• il y a 6 mois
Thierry Cabannes reçoit les acteurs de l'info du jour, nos experts et nos journalistes dans #MidiNews

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00:00:00 - Le conseil du Rassemblement national aux européennes et Emmanuel Macron a donc annoncé la dissolution de l'Assemblée nationale.
00:00:05 Ce sera notre thème majeur, les réactions, les reportages et les débats.
00:00:09 Je vous retrouve dans quelques instants avec mes invités.
00:00:11 A tout de suite.
00:00:12 Il est 12h30, bonjour, soyez les bienvenus.
00:00:19 12h34, c'est Midi News.
00:00:21 Vous connaissez le rendez-vous des témoignages, des reportages et des débats.
00:00:23 Je vous présente mon équipe du lundi dans quelques instants,
00:00:25 mais tout de suite, évidemment, le sommaire de notre première demi-heure.
00:00:29 A la une, le jour d'après.
00:00:32 - J'ai décidé de vous redonner le choix de notre avenir parlementaire par le vote.
00:00:41 Je dissous donc ce soir l'Assemblée nationale.
00:00:46 - Et oui, Midi News en édition spéciale durant 1h30, au lendemain des élections européennes.
00:00:50 C'est un coup de tonnerre pour le monde politique français.
00:00:52 Emmanuel Macron a donc annoncé la dissolution de l'Assemblée nationale.
00:00:55 Evidemment, cela a surpris tout le monde.
00:00:57 Les réactions, les témoignages et nos reportages.
00:01:00 Florian Tardif, notre spécialiste politique, est avec nous.
00:01:02 Il nous dira d'où il s'y est engagé.
00:01:05 Voilà le menu, en gros et en substance.
00:01:07 Et oui, Florian, vous avez la pression.
00:01:10 Tout de suite, on fait un tour de l'info, un premier tour de l'information avec Somaya Labidi.
00:01:14 Je suis ravi de vous retrouver en ce lundi.
00:01:16 Bonjour, Somaya.
00:01:17 - Bonjour Thierry, bonjour à tous.
00:01:18 C'est la principale information de la journée.
00:01:21 Il fait le service après-vente, moins de 24 heures après son annonce surprise.
00:01:25 Emmanuel Macron déclare avoir confiance en la capacité du peuple français
00:01:28 à faire le choix le plus juste pour lui-même et pour les générations futures.
00:01:33 Et justement, retour sur ce séisme politique inédit avec ce sujet signé Maxime Legay.
00:01:39 C'est une annonce de dissolution de l'Assemblée nationale qui provoque un séisme politique.
00:01:45 Deux ans seulement après les dernières élections législatives,
00:01:48 les Français sont à nouveau appelés aux urnes, le 30 juin et 7 juillet prochains,
00:01:52 pour élire leur député.
00:01:54 C'est l'élection législative qui aura les conséquences les plus lourdes
00:01:58 pour la France, pour les Français, de l'histoire de la Ve République.
00:02:02 Je vais me mobiliser dans les jours qui viennent
00:02:04 pour que chacun réalise la gravité de ces élections.
00:02:08 Autre conséquence de cette décision surprise du président,
00:02:11 la paralysie totale des travaux conduits par l'Assemblée nationale.
00:02:16 Tous les textes actuellement discutés au sein de l'hémicycle sont suspendus.
00:02:20 Ils devront être déposés et entièrement examinés à nouveau
00:02:23 par la nouvelle Assemblée élue.
00:02:25 Plus aucun texte, plus de questions au gouvernement,
00:02:27 plus d'activité de l'Assemblée nationale.
00:02:28 On assure les affaires courantes et le texte sur la fin de vie
00:02:33 devra être redéposé par un nouveau gouvernement.
00:02:37 Tous les débats qui ont eu lieu en commission spéciale et dans l'hémicycle n'existent plus.
00:02:42 Tous les députés qui composaient l'Assemblée nationale
00:02:44 peuvent se représenter à ces élections législatives,
00:02:47 mais uniquement s'ils sont réinvestis par leur parti politique.
00:02:51 Des nouvelles candidatures sont également possibles.
00:02:54 C'est la première fois depuis 1997 et la dissolution de l'Assemblée
00:02:58 décidée par Jacques Chirac que la France va connaître
00:03:01 des élections législatives anticipées.
00:03:05 Et puis la boutique Chanel cible d'un braquage à la voiture Bélier.
00:03:08 Aux alentours de 5h ce matin, un véhicule a foncé dans le magasin
00:03:13 situé à Venue Montagne à Paris.
00:03:14 Les braqueurs sont repartis après seulement quelques minutes
00:03:17 avec un butin encore inconnu.
00:03:20 Voilà ce qu'on pouvait dire de l'actualité à midi et demi Thierry.
00:03:23 Merci beaucoup, à tout à l'heure dans 15 minutes.
00:03:25 Allez, je vous présente l'équipe de ce lundi pour Midi News.
00:03:29 Avec moi Sarah Salman, avocate, soyez à la bienvenue.
00:03:31 Merci, bonjour Thierry.
00:03:32 Vincent Roy, journaliste écrivain.
00:03:34 Bonjour Thierry.
00:03:35 Vous êtes en forme parce qu'une grosse actualité a commenté.
00:03:37 Florian Tardif, qui je mise beaucoup évidemment.
00:03:40 Beaucoup bien chargé.
00:03:41 Que de la politique, de la politique et de la politique avec vous.
00:03:44 Euh...
00:03:46 Jacques avec beaucoup de plaisir évidemment, Sabrina Medjameur.
00:03:48 Bonjour Thierry.
00:03:49 Final de l'émission, comment allez-vous ?
00:03:51 Très bien.
00:03:52 Mal dormi, mais très bien.
00:03:54 La soirée et la nuit ont été agitées.
00:03:56 Oui, comme nous tous ailleurs.
00:03:58 Elliot Mamann, chroniqueur politique.
00:03:59 Bonjour.
00:04:00 On aura besoin de votre avis évidemment.
00:04:02 On va donc commencer cette édition spéciale.
00:04:05 Vous l'imaginez bien, ça ne va pas vous surprendre.
00:04:08 Mais il s'est passé quelque chose hier soir.
00:04:10 En France, comme le montrent les différentes unes
00:04:12 des quotidiens nationaux ou régionaux,
00:04:13 j'ai décidé de commencer l'émission par cela.
00:04:15 Patrick Urbant va nous montrer ces différentes unes.
00:04:18 Elles veulent dire ce qu'elles veulent dire, évidemment.
00:04:21 Le parisien, le coup de tonnerre.
00:04:23 Nos confrères du Figaro, le choc après les européennes, la dissolution.
00:04:28 Nos confrères de Libération qu'on va découvrir, voilà,
00:04:32 dissolution, Paris, extrême.
00:04:34 Titre sans surprise de nos avis de libération.
00:04:38 Ouest-France, la presse quotidienne régionale, c'est important.
00:04:40 Emmanuel Macron dissout l'Assemblée.
00:04:42 Autre quotidienne régionale, le Maine-Libre.
00:04:45 Bardet la gagne, Macron dissout.
00:04:47 Et on va terminer par les dernières nouvelles d'Alsace, européennes.
00:04:51 L'énorme coup de poker de Macron.
00:04:54 On verra, effectivement, on parlera de tout cela avec vous,
00:04:56 Florian, dans quelques instants.
00:04:57 Donc Emmanuel Macron, je vous le disais, a décidé de dissoutre
00:05:00 cette Assemblée nationale.
00:05:02 Et on va voir tout ça avec un petit coup de projecteur de Juliette Saada.
00:05:08 Coup de tonnerre en provenance de l'Elysée hier soir.
00:05:11 Emmanuel Macron s'est adressé aux Français
00:05:13 et a annoncé la dissolution de l'Assemblée nationale.
00:05:16 Après avoir procédé aux consultations prévues
00:05:20 à l'article 12 de notre Constitution,
00:05:23 j'ai décidé de vous redonner le choix de notre avenir parlementaire,
00:05:28 par le vote.
00:05:30 Je dissous donc ce soir l'Assemblée nationale.
00:05:35 Cette décision est grave, lourde,
00:05:40 mais c'est avant tout un acte de confiance.
00:05:42 Une décision prise après une victoire historique
00:05:44 du parti de Marine Le Pen.
00:05:46 Si dans l'entourage du président l'on salue,
00:05:48 une prise de risque d'Emmanuel Macron,
00:05:50 certains concitoyens s'interrogent sur l'intérêt d'une telle mesure.
00:05:54 Ça fait peur quand même qu'il soit obligé de poser tout sur la table,
00:05:57 parce que là, il remet tout en question.
00:06:00 Maintenant, c'est les Français qui vont faire leur choix.
00:06:04 Je pense que c'est plutôt un vote contestataire
00:06:06 qu'un vote pour le RN, enfin pour la Ration nationale.
00:06:10 Je pense qu'il y a un...
00:06:11 Étant donné qu'il n'y avait déjà pas de majorité,
00:06:13 je ne vois pas l'intérêt de redissoudre l'Assemblée nationale.
00:06:15 Je pense qu'il n'y aura pas de majorité non plus
00:06:18 si c'était la dissolution.
00:06:19 D'autres y voient une manœuvre politique
00:06:21 de la part du camp présidentiel.
00:06:23 Je pense que c'est un plan politique et qu'effectivement,
00:06:25 d'ici...
00:06:26 On va laisser le Front national se planter.
00:06:28 Les Français iront donc aux urnes les 30 juin et 7 juillet prochains
00:06:32 pour élire leurs députés.
00:06:33 Des élections anticipées inédites depuis l'année 1997.
00:06:38 Avant d'ouvrir le débat et de connaître la réaction de mes invités,
00:06:41 Emmanuel Macron a à nouveau communiqué ce matin via le réseau X.
00:06:45 On va découvrir sa communication.
00:06:48 "J'ai confiance en la capacité du peuple français
00:06:51 à faire le choix le plus juste pour lui-même et pour les générations futures.
00:06:54 Ma seule ambition est d'être utile à notre pays que j'aime tant."
00:06:58 Voilà, c'était Emmanuel Macron ce matin.
00:07:00 Florian Tardif, ça, c'est une bombe.
00:07:03 Ce qu'on appelle une bombe.
00:07:04 Oui, c'est comme durant les orages.
00:07:06 Vous savez comment ça se passe.
00:07:07 Il a pris la foudre et quelques minutes plus tard,
00:07:09 on a entendu le tonnerre.
00:07:10 C'est ça. Voilà.
00:07:11 C'est à peu près ce qui s'est passé hier soir.
00:07:14 Moi aussi.
00:07:15 Oui, mais Emmanuel Macron et l'ensemble du gouvernement de sa majorité
00:07:19 ont pris la foudre hier.
