• il y a 5 mois
Un débat entre deux éditorialistes qui analysent l'actualité politique de la semaine dans #CaSeDispute

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00:00Bonsoir à tous et ravi de vous retrouver pour 16 disputes sur CNews, toujours en direct et toujours face à face.
00:07Geoffroy Lejeune, bonsoir. Bonsoir Lionel, bonsoir Philippe Guibert, bonsoir.
00:11Bonsoir messieurs.
00:12Très heureux de vous retrouver tous les deux dans cette émission.
00:14Nous allons beaucoup parler du boulet, le vent du boulet pour certains candidats dans ce second tour des législatives.
00:19Jean-Luc Mélenchon, boulet de LFI selon François Ruffin.
00:22Emmanuel Macron ne l'a-t-il pas été pour son propre camp pendant cette campagne ?
00:26On va se poser la question, mais ce pourrait être l'une des affiches de ces élections législatives.
00:30Mais là, regardez, c'est du cinéma.
00:33Avec Gérard Lanvin et Benoît Poulvord, le boulet, effectivement, c'est un film.
00:37La frontière entre la fiction et la réalité est parfois très mince.
00:41En tout cas, le Rassemblement National arriverait bien en tête dimanche, mais sans majorité absolue, selon les différents sondages.
00:49Est-ce l'effet de la coalition anti-Rassemblement National, Geoffroy Lejeune ? Est-ce que ça a marché ?
00:55Déjà, on verra. Je me souviens du moment où on prédisait 30 députés au RN en 2022.
01:01Ils en ont eu 90, enfin 89.
01:03Il y a une nouvelle donne électorale depuis 2022, c'est que le RN peut gagner en duel face à LFI ou face à Macron.
01:12J'ai commencé à suivre la politique en 2011, et à l'époque, le RN ne gagnait jamais en duel.
01:19C'était éventuellement en triangulaire, si un candidat socialiste se maintenait, la division des voix, etc.
01:25Le RN pouvait avoir deux députés, c'est ce qui est arrivé en 2012 avec Gilbert Collard et Marion Maréchal.
01:30Ensuite, tout ça a évolué beaucoup.
01:32Le RN a gagné dans quelques circonceptions, et surtout en 2022, il a gagné dans beaucoup de circonceptions, 89,
01:37avec des circonstances électorales qui étaient très défavorables par le passé.
01:43C'était une grande surprise pour tous les observateurs, y compris moi d'ailleurs, je ne m'attendais pas du tout à ça.
01:47Il a gagné en duel face à LFI ou face à Macron, et il a gagné en triangulaire aussi.
01:52Il y avait eu très peu de triangulaire à l'époque, mais voilà.
01:54Donc ça, c'est quelque chose qu'il faut prendre en compte, c'est qu'on ne sait pas comment les électeurs vont voter,
01:59on ne sait pas comment ils vont se comporter dans ce genre de configuration,
02:03et donc les projections d'aujourd'hui, je les prends difficilement au sérieux.
02:09Je n'aurai pas à me ridiculiser pour tout vous dire.
02:12Vous pensez que la majorité absolue est encore possible ?
02:14Je pense que tout est possible pour le RN, pour LFI.
02:17Que le RN termine deuxième, par exemple ?
02:19Oui, bien sûr, je pense que tout est possible.
02:24Et ça, pour le coup, c'est compliqué de me daigner cette analyse.
02:29Maintenant, si votre question, c'est majorité absolue, majorité relative, etc.,
02:35moi, ma plus grande crainte, c'est qu'on accouche de quelque chose qui soit absolument ingouvernable,
02:42et d'une situation qui engendre non pas la fin de Macron, qui n'est pas vraiment mon premier souci,
02:46mais la fin de la 5e République, à laquelle, pour le coup, je suis attaché.
02:49Ma question, principalement, pour le début de cette émission, Philippe Guybert,
02:53c'est surtout, est-ce que cette coalition entre la majorité présidentielle,
02:57Renaissance et puis le Nouveau Front Populaire a eu un effet répulsif par rapport aux électeurs,
03:05ou pourrait avoir un effet répulsif par rapport aux électeurs du RN ?
03:08Je ne crois pas. Je ne crois pas qu'elle ait eu un effet répulsif.
03:12Geoffroy a raison de rester prudent pour dimanche, les gens n'ont pas voté.
03:16Néanmoins, ce deuxième tour a changé l'enjeu de l'élection.
03:22Jusqu'au premier tour, l'enjeu, c'était sanction ou pas de Macron. Je le fais court.
03:27L'enjeu de ce deuxième tour, c'est pour ou contre le RN.
03:29Et ça devient un référendum pour ou contre le RN.
03:32Et donc, dans ce contexte, je crois que là, ce n'est pas vraiment une coalition.
03:37Ce n'est même pas une coalition.
03:39Si c'était une coalition, on n'aurait pas l'inquiétude qu'on a pour l'après-dimanche
03:44et de savoir s'il y a une majorité qui sera possible dans cette assemblée,
03:48ce qui, effectivement, est un vrai sujet.
03:50Mais n'étant pas une coalition, étant juste un accord de désistement négatif contre le RN,
03:59je pense que ça marche en bonne partie et qu'on n'est pas du tout sur 2022 en termes d'enjeu.
04:07Tu as raison, parfaitement raison de dire que le RN peut gagner en duel.
04:10D'ailleurs, il va en gagner ce dimanche et plus qu'en 2022.
04:14Mais je pense que cette coalition, ces désistements vont l'empêcher d'avoir une majorité absolue.
04:21Et je pense qu'on sera sur une majorité relative.
04:24J'ajoute un point, c'est que je pense que dans cette régression des projections pour le RN,
04:30je pense qu'il y a un autre élément qui a joué.
04:32Vous parliez de Boulay.
04:33Je pense qu'il y a un certain nombre de candidats du RN qui ont joué le rôle de Boulay
04:36dans cette dernière semaine de campagne.
04:39Et que le RN, là-dessus, n'a pas réussi complètement son opération normalisation.
04:43Et je pense que ça, c'est un échec pour le RN,
04:46parce qu'on s'est retrouvé quand même beaucoup de candidats RN,
04:48on googolisait et on tombait sur des types un peu bizarres.
04:53Et il n'y en avait pas que quelques-uns.
04:56Comme l'a dit Jordane Bardella, en parlant de quelques brebis galeuses,
04:59il y en avait quand même un certain nombre.
05:00Ça, je pense que ça a beaucoup pesé en défaveur du RN.
05:03Est-ce que ça va rentrer en ligne de compte dans le débat ?
05:05En tout cas, les opposants du RN s'en sont donnés à cœur joie,
05:09notamment du côté de LRF, de la France Insoumise.
05:12À l'image, ce matin, écoutez de Clémentine Autain.
05:16C'est toute l'arnaque de l'extrême droite.
05:18On le voit avec les nombreux candidats.
05:20On va rester respectueux quand même.
05:21Oui, mais arnaque c'est respectueux.
05:23Je pense qu'il y a une volonté aujourd'hui de ne pas donner à voir le vrai visage
05:28de l'extrême droite au pouvoir que nous voyons ces derniers jours
05:31avec tous ces candidats qui tiennent des propos racistes,
05:33qui tiennent des propos antisémites,
05:35qui vendent des livres dans des librairies qui sont négationnistes.
05:39Il y a une logique de préférence nationale, de droit du sol
05:44et qui est une rupture fondamentale avec ce qu'est la France.
05:48La France, c'est sa créolisation, c'est sa capacité d'intégration,
05:52c'est sa capacité d'ouverture.
05:54Et avec l'extrême droite, je sais que nous allons aller
05:57dans une logique de haine de l'autre, de repli sur soi.
06:00Et donc c'est logique contre logique.
06:02Il ne s'agit pas d'insulter.
06:03Il s'agit de dire qu'elle est la réalité des politiques que vous mèneriez
06:07si vous accédiez aux responsabilités.
06:10Et beaucoup de gens ont peur pour leur vie.
06:12Alice Diop, c'est vous qui leur faites peur.
06:14Logique contre logique, on a compris Clémentine Autain.
