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Mardi 19 mars 2024, SMART BOSS reçoit Nicolas Papageorgopoulos (Directeur Général, Pomme de Pain)

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Transcription
00:00 *Générique*
00:08 Bonjour à tous et bienvenue dans Smart Boss, le rendez-vous des patrons et des patronnes.
00:13 Je suis ravie d'accueillir cette semaine Nicolas, papa Georgo Poulos. Bonjour !
00:17 Bonjour Charline !
00:18 Merci beaucoup d'avoir accepté cette invitation.
00:21 Alors au programme de l'émission, on va d'abord avoir la séquence David rencontre Goliath,
00:25 où tu vas faire face à une start-up et vous allez pouvoir parler un petit peu de vos sujets communs.
00:29 Ensuite, tu auras la séquence en coulisses, on va revenir un peu sur ta carrière et tous tes postes de dirigeant,
00:35 jusqu'à aujourd'hui évidemment avec Pomme de Pin.
00:38 Et on terminera avec l'interview questions réponses, où ce sera vraiment très très rapide.
00:44 Parfait !
00:45 Merci beaucoup d'avoir accepté l'invitation.
00:48 Et maintenant, on passe à la séquence David rencontre Goliath.
00:52 *Générique*
00:57 La start-up qui te fait face, c'est Fullsoon.
01:00 Je suis ravie d'accueillir Hassan Ali Chaudhari, co-fondateur de cette start-up. Bonjour !
01:04 Bonjour Charline, bonjour Nicolas !
01:06 Merci d'être venu.
01:08 C'est du gaspillage alimentaire.
01:10 Vous permettez en tout cas aux restaurateurs, aux hôtels, de réduire ou même éliminer le gaspillage alimentaire,
01:17 mais alors via l'intelligence artificielle.
01:20 Mais en gros, grosso modo, sur quelles données exactement vous pouvez vous baser pour arriver à faire ça ?
01:25 Nous, en fait, on se base sur deux types de données.
01:27 D'abord, les données internes au restaurant.
01:29 On va venir récupérer depuis le logiciel de caisse, on va récupérer tous les tickets de caisse
01:34 pour savoir un peu les tendances de fréquentation, les habitudes de fréquentation des clients.
01:38 Et en fonction de la localisation et du type d'établissement,
01:42 on va aller chercher tous les événements externes qui peuvent impacter la vie d'un restaurateur.
01:47 Ça va être par exemple la météo, les vacances scolaires, s'il y a un match de foot ou les JO qui arrivent.
01:52 Donc on va aller coupler ces deux types de données-là pour derrière faire de la prédiction sur le chiffre d'affaires,
01:59 le nombre de clients qui vont venir dans l'établissement, les plats qui vont être commandés
02:03 et la quantité exacte d'ingrédients dont on a besoin pour préparer les repas.
02:07 Et alors, est-ce que tu as une moyenne de combien ça permet de réduire ?
02:11 Oui, bien sûr. Alors nous, on a deux KPIs qu'on vient suivre.
02:17 Déjà, c'est le gaspillage alimentaire, qu'en moyenne on vient réduire d'un tiers.
02:21 Ça varie selon la taille des établissements, mais en moyenne,
02:27 on peut économiser plus de 200 kilos par semaine de gaspillage, ce qui peut être énorme par mois.
02:37 Et on vient aussi réduire les coûts, parce qu'en fait le gaspillage, c'est de la matière première qui n'est pas vendue.
02:44 Et du coup, on arrive à réduire le food cost de plus de 6% pour les restaurants avec lesquels on travaille.
02:51 Alors, est-ce que tu connaissais FoodSoon avant ?
02:53 Pas du tout. Jusqu'il y a cinq minutes, on a eu la chance d'échanger avant le début de l'émission.
02:59 Et c'est vrai que nous, sur le réseau, on continue à valoriser, parce qu'effectivement, on fait des pertes,
03:05 qu'on essaye de contrôler. On travaille avec certains acteurs aujourd'hui qui valorisent ces pertes-là.
03:10 Mais la discussion qu'on a eu avec Hassan était super intéressante. Et je pense qu'on va se revoir par la suite, c'est sûr.
03:17 Et ça fait longtemps que tu t'intéresses à ce sujet du gaspillage alimentaire,
03:22 ou c'est venu très tardivement, parce que tu as fait toute ta carrière dans cette relation ?
