• il y a 7 mois
Avec Jean-Marie VIala, avocat au barreau de Paris.

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##CA_BALANCE-2024-05-22##

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Transcription
00:00 Sud Radio André Bercoff
00:03 Bercoff dans tous ses états, ça balance pas mal sur Sud Radio
00:08 Je me faisais la belle, très belle chanson de Louis Chédid
00:13 Effectivement, et simplement, il y a quelqu'un qu'on a aidé à faire la belle
00:18 et ça a fait trois morts et plusieurs blessés
00:21 Alors aujourd'hui, un hommage national sera rendu aux deux agents pénitentiaires
00:26 tués dans l'attaque d'un fourgon dans l'heure, on se rappelle
00:29 C'était il y a quelques jours, c'était le mercredi, c'était le 15 mai, c'est ça, le 15 mai
00:39 Vous vous rappelez, c'est pour ça que le gouvernement va honorer ces deux agents
00:45 Au péage d'un Carville, Mohamed Abra a pu fuir avec les deux ou trois complices qui sont venus
00:53 et qui ont tiré immédiatement, sans sommation, sur les agents qui étaient dans le fourgon, dans les deux fourgons pénitentiaires
01:01 Et Mohamed Abra est un mutiré civiliste, âgé de 30 ans, très lourd casier judiciaire
01:09 venait d'être à nouveau condamné à 18 mois d'emprisonnement le 7 mai dernier par le tribunal d'Evreux
01:15 et c'est en retournant d'Evreux, effectivement, à la prison, que le fourgon a été arrêté et qu'il y a eu ce qui s'est passé
01:27 et malheureusement, l'individu qui n'appartenait pas à la catégorie des détenus particulièrement surveillés, ce qu'on appelle les DPS
01:37 contrairement à ce que le Parquet avait annoncé plus tôt dans la journée, il nécessitait une écorte de niveau 3
01:43 raison pour laquelle ce déplacement entre la prison d'Evreux, où il était, où il résidait, comme on dit
01:49 et à juste l'instruction de Rouen, ne se déroulait qu'en présence de 5 agents pénitentiaires
01:54 avec des fourgons, je rappelle, qui n'étaient pas blindés, d'où le massacre
01:59 Jean-Marie Viala, bonjour
02:01 Bonjour
02:02 Bonjour, vous êtes avocat, on vous connaît, on vous reçoit toujours avec plaisir dans notre émission et sur Sud Radio
02:10 Au fond, qu'est-ce que ça dit, on a pris cet exemple, ça s'est passé il y a quelques jours
02:16 qu'est-ce que ça dit effectivement, alors, de la manière, est-ce que par exemple il fallait vraiment ce déplacement de la maison d'arrêt au juge d'instruction
02:26 est-ce qu'on n'aurait pas pu le faire par télétravail, enfin, qu'est-ce que ça dit aujourd'hui
02:30 et plus généralement, des lacunes peut-être du fonctionnement d'une certaine justice
02:37 Oui, alors, de toute façon, cher André, la première réflexion qui vient à l'esprit, c'est qu'il faut d'abord penser une chose
02:47 c'est que voilà, il était transporté par des gens qui l'amenaient du tribunal à sa cellule
02:56 et que d'autres sont arrivés et ont sorti des armes et ont tiré, voilà, et ont tué
03:02 et ça, voyez-vous, c'est quelque chose, vous savez très bien qu'elle est, mon idée fixe à ce sujet, c'est la déshumanisation des choses en France
03:14 je parle de la France, je sais qu'on peut me dire qu'ailleurs ça peut être pire, je parle de la France
03:18 Bien sûr, bien sûr
03:19 On est tellement déshumanisé aujourd'hui à tous les niveaux, c'est que des bandits n'hésitent pas à arrêter avec une voiture bélier
03:28 d'ailleurs ils se foutent éperdument de savoir ce que devient la voiture, d'ailleurs vous savez que maintenant elles sont toutes incendies au fur et à mesure
03:33 Bien sûr, bien sûr
03:34 Et ils arrêtent là, le fourgon s'arrête, dedans il y a des gardiens de prison qui font leur métier
03:41 qui n'ont rien demandé à la personne, ils sont armés comme s'ils allaient à la chasse aux moineaux
03:49 et vous avez ces gens-là qui sortent avec des grandes armes et qui, au lieu de menacer, de dire "bon tu ouvres ta porte, tu laisses sortir" et tout, non
03:57 ils tirent, ils tuent et voilà
03:59 Alors ça, c'est l'image même de l'anti-justice, de tout ce qui se passe en France aujourd'hui
04:07 et je suis écoeuré de me rendre compte à quel point c'est rentré dans l'esprit de tous les gens, y compris les plus jeunes
04:16 Je racontais hier soir à la nuit de la justice que j'avais l'honneur de présider, que je défends bientôt des enfants, des enfants je dis bien
04:24 qui ont piégé des gens sur internet, sur les réseaux, leur ont donné des rendez-vous en se faisant passer pour des jeunes filles
04:34 et puis quand ils sont arrivés, il y a eu un meurtre d'ailleurs sur ça, et puis les autres ils les ont tabassés, ils leur ont piqué leur argent