06:17Je comprends qu'ils aient peur.
06:19Cette coalition, Geoffroy Lejeune, ou les manœuvres politiques
06:22aux politiciennes qui se sont réalisées cette semaine
06:25contre le Rassemblement national,
06:26est-ce qu'il ne peut pas y avoir aussi l'effet inverse,
06:28l'effet de l'arroseur arrosé,
06:30parce que les Français ne sont pas totalement idiots non plus,
06:32les électeurs aussi, et que les Français pourraient sanctionner,
06:36en effet, par le vote, cette tentative de manipulation ?
06:40Je vais vous répondre, mais d'abord je voudrais commenter
06:42ce que je viens d'entendre dans la bouche de Clémentine Autain.
06:45Elle commence par des candidats saugrenus, farfelus,
06:50qui dérapent, etc., du Rassemblement national.
06:53Il y en a, c'est vrai.
06:54Il y en a, mais il y en a dans tous les partis.
06:56Il y en a aussi à la France Insoumise.
06:58Il y en a dans tous les partis.
06:59Il y en a dans son parti.
07:00Tu vois qu'il y en a beaucoup chez les macronistes, au PS, dans les LR.
07:03Oui, il y a des candidats nuls qui disent n'importe quoi, etc.
07:05Mais là, on ne parle pas de candidats qui disent n'importe quoi.
07:08Des abrutis, si tu veux dire qu'il y a des abrutis,
07:10il peut y en avoir partout.
07:12Là, vous parlez plutôt de repris de justice ou de fichés, est-ce pareil ?
07:14Exactement.
07:15Et puis, de gens qui ont fait des déclarations,
07:17qui ont eu des comportements racistes ou xénophobes.
07:19Non, je maintiens.
07:20Des candidats qui ne devraient pas être candidats,
07:22il y en a chez Macron, il y en a à la France Insoumise
07:24et il y en a aussi au Rassemblement national.
07:26Donc, là-dessus, ils sont à égalité.
07:28Après, évidemment, le prisme médiatique veut mettre l'accent
07:31sur ceux qui ont eu des dérapages à caractère...
07:34C'est le jeu, c'est la guerre.
07:35Non, mais c'est la guerre.
07:36Exactement, c'est la guerre.
07:37Donc, en fait, c'est une guerre.
07:38Moi, je décrypte, c'est la guerre, c'est mon métier.
07:39Et donc, du coup, il faudrait qu'elle balaie devant sa porte.
07:42Elle pourrait donner des leçons s'il n'y avait pas de candidats
07:45chez elle qui ont des déclarations scandales, etc.
07:48Donc, ça, c'est pour le premier argument.
07:50Deuxième argument, et ça n'a rien à voir avec ce que je viens de dire,
07:53c'est le problème du Rassemblement national,
07:56c'est le droit du sol et la préférence nationale.
07:58Ça n'a absolument rien à voir.
07:59Pardon, vous avez le droit aujourd'hui de vous présenter...
08:02En fait, s'il n'y a pas de préférence nationale, il n'y a pas de nation.
08:04Vous avez le droit d'avoir un programme de préférence nationale
08:06pour les allocations, pour...
08:08Mais oui, c'est un débat qu'on a déjà eu 15 fois,
08:10mais en fait, pour le coup, ça n'a rien de scandaleux.
08:13Ça se discute, les gens votent, ils sont pour ou contre,
08:15mais en fait, ça n'a rien de scandaleux.
08:16Quant au droit du sol, pardon, mais ça existe en France.
08:19Donc, la République française, elle tolère le droit du sol.
08:21Mayotte, par exemple, la République française, elle a rétabli le droit du sol.
08:24Donc, dans l'histoire, il y a eu...
08:25Le droit du sang, je crois qu'il y a eu une conférence sur le droit du sang.
08:28Pardon, merci, Philippe.
08:29Et donc, cet amalgame est insupportable.
08:32Insupportable.
08:33Ensuite, maintenant, votre question initiale,
08:35c'était est-ce que ça a un impact sur les gens, etc.
08:39Je pense, malheureusement pour Clémentine Autain,
08:42que pas du tout, en fait.
08:43Je pense que les gens en ont marre, en ont soupé.
08:46Lionel Jospin, lui-même, a qualifié l'entre-deux-tours de 2002
08:49de théâtre antifasciste.
08:50Et donc, ce qui était intéressant, c'était le mot...
08:52Il a eu une mauvaise humeur, Lionel Jospin.
08:53Oui, mais ce qui est intéressant, c'est le mot de théâtre.
08:55En fait, on a vécu cette semaine...
08:57On est passé du théâtre à la farce.
08:59Ce sont des gens qui n'y croient plus.
09:00Ça se voit, ça se sent.
09:02J'ai une chose pour terminer, pardon, Philippe.
09:05En 2002, il y avait des gens dans la rue.
09:07En 2024, il n'y a pas de gens dans la rue.
09:09Oui, oui, entièrement d'accord.
09:11C'est un système qui se rebelle, mais il n'y a pas de gens dans la rue.
09:14Oui, bien.
09:15Alors, je voudrais nous lancer entre Clémentine Autain et toi.
09:19Je voudrais me mettre...
09:20Pas forcément équidistant, c'est pas la question.
09:22C'est ton rôle, c'est ton rôle.
09:23Mais je...
09:24C'est un grand écart que vous allez essayer de réaliser.
09:26Pardon ?
09:27C'est un grand écart que vous allez essayer de réaliser, là.
09:29Oui, mais vous savez, je suis là pour ça.
09:35Je peux te suivre en disant qu'on est dans du domaine du discutable,
09:38sur le droit du sang, par exemple.
09:40C'est pas une proposition fasciste.
09:42L'Allemagne le pratique.
09:46Mais, en revanche, c'est bien contraire à la tradition nationale depuis la monarchie
09:50et la République depuis le XVIe siècle.
09:52Je croyais qu'il fallait faire ça.
09:53Et donc, c'était dans la conception française,
09:56vraiment, pour le coup, française de la nation.
09:58Je suis d'accord.
09:59C'est l'idée que c'est la citoyenneté qui te fait intégrer.
10:03Alors, on peut critiquer cette idée.
10:05On peut dire que cette idée a trouvé des limites
10:07et qu'il y a des échecs dans l'intégration.
10:09C'est ce que je pense.
10:10Voilà.
10:11Mais, effectivement, c'est une rupture, quand même,
10:14par rapport à la tradition nationale.
10:16Je dis nationale parce qu'elle n'est pas simplement républicaine.
10:19Sur la préférence nationale, on en a discuté 15 fois.
10:22Moi, je pense que c'est une rupture d'égalité dans le domaine social.
10:25À partir du moment où on a des gens qui sont réguliers,
10:27qui travaillent, qui cotisent,
10:29ils ont le droit au même droit que les travailleurs français.
10:31Mais on ne va pas refaire le débat.
10:34Moi, je voudrais revenir sur le théâtre antifasciste dont tu parlais.
10:37Lionel Jospin était de très mauvaise humeur après le 21 avril 2002.
10:41Il l'a dit 15 ans après.
10:42Oui, mais il l'a toujours gardé.
10:44Enfin, on ne va pas parler de Lionel Jospin ce soir.
10:47Ce n'est pas vraiment le sujet.
10:49Lionel Jospin n'a jamais accepté le 21 avril 2002.
10:53Il a toujours considéré que c'était de la faute de Chevènement et de Taubira.
10:57C'est autre chose.
11:00Oui, je sais.
11:01Mais globalement, le 21 avril 2002, dans l'esprit de Lionel Jospin,
11:05c'est la gauche qui lui a fait subir.
11:07Et donc, il se vante sur les gens qui ont manifesté,
11:09qui étaient majoritairement de gauche, pas seulement d'ailleurs.
11:12Il se vante en disant « théâtre antifasciste ».
11:14Parce que c'est les électeurs qui n'ont pas voté pour lui au premier tour.
11:17Là, là-dessus, il n'avait pas entièrement tort.
11:20Bref, j'enferme cette parenthèse historique, parce que le monde a changé.
11:24Effectivement, tu as raison.
