qu'est-ce qui t'est
23:18passé par la tête ?
23:20Alors oui que des bons souvenirs
23:22alors j'ai fait pareil, une interview
23:24comme ça, je suis sortie de l'interview et
23:26Pierre, le co-fondateur de Bismarck
23:28m'a contacté et il m'a dit
23:30tiens ça serait cool je t'ai vu
23:32peut-être qu'on pourrait imaginer une émission tous les deux
23:34alors au départ je pensais vraiment qu'il me faisait une blague
23:36ok mais
23:38je ne suis pas journaliste, ok très bien mais c'est exactement
23:40ce que je veux, un entrepreneur qui parle
23:42à des entrepreneurs et
23:44là en fait autour d'un verre
23:46sur une terrasse parisienne on a imaginé
23:48ensemble l'émission Smart Action
23:50et on s'est dit en fait non on veut faire
23:52bouger les choses réellement
23:54c'est-à-dire qu'autour de la table j'invitais
23:56une personne
23:58représentante d'une institution
24:00un ou une entrepreneur
24:02et une personne qui avait
24:04entre guillemets, alors le pouvoir
24:06je n'aime pas trop ce mot là, mais qui avait la possibilité
24:08de réellement mettre de l'action
24:10et faire bouger les choses
24:12quelqu'un qui était quand même secrétaire
24:14d'état par exemple
24:16et donc j'arrivais
24:18ça commençait par le coup de gueule
24:20j'étais pas très contente sur un sujet
24:22on a parlé de harcèlement, on a parlé du sexisme
24:24on a parlé de beaucoup de sujets
24:26et ensuite on débattait
24:28l'idée était à la fin de l'émission
24:30de sortir avec une idée concrète
24:32qu'on allait mettre en action
24:34et ensuite il y avait un petit follow-up sur le mois suivant
24:36donc j'ai recommencé l'émission
24:38en énonçant ce qui a réellement été mis en place
24:40suite à l'émission précédente
24:42Belle aventure
24:44tu as beaucoup parlé des femmes
24:46et tu as parlé de secrétaire d'état
24:48je pense à Elisabeth Moreno
24:50qui était passée dans ton émission
24:52j'ai vu que tu as d'ailleurs
24:54co-signé une tribune avec elle et plein d'autres femmes
24:56récemment pour les inciter
24:58ces femmes à aller voter
25:00les entreprises en général
25:02les entrepreneurs n'aiment pas trop parler de politique
25:04on a eu pas mal ce débat ces dernières semaines
25:06pourquoi l'avoir fait ?
25:08parce que c'est essentiel
25:10je pense que quand on est citoyenne
25:12on a ce devoir
25:14c'est même pas une option
25:16pour moi c'est obligatoire
25:18quand on voit des chiffres
25:20qui démontrent que 53%
25:22des femmes de moins de 35 ans
25:24ne sont pas allées voter
25:26c'est alarmant
25:28mais où va-t-on ?
25:30il y a un problème
25:32il y a peut-être
25:34de la malcompréhension
25:36on n'a pas envie de s'engager
25:38mais ne pas aller voter
25:40c'est manquer à un devoir
25:42en tant que citoyenne
25:44et je pense d'ailleurs que ça devrait être
25:46obligatoire
25:48et peut-être mettre en place
25:50une sanction
25:52pour toutes les personnes
25:54qui ne vont pas voter
25:56qui sont majeures et qui devraient aller aux urnes
25:58c'est le cas d'ailleurs en Belgique
26:00le vote est obligatoire
26:02ça a l'air de marcher
26:04ils n'ont pas le choix
26:06merci beaucoup
26:08d'avoir partagé
26:10toute cette expérience
26:12on va pouvoir passer à l'interview chrono
26:20on a parlé de déménagement ces dernières minutes
26:22toi tu as déménagé moins de 5 fois
26:24ou plus de 5 fois dans ta vie ?
26:264
26:28l'application que tu utilises le plus ?
26:30whatsapp
26:32pareil
26:34est-ce que tu sais où sera le prochain G20 des entrepreneurs ?
26:36oui en Afrique du Sud
26:38super
26:40est-ce que tu peux me citer une entrepreneuse
26:42ou une dirigeante française qui t'inspire ?
26:44il y en a plein
26:46elles m'inspirent toutes
26:48c'est pas sympa
26:50c'est une question très difficile
26:52mais là tout de suite celle que j'ai envie de citer
26:54c'est Céline Saint-Olive
26:56de Nora Care
26:58qui a aussi participé au G20 des entrepreneurs
27:00au Brésil
27:04qui m'inspire
27:06parce qu'elle fait, elle est dans la santé
27:08elle soigne les maladies de la peau
27:10par la tech
27:12c'est juste extraordinaire
27:14un domaine encore très masculin
27:16assez challenging pour elle
27:18est-ce que tu préfères Linkedin, Instagram ou TikTok ?
27:20TikTok je ne connais pas
27:22j'y suis pas
27:24Insta j'y suis
27:26mais c'est beaucoup plus Linkedin
27:28tes dernières vacances c'était où ?
27:30bonne question
27:36New York
27:38tu es émerveillée ou apeurée ?
27:40les deux
27:42dans un premier temps émerveillée
27:44dans un deuxième temps apeurée
27:46le dernier livre que tu as lu ?
27:48alors c'était
27:50euh
27:52ah c'était sur
27:54comment il s'appelle ?
27:56c'est horrible
27:58d'autant plus horrible parce que j'ai fait
28:00intervenir cette
28:02l'autrice ici même
28:04sur l'émission Smart Action
28:06on la retrouvera
28:08et puis voilà
28:10je suis désolée
28:12après il y a aussi
28:14une autre autrice que j'ai lu de Violette
28:16qui elle parle de
28:18qui est super intéressant aussi
28:20et en fait elle parle du courage
28:22ok
28:24super
28:26merci, non mais on se renseignera
28:28et on le mettra
28:30merci Ariva d'avoir participé
28:32à Smart Boss et quant à moi je vous dis
28:34et bien à bientôt pour un prochain
28:36numéro, merci, au revoir