• il y a 3 mois
Un débat entre deux éditorialistes qui analysent l'actualité politique de la semaine dans #CaSeDispute

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00:00Chers amis, bonsoir à tous. Très heureux de vous retrouver dans votre rendez-vous du vendredi soir.
00:06Ça se dispute, vous connaissez le principe, deux visions qui s'opposent, qui débattent sur l'actualité.
00:11Pour vous accompagner ce soir, Philippe Guibert. Mon cher Philippe, bonsoir.
00:15Bonsoir Olivier, bonsoir Geoffroy.
00:16Ancien directeur du service d'information et du gouvernement. Et oui, puisqu'il est là.
00:19Merci mon cher Geoffroy.
00:20Bonsoir les amis.
00:21Je vous présente le journaliste du JDD. Ça me fait très plaisir de vous voir, de vous avoir à mes côtés.
00:26C'est tout de même sympathique d'avoir des gens bienveillants qui savent débattre avec bienveillance.
00:31On en a besoin après cette actualité, aujourd'hui, vous le savez, particulièrement douloureuse.
00:36La douleur, la souffrance cet après-midi à la cathédrale Saint-Louis de Versailles.
00:40La tristesse et l'émotion qui a d'ailleurs touché toute la France lors de cette messe de funérailles de Philippines.
00:47On va regarder un extrait.
00:562800 personnes présentes. Un silence si pesant derrière l'incompréhension, l'injustice.
01:07Les mots, c'est vrai, sont dérisoires ce soir.
01:10Avant de vous entendre, peut-être cette réaction d'un citoyen qui a tenu à être présent à la cérémonie des funérailles de Philippines cet après-midi.
01:18Il explique pourquoi.
01:21Nous avons pensé, je dirais, aux enfants de la France entière.
01:24Nous sommes très touchés par le deuil qui affecte la famille.
01:28Mais au-delà de cela, c'est la France entière qui est en deuil aujourd'hui.
01:33Et c'est ça qui nous touche énormément.
01:37Nous avons voulu venir aujourd'hui, bien sûr, pour nous recueillir auprès des parents de Philippines.
01:42Mais surtout également pour leur demander pardon.
01:46Pardon au nom des Français.
01:48Je suis citoyen français. Nous n'avons pas su protéger Philippines.
01:54Et j'espère que cette cérémonie, qui était très brillante aujourd'hui, pleine de recueillement,
02:00va aider les gens à comprendre un petit peu qu'il faut que certaines choses changent.
02:05Et que nous apprenions enfin à savoir protéger nos enfants pour qu'ils puissent vivre dans un monde meilleur.
02:13Une réaction particulièrement touchante.
02:15Ce citoyen, il est aussi père de famille, comme nous trois, autour de ce plateau.
02:18Nous trois, nous avons aussi des filles.
02:20Quand ce citoyen dit que nous n'avons pas su protéger nos enfants,
02:25quand il tenait à demander pardon à la famille, Philippe Guybert,
02:29au fond, est-ce que nous sommes tous responsables aussi de ce terrible drame ?
02:34Je ne dirais pas que nous sommes tous responsables.
02:37Nous avons tous à être solidaires de cette famille.
02:40Et nous avons tous à exiger, en tant que citoyens, à l'État et à ses responsables politiques,
02:46qu'ils tirent pleinement les conséquences, les leçons de cette tragédie, qui est la mort de trop.
02:52Enfin, toutes les morts sont trop.
02:54Mais je veux dire par là qu'il y a trop de dysfonctionnements.
02:58Il y a différentes facettes dans le dysfonctionnement d'État qui a conduit à cette tragédie.
03:03Pour qu'il me semble que le Parlement devrait se saisir très rapidement en montant une commission d'enquête,
03:08qui aurait le rôle du Parlement de contrôler l'administration et l'action de l'État et l'application des lois,
03:13et au gouvernement, évidemment, de faire des propositions.
03:17Donc l'État pourrait accessoirement, et ce n'est pas accessoire justement, présenter ses excuses à la famille.
03:25Parce qu'on n'est même pas sur une faute individuelle, de ce que je comprends.
03:29On n'est même pas sur une faute individuelle de la juge.
03:32On est sur un dispositif, alors les dysfonctionnements on peut les lister,
03:36mais enfin je pense qu'on sera assez vite d'accord là-dessus.
03:39Comment on remet dans la nature un homme, quel qu'il soit, qui a violé sans qu'il n'y ait aucun suivi, aucun contrôle, aucun soin ?
03:48Ce n'est pas concevable parce que c'est un domaine de la criminalité qui est particulièrement sujet à la récidive.
03:55Comment on peut attendre une sortie de prison pour se préoccuper d'une OQTF ?
04:03Enfin je veux dire, on aurait pu imaginer qu'étant condamné à 7 ans de prison, ramené à 5,
04:09la question de l'expulsion se fasse directement à la sortie de prison.
04:14Comment peut-on avoir un délai dans les centres de rétention, qui par ailleurs, tout le monde le sait, ne sont pas assez nombreux,
04:21pour que la juge soit contrainte de remettre dans la nature un homme dont on se pouvait douter
04:28et qui n'allait pas respecter la maigre obligation qui lui a été faite d'aller dans un hôtel ?
04:33Donc il y a plusieurs dysfonctionnements et j'en oublie peut-être.
04:36Et ça je trouve que c'est le rôle de l'État et de ses responsables parlement et gouvernement
04:42d'en tirer les leçons en mémoire de Philippine et par respect pour sa famille,
04:50et plus généralement par rapport à un sujet ou des sujets, parce qu'il y en a plusieurs dans cette affaire,
04:55qui à l'évidence révèlent des dysfonctionnements graves.
04:58Alors est-ce que cette mort, c'est la faillite de l'État ? Je vous poserai la question dans un second temps.
05:02Mais Geoffroy Lejeune, je souhaitais également vous poser la même question qu'a Philippe Guibert,
05:06en m'appuyant cette fois sur les propos de l'abbé Grosjean.
05:09L'abbé Grosjean, c'est le prêtre qui a célébré la messe des funérailles.
05:12Il a bien sûr appelé l'expérience qui guide les chrétiens, mais pas seulement.
05:16Je vais le citer.
05:17Nous voulons répondre à la laideur du mal par la force du bien.
05:19La justice fera son travail, cela est vraiment nécessaire.
05:22Ne reprenons pas le cours de la vie sans que rien ne change.
05:25Nous sommes tous capables d'un petit pas, d'un grand pas pour plus de bien.
05:28L'exemple de Philippine m'a fait grandir, encourager.
05:30J'ai décidé de m'engager.
05:32Ce qui m'amène à vous poser cette question et qui fait écho à ce citoyen que nous entendions.
05:37Est-ce que nous sommes tous responsables, finalement, quelque part, après cette terrible mort de Philippine ?
05:44Je vais vous dire, je trouve qu'il parle très bien ce monsieur qu'on a entendu.
05:47Parce que je regardais ces news à l'heure des obsèques.
05:51Et quand j'ai vu la famille descendre vers le cercueil, j'ai ressenti exactement la même chose.