11:26Il n'y a pas eu des manifestations massives.
11:29On redoutait même des violences de l'ultra-gauche dans cet entre-deux-tours.
11:34Il y a eu des agressions d'élus.
11:36Je ne sais pas si on peut en parler.
11:38Mais il n'y a pas eu de manifestations de même nature.
11:41En revanche, moi, je considère,
11:43en regardant quand même les projections auxquelles tu fais peu confiance,
11:46mais qui sont des sondages et qui sont faits très sérieusement par les amitiés,
11:49qu'il y a eu un recul du Rassemblement national depuis dimanche soir dernier.
11:54On a monté 300 sièges, quasiment, la semaine dernière.
11:57Là, on en est à 200, voire moins de 200.
12:00Oui, on est à 210-220.
12:02À la limite, le 210-220, on verra dimanche.
12:05Mais je pense que le mouvement de recul, les sondages ne se trompent pas.
12:08C'est très possible.
12:10Je pense qu'ils seront loin de la majorité absolue.
12:12Donc, je pense que c'est faute de théâtre antifasciste.
12:15Il y a eu un festival de tribunes dans la presse de gauche.
12:19Très bien, tout le monde a fait sa tribune,
12:21les philosophes, les historiens, les cinéastes,
12:24Jean Passe et des meilleurs,
12:26qui étaient des textes parfois intéressants,
12:28d'autres fois moins intéressants et plus mécaniques à réflexe.
12:33Il y a eu un clip tout à fait scandaleux, tout le monde l'a dit.
12:36Il n'y a pas eu ces grandes manifestations.
12:39Il n'empêche que l'ORN ne va pas gagner cette élection,
12:42en termes de majorité absolue.
12:44Et donc, sans théâtre antifasciste,
12:46il y a quand même une résistance.
12:48Il faut que l'ORN se pose des questions là-dessus.
12:50Parce que même s'ils sont le premier groupe à l'Assemblée dimanche soir,
12:54ils n'auront pas gagné cette élection alors qu'ils avaient gagné le premier tour.
12:57Je trouve que là, il y a un vrai fléau politique, si ça se confirme.
13:00S'il n'y a pas de majorité absolue pour le Rassemblement national,
13:02c'est tout le débat.
13:03On ne peut pas lire dans le mar de café où on n'a pas de boule de cristal,
13:06mais il y a des tendances en effet qui se dégagent.
13:08Et c'est vrai que les sondages ont été assez justes,
13:10depuis les élections européennes d'ailleurs et sur le premier tour.
13:14Pour le deuxième tour.
13:15Mais au bénéfice de la coalition dont on parle,
13:17des candidats de Ensemble et du Nouveau Front Populaire,
13:20beaucoup se sont désistés aussi pour empêcher le Rassemblement national de gagner.
13:25Et voilà ce qu'en pense Marine Le Pen, qui était invitée de CNews ce matin.
13:29Non, ce n'est pas le jeu démocratique.
13:31Parce que ça consiste, de la part de ces partis, à traiter leurs électeurs
13:36comme s'ils étaient des choses qu'on déplace,
13:38au bon gré de la nécessité de conserver en réalité pour ces gens-là leur place.
13:45Et les Français sont intelligents.
13:47Ils savent ce qui est bon pour le pays et ce qui est catastrophique pour le pays.
13:54Et donc moi j'en appelle à leur liberté,
13:56j'en appelle aussi à leur amour de la France.
13:59Il ne faut pas que la France se retrouve dans une situation de blocage total pendant un an,
14:04où l'immigration va continuer à se déverser,
14:07où l'insécurité va continuer à exploser,
14:10où les entreprises vont continuer à être en faillite,
14:13où les Français vont continuer à ne pas pouvoir mettre de l'essence dans leur voiture
14:16ou de la nourriture dans leur frigo.
14:18Je veux dire, on peut changer cela.
14:20On peut changer cela avec de la volonté politique, avec des bonnes décisions politiques.
14:24Des manières qui ne respectent pas une partie des Français, des électeurs français, Geoffroy Lejeune ?
14:29En fait, il faut voir un peu comment la situation se présente depuis maintenant une semaine.
14:35On a un parti qui aurait pu être en mesure de gouverner, d'ailleurs qui l'est peut-être encore aujourd'hui,
14:41la majorité absolue, d'avoir un gouvernement,
14:44de faire fonctionner les institutions comme il est prévu qu'elles fonctionnent,
14:48même si c'est une cohabitation.
14:50Et on a en fait la mise en place d'un front commun.
14:53On a quand même des gens qui appellent à une alliance allant des communistes aux républicains.
14:58Moi cette formule m'a choqué. Vraiment, elle m'a choqué.
15:01Je comprends qu'il existe des communistes dans ce pays.
15:05J'ai du respect pour les républicains.
15:07Mais par contre, l'alliance des deux contre l'arrivée au pouvoir de Bardella me choque.
15:13Ce à quoi on est en train d'assister, c'est deux choses.
15:17Premièrement, on a dit l'alliance de la carpe et du lapin.
15:20C'est pire que ça, c'est vraiment pire que ça.
15:22C'est l'alliance des contraires pour éviter quelque chose qui n'a jamais été essayé.
15:26Moi, je ne suis pas un fanatique de l'arrivée au pouvoir de Bardella.
15:28Mais par contre, je suis désolé.
15:30Si le prix à payer, c'est une coalition qui va de gens qui veulent la taxation des revenus à 75%
15:35à des gens qui veulent la taxation des revenus à 25%,
15:38je ne comprends pas comment ils peuvent...
15:39On sera à 50.
15:40Non, je souriais.
15:42C'est pour ça que je vous dis ces deux choses.
15:44Premièrement, c'est grotesque.
15:46Ça ne fait que retarder l'arrivée au pouvoir de Marine Le Pen ou de Jordan Bardella
15:49qui seront au pouvoir en 2027, la prochaine fois.
15:51Mais la deuxième chose, c'est que moi je suis très attaché aux institutions de la 5ème République.
15:56Et le général De Gaulle les a voulues comme elles sont.
15:59Elles sont solides.
16:00Et elles ne résisteront peut-être pas à ça.
16:02C'est-à-dire que si on se trouve dans une situation de blocage maintenant
16:05parce que cette coalition ne peut pas gouverner,
16:07qu'on bascule dans la 4ème République hébergée par la 5ème,
16:10on va devoir changer de République.
16:12On va devoir changer d'institution.
16:13Et pour le coup, je n'ai pas confiance en les gens qui vont dessiner notre futur.
16:16Je pense qu'ils ne feront pas mieux que ce que le général De Gaulle a fait.
16:19Je vais vous céder la parole dans un instant, Philippe Guybert.
16:21Mais d'abord, je voudrais vous faire écouter encore un extrait de l'interview de Marine Le Pen.
16:23Parce que sans majorité absolue,
16:25je crois me souvenir que Jordan Badala a dit qu'il ne serait pas Premier ministre.
16:28Et que Marine Le Pen, sur ses news ce matin,
16:30estime que dès lors, s'il n'y a pas de majorité absolue,
16:33et jusqu'à un an, puisqu'il ne pourra pas y avoir de nouvelle dissolution de l'Assemblée nationale,
16:37avant un an, le pays sera ingouvernable.
16:40D'écouter Marine Le Pen.
16:42Je pense que malgré les désistements,
16:44cette espèce de manœuvre politique
16:47qui a vu œuvrer ensemble
16:50de LFI, au vert, au socialiste, à la majorité, jusqu'à LR.
16:56Malgré ça, je pense que nous avons des chances sérieuses
17:00d'avoir la majorité absolue à l'Assemblée nationale.
17:02À partir du moment où il n'y a pas de majorité absolue,
17:05ni pour les uns, ni pour les autres,
17:07alors nous sommes les seuls à pouvoir avoir une majorité absolue,
17:09alors aucune loi ne sera votée.
17:12C'est pour ça que je parle de bourbier.
17:15C'est que pendant un an, puisque la dissolution ne peut pas être prononcée à nouveau
17:19pendant un an, et bien pendant un an,
17:22le pays va être à l'arrêt au pire moment pour lui.
