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Mardi 28 mai 2024, SMART BOSS reçoit Natacha Cambriels (Présidente, Butagaz SAS) et Bruno Adhémar (Cofondateur et Président, Sublime Energie)

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00:00 [Musique]
00:08 Bonjour à toutes et à tous, je suis ravie de vous retrouver sur BeSmart dans Smart Boss,
00:12 le rendez-vous des patrons et des patronnes.
00:15 Je suis ravie d'accueillir dans cette émission aujourd'hui Natacha Cambriel, présidente de Butagaz.
00:19 Bonjour Natacha.
00:20 Bonjour Eta.
00:20 Merci beaucoup de nous accompagner aujourd'hui dans cette émission.
00:23 Alors on va faire le sommaire là, ensemble.
00:25 On va commencer par une séquence qui s'appelle "David rencontre Goliath".
00:28 Vous allez faire face à une start-up, on parlera de vos sujets communs.
00:32 Ensuite on enchaînera avec la séquence qu'on appelle "En coulisses",
00:35 une interview dans laquelle on reviendra un peu sur votre parcours et puis sur votre quotidien,
00:39 aujourd'hui de dirigeante de Butagaz évidemment.
00:41 Et puis on terminera par l'interview chrono, deux minutes comme son nom l'indique.
00:45 Oulah !
00:46 Un exercice, n'ayez pas peur, un exercice de questions réponses assez rapide.
00:50 Voilà, j'ai tout dit pour le sommaire.
00:52 Merci encore d'avoir accepté notre invitation.
00:54 Merci à vous.
00:55 Bienvenue à tous dans Smart Boss, c'est parti.
00:57 [Musique]
01:02 Natacha Cambriel, la start-up qui vous fait face, c'est Sublime Énergie,
01:06 spécialisée dans la liquéfaction du biogaz.
01:08 On comprend le lien un petit peu avec le fournisseur multi-énergie Butagaz que vous êtes.
01:12 Mais on va essayer de comprendre comment ça marche avec donc son co-fondateur et président Bruno Hademar.
01:17 Bonjour.
01:18 Merci beaucoup de nous accompagner aujourd'hui dans Smart Boss.
01:21 Bon, je l'ai dit, liquéfaction de biogaz, on va essayer de comprendre en quoi consiste ce processus.
01:25 Exactement, qu'est-ce que vous faites chez Sublime Énergie ?
01:28 Chez Sublime Énergie, on veut démocratiser la méthanisation à la ferme.
01:32 Donc on invente un nouveau business model qui est d'aller chercher le biogaz là où il est
01:37 et de le transporter là où on en a besoin.
01:39 Le biogaz, c'est un mélange essentiellement constitué de méthane et de CO2.
01:43 C'est deux molécules qui ne se liquéfient pas ensemble.
01:46 Donc habituellement, on les sépare à la ferme.
01:49 Pour ça, il faut avoir des grandes quantités de biogaz.
01:51 Et pourquoi on les sépare ? C'est pour les mettre dans un réseau.
01:54 Donc c'est mieux si le réseau est à côté.
01:55 Nous, on apporte une nouvelle solution.
01:57 On liquéfie les deux molécules ensemble et on transporte le biogaz ainsi liquéfié vers un hub
02:03 où là, on va pouvoir mutualiser les coûts.
02:05 Donc on donne accès à la méthanisation et à des exploitations agricoles
02:08 qui sont petites et loin des réseaux et qui sinon n'y ont pas accès.
02:11 Donc voilà, c'est ce que vous disiez. Vous allez le chercher.
02:13 Donc d'où il vient ? C'est les fermes ?
02:16 90% de la biomasse est dans les fermes.
02:18 Et où il va ?
02:19 Il est produit par les paysans.
02:20 Où il va ? Il peut aller vers des stations-service.
02:22 Le biogaz, donc biomethane et CO2 biogénique.
02:26 Donc on va faire ces stations-service ou ces hubs à l'endroit où on aura le plus besoin de ces produits.
02:32 Si c'est du biogénel, donc du carburant, ça serait plutôt dans les stations-service.
02:37 Par contre, de plus en plus, le besoin de CO2 biogénique se fait sentir aussi.
02:41 Et il y aura aussi des hubs de production de CO2 biogénique.
02:44 Donc on peut aussi imaginer avoir des hubs qui vont être mis à l'endroit où on a besoin de CO2 biogénique.
02:51 Et comme la logistique du GNL existe déjà, on fait déjà énormément de logistique depuis les ports maritimes
02:56 pour amener dans les stations où on en a besoin et les endroits qui utilisent du GNL.
03:01 Donc cette logistique existe déjà.
03:04 Par contre, la logistique du CO2 n'existe pas encore.
03:07 Donc autant mettre le CO2 là où on en a besoin et utiliser ce qui existe déjà sur le terrain pour transporter le GNL là où on en a besoin.
03:13 Bruno Hademar, pour bien comprendre votre constat de départ,
03:15 vous c'est qu'il manquait d'options, donc non seulement déjà pour valoriser cette matière-là
03:20 et en plus pour la transporter, c'est ça ?
03:23 Oui, c'est ça. C'est valoriser le biogaz, donner la possibilité de valoriser du biogaz à des exploitations agricoles,
03:30 à des paysans qui aujourd'hui ne peuvent pas en fait parce que les investissements sont trop importants
03:35 et les quantités de matière qu'ils ont eux, chez eux, dans leur installation,
03:39 ne sont pas suffisantes pour valoriser économiquement le biogaz qu'ils peuvent produire.
