Avec Ivan Rioufol, journaliste éditorialiste.
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00:00Terre-de-France.fr, le premier site d'articles français et patriotes présente...
00:05Ici Sud Radio, les Français parlent au français, les carottes sont cuites, les carottes sont cuites.
00:18Sud Radio Bercov dans tous ses états.
00:22Dans tous mes états, mais écoutez, c'est beaucoup plus que ça aujourd'hui.
00:28Attention, on complote, on magouille, on fripouille, on y va au nom et bien à ment de la démocratie bien sûr,
00:35parce que nous sommes en démocratie, nous en rappelons-le quand même pour le cas où certains en douteraient,
00:40c'est vrai on l'est par rapport, d'ailleurs on a beaucoup d'autres pays, on peut le dire.
00:44Mais alors qu'est-ce qui se passe entre front populaire, rassemblement national, reconquête,
00:51on sent les ruptures, les pax, les cris et les chuchotements ?
00:58Sud Radio Bercov dans tous ses états.
01:00Le fait du jour.
01:01Indulgent Michel Dulga, c'est sympa d'être indulgent, on nous demande surtout nos votes,
01:06voter et voter bien et voter dans le bon sens.
01:09Yvan Rioufolle bonjour, vous êtes écrivain, essayiste, éditorialiste et évidemment journaliste,
01:14on vous connaît depuis longtemps et on vous reçoit toujours avec plaisir Yvan.
01:19Il se passe quand même quelque chose d'intéressant, d'abord, alléluia, le front populaire est ressuscité,
01:25depuis 1936, on l'attendait, on l'attendait.
01:28Ah, ce n'est plus Jaurès, Blum, c'est pas du tout la même chose,
01:33mais vous voyez, on se reconstitue, on dit aller, un candidat unique au premier tour,
01:37mais déjà quelques os dans le gaz avec Ravel, Guzman.
01:44Et d'un autre côté alors, effectivement, on sait que le rassemblement national a été en tête
01:50dans tous les départements français, pratiquement, sauf la Seine-Saint-Denis,
01:54sauf l'Île-de-France, et en tête de 94% des communes de France et de Navarre,
02:00ce qui veut quand même dire quelque chose.
02:02Et on voit aussi les tractations ont commencé entre les LR, entre Reconquête,
02:09Marion Maréchal qui, je ne dirais pas revient en barcaille, mais va voir sa tante.
02:15Alors, Yvan Rioufolle, c'est quoi, c'est vraiment avec un Macron qui dit,
02:19allez, réélection dans trois semaines, rompez le banc, juillet, etc.
02:23C'est une sacrée, en tout cas, je ne sais pas si c'est une embardée ou un accident, à votre avis ?
02:30Moi, je verrais presque ça comme une sorte de révolution démocratique,
02:33mais une révolution, c'est-à-dire que de mon point de vue, c'est un vieux monde
02:36qui est en train de s'effondrer, qui s'est effondré.
02:39D'abord, s'est effondré le mur du politiquement correct,
02:42qui jusqu'alors intimait de répondre aux oucas et aux interdits,
02:46on a vu que les Français ont passé outre,
02:49puisqu'il y a eu quand même, préalablement, à ces législatives européennes,
02:53toute une menace sur la montée à nouveau, et qu'on va voir revenir,
02:56la montée du fascisme, de l'extrême droite, etc.
02:58Mais on voit que cela ne prend plus, que les Français se sont libérés de ce conformisme-là,
03:03et donc j'assimile cette libération à l'effondrement du mur de Berlin,
03:08qui empêchait, dans le fond, de dire les choses,
03:10et je pense que les Français sont prêts aujourd'hui à dire les choses,
03:13et d'ailleurs, je remarque que ce sont les Français qui imposent le tempo politique
03:17aux partis politiques eux-mêmes, c'est-à-dire que ce sont les Français eux-mêmes
03:21qui ont imposé la motion de censure, que n'osaient pas voter les parlementaires,
03:25et cette motion de censure a été avalisée, dans le fond, par le Président,
03:30qui a dissous...
03:31Mais c'est le Président qui a...
03:32Qui a dissous sous la pression du peuple lui-même, si je puis dire,
03:37et c'est sous la pression du peuple lui-même, plus que des partis et des appareils,
03:41que se met en place aujourd'hui des grands rapprochements,
03:44des grandes coalitions, des grands fronts populaires,
03:46en attendant même un grand front populiste,
03:49si l'on admet que le front populaire resterait à gauche,
03:51mais en tout cas, il y a un front populiste aussi,
03:54qui est maintenant possible, qui vraiment se discerne, à droite aussi.