17:25Au moment où toutes les factures arrivent,
17:28toutes les factures des erreurs qui ont été faites arrivent,
17:31et où le peuple français souffre énormément.
17:34Vous dites une majorité absolue pour l'ERN ou le chaos ?
17:37Pas le chaos, le bourbier.
17:40L'arrêt total, l'incapacité à faire bouger quoi que ce soit dans notre pays.
17:47S'il n'y a pas de majorité absolue pour l'ERN, ce sera donc le bourbier.
17:50La France sera ingouvernable, Philippe Guibert.
17:53Oui, il y a un risque.
17:56Après, c'est touchant de transformer ce front du refus du RN
18:02par manque de confiance dans l'ERN,
18:05par des accords de fond et défiance à l'égard d'un mouvement
18:10qui, encore une fois, je le répète, n'a pas réussi sa normalisation
18:13dans cette campagne législative.
18:15C'est à ceux qui ont fait ce front de refus, ensuite,
18:18de prendre leurs responsabilités.
18:20Il faudra trouver une solution, il faudra avoir une discussion.
18:24On va peut-être en parler d'Emmanuel Macron,
18:26mais il retrouve une petite marge de manœuvre.
18:29Le paradoxe de la situation, c'est que je pense qu'Emmanuel Macron
18:33a dissous parce qu'il s'est dit que le budget 2025
18:36est extrêmement compliqué à faire,
18:39et je serais centuré et j'aurais des manifs dans la rue
18:42si je tente de faire adopter le budget à la rentrée telle que je le conçois.
18:48Il va falloir quand même que la France ait un budget.
18:51Il faut un budget.
18:53Il faudra que des partis se mettent d'accord
18:57pour au minimum ne pas censurer un gouvernement
19:01qui fera adopter un budget sur lequel il y a des mesures politiques à prendre.
19:05Ce n'est pas un gouvernement de techniciens
19:08qui permettra de faire le budget dans la mesure où il y a des économies à faire,
19:11les économies, c'est une décision politique,
19:13ce n'est pas une décision comptable.
19:15Si ce n'était qu'une décision comptable, on n'en parlerait même pas.
19:18C'est une décision politique avec des gens
19:20qui vont être pénalisés par les économies
19:23et d'autres qui vont être moins pénalisés,
19:25et donc c'est une discussion profondément politique.
19:28Donc c'est à ceux qui ont constitué ce front du refus,
19:31en excluant les filles,
19:33de se mettre d'accord pour avoir au minimum un budget
19:38qui puisse être adopté pour 2025.
19:41Sinon, c'est un échec total.
19:43Et à ce moment-là, la question de la démission d'Emmanuel Macron,
19:47s'il n'y avait pas de budget adopté à l'automne,
19:50je trouve que dans ces conditions-là, la démission d'Emmanuel Macron...
19:53Elle peut se poser.
19:54On l'évoque dans la deuxième partie, l'éventuelle démission d'Emmanuel Macron,
19:57en tout cas l'isolement pour l'instant du président entre ses deux tours.
20:01J'aimerais juste qu'on s'attarde un tout petit peu, Geoffroy Lejeune,
20:03avant la fin de cette première partie,
20:04sur le cas où il n'y aurait pas de majorité absolue
20:07dans le Rassemblement national.
20:08Donc, pas de Jordan Bardella, Premier ministre.
20:10Qui sera Premier ministre, alors ?
20:12Si le Rassemblement national est en tête, a le plus de sièges,
20:16donc il a une dominante, il a un peu la main,
20:19mais que ce n'est pas Jordan Bardella.
20:21Allez-y.
20:22En logique de démocratie parlementaire partout dans le monde,
20:26le groupe qui est arrivé en tête des élections,
20:28même s'il n'a pas la majorité absolue,
20:30la logique démocratique est d'abord de leur proposer,
20:33leur dire, est-ce que vous voulez former un gouvernement ?
20:36Et donc après, ce sera à Bardella et à Marine Le Pen d'apprécier.
20:40Geoffroy Lejeune.
20:41Philippe a raison.
20:42Et s'ils le refusent,
20:44parce que du coup on est dans l'hypothèse où Jordan Bardella refuse de gouverner,
20:47moi j'entends, je suis comme tout le monde,
20:50j'entends, je lis, j'apprends des choses
20:52sur l'hypothèse d'un gouvernement qui irait en fait,
20:56qui rassemblerait tout ce qui n'est pas RN à l'Assemblée nationale,
21:00sauf la France insoumise.
21:01Donc avec un groupe d'opposition de la France insoumise
21:03et les communistes, les écologistes, les socialistes,
21:06les républicains, les macronistes évidemment,
21:08qui seraient rassemblés dans un gouvernement avec un Premier ministre
21:11qui serait le point d'équilibre de tout ça.
21:12Bon courage pour le trouver, bon courage,
21:14bon courage pour le faire durer trois mois ou plus de six mois.
21:17C'est pour ça que je vous dis, moi ma première crainte en réalité,
21:20c'est quand j'étais étudiant,
21:23je travaillais sur la question de la chute des républiques,
21:27la troisième, la quatrième,
21:28on est en train de vivre ça.
21:30Sauf que la cinquième république,
21:31qu'est-ce que c'est en fait la cinquième république ?
21:33C'est le général de Gaulle qui, au-delà de connaître,
21:37vit charnellement l'histoire de France,
21:39sait que c'est ce système-là dont la France a besoin.
21:42C'est-à-dire qu'il réinvente le sacre du roi
21:46qui s'appelle le suffrage universel,
21:48et l'élection, je sais que ça ne plaît pas à Philippe,
21:50mais c'est cette symbolique-là qui est utilisée,
21:54le suffrage universel pour désigner le chef de l'État,
21:58l'homme providentiel.
22:00Ensuite, c'est un gouvernement,
22:02c'est une monarchie parlementaire,
22:05même si on ne se le dit pas, mais c'est un peu le cas.
22:08Elle n'est pas héréditaire, mais c'est une monarchie quand même.
22:10Et en fait, c'est un système qui tient depuis maintenant 1958,
22:15et qui tient bien, beaucoup mieux que nos systèmes d'avant.
22:17La France est un pays éruptif, compliqué, volcanique,
22:20avec des passions, des affrontements, une révolution,
22:23on a coupé la tête de notre roi.
22:25De Gaulle sait tout ça et il choisit le système
22:27qui peut nous faire tenir le plus longtemps possible.
22:29C'est ce qui nous gouverne aujourd'hui,
22:31et les gens qui sont en opposition aujourd'hui
22:33sont en train de saper ça.
22:35Ils sont en train de créer les conditions
22:37pour que dans la Ve République,
22:39qui était faite pour tenir et pour survivre à toutes ces crises,
22:41on va rebasculer dans un système de IVe République.
22:43IVe République où c'est le centre-mou qui fait les alliances
22:47et qui défait les alliances,
22:49où les gouvernements sont balayés au bout de 30 jours.
22:51Je trouve que c'est une catastrophe pour notre pays.
22:55Oui mais Geoffroy, tu as parfaitement raison
22:58sur la Ve République.
22:59La Ve République s'est faite pour donner
23:01une majorité incarnée par un élu, le président,
23:04le pouvoir de décision, en respectant les oppositions,
23:07mais pour qu'il décide et gouverne au nom du peuple.
23:10Et là on risque effectivement,
23:12on est dans une situation extrêmement limite
23:14par rapport à ce principe depuis 1958.
23:18Et c'est la première fois.
23:191962, oui.
23:21Que c'est aussi grave, c'est la première fois.
23:24Je te suis sur ça.
23:26Je voudrais annoncer, parce que si on n'a pas de majorité,
23:29c'est d'abord les Français qui le décident.
23:31On est dans un système de tripartition
23:34de l'espace politique qu'on n'avait pas connu
23:37parce que la Ve République a précisément produit
23:39la bipolarisation.
23:41Et donc le système marchait extrêmement bien
23:43parce que tu avais une droite et une gauche
23:45et tu pouvais avoir une alternance
23:46entre la gauche et la droite.
