• il y a 6 mois
Un débat entre deux éditorialistes qui analysent l'actualité politique de la semaine dans #CaSeDispute

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00:00Bonsoir à tous, ravi de vous retrouver pour un nouveau numéro de 16 disputes sur CNews, toujours en direct et toujours face à face.
00:08Geoffroy Lejeune, bonsoir.
00:09Bonsoir Lionel.
00:10Philippe Liber, bonsoir.
00:11Bonsoir messieurs.
00:12Très heureux de vous retrouver.
00:13Tous les deux, nous sommes à deux jours évidemment du premier tour des élections législatives anticipées.
00:18Avec ce baromètre OpinionWay pour CNews Europe 1 et le JDD qui montre que 36% des Français ont l'intention de voter pour le Rassemblement National et ses alliés.
00:26De son côté, le Nouveau Front Populaire gagne du terrain, 28%, tandis que la majorité présidentielle stagne à 20%.
00:34Des chiffres qui corroborent et qui confirment ce qui s'est produit lors des européennes.
00:38Geoffroy Lejeune, est-ce que c'est déjà plié pour le Rassemblement National dans ces législatives ?
00:42Non, parce qu'il y aura des second tours, parce qu'il y aura des triangulaires, il y aura des second tours, des face-à-face.
00:50Il y aura peut-être un Front Républicain qui sera extrêmement hostile.
00:53J'observe avec grand intérêt depuis maintenant 15 jours la manière dont se met en place le pré-Front Républicain,
01:00c'est-à-dire la dégaminisation du RN qui est annoncée comme le grand gagnant de ces législatives.
01:06On annonce, tout le monde annonce Bardella à Matignon.
01:09Et donc je vois qu'on met en place maintenant tous les anticorps, tous les pare-feux possibles pour que ça n'arrive pas.
01:17Et certains sont très attendus, c'est l'antiracisme classique, c'est la rétournelle habituelle, ça on connaît déjà.
01:29Et ça ne marche plus, je pense que ça marche de moins en moins bien.
01:32Et il y a aussi des nouveaux arguments.
01:34Sont-ils contre la Constitution ? Est-ce qu'ils veulent destituer le président de la République dans son dos ?
01:39Donc il y a des nouvelles méthodes.
01:43Et peut-être qu'à partir de dimanche soir, peut-être que ça marchera un peu mieux.
01:48Et donc je ne sais pas ce que ça va donner, je ne sais pas du tout comment ça va se rendre.
01:52Néanmoins, Philippe Guibert, même s'il y a des pare-feux, même s'il y a des adversaires pour le RN,
01:58tout laisse penser, tout laisse croire que le RN sera en tête.
02:03Après, il y a la question de la majorité absolue évidemment, il y aura des quelques-unes peut-être d'apothétiques à faire.
02:07Mais tout laisse à penser que le RN va être en tête dimanche soir.
02:12On peut dire sans trop de risque que le RN sera le gagnant au moins du premier tour.
02:17Ça paraît sur la vitesse acquise, les intentions de vote réalisées toute la semaine,
02:24les choses paraissent acquises et qui plus est avec un écart important par rapport au deuxième,
02:30a fortiori par rapport au troisième bloc, puisque c'est le terme à la mode.
02:35Maintenant, ça ne veut pas dire que c'est une élection pliée.
02:38C'est normal qu'il y ait des oppositions, que ça suscite des oppositions, c'est la moindre des choses.
02:43Après, que ces oppositions soient efficaces et que certains de leurs arguments soient efficaces, c'est un autre débat.
02:49Je pense que la culpabilisation, la rétournelle de culpabilisation des Français
02:55ne me paraît pas être le meilleur argument, voire la stigmatisation des électeurs
03:00ne me paraît pas être le meilleur argument pour combattre le RN et dans la position où il est.
03:07Ensuite, ce n'est pas plié, comme l'a dit Geoffroy, parce qu'il y a un deuxième tour,
03:12parce que vu la participation, on ne devrait pas être très loin des 70 %, voire peut-être les atteindre.
03:19Ça veut dire que le seuil d'accession au deuxième tour est environ de 18 %,
03:25puisque c'est 12,5 % des inscrits, donc avec 70 % de participation.
03:30Il veut dire que même en terminant 4e, s'il est au-delà des 12,5 %, il peut être au deuxième tour.
03:36Il peut y avoir des rembouteillages, oui.
03:38On peut avoir des triangulaires, on peut même avoir des quadrangulaires.
03:41Là, ça paraît peu probable sur les quatre.
03:43En revanche, sur les triangulaires, on peut battre le record des triangulaires
03:46qui avait été établi en 1997 lors de la dernière dissolution surprise,
03:51dernière dissolution tout court d'ailleurs.
03:54Et donc, on peut avoir des triangulaires.
03:56Plus l'avance du RN sera forte dimanche soir, plus les triangulaires bénéficieront au RN.
04:02Dans une triangulaire, par définition, puisque vous êtes trois,
04:06vous avez moins de potentiel de voix du premier tour.
04:09Et donc, pour remonter un écart trop important, c'est difficile,
04:13sauf hypothèse du fameux front républicain dont tu parlais à l'instant, Geoffroy,
04:19mais qui a beaucoup de mal à se mettre en passe,
04:21parce qu'il est profondément abîmé, ce front républicain,
04:24et qu'il est profondément divisé.
04:26Qu'est-ce que serait le front républicain face au RN ?
04:30Ça veut dire que la gauche et les macronistes doivent se mettre d'accord,
04:33et éventuellement même la droite, ce qui me paraît encore moins probable.
04:37Mais ça sera extrêmement compliqué.
04:39Ça sera peut-être facile avec certains candidats.
04:42Je pense que dans les candidats de gauche, quand ça sera un socialiste,
04:45ce sera peut-être plus facile que dans d'autres cas.
04:47Mais quand ce sera un éléphi ou quand ça sera un écologiste ou un communiste,
04:52ce sera beaucoup moins évident pour les électeurs macronistes
04:54d'accepter de se reporter sur un tel candidat.
04:57Donc je crois vraiment que le front républicain,
05:01on avait déjà observé en 2022 qu'il était bien abîmé
05:04au deuxième tour des législatives déjà.
05:07Et donc voilà, le RN part en position très favorable.
05:10Après, il peut y avoir des surprises par un bond de participation
05:13entre le premier et le deuxième tour.
05:15Ça s'est vu des législatives où le deuxième tour corrigeait le premier.
05:19Ça s'est rarement vu qu'ils l'annulent complètement le premier.
05:21Et il est vrai que sur les consignes de vote, il y a encore une nébuleuse.
05:24On n'en est pas là.
05:25Qu'est-ce qui pourrait déstabiliser finalement le RN ?
05:28Des affaires ? Des choses trapes ?
05:31Le fait qu'il y ait des pare-feux comme vous dites ?
05:33Ou peut-être l'excès de confiance ?
05:35C'est vrai que quand on le voit, quand on voit Jordan Bardella
05:39notamment se comporter en tant que Premier ministre,
05:43futur Premier ministre, il parle au présent.
05:45En tout cas, quand il parle de lui à Matignon notamment.
05:48Quand on sait qu'il a déjà composé son futur gouvernement,
05:52est-ce que ce n'est pas aller trop vite en besogne ?
05:54Si, évidemment.
05:55D'ailleurs, c'est pour ça qu'il ne l'annonce pas.
05:57S'il l'annonçait, ce serait un peu exagéré.
06:00Moi, j'ai trouvé, pas pendant la campagne des élections législatives,
06:04mais par contre pendant les européennes,
06:06qu'il y avait des moments, et je suis persuadé qu'il l'a senti,
06:09compris et qu'il l'a intégré,
06:11qu'il y avait des moments où il était un peu léger en débat.