04:00Donc tout ça me paraît très encourageant,
04:02c'est en cela que je pourrais parler d'une période, en tout cas révolutionnaire,
04:06ou pré-révolutionnaire, oui.
04:07Ah oui, à ce point ?
04:09Je trouve en effet que tous les tabous sautent,
04:12qu'aujourd'hui il n'y a plus de préjugés,
04:14que les Français ont envie de prendre, de s'accaparer de la parole,
04:17et que le système, pour prendre un mot bateau,
04:22que le système n'a plus les arguments pour faire taire les uns et les autres.
04:26C'est-à-dire que les parias aujourd'hui sont amenés à écrire l'histoire,
04:30de mon point de vue, les parias, les oubliés, les invisibles,
04:32tous ceux qu'on ne voulait pas voir dans les radars politiques,
04:34ce sont ceux-là même qui maintenant s'invitent,
04:36alors plus ou moins brutalement,
04:38et vont s'inviter, et d'autant plus qu'ils vont s'inviter,
04:40qu'il y a une grande maladresse de la part d'Emmanuel Macron,
04:43à toujours penser qu'il a en face de lui un fascisme qui vient.
04:47Et donc plus Macron se rédit lui-même en disant que l'extrême droite
04:51est un danger pour la démocratie,
04:52plus il rejette de facto toute une partie d'un peuple
04:55qui ne se reconnaît plus en lui,
04:57mais qui ne se reconnaît pas non plus dans l'extrême droite.
04:58Mais il faut nous dire que l'extrême droite est une menace.
05:00Oui, mais est-ce que ce n'était pas depuis 2017 un fascisme confortable ?
05:04Emmanuel Macron avait tout intérêt à se retrouver en 2017 face à Marine,
05:08en 2022 face à Marine,
05:10et à nouveau, rebelote.
05:12Donc vous ne pensez pas, vous, que c'est plutôt une manœuvre ?
05:16Il est quand même un bon stratège.
05:18On n'aime pas Emmanuel Macron, il sait faire.
05:21Alors il va recommencer ce qu'il sait faire,
05:23c'est-à-dire qu'il va faire le procès en incompétence à Marine Le Pen,
05:26il va faire le procès en fascisme à Marine Le Pen,
05:28en extrême droite et tout ça.
05:30Oui, ça je ne le nie pas.
05:32Mais je constate d'abord que ce procès-là ne fonctionne plus,
05:35puisqu'on a vu que les Français n'avaient pas été intimidés par ceci.
05:38Et puis ce qui rajoute quand même une autre considération
05:41qui est en train de se débloquer sous nos yeux,
05:43c'est si les Républicains s'allient par une coalition
05:47au Rassemblement National lui-même,
05:49cela édulcore précisément l'épouvantail que...
05:53Vous voulez dire qu'un certain nombre d'électeurs qui voteraient républicains...
05:57Si il y a des électeurs qui voteraient républicains,
05:59si Sioty se rallie, ce dont on parle...
06:02Il va parler à 13h, mais va bien.
06:04A priori, il donnerait son accord pour des coalitions,
06:06et donc il laisserait comprendre que lui-même n'a même plus peur
06:09de ce Front National-là qui est présupposé être un reliquat d'extrême droite.
06:14Et donc je pense que l'argument de l'épouvantail de l'extrême droite
06:17tomberait encore plus rapidement qu'il n'est tombé.
06:20Et donc je ne vois pas très bien en quoi Emmanuel Macron peut sortir vainquant.
06:24Je pense qu'il s'est bercé d'illusions,
06:26il a été aveuglé par son propre narcissisme
06:28qui lui a fait croire que, décidément, personne ne pouvait le haïr.
06:31À ce point-là, il a cru qu'il croit,
06:34il en est même persuadé qu'il a 20 jours pour essayer de...
06:38renverser la vapeur.
06:40Mais je pense qu'il n'évalue pas à son vrai niveau ce qu'est la colère française.
06:47Oui, mais alors...
06:48De ce qui se passe côté reconquête,
06:51on a vu effectivement Marion Maréchal
06:56parler devant un Éric Zemmour un peu renfrogné
06:59en disant voilà, on va aller faire la coalition.
07:01Hier, elle était chez sa tante avec Jordan Bardella
07:04et apparemment, les bruits de ralliement, de coalition se multiplient.
07:09Alors évidemment, la soupe est bonne et on peut comprendre cela
07:12mais est-ce qu'à votre avis, face à...
07:15on verra ce qu'on va donner ce, entre guillemets, front populaire,
07:18face à cela, est-ce qu'il y aura une recomposition de la droite ?
07:23Elle se fait sous nos yeux, on les voit.