00:07:22 Foudre annoncée.
00:07:23 C'était une foudre annoncée.
00:07:24 Ensuite, la dissolution.
00:07:27 Effectivement, on commençait à entendre cette petite musique depuis plusieurs mois.
00:07:30 C'était l'un des scénarios envisagés, mais sans vraiment trop y croire.
00:07:36 Un proche du président de la République, encore il y a une dizaine de jours,
00:07:40 m'expliquait qu'il ne voyait pas comment on pouvait échapper à une dissolution
00:07:44 d'ici la fin de l'année.
00:07:45 Tout simplement parce qu'il y a une paralysie.
00:07:47 On en parle depuis maintenant le début des élections législatives de 2022,
00:07:53 depuis le début de cette nouvelle législature.
00:07:55 C'est très compliqué de faire passer des textes à l'Assemblée nationale.
00:07:58 On a vu ce qui s'est passé avec la réforme des retraites.
00:08:00 On a vu ce qui s'est passé avec la loi immigration.
00:08:03 On a l'air encore d'avoir une séquence très compliquée
00:08:05 autour du budget à l'automne prochain,
00:08:08 avec encore de nouvelles motions de censure,
00:08:10 fragilisant un peu plus le gouvernement,
00:08:12 même si ces dernières ne vont jamais jusqu'au bout
00:08:15 et n'ont pas fait tomber le gouvernement jusqu'à présent.
00:08:17 Mais voilà, on avait un gouvernement en sursis,
00:08:20 des institutions quand même qui étaient sacrément bousculées.
00:08:24 On commentait ces images de l'Assemblée nationale,
00:08:29 du vacarme, de ces parfois invectives entre les uns et les autres.
00:08:33 Donc on avait un paysage politique quand même morcelé.
00:08:37 Par contre, on ne pouvait pas s'attendre à une dissolution.
00:08:41 Au sein de l'entourage du gouvernement, de l'exécutif,
00:08:44 on n'y croyait pas ou peut-être qu'on ne voulait pas y croire,
00:08:46 tout simplement parce qu'on voit bien ce qui va se passer cet été.
00:08:50 Et d'ailleurs, c'est toujours compliqué d'imaginer
00:08:54 que si jamais il y a une large majorité pour un parti,
00:08:57 le Rassemblement national ou pour une Union de la gauche ou autre,
00:09:00 peu importe ce qui se passera au lendemain de ces élections législatives,
00:09:04 si le gouvernement est totalement modifié,
00:09:07 c'est-à-dire qu'on va avoir un nouveau gouvernement
00:09:09 qui va être mis en place, qui va devoir se saisir
00:09:12 de la question de la sécurité des Jeux olympiques
00:09:15 à 15, 20 jours du début des festivités.
00:09:18 Enfin, c'est l'argument qu'on nous donnait il y a quelques jours
00:09:23 pour nous dire non, mais il ne fera pas la dissolution, il ne le fera pas.
00:09:26 Il y a les JO, il ne pense qu'à ça, il ne serait pas occupé par ça.
00:09:28 Il a pris tout seul ses décisions.
00:09:29 On dit que certains ont essayé de le dissuader.
00:09:32 Il y a une petite musique, comme quoi Gabriel Attal lui aurait glissé
00:09:34 que non, ce n'était pas la bonne idée, etc.
00:09:36 C'était assez simple. Hier soir, aux alentours de 19h, 19h30,
00:09:41 on a commencé à installer un pupitre dans la cour de l'hôtel de Matignon,
00:09:45 tout simplement parce qu'on estimait que Gabriel Attal allait s'exprimer.
00:09:48 Vous savez comment ça se passe.
00:09:49 Il y a une période de réserve jusqu'à 20h.
00:09:52 Donc, on ne parle pas de politique.
00:09:53 On ne commande pas les sondages qui commencent à arriver ici ou là.
00:09:57 Mais disons-le très clairement aux téléspectateurs, on les a.
00:09:59 C'est-à-dire que les premiers résultats, on les a.
00:10:02 On les a à partir de 17h, 18h.
00:10:06 Ça se consolide au fur et à mesure de la soirée.
00:10:08 Donc, d'ores et déjà, dans tous les partis et au sein du gouvernement,
00:10:13 on savait ce qui allait se passer.
00:10:14 On voyait les résultats, notamment dans les régions qui votent avant.
00:10:18 Par exemple, aux États-Unis,
00:10:19 moi, on a commencé à me donner des premières estimations
00:10:22 très tôt dans l'après-midi, où le score de la majorité
00:10:27 aux États-Unis était en recul de 15 points,
00:10:31 15 points par rapport aux élections de 2019.
00:10:34 Et la liste de Glucksmann était en recul de 13,5 points.
00:10:38 Et la liste de Glucksmann était beaucoup plus haute
00:10:43 que lors des élections.
00:10:44 Donc, le Parti socialiste, dans son ensemble,
00:10:47 beaucoup plus haut que lors des élections de 2019.
00:10:49 Donc, on s'attendait à ça.
00:10:51 On s'attendait à ce qu'il y ait un choc comme cela.
00:10:53 En revanche, effectivement,
00:10:55 quasiment personne ne s'attendait à ce que le président de la République
00:10:57 annonce une dissolution.
00:10:58 Il y avait quelques fidèles uniquement qui étaient dans la confidence.
00:11:02 Des fidèles qui lui poussaient cette idée depuis plusieurs mois
00:11:06 pour peut-être créer un électrochoc,
00:11:10 on va dire, au sein de la population.
00:11:11 Allez, on va faire un petit tour de table dans quelques instants,
00:11:14 mais nous sommes avec Mathilde Androuet,
00:11:15 eurodéputée RN, réélue hier.
00:11:17 Bonjour, Mathilde Androuet.
00:11:19 Le jour d'après...
00:11:20 Bonjour à vous.
00:11:21 Le jour d'après, vous m'entendez, Mathilde Androuet ?
00:11:23 Oui, je vous entends.
00:11:25 Le jour d'après, quel est votre état d'esprit le jour d'après ?
00:11:30 Eh bien, nous sommes évidemment portés par les urnes hier,
00:11:36 mais aussi par la gravité de cette situation.
00:11:39 Les Français ont clairement mis un stop à Emmanuel Macron, à sa politique,
00:11:43 et donc, ils sont maintenant en charge à nous d'être dignes
00:11:46 de la mission qui nous est confiée,
00:11:49 à savoir reprendre progressivement les règnes du pays.
00:11:52 Nous sommes au jour 1 de l'après Macron, et il commence aujourd'hui.
00:11:55 Alors, cette dissolution, vous la vouliez.
00:11:59 Là, force est de constater, vous l'avez.
00:12:01 Mais vous êtes prêts, demain, à gouverner la France ?
00:12:06 Nous nous préparons depuis un moment.
00:12:09 Nous sommes prêts.
00:12:10 Nous avons fait la démonstration à chaque fois que nous avons eu la chance,
00:12:13 l'opportunité d'avoir le pouvoir dans nos mairies,
00:12:16 d'avoir des députés que nous étions en capacité d'exercer ce pouvoir.
00:12:20 Nous assurons du sérieux en politique.
00:12:24 Nous assurons aussi des propositions d'avenir.
00:12:27 Et donc, nous sommes assez sereins face à cela.
00:12:29 Face à la tâche qui nous incombe et qui est absolument nécessaire
00:12:34 si on veut construire un avenir plus sécure,
00:12:39 plus joie radieuse aussi pour l'ensemble de nos compatriotes.
00:12:42 Et là, ça va être une élection express.
00:12:44 Il va falloir se préparer, là.
00:12:45 Qu'est-ce que vous avez fait ce matin, très concrètement ?
00:12:49 Il y a eu déjà des réunions, je suppose, parce que les délais sont très courts.
00:12:53 On verra cela avec Florian Tardif.
00:12:55 Alors, la réunion a surtout eu lieu cette nuit.
00:12:59 On a vécu certainement la soirée électorale la plus courte de notre vie.
00:13:04 Et oui, de manière très concrète, il faut trouver plusieurs tonnes de papiers
00:13:09 pour imprimer les bulletins de vote, les professions de foi, les affiches d'officiels.
00:13:13 Il faut s'assurer que l'ensemble des candidats que nous avions nous-mêmes
00:13:18 déjà prédésignés à travers notre plan Matignon étaient partants.
00:13:23 Si de nouveaux profils aussi souhaitaient se joindre à nous,
00:13:26 à cette nouvelle aventure pour l'avenir des Français.
00:13:29 Et donc, oui, c'est une course contre la montre logistique.
00:13:33 Mais bon, voilà, on accepte cette mission.
00:13:37 On sait qu'elle est, en effet, elle se fait avec peut-être un peu de fracas.
00:13:40 Tout le monde s'attendait à ce que ça soit fait plus sereinement,
00:13:43 on ne serait ce qu'après les Jeux olympiques.
00:13:45 Mais a priori, M. Macron aime le chaos, aime le fracas.
00:13:49 Et il nous en a fait encore une démonstration.
00:13:50 Il y a eu des appels du pied, de fait, pour essayer d'attirer
00:13:56 certains candidats de la droite.
00:13:59 Et Éric Ciotti a été ferme et clair, très clair d'ailleurs.
00:14:02 Non, pas d'accord, pas de rapprochement, rien.
00:14:05 Oui, alors je pense qu'ils vont peut-être relire certaines cartes électorales
00:14:11 et peut-être revoir un peu leur jugement péremptoire.
00:14:15 Ils n'ont pas dit aussi pas d'accord avec la Macronie.
00:14:17 Je pense qu'en effet, Emmanuel Macron s'est toujours employé
00:14:20 à travers ses deux mandats à faire le baiser de la mort
00:14:23 aussi bien aux partis socialistes qu'aux Républicains.
00:14:26 Je pense que ça va être l'heure du choix, en effet, pour ces partis historiques
00:14:31 qui se sont progressivement, on va dire, disloqués au fil des élections.
00:14:37 La vraie question maintenant, c'est de savoir
00:14:39 est-ce que les Républicains veulent rester le supplétif de Macron,
00:14:42 comme ils le sont souvent perçus ?
00:14:45 Ou est-ce qu'ils veulent s'engager pour justement offrir à eux aussi
00:14:49 participer à cet après-Macron qui est vivement demandé par les Français ?
00:14:53 On a eu la démonstration hier.
00:14:55 Merci Mathilde Androuet, heureux députée.
00:14:57 Merci d'avoir été en tous les cas notre invité dans We News.
00:15:01 Réaction sur ce qui s'est passé hier soir.
00:15:03 Petit tour de table avec des invités.
00:15:05 On recommence avec vous, Sarah ?
00:15:06 Oui, moi, le jour d'après, j'ai été très surprise de la médiocrité
00:15:10 de la campagne de Valérie Ayé, mais je pensais quand même
00:15:12 qu'elle ferait 17, 18, voire 19.