03:26 Moi, personnellement, c'est quelque chose auquel j'ai toujours été sensible.
03:33 Mais plus professionnellement, c'est une dimension qui a toujours été présente dans la restauration rapide.
03:40 À chaque fois qu'on produit, malheureusement, il y a soit de la casse, soit des pertes qui ne sont pas vendues.
03:44 Et donc, offrir une solution comme celle d'Hassan, en utilisant toutes les technologies d'aujourd'hui, au final,
03:51 l'intelligence artificielle, je pense qu'il faut de toute façon emmener les anciennes vers ça.
03:57 Et toi, tu as vu une préoccupation un peu plus importante ou pas des restaurateurs ? Est-ce qu'il y a eu un avant et un pré-Covid ?
04:04 Non. Ce qu'on a vu vraiment, c'est que du côté des restaurateurs, l'impact, c'était vraiment sur le food cost.
04:14 C'est-à-dire qu'il y avait une volonté de réduire le gaspillage alimentaire,
04:18 mais si elle ne s'accompagnait pas d'une réduction des coûts de leur côté, c'était difficile à mettre en place.
04:25 Par contre, on a vu une énorme prise de conscience de la part des consommateurs.
04:30 Les consommateurs sont beaucoup plus sensibles à l'image de la marque, à la sensibilité.
04:35 Est-ce que c'est une marque qui met en place des actions pour réduire le gaspillage alimentaire ?
04:38 Des actions visibles, avec la mise en place d'outils ou de labels.
04:43 On met aussi en place des labels pour permettre de changer l'image de marque.
04:48 Et c'est cette sensibilité-là qu'on a vraiment remarqué après le Covid.
04:51 Pareil, les consommateurs, ils vous poussent aussi quand même.
04:54 Oui, ça fait partie. Aujourd'hui, nous, on met ça sous l'égide de la responsabilité sociale entreprise.
04:59 Mais c'est une des composantes qui est extrêmement importante aujourd'hui
05:04 et qui fait clairement partie des attentes consommateur.
05:06 Et il y a plus de grandes enseignes qui vous sollicitent ?
05:10 Ou tu vois aussi, ça peut être le boulanger du coin, des franchisés ?
05:14 Nous, naturellement, notre solution s'adresse plus à de la restauration chaînée, franchisée.
05:20 La restauration hôtelier aussi, historiquement, puisque nos actionnaires et le projet est né au sein du groupe Accor pour refaire un peu l'historique.
05:29 Donc, on travaille beaucoup avec l'hôtellerie et toute la restauration chaînée, franchisée,
05:33 parce que c'est des établissements qui vont se structurer et aussi qui vont permettre,
05:39 qui cherchent à simplifier la vie des franchisés qui viennent prendre une franchise dans leur établissement.
05:46 Et en fait, avec un outil comme ça, clé en main, sans avoir à faire de manipulation particulière,
05:51 qui va nous dire "Voilà, aujourd'hui, je vais avoir tant de clients, j'ai besoin de passer tant de commandes auprès de mon fournisseur",
05:56 ça leur simplifie la vie.
05:58 Donc, vous, vous pourriez clairement travailler avec ?
06:00 Complètement, d'autant plus que sur d'autres domaines qui font partie du compte d'exploitation.
06:04 On a aujourd'hui des algorithmes qui permettent de créer et générer en tout cas un planning.
06:09 Mais effectivement, on n'avait pas la solution sur le food cost, comme tu dis,
06:14 mais sur la solution économie, en tout cas, économie des pertes.
06:20 Et rapidement, 2024, ça va être quoi pour vous ? Parce que vous avez pu avoir pas mal de belles marques.
06:26 Tu as parlé évidemment d'accord, mais il y en a d'autres. Et c'est quoi un petit peu ?
06:29 Du coup, il y a un énorme développement. On devrait atteindre plus de 2000 établissements en 2024.
06:37 Et maintenant, il y a un très, très gros enjeu en France avec l'Egio.
06:42 Parce qu'on permet, on travaille main dans la main avec le gouvernement pour faire des prédictions d'affluence
06:48 dans les établissements qui vont accueillir l'Egio, mais aussi pour permettre aux restaurateurs de se préparer
06:55 à l'affluence de ces visiteurs. Donc, un énorme enjeu en 2024 avec l'Egio.
07:01 Ouais, petite pression quoi.