07:26Elle se fait sous nos yeux avec la démarche qui a été celle de Marion
07:29auprès de sa tante, mais surtout auprès du Rassemblement National.
07:32Ce ne sont pas tellement les relations humaines qui comptent,
07:35ce sont vraiment les rassemblements de structure politique.
07:38Et on voit qu'il y a un rapprochement qui s'opère aujourd'hui
07:41entre, en tout cas, reconquête et le Rassemblement National.
07:46Oui, surtout qu'elle était entourée des trois députés élus européens.
07:50Elle a l'appui de Pelletier, elle se prévaut de l'appui de Pelletier et de Nicolas Bay.
07:56Donc on sent d'ailleurs que derrière tout cela, il y a une sorte de putsch
07:59ou en tout cas d'OPA qui a été opéré par Marion d'une manière très habile
08:03auprès du parti, au point que Zemmour a fait un communiqué
08:07dans lequel il se demande quand est-ce qu'il va pouvoir être reçu par Marion
08:10ou quasiment pour avoir les éléments de ce qui s'est conclu.
08:13C'est quand même dur pour Éric Zemmour.
08:15C'est très dur pour Éric Zemmour, mais là il paye quand même sa faute politique initiale
08:19qui a été de plaider pour l'Union des Droites, et là je l'applaudissais,
08:22mais tout, ça a été dit bien avant moi aussi, tout en crachant à la figure de Marine Le Pen.
08:27Donc il y a quand même, à un moment donné, un manque psychologique,
08:30un manque de lucidité de sa part.
08:35Et donc je pense qu'il va payer là sa faute politique.
08:38Alors peut-être sera-t-il même exclu de son propre parti.
08:41Ce serait quand même excessif.
08:44Ça en prend un petit peu le pli.
08:47D'ailleurs ce qui est intéressant, il y a un parallèle à faire entre les deux indésirables
08:51aujourd'hui des deux grandes formations.
08:53C'est-à-dire qu'il y a l'indésirable à droite qui serait Éric Zemmour,
08:56il y a l'indésirable à gauche qui serait Mélenchon,
08:59où là aussi il y a des réticences dans la constitution.
09:02Ils ont tous accepté quand même d'être avec LFI, de se rallier.
09:07On voit que Glucksmann refuse d'apporter sa caution à ce rapprochement avec Mélenchon.
09:12Quand je vois que Ruffin prend également ses licences,
09:14on voit que là aussi Mélenchon est un homme qui gêne,
09:16comme Zemmour maintenant est un homme qui gêne.
09:18Vous ne croyez pas que Glucksmann pourrait être le Zemmour du PS ?
09:21Oui, je pense que Glucksmann peut être le Zemmour du PS, oui.
09:24Et donc, dernière chose, dernière question Yves-Henri Houffole.
09:29Évidemment ça va promettre, et on verra ce que seront,
09:33beaucoup de Français seront à vacances, iront-ils voter ?
09:36Bon, ça c'est une autre question.
09:37Mais pour vous, quand vous dites effectivement qu'aujourd'hui,
09:41vous dites que d'un côté le plan de verre est tombé,
09:45c'est cassé, c'est fracassé, vous le pensez, c'est fait ?
09:48Je le pense, on le verra bien naturellement.
09:51Ma conviction est pour observer depuis longtemps cette colère sourde
09:54qui n'arrive pas à s'exprimer, qui ne cesse de mettre des points sur des i,
09:58à chaque fois qui est rembarré au prétexte de diabolisation imbécile.
10:03Je pense qu'on arrive là, au bout d'un processus,
10:06et en cela que je dis que le vieux monde s'effondre,
10:08ce vieux monde des démocrates mondialistes qui détestaient le peuple,
10:12les patries et les nations.
10:14Ce monde-là s'écroule.
10:15Alors c'est intéressant Yves-Henri Houffole, écoutez,
10:17on va faire deux, trois petits sonores, mais intéressants.
10:20D'abord, les guignols.
10:22Les guignols, sa date, je le dis tout de suite, de 1997.
10:29Écoutez, c'était Jacques Chirac qui parlait du forfait.
10:33Quand on est président, on a un forfait. Écoutez.
10:41Française, français, il y a deux ans, vous m'avez accordé le forfait président.
10:46J'en suis content, merci.
10:48Alors dans mon forfait président que j'ai, il y avait plein de trucs.
10:50Il y avait essai nucléaire, j'ai fait. Sympa.
10:53Il y avait aussi excursion à l'étranger.
10:55Là, bon, je profite.
10:57Hein, maman, qu'on profite !
10:59Putain, oui, on profite.