00:15:14 Je sais qu'on faisait des pronostics la veille.
00:15:15 Oui, on a fait des pronostics.
00:15:16 Oui, et je me disais, elle peut même, avec Eliott Deval hier,
00:15:19 je disais, elle peut même faire 17, 18, peut-être pourquoi pas 19.
00:15:22 Donc là, de voir entre 14 et 15, vraiment, c'est une raclée énorme.
00:15:25 Qu'Emmanuel Macron fasse une dissolution, à la limite, pourquoi pas ?
00:15:28 Mais pourquoi la faire maintenant ?
00:15:30 Moi, c'est le timing qui m'interroge.
00:15:32 Il l'aurait fait en septembre, en octobre, les JO seraient passées,
00:15:34 tout le monde aurait pu se préparer.
00:15:36 Là, ça va contribuer à la bordélisation du pays.
00:15:38 Ça va être le chaos.
00:15:39 Tout le monde veut sauver son siège.
00:15:41 Ils n'ont plus de convictions, ni les uns ni les autres.
00:15:43 Et donc, ça va être la bordélisation du pays qu'il dénonce.
00:15:46 Et il veut lutter contre le Rassemblement national.
00:15:48 C'était sa priorité pendant ce double quinquennat.
00:15:52 Voilà le résultat.
00:15:52 - Samina, le jour d'après.
00:15:56 - Le jour d'après, c'est vrai que cette dissolution,
00:15:59 elle a été annoncée et ça a été tonitruant parce que personne n'avait parié
00:16:04 dans le plébiscite populaire, j'entends les sondagiers,
00:16:07 qu'Emmanuel Macron changerait de Premier ministre,
00:16:11 enfin, nommerait un nouveau Premier ministre ou pourrait dissoudre
00:16:14 la Sommet nationale.
00:16:16 C'est un échec cuisant
00:16:20 parce que c'est une frontalité directe
00:16:24 de ce qui peut préfigurer l'élection présidentielle de 2027.
00:16:27 L'Europe a conservé ses équilibres et ses équilibres
00:16:31 de rapports de force politique.
00:16:33 Le PPE reste toujours en tête.
00:16:35 Nous avons en Europe quelques exceptions à l'instar de la France,
00:16:39 la Pologne, l'Espagne et l'Autriche, où l'extrême droite s'est érigée
00:16:44 en premier parti et la montée fulgurante de l'AFD.
00:16:49 Hier, dans les scores des élections européennes,
00:16:53 avec les fratellis d'Italia, exactement, que j'ai oublié.
00:16:56 Merci de me le souligner, Vincent.
00:16:58 Donc la surprise, elle est réellement française
00:17:02 parce qu'elle marque la paurie
00:17:05 de la politique d'Emmanuel Macron depuis sept ans.
00:17:09 Cela fait sept ans qu'il y a des grouillements culturels et politiques
00:17:13 qui agrègent, qui auréolent le Rassemblement national
00:17:17 comme étant le parti qui se notabilise d'une part
00:17:21 et qui est le plus à même de mener une action concrète
00:17:26 et directe envers les Français.
00:17:28 Pourquoi je dis ça ?
00:17:29 Parce que je n'ai pas eu le temps de trop analyser la sociologie électorale,
00:17:34 mais je peux vous dire certaines choses qui sont très intéressantes.
00:17:37 La tradition électorale du vote de Marine Le Pen,
00:17:41 elle est celle des ouvriers.
00:17:42 Lorsqu'on prend le bassin sidérurgique et métallurgique du Grand Est.
00:17:47 Jordan Bardella arrive à 38,80%.
00:17:51 Le bassin minier du Nord, classé patrimoine mondial de l'UNESCO.
00:17:55 Jordan Bardella fait 31,6%.
00:17:58 Les Alpes-Maritimes, là, je parle d'un autre paradigme,
00:18:01 qui est celui de l'immigration par lesquelles entre notamment,
00:18:05 je pense notamment à Nice et à Menton,
00:18:07 toutes les voies d'immigration irrégulières.
00:18:10 Jordan Bardella pointe à 37,73%.
00:18:15 Ça dit quoi ?
00:18:15 Ça dit que tout ce qui est publicité en termes d'inquiétude existentielle
00:18:20 et identitaire des Français, l'insécurité et le pouvoir d'achat
00:18:24 dans des bassins qui étaient attachés traditionnellement à la gauche
00:18:28 ou à la droite modérée, eh bien aujourd'hui, l'extrême droite prend le dessus.
00:18:32 Et je pense qu'il y a une symbolique très forte des chiffres
00:18:36 qui dénote une réalité, en tout cas la réalité des inquiétudes des Français.
00:18:41 Le vote religieux, j'en parlerai après,
00:18:44 notamment sur les chiffres concernant la Seine-Saint-Denis.
00:18:46 Mais il y a aujourd'hui, le Rassemblement national aujourd'hui
00:18:49 et le vicarian, la supplantation
00:18:54 de ce qu'était le Parti communiste dans la représentation
00:18:57 des classes populaires très paupérisée.
00:19:00 Et on parlera du fait religieux tout à l'heure avec Jean-Luc Mélenchon,
00:19:04 les scores gigantesques qu'il a fait en Seine-Saint-Denis.
00:19:06 Et on ira en Bretagne aussi, où Jordan Bardella a fait ses historiques.
00:19:09 On sera en Bretagne dans le courant de cette émission.
00:19:12 Et à Crépeau, il est 45%.
00:19:13 Exactement.
00:19:13 Et je vous donnerai la parole, Vincent et Eliott, juste après.
00:19:16 Mais là, je suis un petit peu en retard.
00:19:17 Je commence ma semaine en étant en retard.
00:19:19 Je vais me faire gronder par sommeil à la midi.
00:19:22 On fait un tour de l'info et je vous écoute ensuite, Eliott et Vincent.
00:19:25 À la une de l'actualité, il fait le service après-vente.
00:19:29 Moins de 24 heures après son annonce surprise, Emmanuel Macron déclare
00:19:33 avoir confiance en la capacité du peuple français
00:19:36 à faire le choix le plus juste pour lui-même et pour les générations futures.
00:19:40 Face au triomphe du RN aux européennes, environ 500 personnes
00:19:44 se sont rassemblées pour manifester hier soir, place de la République à Paris.
00:19:47 Et au lendemain de ce rassemblement, place au nettoyage
00:19:51 pour effacer les nombreux tas glaissés par les manifestants.
00:19:54 Et puis, ouverture du procès du commissaire Grégoire Chassin à Nantes
00:19:58 pour homicide involontaire.
00:20:00 Il était en charge de l'opération de police controversée
00:20:02 lors de laquelle Steve Maia Canisso est mort noyé en 2019
00:20:05 en marge de la fête de la musique.
00:20:08 Merci beaucoup, Somaïa.
00:20:10 Et je tâcherai d'être à l'heure pour le prochain rendez-vous.
00:20:12 Je m'y engage.
00:20:14 Enfin, je vais essayer de m'y engager.
00:20:16 Je vous donne la parole dans quelques instants, mon cher Elliot et mon cher Vincent.
00:20:19 Mais je voulais vous faire écouter d'abord
00:20:21 la réaction de Yael Bonpivet, la présidente de l'Assemblée.
00:20:24 On la sent...
00:20:26 Fébrile.
00:20:27 Et oui, et touchée aussi.
00:20:28 Et touchée, oui.
00:20:29 Touchée. Ecoutez-la et je vous fais réagir après.
00:20:30 Moi, ce qui m'a frappé hier soir,
00:20:34 ce sont l'ensemble des réactions des forces politiques,
00:20:38 c'est-à-dire que lorsque l'on regardait les plateaux, vos plateaux, mais les autres,
00:20:41 tout le monde s'écharpait à nouveau.
00:20:43 Tout le monde se renvoyait dos à dos les responsabilités.
00:20:47 Personne n'est responsable de rien.
00:20:49 Et chacun se remet à cliver le pays.
00:20:52 Moi, vous savez, je ne fais de la politique que depuis sept ans.
00:20:56 Je suis une femme, je suis citoyenne, je suis mère de cinq enfants.
00:21:01 J'ai décidé de m'engager parce que je pensais qu'on allait faire différemment.
00:21:05 Je pensais qu'on allait réussir à réunir les énergies
00:21:08 pour pouvoir avancer dans le sens de l'intérêt général.
00:21:11 Ça s'est raté, c'est un échec.
00:21:11 Eh bien, ça s'est raté.
00:21:12 Ça s'est raté parce qu'on voit que c'était ce que disaient
00:21:16 justement ces responsables politiques hier sur les plateaux.
00:21:19 Montre bien qu'on n'arrive pas en France à dépasser ces querelles partisanes,
00:21:24 à dépasser ces idéologies de partis
00:21:27 pour essayer de penser ensemble à l'avenir de notre pays.
00:21:31 C'est fort ce qu'elle dit.
00:21:32 C'est-à-dire, oui, elle est d'autant plus touchée
00:21:38 que si j'ose dire, elle est tombée du perchoir.
00:21:40 Mais oui, elle était inévitable.
00:21:43 Mais évidemment, hier soir, Emmanuel Macron a pris la foudre.
00:21:47 On va devoir rajouter un chapitre à ce qu'on savait de la mythologie,
00:21:50 puisque on est obligé de comprendre que quand Jupiter prend la foudre,
00:21:56 il devient Saturne.
00:21:58 Il va dévorer ses enfants.
00:21:59 Exit M. Attal, exit M. Séjourné.
00:22:04 Alors, on a trois scénarii maintenant qui s'opposent,
00:22:07 vu qu'on n'a pas du tout voulu pendant des années écouter les Français
00:22:11 qui veulent toujours plus de sécurité, qui veulent de l'ordre
00:22:14 et qui veulent que le bordel s'arrête.
00:22:16 Mais il y a trois scénarii possibles.
00:22:18 Soit le Front National arrive à avoir une majorité,
00:22:22 à rassembler et arrive à avoir une majorité.
00:22:24 Auquel cas, ce sera une cohabitation avec M. Bardella comme Premier ministre.
00:22:29 On peut l'imaginer.
00:22:30 Soit il n'arrive pas à avoir la majorité, mais à par exemple 200 sièges.
00:22:35 C'est un bordel incommensurable parce que le pays devient ingouvernable.
00:22:40 Soit Emmanuel Macron réussit un coup de force et auquel cas,
00:22:44 c'est le bonheur total pour l'exécutif qui continuera d'ailleurs
00:22:49 de ne pas écouter ce que veut le peuple français.
00:22:51 Mais le peuple est aussi au pied du mur et Emmanuel Macron l'a voulu ainsi.
00:22:55 Allez, on en parle.