23:47Et le système s'est érodé au point
23:52qu'Emmanuel Macron a ramassé la mise
23:54parce que la gauche et la droite,
23:55c'était plus si différent que ça
23:57dans les années 2000-2010,
23:59avant l'élection d'Emmanuel Macron,
24:01qu'il produise ça.
24:03Donc les Français aujourd'hui
24:05répartissent leur vote entre trois camps politiques.
24:09Il n'y en a pas un qui domine, qui écrase.
24:12En 2022, c'était un peu les macronistes.
24:14Là, c'est un peu le rassemblement national.
24:17Mais ni l'un ni l'autre suffisamment
24:19pour obtenir, malgré le scrutin majoritaire
24:21à deux tours qui est conçu pour ça,
24:23pour obtenir une majorité absolue.
24:25Donc c'est aussi aux Français
24:27et à l'offre politique
24:29de savoir, de trouver une solution.
24:31Ce n'est pas simplement à Emmanuel Macron
24:34et à un éventuel futur Premier ministre
24:36dont on ne sait pas qui il pourrait être.
24:37Et c'est ça.
24:38Et débrouillez-vous avec tout ça,
24:39avec vos analyses extrêmement pertinentes
24:41et très enrichies pour trouver un Premier ministre.
24:43Si ce n'est pas Jordan Bardella.
24:45Il faut qu'on conclue, mais allez-y.
24:47Terminez en deux mots très rapidement.
24:49Si ce n'est pas Jordan Bardella,
24:50on ne connaît pas le Premier ministre.
24:52Il y a plein de politiciens possibles.
24:55Oui, il y a beaucoup de candidats.
24:57Mais pour trouver le Premier ministre
24:59idoine ou idéal,
25:00il faut rassembler tout ça
25:02et qu'il dure plus de trois mois.
25:03Et qu'il dure plus de trois mois, effectivement.
25:04Il est capable de nous faire adopter un budget.
25:06Ne suce que quand on s'en sert.
25:07On marque une pause
25:08et on se retrouve dans « Ça se dispute »
25:09dans un instant.
25:15Deuxième partie de votre émission
25:16« Ça se dispute » comme chaque vendredi
25:18avec Philippe Guybert et Geoffroy Lejeune.
25:20La deuxième partie, en effet,
25:21avec la France Insoumise
25:23qui fait toujours parler d'elle.
25:24Ça tire à boulet rouge, d'ailleurs, chez LFI.
25:26Puisque vous l'avez sans doute entendu ou lu.
25:28François Ruffin affirme que Jean-Luc Mélenchon
25:30est un boulet, un obstacle au vote.
25:33On a vécu, dit-il, trois semaines dures
25:35parce qu'on a un boulet.
25:36Vous l'avez entendu.
25:37C'est Mélenchon, Mélenchon, Mélenchon
25:38comme obstacle au vote.
25:40Le député sortant de la première circonscription
25:41de la Somme,
25:42qui est en campagne pour sa réélection,
25:44a assuré qu'il ne siégerait plus
25:45dans le groupe LFI à l'Assemblée
25:47s'il était élu dimanche face au RN.
25:49Jean-Luc Mélenchon lui a répondu, tout de même.
25:51Il était un invité du 20h de TF1 hier.
25:53On peut lire en substance ce qu'il a dit
25:55à l'endroit de François Ruffin.
25:57La semaine dernière, il distribuait un tract
25:59où l'on me voyait avec lui dans sa cuisine.
26:01Une semaine pour Mélenchon
26:02et puis une semaine contre.
26:03Il y a une règle de météo politique.
26:05Quand le vent souffle fort,
26:06il emporte aussi les girouettes.
26:09Qui est le boulet de qui, en fait,
26:11Geoffroy Lejeune, dans ces circonstances ?
26:13Moi, j'essaie de regarder tout ça.
26:14Ça me parait lointain,
26:15mais de regarder tout ça avec un peu de recul
26:17et je me demande ce qu'on se dira dans 20 ans.
26:19Et je pense que dans 20 ans,
26:20on ne se souviendra pas de Ruffin
26:22et on se souviendra vraiment de Mélenchon.
26:24C'est-à-dire que, si vous regardez depuis le début,
26:28Mélenchon est le grand gagnant de tout ça.
26:30Le grand gagnant.
26:32Il a fait le choix du déshonneur en 2019, je pense,
26:36au moment où il choisit de manifester
26:38sous les hala-ouakbar
26:40dans des manifs prétendument contre l'islamophobie
26:42qui, en fait, étaient des manifestations
26:44qui préfiguraient ce qu'on vit aujourd'hui maintenant
26:46partout dans Paris et même partout en France.
26:48Il a fait ce choix-là,
26:50qui est un choix électoral,
26:51qui, si on le prend cyniquement,
26:53est un choix payant, en réalité,
26:54puisqu'il va chercher un électorat
26:56qui ne vote pas beaucoup
26:58et qui pourrait le propulser
27:00demain à Matignon, voire à l'Élysée.
27:02Et, en fait, moi, je suis en désaccord absolu.
27:06Je trouve ça très choquant
27:07et je suis scandalisé par ce que fait Mélenchon.
27:09Mais si on est très cynique,
27:11c'est lui qui a raison.
27:13Et Ruffin, qui fait le choix
27:15de rester fidèle
27:17à ses valeurs, à ses principes,
27:19qui ne se compromet pas avec ça,
27:21qui sera probablement réélu,
27:23même sans le soutien de Mélenchon,
27:25et on verra, je ne présume pas,
27:26du choix des électeurs...
27:27Il n'était pas en tête, si j'ai bonne mémoire.
27:29Il était deuxième dans sa circonscription.
27:31Mais Ruffin, en réalité,
27:33à l'échelle de l'histoire, pèse peu.
27:35Qu'est-ce que c'est Mélenchon ?
27:36C'est l'histoire d'une gauche
27:37qui décide, à un moment donné,
27:39on a perdu des ouvriers,
27:40on va aller choisir les immigrés.
27:41Je suis désolé de le dire comme ça,
27:42mais c'est aussi simple que ça.
27:43Ça a été d'ailleurs théorisé,
27:45et là, Philippe ne fait pas la tête,
27:47parce que ça a été théorisé par...
27:48Non, non, il va pouvoir répondre,
27:49de toute manière.
27:50Bien sûr.
27:51En faisant la tête ou pas, d'ailleurs.
27:52Théorisé par Terranova,
27:54je sais, en 2011,
27:55et c'était le choix à l'origine
27:57du Parti Socialiste
27:58qui a été, en fait, anticipé, devancé.
28:00C'était le choix, en tout cas,
28:01à l'époque Terranova bossait
28:02pour le Parti Socialiste.
28:03Ça a été devancé par Mélenchon,
28:05qui allait même aller plus loin.
28:06Et pour l'instant,
28:07ça lui réussit plutôt.
28:08Il a la tête d'une vraie force électorale.
28:10Il représente quelque chose.
28:11Et que pèse Ruffin là-dedans ?
28:13En disant, je suis dedans,
28:14mais je ne suis pas d'accord.
28:15En fait...
28:16Oui, mais peut-être que aussi,
28:17et ça a évolué,
28:18Philippe Guybert, Jean-Luc Mélenchon,
28:19c'est un peu, vous savez,
28:20ce vieil oncle lourd dingue,
28:21un peu gênant
28:22à la fin des repas de famille,
28:23vous voyez ?
28:24Celui qu'on n'a pas envie d'entendre
28:25pour raconter toujours
28:26ses sans-péternelles histoires.
28:28Non, mais évidemment,
28:29Jean-Luc Mélenchon est un boulet
28:31pour la gauche.
28:32On l'a vu dans toute cette campagne.
28:33On l'a vu en particulier
28:35dimanche soir dernier.
28:36Il faut se souvenir
28:37qu'au soir du premier tour,
28:39Jean-Luc Mélenchon,
28:40sans prévenir ses petits camarades,
28:42prend la parole
28:43comme s'il était le chef
28:44du Nouveau Front Populaire,
28:47comme au beau temps de l'ANUPS,
28:49et vient avec Rima Hassan,
28:52qui l'avant-veille
28:53à propager une fake news
28:56franchement antisémite.