03:45 Ça représente quoi aujourd'hui ?
03:46 Je ne sais pas si vous avez des chiffres à nous donner aujourd'hui, cette matière-là qui ressort aujourd'hui de ces fermes.
03:52 Aujourd'hui, il y a l'équivalent à peu près de...
03:56 On consomme 500 TWh de gaz par an, c'est vrai, dans les réseaux.
04:00 Il y en a aujourd'hui une dizaine, une quinzaine qui viennent de ces... de méthaniseurs.
04:06 Et puis on produit aussi de l'électricité, donc il y a à peu près 1500 méthaniseurs en France.
04:12 Nous, notre objectif, à terme, c'est de donner la possibilité à à peu près 10 000 fermes dans les 20 ans qui viennent,
04:20 puisqu'on n'a pas le temps pour la transformation énergétique.
04:24 On est la première entreprise à mission d'avoir été immatriculée en France,
04:27 donc c'est dans nos missions d'accélérer la transformation et même la révolution énergétique et écologique.
04:32 Et donc l'objectif, c'est ça, c'est de vraiment démocratiser à la ferme, dans des milliers d'exploitations, notre technologie.
04:39 - La technologie de transition écologique, je pense que ça vous parle. - Ça me parle complètement.
04:42 - Est-ce que vous connaissiez déjà d'abord ? - Alors, je ne connaissais pas, mais par contre, je me suis renseignée.
04:47 Je ne suis pas arrivée et puis on s'est rencontré un petit peu avant pour discuter.
04:50 Donc il y a plusieurs choses qui m'ont intéressée dans le parcours de Sublime Énergie.
04:53 D'abord, c'est le parcours de Bruno, parce que c'est un startupper atypique.
04:57 C'est ce que je disais, on ne sait pas forcément le startupper qu'on attend.
05:00 Donc je trouve ça très intéressant. C'est de la recherche française.
05:03 C'est un process qui est développé en France.
05:05 C'est vrai que nous, aujourd'hui, Butagaz, on distribue du biomethane, mais du biomethane en réseau.
05:10 Donc effectivement, on a des partenariats avec des agriculteurs qui ont la chance d'être positionnés à côté du réseau de gaz naturel.
05:17 Et donc, ils injectent leur biomethane.
05:19 La solution de Bruno permet de travailler avec des agriculteurs qui seraient plus éloignés du réseau.
05:24 C'est aussi une solution pour aller décarboner du transport lourd.
05:27 Et nous, on transporte du gaz dans des camions, près de 500 camions tous les jours sur les routes pour nous.
05:33 Donc, voilà, sa solution m'intéresse vraiment par rapport à ça.
05:36 Ça peut être vraiment quelque chose pour nous, pour nous aider à décarboner le transport.
05:40 Vous pourriez faire appel à une startup comme ça ? Est-ce que c'est déjà le cas d'ailleurs ?
05:43 Aujourd'hui, est-ce que vous faites appel chez Butagaz, de manière générale, à des startups pour vous aider sur certains axes ?
05:50 Tout à fait. On a fait des développements de produits qui ont beaucoup de succès.
05:53 Par exemple, notre 24-24, notre distributeur automatique de bouteilles, a été développé avec une startup qui a développé des serrures électroniques.
06:02 Donc, qui permettait finalement d'aller commander sa bouteille en ligne ou sur son téléphone et d'aller la récupérer quand on veut.
06:07 Donc, oui, c'est ce genre de partenariat qu'on peut tout à fait construire.
06:10 Et donc, je pense qu'on va rester en contact parce que l'ambition pour 2030 de Sublime Énergie, c'est une belle ambition.
06:18 Et je pense qu'il faut l'aider à développer et à réaliser cette ambition, non seulement les industriels, mais je crois aussi un peu le gouvernement, Bruno.
06:27 Effectivement, on s'est donné les moyens en décembre de faire une levée de fonds. On n'a pas de produits à vendre aujourd'hui.
06:34 Donc, on arrive à avoir des moyens financiers grâce à des levées de fonds.
06:39 On a réussi à convaincre le Fonds Révolution Environnemental et Solidaire de Crédit Mutuel à rentrer au capital.
06:44 Et donc, ça nous donne les moyens, effectivement, d'aller vers un premier pilote à la ferme dans les côtes d'Armor,
06:53 produire les premières centaines de tonnes de biogénel et de CO2 biogéniques.
06:57 Et surtout, l'ambition 2030, pour citer la première, parce que j'ai parlé tout à l'heure de 20 à 30 ans pour la transformation et de la révolution énergétique,
07:06 c'est d'avoir une centaine d'agriculteurs qui travaillent avec nous dans une dizaine de hubs, répartis sur une dizaine de hubs en France,
07:13 pour produire à peu près 30 000 tonnes par an de biogénel et 50 000 tonnes par an de CO2 biogéniques.
07:19 Et répondre comment, là, actuellement, les agriculteurs ?
07:21 Les agriculteurs sont extrêmement intéressés. Par contre, maintenant, il faut les convaincre.
07:25 Alors, déjà, me donner l'occasion d'exprimer ce qu'on fait et d'être vu peut jouer un sens.
07:35 Mais surtout, quand on aura notre démonstrateur de terrain l'année prochaine, en 2025, c'est là où on réussira à les convaincre.