05:55J'ai eu les larmes aux yeux, comme d'ailleurs la plupart des gens qui ont vu ces images.
05:59Et j'avais envie de leur demander pardon.
06:02Collectivement, je ne me sens pas spécialement coupable, mais collectivement, pour le fait que cette horreur a été possible.
06:09Et je me sentais responsable.
06:10Nous, en plus, on a une forme de mission particulière.
06:13Parce qu'en fait, on a un impact dans la vie du pays, dans le débat public, surtout.
06:19Mais aussi parce qu'on peut influencer des gens qui prennent des décisions.
06:22Et en fait, j'avais envie de leur dire, on n'a pas réussi.
06:26En fait, on n'a pas réussi.
06:28Normalement, on devrait faire en sorte que ce ne soit pas possible.
06:32Et moi, je me suis senti honteux.
06:35Et j'avais envie de leur demander pardon, comme ce monsieur, exactement pareil.
06:38Et je ne vous cache pas, moi, je ne pleure pas souvent, mais la dernière fois que je pense que ça m'est arrivé, c'était au moment de Crépole.
06:43Et c'était pour les mêmes raisons.
06:45Et en fait, c'était terrifiant.
06:48Tous les gens avec qui j'ai pu discuter de ça aujourd'hui, qui ont vu ces images, étaient exactement dans le même état d'esprit.
06:54J'en ai parlé avec Laurence Ferrari, qui regardait de son côté, avec d'autres collègues.
06:57C'est absolument épouvantable.
07:00Ça, c'est pour le chagrin.
07:02C'est pour le chagrin.
07:03Et maintenant, il y a la colère aussi.
07:04Pour le coup, je ne vais pas répéter ce que Philippe a dit, puisque j'étais d'accord en tout point.
07:08En revanche, la commission d'enquête parlementaire a déjà eu lieu, en fait.
07:12Elle a eu lieu sur CNews cette semaine, si vous avez regardé l'antenne un peu.
07:15Tout ce qui n'a pas marché, ou plutôt tout ce qui a trop bien marché.
07:18Parce que la vérité, comme le dit Philippe de Villiers, c'est possible parce que tout était légal.
07:22Il n'y a pas eu...
07:23Oui, c'est ça.
07:24C'est ça qui est terrible.
07:25C'est ça qu'on ne comprend pas, finalement.
07:26Il n'y a pas eu de faute individuelle, finalement, quand vous regardez...
07:29On ne peut pas la reprocher.
07:30On ne peut la reprocher à personne.
07:31C'est tellement plus simple.
07:32En fait, on serait tellement heureux de pouvoir tomber à bras raccourcis.
07:35Et moi, je le ferais sans aucun état d'âme sur une juge qui a pris une mauvaise décision par idéologie.
07:39Ça m'aurait beaucoup rassuré.
07:41Ce n'est pas ça qui s'est passé.
07:42Le système permet cet enchaînement qui conduit à ce cercueil dans cette église, en fait.
07:46C'est ça, l'histoire.
07:47Donc, c'est le système qu'il faut changer.
07:49Et quand je dis que la commission d'enquête parlementaire a déjà eu lieu, moi, j'ai beaucoup regardé cette semaine
07:52pour comprendre les débats qu'il y a eu sur cette antenne et les informations qui sont sorties dans nos médias respectifs,
07:58le JDD Europe 1, CNews.
08:00Tout est sur la table.
08:01Tout est sur la table.
08:02Et la vérité, c'est que tout était déjà sur la table.
08:04Donc maintenant, je pense qu'il faut s'adresser à nos responsables politiques,
08:09puisque c'est eux qui font la loi et c'est la loi qui a permis tout ça.
08:12En tout cas, la loi n'a pas empêché ça.
08:14Il faut vraiment, quel que soit leur bord politique, là, c'est plus un problème politique.
08:17En fait, droite, gauche, franchement, devant ce cercueil, on s'en fiche vraiment.
08:21Leur faire comprendre que leur mission historique, c'est vraiment de répondre à ça.
08:25Vous évoquiez Philippe de Villiers. Je vous donne la parole tout de suite, Philippe Guibert.
08:29Mais avant, je souhaitais justement qu'on entend Philippe de Villiers qui s'exprimait sur notre antenne ce soir
08:34à la question de quoi ce crime est-il le nom ?
08:37Eh bien, voyez ce qu'il a répondu.
08:40La faillite abominable de l'État qui s'abandonne et qui nous abandonne.
08:50Si j'avais été là et que j'avais eu l'occasion, évidemment, de les approcher,
08:58je pense que j'aurais fait comme tous les gens qui étaient là autour d'eux, sans les connaître,
09:05comme tous les anonymes, comme tous les êtres humains.
09:10Écartez-les entre le feu de la colère et le poids des larmes.
09:21Philippe Guibert, la faillite de l'État, la faillite abominable de l'État qui s'abandonne et nous abandonne.
09:26Des mots bien plus forts que ceux du garde des Sceaux, qu'on aurait pu également entendre,
09:30qui lui parlent d'un sentiment d'échec.
09:33Je ne sais pas si j'ai entendu ce qu'il avait dit à la radio ce matin,
09:37où il disait lui-même qu'il fallait tirer les leçons de ça, c'est bien le moins.
09:41Mais je suis d'accord sur une faillite de l'État.
09:44Je suis d'accord sur ce terme.
09:46Parce qu'un système sans faute individuelle aboutisse à cela est évidemment un problème.
09:52Encore une fois, c'est pour ça que je comprends ce que tu dis, Geoffroy,
09:56en disant que tous les éléments sont sur la table.
09:58Mais j'aimerais bien quand même entendre quelques spécialistes sur le sujet.
10:03J'aimerais bien qu'ils soient auditionnés.
10:06Parce qu'il y a tellement de facettes dans cette faillite,
10:09qui presque cumulent toutes les mini-faillites dans la faillite,
10:15que je trouve que ça mérite quand même une commission d'enquête.
10:20Par exemple, la question des OQTF.
10:22Je pense que dans cette tragédie, il y a vraiment deux aspects.
10:25Il y a la question des OQTF, qui est une question importante et essentielle même.
10:29Et puis il y a la question de la criminalité sexuelle.
10:32Je pense que les deux se sont cumulés dans cette tragédie.
10:38J'aimerais entendre vraiment des spécialistes pour comprendre exactement
10:44le processus qui a conduit à obtenir un laissé-passer consulaire trop tard.
10:50En plus de quelques jours, trop tard si j'ai bien compris.
10:54J'aimerais vraiment comprendre quelle a été la procédure suivie
10:58dans les bureaux, dans la préfecture.
11:00Les voies diplomatiques éventuellement qui ont été utilisées.
11:03J'aimerais comprendre le détail.
11:05Alors il y a des éléments, effectivement.
11:06Il y a des éléments très concrets.
11:08D'ailleurs vous allez peut-être pouvoir y répondre.
11:10Donc j'aimerais comprendre le détail.
11:12Pourquoi quelqu'un qui est condamné il y a donc sept ou huit ans,
11:16ou un petit peu moins sans doute, 2019,
11:20oui il y a cinq ans précisément,
11:22pourquoi on obtient une OQTF trop tard, deux jours trop tard ?