06:14En fait, c'est son exercice.
06:18C'est un enfant de la télévision, donc il est très bon là-dedans.
06:21D'ailleurs, il s'est révélé à la télévision.
06:24Et il y a eu des moments, vous savez,
06:26de son affrontement avec Gabriel Attal,
06:28son affrontement avec le communiste Léon Desfontaines,
06:32où il était un peu dans la blague, dans la punchline.
06:37Et en fait, peut-être que ça pouvait paraître un peu déplacé
06:41ou trop léger par rapport à l'enjeu.
06:43Je suis persuadé que, j'en ai pas parlé avec lui,
06:45mais il a intégré l'idée que ça ne suffisait pas
06:47et qu'il fallait faire attention.
06:49Maintenant, si vous demandez ce qui peut gêner le RN
06:54entre les deux tours de l'élection législative,
06:57c'est ça peut-être.
06:59Encore une fois, je pense qu'ils l'ont corrigé,
07:01en tout cas que lui l'a corrigé.
07:03Et après, je pense qu'on sous-estime l'ampleur.
07:06Moi, je suis frappé depuis deux semaines maintenant
07:08du déchaînement de...
07:11La levée de boucliers.
07:12Oui.
07:13Une espèce de réveil d'une certaine France.
07:16Une sorte de...
07:17Alors, ce n'est pas une France.
07:18C'est une petite France.
07:20C'est une petite France qui rêve de...
07:22Non, non.
07:23Alors là, pour le con, on va peut-être débattre avec Philippe.
07:25Mais...
07:26Ce n'est pas une petite France.
07:27Non, c'est des syndicats.
07:30Non, ça va bien au-delà de ça.
07:32Non, je maintiens, ce sont des syndicats.
07:34Alors, poursuivez, concluez.
07:35Je cède la parole à Philippe Gibiard sur cette thématique.
07:38Sur cette partie de la France qui, finalement,
07:40semble se réveiller en disant
07:42attention, on a peur du rassemblement national.
07:44Ce sont des organismes constitués.
07:46Des syndicats, des associations, des...
07:50Et le système.
07:51Le système étant les artistes, les médias,
07:55les gens qui constituent un petit monde qu'on connaît,
07:58qui d'ailleurs vit essentiellement à Paris.
08:00Je me permets de vous rappeler
08:02la carte du vote aux européennes
08:04dans laquelle le RN est arrivé en tête
08:07et dans laquelle un autre parti,
08:09en l'occurrence Macron et le Parti Socialiste,
08:13est arrivé en tête.
08:14Cette carte est intégralement bleue
08:17avec au milieu Paris qui est en rose et jaune.
08:19Oui, mais attention.
08:20Non, mais j'attends.
08:22Mais je vais quand même finir cette phrase.
08:24Je pense qu'aujourd'hui, le système étant révolte,
08:28étant rébellion, étant lutte,
08:30et que les gens s'en fichent éperdument.
08:33L'arrivée du RN est perçue aujourd'hui
08:35comme un élément rassurant.
08:36C'est un parti qui est perçu, à mon avis...
08:38Pas pour tout le monde.
08:39Non, mais pas pour tout le monde.
08:40Pas pour tes amis parisiens, ça c'est sûr.
08:42Je te laisse terminer.
08:44Les amis parisiens, la gauche caviar,
08:46l'intelligentsia de gauche.
08:47Une partie des gens, évidemment, dans les territoires.
08:49Le RN ne fait pas 100% partout.
08:50Mais par contre, il est majoritaire partout.
08:52C'est ça qui est intéressant.
08:53C'est ça la nouveauté.
08:54C'est là où je veux commencer ton propos.
08:56Quand tu dis que c'est une petite France,
08:58la carte de France que tu évoques des européennes...
09:00Elle existe.
09:01Elle est fondée sur un scrutin là proportionnel
09:03où il n'y a pas de deuxième tour.
09:05Et elle existe.
09:06Et donc, ça signifie que le RN...
09:09Elle existe.
09:10Oui, attends.
09:11Que le RN est en tête.
09:13Mais il n'est pas majoritaire, le RN.
09:15Même dans le sondage qu'on vient de voir,
09:17qui lui donne des scores flatteurs,
09:20mais après, toutes les intentions de vote le confirment.
09:2336%.
09:24Selon les instituts, 36-37%,
09:27les amis d'Éric Ciotti compris.
09:30Et vous avez le reste qui fait donc plus de 50%.
09:33Donc, ne disons pas que le RN est majoritaire
09:35et qu'il est rassurant pour la majorité des électeurs.
09:39Attends.
09:40Précisons...
09:41Je fais une parenthèse.
09:42Juste.
09:43Précisons que Jacques Chirac,
09:44qui est l'icône des gens qui prônent le Front républicain,
09:48a été élu deux fois président de la République
09:50en n'ayant jamais fait plus de 20% au premier tour.
09:52Oui, bien sûr.
09:53Là, il est à 36%.
09:54Mais ce que je veux te dire par là,
09:55quand tu dis une petite France
09:57et que le RN est...
09:58Le petit de France qui est contre et le RN qui est rassurant,
10:01je crois objectivement que pour une majorité de la population,
10:04ce n'est pas le cas.
10:05Enfin, je veux dire...
10:07Après, on peut considérer que le RN est moins inquiétant
10:10que l'était le FN.
10:12Ça, je pense qu'effectivement,
10:13ils ont réussi une partie de leur opération,
10:16comme on dit, de respectabilisation,
10:19qui s'est un peu effritée, je trouve, cette semaine.
10:22Mais ça n'a plus beaucoup d'importance que c'est trop tard.
10:25Mais il y a quand même toujours une France, majoritairement,
10:29qui ne vote pas RN
10:31et qui n'a pas forcément envie de le voir arriver au pouvoir.
10:33J'ajoute un point, puisqu'on parlait de Jordan Bardella.
10:36Moi, je suis très frappé que des Européennes,
10:38au débat auquel on a assisté cette semaine,
10:41Jordan Bardella ne gagne jamais ces débats.
10:44Il est parfois en difficulté sur des points techniques
10:47où ça se voit que la maîtrise des dossiers
10:49n'est pas toujours de son côté.
10:51Et tout se passe comme si ça n'avait rigoureusement aucune importance.
10:54Ça n'a pas eu d'importance pour les Européennes.
10:57Et si je déroule la semaine,
10:59qui, je trouve, n'a pas été forcément à son avantage...
11:02Il a été mis face à ses contradictions, vous avez raison,
11:04sur plusieurs points, mais c'est passé...
11:06Il y a l'histoire de la binocialité, dont on reparlera peut-être.
11:09Bien sûr, dans un instant.
11:11On ne peut pas dire que ça a été une semaine à son avantage.
11:13Et pourtant, on vient de...
11:15Vous venez de citer votre sondage,
11:17et c'est vrai dans tous les autres.
11:19Eh bien, ça n'impacte absolument pas,
11:21ça ne change rigoureusement rien.
11:23Si l'enjeu n'était pas le programme,
11:25l'enjeu était le projet, le diagnostic
11:28qui est porté sur la société,
11:30qui, lui, suscite la dynamique du RN.
11:32Et l'adhésion des gens.
11:34Justement, sur l'excès de confiance
11:36qui pourrait être celui du RN,
11:38cela fait beaucoup réagir, et notamment Emmanuel Macron,
11:40le président qui, on en parlera dans la deuxième partie de l'émission,
11:43prend beaucoup la parole,
11:45entre vents et marées, apparemment.
11:47Mais lui, il trouve que c'est à l'évite en besogne, évidemment.
11:49Et il ne s'offuse que de ce postulat,
11:51de ce positionnement du RN,
11:53qui s'y voit déjà écouté.
11:55Tout le débat, aujourd'hui, fait comme s'ils étaient déjà dans la place.