07:41 Ils sont extrêmement demandeurs pour une méthanisation, je dirais, raisonnée.
07:46 J'ai dit tout à l'heure que 80 % de la biomasse est produite par les agriculteurs.
07:49 Donc, maintenant, il est temps que cette biomasse leur amène les fruits et les revenus complémentaires auxquels ils peuvent prétendre, tout en restant agriculteurs, évidemment.
07:59 Natacha Cambriel, c'est un secteur, quand même, qui est très concurrentiel, que ce soit au niveau des groupes, au niveau des start-up aussi, ce secteur-là, énergie, gazier.
08:05 Voilà, quel conseil, peut-être, vous pourriez donner à Bruno Hademar pour réussir son pari ?
08:11 Pour moi, d'être ambitieux. Il ne faut pas voir petit, il faut voir grand. Il faut pousser les portes aussi pour avoir la bonne législation chez nous, qui permette à cette technologie de se développer.
08:22 Parce que, quand on en a discuté tout à l'heure, si ce n'est pas le cas, Bruno, il y a ravante sa techno ailleurs.
08:27 Donc, je pense qu'il faut vraiment qu'on se bouge pour faire évoluer la réglementation chez nous, pour favoriser ce type de produit.
08:33 Parce que l'ambition du net zéro carbone à 2050, elle va se réaliser avec des centaines de projets comme celui de Bruno.
08:41 Donc, il faut les aider et il faut réaliser ces ambitions, parce que sinon, on n'y arrivera pas.
08:46 Voilà, si on n'aide pas des start-up comme celle de Bruno, on n'y arrivera pas.
08:49 Donc, on va rester en contact. Moi, je vais rester en contact. On a cette ambition de décarboner notre transport aussi.
08:54 Et puis, si je peux l'aider à ouvrir certaines portes, voilà, je serai là.
08:58 On va en avoir besoin.
08:59 On est ravis d'avoir créé cette rencontre, alors aujourd'hui, dans Smartboss. Merci beaucoup, Bruno Ademard, de nous avoir accompagné en ce début d'émission.
09:05 Je rappelle, vous êtes le cofondateur et président de Sublime Énergie. On reste avec nous, Natacha Cambriel, pour la séquence en coulisses.
09:12 Natacha Cambriel, vous avez fait toute votre carrière, quasiment, dans l'industrie pétrolière et gazière.
09:21 Qu'est-ce qui vous a séduit si jeune dans ce secteur ?
09:24 Alors, soyons honnêtes, je n'ai pas été séduite par le secteur. J'y suis tombée, on va dire, parce qu'à la sortie de mes études, finalement,
09:32 donc j'avais un diplôme d'ingénieur en génie des procédés, et puis finalement, dans une raffinerie, c'était très technique, je m'ennuyais un petit peu,
09:38 j'avais envie de faire un peu d'économie aussi, donc on m'a conseillée d'aller à l'École nationale du pétrole et des moteurs, à l'époque, ça s'appelait comme ça,
09:45 en économie et gestion. Et j'ai eu la chance, cette année-là, qu'ils ouvrent l'apprentissage au niveau ingénieur.
09:51 Et je me suis présentée chez Shell, qui m'a prise en apprentissage, et puis après, l'apprentissage s'est bien passé, j'ai continué avec eux.
09:57 Vous êtes restée combien de temps dans ce groupe ?
09:59 20 ans chez Shell.
10:00 Qu'est-ce que vous avez retenu de cette expérience ? Qu'est-ce que vous avez appris là-bas ?
10:02 Alors, ce que j'ai appris, c'est la diversité des équipes, parce qu'en fait, ils m'ont donné très vite des responsabilités,
10:07 donc ça, j'ai beaucoup apprécié, j'ai rapidement eu une petite société, 50 personnes à gérer, je crois que c'était ma deuxième expérience,
10:13 donc vraiment très très rapidement, et puis très vite aussi des responsabilités régionales, donc sur l'Europe, sur l'Afrique du Nord,
10:19 et puis mondiale vers la fin, donc vraiment des équipes multiculturelles, et une grande diversité de profils et de cultures,
10:26 et ça, c'est vraiment ce que je retiens de mon expérience chez Shell.
10:29 Vous rejoignez donc ensuite Butagaz, évidemment en 2014, c'est ça, au poste de directrice des opérations techniques,
10:34 avant d'être nommée directrice générale en 2019, puis aujourd'hui, je le disais, vous êtes présidente évidemment du groupe depuis 2021.
10:41 Est-ce que c'est la suite logique là, ou est-ce que c'est une boîte qui laisse particulièrement sa place pour évoluer ?
10:47 Moi je trouve que c'est une boîte qui a laissé sa place, parce que le parcours "classique" pour prendre la direction d'une entreprise,
10:54 c'est d'abord d'être directeur financier, c'est souvent ça, donc directrice des opérations et PDG, c'est plus rare,
11:01 donc là il y a eu la confiance de mon patron, d'un homme, donc il faut le dire aussi, qui a eu confiance,
11:06 qui a vu que j'avais envie aussi, moi, de me frotter à la direction d'entreprise, qui m'a fait confiance,
11:12 et je pense qu'il ne l'a pas regretté, donc ce n'est pas forcément naturel.