04:41 A aucun moment l'empathie humaniste n'a eu intérêt dans les rapports
04:48 C'est vrai qu'on vient de dire, et c'est vrai que la justice n'est pas la justice dans son grand sens
04:54 c'est à dire comment on s'occupe de ce que les voyous appellent les matons
05:01 comment on se préoccupe de leur sécurité, pourquoi on fait des transferts pour des choses aussi petites
05:09 avec des bandits aussi reconnus que monsieur en question, je ne vais pas dire son nom tellement il ne le mérite pas
05:16 je veux dire que ça c'est une question qui reste pendante depuis des années et des années
05:23 entre ceux qui considèrent que tous les gens qui sont en prison sont comme au club biliterrané
05:29 parce qu'ils ont la télévision, et ceux qui disent qu'il faut les réinsérer, que ce sont des gens très bien qui ont fait une erreur
05:35 voilà, aujourd'hui on est arrivé à un point où on ne prend plus vraiment en connaissance de cause
05:43 le risque que prennent les gens qui sont dans la justice, ça va venir aux avocats, ne vous inquiétez pas
05:49 ils seront menacés bientôt, parce qu'on n'arrive pas à comprendre que les exemples que l'on a donné depuis tant d'années
05:59 ont fait que jeunes, vieux, étrangers, pas étrangers, savent qu'en France, la justice, ça n'est qu'un dégât corollaire
06:09 qui peut très bien passer son temps rapidement et permettre de sortir la preuve
06:14 - C'est un dommage collatéral on vous dit - Oui c'est ça, c'est un dommage collatéral
06:18 de l'inaction, non pas de la justice, mais de l'incompréhension de ce qu'est devenu le monde à l'extérieur
06:26 - Oui parce que ce sentiment d'impunité, ces types là, ces types qui arrivent, qui ont des armes tout à fait sophistiquées
06:35 qui sont peut-être drogués ou cocaïnés à mort, qui tirent à vue, qui tirent vraiment à vue, sans sommation, vous l'avez dit
06:42 et on a l'impression que, et puis ces fourgons, cette protection, pas la peine d'avoir une grande protection là
06:49 il n'appartient pas à la catégorie des détenus particulièrement surveillés
06:54 or, je ne vais pas détailler, mais enfin, le nombre de condamnations que ce Mohamed Abra avait eues depuis des années
07:02 et bien non, c'est pas grave, c'est ça qui est...
07:06 - Non mais il y a pire, cher André, il y a pire, c'est que ce monsieur là était actuellement mis en examen pour meurtre en bande organisée
07:13 à Marseille, c'est pour ça qu'il était détenu à Marseille
07:17 donc, je veux dire, cette carence de la compréhension administrative de la justice à ce niveau là, elle est absolument condamnable
07:27 il faut bien comprendre que ces gens là ne reculent devant rien, puisque la mentalité aujourd'hui c'est que la personne humaine n'a aucune importance
07:36 - Alors ne faut-il pas, je pose la question à l'avocat, l'homme de loi, Jean-Marie Vialla
07:43 est-ce qu'il ne faut pas, je ne suis pas du tout pour renforcer ne faire qu'un état de sanction
07:50 mais enfin, quand même, est-ce que c'est très bien l'état de droit, mais il ne faut pas que l'état de droit devienne l'état de tordu
07:56 face à justement cette espèce de déshumanisation dont vous parlez ?
08:01 - Alors l'état de droit, comme l'a rappelé hier soir d'ailleurs, justement, le bâtonnier Paul-Albert Rivouens
08:08 l'état de droit est nécessaire, parce qu'un état de non-droit, c'est un état dans lequel vous et moi nous partirions tout de suite ailleurs
08:16 mais il y a aussi l'état des devoirs, on ne parle plus des devoirs, on ne parle que de l'état de droit
08:23 alors, si vous voulez, pour en revenir à des choses très pragmatiques, quand quelqu'un est multirécivisible
08:31 ce qui est mis en examen pour des faits très très graves, tout en respectant la présomption d'innocence
08:36 tout en respectant le fait de ne pas, il ne faut pas en fait, il ne faut jamais ressembler aux personnes que l'on condamne
08:43 ou que l'on va condamner, il faut justement rester dans le cadre humain de la justice
08:51 mais ça n'empêche pas de prendre des précautions d'usage, ça n'empêche absolument pas de dire "attention, monsieur, vous êtes présumé innocent
09:00 vous êtes mis en examen pour meurtre en bande organisée, ok, on va prendre la précaution, non pas pour vous, puisque ça changerait
09:09 lui, il est assis pour faire le trajet, mais pour les gens qui vous accompagnent, au cas où, compte tenu du fait que dehors, aujourd'hui, c'est devenu très dangereux
09:18 et bien nous allons prendre les précautions d'usage qu'il faut et vous ne vous déplacerez pas autrement qu'avec des motards de vent derrière
09:25 et un fourgon autrement équipé que celui dans lequel vous étiez. Voilà !