00:22:57 Vous savez quoi, Eliott ? Je vous donne la parole juste après.
00:22:59 Très bien.
00:22:59 Parce que là, on marque notre première pause.
00:23:01 Je suis très en retard.
00:23:02 Vraiment.
00:23:02 Aucun problème.
00:23:03 Allez, restez avec nous parce qu'on continue d'éclairner cette information
00:23:05 avec mes invités, Florian Tardif qui va tout nous dire, les à côté aussi.
00:23:09 Allez, restez sur ce. C'est sur CNews ce que ça se passe.
00:23:11 A tout de suite.
00:23:12 Il est 13h. Rebonjour.
00:23:17 Merci de nous accueillir.
00:23:18 Bon appétit, si vous êtes à table.
00:23:20 C'est Mili-News, partie 2, programme chargé.
00:23:22 Je vous présente mes invités dans quelques instants,
00:23:24 mais tout de suite, le sommaire de notre dernière heure.
00:23:26 À la une, évidemment, à la une, le coup de tonnerre,
00:23:28 le choc ou encore le pari extrême, ce sont certains titres de la presse ce matin.
00:23:33 Édition spéciale dans Mili-News consacrée au lendemain des élections européennes.
00:23:37 Avec cette annonce d'Emmanuel Macron,
00:23:38 il a annoncé tout simplement la dissolution de l'Assemblée nationale.
00:23:41 Évidemment, cela fait réagir.
00:23:43 Florian Tardif est avec nous.
00:23:45 Il nous dira tout ou presque sur les raisons de cette décision et la suite.
00:23:49 Le RN avait demandé cette dissolution.
00:23:51 C'est donc chose faite.
00:23:52 Et maintenant, que va-t-il se passer ?
00:23:54 Quel programme propose le RN ?
00:23:56 Éric de Rigmaten, notre spécialiste économique, sera avec nous.
00:23:59 Notre thème que nous allons aborder, que va-t-il se passer à gauche ?
00:24:02 Notre question, que va-t-il se passer à droite ?
00:24:05 Union, pas union ? Discussion, pas discussion ?
00:24:07 On annonce une réunion cet après-midi du côté de la gauche ?
00:24:11 On verra.
00:24:12 Voilà, on va en tous les cas tout vous dire.
00:24:14 Le moins qu'on puisse dire, c'est que le mois qui va suivre va être très, très chaud
00:24:19 avec les JO, etc., etc., etc.
00:24:22 On en parle avec mes invités.
00:24:23 Et tout de suite, on fait un nouveau tour de l'information avec Somalia Labidi.
00:24:27 Bonjour Thierry, bonjour à tous.
00:24:29 Au lendemain d'une soirée électorale pleine de surprises,
00:24:32 Emmanuel Macron a tout de même maintenu ses déplacements à Tulle et à Auradour-sur-Glane,
00:24:36 ville martyr lors de la Seconde Guerre mondiale, pour assister à des hommages,
00:24:40 comme vous pouvez le voir sur ces images.
00:24:42 Une soirée qui acte donc le triomphe du RN dans les urnes,
00:24:46 mais aussi la demande de Jordan Bardella et Marine Le Pen,
00:24:49 qui réclamaient depuis un moment déjà la dissolution de l'Assemblée nationale.
00:24:54 Dounia Tengour.
00:24:55 Le Rassemblement national aux portes de Matignon,
00:25:00 avec une victoire à plus de 31% et la dissolution de l'Assemblée nationale,
00:25:05 annoncée par le président, le parti de Marine Le Pen se dit prêt à exercer le pouvoir.
00:25:10 Nous sommes prêts à redresser le pays,
00:25:13 prêts à défendre les intérêts des Français,
00:25:16 prêts à mettre fin à cette immigration de masse.
00:25:19 Plus tôt dans la soirée,
00:25:20 Jordan Bardella avait appelé Emmanuel Macron à prendre ses responsabilités.
00:25:25 Le président de la République doit choisir de s'en remettre à l'esprit des institutions.
00:25:30 Nous lui demandons solennellement de prendre acte de cette nouvelle donne politique,
00:25:34 d'en revenir au peuple français et d'organiser de nouvelles élections législatives.
00:25:39 Avec sa victoire écrasante aux européennes,
00:25:42 Jordan Bardella a fini par redistribuer les cartes au niveau national.
00:25:46 En cas de défaite du parti présidentiel,
00:25:49 le président du RN fait figure de favori au poste de Premier ministre.
00:25:53 Préoccupation numéro un des Français,
00:25:57 le pouvoir d'achat, nouvelle augmentation des prix du gaz en vue.
00:26:01 La facture va augmenter de près de 12%, conséquence d'un léger rebond des cours,
00:26:06 mais surtout d'une majoration des tarifs de distribution, annonce le gendarme de l'énergie.
00:26:12 Voilà ce qu'on pouvait dire de l'actualité à 13h, Thierry.
00:26:16 Et j'attendais tout simplement que vous me passiez la main.
00:26:18 Merci Somaya.
00:26:20 Allez, dernière heure pour Midi News.
00:26:23 Toujours avec moi, Sarah Salman, Sabrina Medjamer, Vincent Roy,
00:26:27 Eliott Mamann, Florian Tardif, évidemment, et Éric de Rigmatin,
00:26:29 qui nous a rejoints puisqu'on parlera du programme du RN dans quelques instants.
00:26:33 À la une, évidemment, cette dissolution qui a surpris tout le monde.
00:26:37 Je ne vous ai pas encore donné la parole, mon cher Eliott.
00:26:39 Et comme je tiens toujours mes engagements,
00:26:41 quelques mots avant de voir un petit peu la suite.
00:26:43 On va se projeter avec Florian Tardif qui nous annonce
00:26:46 un mot avec un grand B, à quelque chose qui va ressembler à...
00:26:50 - Le bordel, disons-le.
00:26:51 - Je n'osais pas le dire.
00:26:52 Eliott.
00:26:53 - Mais précisément, admettons de dire que la temporalité de la décision
00:26:55 est assez surprenante.
00:26:56 Il savait, Emmanuel Macron, qu'il allait faire face
00:27:00 vraisemblablement à d'importantes motions de censure dans les mois qui suivent.
00:27:03 Donc je pense qu'il témoignait en réalité de sa volonté
00:27:06 de montrer qu'il était toujours le maître des horloges,
00:27:09 comme l'a consacré la fameuse expression depuis le début de son premier quinquennat.
00:27:13 En octobre, les Républicains prévoyaient notamment
00:27:16 de déposer une motion de censure en amont de l'analyse du débat PLF,
00:27:21 donc le projet de loi de finances qui doit définir le budget pour l'année suivante,
00:27:24 arguant qu'il s'agissait d'une opposition idéologique concrète
00:27:28 entre la majorité présidentielle, l'ex-majorité présidentielle
00:27:31 et les Républicains, mais également en disant qu'il eût été irresponsable
00:27:36 de chercher à obtenir une dissolution de l'Assemblée nationale
00:27:40 à quelques semaines seulement des Jeux olympiques.
00:27:43 C'est bien pour cela que les Républicains avaient totalement écarté
00:27:46 leur idée de déposer une motion de censure à l'issue du scrutin européen
00:27:50 et plutôt privilégié la voie de l'analyse du budget,
00:27:54 du vote du projet de loi de finances en octobre.
00:27:57 Et donc Emmanuel Macron, en réalité, confond en effet les choses
00:28:01 et rend l'issue extrêmement incertaine,
00:28:03 puisqu'il décide de miser sur une temporalité des plus surprenantes.
00:28:07 Et je ne suis pas sûr que ça se fasse à son bénéfice.
00:28:09 D'ailleurs, Maxime Tendonnet, dans une excellente chronique
00:28:11 pour le Figaro Vox ce matin,
00:28:12 rappelait qu'à chaque fois qu'une dissolution venait
00:28:16 de l'initiative personnelle du président de la République
00:28:18 et était analysée comme une forme de coup politique,
00:28:20 le cas de la crise de 1877, Chirac en 1997,
00:28:25 cela s'est fait au détriment du pouvoir en place.
00:28:27 Et je pense évidemment que l'on aura un scénario similaire
00:28:31 à l'issue de cette dissolution prochaine.
00:28:33 On va en parler avec Florian Tardif dans quelques instants,
00:28:35 mais nous sommes avec Marie-Pierre Velleren, députée européenne Renaissance.
00:28:38 Bonjour Marie-Pierre Velleren, merci d'être avec nous et d'accepter
00:28:43 de témoigner le jour d'après, je dirais, évidemment.
00:28:46 Quel est votre état d'esprit ? Cette dissolution, ça vous a surpris ?
00:28:51 Vous y attendiez ? Est-ce que c'était la meilleure des solutions selon vous ?
00:28:56 On a envie de vous entendre sur tout cela.
00:28:57 Écoutez, je pense que le résultat des élections européennes
00:29:01 n'est pas à la hauteur pour nous, mais aussi pour tout l'arc républicain.
00:29:07 Il faut l'avouer, c'est effectivement une défaite.
00:29:12 C'est une défaite, je pense, à la fois pour notre pays, à la fois pour l'Europe.
00:29:16 Donc, il est important d'apporter une réponse politique, à mon sens.
00:29:19 Et la dissolution est une réponse politique.
00:29:22 Moi, je serai aux côtés de mes collègues qui vont repartir en campagne
00:29:27 pour convaincre les Françaises et les Français qu'il faut faire un autre choix.
00:29:30 C'est à nous de défendre un projet,
00:29:33 une vision que nous souhaitons porter à l'échelle de la France.
00:29:36 Et c'était, à mon avis, important.
00:29:38 Donc, je souscris à cette décision du président de la République.
00:29:42 Mais tout le monde semble, tout le monde n'est pas d'accord sur cette décision dans vos rangs.
00:29:46 Vous en pensez quoi, entre vous et moi ?
00:29:48 Est-ce que c'était la meilleure solution selon vous ?
00:29:50 Dites-nous les choses.
00:29:53 Tout le monde n'est pas d'accord, mais moi, je pense qu'il fallait apporter une réponse politique
00:29:57 et que la dissolution est une des réponses politiques à nous,
00:30:00 maintenant, de mener campagne et d'apporter des éléments forts aux Françaises et aux Français.
00:30:06 Mais est-ce que c'était important de prendre cette décision là, là, maintenant,
00:30:09 juste avant l'IGO, etc. ?
00:30:10 Rien ne pressait le président de la République à prendre cette décision.
00:30:13 Bien sûr, il y a énormément d'événements qui vont avoir lieu en France.
00:30:18 On a un contexte international aussi très compliqué.
00:30:21 Mais je pense que, finalement, si on n'avait rien fait, vous nous avez dit pourquoi attendre ?