11:16 Vous parlez d'un homme, justement, vous, vous êtes une femme, justement, elles sont peu nombreuses déjà les femmes dans l'industrie,
11:21 encore moins des postes à responsabilité comme le vôtre, d'abord on va parler peut-être de cette responsabilité,
11:26 si vous le voyez d'ailleurs ou non comme une responsabilité particulière,
11:29 mais vous n'avez pas senti que ça a été plus dur à un moment ou à un autre d'être une femme ?
11:33 Non, moi je dirais que ça m'a plutôt, honnêtement ça m'a plutôt servi, parce que j'étais souvent effectivement la seule femme à la table,
11:40 donc on se souvenait de moi, voilà, donc moi j'ai plutôt vu ça comme un avantage,
11:44 et surtout je ne me suis jamais mis de limite sous prétexte que j'étais une femme, donc ça ne m'a jamais posé problème.
11:51 Et est-ce que vous le voyez comme une responsabilité particulière de donner l'exemple, peut-être, on dit ça souvent ?
11:56 Alors maintenant, oui, ce n'est pas tellement donner l'exemple, mais c'est plus de partager mon expérience,
12:00 ce qui a bien marché, ce qui a moins bien marché aussi, et ça c'est plus difficile, d'être honnête par rapport à ça,
12:05 de dire les moments qui ont été plus compliqués dans une carrière,
12:08 et ça peut être utile à des jeunes filles qui soit hésitent, soit se demandent si elles vont y arriver, si c'est intéressant,
12:15 si finalement elles vont s'épanouir dans ces métiers, et bien leur montrer un exemple de quelqu'un qui s'épanouit.
12:19 Parce que ce qui est le plus important, c'est que moi j'adore ce que je fais.
12:21 Qu'est-ce qui a été compliqué, là, je reviens sur ce que vous disiez.
12:24 Alors par exemple, ça va être très très précis, mais mon premier retour, mon premier congé maternité,
12:28 ça s'est très mal passé, parce que je suis revenue, je n'étais pas attendue,
12:33 je faisais le boulot mais je n'avais pas le titre, et donc j'ai dû quelque part en urgence me retrouver un poste,
12:41 alors toujours dans la même société, mais parce qu'avec mon patron, le retour s'est très mal passé.
12:45 J'ai beaucoup mieux géré le deuxième, du coup le deuxième j'avais anticipé ça, le retour était prévu, j'ai changé de poste, etc.
12:51 Et ça c'est souvent une interrogation des jeunes femmes, qui revient très souvent,
12:55 parce que finalement les moments de carrière qui sont différents pour un homme et une femme,
12:58 c'est souvent ça la gestion des congés maternités, et la crainte des managers d'avoir quelqu'un qui va s'éloigner du travail pendant quelques mois.
13:05 Donc c'est ça qu'il faut finalement apprendre à gérer, et moi j'ai appris.
13:09 Et ça vous faites beaucoup transmettre, discuter avec des jeunes femmes, notamment dans votre secteur, raconter votre histoire ?
13:16 Alors ce que je fais beaucoup, déjà dans mon entreprise même, chez Butagaz, je partage beaucoup,
13:21 avec les femmes de mon entreprise, et puis j'ai rejoint le réseau industriel,
13:26 c'est un réseau qui est aujourd'hui animé par le ministre de l'Industrie,
13:30 et qui est là pour promouvoir justement la place des femmes dans l'industrie,
13:33 puisqu'il n'y a effectivement que 30% de femmes dans l'industrie,
13:35 et donc dans ce cadre là, je fais des interventions, soit dans des salons, soit j'espère bientôt dans des lycées, dans des collèges,
13:41 parce que ça part de là en fait, de donner envie aux filles de choisir les sciences.
13:45 Elles y excellent très souvent à l'école, et puis finalement elles renoncent à un moment donné.
13:51 Parce que je pense qu'elles se disent, peut-être que c'est des métiers sales,
13:54 ou ça va être compliqué à gérer avec une vie de famille, ou on les décourage à un moment donné,
13:58 et donc le partage d'expérience, je pense que c'est très important de le faire.
14:03 Vous avez raison, donner envie c'est déjà très important, là au niveau plutôt évolué,
14:08 on va dire chez Butagaz par exemple, quelles sont concrètement vos actions pour essayer, tenter en tout cas de faire respecter la parité ?
14:14 Je sais que des fois c'est pas facile quand on a moins de candidates que de candidats, évidemment,
14:18 donc c'est pour ça que c'est important de faire ce travail tôt.
14:21 Mais en tout cas, qu'est-ce que vous, vous essayez de mettre en place pour recruter un maximum de femmes et essayer de faire respecter la parité ?
14:28 Alors déjà, au niveau du recrutement, parce que ça part de là,
14:31 aujourd'hui on demande systématiquement aux recruteurs de nous amener autant de CV d'hommes que de femmes.
14:36 Donc déjà, ça veut pas dire qu'on prendra forcément une femme,
14:39 mais en tout cas dans le choix, on aura vu autant de candidates que de candidats.
14:43 Ça c'est le premier point.
14:44 Le deuxième point, on a mis en place un programme spécifique de leadership féminin,
14:49 même si j'aime pas trop ça, parce que je pense que le leadership c'est le leadership,
14:52 mais bon, pour en tout cas donner confiance à nos femmes qui ont du potentiel, qui ont envie et qui peut-être se posent des questions.
14:58 Donc ça s'appelle Springboard, c'est de la formation,
15:01 et ça les aide à prendre confiance finalement et à développer leur potentiel.
15:05 Je porte une attention toute particulière en tant que dirigeante au congé maternité,
15:10 à comment on accueille ça.