11:25Première chose.
11:26Et puis deuxièmement, j'aimerais comprendre,
11:28parce que ça ne concerne pas que cette affaire,
11:31sur des criminels sexuels, des hommes qui ont violé.
11:34J'aimerais comprendre comment, de toute façon,
11:37quand bien même il n'aurait pas été OQTF,
11:39comment on peut laisser un criminel sexuel dans la nature de cette façon-là.
11:43J'aimerais comprendre simplement comment on arrive à une telle aberration.
11:47Il y a deux aberrations dans cette tragédie.
11:49Il y a deux faillites de l'État.
11:51Deux problématiques soulevées par Philippe Guibert.
11:53Peut-être des éléments de réponse, vous nous le disiez à l'instant,
11:55sur ce qui s'est passé pour que cet homme ne soit pas renvoyé au Maroc.
11:59Visiblement une bureaucratie très lourde,
12:02avec des procédures parfois incompréhensibles.
12:05Première chose, effectivement ça a été le cas dans ce cas-là.
12:09Le passage à 90 jours pour expulser un migrant sous OQTF,
12:15un clandestin sous OQTF, qui est dans un CRA,
12:18ça date de la loi immigration de cette année.
12:20Quand le gouvernement a fait ça, il s'est fait traiter de nazi.
12:22Déjà je rappelle ça.
12:23Je pense qu'il y a une responsabilité.
12:25Il s'est fait traiter de l'extrême droite, les valeurs de la République.
12:28Pas sur cette mesure-là.
12:30Sur la loi immigration.
12:32C'était combien avant le passage à 90 jours ?
12:34C'était 45, je crois.
12:36Ce que je veux juste dire, c'est que...
12:38C'est pas cette mesure-là qui a été au centre des débats sur la loi immigration.
12:42Pourquoi est-ce qu'on a eu le truc si tard ?
12:44On l'a eu trop tard de jour ?
12:45C'est parce qu'en fait, c'est pas assez long.
12:47Pour une fois, l'Union Européenne permettrait 18 mois.
12:49En l'occurrence, nous c'est trois mois.
12:51Je ne vais même pas rentrer dans ce genre de détails.
12:53Parce que la vérité, c'est que c'est l'écume des choses.
12:57C'est l'écume des choses.
12:58Je peux répondre aussi sur le laissé-passer consulaire.
13:00Mais en soi, le fait qu'il y ait énormément de détails...
13:03Tout décortiquer, c'est tellement compliqué que c'est déjà un problème en soi.
13:06On peut le faire.
13:07Pourquoi est-ce qu'on obtient un si tard le laissé-passer consulaire ?
13:10Moi, j'ai pensé dans un premier temps que...
13:13En effet, si on l'avait prolongé de 15 jours, la Philippine serait en vie, etc.
13:17En creusant un peu le sujet, j'ai compris que le Maroc sait aussi
13:20qu'en rendant le laissé-passer consulaire trop tard, on ne pourra pas le garder
13:23et qu'il ne récupèrera pas ce ressortissant.
13:26Ça peut arriver, c'est compliqué.
13:27C'est une chose qui peut arriver.
13:28Je n'ai absolument pas la preuve, mais on se fait enrhumer dans cette histoire.
13:31Bon, ça c'est sur les deux points que Philippe a soulevé.
13:34Mais en fait, on s'en fiche.
13:35En fait, la vérité, on s'en fiche.
13:37Je ne vais pas assommer les gens.
13:38Non, mais bien sûr, dans le détail, c'est très important.
13:40Mais je n'ai même pas envie d'assommer les gens avec ce genre de détails
13:43que la presse en est pleine.
13:46On l'explique très bien dans nos journaux.
13:48Mais au-delà de ça, on vit dans un système qui permet déjà,
13:52tout le monde trouve ça normal, que le type soit arrivé mineur par l'Espagne
13:57et qu'à aucun moment...
13:59Avec un visa de tourisme.
14:00Avec un visa de tourisme et qu'il soit à peu près dans la nature.
14:02Déjà pour commencer, moi je vais m'exprimer en tant que citoyen,
14:05puisque c'est la question qui a été posée par Olivier tout à l'heure.
14:07En tant que citoyen, tout à l'heure devant ce cercueil,
14:09j'avais envie de demander pardon parce qu'on n'a pas de frontière.
14:11Déjà pour commencer, à l'extérieur de...
14:13C'est touristique, c'est difficile.
14:15Je me fiche de ça.
14:17Justement, si j'étais devant le cercueil de Philippines avec ses parents
14:24et que je devais expliquer ce qui s'est passé,
14:26je ne pense pas que ce serait une bonne excuse.
14:28Je ne pense pas que dire, vous comprenez,
14:30Schengen, c'est quand même l'ouverture,
14:32donc on n'a pas de frontière à l'extérieur et non plus à l'intérieur.
14:35Et avec un visa de tourisme, on peut rentrer...
14:37Voilà, première chose.
14:38Deuxième chose, la suppression de la double peine.
14:40Pardonnez-moi, je ne peux pas expliquer ça aux gens.
14:42Il a violé quelqu'un en 2019, on ne l'a pas expulsé,
14:45on ne l'a pas renvoyé d'où il venait.
14:47Et ensuite, on l'a gardé chez nous.
14:49Il a fait cinq ans alors qu'il aurait...
14:51Normalement, c'est une quinzaine d'années quand même,
14:53même s'il était mineur, j'ai bien compris.
14:55Et ensuite, il n'y a rien qui va.
14:57Le bon sens le plus élémentaire est heurté par tout ce qui s'est passé.
15:00Donc notre système est bâti contre le bon sens.
15:02Oui, c'est ça.
15:03Effectivement.
15:04Sur le visa touristique,
15:06des visas touristiques, on est content d'en avoir aussi,
15:09pour cuir des touristes.
15:11Après que ce soit un gamin de 17 ans...
15:14Tout seul, accessoirement.
15:16Il faudrait voir quelle est la raison qu'il avait donnée
15:20pour venir tout seul à 17 ans avec un visa touristique.
15:23Ça ne me convainc toujours pas.
15:25Le visa touristique, au moment où il est expiré,
15:27il devient clandestin.
15:29Depuis notre ami François Hollande, depuis 2012,
15:31ça n'est plus un délit.
15:33C'est la transposition d'une directive européenne.
15:36C'est ça qu'il faut expliquer aux gens.
15:38Il va falloir arrêter avec tout ça.
15:40Parce que c'est l'argument de tout le monde.
15:42On a transposé une directive européenne.
15:44Je suis désolé de te dire...
15:46Je suis désolé de te dire que maintenant,
15:48la responsabilité du politique va être d'expliquer
15:50qu'on ne fait plus ce genre de choses,
15:52parce qu'on ne veut plus de cercueils devant une université Versailles.
15:54Justement, Philippe, je vous laisse répondre.
15:57Emmanuel Macron s'est exprimé hier sur ce terrible meurtre.
16:01On va l'écouter et on va s'interroger aussi
16:04sur la responsabilité, non pas des politiques,
16:06mais du chef de l'État, cette fois.
16:08Écoutez-le.