07:03 Merci beaucoup, Hassan et Ali, d'être venus partager avec nous tout ça.
07:08 Merci, Charline. Merci, Nicolas.
07:10 Et maintenant, on va pouvoir passer à la séquence en coulisses.
07:13 Alors, tu as commencé ta carrière, on va dire, chez McDo. Pendant tes études, j'ai vu que tu étais équipier.
07:25 Oui, c'est ça.
07:26 Et est-ce que c'est là où tu as eu un petit peu le coup de cœur pour le secteur ou c'est venu après ?
07:31 Ça a été une période très forte pour moi, McDo. Et puis évidemment, la suite également.
07:36 Mais McDo, ça a été le moment où j'ai fait un choix dans ma vie à 18 ans, où j'avais engagé des études pour être ingénieur dans l'automobile.
07:47 Et lorsque j'ai commencé à travailler chez McDo, eh bien, j'ai tout remis en question.
07:51 Donc, il y a quelque chose à l'intérieur de moi qui me disait, c'est ici que tu dois être.
07:55 Enfin, voilà, j'ai adoré le contact, l'esprit d'équipe. J'ai adoré tout cet environnement malgré la dureté du travail.
08:04 Et c'est comme ça que j'ai décidé de continuer à travailler chez McDo et de me réorienter au niveau de mes études.
08:13 Et donc, ça a été mon premier challenge.
08:15 Rétrospectivement, il a fallu que j'explique à mes parents que je n'allais pas être ingénieur et que j'allais bosser au McDo.
08:20 Tu as même été directeur d'un restaurant. C'est quoi un peu les qualités qu'il faut pour gérer un restaurant McDo ?
08:28 McDo ou même tout court, je pense qu'il faut être commerçant avant tout.
08:33 Il y a un esprit commerçant fort à avoir, un contact facile à avoir avec nos clients.
08:40 Donc, il faut aimer ce contact-là.
08:42 Et puis derrière, il faut comprendre assez vite que pour arriver à cet objectif-là, un objectif chiffré qu'on vous donne très rapidement,
08:51 tu ne le fais pas tout seul. Tu le fais aussi grâce à des équipes avec qui il faut communiquer efficacement,
08:56 donner des objectifs clairs et puis prendre soin d'eux.
09:00 Parce que ce n'est pas un sprint, c'est une course au-de-fond que tu t'engages avec eux.
09:05 J'ai vu que tu avais un rêve, c'était d'ouvrir une franchise et tu l'as fait.
09:10 Plutôt la pizzeria cette fois. C'était quoi l'idée derrière ?
09:13 Tu voulais un peu avoir ton petit empire ou alors tester justement hors McDo ?
09:19 Non, ça va. Ça a intervenu tout de suite.
09:22 Alors, ça a germé lorsque j'étais chez McDo et j'admirais toujours mon franchisé à l'époque.
09:27 Il y avait une dizaine de restaurants sur Paris et l'idée est née comme ça.
09:31 C'est comme ça que je me suis mis en mouvement. J'ai fait quelques salons de la franchise.
09:35 Et à l'époque, avec les moyens dont je disposais financiers, je suis tombé sur une ancienne avec qui je suis parti pendant 5 ans.
09:45 Avec laquelle j'ai eu la chance d'ouvrir deux restaurants.
09:48 Et tu as revendu finalement ?
09:49 J'ai revendu par la suite au bout de 5 ans.
09:51 C'est parce que compliqué ?
09:53 Non, c'est parce que j'arrivais à un moment où j'avais eu mon premier restaurant.
09:58 Au bout de deux ans, j'en ai créé un deuxième puisque le premier fonctionnait plutôt bien.
10:04 Et puis au bout de 5 ans, on est quand même dans une répétition qu'on apprécie ou pour laquelle on a envie peut-être d'aller un peu plus loin.
10:12 Et puis je regardais ce que je pouvais faire. Aller sur un troisième restaurant ou me diversifier.
10:16 A l'époque, c'était en 2005-2006. Et j'ai décidé de vendre parce que j'avais besoin de voir autre chose et notamment de reprendre mes études.
10:25 Et alors tu es aussi rentré chez Starbucks en 2007 et tu as terminé directeur des opérations pour la France.
10:32 Mais là, tu ne voulais plus être dans le feu de l'action, tu voulais être moins commerçant.