00:30:24 Donc, moi, j'estime que le soir des élections européennes, face à un tel résultat,
00:30:31 cette proposition était importante.
00:30:33 Vincent Rouen, une question à vous poser.
00:30:35 Oui, bonjour, madame la députée.
00:30:37 Écoutez, je ne comprends pas bien votre expression "l'arc républicain".
00:30:40 Et je ne comprends pas la signification et je ne comprends pas l'objet même.
00:30:45 Alors, est-ce que le Front National ne fait plus partie de l'arc ?
00:30:48 Le Rassemblement National ne fait plus partie de l'arc républicain
00:30:51 parce qu'il a gagné et qu'il est à 32 %, ou en fait-il toujours partie ?
00:30:55 Est-ce que LFI, qui a tenu durant toute la campagne des propos parfaitement antisémites,
00:31:01 fait partie de l'arc républicain ou n'en fait plus partie ?
00:31:04 Est-ce que vous croyez que c'est le bon discours encore à tenir aux Français
00:31:06 qui viennent clairement de vous désavouer,
00:31:08 en raison même d'ailleurs d'une partie de ce classement qui fait partie de l'arc ?
00:31:13 Enfin, tout ça me semble parfaitement ridicule, qu'en pensez-vous ?
00:31:16 Marie-Pierre Védren.
00:31:17 Moi, en tout cas, ce que je pense, c'est que je me suis engagée notamment en politique
00:31:22 suite à un engagement associatif pour l'Union Européenne
00:31:25 et notamment contre les idées du Rassemblement National,
00:31:29 qui, à mon avis et à mon sens, ne porte que repli et rejet.
00:31:33 Donc moi, je peux comprendre certains électeurs, à l'heure actuelle,
00:31:37 qui font le choix du Rassemblement National.
00:31:39 Mon objectif, à moi, par un engagement politique,
00:31:41 c'est par contre de leur dire qu'ils ne sont pas partie de la solution.
00:31:44 Donc après, j'estime que oui, c'est une défaite.
00:31:48 Quand je dis que c'est une défaite pour l'arc républicain,
00:31:50 c'est bien sûr une défaite pour la majorité présidentielle,
00:31:52 mais c'est aussi une défaite pour les Républicains,
00:31:55 c'est aussi une défaite pour les sociodémocrates
00:31:57 qui n'ont pas eux aussi constitué un rempart au Rassemblement National.
00:32:02 Donc oui, après, évidemment qu'il y a le comportement de la France insoumise
00:32:06 que je regrette, notamment à l'Assemblée nationale,
00:32:09 mais je ne classifie pas sur le même plan
00:32:11 la France insoumise et le Rassemblement National pour autant.
00:32:14 Merci beaucoup Marie-Pierre Védren.
00:32:16 Je rappelle que vous êtes nouvelle députée européenne.
00:32:18 Renaissance, merci de m'avoir accepté notre invitation.
00:32:21 Je parle sur votre gouverne, mon cher Florian Tardif,
00:32:24 c'est que l'Assemblée, c'est fini là.
00:32:26 Il n'y a plus rien, il ne se passe plus rien.
00:32:27 On prend tout, on jette tout.
00:32:28 On jette tout.
00:32:29 Tout les projets, les textes d'Euthanasie, Fin de vie, tout ça, c'est...
00:32:32 Tout, tout, tout, tout.
00:32:33 Oui, il n'y a plus rien.
00:32:34 Tous les travaux parlementaires sont suspendus.
00:32:36 Il y a uniquement le Sénat qui peut regarder s'il poursuit ses travaux
00:32:41 concernant le contrôle, bien évidemment, de l'action du gouvernement
00:32:44 durant cette période.
00:32:46 Mais sinon, oui, l'ensemble des travaux parlementaires
00:32:48 sont totalement suspendus et tous les textes qui étaient en train d'être étudiés.
00:32:53 Vous faisiez référence à l'instant aux textes sur la Fin de vie,
00:32:58 dont on a beaucoup parlé ces derniers jours.
00:33:00 Pareil, c'est poubelle.
00:33:01 Alors, on va justement...
00:33:03 On va reprendre avec la nouvelle législation.
00:33:05 Vous nous connaissez, vous savez, on veut aller au bout des choses.
00:33:09 On a décidé d'envoyer Élodie Huchard et Jean-Laurent Constantini à l'Assemblée
00:33:13 pour savoir, le jour d'après, quel est le climat ?
00:33:15 Comment les choses se passent ?
00:33:16 Élodie, bonjour.
00:33:17 Est-ce que vous êtes seule ?
00:33:18 Est-ce qu'il y a du monde autour de vous ?
00:33:19 Tout le monde est parti, tout le monde a fait son sac.
00:33:22 Il n'y a plus personne.
00:33:22 Racontez-nous, on a envie de savoir.
00:33:27 Écoutez, je vous rassure, Thierry,
00:33:28 nous ne sommes pas seuls avec Jean-Laurent Constantini.
00:33:30 On est entourés plutôt de confrères que de députés.
00:33:32 Il faut quand même le remarquer,
00:33:34 mais on a pu ce matin croiser un certain nombre de députés
00:33:36 qui sont passés à l'Assemblée nationale,
00:33:38 surtout pour régler des détails très pratiques.
00:33:41 Éric Coquerel, par exemple, l'élu insoumis,
00:33:43 nous disait tout à l'heure qu'il est venu pour comprendre
00:33:44 comment ça se passait pour ses collaborateurs.
00:33:46 Il faut comprendre que,
00:33:47 depuis que le président de la République a dissout l'Assemblée nationale,
00:33:50 les contrats des collaborateurs prennent fin avant même la nouvelle législature.
00:33:53 Il se demandait aussi tout simplement s'il pouvait stocker ses affaires,
00:33:56 s'il avait encore accès à son bureau.
00:33:57 Des choses très pragmatiques, mais très importantes.
00:33:59 Et puis, il y en a qui ont pris déjà beaucoup d'avance.
00:34:02 Par exemple, Philippe Brun, l'élu socialiste,
00:34:04 nous expliquait qu'entre hier soir et ce matin,
00:34:05 il a déjà été candidat, il a appelé tous les maires,
00:34:08 il a commencé à préparer ses tracts
00:34:09 et il a déjà calé ses réunions publiques.
00:34:11 Parce que forcément, cette campagne,
00:34:13 ça va être une campagne éclair de trois semaines.
00:34:14 Donc, chaque jour compte.
00:34:16 Alors, dans l'ambiance ici, évidemment,
00:34:18 elle n'est pas vraiment au beau fixe.
00:34:20 Les députés tous nous disent officiellement qu'ils sont combatifs,
00:34:22 mais on sent quand même qu'ils se seraient bien passés
00:34:24 de cette nouvelle épreuve.
00:34:26 Et puis, du côté aussi des ministres qui sont candidats,
00:34:29 alors évidemment, tout le monde dit qu'Emmanuel Macron a eu raison.
00:34:32 Ils expliquent qu'ils sont tous prêts à combattre
00:34:34 le rassemblement national.
00:34:35 Et forcément, vous l'imaginez,
00:34:37 les députés les plus satisfaits de la situation,
00:34:39 ce sont justement ceux du rassemblement national,
00:34:41 ceux qui sont quasiment les seuls à être certains
00:34:43 de revenir avec un groupe plus fourni.
00:34:46 Les choses s'organisent encore aujourd'hui,
00:34:47 des députés vont passer quand même récupérer certaines affaires,
00:34:50 faire campagne aussi depuis Paris.
00:34:52 Mais il va falloir s'habituer à cette assemblée très vide,
00:34:54 au moins jusqu'au 7 juillet après les élections.
00:34:57 Merci beaucoup pour ce point très précis,
00:34:59 Eliott de Lichard, accompagné par Jean-Laurent Constantin.
00:35:02 C'est du concret, c'est violent quand même,
00:35:03 du jour au lendemain, hop, allez.
00:35:05 Oui, c'est très violent.
00:35:07 Il y a certains conseillers parlementaires
00:35:10 qui ont travaillé pendant des mois sur différents textes.
00:35:14 On parlait tout à l'heure de la fin de vie.
00:35:16 Ça se compte en années, même pour certains d'entre eux.
00:35:19 Et ils voient, ils apprennent à la télévision.
00:35:21 Imaginez-vous, vous apprenez à la télévision,
00:35:24 vous n'avez plus de job le lendemain.
00:35:26 Il y a des effets dominos avec tous les gens.
00:35:28 Après, ils savent très bien que c'est aussi ça la vie politique.
00:35:32 À partir du moment où ils s'engagent dans cette vie-là,
00:35:35 ils savent très bien, comme les députés,
00:35:37 qu'à tout moment, ça peut s'arrêter,
00:35:38 que ça peut être compliqué, qu'ils peuvent être certes
00:35:41 nommés au sein du gouvernement pour ceux qui font partie de la majorité,
00:35:45 qu'ils peuvent sortir du gouvernement à tout instant,
00:35:47 qu'ils peuvent même ne plus être députés s'il y a une dissolution dans quelques jours.
00:35:50 Imaginez-vous bien, je vais prendre l'exemple de Clément Beaune.
00:35:53 Il était ministre des Transports il y a trois mois.
00:35:56 Potentiellement, il avait des vues sur le quai d'Orsay.
00:36:00 Il avait plutôt une route tout tracée.
00:36:01 Finalement, il a décidé d'être parmi les frondeurs concernant la loi immigration.
00:36:08 Il est sorti du gouvernement et là, il n'a peut-être plus de siège dans trois semaines.
00:36:12 C'est vrai qu'il y a beaucoup de remous cette année au sein de la vie politique française.
00:36:16 Il sera Premier ministre.
00:36:19 Oui, et à l'inverse, il y a des "conseillers parlementaires",
00:36:23 des personnes de l'ombre qui vont être remerciés,
00:36:27 c'est-à-dire remerciés dans le bon sens du terme.
00:36:29 Il y en a certains auxquels je faisais référence à l'instant,
00:36:32 à qui on va dire "merci beaucoup pour le travail que vous avez fait, mais au revoir".
00:36:35 Et il y en a d'autres qu'on ne voyait pas,
00:36:37 qui ont fait un travail conséquent, peut-être au Rassemblement national,
00:36:41 et à qui on va dire "là, regarde cette circonscription".
00:36:43 En 2022, c'était compliqué, mais vu les scores qu'on a fait aux élections européennes,
00:36:47 vas-y, fais campagne et rejoins-nous à l'Assemblée nationale.
00:36:51 Donc, c'est vrai qu'on est sur un point de bascule.
00:36:54 Alors, Éric Durigmatten,
00:36:56 parce que je souhaite qu'on soit le plus complet possible,
00:36:57 est avec nous, évidemment.
00:36:58 Je voulais qu'on revienne un petit peu sur les propositions du Rassemblement national.