16:11Il faut chaque jour mieux protéger les Français.
16:14Mais le faire...
16:16Le faire...
16:18Le faire...
16:20Et moins dire.
16:22Le faire et moins dire.
16:24Il a une responsabilité, le chef de l'État,
16:26en tout cas avec les pays étrangers,
16:28sur le plan international.
16:30On sait que le volet diplomatique,
16:32notamment concernant les OQTF,
16:34est primordial.
16:36Aujourd'hui, le mot d'ordre,
16:38c'est arrêtons d'en parler mais agissons,
16:40qu'est-ce que vous attendez du chef de l'État ?
16:42Oui, mais Emmanuel Macron
16:44a tenté quelque chose sur les OQTF.
16:46On ne s'en souvient pas,
16:48mais c'était il y a un ou deux ans.
16:50Il attendait la restriction des visas.
16:52Restriction, voire de couper les visas
16:54pour le Maroc,
16:56pour l'Algérie.
16:58Peut-être pour la Tunisie,
17:00je ne me souviens pas précisément.
17:02Ça n'a pas marché.
17:04Et on a dû revenir en arrière sur cette politique.
17:06Le Maroc n'a pas accueilli plus,
17:08ou l'Algérie n'a pas accueilli plus
17:10de personnes
17:12qu'il avait récupérées.
17:14Ça a largement compliqué nos relations
17:16avec le Maroc.
17:18En tout cas, le Maroc, pour l'Algérie,
17:20c'est un autre problème.
17:22On a déjà essayé des choses.
17:24La question diplomatique
17:26avec les pays du Maghreb,
17:28je le répète,
17:30je donne un sentiment d'impuissance,
17:32mais ce n'est pas de l'impuissance,
17:34c'est une difficulté.
17:36C'est une relation diplomatique.
17:38Nous sommes en relation avec des régimes,
17:40pas avec des pays qui ont leurs intérêts propres.
17:42Il faut trouver d'autres moyens
17:44de pression que la simple
17:46restriction des visas ou la suppression des visas.
17:48Ça n'a pas marché.
17:50L'argumentaire de Thibaud de Montbréal,
17:52il était sur ce plateau
17:54chez Pascal Praud.
17:56En résumé, c'est vous récupérez
17:58vos ressortissants, les OQTF,
18:00ou sinon, c'est très clair, on bloque les visas.
18:02On va vous faire soigner en France.
18:04Fermeté !
18:06Pardon Olivier, juste avant que Geoffroy
18:08réponde, mais cette politique-là,
18:10Macron et Darmanin l'ont essayée
18:12il y a deux ans.
18:14Personne n'a l'air de vouloir s'en souvenir,
18:16et ça n'a pas marché.
18:18Fermeté et courtoisie.
18:20Je peux vous confirmer, parce qu'au Maroc,
18:22la protestation avait été extrêmement bruyante
18:24contre cette décision française.
18:26Geoffroy Lejeune.
18:28Ça a été justement fait par des gens
18:30qui n'y croyaient pas.
18:32Donc ça a duré peu de temps.
18:34Ça a eu des effets très concrets.
18:36Ça a énervé les pays en question.
18:38Non, ça n'a pas simplement énervé les pays en question.
18:40Ça a empêché des gens de faire des voyages d'affaires
18:42entre Rabat et Paris,
18:44ou entre Casablanca et Paris.
18:46On a arrêté ça très peu de temps.
18:48On n'a jamais essayé, parce que Thibaud de Montbréal
18:50disait que les visas
18:52l'aident au développement.
18:54C'est un autre sujet peut-être plus intéressant.
18:56Je reprends son argumentaire qui est pour moi
18:58impossible. Et les transferts d'argent.
19:04C'est un tout en fait.
19:06Tant qu'on n'a pas une coopération
19:08normale avec ces pays
19:10qui récupèrent leurs ressortissants,
19:12avec leurs problèmes, qui ne sont pas nos problèmes,
19:14moi si vous voulez, ce que je ne supporte pas
19:16dans cette...
19:18Le meurtre et le viol d'une jeune femme
19:20est insupportable. Mais vous ajoutez
19:22l'ignominie à ça quand vous vous rendez compte
19:24que c'est en plus un citoyen étranger
19:26qui n'avait rien à faire chez nous.
19:28Donc il faut y répondre à cette question.
19:30Et donc le triptyque décliné par Thibaud de Montréal
19:32pour le coup ça a été...
19:34Les candidats à la présidentielle par exemple
19:36qui ont proposé de supprimer les transferts d'argent
19:38se sont fait insulter, là encore,
19:40traité de nazis, Zemmour, Marine Le Pen, etc.
19:42Et Montebourg.
19:44Très intéressant.
19:46Montebourg n'a pas été candidat à la présidentielle
19:48mais qui a légué cette proposition.
19:50Au tout début, et ça quand même s'est arrêté là-dessus d'ailleurs.
19:52Toujours par les mêmes.
19:54Toujours par l'extrême gauche, toujours par la gauche radicale
19:56et toujours par les médias.
19:58Toujours par les médias qui adorent trouver des néo-nazis.
20:00Arnaud Montebourg, Éric Zemmour.
20:02C'est ça en fait. Il va falloir aussi arrêter de les écouter
20:04ces gens-là parce qu'ils sont aussi responsables
20:06du climat dans lequel on vit qui conduit à ce système-là.
20:08Geoffroy, tu as raison.
20:10Mais prenons cette proposition des transferts d'argent
20:12que je trouve intéressante.
20:14Au moment où Montebourg avait fait cette première proposition
20:16beaucoup de gens n'avaient répondu
20:18pas en disant qu'il était néo-nazi
20:20mais en disant si vous ne faites couper
20:22ou empêcher les transferts d'argent
20:24entre par exemple la France et le Maroc
20:26ou la France et l'Algérie,
20:28il suffit pour un Marocain ou un Algérien
20:30de passer par la Belgique
20:32ou l'Allemagne ou les Pays-Bas
20:34par le système bancaire pour avoir exactement
20:36les mêmes transferts d'argent.
20:38Je comprends ta colère et je la partage.
20:40On la partage tous, tous les Français la partagent.
20:42Il faut aussi
20:44qu'on prenne le temps de réfléchir
20:46à des solutions qui soient efficaces.
20:48C'est des solutions
20:50ou une posture ?
20:52Non, c'est des solutions.
20:54C'est des solutions
20:56et pas une posture.
20:58Parce que les postures,
21:00j'en ai un peu ras-le-bol,
21:02les grands discours, les grands mots,
21:04tout le monde est capable d'en faire,
21:06mais ce qu'il nous faut
21:08ce sont des solutions pratiques
21:10et efficaces.
21:12C'est ça le critère pour moi
21:14et c'est ce que j'attends du gouvernement,
21:16de M. Retailleau et de M. Migaud
21:18qui, lors de la guerre des territoires,
21:20devraient travailler ensemble sur ce sujet
21:22et M. Barnier être en capacité
21:24rapidement de faire des propositions
21:26au sein du gouvernement.
21:28Je suis en désaccord radical
21:30avec l'argumentaire de Philippe
21:32consistant à dire
21:34que ça paraît simple mais ça ne fonctionne pas,
21:36il faut mieux être plus efficace.