10:36 Non, pas du tout. C'est une évolution. J'ai toujours été très ambitieux dans ma vie en général et donc dans ma carrière.
10:45 Et quand je suis rentré chez Starbucks, j'ai eu un choc en termes de culture d'entreprise qui est extrêmement fort, dans lequel on se plaît ou pas.
10:56 Donc c'est assez rapide. Moi, ça m'a plu. Et puis j'ai fait des belles rencontres à l'intérieur de Starbucks qui m'ont aussi développé personnellement et professionnellement.
11:05 Et c'est dans ce contexte-là d'ailleurs où, lorsqu'on m'a permis de gravir les différents échelons, que j'ai mis le souhait de reprendre mes études.
11:14 Et c'est à ce moment-là que j'ai fait un exécutif MBA à l'UECM.
11:18 Oui, c'est étonnant parce que pourquoi tu as quand même passé et tu as gravi tous les échelons et tu te dis il te manque encore quelque chose.
11:23 Il me manquait quelque chose intellectuellement, aborder les problématiques sous différents prismes et puis retourner sur les bancs de l'école pour voir des choses que je n'avais pas forcément vues
11:33 les deux premières années d'études que j'avais faites lorsque j'étais chez McDonald's.
11:37 Et alors après tu as enchaîné, on ne va pas refaire toute l'histoire, mais direction des opérations pour Sushi Shop, la direction générale IMIA de la brioche dorée, direction générale France de Five Guys.
11:47 Est-ce que tu as appliqué à chaque fois les mêmes recettes de management ? C'est complètement différent d'une ancienne à l'autre ?
11:56 Il y a tout le temps une culture d'entreprise dans certaines enseignes à laquelle il est important de se plier.
12:04 Derrière ça, aujourd'hui, moi je ressors de façon très forte avec une culture durant laquelle j'étais nourri lorsque j'étais chez Starbucks.
12:14 Et il y a une chose que j'ai retenue de tout ce que j'ai pu faire, c'est une équation qui dit si vous prenez soin de vos équipes, vos clients seront satisfaits et votre business sera là.
12:25 C'est quelque chose que je m'évertue de mettre en application tout le temps et encore plus aujourd'hui chez Pomme de Pin.
12:32 Et donc après tu as quitté Five Guys, est-ce que c'est parce que j'ai pu lire un peu que les ambitions étaient à la baisse ?
12:41 Oui, et puis c'était une période où c'était une sortie de Covid, pas évident pour les entreprises. Et effectivement, je suis resté un peu moins de six mois chez Five Guys.
12:52 Et donc après c'est là que tu arrives Pomme de Pin, alors juillet 2020, on sortait à peine du confinement, tu commences par quoi en fait ?
13:03 Lorsqu'on rentre dans une entreprise qui a traversé un moment aussi violent que le confinement, on commence à gérer le cash avant tout.
13:12 Et donc on n'est pas du tout dans une dynamique de création de valeur mais de gestion de coûts et le cash est maître.
13:20 Et donc il faut sauver l'entreprise. On a eu la chance d'être effectivement adossé à un groupe qui était là aussi,
13:29 mais ça ne retirait en rien tout l'effort qu'il fallait pour aller chercher les différentes aides et puis mettre les gens au chômage partiel, les faire revenir.
13:38 Ça a été compliqué aussi bien pour la dimension entrepreneuriale mais aussi pour les équipes qui ont énormément souffert.
13:44 Des va-et-vient et des différentes aller-retours au regard des décrets qui étaient là aussi pour protéger la population.
13:51 C'est quoi justement les choix les plus difficiles que tu as dû faire pendant cette période ?
13:56 Quand tu es arrivé, plein Covid, tu parlais un peu chômage partiel, c'était ça ?
14:02 Oui, il n'y a pas eu de choix difficile mais très pragmatique. Donc il y a un moment, si on veut que ça continue, il faut qu'il y ait du cash dans la machine.
14:10 Si on veut qu'il y ait du cash dans la machine, il faut aller parler à tous ceux à qui on doit du cash et qui nous en doivent aussi.
14:16 Et essayer de trouver des solutions, ça c'est le premier point. Et puis derrière, il y a la dimension humaine qui n'est pas du tout à négliger.
14:24 On a eu de nous des salariés qui ont très mal vécu le confinement pour plein de raisons.