00:37:02 Et puis surtout, est-ce qu'il y a déjà eu des réactions du monde économique à ces résultats d'hier ?
00:37:08 Absolument, et ce que dit Florian, ça illustre la France d'aujourd'hui.
00:37:11 C'est l'instabilité, les changements sans arrêt.
00:37:13 On lance des réformes, des mesures, au bout de deux ans, même pas déjà, on arrête tout.
00:37:18 Il y a cette crainte de voir encore une France chamboulée.
00:37:20 Alors, trois signaux ce matin plutôt négatifs.
00:37:23 D'abord, chez les investisseurs, le CAC 40, qui représente la Bourse de Paris,
00:37:27 il a chuté de 2%.
00:37:28 Là, ça remonte un petit peu en ce moment, on est à -1,8%.
00:37:31 Voilà, il y a aussi ce choc de la dissolution qui se voit sur les taux d'intérêt,
00:37:37 puisque des pays étrangers financent la dette de la France.
00:37:40 C'est eux qui prêtent de l'argent.
00:37:40 Mais face à ce changement subi, face à cette instabilité,
00:37:44 ils disent "Ok, on veut bien prêter de l'argent à la France, mais ça sera plus cher".
00:37:48 On a vu les taux ce matin qui ont grimpé, pas énormément,
00:37:51 mais c'est un signal, on est monté à 3,15% au lieu de 3,09%.
00:37:55 Et puis enfin, l'euro, c'est rare que l'euro baisse.
00:37:58 Ce matin, il a baissé -0,5%, c'est vraiment très rare.
00:38:01 Les investisseurs préfèrent choisir le franc suisse, toujours stable,
00:38:04 et le dollar, bien sûr, la monnaie universelle.
00:38:06 En substance, c'est la possibilité d'un gouvernement RN qui inquiète le monde économique,
00:38:10 si je comprends bien votre analyse.
00:38:13 La deuxième étape, c'est l'hypothèse d'un gouvernement d'extrême droite qui inquiète,
00:38:17 parce que d'abord, vous savez, il y a le coût des mesures.
00:38:19 Si on regarde le programme qui est établi par le RN,
00:38:22 la remise en cause des réformes sont nombreuses.
00:38:25 D'abord, la réforme des retraites, est-ce qu'on va revenir à 62 ans ou 60 ans ?
00:38:29 Est-ce qu'il va y avoir la remise en cause des restrictions sur l'assurance chômage ?
00:38:32 C'est vraiment annoncé par le Rassemblement national.
00:38:35 La TVA qui baisserait, ce sont des recettes en moins.
00:38:38 Donc, ça inquiète la communauté internationale qui se disait, enfin, la France se réforme.
00:38:43 D'ailleurs, si la France a gardé sa notation à peu près acceptable, et plutôt bonne,
00:38:46 d'ailleurs, il faut le reconnaître, le AA, même s'il était moins, c'est quand même un AA,
00:38:50 c'est parce que la France accepte de se réformer et de faire rentrer plus de recettes et de moins dépenser,
00:38:55 ce qui ne serait pas forcément le cas avec le RN,
00:38:58 parce qu'il y a aussi la fin de l'impôt sur le revenu pour les moins de 30 ans.
00:39:02 Ce n'est pas rien.
00:39:02 Il y a la sortie du marché de l'énergie.
00:39:04 Ça veut dire que la France ne dépendrait plus de l'Europe.
00:39:07 Elle pourrait fixer ses propres tarifs de l'énergie, donc plutôt bas, avec surtout le nucléaire, on l'a rappelé.
00:39:12 La sortie des traités agricoles pour protéger les agriculteurs
00:39:15 et même, pourquoi pas, nationaliser l'agriculture française, qu'on ait la main sur l'agriculture.
00:39:20 Alors, tout ça, bien sûr, ce sont des mesures qui plaisent aux gens qui sont concernés.
00:39:23 Il y a aussi, imaginez-vous, la remise en cause de la fin du moteur thermique automobile,
00:39:28 c'est-à-dire qu'en 2035, on n'aurait plus le droit de vendre des voitures à essence.
00:39:32 Eh bien, le Rassemblement national dit non.
00:39:33 On va protéger les entreprises, surtout françaises, qui font des voitures avec des moteurs à essence.
00:39:38 On passera outre cette mesure.
00:39:40 Merci beaucoup, Éric.
00:39:41 On va marquer une pause pub, si vous voulez bien, parce qu'il est possible qu'on retrouve Emmanuel Macron,
00:39:45 qui n'a pas changé son programme aujourd'hui.
00:39:47 Pas du tout.
00:39:48 Autant plus qu'on a débuté une séquence assez importante concernant les commémorations
00:39:55 du 80e anniversaire de la libération progressive de la France.
00:40:00 Et vous allez voir qu'il risque, je pense, de mettre quelques signaux dans son discours,
00:40:06 des petits papas parallèles par rapport à ce qui se passe actuellement dans notre pays.
00:40:09 Allez, on verra.
00:40:10 Vous avez raison, Florian, mais vous troupez rarement.
00:40:12 Donc on se retrouve dans quelques instants avec nos invités, évidemment,
00:40:15 au programme chargé pour Mili-News aujourd'hui.
00:40:16 Et c'est normal.
00:40:17 À tout de suite.
00:40:17 Allez, c'est la dernière ligne droite pour Mili-News, édition spéciale, évidemment.
00:40:25 Sur cette dissolution, c'est une bombe.
00:40:27 Ça a été annoncé par Emmanuel Macron hier.
00:40:30 On commente largement avec mes invités, Sarah Salman, Sabrina Benjammer,
00:40:34 Vincent Roy, Eliott Mahaban, Florian Tardif et Eric de Rigmaten.
00:40:37 On l'a évoqué, évidemment, si Emmanuel Macron n'a pas changé son programme du jour.
00:40:42 Les réunions s'organisent un peu partout dans tous les partis concernés.
00:40:46 Et notamment...
00:40:46 C'est assez dur, puisqu'il l'accepte.
00:40:49 Bien évidemment, il n'allait pas ne pas se rendre à Horadour-sur-Glane.
00:40:52 Évidemment.
00:40:53 Contrairement par rapport à tout ce qui s'est passé il y a 80 ans.
00:40:57 Mais tout de même, se faire filmer, se faire photographier dans un village réduit en cendres
00:41:02 au lendemain d'une élection qu'il a perdue, où il y a cette déflagration,
00:41:08 tout de même, avec ces différentes conséquences qu'on commande depuis le début de l'émission.
00:41:13 Symboliquement, c'est compliqué.
00:41:15 Ça ne va pas être simple, évidemment.
00:41:17 Et on le comprend aisément.
00:41:17 Et on va retrouver justement notre ami Gautier Lebret.
00:41:22 Bonjour, Gautier.
00:41:23 Vous n'êtes pas très loin d'ici, du côté de la Porte de Saint-Cloud.
00:41:26 Bonjour, Thierry.
00:41:26 Ça travaille, ça travaille du côté du Rassemblement national, comme dans d'autres parties, évidemment.
00:41:31 Racontez-nous.
00:41:31 On veut tout savoir, comme d'habitude, avec vous.
00:41:33 Vous êtes un des journalistes avec Florian Tardif, les mieux informés de la place de Paris.
00:41:36 On veut tout savoir. Les scoops, les... Enfin, tout, quoi.
00:41:39 Alors, puisque vous voulez des scoops, je vais vous donner un scoop, Thierry, avec Sacha Robin.
00:41:46 On vient de voir les plateaux repas débarquer des voitures du Rassemblement national
00:41:52 pour aller fournir justement tous les cadres du RN qui n'en finissent plus d'enchaîner les réunions hier.
00:41:57 Ça s'est terminé à 1h30 du matin.
00:42:00 Et aujourd'hui, eh bien, ça continue.
00:42:02 Louis Alliou, le maire de Perpignan...
00:42:03 On le trouvera tout à l'heure, puisque Emmanuel Macron est à Horadour-Sauglane.
00:42:08 Merci pour vos mots, leur profondeur et leur sincérité.
00:42:19 Et merci ici de les avoir dits en français.
00:42:25 Vous l'avez aussi exprimé, dans le silence d'Horadour,
00:42:32 toute parole semble inutile, parce que la mémoire est visible
00:42:39 et que le lieu est discours.
00:42:42 Et ce village couleur de suie et de cendres, ces maisons aux embrasures dévorées comme sans paupières,
00:42:53 tout porte le rappel des flammes, des détonations, des hurlements, de l'horreur brute.
00:43:04 Derrière la vision de cauchemar, on peut encore deviner le village français de jadis,
00:43:14 celui que vous avez demandé d'imaginer aux enfants, avec son maire, son instituteur, son coiffeur,
00:43:23 son charron et ses commerçants, son fourmillement quotidien,
00:43:28 l'odeur du pain frais, de la boulangerie et les enfants qui jouaient et les cloches qui marquaient le temps.
00:43:36 Mais les cloches se sont tues et le temps s'est arrêté pour jamais à 14h un 10 juin,
00:43:47 il y a 80 ans, jour pour jour.
00:43:53 L'heure où un détachement de la division d'Azraïch a encerclé soudainement le village,
00:43:58 cette même unité SS qui la veille avait pendu 99 hommes au balcon de Tulle avant de déporter 149 autres.
00:44:11 Elle forme un étau qui se resserre méthodiquement depuis la lisière du village,
00:44:15 rabats hommes, femmes, enfants et vieillards sur la place du champ de foire,
00:44:20 ceux qui ne peuvent pas marcher sont abattus.
00:44:25 Les hommes sont séparés des femmes et des enfants, poussés dans des granges
00:44:30 dans lesquelles les SS installent des mitrailleuses pour les fusiller.
00:44:37 Les femmes et les enfants sont regroupés dans l'église, bientôt mitraillées, dynamités, incendiées.
00:44:49 Le sacré bafoué doublement, outrageant la foi de ceux qui croient en Dieu
00:44:54 comme la foi de ceux qui croient en l'homme.
00:44:58 Les corps éliminés par le feu, jetés dans des charniers pour rendre leur identification impossible,
00:45:04 pour prolonger la terreur par l'interdiction du deuil.
00:45:09 643 suppliciés, dont 207 enfants et 246 femmes.
00:45:20 Non pas simplement victimes, mais bien martyrs, parce qu'ils ont été pris pour boucs émissaires de la liberté.
00:45:28 Martyrs.
00:45:30 Parce qu'Auradour avait accueilli par centaines les exilés, les réfugiés et les révoltés,
00:45:37 républicains espagnols chassés par le franquisme, évacués alsaciens, expulsés mausolens,
00:45:44 réfugiés du Nord et du Pas-de-Calais, de Montpellier et d'Avignon,
00:45:50 juifs de la région parisienne, de Morte-et-Moselle ou de Bayonne,
00:45:54 ou de l'étranger, fuyant les persécutions.