15:12 Déjà on dit félicitations, c'est une très bonne nouvelle, on commence pas par faire une grimace,
15:16 et puis quand on prévoit le départ, on prévoit le retour aussi, important pour moi,
15:20 et puis après le zéro tolérance à la discrimination.
15:23 Ça, les propos sexistes, les problèmes de ce type-là ne sont absolument pas tolérés chez Butaguez.
15:29 Pourquoi vous diriez que c'est une cause qui vous tient particulièrement à cœur,
15:32 cette cause de la parité, de la diversité dans l'entreprise ?
15:35 Je pense parce que je trouve que...
15:37 Alors on n'est pas à plaindre en France, très sincèrement quand on se compare,
15:40 justement moi j'ai beaucoup travaillé aussi à l'étranger,
15:42 dans des environnements qui étaient beaucoup plus hostiles que la France,
15:45 donc voilà, on peut être fière déjà de ce qu'on a, mais on peut encore s'améliorer,
15:50 et moi je trouve d'hommes...
15:51 Et je pense aussi qu'il y a une question de business case,
15:54 c'est-à-dire que moi je pense que les équipes les plus performantes que j'ai dirigées,
15:57 c'était des équipes diverses.
15:59 Alors hommes-femmes, c'est une partie de la diversité, mais il n'y a pas que ça,
16:02 il y a tout le reste, il y a la culture, il y a les origines, il y a la formation,
16:05 et plus l'équipe est diverse, mieux vous allez prendre vos décisions,
16:08 parce que vous allez avoir une espèce de regard 360 sur les choses,
16:11 et pas seulement votre regard à vous, de femmes ou d'hommes,
16:15 avec vos "biais" culturels.
16:17 C'est pragmatique en plus, la diversité elle a la performance.
16:20 Exactement, c'est un intérêt business.
16:22 On va parler de vos différentes casquettes aussi, puisqu'en plus d'être présidente de Butagaz,
16:25 vous êtes également membre du COMEX, du groupe,
16:27 du Management Committee de Liquid Gas Europe,
16:30 et présidente de l'association France Gaz Liquide.
16:33 Qu'est-ce qu'elles vous apportent ces différentes casquettes
16:35 à l'exercice de votre fonction de dirigeante ?
16:37 Présidente de France Gaz Liquide, je l'ai été, je ne le suis plus, c'est tournant,
16:41 mais il y a d'abord l'idée de la défense du gaz, du rôle du gaz dans le mix énergétique,
16:45 ça c'est ce qu'on fait au niveau européen avec Liquid Gas Europe,
16:48 et avec France Gaz Liquide.
16:49 Vous parliez de réglementation tout à l'heure.
16:50 Exactement, c'est pour dire, il faut décarboner,
16:53 mais on n'a pas le luxe aujourd'hui de supprimer complètement une énergie,
16:56 donc aidons le gaz à se verdir, parce que nos clients en ont besoin,
17:00 et en particulier si je parle de mes clients propane et butane,
17:03 en région qui sont loin des réseaux, comme Bruno le disait,
17:06 ces clients-là n'ont pas le choix que d'avoir du gaz vert.
17:09 Donc ces clients pros et ces clients particuliers, il faut les aider.
17:12 Donc ça c'est ce que je fais, je porte cette voie-là.
17:14 Et puis après au niveau du COMEX, mon rôle c'est d'aider à la stratégie de diversification du groupe finalement,
17:20 puisque moi, dans mon business à moi, on fait du propane et du butane,
17:24 on fait des granulés de bois, on fait du solaire pour des clients particuliers,
17:27 mais on fait plein d'autres choses chez Putagaz, on fait du gaz naturel,
17:30 on fait de l'électricité, on fait du photovoltaïque,
17:33 on a une marque d'ailleurs pour ça qui s'appelle WeWise,
17:36 et tout ça, ça s'est développé parce qu'un jour le COMEX s'est réuni et s'est dit
17:39 "Ok, on ne peut pas rester là où on est, il faut bouger pour répondre aux attentes de nos clients",
17:43 et donc je participe à ça au niveau du COMEX.
17:45 - Et l'axe principal aujourd'hui c'est quoi ? C'est la transition écologique ?
17:48 - Complètement, le grand défi, moi aujourd'hui si je parle de mes défis de dirigeant,
17:52 il y a un premier qui est assurer la sécurité de mes opérations,
17:55 ça pour moi c'est la première.
17:57 Deuxièmement c'est la décarbonation, celle de mes opérations et celle des mes clients,
18:02 et après la performance, la performance et la compétitivité de notre entreprise.
18:06 Vraiment moi aujourd'hui ma feuille de route c'est celle-là.
18:09 - Comment vous avez vécu ces dernières années, ces derniers mois,
18:12 notamment par rapport aux tensions importantes sur le prix du gaz,
18:15 comment on fait quand on est dirigeante d'entreprise face à des crises comme ça,
18:19 qu'on traverse, qu'est-ce qui s'est passé ?
18:22 Est-ce que cette stratégie, la RSE, est-ce que c'est des choses qu'on doit mettre entre parenthèses ?
18:28 - Non, jamais, je ne crois pas ça.