11:57Au fond, il ne faudrait pas aller voter.
11:59Après m'avoir reproché pendant 15 jours
12:01d'avoir demandé souverainement aux Français d'aller voter,
12:03maintenant, il ne faudrait plus aller voter.
12:05Tous les postes sont déjà répartis.
12:07Ils sont déjà là, dans la place.
12:09La question, maintenant, est celle des modalités.
12:11Mais les Français n'ont pas choisi.
12:13Qui sont-ils, pour expliquer ce que devrait être la Constitution ?
12:15Qui sont-ils ?
12:17De quelle culture politique parle-t-on ?
12:19Enfin !
12:21Donc, je pense qu'il faut respecter les Français
12:23qui auront à s'exprimer. C'est ce que j'ai souhaité.
12:25Mais respecter les Français, ce n'est pas de faire de la politique-fiction
12:27sur leur dos.
12:29– Réaction rapide, avant de parler de la binationalité,
12:31des binationaux notamment.
12:33La déclaration d'Emmanuel Macron, c'est de la méthode Coué ?
12:35Ou ça a du sens, la méthode Coué, en disant
12:37on est encore là, on est encore en vie,
12:39le RN n'a pas encore gagné ?
12:41Ou est-ce que ça a du sens, ce qu'il dit ?
12:43– Dans ce qu'il dit, rien n'est faux, mais rien n'est vrai non plus.
12:45C'est-à-dire que, évidemment, les Français
12:47n'ont pas encore parlé, en même temps,
12:49ils ont parlé il y a 10 jours, ou 15 jours.
12:51Donc, on sait globalement ce qu'ils pensent à l'instant T.
12:53Alors, à moins qu'ils changent d'avis en 15 jours,
12:55mais ce serait étonnant que les Français disent
12:59on va sanctionner Macron aux européennes,
13:01on va mettre Bardella en tête,
13:03on va laminer la gauche,
13:05et on va mettre le parti présidentiel
13:0715 points en dessous du RN.
13:09Et par contre, 2-3 semaines plus tard,
13:11on va décider qu'en fait,
13:13on a changé d'avis,
13:15on va décider qu'en fait,
13:17on a changé d'avis collectivement,
13:19et qu'on va donner une majorité absolue à Macron
13:21pour gouverner enfin.
13:23– La déclaration d'Emmanuel Macron,
13:25c'est le chant du signe, ou le début du chant du signe,
13:27avant le scrutin ?
13:29– Je trouve qu'elle n'était pas indispensable,
13:31et surtout, c'est toujours pareil qu'Emmanuel Macron,
13:33c'est qu'il peut avoir des points de raison,
13:35parce que c'est vrai qu'il y a un peu d'arrogance au RN,
13:37le sentiment que, ouais, on n'est pas encore élu,
13:39mais enfin, ça ne va pas tarder.
13:41Même les déclarations de Marine Le Pen
13:43sur la constitution cette semaine,
13:45et sur le chef des armées, étaient quand même malvenues.
13:47Mais je trouve que le ton qu'utilise Emmanuel Macron,
13:49c'est toujours un peu excédé,
13:51et un peu arrogant,
13:53et particulièrement malvenu
13:55à quelques jours,
13:57à deux jours du vote.
13:59Je trouve que là, au fond,
14:01ce Président de la République,
14:03on va en parler en fin de l'émission,
14:05je ne veux pas commencer,
14:07mais le Président de la République
14:09n'a jamais trouvé la bonne tonalité
14:11et justement, on se demandait
14:13qu'est-ce qui pourrait jouer un tour
14:15au Rassemblement National,
14:17peut-être cette affaire-là,
14:19puisque vous le savez, le député sortant RN du Loire-et-Cher,
14:21Roger Chudeau, a déclenché une polémique sur cette question,
14:23en citant notamment Najat Vallaud-Belkacem,
14:25la ancienne ministre de l'Éducation sous François Hollande,
14:27qui est franco-marocaine,
14:29mais elle a réagi évidemment en disant
14:31qu'on peut avoir deux nationalités
14:33et être 100% français, en effet.
14:35Réaction donc de la classe politique,
14:37qui ne se sont pas faites attendre,
14:39le résumé de Régine Delfour.
14:41Hier soir, Roger Chudeau,
14:43le député sortant RN du Loire-et-Cher,
14:45a assuré que certains postes
14:47seraient interdits aux citoyens
14:49titulaires d'une double nationalité
14:51par le RN, qualifiant d'erreur
14:53la nomination de Najat Vallaud-Belkacem
14:55comme ministre de l'Éducation
14:57sous le gouvernement Hollande.
14:59Najat Vallaud-Belkacem, franco-marocaine,
15:01qu'a-t-elle fait ?
15:03Elle a détruit le collège public et surtout
15:05elle a voulu instituer au CP des cours d'arabe.
15:07Les propos tenus par Roger Chudeau
15:09sur la binationalité suscitent
15:11l'indignation de la classe politique,
15:13notamment dans son propre parti.
15:15Marine Le Pen s'est dit offusquée.
15:17Je suis un peu estomaquée
15:19que notre collègue Chudeau,
15:21qui est pourtant inspecteur d'académie,
15:23qui a été en cabinet ministériel auprès
15:25du Premier ministre François Fillon,
15:27puisse exprimer un avis qui est un avis personnel
15:29mais qui est totalement contraire en réalité
15:31au projet du RN.
15:33La principale intéressée a quant à elle
15:35interpellé le camp présidentiel.
15:37Question simple à l'adresse des candidats
15:39Renaissance-Emmanuel Macron,
15:41cautionnez-vous cela.
15:43Sinon, vous savez ce qu'il vous reste à faire.
15:45Vous engagez à chaque fois que vous arriverez troisième
15:47à vous désister en faveur du candidat
15:49qui respecte les valeurs de la République.
15:51Le Premier ministre s'est dit lui aussi scandalisé.
15:53Un ministre qui a deux nationalités
15:55a deux loyautés.
15:57Derrière, ça veut dire quoi ?
15:59Le message qui est envoyé, c'est que vous êtes binational,
16:01vous n'êtes pas totalement français.
16:03Les condamnations sont aussi unanimes.
16:05Et la question que l'on se pose,
16:07parce que cette affaire remonte
16:09à plus loin que Roger Schudo.
16:11Elle a commencé déjà, en tout cas cette polémique,
16:13il y a quelques jours, voire quelques semaines.
16:15Est-ce que néanmoins cela peut faire perdre des voix
16:17au Rassemblement national ?
16:19J'en sais rien. En gros, je pense
16:21que c'est un symptôme de deux choses.
16:23La première, c'est le fait
16:25que le RN a envie d'abandonner
16:27le maximum de choses
16:29clivantes,
16:31pratiquantes de son programme
16:33avant d'arriver éventuellement au pouvoir.
16:35C'est intéressant d'ailleurs de constater que
16:37Bordela, mais aussi Marine Le Pen,
16:39tous les gens qui sont
16:41aujourd'hui les porte-voix
16:43de cette poussée électorale,
16:45abandonnent tout ce
16:47qui pourrait faire polémique pour rassurer les Français.
16:49C'est une stratégie qui peut se comprendre d'ailleurs.
16:51C'est l'idée de penser
16:53que la France se gagne au centre.
16:55C'est ce qu'ils ont appelé, eux, la chirurgisation, etc.
16:57Dès qu'il y a quelque chose qui commence à provoquer des polémiques,
16:59ils abandonnent, ils lâchent l'affaire
17:01en disant que ce n'est pas dans leur programme, on ne le fera pas, etc.
17:03Ensuite, la deuxième chose,
17:05c'est sur le fond.
17:07Ça m'intéresse beaucoup, cette question.
17:09Je pense que c'est un vrai sujet de débat.
