• il y a 7 mois
Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo

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00:00:00 -19h, c'est l'heure. Ravie de vous retrouver ce soir.
00:00:04 D'abord, Simon Guilet en forme pour les infos du jour.
00:00:07 -En pleine forme pour ce début de semaine.
00:00:09 Bonsoir, chère Christine.
00:00:11 Aux Proches-Orients, de violents combats
00:00:14 sont en cours dans la bande de Gaza,
00:00:16 notamment dans le sud de l'enclave palestinienne.
00:00:19 Des témoins font état de violents affrontements
00:00:22 entre les soldats israéliens et les combattants du Hamas
00:00:25 au moment où l'Etat hébreu se prépare à célébrer
00:00:28 en France, 10 personnes se sont échappées
00:00:30 d'un centre de rétention administrative à 7 dans l'Hérault.
00:00:33 Toutes se sont évadées dans la nuit de vendredi à samedi.
00:00:37 La veille, 7 personnes se sont évadées
00:00:39 du centre de rétention administrative
00:00:41 de l'île Léquin dans le nord.
00:00:43 Et puis, le petit Robert a dévoilé quelques-uns
00:00:46 de ses nouveaux mots, parmi eux "tiktoker", "flo"
00:00:48 ou encore "climaticide".
00:00:50 L'édition 2025 du petit Robert sortira en librairie
00:00:53 ce jeudi, chère Christine.
00:00:55 -Merci beaucoup de pouvoir faire frémir
00:00:57 nos mousquetaires autour de la table.
00:00:59 -C'est le but.
00:01:00 -Merci, mon cher Simon.
00:01:03 Et au sommaire ce soir, l'Eurovision,
00:01:05 ce n'était pas un concours de talent musical,
00:01:09 mais un concours de laideur, de vulgarité,
00:01:12 de grossièreté, d'exhibitionnisme, sanctionné par la loi
00:01:15 mais diffusé à des millions d'enfants et d'ado.
00:01:18 Ségolène Royal a critiqué le concours européen
00:01:21 qui a vu la victoire du Suisse non-binaire Nemo,
00:01:24 l'esthétique de la laideur, l'édito de Mathieu Bocote.
00:01:28 La France est-elle attractive ou en déclin ?
00:01:32 La France est-elle un exemple de croissance ou en décadence ?
00:01:36 La France est-elle en pleine souveraineté
00:01:38 ou en train de perdre sa souveraineté ?
00:01:40 Comment comprendre le paradoxe entre cette France
00:01:43 qui attire les investisseurs étrangers
00:01:46 avec des chiffres records, mais qui est en même temps
00:01:49 dans une impasse de son modèle économique,
00:01:51 et qui a fait enfanquer dans le Figaro l'analyse de Dimitri Pavlenko.
00:01:55 Alors qu'un homme âgé d'une trentaine d'années
00:01:58 sous stupéfiants est décédé hier
00:02:00 d'un arrêt cardio-respiratoire
00:02:02 pendant une rave partie à Parnez, dans le Mélénoir,
00:02:05 on se demandera comment, une nouvelle fois,
00:02:07 10 000 personnes ont pu s'accaparer un lieu,
00:02:10 y faire la fête sans que l'on puisse les rappeler
00:02:13 à la raison et à la citoyenneté le regard de Marc Menon.
00:02:17 Valérie Ayer refuse de faire le lien
00:02:20 entre immigration et délinquance comme le RN, je cite.
00:02:24 Pourtant, les chiffres du gouvernement lui-même
00:02:27 soulignent ce lien.
00:02:29 Nous nous arrêterons avec Charlotte Dorn et la science
00:02:32 déni de généraliser de réalité
00:02:34 comme si, en manque de solution, en manque d'action,
00:02:37 le déni de réalité viendrait sauver certains politiques.
00:02:41 Comment éclairer les Français en ne disant pas la réalité ?
00:02:45 Est-ce facifier la réalité ? Est-ce cultiver les fake news ?
00:02:49 Finalement, le décryptage de Charlotte Dorn, hélas.
00:02:52 Et puis, il se veut rassembleur.
00:02:54 Edouard Philippe veut réunir la droite conservatrice
00:02:58 et la gauche mitterrandienne.
00:03:00 Qu'est-ce que cela signifie au juste à l'heure
00:03:01 où Emmanuel Macron et Marine Le Pen pourraient mettre en scène
00:03:05 un affrontement en jouant avec l'idée d'un grand débat
00:03:07 dans les semaines à venir ?
00:03:09 L'édito de Mathieu Beaucoup.
00:03:11 Une heure avec nos bousquetaires, c'est parti pour la semaine.
00:03:16 Musique douce
00:03:18 ...
00:03:28 -Oh là là, je suis contente de vous retrouver.