18:30 Je pense qu'il faut prendre le temps, d'abord il ne faut pas s'affoler, il ne faut pas paniquer,
18:33 parce que ce qu'on a vu beaucoup c'est nos clients qui paniquaient,
18:35 donc ils sont allés acheter beaucoup de gaz pour faire des réserves,
18:38 parce qu'ils avaient très peur, pas que du gaz d'ailleurs,
18:40 ils ont acheté plein de choses pour faire des réserves.
18:42 Donc la première chose c'est de ne pas paniquer et rassurer nos clients.
18:45 On avait vraiment une grosse inquiétude des clients de pouvoir toujours leur fournir une énergie
18:49 et de les accompagner, parce qu'effectivement les coûts augmentaient,
18:52 mais de les accompagner au mieux par rapport à ça.
18:55 Donc nous, notre volonté ça a été de faire ça,
18:58 et des crises on a vécu beaucoup, parce que quand j'ai pris la tête de Butagaz,
19:01 on est rentré en Covid pratiquement tout de suite.
19:03 Et finalement on s'en est très bien sorti, et moi ce que je trouve, surtout derrière,
19:07 c'est que la confiance des clients est encore renforcée,
19:10 on a aujourd'hui 93% de nos clients qui sont satisfaits de nos services,
19:13 c'est exceptionnel dans l'énergie.
19:15 - Avoir su traverser une crise, finalement c'est rassurant pour les clients.
19:18 - Pour les clients et pour les équipes aussi,
19:20 parce qu'après on prend le temps de célébrer le fait que c'était pas facile mais on l'a fait.
19:24 - Donc vous diriez que votre style de management dans une situation de crise, c'est de ne pas paniquer.
19:28 - Ah oui, ne pas paniquer et par contre de jouer collectif.
19:30 Il faut être présent, il faut se montrer,
19:32 il ne faut pas avoir peur d'être transparente aussi, de dire quand on ne sait pas.
19:36 Ce n'est pas forcément aussi facile ça quand on est dirigeant,
19:39 mais si on a bâti cette confiance et avec les clients et avec ses collaborateurs en amont,
19:45 au moment de la crise, ce n'est pas là qu'il faut bâtir la confiance.
19:48 Il faut que ce travail ait été fait avant.
19:50 Si vous l'avez fait avant, tout se passe bien au moment de la crise.
19:53 - Justement pour repondre sur ce que vous disiez sur le collectif,
19:55 c'est quoi votre secret, c'est quoi le secret d'un dirigeant, en tout cas en l'occurrence le vôtre,
19:59 pour constituer, former une équipe performante autour de soi ?
20:02 C'est important d'être bien entourée.
20:04 Vous, c'était quoi votre secret pour avoir des gens autour de vous qui sont performants ?
20:08 - Déjà c'est de recruter des gens qui ne me ressemblent pas.
20:11 C'est un défaut qu'on a au tout début de sa carrière.
20:14 Souvent on est attiré par des gens qui ont le même style de leadership,
20:17 la même façon de travailler, parce que c'est plus facile.
20:21 On se ferait bien boire un verre avec ou faire une sortie avec.
20:25 Ce n'est pas ça le point.
20:26 Le point c'est de trouver des gens qui vont vous aider justement à combler, vous, vos faiblesses.
20:30 Donc ça c'est le premier point, c'est recruter des gens qui sont différents et puis c'est les connaître.
20:34 Moi je ne pense pas qu'on puisse former une équipe performante
20:36 si on ne connaît pas les personnes avec qui on travaille,
20:39 si on ne sait pas ce qui les anime, si on ne connaît pas leurs valeurs,
20:41 si on ne prend pas le temps de les écouter.
20:43 Et puis leur donner de l'autonomie et leur faire confiance.
20:45 Moi je suis pour l'autonomie et la confiance, pas de micromanagement.
20:49 Butagaz c'est une petite boîte, pardon.
20:51 - Non, non, c'est quoi l'autonomie des salariés ?
20:52 - Alors ça veut dire leur donner très vite des responsabilités,
20:55 leur dire voilà l'objectif c'est ça, comment tu y vas, c'est toi qui vois.
21:00 Moi je suis là pour t'aider et t'accompagner et te conseiller si t'as besoin,
21:03 mais c'est ta responsabilité et voilà.
21:06 Et je pense que c'est plus intéressant pour eux.
21:09 Il n'y a pas de micromanagement, il n'y a pas de politique chez Butagaz,
21:11 on est trop petit pour ça.
21:13 Et je pense que c'est ça qui fait aussi qu'on a un bel attachement à l'entreprise.
21:17 Et finalement, bon des personnes qui nous quittent, oui, mais peu.
21:20 On a des personnes qui sont là depuis des dizaines d'années.
21:24 - C'est intéressant parce qu'on m'a dit sur vous,
21:27 donc on va peut-être en reparler tout à l'heure,
21:29 vous n'êtes pas vraiment votre bureau, il n'est pas vraiment au siège,
21:31 il n'est pas à Paris, il est à Rognac, on en reparlera.
21:33 Moi on m'a dit que quand vous veniez travailler sur Paris,
21:36 vous alliez travailler dans l'open space, comme tout le monde.
21:40 - Oui, ça me semble, le bureau fermé c'est terminé.
21:44 On avait déjà plus de bureaux fermés, nous-mêmes, avant Covid,
21:47 mais post-Covid, ce qu'on a fait en plus, c'est vraiment le flex desk,
21:51 donc on n'a même plus de bureau attitré, on réserve un bureau avant d'arriver le matin.
21:54 - Et vous, en tant que présidente de Butagaz, de la même manière,
21:57 vous allez réserver votre bureau le matin ?