17:11Je pense que c'est un vrai sujet de débat transpartisan.
17:13Ce n'est pas une question de droite contre gauche.
17:15Non, pas du tout, justement.
17:17Ce n'est pas juste une question
17:19de droite contre gauche.
17:21Il y a des gens
17:23qui sont issus de l'immigration,
17:25voire des gens naturalisés,
17:27qui considèrent que,
17:29en étant naturalisés, il faut abandonner sa nationalité.
17:31Je vais reparler de mon éternel sujet
17:33puisque j'en parle dès que je peux.
17:35Moi, je connais des gens qui sont
17:37entrés sur le territoire étranger,
17:39100% étranger,
17:41et qui, pour racheter leur faute du passé
17:43ou pour acquérir la nationalité française,
17:45sont entrés dans la Légion étrangère.
17:47J'attendais la Légion étrangère.
17:49Mon cher Philippe,
17:51ce n'est pas un modèle pour la nation.
17:53C'est un modèle d'exception.
17:55C'est un modèle pour la nation.
17:57Tout le monde ne convoite pas
17:59la Légion étrangère
18:01ou ne cherche pas à entrer
18:03dans la Légion étrangère.
18:05En revanche, si on appliquait les méthodes de la Légion étrangère
18:07à la France, peut-être que ça irait beaucoup mieux.
18:09C'est un modèle pour la nation.
18:11Vous voulez militariser la population ?
18:13Je ne vous parle pas de l'aspect...
18:15Avec la discipline ?
18:17Non, je ne vous parle pas de l'aspect militaire,
18:19je vous parle de leur rapport à la nation.
18:21Ce sont des gens qui acceptent de consentir
18:23pour la nation et qui, en échange de cela,
18:25reçoivent au bout de 5 ans la nationalité
18:27et qui, à ce moment-là,
18:29reçoivent la nationalité française.
18:31Et ces gens-là ne gardent pas leur nationalité d'origine.
18:33Après, il faut savoir pourquoi
18:35c'est du cas par cas,
18:37mais pourquoi on entre aussi dans la Légion étrangère.
18:39Parfois, il y a des gens qui veulent disparaître,
18:41qui ont eu un passé,
18:43et donc ça les arrange bien aussi
18:45de pouvoir changer de nationalité.
18:47Je termine juste d'une phrase.
18:49En fait,
18:51ils épousent la France.
18:53Parce qu'elle leur offre quelque chose.
18:55En l'occurrence, une deuxième chance.
18:57Mais pourquoi, Philippe Guybert, ce ne serait pas le cas
18:59de tous les autres binationaux ?
19:01D'épouser la France, justement ?
19:03On parlait de Najat Valvado-Belkacem tout à l'heure,
19:05elle a été ministre du gouvernement.
19:07Il faut dire que dans le pays du Maroc,
19:09ils sont tous franco-marocains
19:11parce que le Maroc n'accepte pas
19:13de retirer la nationalité marocaine.
19:15Absolument. Quand tu es marocain,
19:17tu l'as toute ta vie.
19:19Comment faire les franco-marocains,
19:21qui sont à 100% français, qui vivent en France,
19:23si cette loi venait à passer ?
19:25Si ce décret venait à passer ?
19:27Si on ne peut pas retirer
19:29la nationalité marocaine,
19:31ils sont obligés de choisir le Maroc ?
19:33Oui, c'est ce qui sous-tendait
19:35le projet de l'URN jusqu'à peu.
19:37Tu as raison de dire
19:39qu'ils ont retiré presque
19:41tout ce qui pouvait susciter
19:43une polémique. Il en reste encore pas mal
19:45sur lequel il n'y a pas eu polémique.
19:47À la suppression du droit du sol.
19:49Mais ils ont retiré,
19:51ils ont un programme qui a fondu
19:53comme neige au soleil,
19:55où ils ont retiré tout ce qui était
19:57clivant. Sauf qu'il est resté
19:59un petit bout, à travers
20:01une mesure totalement
20:03ridicule sur le plan pratique, qui était
20:05d'interdire...
20:07Ils ont retiré depuis longtemps quand même.
20:09Non, c'est depuis 2022.
20:11Il y a deux ans. Ce n'est pas le FN d'il y a 50 ans.
20:13C'est le RN de Marine Le Pen,
20:15longtemps après
20:17sa prise de contrôle du RN.
20:19On ne peut pas dire que c'est une idée de Jean-Marie Le Pen
20:21qui traîne dans le programme.
20:23On avait oublié de le retirer. Non, ils l'ont gardé
20:25jusqu'en 2022, où il s'agissait de supprimer
20:27la binationalité.
20:29Ils en ont gardé un petit bout,
20:31ce qui prouve que ça a dû
20:33susciter quelques débats internes, et que c'est un sujet
20:35qui est quand même important pour eux,
20:37qui est de dire, sur les postes
20:39de responsabilité, de sécurité nationale,
20:41il ne peut pas y avoir de binationaux.
20:43Ce qui, sur le plan pratique, en termes de conséquences
20:45pratiques, est totalement ridicule,
20:47parce que, qu'on soit binational ou national,
20:49quand on est nommé à un poste
20:51de responsabilité, même en dehors des services
20:53de renseignement, quand j'étais nommé directeur
20:55du SG, il y avait évidemment une enquête de sécurité
20:57sur moi, parce qu'après, vous êtes habilité
20:59secret défense, et donc
21:01on fait quand même un petit peu gaffe,
21:03et on va regarder si la personne,
21:05y compris pour un service de communication,
21:07n'a pas des incointances,
21:09n'a pas des relations troubles.
21:11Donc tout ça, sur le plan pratique, est totalement
21:13ridicule, et je pense qu'ils le savent.
21:15Et ils l'ont gardé, pourquoi ? Parce qu'ils ont
21:17une conception de la nationalité, que je ne partage
21:19pas, qui devrait être pure
21:21de toute attache extérieure.
21:23Une sorte de nationalité française
21:25où il n'y aurait rien d'autre
21:27que la nationalité française.
21:29Qu'est-ce qui te choque là-dedans ?
21:30Eh bien, ça me choque, parce qu'on vit à une époque
21:32qui s'appelle la globalisation, où il y a des mouvements
21:34de population, où il y a des gens qui ont des
21:36racines, et qu'ils
21:38ont envie de garder une relation
21:40avec ces racines, ou avec
21:42un pays... Attends, je termine là, Geoffroy.
21:44Ou que tu aies envie d'avoir une relation
21:46avec un pays, qu'il soit européen
21:48ou autre.
21:50T'as envie de garder cette relation, ça ne
21:52n'empêche pas que si tu t'engages dans ton pays,
21:54la France, tu ne dois pas
21:56être soupçonné de déloyauté.
21:58Il y a 3,5 millions de
22:00binationaux en France.
22:02De tous les pays,
22:04pas simplement du Maghreb.
22:06Et je m'étonne
22:08que le ERN,
22:10jusqu'à une période récente,
22:12faisait de ce sujet de la binationalité
22:14un sujet de débat, alors qu'à mon sens
22:16il n'y a même pas
22:18débat, et il ne doit pas y avoir débat.
22:20Ça a été rappelé par Gabriel Attal ?
22:22Non, parce que c'est posé
22:24une suspicion de déloyauté
22:26vis-à-vis de gens qui sont aussi
22:28français que toi. Geoffroy Lejeune, il nous reste 50 secondes.
22:30En ajoutant que ça a été rappelé
22:32par Gabriel Attal dans un débat cette semaine,
22:34que parmi les collaboratrices de Jordan
22:36Bardella, notamment
22:38au Parlement européen,
22:40il y a une franco-russe qui a accès à des informations
22:42sensibles. Elle a probablement connu des services de
22:44renseignements.