14:29 On a souvent l'image du confinement en famille, tous ensemble à la maison.
14:34 D'autres se sont peut-être retrouvés seuls, avec pas trop de personnes à qui parler toute la journée.
14:40 Chacun n'a pas vécu de la même façon et pour nous c'était important de conserver un lien.
14:44 Il y avait des apéros Tim's, des apéros, enfin sans citer de marque, qui se mettaient en place à distance.
14:49 C'était une des solutions qu'on avait mis en place à l'époque et qui permettait de maintenir un lien social quand même.
14:56 Donc derrière tu disais qu'il y avait un groupe, derrière Pomme de Pin, In Vivo.
15:00 Mais alors il semblait, lorsqu'ils se disaient pas avoir une stratégie très forte pour Pomme de Pin,
15:05 ils n'avaient pas l'air de miser à fond dessus et c'est ça qui t'a agacé ?
15:09 Oui, enfin Pomme de Pin s'est retrouvé un peu dans des écosystèmes très très grands,
15:14 à plusieurs dizaines de milliards d'euros de chiffre d'affaires, quand Pomme de Pin en faisait 40-50 millions.
15:20 Et donc avait le statut de ce qu'on appelle un actif non stratégique pour l'entreprise.
15:25 Ce qui n'est pas une insulte en soi mais qui est un regard très pragmatique.
15:29 Et donc c'est comme ça qu'on a commencé à discuter avec In Vivo,
15:32 qui m'a superbement accompagné dans la reprise du projet.
15:36 Alors comment justement ça se passe pour racheter une entreprise quand tu es déjà dedans ?
15:42 Comment tu amènes les discussions ? Qui t'aide peut-être ?
15:47 Écoute, ça s'est fait de façon extrêmement naturelle.
15:51 J'ai juste levé la main, enfin juste, j'ai levé la main en apportant une vision sur le marché
15:57 et sur le devenir de la marque et puis on m'a écouté.
16:02 Et puis de fil en aiguille, on a commencé à aller un peu plus dans le détail dans les échanges.
16:08 J'ai écrit moi de mon côté un business plan sur les 3-4 prochaines années
16:15 qui a été évidemment re-challengé, ça faisait partie des différentes étapes,
16:19 par des acteurs comme KPMG, des gens très sérieux qui ont ré-exprimé financièrement mes visions,
16:26 qui m'ont challengé aussi dans mon regard financier.
16:29 Ça a été extrêmement riche et puis ça a fini par la validation du projet
16:34 au sein du Tribunal de Commerce de Créteil, puisqu'il était important aussi bien pour le sédant
16:40 que pour le repreneur d'avoir cette validation-là qui marquait officiellement le go de la session.
16:48 Et du coup, si tu passes par le tribunal, j'imagine que ce n'était pas très cher entre guillemets,
16:53 si je veux dire ça, c'est-à-dire comment tu es accompagné aussi financièrement ?
16:57 Alors financièrement, il y a eu une approche hybride.
17:01 In Vivo nous a beaucoup accompagné et puis moi aussi je me suis engagé personnellement.
17:07 Mais tout ça pour dire que le tribunal était là pour homologuer,
17:13 pas pour forcément valider, mais pour apporter une homologation sur la faisabilité du projet.
17:17 Le chiffre d'affaires projeté, le potentiel de la marque, les acquisitions, la franchise,
17:24 toutes les composantes qui font que demain Pomme de Pin va être un succès.
17:29 Et c'est vrai que ce n'est pas, comme je disais, une opération pas très atypique,
17:34 enfin très atypique plutôt. On en a beaucoup parlé dans la presse,
17:38 je crois que tu nous as dit 40 millions de vues de gens qui ont vu ça.
17:42 Ça t'a étonné ou pas ?
17:44 Oui, ça m'a étonné, enfin le chiffre m'a beaucoup étonné.
17:48 Je ne m'attendais pas du tout à ça, à une telle diffusion, à un tel engouement pour la marque Pomme de Pin.
17:54 Et malgré le fait qu'on ait plein d'études de notoriété aujourd'hui
17:58 qui montrent que la marque est connue, est reconnue par le consommateur,
18:02 malgré sa faible visibilité les 7 dernières années.
18:05 Et c'est là-dessus qu'on veut capitaliser.
18:07 Et alors quand tu fais ce rachat, j'ai vu que tu décides de redistribuer 10% d'actions gratuites
18:14 à 3 autres membres du COMEX. C'est pourquoi ? Et sinon ils seraient partis ?