00:45:59 Auradour était devenue une petite France, avec ses racines et ses ramures,
00:46:08 son ancrage et sa vocation à l'universalité.
00:46:17 Les massacres d'Auradour sont de l'ordre de l'impensable, l'indicible, l'imprescriptible.
00:46:31 Et les vers du poète Jean Tardieu raisonnent.
00:46:34 Auradour n'est plus qu'un cri, nom de la haine des hommes,
00:46:40 nom de la honte des hommes.
00:46:45 Il a fallu 10, 20, 50, 80 ans pour qu'Auradour, nom de la honte,
00:46:54 devienne aussi nom de la mémoire et nom de la réconciliation.
00:47:01 Que ce nom de la haine des hommes, nom de leur deuil,
00:47:06 soit à nouveau prononcé avec des accents de paix.
00:47:10 Et c'est bien avec ces accents que nous prononçons aujourd'hui ce nom d'Auradour.
00:47:17 Et votre présence aujourd'hui à nos côtés, Monsieur le Président,
00:47:23 votre présence fraternelle, nous parle de ce dialogue que nous avons
00:47:27 renoué par-dessus les tempêtes, que nous ne cessons de faire vivre
00:47:32 et que nous avons encore approfondi il y a deux semaines ensemble en Allemagne.
00:47:39 Nos deux peuples regardent en face Auradour, main dans la main, côte à côte,
00:47:47 comme son côte à côte aujourd'hui la petite fille allemande d'Adolf Heinrich,
00:47:53 l'un des Waffen-SS qui a participé au massacre,
00:47:59 et la petite fille française du dernier témoin,
00:48:03 celui à qui nous pensons tant aujourd'hui, Robert Ebraff.
00:48:11 Elles n'ont pas peur.
00:48:14 Elles n'ont pas peur aujourd'hui de regarder l'histoire en face.
00:48:18 Elles n'ont pas peur, pas peur de se connaître, de s'estimer,
00:48:24 de dialoguer, de témoigner, de raconter ensemble inlassablement.
00:48:31 Et ce sont elles aujourd'hui qui nous tendent ce flambeau de la mémoire
00:48:37 qu'elles ont repris.
00:48:40 Et à leur suite, nous n'aurons pas peur d'aller de l'avant et de construire.
00:48:49 Vous en avez parlé plus tôt ce matin, je le sais.
00:48:55 Il y a dans ce village des murs qui ont tenu, quelques-uns qui ont survécu,
00:49:03 et ce chêne de 1848 qui jamais ne s'est abattu.
00:49:12 Mais au-delà de cette vie qui a survécu, avec l'innocence qui l'accompagne,
00:49:19 il y a le chemin qui n'est pas moins glorieux et si difficultueux
00:49:24 de la mémoire et de la réconciliation.
00:49:28 Il y a le chemin que Robert Hébras et plusieurs autres à ses côtés,
00:49:33 que vos associations, que vous, M. Le Maire,
00:49:36 et nombre de vos prédécesseurs, et que tant d'entre vous,
00:49:39 habitants d'aujourd'hui, avez mené.
00:49:43 Celui de connaître et de ne pas oublier.
00:49:49 Et celui de nous réconcilier.
00:49:56 Parce que dans cette réconciliation se tient l'amitié entre l'Allemagne et la France,
00:50:00 et se tient notre Europe.
00:50:03 Projet si singulier, fou de paix.
00:50:10 Le pardon et la promesse, disait Anna Arendt.
00:50:15 Mais il n'y a dans ce projet rien d'évident, rien de spontané, rien de naturel.
00:50:22 Il y a le courage des générations qui l'ont vécu.
00:50:26 Et il doit y avoir le même courage et la même détermination
00:50:30 de leurs petits-enfants comme celui que vous nous avez montré, mesdames, à l'instant.
00:50:39 C'est ce chemin qu'il nous faut emprunter.
00:50:42 Alors oui, nous nous rappellerons d'Oradour, toujours.
00:50:48 Parce que l'histoire jamais ne recommence, qu'elle soit choisie, qu'elle soit parfois subie.
00:51:00 Et c'est dans ce souvenir, dans les cendres d'Oradour, que nous devons faire renaître
00:51:07 la force de cette réconciliation, la sève de notre projet européen.
00:51:15 Et notre volonté, encore bien présente, de liberté, d'égalité et de fraternité.
00:51:28 Merci, Monsieur le Président, d'être à nos côtés en ce jour, d'avoir tenu ces mots.
00:51:35 Et merci, mes chers compatriotes, d'être là, dans le silence de ce village
00:51:41 où nous n'oublions rien, mais où nous voulons, fraternels, français, bâtir notre avenir.
00:51:53 Vive la République, vive la France.
00:51:56 (Applaudissements)
00:52:25 (...)
00:52:55 (...)
00:53:11 -Tchao et au revoir.
00:53:12 -Discours, ô combien, important d'Emmanuel Macron.
00:53:16 Et c'est symbolique.
00:53:18 -Oui, alors qu'on entend la sonnerie au mort, il va y avoir une minute de silence
00:53:21 dans quelques instants.
00:53:23 Emmanuel Macron qui est là, aux côtés de son homologue allemand, le président Stenmaier.
00:53:29 Et oui, on en parlait tout à l'heure de...
00:53:31 (Musique)
00:53:32 -On va peut-être attendre un petit peu.
00:53:34 -Attendre la sonnerie au mort et la minute de silence.
00:53:36 (Musique)
00:54:03 (...)
00:54:20 (...)
00:54:34 (...)
00:54:54 (Musique)
00:55:18 (...)
00:55:32 -Voilà, c'était l'hommage rendu à Rodi Sorglann,
00:55:36 à Emmanuel Macron, rendu hommage aux 643 civils,
00:55:38 c'est important de le rappeler, massacrés par les Allemands.
00:55:41 On a écouté avec une grande intention,
00:55:44 voir s'il y avait des petits messages glissés au lendemain de cette journée électorale européenne,
00:55:50 mon cher Florian.
00:55:51 -Oui, on en parlait déjà tout à l'heure,
00:55:53 donc on poursuit le cheminement de notre pensée
00:55:56 que nous étions en train de divulguer aux téléspectateurs qui nous écoutent.
00:56:01 Oui, on expliquait tout à l'heure que très certainement,
00:56:03 mais parce qu'on connaît le président de la République,
00:56:05 il a très souvent dans ses discours,
00:56:10 quelques messages qu'il faut interpréter entre les lignes.
00:56:16 C'est toujours assez subtil,
00:56:19 et en même temps, on comprend assez rapidement
00:56:22 à quoi il fait référence tout à l'heure lorsqu'il explique
00:56:25 qu'il y a un chemin à tracer pour une Europe
00:56:29 qui garantit la paix sur notre continent.
00:56:32 Il parle de destin choisi, parfois de destin subi.
00:56:36 Le destin subi, c'est bien évidemment ce qui s'est passé à Redouane-sur-Glane.
00:56:40 Le destin choisi, on comprend que c'est ce qui s'est passé hier.
00:56:43 Il fait un parallèle par rapport à ces résistants,
00:56:50 ces Français au sortir de la guerre,
00:56:52 qui ont, avec parfois ce qui était leur ennemi durant cette même guerre,
00:56:58 su construire le tout début de l'Union européenne.
00:57:02 Au départ, c'était six pays,
00:57:04 puis progressivement, ça s'est agrandi
00:57:06 pour tenter de maintenir la paix sur notre continent.
00:57:13 Il a dit qu'il y avait un chemin, que ce chemin était compliqué,
00:57:16 que nos ancêtres, en tout cas les anciens,
00:57:19 avaient réussi à le tracer,
00:57:20 et qu'aujourd'hui, c'était aux plus jeunes générations,
00:57:23 voilà ce qu'il a dit dans son discours,
00:57:25 de continuer à construire ce chemin
00:57:31 qui peut nous amener vers une paix prospère.
00:57:33 Il s'érige encore en Européen convaincu,
00:57:37 c'est un Européen convaincu,
00:57:38 il veut incarner de la voix de l'Europe,
00:57:39 malgré les résultats des élections d'hier.
00:57:43 C'est un message qu'il envoie,
00:57:44 est-ce qu'il est audible aujourd'hui ? Pas sûr.
00:57:47 Allez, on va retrouver notre ami Gauthier Lebret.
00:57:51 Je le disais, les partis s'organisent,
00:57:54 puisque c'est une course contre la montre
00:57:57 qui a débuté hier soir.
00:57:59 Émile, excuse évidemment,
00:58:00 mais vous étiez victime d'Emmanuel Macron
00:58:01 qui était depuis Horadour-Surglane.
00:58:03 J'espère que vous pardonnez mon cher Gauthier.
00:58:05 Mais bien sûr, le maître des horloges
00:58:10 reste le président de la République.
00:58:12 Et pour faire le lien avec Horadour-Surglane,
00:58:14 je vous rappelle qu'à l'entre-deux-tours de 2017,
00:58:17 quand il était face à Marine Le Pen,
00:58:18 il s'était justement rendu à Horadour-Surglane.
00:58:21 Et à l'époque, la présidente du Front National
00:58:24 avait dit qu'il instrumentalisait l'histoire
00:58:26 pour remettre en scène, si vous voulez, un péril fasciste.
00:58:30 Alors, en ce qui concerne le Rassemblement National,
00:58:32 les réunions s'enchaînent depuis hier.
00:58:33 Hier, ça s'est terminé à une heure et demie du matin,
00:58:36 le bureau exécutif.
00:58:38 On n'arrête pas de voir passer les élus du Rassemblement National,
00:58:40 que ce soit Louis Alliot, le maire de Perpignan,
00:58:42 les députés qui ne le sont plus,
00:58:44 ou les eurodéputés qui ont été élus hier.
00:58:47 Parce que vous le disiez très justement, Thierry,
00:58:50 le temps tourne.
00:58:51 Il y a très peu de temps pour s'organiser
00:58:53 avant le premier tour dans trois semaines
00:58:55 et le second dans un mois.
00:58:56 Il faut désigner les 577 candidats à présenter
00:59:00 dans l'ensemble des circonscriptions.
00:59:03 Alors, y aura-t-il des accords ?
00:59:04 Non, il n'y a pas d'accord d'appareil.
00:59:06 Hors de question d'une fameuse union des droites,
00:59:09 chère à Éric Zemmour.
00:59:11 Sébastien Chenu a été très clair là-dessus.
00:59:13 Mais est-ce que, par exemple, une Marion Maréchal
00:59:15 pourrait se rapprocher de sa tante Marine Le Pen ?
00:59:17 C'est une petite musique qu'on entend,
00:59:19 surtout après ce qui s'est passé.