22:46Allez-y, concluez
22:48en quelques secondes et on reprendra le débat.
22:50Tu me fais penser aux gens qui disent que
22:52la Turquie est proche de l'Europe et que
22:54parce qu'après tout on s'aime tous, il faudrait
22:56qu'elle soit dans l'Europe. Ah non, ça n'a absolument rien à voir.
22:58C'était un argument que j'entendais beaucoup à l'époque
23:00où il était question qu'elle rentre dans l'Europe. Je suis désolé
23:02de te dire, moi j'ai beaucoup d'attaches avec
23:04beaucoup de pays où j'adore aller,
23:06où j'ai vécu, où j'ai étudié
23:08et pourtant je n'ai jamais demandé la nationalité.
23:10Ce n'est pas un problème de détester l'autre.
23:12Si tu veux, le Maroc par exemple,
23:14le Maroc pour moi est un pays très cher à mon cœur.
23:16Mais pour autant, je ne revendiquerai jamais d'être marocain
23:18et je ne serai jamais marocain. Le Maroc
23:20ne fera jamais de moi un citoyen marocain,
23:22même si par le coup, quand je me...
23:24Il ne le fera pas.
23:26Mais voilà.
23:28Pourquoi est-ce qu'il faudrait...
23:30La France est un cas particulier aussi.
23:32Pourquoi il n'y a qu'en France
23:34que la binationalité poserait un problème ?
23:36D'où ça sort ce qu'il est ?
23:38Dans un monde où il y a
23:40des mouvements de population,
23:42il y a des gens qui simplement...
23:44On en discutera tout à l'heure.
23:46Je vous fais des signes tout à l'heure.
23:48On fait une pause et puis on peut reprendre ce débat
23:50si vous le souhaitez sur les binationaux.
23:52Bien volontiers.
23:54Et après, on continuera évidemment le conducteur,
23:56le programme qui est prévu à tout de suite.
23:58C'est news évidemment.
24:00On se retrouve dans un instant.
24:04Toujours en direct sur CNews,
24:06la deuxième partie de sa dispute
24:08avec Philippe Guibert et Geoffroy Lejeune,
24:10juste après le rappel de l'information
24:12avec Sandra Thionbaut. Bonsoir.
24:14Bonsoir Lionel, bonsoir à tous.
24:16Parmi les temps forts de l'actualité ce vendredi,
24:18une nouvelle encourageante.
24:20L'inflation repasse à la baisse en juin en France.
24:22L'indice des prix à la consommation
24:24a progressé de 2,1 % sur un an.
24:26Ce sont les chiffres de l'INSEE.
24:28Il s'explique notamment par un ralentissement
24:30de la hausse des prix de l'énergie et de l'alimentation.
24:32L'Union européenne a autorisé
24:34le premier vaccin contre le chikungunya.
24:36Il se présente sous la forme d'une dose unique
24:38et sera proposé aux plus de 18 ans.
24:40Il offre une protection pendant six mois.
24:42Pour rappel, ce virus est principalement
24:44transmis par le moustique-tigre.
24:46Sa propagation pourrait être favorisée
24:48par le dérèglement climatique.
24:50Et puis à l'international, Volodymyr Zelensky
24:52a surtravaillé sur un plan pour mettre fin
24:54à la guerre en Ukraine.
24:56Le président ukrainien l'affirme.
24:58Il sera clair, détaillé et prêt cette année.
25:00Il souhaite que le texte soit soutenu
25:02par la majorité des Etats.
25:04Il insiste également sur la nécessité
25:06pour son pays de muscler son industrie militaire.
25:08Merci Sandra.
25:10Prochain point sur l'information sur CNews
25:12à partir de 22h.
25:14Geoffroy Lejeune, Philippe Guybert, deuxième partie.
25:16On prolonge un tout petit peu le débat
25:18autour des débits nationaux.
25:20Geoffroy Lejeune, vous vouliez intervenir
25:22puisque pour vous c'est un débat très important
25:24qui va au-delà des clivages
25:26gauche-droite, un débat d'importance
25:28ne serait-ce que pour l'avenir de notre pays ?
25:30Oui, c'est un débat d'appartenance.
25:32Philippe connaît la situation
25:34et consentait avant la pause
25:36au fait que le Maroc n'était pas d'accord
25:38avec l'idée que des gens
25:40qui ont la nationalité marocaine
25:42abandonnent leur nationalité.
25:44Moi je respecte ça.
25:46Je comprends qu'un pays ne veuille pas
25:48que des citoyens de son pays
25:50abandonnent cette nationalité.
25:52Pourquoi cette mise sur la nationalité
25:54de certaines personnes
25:56pour échapper à d'autres pays ?
25:58Pourquoi la France n'aurait pas le droit
26:00de faire ce que fait le Maroc ?
26:02Tout simplement
26:04parce que dans la philosophie
26:06républicaine française...
26:08Non, c'est faux.
26:10C'est faux, c'est faux.
26:12Je lui ai terminé au moins la phrase.
26:14C'est faux, c'est faux.
26:16Je te laisse une chance.
26:18C'est trop gentil.
26:20C'est trop aimable à toi.
26:22La nationalité
26:24dans la philosophie républicaine française
26:26c'est un plébiscite de tous les jours.
26:28C'est un acte de volonté.
26:30Non, en fait, le code pénal
26:32prévoit le déchoir des gens de leur nationalité.
26:34Oui, bien sûr, dans un certain nombre de cas.
26:36Évidemment, quand tu es traître à la patrie,
26:38tu as des chutes de ta nationalité.
26:40Comme dans tout le pays du monde d'ailleurs.
26:42Sauf que même dans la déchéance
26:44de nationalité, tu ne peux pas
26:46déchoir des gens qui ne sont pas binationaux
26:48et qui ne veulent pas créer des apatrides.
26:50Mais peu importe, ce n'est pas notre débat.
26:52Même ça, c'est faux.
26:54Non, ce n'est pas tout à fait faux.
26:56Je vais te citer juste un seul cas.
26:58Je voudrais terminer sur la nationalité
27:00parce que c'est le coeur du débat.
27:02Roland Einstein a été apatride.
27:04Oui, parce que c'était l'Allemagne.
27:06Excuse-moi, je ne veux pas rappeler
27:08le régime allemand à cette époque-là.
27:10Ça existe.
27:12Revenons-en au débat
27:14sur la nationalité.
27:16La conception traditionnelle française
27:18dans la République française,
27:20le fait d'être français, c'est un acte de volonté.
27:22On est français, non pas par le sens
27:24qui d'ailleurs amène à un autre point
27:26de discussion avec le programme
27:28du Rassemblement National.
27:30À Mayotte, c'est le cas.
27:32C'est un acte de volonté.
27:34Il faut être honnête.
27:36Il y a des endroits
27:38où le droit du sol n'existe plus.
27:40Oui, mais Mayotte est un cas très particulier.
27:42C'est un cas qui est submergé par les migrations
27:44La tradition française,
27:46depuis la monarchie, c'est le droit du sol.
27:48C'est depuis 1515,
27:50c'est depuis le XVIe siècle.
27:52C'est faux.
27:54Non, ce n'est pas faux, c'est historiquement exact.
27:56Depuis le XVIe siècle, la monarchie
27:58puis la République qui l'a sanctifiée
28:00sous une forme de loi
28:02est sur le droit du sol.
28:04On pourrait avoir un débat sur la nationalité
28:06de quelqu'un de parent étranger
28:08qui naît en France.
28:10Ça a été imaginé à une époque.
28:12Au moment de l'adolescence
28:14ou au moment du passage à la majorité,
28:16est-ce que vous voulez bien être français ?
28:18Ça, ça se conçoit tout à fait.
28:20Mais la nationalité française, c'est un acte citoyen.
28:22C'est un acte de volonté civique.