21:59 - Oui, mais moi je trouve que ça c'est bien.
22:01 Et même idéalement, mais ça je n'arrive pas toujours à le faire,
22:03 je n'ai pas mon tient non plus,
22:04 idéalement je ne devrais pas ouvrir mon ordinateur quand je suis au bureau.
22:06 Je devrais être qu'en réunion, qu'avec des gens, à rencontrer des personnes,
22:10 et pas à faire de l'email.
22:13 L'email je peux le faire en télétravail, ou je peux le faire dans les trains,
22:16 parce que j'en prends pas mal.
22:17 Idéalement il faudrait que je fasse ça, j'arrive pas toujours à le faire,
22:20 mais idéalement ça serait ça.
22:21 Et tout le monde est comme ça, tout le monde est en open space,
22:23 et moi je trouve ça très très bien.
22:25 - Travailler comme ça, ça vous apporte quoi à vous,
22:27 et peut-être qu'est-ce que ça apporte aussi aux équipes ?
22:29 On peut parler pour elles.
22:31 - D'abord je suis courante plein de trucs du coup.
22:33 Donc ça c'est le petit revers de la médaille aussi pour les équipes,
22:37 parce que du coup on entend ce qu'il se passe.
22:40 Il y a une accessibilité qui est plus facile aussi.
22:42 Moi j'ai connu une époque où le patron,
22:44 on comptait même le nombre de fenêtres dans les bureaux pour le patron.
22:46 Le grand patron c'était trois fenêtres, c'était ça.
22:48 La porte était toujours fermée, il y avait une secrétaire à l'entrée,
22:51 donc il y a un problème d'accessibilité finalement.
22:54 Et si vous êtes comme ça dans une tour d'ivoire,
22:57 là encore vous voyez pas les choses évoluer,
22:59 on vient pas vous annoncer les mauvaises nouvelles,
23:01 donc vous les apprenez trop tard par exemple,
23:03 et vous pouvez pas agir.
23:04 Donc moi je trouve que l'accessibilité c'est très très important.
23:07 - Donc votre siège il est pas à Paris, c'est ce que je disais,
23:09 à Rognac dans les bouches du Rhône ?
23:11 - Non le siège de la boîte est à Levallois-Péret,
23:13 mais moi mon bureau, je suis restée basée en usine.
23:15 - Voilà, d'accord, donc vous êtes près de l'usine.
23:17 - Oui, je suis arrivée directrice des opérations en fait,
23:19 et donc ça m'a semblé naturel en tant que directrice des opérations
23:22 d'aller dans une usine plutôt que d'aller dans un siège.
23:24 - Et en tant que présidente aujourd'hui pourquoi...
23:26 - Ça me pose pas de problème.
23:28 Et puis je trouve que c'est important aussi pour une entreprise
23:31 qui parle de transition énergétique dans les territoires,
23:35 et bien de montrer qu'il y a des gens dans les territoires.
23:37 Aujourd'hui on a 16 sites industriels partout en France,
23:40 on a 3 sites principaux qui sont à Toulouse, à Amiens et à Quimper,
23:47 et à Corté en Corse aussi.
23:49 Donc on est vraiment proche de nos clients,
23:51 et moi je trouve que c'est normal pour moi aussi d'être proche de mes clients,
23:53 et proche de mes équipes.
23:55 - Et en tout cas, vous avez été sur cet aspect territoire
23:57 dans les portraits réalisés sur vous dans la presse,
23:59 revient beaucoup le fait que vous soyez originaire de Marseille.
24:01 - Oui, apparemment.
24:03 - Est-ce que c'est une fierté pour vous ?
24:05 - Disons que ça peut donner un peu une autre image de Marseille,
24:08 mais récemment il y a eu le passage de la flamme
24:10 qui a donné aussi une autre image de Marseille.
24:13 C'est une ville populaire, super dynamique.
24:16 Moi j'adore Marseille, j'ai beaucoup aimé cette ville,
24:18 j'ai fait toutes mes études, après je suis partie sur Toulouse et Paris.
24:21 - Ça vous dérange pas d'être présentée comme la marseillaise présidente ?
24:23 - On m'a même appelée la minotte dans un article.
24:26 Pas du tout, moi ça me gêne pas du tout.
24:28 - Non, au contraire.
24:30 - Je voulais vous poser une question, alors qu'on ne pose pas qu'aux dirigeantes,
24:32 dans Smart Boss on la pose aussi aux dirigeants,
24:34 mais c'est la question de la répartition, l'équilibre, vie pro, vie perso.
24:38 Vous, comment vous vivez ça, Atacha Cambriel ?
24:41 - Alors il y a plusieurs points.
24:42 D'abord, je pense que c'est quelque chose de très personnel.
24:44 Donc c'est pas la même chose pour tout le monde, ça il faut le savoir.
24:46 Deux, c'est pas la même chose tout au long de la vie,
24:48 parce qu'on n'a pas les mêmes besoins, les mêmes demandes.
24:51 Donc moi, la façon dont je l'ai vécu, c'est d'être toujours très honnête par rapport à moi-même.
24:55 C'est-à-dire que moi, j'avais de l'ambition, il faut le dire aussi,
24:58 j'aime mon travail, donc je voulais m'y investir.