00:03:31 Comment allez-vous ? -Vous étiez où, vous ?
00:03:33 -J'étais...
00:03:34 à Perpignan.
00:03:36 Rires
00:03:38 Non, mais marmonnant, à chaque fois, on me reprenait.
00:03:41 En 1979, personne ici n'était né.
00:03:43 Vous avez présenté l'Eurovision.
00:03:45 -Bien évidemment, à Jérusalem.
00:03:47 -Oh là là, franchement.
00:03:48 -Avec une Française qui s'appelait Anne-Marie David,
00:03:51 mais la plus belle, c'était Jen Monson
00:03:53 qui représentait le Luxembourg.
00:03:55 Rires
00:03:56 Non, mais c'est étonnant, ça n'a rien à voir
00:03:58 avec ce que nous vivons aujourd'hui.
00:04:00 On était dans la tradition, les gens avec des beaux costumes,
00:04:03 la petite cravate, le smoking.
00:04:05 -C'est intéressant, Mathieu Beaucoup,
00:04:08 avant même les propos de Ségolène Royal,
00:04:10 vous aviez tenu à parler, justement, de cette laideur
00:04:14 de l'Eurovision.
00:04:15 Alors si, comme des millions de personnes,
00:04:18 vous avez regardé l'Eurovision,
00:04:20 peut-être avez-vous été interpellé par le choc esthétique
00:04:23 de ce grand rendez-vous de la chanson.
00:04:25 -Très franchement, en début de journée,
00:04:28 mais depuis samedi soir, je peste contre l'Eurovision.
00:04:31 J'en avais pas l'habitude.
00:04:33 Pour les Européens, l'Eurovision, c'est plutôt naturel.
00:04:36 Pour les Nord-Américains, on sait que ça existe,
00:04:38 mais on regarde ça de très loin.
00:04:40 C'est plutôt farfelu, plutôt étrange.
00:04:42 J'ai vu pour la première fois l'Eurovision de l'intérieur.
00:04:45 Voyons l'intérieur.
00:04:47 J'ai eu... Je me dis...
00:04:48 Alors, on me dit que c'est familial.
00:04:50 On me dit que c'est Bon enfant.
00:04:52 Bien franchement, quand j'entends ça,
00:04:54 mais j'ai un rire mauvais.
00:04:56 J'ai un rire... Si ça, c'est familial,
00:04:58 si nous sommes devant un grand spectacle familial,
00:05:01 s'il s'agit vraiment de présenter
00:05:03 ce qui se peut présenter à nous,
00:05:05 je dirais de manière technique,
00:05:07 comme une collection de dégénérés hurlant et terrifiant
00:05:09 aux enfants, je ne suis pas certain
00:05:11 que ce soit un spectacle familial tel qu'on l'entendait
00:05:14 traditionnellement.
00:05:15 Mention politique, parce qu'il faut le faire, on le sait,
00:05:18 ça a été politisé par la question israélienne.
00:05:22 Cela dit, et ça, on en a parlé avec raison,
00:05:25 mais l'autre dimension politique de ce spectacle, je crois,
00:05:28 c'est que nous étions vraiment...
00:05:30 C'est un spectacle qui était confisqué
00:05:32 par les mouvances les plus radicales
00:05:34 qui, aujourd'hui, entendent justement
00:05:36 déconstruire tous les repères esthétiques,
00:05:39 tous les repères anthropologiques de notre civilisation.
00:05:41 On a parlé du tweet de Ségolène Royal.
00:05:44 Pourquoi ? Parce que c'est la seule à avoir osé en parler.
00:05:47 Depuis samedi, j'embêtais tout le monde avec ça,
00:05:49 en disant que l'Eurovision, c'est scandaleux,
00:05:52 et on me regardait sur le mote d'un Français de droite
00:05:55 qui regarde les grèves.
00:05:56 C'est inévitable, ça revient en boucle,
00:05:58 on n'y peut rien, l'Eurovision, c'est la décadence.
00:06:01 Et je me dis qu'être à ce point insensibilisé,
00:06:04 devant un discours,
00:06:05 devant une manifestation culturelle,
00:06:07 qui, objectivement, se veut subversive
00:06:09 et entend tout déconstruire,
00:06:11 ça nous dit que notre système immunitaire culturel
00:06:14 s'est effondré.
00:06:15 Alors, je vais donner trois points de repère parmi d'autres.
00:06:19 -Système immunitaire culturel.
00:06:20 -Oui, je crois, hélas.
00:06:22 Premier élément, on me dira que c'est banal,
00:06:24 mais je ne le pense pas, c'est l'irlandaise sataniste.
00:06:27 Je ne sais pas comment on peut présenter les choses autrement.
00:06:31 Mardi, elle avait fait un pentagramme.