28:59Tout ça a été pensé, voulu.
29:01Le kéfier aussi, j'imagine.
29:03Oui, à la limite le kéfier,
29:04mais surtout Rima Hassan,
29:06ses déclarations multiples.
29:10Oui, bien sûr qu'il a été un boulet
29:11pour François Ruffin.
29:13Lui, François Ruffin,
29:14c'est l'héritier de la gauche populaire.
29:16Il est dans une circonscription
29:18où il fait le choix
29:21des couches populaires.
29:22Et les couches populaires
29:23sont en train de partir
29:24sur l'ERN,
29:25y compris dans sa circonscription.
29:26C'est marrant de voir
29:28Et donc il comprend parfaitement, lui,
29:30qu'il le vit,
29:31et il le vit dans son score électoral
29:33sur son terrain en campagne,
29:35que Mélenchon est un boulet.
29:36Parce qu'il fait fuir
29:37cet électorat des couches populaires.
29:39Hormis celui des banlieues.
29:43Mais l'électorat populaire
29:44de transition ouvrière,
29:46il est en train de fuir.
29:47Ça fait longtemps, même.
29:48Il a fui de la gauche.
29:50Et donc Ruffin reprend cette tradition
29:53qu'on avait construite
29:55pour la petite histoire
29:56avec plusieurs amis intellectuels,
29:58profs et autres,
29:59à un collectif qui s'appelait
30:00la gauche populaire contre Terra Nova.
30:02Hollande avait fait
30:03une campagne gauche populaire
30:05et a fait une pratique du pouvoir Terra Nova.
30:07Mais je referme la parenthèse.
30:08Et donc Mélenchon a été
30:12un obstacle permanent
30:14pour que la gauche...
30:16N'oublions pas que la gauche,
30:17au premier tour, fait 28%.
30:18La gauche, nouveau front populaire.
30:20Il y a un peu de divers gauches
30:22à côté qui doit faire environ 2%.
30:25Et donc la gauche sous emprise de Mélenchon
30:29n'arrive pas à dépasser
30:30vraiment la barre des 30%.
30:32Et je veux dire, avec ça,
30:34vous retombez sur le problème
30:35qu'on signalait tout à l'heure,
30:36qui est celui de la tripartition.
30:37C'est-à-dire qu'on a une gauche,
30:38quand même, au premier tour,
30:39quand François Hollande est élu,
30:41en 2012, et donc il y a une dizaine d'années,
30:43c'est pareil, il y a 50 ans,
30:44la gauche pesait 42% au premier tour.
30:46Là, on a une gauche qui pèse 28%.
30:49Et donc cette gauche n'a pas réussi
30:52sous l'emprise de Mélenchon.
30:53Mélenchon a réussi à construire
30:55quelque chose avec El-Effi,
30:56mais ils n'ont pas réussi à, comment dire,
30:59refaire croître la gauche
31:01pour que la gauche repasse la barre
31:03des 35-40%.
31:05On en est très très loin.
31:06Et donc il restera peut-être dans l'histoire,
31:08pour un certain nombre de raisons,
31:10à travers ce clientélisme électoral
31:14avec les banlieues, incontestablement,
31:16mais pour l'instant,
31:17il est l'homme du déclin de la gauche.
31:18Il est l'homme de la gauche dans un corner
31:20qui n'arrive pas à sortir de son corner.
31:23Et c'est une catastrophe pour la gauche.
31:24C'est peut-être d'ailleurs Geoffroy Lejeune,
31:26Jean-Luc Mélenchon,
31:27hormis le talent qu'on peut lui prêter,
31:29le talent d'orateur, évidemment,
31:31et de politique, d'homme politique,
31:33comme vous le décriviez tout à l'heure.
31:35C'est peut-être l'homme aussi,
31:36le symbole de la machine à perdre,
31:38ou en tout cas de la peur de gagner de la gauche.
31:40Puisqu'au sein de la gauche plurielle,
31:42il ne fait pas l'unanimité.
31:44Donc ils sont battus d'avance.
31:46Pour moi, une des leçons de cette campagne,
31:48et puis c'était d'ailleurs une des leçons de 2022 aussi,
31:51c'est qu'en fait, on décrit nous,
31:53sur les plateaux de télé,
31:55dans les journaux,
31:57dans les salons, à Paris,
31:59on décrit Mélenchon comme l'oncle un peu gênant,
32:01en effet, qui a trop bu en fin de repas,
32:03qui dit n'importe quoi,
32:05et qu'on essaie de cacher.
32:07Permettez-moi de vous raconter une toute autre histoire.
32:10Comment il s'est débrouillé depuis le début ?
32:12C'est-à-dire qu'en fait,
32:14il s'allie avec tout le monde, déjà, pour commencer.
32:16C'est-à-dire que ses militants, les militants de Mélenchon,
32:18ont mis et tagué des croix gammées
32:20sur les affiches de campagne de Raphaël Glucksmann
32:22il y a un mois et demi.
32:24Ce n'est pas ses militants,
32:26ce sont des gens de l'ultra-gauche, certainement.
32:28C'est plutôt sa frange.
32:30Et ce n'était pas il y a 20 ans,
32:32c'était il y a un mois et demi.
32:34Et il réussit à récupérer Glucksmann dans son alliance.
32:36Il récupère
32:38François Hollande,
32:40mais aussi le NPA,
32:42mais aussi, en fait, tous les écologistes,
32:44le Parti Socialiste.
32:46Le Parti Communiste et Fabien Roussel,
32:48qui s'étaient farouchement opposés à lui aussi,
32:50il y a quelques semaines.
32:52Ces gens qu'il nous expliquait il y a deux mois,
32:54mais attention, on n'a plus rien à voir avec lui,
32:56il a été trop loin, c'est n'importe quoi, l'antisémitisme, etc.
32:58Il fait une alliance avec tous ces gens-là.
33:00Ensuite, ils disent tous, pendant la campagne,
33:02si jamais on gagne, ce ne sera pas lui le Premier ministre.
33:04Mais vous croyez quoi, en fait ?
33:06Il a 100 investitures
33:08de plus que le deuxième parti de gauche.
33:10C'est-à-dire qu'il sera majoritaire à l'Assemblée nationale.
33:12Donc s'il décide,
33:14d'être Premier ministre,
33:16si jamais cette force politique
33:18gagnait...
33:20Tu grossis un peu le trait.
33:22Terminé Geoffroy Lejeune, et vous répondrez Philippe Guybert
33:24sur Mélenchon Premier ministre dans un instant.
33:26Il vous a, vous les gens de gauche,
33:28il vous a soumis.
33:30C'est ça qui s'est passé.
33:32Pas toi, Philippe, parce que toi tu n'es pas dans la politique.
33:34Vous, les gens de gauche, avez été soumis,
33:36si je peux me permettre.
33:38Je ne te demande même pas de me dire pour qui tu votes.
33:40Il a soumis la gauche.
33:42Il a 100 investitures de plus que la deuxième force politique
33:44de gauche dans ce pays.
33:46C'est-à-dire que si jamais
33:48cette coalition arrivait au pouvoir,
33:50c'est lui qui décide qui sera Premier ministre.
33:52Que Glucksmann soit pas d'accord,
33:54que Roussel soit pas d'accord,
33:56qui a été battu d'ailleurs,
33:58c'est lui qui décide.
34:00La défaite de Mélenchon...
34:02Tu grossis un peu le trait sur Mélenchon,
34:04son poids dans l'actuelle alliance.
34:06Parce qu'on verra les élus
34:08demain soir.
34:10Enfin, dimanche soir, plus précisément.
34:14Sur un nouveau Front populaire
34:16qui fait 170-180 sièges,
34:18on va prendre ça comme une hypothèse
34:20moyenne,
34:22je ne suis pas sûr que l'élifié
34:24ait la moitié de ses élus.
34:26Ils doivent être juste à la moitié.
34:28Et au sein même de l'élifié, je ne suis même pas sûr
34:30que Mélenchon soit toujours majoritaire.
34:32On en reparlera.