28:24Et donc ça n'a rien à voir
28:26avec la binationalité
28:28et ça n'a rien à voir avec ton ascendance.
28:30Ce qui me gêne profondément dans le RN,
28:32c'est qu'il ne partage pas
28:34cette vision républicaine
28:36de la nationalité.
28:38Il reste sur une idée que
28:40on est français de chose
28:42où on ne l'est pas vraiment.
28:44Mais j'ai ce fort sentiment
28:46et je trouve que c'est la piste nationalité
28:48qui est très révélative.
28:50Est-ce que le RN a atteint les limites
28:52de ce qu'on pourrait appeler son nationalisme
28:54en tout cas, son amour de la France ?
28:56Je pense que les gens sont d'accord avec ça.
28:58Qu'ils soient d'accord ou pas d'accord,
29:00après on peut encore...
29:02Quand je dis que les gens sont d'accord avec ça,
29:04je pense qu'une majorité de Français comprend ça.
29:06Et ensuite, je pense que ce que dit Philippe est faux.
29:08Factuellement...
29:10Non, non, non.
29:12Factuellement, je me suis permis de pointer
29:14au fur et à mesure du raisonnement tous les moments
29:16qu'il était faux.
29:18Il va vous répondre, allez-y.
29:20Mais la conclusion est fausse. C'est ça le pire en fait.
29:22C'est dire que ce débat
29:24sur la binationalité
29:26traduirait le fait qu'il faudrait être français
29:28de souche pour être national,
29:30pour être français, est faux.
29:32Ce que dit le RN et ce que dit
29:34par ailleurs Reconquête, ce que disent les républicains,
29:36ce que dit même, pardon,
29:38ce que dit même la majorité présidentielle actuelle,
29:40ce que disent en gros
29:42tous les gens, Philippe,
29:44tous les gens qui ne sont pas des anti-nationaux primaires,
29:46c'est que
29:48être français,
29:50c'est une question de désir.
29:52Tu viens de finir en disant
29:54français de souche. C'est pas du tout le sujet.
29:56Le RN, par exemple, fait des scores
29:58exceptionnels en Outre-mer.
30:00C'est pas des blancs
30:02en Outre-mer.
30:04C'est pas une question de couleur.
30:06On peut être 100% français
30:08et avoir deux passeports.
30:10Pourquoi ce serait gênant
30:12d'avoir deux passeports si on est 100% français ?
30:14Je vais vous dire la vérité, je ne suis pas gêné.
30:16En revanche, je suis gêné que ce débat devienne gênant.
30:18Voilà, c'est ça qui m'énerve.
30:20Pourquoi c'est gênant que ce débat devienne gênant ?
30:22Pourquoi c'est anti-national ?
30:24Ton terme m'a choqué.
30:26C'est des anti-nationaux primaires.
30:28Ça veut dire quoi ? Tu parles de qui ?
30:30Pas de moi, j'espère.
30:32Je connais beaucoup de mi-nationaux.
30:34J'en connais beaucoup.
30:36Des franco-tous, en réalité,
30:38parce qu'il y en a beaucoup en France.
30:40Je ne suis pas gêné
30:42par les 3,5 millions de Français
30:44qui ont une double nationalité.
30:46Je ne suis pas gêné par ça.
30:48En revanche, je suis gêné par la proportion
30:50de ces gens qui ont
30:52une double nationalité
30:54et une seule allégeance.
30:56C'est ça qui dérange.
30:58C'est ça la question qui est posée par ce débat.
31:00C'est l'allégeance de l'autre pays.
31:02C'est ça le problème.
31:04Les franco-marocains qui se mettent
31:06systématiquement à l'allégeance
31:08à l'autre pays.
31:10Est-ce que ce n'est pas faire un tri
31:12comme le dit Gabriel Attal
31:14pour répondre à Jordan Bardella ?
31:16C'est nécessaire, chers amis ?
31:18Écoutez-moi.
31:20Qu'est-ce qui te fait dire
31:22que des bi-nationaux
31:24en majorité,
31:26c'est ce que tu as dit,
31:28c'est la proportion ?
31:30Je ne la connais pas d'ailleurs.
31:32Oui, je pense que personne ne la connait.
31:34C'est très important.
31:36Il y a parmi les 3,5 millions
31:38de bi-nationaux en France
31:40des gens qui préfèrent leur pays
31:42de l'autre nationalité que la française.
31:44C'est un problème.
31:46Tu te bats pour quoi ?
31:48Parce que c'est évident.
31:50Tu leur as demandé, il y a eu une enquête,
31:52il y a eu un sondage.
31:54Moi, j'ai été sur les Champs-Élysées
31:56pour le match de la Coupe du monde 2022.
31:58Ce jour-là, j'ai constaté
32:00et j'ai parlé avec quasiment
32:02tous les gens que j'ai croisés.
32:04J'étais là pour un reportage avec un micro.
32:06Il y avait des Marocains,
32:08Tunisiens, Algériens
32:10qui soutenaient tous le Maroc.
32:12Des Algériens qui supportent le Maroc ?
32:14Pardonnez-moi, je vous ferai le geste.
32:16C'est extrêmement rare.
32:18Mais convenons-en.
32:20Il y avait des Marocains, c'est sûr.
32:22Ce n'est pas convenons-en.
32:24Ils soutenaient très bien ce jour-là
32:26le Maroc.
32:28Ensuite, ils avaient des rapports de la Palestine.
32:30C'est bizarre.
32:32En tout cas, j'en ai vu beaucoup.
32:34J'en ai filmé, ce documentaire est visible sur Internet.
32:36Cette situation a existé.
32:38C'était les Champs-Élysées.
32:40C'était la plus grande avenue de France, voire du monde.
32:42Ce jour-là, j'ai vu ça de mes yeux.
32:44J'ai pris conscience de la réalité du fait
32:46que je leur demandais à tous de quelle nationalité ils étaient.
32:48Ils me répondaient, je suis Algérien, je suis Marocain.
32:50Ils ne parlaient pas de la France.
32:52Cette situation-là,
32:54soit vous êtes en dehors de toute réalité,
32:56soit vous reconnaissez qu'elle existe.
32:58Ça va faire une discussion différente.
33:00Je ne sais pas dans quelle proportion...
33:02Je ne parle pas de proportion.
33:04Que s'est-il passé quand la France a affronté le Maroc
33:06dans cette coupe du monde ?
33:08Ce n'était pas un brassage de peuples.
33:10Les Français se sont tous retrouvés...
33:12Pour être allé aux Champs-Élysées,
33:14ce n'était pas un brassage de peuples.
33:16Ces gens-là se sont brassés avec les CRS essentiellement.
33:18Ce n'était pas un brassage de peuples,
33:20ça ne peut pas induire des Champs-Élysées
33:22un soir de match de football.
33:24Ça disait une réalité.
33:26Philippe, ne dis pas que ça n'existe pas.
33:28Tu connais le foot,
33:30tu connais la France,
33:32tu sais que ça existe.
33:34Je connais bien.
33:36Je vis même avec une bille nationale.
33:38Je vois très bien de quoi on parle.
33:40Cette histoire de loyauté
33:42ou de préférence
33:44est une incompréhension...
33:46Pas pour tout le monde.
33:48C'est à mon avis une incompréhension
33:50de ce que c'est que la bille nationalité.
33:52Tu as un double attachement
33:54qui est lié en général à ton histoire familiale.
33:56Je n'ai pas de problème.
33:58Ce qui me paraît problématique,
34:00c'est qu'il y ait des binationaux
34:02qui aient eu une préférence
34:04pour un de leurs deux pays.
34:06Mais là où ça devient problématique,
34:08c'est qu'on met un soupçon
34:10sur des gens
34:12parce qu'ils sont binationaux
34:14au point d'avoir envisagé
34:16de supprimer la bille nationalité
34:18dans le programme du RN
34:20jusqu'à une date relativement récente.