00:06:33 -Viens voir sa photo.
00:06:34 -C'est quand même grave.
00:06:36 Je ne sais pas exactement dans quel monde on vit,
00:06:39 mais elle fait son pentagramme, mardi,
00:06:41 qui est un signe sataniste explicite.
00:06:43 Là, on va nous faire de scènes de fine distinction.
00:06:46 Ce n'est pas vraiment sataniste, c'est witchcraft,
00:06:49 la sorcellerie, c'est pas la même chose.
00:06:51 Il faut arrêter de nous prendre pour des imbéciles.
00:06:54 Nous sommes ici devant une tentative explicite
00:06:56 de mobilisation d'un imaginaire luciférien,
00:06:59 et pas de manière métaphorique.
00:07:01 La mobilisation d'un univers sataniste
00:07:03 n'est pas métaphorique,
00:07:04 c'est un langage de l'émancipation.
00:07:06 Pour cette jeune femme, homme, je ne sais plus trop,
00:07:09 non-binaire, sataniste, witchcraft, je ne sais pas trop quoi,
00:07:12 cette chose, on doit...
00:07:15 Une elfe, peut-être, mais une elfe méchante.
00:07:18 Quoi qu'il en soit,
00:07:19 on nous présente ça comme un langage de l'émancipation.
00:07:22 Ce n'est pas de l'émancipation qu'on a devant nous,
00:07:24 c'est la volonté d'ouvrir les vannes,
00:07:27 de faire tomber les digues que toute civilisation construit
00:07:30 contre la fascination ouverte du mal.
00:07:32 On peut, dans toutes les civilisations,
00:07:34 la question du mal existe,
00:07:36 mais normalement, on la refoule dans les marges,
00:07:38 on sait qu'elle peut ressurgir dans la cité,
00:07:41 mais on ne le vénère pas publiquement.
00:07:43 Là, devant des dizaines de millions de personnes,
00:07:46 ce personnage qui se prend pour un semi-démon errant
00:07:49 se présente à nous,
00:07:50 et en plus, je laisse de côté ses opinions politiques
00:07:53 qui ne sont pas particulièrement éclairées,
00:07:55 et qui se présente comme le symbole de l'Irlande devant nous.
00:07:58 J'avais une autre image de l'Irlande dans ma tête
00:08:01 et c'est que, une fois, la sacralisation de la sorcellerie
00:08:04 pendant l'Eurovision, je ne peux m'empêcher d'y voir
00:08:07 une forme d'exhibitionnisme de la laideur dans les circonstances.
00:08:11 Deuxième élément qui me semble important,
00:08:13 mais là qu'on se comprenne bien,
00:08:15 je ne parle pas de personnes en particulier,
00:08:17 mais de la symbolique aussi,
00:08:19 on était devant une célébration de l'obésité morbide
00:08:22 comme un nouveau symbole de beauté.
00:08:24 Alors, il y a des gros, des petits dans la vie,
00:08:26 des gens qui mangent trop, des gens qui ne mangent pas assez,
00:08:30 et on est tous au courant que l'obésité morbide
00:08:32 dans notre civilisation, c'est l'autre nom d'une crise
00:08:35 de santé publique immense, qui tue le système de santé
00:08:38 dans la mesure où il existe aux États-Unis.
00:08:41 C'est vu par tout le monde.
00:08:42 On sait que quelqu'un qui se rapproche du cachalot
00:08:45 physiquement n'est pas en bonne santé.
00:08:48 Le devenir cachalot de l'être humain,
00:08:50 ce n'est pas une bonne nouvelle pour personne.
00:08:52 Qu'est-ce qu'on voyait dans l'Eurovision ?
00:08:55 Une célébration de l'obésité morbide au nom de la lutte
00:08:58 contre le "fatism", vous savez, le racisme, le sexisme,
00:09:01 et là, ce qu'on appellerait aujourd'hui la "grossophobie".
00:09:05 Au nom de la lutte contre la grossophobie,
00:09:07 au nom de l'émancipation de chacun,
00:09:09 le droit de se sentir beau, quelle que soit sa condition physique,
00:09:13 il y a une objectivité relative de la beauté.
00:09:15 À partir d'un certain seuil, il y a aussi une objectivité relative,
00:09:19 une objectivité de la laideur.
00:09:20 Là, c'est une laideur fière d'elle-même,
00:09:23 une laideur revendiquée,
00:09:25 une laideur sur le monde, nous allons tout déconstruire,
00:09:28 vos normes de beauté, nous n'en voulons plus,
00:09:30 les normes de beauté de cette civilisation,
00:09:33 nous n'en voulons plus,
00:09:34 donc on est passé du relativisme des dernières années
00:09:37 à la sacralisation du lait.