18:19 Non, pas du tout. C'est des personnes que j'ai rencontrées,
18:23 que j'ai eu la chance de rencontrer dans d'autres vies professionnelles
18:26 et qui ont accepté de me rejoindre en 2020, quand moi j'ai repris la reine de Pomme de Pin.
18:31 Et c'est des personnes qui ont une... Il y a deux aspects importants.
18:37 Le premier c'est qu'ils ont complètement les compétences pour mener à bien leurs feuilles de route
18:42 qui sont aujourd'hui validées.
18:45 Et donc on a les bonnes compétences et puis j'ai une belle rencontre humaine de l'autre côté.
18:50 Et donc j'ai cette chance d'avoir mes 3 associés désormais qui m'accompagnent dans cette aventure
18:57 et qui lorsqu'ils ont levé la main spontanément, lorsque je leur avais demandé au tout début des discussions
19:02 "Est-ce que vous me suivez ?" n'ont pas hésité une seule seconde à lever la main en disant "On te suit sans problème".
19:08 Donc pour moi c'était un juste retour des choses pour les remercier
19:12 et puis pour les associer à un projet très ambitieux.
19:16 Donc tu préfères gérer aujourd'hui une enseigne indépendante ou alors une franchise ?
19:21 C'est quoi le plus... ?
19:23 Bah nous on a les deux. Le pomme de pin reste une marque nationale
19:28 et nos ambitions effectivement c'est de la développer sous le prisme de la franchise.
19:32 On a un parc succursal aujourd'hui qui nous appartient
19:36 mais toutes les actions qu'on est en train de mettre en place aujourd'hui poussent vers la franchise
19:40 et vers ce qu'on appelle, nous on a baptisé en interne un plan qui s'appelle le plan Renaissance
19:44 faire renaître la marque aux yeux du consommateur.
19:47 Alors il y a des enjeux qui sont importants aujourd'hui, la post-Covid de révolution si on peut dire ça,
19:53 technologique bien sûr et environnementale pour une boîte comme Pomme de Pin.
19:58 C'est un peu plus facile à dire qu'à faire.
20:01 Non, alors notre premier enjeu dans le cadre du plan Renaissance
20:05 c'était de faire renaître la marque et donc de la réexprimer correctement vis-à-vis du consommateur.
20:11 Donc on a travaillé trois axes, on a travaillé la R&D avec un développement produit,
20:17 on a travaillé aussi le parcours client dans lequel on a injecté beaucoup d'intelligence artificielle,
20:21 de digital notamment au travers du parcours client ou du service à table.
20:26 C'est quelque chose qu'on teste aujourd'hui sur notre site de Boulogne et qui fonctionne très très bien.
20:31 Et derrière ça on a une des attentes consommateurs qu'on a voulu exprimer aussi
20:36 mais à laquelle on croit beaucoup c'est la responsabilité sociale entreprise dont on parlait tout à l'heure
20:40 et nous on a cherché une certification éco-responsable qui s'appelle LEED.
20:49 Donc une certification nord-américaine qui arrive sur le marché européen tout doucement.
20:54 C'est le Leadership in Energy and Environmental Design.
20:57 Et donc l'idée c'était d'apporter, de voir comment on peut régler
21:03 ou en tout cas avoir un œil sur nos enjeux environnementaux.
21:07 Donc très concrètement si vous allez sur le site de Boulogne,
21:12 il y a 112 points sur lesquels on a travaillé lors de la construction du site
21:17 pour être certifié justement LEED Platinum, qui est la plus haute distinction du LEED.
21:22 De façon très concrète vous verrez un sol au caoutchouc naturel à Boulogne.
21:27 Donc l'idée étant de ne pas générer de futurs déchets.
21:30 Vous verrez des murs dénudés complètement, donc en pierre.
21:33 Alors ça nous plaît, ça nous plaît pas, mais ça fait partie des enjeux.
21:37 On a un récupérateur de chaleur au niveau des fours qui est redistribué en salle
21:41 pour faire des économies d'énergie.
21:44 Nous avons les eaux grises qui sont donc les eaux grises qui sont issues du lavage des mains des équipes
21:49 qui sont redirigées vers les toilettes et donc réutilisées une deuxième fois lorsqu'on tire la chance d'eau.