21:38C'est ce que disent les gens qui ne veulent rien faire.
21:40Non, il y a eu des choses qui ont été essayées et réfléchies.
21:42C'est ce que disent les gens qui ne veulent rien faire.
21:44Ils disent que c'est pas efficace
21:46et j'aimerais bien être plus efficace.
21:48Je donne un exemple.
21:50Il y a quelque chose qui me paraît évident,
21:52c'est de fermer nos frontières.
21:54Je voudrais qu'on contrôle les entrées et les sorties du territoire.
21:56Tu le fais dans le cadre de Schengen ?
21:58Schengen c'est Philippine,
22:00Schengen c'est le terrorisme.
22:02Moi je ne veux pas Schengen.
22:04Je préfère...
22:06Le pays qui réussit
22:08est sorti de Schengen.
22:10En l'occurrence le Danemark n'est pas dans Schengen.
22:12La Grande-Bretagne est sortie aussi de l'Union Européenne.
22:14Sur la fermeture des frontières, on t'explique que c'est pas très efficace.
22:16Et au moment où il y a vraiment un problème,
22:18le lendemain du Bataclan, François Hollande ferme les frontières.
22:20Au moment où il y a vraiment un problème,
22:22en Allemagne, il ferme les frontières.
22:24Tous les pays qui veulent régler le problème ferment les frontières.
22:26C'est une solution de gens qui ne veulent pas de solution.
22:28L'Allemagne c'est 6 mois, la France ça a été 3 mois.
22:30Est-ce que tu peux, dans le monde tel qu'il est,
22:32fermer les frontières ?
22:34Tout à coup c'était efficace.
22:36Vous l'avez compris, vous êtes bien dans ça se dispute.
22:38Sur CNews, on a marqué une très courte pause.
22:40Nous revenons dans un instant.
22:42On ira faire un détour par le Liban.
22:44La situation est alarmante.
22:46On en parle dans un instant.
22:48Restez avec nous sur CNews.
22:52Il est 21h30 de retour
22:54sur le plateau de sa se dispute.
22:56Bienvenue si vous nous rejoignez.
22:58Geoffroy Lejeune, Philippe Guybert.
23:00Débattre sur l'actualité.
23:02Dans un instant, nous allons prendre la direction du Liban
23:04où l'armée israélienne annonce de nouvelles frappes.
23:06Mais avant, le point complet sur les dernières actualités.
23:08Simon Guillain.
23:10Bonsoir Olivier et bonsoir à tous.
23:12Israël dit avoir mené une frappe
23:14sur le quartier général du Hezbollah près de Beyrouth.
23:16Le chef du groupe terroriste Hassan Nasrallah
23:18qui était la cible de cette frappe serait vivant
23:20selon une source proche du Hezbollah.
23:22Deux personnes ont été tuées et 76 blessés
23:24selon un premier bilan communiqué
23:26par les autorités libanaises.
23:28Première photo de famille aujourd'hui à Matignon.
23:30Michel Barnier a réuni son gouvernement
23:32pour s'accorder sur la feuille de route qu'il présentera
23:34mardi devant l'Assemblée nationale.
23:36Une réunion pour tenter d'imposer son autorité
23:38à la mise à mal par certains ministres.
23:40Enfin, Roger Carucci retire sa candidature
23:42pour reprendre la présidence du groupe
23:44Les Républicains au Sénat.
23:46Une décision suite à la demande du nouveau ministre
23:48de l'Intérieur et ancien président des LR au Sénat
23:50Bruno Rotailleau.
23:52Selon des sources parlementaires, c'est Mathieu Darnot
23:54qui est sénateur de l'Ardèche qui est pressenti
23:56pour succéder à Bruno Rotailleau.
23:58Merci mon cher Simon.
24:00Nous vous retrouvons à 22h pour un nouveau point complet
24:02sur l'actualité. Vous en parliez à l'instant.
24:04Nous allons nous intéresser
24:06et débattre autour de la méthode Barnier.
24:08Mais avant, je vous le disais,
24:10des nouvelles frappes israéliennes
24:12ont été annoncées par Israël
24:14après celles
24:16qui ont visé le bastion du Hezbollah
24:18dans la banlieue sud de Beyrouth
24:20ciblant le chef du Hezbollah.
24:22Le sort de Hassan Nasrallah est donc incertain
24:24à 7h même s'il serait
24:26indemne selon la formation terroriste.
24:28Dans ce contexte, la tension
24:30entre le Premier ministre israélien et l'ONU
24:32n'a jamais été aussi élevée.
24:34Le président de l'ONU,
24:36Benjamin Netanyahou, l'a assuré.
24:38Il continuera à frapper le Hezbollah
24:40et le Hamas jusqu'à la victoire.
24:42C'est ce qu'il a dit cet après-midi
24:44à New York à la tribune de l'ONU.
24:46On l'écoute.
24:48Israël doit aussi vaincre
24:50le Hezbollah au Liban.
24:52Le Hezbollah est l'organisation terroriste
24:54par excellence dans le monde d'aujourd'hui.
24:56Le Hezbollah a des tentacules
24:58sur tous les continents.
25:00Il a assassiné plus d'Américains
25:02que tout autre groupe
25:04hormis celui de Bin Laden.
25:10Nous avons éliminé
25:12des commandants qui avaient du sang israélien
25:14français américain.
25:16Nous avons éliminé
25:18leurs remplaçants et leurs remplaçants
25:20des remplaçants.
25:22Nous continuerons
25:24d'éliminer le Hezbollah
25:26tant que tous nos objectifs n'auront pas été atteints.
25:28Alors les toutes dernières informations
25:30nous arrivent au compte-gouttes.
25:32Le Hezbollah dit avoir bombardé
25:34le nord d'Israël.
25:36Première frappe après l'attaque israélienne
25:38sur son bastion.
25:40Le contact lui aurait été perdu avec Nasrallah
25:42selon des sources de sécurité libanais.
25:44Son bon cœur aurait été touché.
25:46Ali Ramenei convoque
25:48un conseil de sécurité d'urgence.
25:50Geoffroy Lejeune,
25:52la perspective d'une guerre totale
25:54dévastatrice est-elle vraiment réelle ce soir ?
25:58C'est compliqué de le dire
26:00mais on est bientôt un an
26:02après le 7 octobre et on peut
26:04reconnaître que la situation
26:06s'est très largement étendue.
26:08Moi ça m'inspire plusieurs réflexions
26:10de tout ce qu'on vient d'entendre.
26:12La première c'est que Israël mène un peu seul
26:14dans le monde parce qu'on
26:16a tendance à réfléchir en occidentaux
26:18et à se dire que tout le monde est d'accord sur le cas
26:20du Hezbollah mais
26:22en fait Israël mène un peu seul dans le monde.
26:24Un combat qui nous concerne tous.
26:26J'ai l'occasion de préciser que
26:28ces gens ne tuent pas que des Israéliens.