34:22Et d'autre part, de se dire
34:24que quelqu'un qui serait nommé
34:26alors que ça existe déjà...
34:28C'est là où je trouve le raisonnement
34:30un peu perverse.
34:32Evidemment qu'on ne recrute pas n'importe qui,
34:34y compris parmi les purs nationaux,
34:36à des postes de responsabilité.
34:38D'avoir à demander, à se poser cette question-là,
34:40me paraît vouloir jeter une suspicion
34:42sur des gens qui en général
34:44n'ont rien demandé et qui ont une bille nationalité.
34:46Vraiment, pour conclure, un mot sur ce sujet
34:48qui manifestement est un peu
34:50le sparadrap du capitaine Haddock pour le RN.
34:52Parce que si on prend du temps
34:54et si le sujet était épineux
34:56et un peu opaque, ça veut dire aussi
34:58que ça concerne les téléspectateurs
35:00et les électeurs.
35:02Philippe a eu l'honnêteté de dire
35:04et la transparence de dire qu'il vivait
35:06avec une bille nationale. Moi, si tu me le permets,
35:08je m'adresserai à elle à travers toi.
35:10En fait, et je vais essayer de le faire
35:12avec la plus grande délicatesse possible,
35:14le sujet n'est pas ton épouse.
35:16Je l'ai remarqué.
35:18C'est important de le dire.
35:20Oui, mais ce que je veux dire, c'est que...
35:22Je ne connais pas personnalisé du tout le débat.
35:24Je l'ai dit parce que je connais de ce fait
35:26pas mal de binationaux.
35:28Et donc, je vois dans quel état d'esprit
35:30des gens qui sont binationaux vivent.
35:32Le sujet n'est évidemment pas ces gens
35:34qui, en fait, sont des Français exemplaires,
35:36qui ont un attachement
35:38qui est hyper touchant.
35:40Je ne sais pas de quel pays vient ton épouse,
35:42mais moi, je suis attaché au Maroc
35:44parce que j'y ai étudié.
35:46J'ai un attachement très fort au Maroc.
35:48Je ne suis pour autant pas marocain.
35:50Mais c'est de dire que, par contre,
35:52en dehors de cette réalité-là qui existe vraiment,
35:54il existe une autre réalité de gens
35:56qui sont Français, de nationalité,
35:58qui sont nés en France, qui ont obtenu la nationalité
36:00et qui n'aiment pas la France.
36:02D'où le tri nécessaire.
36:04Je reprends votre expression tout à l'heure.
36:06D'où un tri nécessaire parmi les Français.
36:08Absolument essentiel, en fait.
36:10C'est de savoir distinguer les gens qui aiment la France.
36:12Le tri, les gens qui aiment la France
36:14et les gens qui ne l'aiment pas, en fait.
36:16Dans les nationaux, tu as des gens qui n'aiment pas tellement la France,
36:18qui ne sont pas particulièrement attachés à leur pays.
36:20Ça veut dire qu'il va falloir mener des enquêtes sur les normes
36:22par rapport à leur apport de la France.
36:24Non, ce n'est pas le sujet.
36:26C'est juste qu'il ne faut pas tolérer la haine du pays.
36:28Les Etats-Unis,
36:30qui sont les pays du melting pot,
36:32l'antipatriotisme n'est pas toléré.
36:34Pourquoi on le tolérerait, nous, enfin ?
36:36Mais le problème que tu soulèves là
36:38n'est pas tellement un problème de binationalité.
36:40Parce que le fait qu'ils soient binationaux
36:42ou pas binationaux ne change rien par rapport
36:44aux gens que tu as filmés un soir de match.
36:46C'est un problème d'intégration.
36:48Le problème, il est là.
36:50En fait, le problème que tu pointes,
36:52c'est qu'il y a un certain nombre de jeunes issus de l'immigration
36:54qui ne se sentent pas français.
36:56Et qui ne se sentent pas en allégeance avec notre pays.
36:58Ça, personne ne peut nier que ça n'existe pas.
37:00Je te l'accorde volontiers.
37:02Mais ce n'est absolument pas un problème de binationalité.
37:04Parce que parmi ces jeunes,
37:06il y en a qui ne sont même pas binationaux.
37:08Et qui peuvent avoir exactement le même problème.
37:10Qui n'ont pas choisi d'ailleurs la nationalité.
37:12On va terminer cette émission avec une autre polémique,
37:14si vous voulez bien.
37:16Polémique qui vient là pour le coup de Jean-Luc Mélenchon.
37:18Ce n'est pas la première et sans doute pas la dernière.
37:20Puisque Jean-Luc Mélenchon a tenté
37:22d'excuser certains slogans appelant à la haine,
37:24voire au meurtre des forces de l'ordre.
37:26Puisque ce qu'on avait vu notamment dans des manifestations,
37:28c'est une pancarte, un flic mort,
37:30c'est un vote pour le RN en moins.
37:32Et la réponse à la question de nos confrères d'M6,
37:34lorsque Jean-Luc Mélenchon a été interrogé,
37:36c'est de répondre,
37:38c'est absurde,
37:40on a le droit de rigoler aussi, non ?
37:42Est-ce qu'on peut vraiment rire de tout
37:44avec Jean-Luc Mélenchon ?
37:46Est-ce que l'humoriste c'est un métier ?
37:48Je crois non.
37:50Oui et puis c'est très bien que ces slogans là
37:52ne sont pas des slogans à vocation comique.
37:54Et donc il essaie de se sortir d'une situation
37:56évidemment très embarrassante.
37:58Où il faut qu'il assume ce qu'il a beaucoup encouragé.
38:00C'est-à-dire des slogans extrêmement
38:02plus qu'hostiles à la police.
38:04Puisqu'un des slogans c'est la police tue.
38:06Donc par principe la police tue.
38:08Et donc Jean-Luc Mélenchon,
38:10en ayant cette réaction,
38:12a essayé de sortir d'un embarras
38:14dont il n'est en réalité pas du tout sorti.
38:16C'est-à-dire qu'il se trouve aujourd'hui
38:18où il aimerait bien être un Premier ministre crédible,
38:20où il y a une moitié de son camp,
38:22une grosse moitié,
38:24et chez les électeurs c'est plus qu'une moitié,
38:26qui ne voudra surtout pas de lui comme Premier ministre.
38:28Et il essaie de faire bonne figure
38:30pour faire un Premier ministre présentable.
38:32En disant, oui vous savez, c'est une sorte de blague de potache.
38:34Mais on sait très bien que ce n'est pas des blagues de potache.
38:36Et que le combat contre la police,
38:38contre le principe même de la police,
38:40a été au cœur du combat
38:42d'une partie de la gauche
38:44et de LSI en particulier,
38:46depuis plusieurs années.
38:48Et que c'est même différent
38:50de la critique de la police.
38:52Parce qu'on peut avoir des critiques sur telle ou telle doctrine policière.
38:54Notamment pendant les Gilets jaunes,
38:56un débat qui me paraissait en partie légitime.
38:58Mais là, il y a eu un discours
39:00systématiquement hostile aux forces de l'ordre.
39:02Comme si les forces de l'ordre par principe
39:04étaient violentes,
39:06éventuellement racistes.
39:08Et donc, ce n'est pas du tout une blague.
39:10Et il ne fait qu'en rire.
39:12C'est un triste aveu en fait
39:14de ces contradictions.
39:16Et de faiblesse.
39:18Il tient un discours
39:20quand il est dans l'opposition,
39:22quand il est dans la rue, quand il est dans un meeting.
39:24Quand il est à la télé et qu'on est à 3 jours du vote,
39:26il fait dire que c'était une blague.