21:54 Et nous avons également un variateur d'intensité lumineuse en salle
21:58 qui permet au regard de la luminosité naturelle d'ajuster l'intensité des lumières.
22:03 Donc voilà cinq points concrets qui sont visibles aujourd'hui à Boulogne.
22:08 Je vous le redresse des cent dix autres.
22:11 - On se rend du futur là.
22:14 Et j'ai lu aussi que tu te considérais comme quelqu'un de feeling et pas thinking.
22:20 Ça veut dire quoi ?
22:21 - C'est marrant, vous avez vu.
22:25 C'est mon expérience à l'ESCP lorsque j'ai fait mon exécutif MBA.
22:31 On fait une grosse introspection sur soi.
22:34 Et c'est à ce moment là que je me suis aperçu que j'étais effectivement un gros feeling.
22:40 Et c'est comme ça d'ailleurs que je me suis rendu compte que dans le passé
22:43 j'avais pris l'intégralité de mes décisions de cette façon là.
22:47 Et notamment celle de rester travailler au McDo et réorienter mes études différemment.
22:53 - Bon écoute, merci beaucoup d'avoir répondu à ces questions.
22:57 Et puis on va pouvoir passer maintenant à l'interview Top Chrono.
23:00 Alors tu viens de recevoir le trophée figure snacking de l'année 2024.
23:09 C'est lors du Sandwich and Snack Show.
23:12 Tu as mis où ce trophée ?
23:13 - J'ai mis au bureau.
23:15 Au bureau parce que même si c'est lié à un nom, c'est surtout lié à une entreprise.
23:20 Et puis derrière l'entreprise, il y a des équipes.
23:23 Donc tout le monde est très fier de ça.
23:25 - Tu vas au restaurant combien de fois par semaine ?
23:28 - J'y vais trop.
23:31 J'y vais plus de 5 fois par semaine.
23:34 - L'application que tu utilises le plus ?
23:37 - LinkedIn.
23:39 - Un chiffre dont tu es très fier chez Pommes de Pain ?
23:42 - Le nombre de candidatures à la franchise depuis qu'on a repris l'entreprise.
23:48 - Combien à peu près ?
23:49 - On a fait x20.
23:51 On est à un peu plus de 200 candidatures par mois.
23:54 Lorsqu'on était à 10, il y a encore un an.
23:57 - Est-ce que tu peux me citer une entrepreneuse ou une dirigeante française ?
24:01 - Une dirigeante française...
24:04 - Qui t'inspire ?
24:06 - Alors il y a probablement plein de dirigeantes françaises qui doivent être inspirantes.
24:10 Moi j'en ai une mais qui n'est pas française.
24:13 Que j'ai rencontrée lors de mon expérience chez Starbucks.
24:17 Qui s'appelle Michelle Gass.
24:19 Et qui était à l'époque la présidente Europe Moyen-Orient Afrique pour Starbucks.
24:23 Et donc qui pilotait également la France.
24:25 Et je me souviens d'une femme très brillante, très smart pour reprendre une partie de l'émission.
24:32 Mais surtout une belle oratrice et quelqu'un qui vous entraînait dans son discours.
24:38 Pour laquelle j'ai eu énormément de plaisir à travailler et à collaborer.
24:44 Et qui m'a beaucoup appris en termes de l'importance de la communication.
24:48 - Le dernier livre que tu as lu ?
24:50 - Le dernier livre que j'ai lu, et je m'aperçois que ça fait longtemps que je n'ai pas lu un livre.
24:55 C'était toujours Starbucks.
24:57 Howard Schultz qui était le président de Starbucks avait écrit un livre qui s'appelle "Comment Starbucks a sauvé ma vie".
25:05 Et en fait c'est plus d'une centaine de pages de témoignages sur toutes les décisions qu'il a été amené à prendre.
25:13 Lorsqu'il pilotait Starbucks et lorsque Starbucks grossissait au fur et à mesure.
25:18 Donc extrêmement riche, c'est un gros témoignage très très riche.
25:25 - Merci, je ne connaissais pas du tout.
25:28 Merci beaucoup d'avoir répondu à toutes ces questions.
25:31 Merci à vous d'avoir suivi cette émission.
25:34 Et je vous redonne rendez-vous très prochainement pour un nouveau numéro.
25:39 Merci, au revoir.
25:41 [Musique]