34:34Je pense sincèrement que s'il y avait un vote
34:36au sein de ces 180 députés de gauche
34:38pour dire quel est notre chef,
34:40je ne suis pas sûr que Mélenchon gagnerait.
34:42Il a gardé l'emprise sur l'élifié.
34:44Il a,
34:46comme on dit,
34:48sa secte
34:50de 30 personnes.
34:52Il a gardé les circonscriptions
34:54qui sont devenues des circonscriptions en béton
34:56où ils ont tous été réélus, ou presque tous.
34:58Au premier tour, ça c'est incontestable.
35:00Il a construit un truc qui est hyper solide
35:02où ils sont insubmersibles.
35:04C'est la trentaine de personnes autour de Mélenchon.
35:06Mais je ne suis pas sûr qu'ils aient
35:08le leadership sur l'ensemble de la gauche.
35:10La preuve en est quand même
35:12que toute la semaine, c'est Marine Tondelier
35:14qui a été envoyée dans les médias
35:16parce que justement
35:18il a tenté un coup d'État,
35:20Mélenchon, dimanche dernier,
35:22et que les partenaires ne l'ont pas accepté.
35:24Je ne dis pas ça pour défendre cette alliance
35:26parce que derrière cette alliance, il y a quoi ?
35:28Il y a les financements publics pour les partis politiques.
35:30C'est ça, législative.
35:32Il ne faut pas oublier que les législatives,
35:34c'est ce qui donne de l'argent.
35:36C'est sur la base des résultats du premier tour
35:38qu'on fixe les dotations aux partis politiques.
35:40Donc soyons clairs, ils ont fait ce choix
35:42en premier.
35:44Un vote rapportant un euro et quelques
35:46si j'ai bonne mémoire.
35:48Il est évident que si la gauche,
35:50comme le souhaitait au départ le PS
35:52et Marine Tondelier qui a pensé,
35:54tout le monde a fait alliance,
35:56parce que le PS et les filles ne voulaient pas aller ensemble.
35:58Marine Tondelier a dit qu'il n'y aurait aucune alliance
36:00mais s'ils avaient fait
36:02une petite alliance,
36:04leur score de premier tour était un peu moins fort
36:06et ils touchaient un peu moins d'argent.
36:08C'est ça la réalité triviale de l'affirmation.
36:10Si le nouveau front populaire venait à s'imposer,
36:12on n'y croit pas.
36:14Ils n'y croient pas.
36:16C'est la communication, c'est ce qu'ils disent en tout cas.
36:18Marine Tondelier n'a cessé de dire
36:20moi j'aurais.
36:22Marine Tondelier a dit très clairement qu'il ne pouvait pas y avoir une majorité.
36:24Elle rêve d'un premier ministre écologiste, dit-elle.
36:26Oui mais ça c'est dans le cadre
36:28d'une éventuelle grande coalition.
36:30Mais le nouveau front populaire
36:32ne peut pas du tout.
36:34Ils seront en dessous de 200 députés
36:36et ils ne peuvent pas avoir 289 députés.
36:38C'est impossible.
36:40En effet mais il y a la communication politique
36:42et parmi les candidats
36:44au poste de premier ministre,
36:46si ce n'est pas Jean-Luc Mélenchon, il peut y avoir Manuel Bon.
36:48Puisque lui s'exprime
36:50également, il l'a dit, si le nouveau front populaire
36:52est au pouvoir, en tout cas est en
36:54mesure de diriger,
36:56le programme prévu par ce nouveau front populaire
36:58avec l'Alliance sera
37:00appliqué, écouté.
37:02Les insoumis ne participeront à un gouvernement
37:04que pour appliquer le
37:06programme du nouveau front populaire,
37:08le programme sur lequel on s'est engagé dans cette campagne
37:10et j'ai ajouté, je le redis ici,
37:12rien que le programme
37:14mais tout le programme. Après on est dans une coalition
37:16moi je veux mettre tout le monde à l'aise
37:18dans cette coalition et il peut y avoir des gens
37:20qui sont plus ou moins
37:22à l'aise avec Jean-Luc Mélenchon
37:24mais aussi des gens comme moi qui sont plus ou moins à l'aise
37:26avec d'autres figures de cette coalition.
37:28Et si on s'est regroupé, je pense
37:30que je ne vais pas vous surprendre en vous disant
37:32que le fait que François Hollande soit candidat
37:34du nouveau front populaire, ce n'est pas spécialement
37:36ma tasse de thé, mais néanmoins
37:38on a considéré qu'à un moment, dans une période
37:40qui était une période particulièrement dangereuse,
37:42critique pour l'histoire de France,
37:44que tout le monde avait envie de tourner la page du macronisme
37:46et en même temps qu'il y avait le risque de l'arriver
37:48au pouvoir de l'extrême droite, il fallait
37:50être en capacité de se rassembler largement à partir
37:52du moment où on le faisait sur un programme clair.
37:54Ce programme clair, c'est celui du nouveau front populaire
37:56et nous l'avons fait.
37:58Et cette coalition, je pense qu'elle a d'autant plus de force
38:00aussi, qu'elle regroupe
38:02des figures qui ne sont pas d'accord sur tout.
38:04Décryptage de ce que vient de dire
38:06Manuel Bompard.
38:08C'est très simple, ce que dit Manuel Bompard, c'est
38:10je ne participerai qu'à une coalition
38:12de gauche. Et comme on sait déjà
38:14que la gauche ne peut pas, le nouveau front
38:16populaire ne peut pas avoir une majorité
38:18dans cette assemblée, elle ne l'aura pas,
38:20elle n'est pas présente dans assez de
38:22circos en ce second tour.
38:24Et bien tout simplement,
38:26il est en train de dire implicitement
38:28je ne participerai pas à une
38:30éventuelle, potentielle
38:32grande coalition. Et donc
38:34ça veut dire sans nous. C'est ça que ça veut dire
38:36très concrètement. Et donc c'est important
38:38parce que si
38:40on est dans l'hypothèse, on parle toujours au conditionnel
38:42ce soir, parce qu'il se trouve qu'on vote
38:44dimanche, mais si on est dans une
38:46hypothèse où il n'y a pas de majorité dans l'assemblée
38:48dimanche soir, et qu'on essaye
38:50d'en construire une au moins provisoire,
38:52ça veut dire qu'il n'y aura pas
38:54l'EFI, il n'y aura pas l'ERN.
38:56Exactement. Ce qui veut dire, Geoffroy Lejeune, que peut-être ce scénario,
38:58celui que décrit le dernier scénario que décrit
39:00Philippe Libère, est peut-être favorable
39:02à Emmanuel Macron. Et peut-être que
39:04c'est la stratégie que le Président
39:06a lui-même imaginée au moment où il a
39:08dissous l'Assemblée. Parce qu'on se rappelle que
39:10lorsque ça a été le cas, ça a été
39:12un tremblement de terre avec des répliques qui se font encore
39:14sentir dans le camp, macronien
39:16évidemment, alors tout va dépendre de qui sera au pouvoir
39:18en effet, mais cela a contribué à isoler
39:20Emmanuel Macron, jusqu'au moment où
39:22peut-être, il sera en mesure de gouverner
39:24parce qu'il sera sur
39:26des débris
39:28ou sur des cendres.
39:30Ce que vous dites, c'est un peu ce que disent
39:32aujourd'hui les fervents macronistes
39:34un peu zélés, qui assistent au chaos
39:36et à la ruine, et qui se disent,
39:38vous savez, ils reprennent cette formule,
39:40si vous assistez un puissant au chaos,
39:42venez d'en être l'organisateur. C'est un peu ça.
39:44C'est-à-dire en fait, on va se réveiller
39:46si ce scénario-là arrive,
39:48ils nous expliqueront que Macron avait tout prévu.
39:50La vérité, c'est que pas du tout. Je pense que
39:52il aura eu beaucoup de chance
39:54si ça arrive, et que
39:56il a inspiré autre chose.
39:58Moi, je veux juste dire une chose
40:00sur la question démocratique.
40:02C'est qu'on a eu un scrutin
40:04parce que les français ne votent pas souvent
40:06finalement, ils votent tous les 5 ans pour la présidentielle
40:08pour l'éducative, et puis après il y a
40:10les européennes, les municipales, les départementales
40:12et les régionales qui sont des scrutins
40:14un peu mineurs par rapport aux enjeux nationaux.