25:01 À côté de ça, j'avais envie d'avoir une vie de famille,
25:04 donc il a fallu d'abord choisir le bon mari qui m'a accompagnée,
25:08 qui a joué son rôle aussi, qui a su prendre aussi sa place et sa part de la fameuse charge mentale.
25:14 Et puis honnêtement, nous dans nos positions, on n'est pas les plus à plaindre,
25:18 j'avais aussi des grands-mères qui étaient disponibles, donc qui ont pu m'aider.
25:21 Et puis j'avais des nounous aussi, j'ai pu prendre des nounous pour les sorties d'école.
25:24 Donc je pense que c'est beaucoup plus difficile pour d'autres profils,
25:27 d'autres femmes qu'on dit dans des postes en première ligne,
25:30 de gérer ce type de difficultés.
25:32 En tout cas, c'est quelque chose qui doit être pensé quand même à un moment.
25:34 Pensé et exprimé clairement et en transparence.
25:37 C'est-à-dire que moi, je recommande toujours aux femmes d'en parler en transparence.
25:41 Et si on en parle en transparence, aujourd'hui,
25:43 il n'y a pas de raison qu'on ne trouve pas des solutions ou des façons d'aménager.
25:46 En particulier, maintenant, il y a quand même le télétravail.
25:49 Donc on peut très bien imaginer quelqu'un qui, à 4 heures, s'occupe de ses enfants
25:52 parce qu'ils sont là et puis qui va reprendre,
25:54 alors ce n'est pas possible encore une fois dans tous les métiers,
25:56 mais qui va reprendre un peu plus tard quand ils sont couchés.
25:58 Moi, ce n'est pas un truc qui me... Encore une fois, je ne micromanage pas.
26:00 L'objectif, c'est celui-là, tu l'as atteint, c'est super.
26:03 Si tu l'as fait à 20 heures, tu l'as atteint quand même.
26:05 Merci Natacha Cambriel.
26:06 Comme promis, on termine cette émission par l'interview chrono.
26:14 L'interview chrono, Natacha Cambriel, est-ce qu'il y avait un métier que vous vouliez faire,
26:18 que vous rêviez de faire quand vous étiez enfant ?
26:20 Alors, pas trop, mais en y réfléchissant, je me dirais peut-être pilote d'avion à l'époque.
26:24 Moi, j'aimais bien voyager.
26:25 L'application aujourd'hui que vous utilisez le plus ?
26:28 Waze.
26:29 Waze, ok, très bien. On prend la route.
26:31 Je suis toujours perdue, moi, donc je n'ai pas mon sens de l'orientation.
26:34 La destination de vos dernières vacances ?
26:36 La Corse.
26:37 La Corse, très bien.
26:38 Le dernier livre que vous avez lu ?
26:40 Alors ça, c'était un polar, Les Roches Rouges, qui se passe en Corse d'ailleurs aussi.
26:46 Et bien voilà, toujours la Corse.
26:48 Est-ce que vous pouvez nous citer une entrepreneuse ou une dirigeante française que vous admirez,
26:53 que vous regardez, que vous aimez bien ?
26:55 Alors, non, je ne pourrais pas vous en citer une, en fait,
26:57 mais moi, je suis admiratrice de toutes les entrepreneuses, j'ai envie de dire,
27:01 justement les femmes qui se mettent à entreprendre,
27:03 parce que c'est beaucoup plus difficile pour une femme aujourd'hui de lever des fonds,
27:05 et c'est beaucoup plus difficile de gérer aussi, ce côté, c'est ma boîte,
27:08 j'en ai la responsabilité, et en même temps, j'ai ma vie personnelle.
27:11 Donc moi, je suis très admiratrice de toutes les femmes,
27:13 les agricultrices, les artisanes, les start-upeuses qui lancent leur boîte.
27:17 Votre meilleur souvenir chez Butagaz ?
27:20 Ça va être dur d'en choisir qu'un, mais on va dire un de vos meilleurs souvenirs,
27:23 si vous voulez en choisir.
27:24 Alors, un de mes meilleurs souvenirs, je dirais que c'est quand même,
27:27 quand j'ai été nommée présidente, oui.
27:29 Ça, c'était un beau souvenir.
27:31 Ça paraît logique.
27:33 Tchatché-Pété, est-ce que c'est quelque chose, vous êtes émerveillée ou plutôt apeurée par cette technologie ?
27:39 Non, moi, je suis quand même émerveillée.
27:41 Après, il faut voir ce qu'on va en faire, c'est toujours pareil,
27:43 mais c'est quand même hyper puissant, en termes de ce que c'est capable de faire,
27:47 de traduire, de vous faire parler un langage que vous ne connaissez pas,
27:50 une langue que vous ne connaissez pas.
27:51 Moi, je trouve ça... Après, il faut savoir l'utiliser et l'encadrer.
27:55 Merci beaucoup, Natacha Cambray, d'avoir répondu à toutes nos questions,
27:58 de nous avoir fait l'honneur de venir aujourd'hui dans Smart Boss.
28:00 Mais c'est moi qui vous remercie.
28:01 Non, on était ravies de vous recevoir. Je rappelle, vous êtes la présidente de Butagaz.
28:04 Merci beaucoup d'avoir été avec nous.
28:06 Merci à vous tous de nous avoir suivis.
28:08 On se retrouve évidemment la semaine prochaine, ce sera avec Charlie Perrault,
28:10 pour un nouveau numéro de Smart Boss.
28:12 Merci à tous et à très vite sur Bsmart. Salut !
28:15 [Musique]