00:59:21 Alors voilà, je vois qu'il y a du mouvement derrière moi.
00:59:23 Voilà, Marine Le Pen qui arrive en direct sur CNews.
00:59:25 Vous voyez que Marine Le Pen arrive en direct,
00:59:26 donc ici au QG du Rassemblement national,
00:59:29 où les réunions s'enchaînent donc depuis...
00:59:31 Et on attendait ce qu'on vous dit au téléphone.
00:59:33 [Bruits de foule]
00:59:41 Voilà donc pour l'arrivée de Marine Le Pen, Thierry.
00:59:43 Vous avez entendu sans doute une question,
00:59:44 "Allez-vous rencontrer Marion Maréchal ?"
00:59:47 C'est vraiment une rumeur qui revient du côté
00:59:49 à la fois de Reconquête et du Rassemblement national,
00:59:52 surtout vu ce qui s'est passé hier au QG de Reconquête,
00:59:56 où vraiment les divisions internes entre Éric Zemmour
01:00:00 et Marion Maréchal ont sauté aux yeux de tout le monde,
01:00:02 des militants, des cadres et des journalistes
01:00:04 qui le savaient déjà.
01:00:05 Mais Marion Maréchal n'a pas fêté sa victoire,
01:00:08 c'est-à-dire ses 5%, puisqu'elle a des eurodéputés
01:00:10 au siège de Reconquête.
01:00:11 Elle l'a fait dans un restaurant parisien,
01:00:13 à part avec ses proches.
01:00:15 Donc voilà, ça sera à suivre dans les tractations.
01:00:17 Jordan Bardella ne sera pas candidat lui-même
01:00:19 aux élections législatives,
01:00:20 mais il sera désigné Premier ministrable
01:00:24 si l'ERN arrive en tête à l'Assemblée nationale.
01:00:27 Une majorité absolue, ça semble quand même compliqué
01:00:29 à aller chercher pour le Rassemblement national.
01:00:31 Une majorité relative, pourquoi pas ?
01:00:33 Mais évidemment, ça sera synonyme
01:00:35 de grande instabilité politique au Parlement.
01:00:39 – Merci beaucoup mon cher Gauthier Lebret.
01:00:41 Je rappelle que vous êtes accompagné par Sacha Robin.
01:00:44 Merci, on va suivre ça avec une grande, grande, grande attention.
01:00:47 On va prendre la direction de la Bretagne, si vous voulez bien.
01:00:49 On l'a évoqué avec vous tout à l'heure, ma chère Sabrina,
01:00:52 avec des résultats incroyables dans certaines régions,
01:00:54 mais notamment la Bretagne.
01:00:55 Et c'est quasiment historique,
01:00:57 puisque Jordan Bardella arrive largement en tête.
01:00:59 Et nous sommes avec Olivier Caillebaut,
01:01:00 journaliste et spécialiste de l'histoire de la Bretagne.
01:01:03 Bonjour Olivier Caillebaut.
01:01:05 Je le disais, c'est historique en Bretagne,
01:01:08 ce qui s'est produit, racontez-nous.
01:01:10 – Oui bonjour, et surprenant,
01:01:11 parce que la Bretagne nous habitue beaucoup plus
01:01:14 à un mode modéré.
01:01:16 On le souvient même, en 2005, la Bretagne avait voté pour l'Europe.
01:01:20 Ce vote est très surprenant,
01:01:23 mais bénéficie un peu de l'appel d'air laissé
01:01:26 par une place vacante du Parti communiste,
01:01:28 puisqu'on a à peu près le même profil de vote
01:01:32 que pour le Parti communiste dans les années 50-80.
01:01:35 Alors, si on regarde la visionnomie des votes en Bretagne,
01:01:39 on s'aperçoit qu'il y a presque deux Bretagnes,
01:01:41 finalement, par rapport à ces votes.
01:01:43 Le premier étant, je vais le dire, je caricature un peu,
01:01:46 mais le vote des riches sur les villes,
01:01:50 Lorient, Vannes, Brest, Rennes,
01:01:53 où on vote effectivement pour la majorité
01:01:55 ou pour la liste de Raphaël Guzman,
01:01:57 et on va dire le vote des pauvres en centre-Bretagne,
01:02:01 qui lui, bien sûr, est surprenant.
01:02:04 Mais on peut l'expliquer,
01:02:06 parce que d'abord la Bretagne est une zone rurale,
01:02:08 et qu'on l'a vu que les dernières manifestations des agriculteurs,
01:02:13 eh bien, on sonnait un petit peu le toxin de la révolte.
01:02:17 On voit que ces mêmes agriculteurs
01:02:20 et le monde agroalimentaire en règle générale subit des pressions,
01:02:23 subit des pressions de la part du libre-échange impulsé par l'Europe,
01:02:28 et également, sur sa gauche, de la part des écologistes.
01:02:30 Donc, finalement, ce vote protestataire n'est pas si étonnant que ça.
01:02:34 Alors, ce qui est étonnant,
01:02:35 c'est peut-être que les élites ne l'ont pas vu venir.
01:02:38 C'est ça qui est plutôt surprenant.
01:02:39 Alors, il y a quelques, on va dire,
01:02:41 quelques petites pointes comme ça étonnantes.
01:02:43 En Centre-Bretagne, vous avez la commune de Trémargate qui a voté Écoleux,
01:02:47 et vous avez également la commune de Mélionec qui a voté LFI.
01:02:52 Mais en règle générale, la surprise, elle est assez globale.
01:02:56 Il est vrai.
01:02:57 Alors, on peut expliquer…
01:02:59 Merci beaucoup, Olivier.
01:03:00 Merci beaucoup.
01:03:01 On arrive au terme quasiment de l'émission,
01:03:02 mais merci, c'est important d'avoir votre regard et votre analyse.
01:03:06 Vincent, deux mots rapidement.
01:03:07 Il y a une chose qui me frappe terriblement,
01:03:09 c'est-à-dire que comme Emmanuel Macron a décidé de dissoudre,
01:03:13 voilà, depuis hier soir, finalement,
01:03:15 on a quasiment confisqué le message des Français
01:03:18 pour parler de politique,
01:03:20 savoir quels arrangements vont pouvoir…
01:03:22 et des différents scénarios.
01:03:23 Or, moi, je trouve important quand même de revenir sur ce qu'ont dit hier les Français.
01:03:28 Les Français, hier, ils ont dit non à une Europe passoire,
01:03:32 non à une immigration incontrôlée,
01:03:33 non aux OQTF qui ne sont pas respectés,
01:03:36 oui pour une sécurité optimale pour qu'on laisse sortir nos enfants dans des balles
01:03:40 et qu'ils ne prennent pas des coups de couteau,
01:03:42 non à la hausse incontrôlée également des prix de l'énergie,
01:03:46 non au désordre.
01:03:47 Ils ont dit tout ça.
01:03:49 Et je pense que tout ce qu'ils ont dit hier,
01:03:51 et qui me semble très important parce que c'est notre parole,
01:03:55 c'est la parole des Français,
01:03:56 elle n'est pas entendue suffisamment, me semble-t-il.
01:03:59 Alors, évidemment, elle a parlé dans les urnes,
01:04:01 mais aujourd'hui, on n'est plus que sur la bataille politique, etc.
01:04:03 Je pense qu'il était bien de traduire ce qu'ils ont dit hier.
01:04:09 Ils ont dit non à l'islamisation des quartiers.
01:04:11 Voilà ce qu'ils ont dit hier.
01:04:13 - Deux mots chacun, rapide.
01:04:15 - Oui, c'est l'explication de Jérôme Fourquet,
01:04:17 la montée des eaux marines.
01:04:18 Donc, la Bretagne est un exemple parfaitement illustratif,
01:04:21 sachant que c'est quand même une terre qui, en 2019,
01:04:25 avait érigé Jean-Yves Le Drian en figure tutélaire.
01:04:28 Donc, ça prouve qu'effectivement, il y a un basculement
01:04:31 qui est celui de l'illustration des inquiétudes des Français
01:04:35 identitairement, culturellement, physiquement,
01:04:38 anthropologiquement, économiquement, socialement.
01:04:41 - Le message est clair.
01:04:42 - Eliott ?
01:04:43 - Oui, une étude de la Fondation Jean Jaurès la semaine dernière
01:04:46 montrait qu'être insatisfait de sa vie quotidienne
01:04:49 augmentait de 25% la probabilité de voter pour Jordan Bardella.
01:04:53 Et je pense que dans la solennité mémorielle
01:04:55 qui a été introduite par le président de la République
01:04:58 au cours des commémorations du débarquement
01:05:00 où il a multiplié les références à l'actualité
01:05:02 et dans ce discours aujourd'hui à Roadhors-sur-Glane
01:05:04 où il a repris exactement les mêmes termes
01:05:06 que dans son adresse d'hier à 21h,
01:05:09 puisqu'il a dit que dissoudre, c'était décrire l'histoire
01:05:11 plutôt que de la subir.
01:05:12 Il l'a dit les deux fois dans ses deux discours.
01:05:15 Je pense qu'en instaurant cette rhétorique du retour aux années 30,
01:05:18 il finalement n'a pas interprété, il n'a pas compris
01:05:21 le message de désespoir adressé par les Français.
01:05:24 - Les amis, je suis très en retard.
01:05:25 Merci de m'avoir accompagné.
01:05:26 Édition spéciale "Les Biens Compris".
01:05:27 Merci Florian pour toutes ces analyses.
01:05:29 C'est toujours un plaisir de vous avoir à mes côtés
01:05:31 pour commenter cette actualité riche.
01:05:32 Ça promet ce mois.
01:05:34 On n'a pas fini de parler politique.
01:05:36 Vous n'avez plus de vacances,
01:05:37 cher Nejar m'a dit.
01:05:38 Service politique, pas de vacances.
01:05:40 Allez, merci pour votre grande finalité.
01:05:42 Vous êtes de plus en plus nombreux à nous suivre,
01:05:43 ça nous fait plaisir.
01:05:44 Merci à l'équipe qui m'a entouré,
01:05:45 Patrick Urbain, Olivier Madini et Sébastien Van Dutty,
01:05:48 Marco Calvé et Naomi Benhamou.
01:05:50 Merci à la programmation, Mac Danella et Dervish.
01:05:52 Merci aux équipes en régie, réalisation Mathieu,
01:05:54 vidéo Ludovic, au son Paul et Jeff.
01:05:56 Vous pouvez revivre cette émission sur notre site
01:05:58 cnews.fr.
01:05:59 Tout de suite, c'est Nelly Denac, 180 minutes info.
01:06:03 Et moi, je vous dis bye bye et à demain à 12h30.
01:06:05 Passez une belle journée.
01:06:06 ♪ ♪ ♪