26:30Ensuite
26:32Israël le mène
26:34en faisant des victimes
26:36civiles et là je pense
26:38au Liban, c'est la guerre
26:40je sais que c'est
26:42le lot de ce genre de
26:44conflits
26:46et là je pense au Liban
26:48et si vous faites l'enchaînement de ce qui s'est passé
26:50ces 30 dernières années
26:52ou même ces 15 dernières années, c'est vraiment
26:54le pays, parce qu'il n'est pas attaqué que par Israël
26:56c'est vraiment le pays martyr par excellence
26:58qui
27:00en fait
27:02dont on disait il y a quelques années en 2020
27:04qu'il allait devoir se reconstruire après l'explosion
27:06du port et on avait promis nous la France
27:08d'aider à la reconstruction du Liban
27:10avec nous la France, nous le président français Emmanuel Macron
27:12avec force moyen et ce discours
27:14était en plus pris au sérieux par les Libanais
27:16on est 4 ans après et
27:18il faut se constater que la situation est pire que tout
27:20moi je connais pas mal de Libanais
27:22qui sont plus au Liban
27:24et qui vous parlent tous de leur pays
27:26avec un désespoir
27:28quasiment qui fait de la peine
27:30et c'est à ça que je persiste
27:32C'est vrai qu'on entend aussi Philippe Guibert
27:34l'ONU qui met la pression sur Israël
27:36Benjamin Netanyahou qui affirme
27:38aller jusqu'au bout pour
27:40détruire les terroristes du Hamas
27:42les terroristes du Hezbollah, est-ce que selon vous
27:44effectivement le Hezbollah
27:46même peut-être parfois le Hamas
27:48par l'ONU, par certains pays à l'international
27:50est considéré comme un interlocuteur
27:52même parfois comme un partenaire
27:54est-ce que le début n'est pas justement
27:56de condamner, de demander au Hamas
27:58d'abandonner les armes
28:00de libérer les otages
28:02est-ce que les choses ont été faites
28:04ou pas dans l'ordre ou pas selon vous du côté de l'ONU
28:06Beaucoup de grandes puissances
28:08ont demandé au Hamas
28:12de libérer les otages
28:14déjà pour commencer, c'était la condition d'un cessez-le-feu
28:16je crois pas que ça passe par l'ONU
28:18là les Etats-Unis et la France
28:20ont pris une initiative
28:22pour tenter d'imposer un cessez-le-feu
28:24de proposer un cessez-le-feu
28:26qui a été refusé par Israël
28:28à l'évidence Israël est dans une logique
28:32non pas d'éradication du Hezbollah
28:34mais de décapitation du Hezbollah
28:36parce que vous disiez tout à l'heure que
28:38son chef Nasrallah
28:40était réputé indemne
28:42si on regarde les informations
28:44sur les réseaux sociaux
28:46il faut rester très prudent
28:48parce qu'on n'a aucune confirmation officielle
28:50même selon l'Hezbollah
28:52on n'a pas eu d'image
28:54on n'a pas eu de son
28:56il y a quand même beaucoup d'informations
28:58sur les réseaux sociaux
29:00à prendre toujours avec beaucoup de précaution
29:02qui disent qu'il aurait été touché voire tué
29:04donc on va attendre
29:06tout ça, il faut bien mesurer ce que c'est que l'Hezbollah
29:08et là les conséquences ça veut dire quoi ?
29:10l'Iran qui rentre en jeu ?
29:12l'Hezbollah c'est une organisation terroriste
29:14en effet
29:16qui a tué des français au Liban
29:18il y a maintenant 40 ans
29:20dans des conditions atroces
29:22des militaires français
29:24l'Hezbollah c'est vraiment
29:26la création de l'Iran
29:28c'est vraiment le bras armé
29:30de l'Iran au Liban
29:32et c'est l'organisation
29:34c'est plus qu'un état dans l'état
29:36c'est vraiment la puissance politique
29:38qui a pris le contrôle
29:40des institutions libanaises
29:42on disait à juste titre qu'il y a 4 ans
29:44Emmanuel Macron avait essayé
29:46d'aider le Liban après l'explosion
29:48du port de Beyrouth
29:50elle mène déjà lié à un entrepôt
29:52de poudre du Hezbollah
29:54et les autorités libanaises
29:56n'avaient rien pu faire tout simplement parce que
29:58le Hezbollah l'a empêché
30:00le vrai maître du Liban c'est le Hezbollah
30:02donc
30:04on a affaire à une organisation
30:06terroriste, militaire
30:08et politique extrêmement puissante
30:10qui est vraiment
30:12Nasrallah rapportait au guide
30:14iranien
30:16la relation entre le Hezbollah
30:18et l'Iran est d'une
30:20très grande proximité
30:22et donc effectivement la question qui se pose
30:24et là je ne m'avancerai vraiment pas
30:26est la capacité ou la volonté
30:28de réplique de l'Iran dans l'hypothèse
30:30on a une certitude, c'est que Nasrallah
30:32a été visé par Israël
30:34on a, alors qu'il l'est
30:36alors qu'on parle, un doute
30:38une interrogation sur le fait qu'il soit
30:40toujours en vie
30:42et dans cette hypothèse où il se lui aurait
30:44été tué, quelle sera la réaction du Liban
30:46je ne m'avancerai pas plus que ça
30:48on peut le souligner, peut-être un
30:50dernier bouche au froid le jeune Ali Rameini qui convoque
30:52un conseil de sécurité d'urgence
30:54ce qui laisse présage
30:56peut-être
30:58une mort du chef du Hezbollah
31:00ce soir, ce qui n'est pas le cas
31:02il est indemne selon le Hezbollah
31:04là encore je le rappelle
31:06vous êtes comme vous, très prudents
31:08parce que la vérité c'est qu'on n'en sait rien
31:10ce soir à Paris
31:12en revanche, Philippe disait une chose importante
31:14sur la décapitation, la différence entre décapiter
31:16ou éradiquer le Hezbollah comme le Hamas
31:18c'est vraiment l'objectif de guerre
31:20il a été annoncé dès le 7 octobre
31:22et cette question
31:24a été beaucoup soulevée
31:26mais elle reste entière, est-ce qu'on peut éradiquer
31:28une idéologie, même en éradiquant
31:30la quasi-totalité de ses membres
31:32ça pose la question
31:34de la viabilité
31:36de la stabilité dans cette région
31:38c'est une question très compliquée
31:40et en même temps, je me situe du point de vue israélien
31:42depuis le 7 octobre, vous ne pouvez pas faire autrement
31:44vous ne pouvez plus tolérer
31:46un ennemi aussi proche qui vient de vous frapper
31:48d'une telle sorte
31:50pas plus que le Hezbollah au Liban
31:52qui en effet, pour le coup
31:54a du sang sur les mains depuis très longtemps
31:56depuis le 7 octobre, le Hezbollah
31:58a bombardé le nord d'Israël
32:00pour empêcher la riposte israélienne
32:02en réaction
32:04à la riposte israélienne
32:06avec je crois une centaine de milliers
32:08d'habitants israéliens
32:10qui ont dû quitter leur habitation
32:12et donc ça veut dire que tout le nord d'Israël
32:14est devenu une zone
32:16où les israéliens ne peuvent pas
32:18vivre
32:20c'est vrai qu'aucun état sur la planète
32:22n'accepterait ça
32:24et le Hezbollah qui dit avoir bombardé ce soir le nord d'Israël
32:26une nouvelle fois, vous le rappeliez, le Hezbollah
32:28qui depuis le 7 octobre
32:30a bombardé le nord d'Israël
32:32nous allons suivre tout cela de très près
32:34toujours avec cette interrogation du sort de Nasrallah
32:36je vous propose de revenir en France
32:38à présent avec
32:40la méthode Barnier à la une
32:42aujourd'hui, le premier ministre qui a réuni
32:44son gouvernement ce vendredi en séminaire
32:46pour préparer la déclaration de politique générale
32:48vous le savez, elle va être prononcée
32:50le 1er octobre, ce sera à l'Assemblée Nationale
32:52Michel Barnier qui est en quête de compromis
32:54on l'a bien vu cette semaine