09:30 - Et oui, mais voilà ce qui est intéressant, ça fait des années, voilà cher Jean-Marie, pour terminer, et au fond on a l'impression que, alors on vient dire à la fois
09:39 ça ne se reproduira plus, le ministre de l'Intérieur vient dire "c'est fini, ce n'est plus possible, ce n'est plus acceptable"
09:45 et on a ça pour énormément d'affaires et puis on a l'impression que ça continue encore et encore et que ça devient du quotidien.
09:51 C'est ça qui est quand même très préoccupant.
09:54 - Comme disait un illustre personnage, les promesses n'engagent que ceux qui les écoutent et nous avons malheureusement l'habitude, depuis un certain nombre d'années,
10:04 d'écouter les promesses et d'y croire et de voir que rien n'a changé. Et ce qui me désole le plus aujourd'hui, c'est qu'on entend de plus en plus de commentateurs
10:14 dont vous faites partie, cher André, mais malheureusement vous, ou heureusement pour nous, vous avez parfois, contrairement à ce que beaucoup d'autres croient,
10:21 le sens de la nuance, on ne condamne pas les gens avant qu'ils aient été condamnés.
10:26 Quand on n'est pas dans la justice, on ne prend pas les décisions à la place des autres et on ne se laisse pas avoir parce que l'on écrit ou parce que l'on entend.
10:34 - Non mais Jean-Marie Vialin, ce n'est pas le problème, le problème c'est ce que vous disiez.
10:37 Attention, je parle du ministre de l'Intérieur, justement, vous revenez à l'histoire de la présomption d'innocence, on est tous d'accord là-dessus.
10:44 Le problème c'est que personne ne protège, personne ne protège les gens.
10:49 - Non mais c'est ça, c'est ce que je voulais dire. Cher André, je voulais en terminer par là.
10:52 Ce n'est pas parce qu'on respecte ça qu'on ne doit pas prendre les précautions, mais les plus, comment dirais-je, les moins infamantes en plus, parce que ce n'est pas infamant du tout.
11:03 - Bien sûr, bien sûr. - Mais les plus essentiels pour les gens qui sont des collaborateurs de la justice et donc il faut arrêter de faire croire qu'on s'en moque,
11:12 que ce soit dans le fait du travail qu'ils font dans les prisons ou dans le fait que le travail fait un avocat, et je sais de quoi je parle,
11:21 parce que des fois nous avons été menacés parce qu'il y a des gens qui n'ont plus peur de menacer un avocat ou un juge,
11:28 en lui disant "je sais où sont tes enfants, où ils vont à l'école, arrête de t'occuper de cela parce que c'est mon ennemi et tout".
11:36 Voilà la société que nous avons fabriquée, monsieur Bercoff, et cette société-là, il faut arriver enfin à l'admettre.
11:45 Il entendait hier soir pendant la nuit de la justice, un avocat général qui disait "les femmes ne se font pas violer dans la rue, elles se font aussi violer par leurs propres parents".
11:55 C'est évident, mais ce n'est pas parce que des femmes se font violer dans leur famille qu'il ne faut pas vouloir penser que dans les rues de Paris,
12:05 une jeune femme ou un nice peut se faire violer parce que maintenant tout le monde s'en fout,
12:09 et qu'aujourd'hui une femme ce n'est rien d'autre pour certaines personnes qui sont actuellement en France.
12:15 Voilà, et qu'il faut arriver à faire comprendre que ça existe et à prendre les décisions qui sont posées, non pas en condamnant sans connaître,
12:24 non pas en condamnant sans regarder, mais simplement en prenant les précautions d'usage minimum pour les gens qui demain peuvent être victimes de choses parce que nous n'avons pas été assez prudents.
12:36 - Tout à fait, merci, merci. Eh bien écoutez, nous avons bien entendu, je crois que nos éditeurs vous ont bien entendu, Jean-Marie Vialla, merci,
12:44 et merci pour cette nuit de la justice qui était très réussie.
12:47 - Merci d'avoir été venu.
12:48 - Et merci d'y avoir participé, cher André, parce que vous avez été remarquable et adoré par l'ensemble des spectateurs et des auditeurs.
12:55 - On va marquer une courte pause sur Sud Radio, on revient après les infos de 13h pour le face-à-face d'André Percoff qui reçoit Marc Rousset. A tout de suite.
13:03 Sud Radio, parlons vrai.

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