40:16On a eu donc des élections
40:18au bout de deux ans, européennes,
40:20où le RN est arrivé
40:2215 points devant le camp présidentiel
40:24qui était
40:26son premier poursuivant.
40:2815 points devant. Avec un message clair,
40:30je me permets de traduire un peu ce que disent
40:32les 11, 12 ou 13 millions
40:34d'électeurs du RN.
40:36En gros, qu'il y a un problème
40:38d'immigration, d'insécurité
40:40et de n'importe quoi dans ce pays.
40:42Pour le schématiser à gros traits.
40:44Si la conclusion
40:46de ce vote, qui entraîne
40:48une dissolution, qui entraîne des législatives,
40:50où les gens disent la même chose, parce qu'il y a eu autant
40:52de votants, même plus d'ailleurs,
40:54aux législatives. Si la conclusion de ce vote
40:56c'est qu'on a un socialiste au gouvernement
40:58ou un écologiste au gouvernement
41:00pour appliquer le programme de la NUPES
41:02ou pour appliquer un programme
41:04de
41:06macronisme gauchisé,
41:08c'est que ces gens n'ont rien compris.
41:10Pardon, c'est qu'ils n'ont rien compris.
41:12Est-ce qu'Emmanuel Macron est devenu
41:14le boulet des candidats de Ensemble
41:16ou des macronistes pendant ces élections ?
41:18Très clairement, et vous avez remarqué sa discrétion
41:20cette semaine,
41:22puisqu'on ne l'a quasiment pas entendu.
41:24À la différence du premier tour.
41:26De l'avance du premier tour,
41:28il a été d'une grande discrétion
41:30cette semaine et il a laissé
41:32Gabriel Attal
41:34mener la campagne.
41:36Plusieurs remarques.
41:38D'abord, dans ce jeu-là,
41:40les macronistes, enfin
41:42les sortants, députés
41:44sortants, vont certes subir
41:46une défaite, ils vont être réduits de moitié
41:48mais ils vont faire sans doute beaucoup mieux
41:50que ce que certains imaginaient
41:52il y a dix jours
41:54au moment de la dissolution.
41:56Ils peuvent sortir à 120,
41:58130 députés, ce qui honnêtement,
42:00il y a dix jours, était inespéré
42:02pour eux.
42:04La légitimité d'Emmanuel Macron
42:06va être un peu soutenue par
42:08le fait que les résultats des macronistes
42:10ne seront pas... S'ils étaient revenus à 60 députés
42:12c'était très difficile pour
42:14Emmanuel Macron
42:16de garder
42:18une place et
42:20une capacité d'agir dans le système.
42:22Là, avec 120 députés
42:24macronistes, si on est sur cette base,
42:26il garde un petit bout
42:28de jeu.
42:30Ensuite,
42:32encore une fois, il n'y aura pas de programme
42:34du nouveau Front Populaire.
42:36Tu peux l'oublier
42:38dans la constitution d'une potentielle
42:40coalition
42:42qui réunit un peu tout le monde, on ne sait pas trop qui,
42:44jusqu'où et comment.
42:46De toute façon, ça ne pourra être
42:48qu'un gouvernement transitoire.
42:50Un gouvernement transitoire qui aura d'abord pour
42:52mission
42:54de faire adopter un budget. Je me répète,
42:56c'est très basique
42:58ce que je dis, mais il faut un budget à l'État.
43:00Pour l'instant,
43:02dans les horizons politiques qui
43:04s'annoncent pour faire voter un budget,
43:06c'est vraiment déjà le premier problème.
43:08Dernière remarque,
43:10je suis d'accord avec Geoffroy,
43:12je trouve que le message...
43:14On n'est pas dans un scrutin majoritaire à un tour
43:16comme en Grande-Bretagne.
43:18Celui qui arrive en tête au premier tour, il ne gagne pas forcément le second.
43:20On a l'impression que c'est ce qui
43:22est en train de se dessiner.
43:24En revanche, là où je te rejoins complètement,
43:26c'est qu'il y a un message très fort des Européennes
43:28au premier tour des législatives
43:30sur le fait que pour une partie croissante de la population,
43:32des citoyens,
43:34il y a plus qu'une question,
43:36il y a un problème sur l'immigration,
43:38sur la maîtrise de l'immigration,
43:40et un problème sur le fait
43:42que la société est de plus en plus violente
43:44et qu'il y a plus d'insécurité.
43:46Je te rejoins complètement
43:48mille fois.
43:50Quels que soient les gouvernants
43:52d'après Dimanche Soir,
43:54s'ils oublient ce message-là,
43:56je pense que ce serait une énorme faute politique.
43:58Je suis entièrement d'accord avec toi.
44:00Mais Geoffroy Lejeune,
44:02il n'y a aucun scénario sérieux
44:04qui pourrait pousser Emmanuel Macron
44:06à une démission éventuelle ?
44:08Franchement,
44:10je suis un peu ferru
44:12de droit constitutionnel
44:14de nos institutions.
44:16On est dans une situation
44:18un peu inédite.
44:20On n'a pas vécu ça.
44:22Les outils que le Président
44:24a à sa portée,
44:26c'est des moyens de faire baisser la pression.
44:28C'est comme ça que ça fonctionne.
44:30La dissolution, c'est une manière
44:32de faire baisser la pression,
44:34d'offrir une respiration démocratique.
44:36Il a utilisé cette carte
44:38et on constate que la situation
44:40n'est pas tellement améliorée.
44:42S'il utilise cet argument,
44:44ce levier-là,
44:46pour obtenir une situation
44:48qui est pire encore qu'il y a un mois,
44:50je connais à peu près
44:52tout l'arsenal qu'il a entre ses mains.
44:54Il n'a plus beaucoup d'options.
44:56Il a l'option, en effet,
44:58de gouverner avec des technos
45:00façon Draghi.
45:02On commence à ressembler à l'Italie.
45:04Ce ne sera pas possible
45:06de faire un gouvernement
45:08de technos.
45:10Il y a des décisions politiques
45:12à prendre.
45:14Draghi en Italie
45:16prenait des décisions politiques.
45:18Il avait des partis politiques
45:20et je pense que là, c'est un peu l'idée.
45:22Ça ne tiendra peut-être que deux mois.
45:24Ce que je veux juste dire,
45:26c'est qu'à la fin,
45:28qu'est-ce qui reste comme option
45:30à Emmanuel Macron ?
45:32Pour ne pas démissionner,
45:34il y a une cohabitation
45:36un peu claire avec le RN
45:38parce que c'est le seul qui est en mesure
45:40de gouverner.
45:42Je pense que c'est ce qu'il avait en tête.
45:44Il voulait mettre le RN
45:46à l'épreuve du pouvoir.
45:48Pour constituer cette coalition
45:50et faire voter un budget.
45:52Je le redis, si on n'arrive pas à faire voter un budget,
45:54la question d'une présidentielle s'opposa.
45:56Ce sera un week-end passionnant
45:58avec ce deuxième tour à suivre
46:00avec un dispositif spécial à partir de 17h
46:02dimanche sur Antenne de CNews.
46:04Un grand merci à Geoffroy Lejeune
46:06et à Philippe Guibert.
46:08J'ai passé une séance extraordinaire
46:10dans ce 16 disputes.
46:12C'était le dernier ensemble.
46:14Vous avez élevé le débat à chaque fois
46:16avec des qualités exceptionnelles
46:18d'analyse politique.
46:20J'ai beaucoup appris à vos contacts.
46:22Merci infiniment.
46:24C'était un plaisir pour nous de travailler avec vous.
46:26On va vous regretter Lionel.
46:28Spéciale dédicace aussi à Valérie Aknin
46:30qui toute la saison est ici dans mon oreille
46:32et dans mon coeur aussi
46:34puisqu'elle nous apporte beaucoup.
46:36Merci à toute l'équipe. Dans un moment,
46:38Olivier de Caron-Fleck, 100% politique.
46:40Bonne soirée.