32:56on voit les précisions de Thomas Bonnet qui était à Matignon cet après-midi
32:58et puis vos avis respectifs
33:00dans un instant
33:02L'objectif de ce séminaire
33:04gouvernemental c'est d'abord de mettre en application
33:06ce que Matignon qualifie de méthode
33:08Barnier, à savoir
33:10les qualités d'écoute, d'échange
33:12de cohésion aussi au sein de cette
33:14nouvelle équipe gouvernementale
33:16très concrètement il s'agit de table ronde
33:18composée à chaque fois
33:20de 8 ministres issus de périmètres
33:22voire même de partis politiques différents
33:24deux sessions de travail
33:26de 45 minutes pendant lesquelles
33:28ils échangent sur des sujets
33:30variés pour en tirer
33:32des idées très concrètes
33:34qu'ils peuvent ensuite soumettre au reste du gouvernement
33:36et surtout au Premier Ministre
33:38l'idée évidemment c'est de nourrir
33:40la feuille de route de Michel Barnier
33:42alimenter aussi d'une certaine manière
33:44son discours de politique générale
33:46qu'il tiendra ce mardi
33:48à l'Assemblée Nationale
33:50Déjà peut-être un mot sur la forme
33:52Geoffroy Lejeune, méthode assez simple
33:54on réunit les protagonistes, les ministres
33:56pour qu'ils échangent en petits groupes
33:58côte à côte, face à face
34:00on connait bien ces méthodes notamment en entreprise
34:02au fond finalement rien de si révolutionnaire
34:04que cela, néanmoins
34:06dans le contexte actuel selon vous est-ce que c'est la bonne méthode
34:08est-ce qu'il avait intérêt Michel Barnier
34:10à réunir tout le monde autour de la table
34:12avant ce discours de politique générale
34:14où il y a un risque que le discours
34:16devienne un peu mou s'il est écrit à plusieurs mains
34:18Je vais répondre
34:20en deux temps, d'abord sur la forme
34:22puis sur le fond
34:24sur la forme, moi je trouve ça
34:26plutôt agréable en réalité
34:28la méthode Barnier, c'est drôle parce qu'il y a une forme de cohérence
34:30quand il a fait sa campagne pour
34:32le congrès des républicains en 2021
34:34il parlait beaucoup, à l'époque on ne s'en rendait pas compte
34:36on était passé un peu à côté de ça, mais il parlait beaucoup
34:38du respect, du fait que la société manquait
34:40d'écoute, etc.
34:42et dans une campagne qui est en plus à destination
34:44des sympathisants du parti
34:46c'est pas forcément le plus
34:48efficace et le plus audible
34:50mais il l'avait beaucoup dit et il l'a redit en arrivant à Matignon
34:52et je trouve ça assez malin
34:54et je vais prendre un exemple pour expliquer à quel point je pense
34:56qu'en fait on en avait besoin
34:58dans une société ultra clivée, dans une période
35:00ultra éruptive, avec des affrontements
35:02parfois stériles et hystérisés
35:04par certains, le fait qu'il prenne son téléphone
35:06pour rappeler Marine Le Pen et David Lyssenaar
35:08en quelques jours pour présenter ses excuses
35:10dans le premier cas parce que son ministre de l'économie
35:12avait insulté quasiment les députés du RN
35:14dans le second cas parce que sa ministre
35:16Agnès Pannier-Ruynacher avait mis en cause
35:18la gestion de David Lyssenaar à Cannes
35:20j'ai trouvé ça en fait assez appréciable
35:22le côté, bon bah
35:24mon collaborateur ou mon ministre est allé trop loin
35:26donc on vous doit le respect
35:28je prends le temps de ce coup de fil, etc
35:30je trouve ça plutôt louable
35:32donc moi la méthode Barnier me va très bien, il n'y a pas de problème
35:34et ce que vous décrivez en effet on dirait un peu un truc d'entreprise
35:36une méthode d'entreprise
35:38c'est vu et revu mille fois, je ne sais pas si ça marche
35:40mais je pense que le vrai problème est d'ailleurs
35:42et c'est là où je voulais parler du fond, sur le fond
35:44l'idée qu'il y a des bonnes idées à prendre partout
35:46que des gens de droite et de gauche vont travailler ensemble
35:48que finalement la vérité est un peu relative
35:50parce qu'il y a du bon partout
35:52et qu'on va finir par trouver des compromis, etc
35:54me semble être tout simplement la continuation
35:56du en même temps qui selon moi est le poison
35:58de la vie politique française depuis 7 ans
36:00le poison, je pèse mes mots, c'est-à-dire que
36:02et en fait ça nous saute aux yeux
36:04le gouvernement n'a même pas encore commencé à travailler
36:06c'est-à-dire qu'il n'y a pas un projet de loi sur la table
36:08qu'on l'a déjà vu avec l'espèce de
36:10de duel à fleur et moucheté
36:12entre Retailleau et Migaud
36:14indépendamment des personnes
36:16et des idées qu'ils représentent, ils ont le droit d'ailleurs
36:18d'avoir leurs idées et de les défendre, etc
36:20et je ne reprocherai pas à Migaud de penser ce qu'il pense
36:22mais vous ne pouvez pas avoir une politique pénale
36:24cohérente et un
36:26suivi de la délinquance
36:28et une politique efficace dans ces domaines-là
36:30si vous essayez de faire surgir
36:32de la cohabitation entre quelqu'un qui pense que
36:34Taubira est un exemple et quelqu'un qui pense que
36:36François Fillon est un exemple, du bon, c'est pas possible
36:38Le compromis au fond pour vous
36:40Geoffroy Lejeune, et bien c'est
36:42un échec, assuré, je vous pose
36:44la question dans un instant Philippe
36:46pour illustrer
36:48ce en même temps qui semble
36:50ne pas fonctionner, je vous propose
36:52d'écouter cet échange par un média interposé
36:54de Bruno Retailleau et avec le garde des Sceaux
36:56Didier Migaud justement, et puis vous répondez ensuite
36:58Philippe Guivère
37:00Bien sûr, la justice est
37:02indépendante, simplement ce que je veux dire
37:04c'est que les juges appliquent la loi
37:06les juges ne sont pas déconnectés
37:08de la volonté générale
37:10j'estime que sur la justice des mineurs
37:12on ne peut plus rester de cette façon là
37:14on ne peut pas moi, me demander
37:16d'envoyer mes policiers, mes gendarmes
37:18en première ligne
37:20ils risquent parfois leur vie
37:22sans qu'il y ait des sanctions qui soient fermes
37:24donc c'est pas un problème de la justice
37:26de l'indépendance, l'indépendance
37:28des juges, oui, mais il y a
37:30la souveraineté du Parlement et du peuple
37:32français à travers les lois
37:34que le Parlement peut voter
37:36Le taux d'exécution des peines n'a jamais été aussi élevé
37:38en 2023
37:40donc
37:42il faudra que je puisse
37:44contribuer à l'information
37:46de mon collègue et puis que nous puissions avoir
37:48des échanges
37:50à ce sujet des échanges constructifs
37:52effectivement
37:54nous pouvons avoir des points de départ
37:56différents et puis des points d'arrivée
37:58qui je l'espère se rapprocheront
38:00ce sont les magistrats qui dans le cadre
38:02de leur fonction
38:04peuvent apporter un certain nombre
38:06de solutions, c'est évident
38:08il faut que nous en discutions, nous avons
38:10des missions qui sont complémentaires
38:12j'espère que nous arriverons
38:14à rapprocher bien sûr nos points de vue
38:16s'ils sont différents
38:18Est-ce que c'est possible de partir avec des points de vue différents
38:20pour aller vers un cap commun au fond
38:22est-ce qu'entre des compromis
38:24sont possibles ou alors, comme le pense
38:26Geoffroy Lejeune, c'est l'échec assuré ?