11:01Et là, il se trouve que dans mon forfait président,
11:04il y a aussi dissolution de l'Assemblée,
11:06comme je veux, quand je veux, le client est roi.
11:08Alors, hop, je dessous.
11:10Pourquoi ? Parce que j'y ai droit.
11:12C'est dans mon forfait.
11:14Alors après, il me reste couvre-feu et guerre mondiale.
11:16Mais bon, j'ai le temps, c'est quand même un forfait de sept ans que j'ai.
11:20Et voilà, là c'est le forfait de cinq ans,
11:22mais Macron a dit, ben c'est mon forfait,
11:24je le fais, et on verra les conséquences.
11:27Et puis alors évidemment,
11:29ça a rejailli tout de suite,
11:31depuis hier, des manifestations partout.
11:33Écoutez notamment à Rennes.
11:35Voilà, c'était Bardella au bûcher,
11:50le RN au feu, etc.
11:52Voilà, au centre, pardon.
11:54Voilà, c'était évidemment des gens qui n'aiment pas beaucoup.
11:57Et enfin, et enfin, c'est intéressant
11:59qu'aujourd'hui,
12:01Raphaël Glucksmann se pose des problèmes,
12:03effectivement, par rapport à Emmanuel Macron,
12:07excusez-moi, à Jean-Luc Mélenchon,
12:09parce qu'il y a eu une manifestation
12:12dès samedi soir,
12:14et écoutez ce que scandaient les manifestants
12:16Place de la République.
12:18« Israël assassin, Glucksmann complice !
12:21Israël assassin, Glucksmann complice !
12:24Israël assassin, Glucksmann complice ! »
12:26Alors, Israël assassin et Glucksmann complice.
12:29Ça n'a pas dû faire très plaisir à Glucksmann.
12:32Donc, est-ce qu'il n'y a pas là,
12:34Yvon Rufus, c'est la dernière question,
12:36est-ce qu'il n'y a pas là quand même quelque chose
12:38où Olivier Faure a peut-être signé,
12:40sans l'assentiment et sans l'aval,
12:42vous l'avez dit, de Glucksmann,
12:44et ça augure de quelques divisions dans ce front dit populaire ?
12:47Ah oui, non, mais Glucksmann ne s'associera pas.
12:49On pouvait reconnaître à Glucksmann qu'il représentait
12:51en tout cas la gauche antitotalitaire,
12:53la social-démocratie antitotalitaire.
12:55Pour moi, la social-démocratie fréquentable.
12:58Et là, le front populaire qui vient d'être conclu hier soir
13:04est un front de la honte, en effet,
13:06parce qu'il cautionne ce que l'on entend là.
13:08C'est-à-dire qu'il cautionne des slogans de haine,
13:10des slogans antisémites.
13:12Et d'ailleurs, je trouve que Macron joue un jeu dangereux
13:14parce que s'il continue à vouloir dire
13:16qu'après lui, le déluge, et si ce n'est pas lui,
13:18c'est le fascisme, c'est exactement
13:20le propos que tiennent également
13:22les militants de la France insoumise.
13:24Or, les militants de la France insoumise
13:26tiennent ces propos-là avec une véritable violence physique.
13:28Déjà, hier, on a vu que la violence
13:30avait débordé des manifestations
13:32qui avaient été organisées.
13:34Et donc, quand il dénonce
13:36le péril de l'extrême-droite,
13:38il se comporte très exactement
13:40avec les caractéristiques de l'extrême-droite,
13:42c'est-à-dire un mouvement qui refuse
13:44les règles de la démocratie.
13:46Il y a des fascistes de gauche comme il y a des fascistes de droite.
13:48Et qui pratiquent la violence pour s'y imposer.
13:50Et donc, si le président de la République continue
13:52à vouloir attiser les braises et à dire que le fascisme nous menace,
13:54vous savez, il était encore à Oradour-sur-Glane hier
13:56pour essayer
13:58de faire comprendre
14:00que ce ne serait même pas le nazisme
14:02qui pourrait encore déferler sur la France.
14:04Il nous avait fait le coup au deuxième tour des élections de 2017.
14:06Je pense qu'il joue un jeu très dangereux.
14:08Et d'ailleurs, j'ai appris qu'il avait renoncé
14:10à sa conférence de presse de cet après-midi.
14:12Je pense qu'il doit y réfléchir pour essayer
14:14de voir quelle serait sa position
14:16la plus habile.
14:18Il faut rappeler que le Rassemble national
14:20a fait 36% des votes
14:22à Oradour-sur-Glane.
14:24Comme par hasard.
14:26Et le reste, qui votera, verra.
14:28Merci.