39:28Donc il se moque du monde, M. Jean-Luc Mélenchon.
39:30Et quand il tente l'humour, ça ne marche pas.
39:32Ça ne le rend pas plus sympathique.
39:34Et ça ne fait pas de lui d'ailleurs
39:36un Premier ministre en puissance,
39:38après une déclaration comme celle-là.
39:40Sur la question de la blague, de l'humour,
39:42on a le droit de rigoler quand même, etc.
39:44En fait, s'il n'avait pas déjà dit la même chose
39:46dans des termes plus intelligents
39:48et plus mesurés,
39:50il a quand même globalement expliqué
39:52qu'on pourrait croire qu'il n'est pas d'accord avec ça
39:54et qu'il pense que c'est de l'humour.
39:56En l'occurrence, il a dit la même chose.
39:58Donc il n'y a zéro raison de le croire.
40:00Ensuite, sur la question du Premier ministre,
40:02c'est autre chose.
40:04Moi, je m'amuse, je me gausse un peu
40:06de voir tous les gens de la gauche démocrate,
40:08raisonnable, éventuellement même laïque,
40:10qui se sont alliés dans le nouveau Front Populaire
40:12avec la France Insoumise,
40:14qui croient aujourd'hui que Mélenchon ne sera pas Premier ministre.
40:16Il est le patron, voire le gourou
40:18du groupe qui sera majoritaire
40:20à une majorité à l'Assemblée Nationale.
40:22Donc si jamais il faut désigner un Premier ministre,
40:24c'est lui qui sera désigné. Il faut leur dire maintenant.
40:26Ou la personne qui le désignerait.
40:28Alors que M. Roussel, Ford, disent
40:30à qui je veux bien l'entendre,
40:32il ne sera pas Premier ministre. Jean-Luc Mélenchon ne sera pas Premier ministre.
40:34Je vais expliquer aux gens.
40:36Ford pèse 5%, Roussel pèse 1%,
40:38Mélenchon pèse 15%.
40:40Donc, en fait, qu'il soit d'accord ou pas,
40:42il va désigner soit, en effet, Philippe a raison,
40:44soit son candidat, soit il va se désigner lui-même.
40:46Mais c'est lui qui va décider.
40:48Pour être précis, ils ont dit,
40:50mais c'est une grande faiblesse dans une campagne électorale,
40:52c'est-à-dire qu'on se présente aux électeurs, on n'est pas d'accord
40:54sur un nom de Premier ministre.
40:56C'est embêtant pour une législative, parce que le but est de nommer
40:58un gouvernement différent de l'actuel.
41:00C'est un gros handicap dans la campagne.
41:02Mais la dernière fois, il s'était auto-désigné, tout le monde était d'accord.
41:04Oui, mais là, il était en position de force,
41:06il venait de faire 22% la présidentielle.
41:08Là, ce n'est pas le cas.
41:10Là, les autres partenaires ne veulent pas de Jean-Luc Mélenchon.
41:12Donc la réalité, c'est qu'ils feront un vote
41:14au sein de leur groupe
41:16dans l'hypothèse
41:18où ils seraient majoritaires,
41:20donc ça veut dire qu'il y aurait 290 députés
41:22de gauche du Nouveau Front Populaire
41:24et ils organiseraient un vote.
41:26Or, comme El-Effi a eu beaucoup plus
41:28d'investiture, puisqu'ils ont pris
41:30beaucoup la composition
41:32de l'Assemblée sortante, ça veut dire qu'en gros
41:34la moitié de ce groupe serait,
41:36une petite moitié serait mélenchoniste,
41:38serait partie d'El-Effi,
41:40et que l'autre moitié se répartirait entre
41:42un bon contingent de socialistes,
41:44un moyen contingent d'écologistes
41:46et un petit contingent de communistes.
41:48Ce serait ça à peu près, je le fais grossièrement,
41:50le rapport de Ford. Donc ça suppose en fait
41:52que les partenaires ont dit à El-Effi et à Jean-Luc Mélenchon
41:54on votera en bloc contre toi
41:56si tu te présentes comme candidat à Premier ministre.
41:58Donc vous voyez, c'est un super argument de campagne
42:00pour expliquer aux gens, votez pour nous,
42:02mais pour ce qui est
42:04du Premier ministre, on n'est vraiment pas sûr
42:06de se mettre d'accord.
42:08Juste pour terminer l'émission, un petit mot sur Emmanuel Macron aussi
42:10qui est finalement plutôt présent,
42:12encore omniprésent dans cette campagne alors que
42:14beaucoup requièrent son silence
42:16et qu'il y a une espèce de rejet de la part des Français
42:18avec notamment une cote de popularité
42:20qui baisse considérablement depuis
42:222018, elle aussi autour des 30%
42:24parmi les différents sondages.
42:26Est-ce que vous le trouvez au bout du rouleau Emmanuel Macron
42:28après cette, j'utilise cette
42:30formule à dessein parce qu'il a
42:32pris une décision forte et peut-être
42:34s'est-il tiré une balle dans le pied ?
42:36Je me trouve fatigué moi.
42:38Dans ces interventions.
42:40Un peu tendu peut-être.
42:42Oui c'est ça, un peu des deux.
42:44Moi je le trouve usé, sans idée en fait.
42:46Je ne voudrais pas, parce que vous avez dit fatigué,
42:48moi j'ai dit usé et je ne voudrais pas
42:50paraphraser Emmanuel Jospin en 2002 qui avait eu
42:52cet homme à la base.
42:54Mais en revanche par contre, sans idée
42:56et sans nouveauté, on a l'impression
42:58d'avoir tout entendu déjà.
43:00La vérité c'est qu'en fait je pense que
43:02Emmanuel Macron a joué tellement de rôles qu'aujourd'hui
43:04on ne croit plus aucun de ses rôles.
43:06Il ne manque pas de talent, il lui arrive même d'être très
43:08con, etc. Mais comme on l'a déjà vu
43:10dire, faire, enfin
43:12j'allais dire faire, non, vu dire
43:14et jamais faire, à la fin on se dit
43:16bon c'est un comédien, qu'est-ce que vous voulez qu'on...
43:18C'est Janus, il fait, il
43:20joue sa partition et
43:22je ne suis pas loin de penser que les gens
43:24ont commencé à tourner la page.
43:26L'émission va bientôt se terminer, vous pensez qu'il regrette
43:28d'avoir reçu l'Assemblée Nationale ?
43:30Non mais par contre aujourd'hui, il peut peut-être regretter de ne pas
43:32l'avoir préparé. Pas l'avoir préparé avec
43:34ses troupes, pas l'avoir préparé avec des alliés
43:36éventuels. C'est-à-dire que moi
43:38je l'ai dit depuis le début, je n'étais pas contre
43:40cette décision de dissolution que je trouvais
43:42qui de toute façon serait arrivée à l'automne
43:44alors on peut dire que ça aurait été mieux à l'automne.
43:46Bon sauf que ça aurait mis un bazar sans nom dans
43:48l'adoption du budget, mais pourquoi pas
43:50à l'automne ça aurait été mieux. Mais
43:52quand on part à la guerre et qu'on déclenche
43:54une dissolution, il faut préparer
43:56le terrain, il faut être capable de se renouveler
43:58d'avoir des idées comme tu le disais
44:00et là, là c'est un peu lourd.
44:02À la semaine prochaine pour
44:04une nouvelle édition de 16 Disputes avec
44:06Philippe Liber et Geoffroy Lejeune.
44:08Avec grand plaisir.
44:10On en commencera même avec ça, on en parlera peut-être même demain
44:12aussi dans son 80 minutes info week-end. Je vous
44:14retrouverai à 14h et dans un instant c'est Olivier
44:16de Kérenfleck avec 100% Politique.
44:18Bonne soirée sur CNews.