38:28Non, non, parce que en même temps c'est pas le compromis
38:30en même temps c'est du
38:32et et sans cohérence
38:34en envoyant des signaux à tout le monde
38:36et en donnant le sentiment
38:38qu'on fait plaisir à tout le monde et donc
38:40qu'on ne tranche pas, un compromis ça consiste
38:42à trancher, un compromis
38:44ça consiste à négocier, ça consiste à
38:46voir ce qui peut être
38:48compatible entre deux visions
38:50et trouver un compromis, ce qui est le rôle d'ailleurs du
38:52Premier Ministre et de Matignon qui est
38:54son premier rôle est de coordonner
38:56l'action du gouvernement et la parole
38:58aussi des ministres parce que
39:00dans cette affaire
39:02j'ai trouvé que M'Didier Migaud
39:04réagissait très mal à vrai dire de façon
39:06extrêmement maladroite
39:08presque caricaturale
39:10j'ai trouvé que le Francis de Bruno Rotaillot était un peu
39:12brutal et franchement qu'il voulait
39:14installer un rapport de force en allant
39:16dès après sa nomination sur
39:18le terrain de son collègue
39:20qui était une façon
39:22à peine polie je trouve
39:24d'ouvrir ses
39:26fonctions, qu'il dise que la justice pénale
39:28est très importante, qu'il fasse
39:30l'essentiel de ses déclarations
39:32là-dessus j'ai trouvé que c'était un rapport de force
39:34donc c'est au Premier Ministre, via des séminaires
39:36ou pas des séminaires, il faut bien comprendre
39:38quand même Geoffroy que
39:40ce gouvernement est une coalition
39:42minoritaire
39:44que Michel Barnier
39:46va faire une déclaration de politique générale
39:48mardi et qu'il
39:50est à la
39:52sous la menace d'une motion de censure
39:54et donc il doit donner une
39:56ligne qui est une ligne
39:58ferme et qui n'est pas en même temps
40:00où on dit tout est son contraire
40:02sans essayer de concilier, il doit
40:04donner une ligne politique qui est d'abord entre le ministre
40:06de la justice et le ministre de l'intérieur
40:08mais qui a une petite chance de ne pas être
40:10renversé directement
40:12donc c'est ça son équation
40:14il reste un peu plus d'une minute cinquante
40:16je m'arrête, je m'arrête
40:18laissons Geoffroy vous répondre
40:20je ne réponds pas sur la partie
40:22politique, on est d'accord, ce n'est pas l'essentiel
40:24dire que
40:26l'offensif de Bruno Retailleau qui va parler
40:28du problème judiciaire
40:30en France est brutal
40:32je peux le concevoir
40:34sauf la semaine où on a
40:36déterré une gamine de 19 ans dans le bois de boulot
40:38c'était avant qu'il a pris la parole
40:40mais toi tu parles après
40:42en fait
40:44entre celui qui t'explique
40:46qu'il y a un problème
40:48avec la justice de notre pays, dont je rappelle
40:50qu'elle a permis que de manière légale
40:52on en arrive à la situation où il n'y a aucun problème
40:54dans la procédure, personne n'a été hors la loi
40:56mais en fait, Philippine est morte
40:58ça personne ne conteste, même
41:00Migaud ne l'a pas contesté ce matin
41:02j'y viens, j'y viens
41:04entre celui qui dit ça et celui qui dit
41:06on a un taux d'exécution des peines
41:08qui n'a jamais été aussi bon
41:10il y en a un des deux qui se trompe
41:12oui, Migaud s'est trompé
41:14si tu veux me faire dire que Migaud s'est trompé dans sa réponse
41:16je ne l'ai pas développé
41:18c'est le sujet, les divergences entre les deux
41:20il a très mal répondu
41:22le système contemporain consiste à dire
41:24il y a du bon chez chacun
41:26on va trouver une voie de passage
41:28en fait, là, ce n'est pas vrai
41:30là, il y a vraiment quelqu'un qui dit la vérité, quelqu'un qui se trompe
41:32en l'occurrence, Didier Migaud se trompe
41:34parce que l'exécution des peines consiste
41:36à aménager des peines pour qu'elles ne soient pas exécutées
41:38tu le sais très bien
41:40même le syndical de la magistrature le dit très clairement dans son communiqué
41:42absolument, donc le métier du Premier ministre
41:44en théorie, ce n'est pas de trouver une voie de passage
41:46qui mettent les deux d'accord, c'est de dire qui a raison et qui a tort
41:48en tout cas, c'est ce que j'attends d'un quelqu'un qui nous gouverne
41:50il faut quand même qu'il vienne nommer
41:52un ministre de la justice et un ministre de l'intérieur
41:54s'il y en a un des deux qui part tout de suite
41:56c'est un peu compliqué
41:58ça s'appelle un échec politique
42:00nous arrivons au terme de cette émission
42:02je pense qu'il y aura d'autres, on reviendra sur ce sujet
42:04bien évidemment
42:06en tout cas, un grand merci à tous les deux
42:08Geoffroy Lejeune, Philippe Guybert, une nouvelle fois d'avoir débattu
42:10analysé, décrypté
42:12l'actualité du jour
42:14vous le savez, c'est à revoir sur notre site internet
42:16www.cnews.fr
42:18ça se dispute
42:20dans un instant, Julien Pasquet
42:22100% politique
42:24on se retrouve demain à 17h dans Punchline
42:26un grand merci à Adrien Fontenot de m'avoir aidé
42:28à préparer cette émission et ainsi qu'à toutes
42:30les équipes techniques
42:32excellente soirée sur Notre Antenne, à très vite