00:09:39 Le plus lait sera dit le plus beau
00:09:41 parce qu'il est vu comme le plus transgressif.
00:09:43 Non merci, chers amis.
00:09:45 Ensuite, je comprends qu'il y a de temps en temps
00:09:47 ce qu'on appelle des non-binaires,
00:09:49 mais lorsque le non-binaire devient la norme,
00:09:52 on est repérable à l'intérieur de l'émission.
00:09:54 Non pas parce que je me préoccupe de la vie,
00:09:57 on dit même plus hétérosexuel, c'est le genre de matière,
00:10:00 je me fiche de la vie privée des uns et des autres,
00:10:03 mais quand la non-binarité devient la norme culturelle,
00:10:06 quand elle devient le modèle imposé aux uns et aux autres,
00:10:09 donc soyez non-binaire, c'est-à-dire,
00:10:11 vous avez un appareil physiologique, anatomique,
00:10:14 homme ou femme, mais vous vous êtes détaché de ça,
00:10:17 vous ne vous sentez ni homme ni femme.
00:10:19 Je m'excuse, c'est pas la norme.
00:10:21 Avec les millions, OK, mais avec l'Eurovision,
00:10:23 ça devient la norme, alors que le type de base
00:10:26 qui se regarde dans le miroir et dit "J'ai une troisième jambe,
00:10:29 "je suis un homme", lui passerait pour un dégénéré réactionnaire
00:10:33 à l'ancienne, portant de cette carcasse du monde d'hier
00:10:36 qu'un corps sexué.
00:10:37 Là, on est dans la sacralisation du non-binaire,
00:10:40 l'idéalisation du non-binaire, qui est présentée
00:10:43 comme une nouvelle norme culturelle,
00:10:45 une nouvelle norme anthropologique.
00:10:47 Je laisse de côté la vulgarité effrayante,
00:10:50 qui nous ont présenté, ça n'a aucun vote du public.
00:10:52 Je me réjouis, le commun immortel est intelligent,
00:10:55 on avait l'impression d'être dans une orgie étrange,
00:10:58 dans un arrêt d'autoroute, sur le mode souillé,
00:11:01 il y avait quelque chose de gênant.
00:11:02 Là, on est obligé de dire "C'est un spectacle,
00:11:05 "le bon enfant, c'est tellement joyeux,
00:11:07 "ça donne envie d'aimer la vie."
00:11:09 Si j'étais un dictateur terrifiant d'un pays lointain,
00:11:12 Vladimir Poutine, je prendrais ces images-là
00:11:15 et je les diffuserais en boucle en Russie
00:11:17 et je dirais "C'était la fête de la musique et de la démocratie,
00:11:20 "Dieu nous en garde." Pardonnez que je m'emporte.
00:11:23 -Parenthèse, je regardais avec ma fille à 9 ans,
00:11:26 il a fallu tout traduire.
00:11:27 C'est quoi binaire, non-binaire, LGBTQ, AI, etc.
00:11:32 Finalement, on se dit que...
00:11:34 Est-ce que c'est pas fait pour ça, justement ?
00:11:37 La promotion de...
00:11:38 Si je vous comprends bien, mon cher Mathieu,
00:11:41 vous dites que ce discours qui prône,
00:11:43 de manière extravagante, une révolution identitaire,
00:11:47 marque les corps du commun des mortels.
00:11:49 -Exactement. On n'est plus dans les marges.
00:11:52 On n'est plus dans un...
00:11:53 Je ne sais quel professeur est garé dans une université
00:11:56 du Kentucky, l'université progressiste du Kentucky,
00:11:59 qui aurait une influence sur 12 étudiants.
00:12:01 On est au coeur de la manifestation culturelle
00:12:04 la plus importante à grande échelle
00:12:06 de l'Europe contemporaine.
00:12:08 Et qu'est-ce qu'on voit ?
00:12:09 Ce discours-là, il se normalise à l'Eurovision.
00:12:12 L'Eurovision est une machine révolutionnaire
00:12:14 à détruire les corps.
00:12:16 Qu'est-ce qu'on voit ?
00:12:17 Si on cherche à mettre dans la tête d'un enfant,
00:12:20 si on veut mettre dans la tête d'un adolescent,
00:12:22 tu as des hésitations identitaires,
00:12:24 ce qui est normal quand on est jeune,
00:12:26 questionne-toi sur ton sexe.
00:12:28 Est-ce que tu es vraiment ton sexe ?
00:12:30 Pourquoi tu ne déciderais pas de t'arracher à ton sexe ?
00:12:33 On appelle ça de la maltraitance
00:12:35 contre les enfants à l'échelle civilisationnelle.
00:12:38 C'est une tentative de détournement identitaire
00:12:40 de toute une génération en lui disant
00:12:42 "Arrache-toi à ton sexe et par ailleurs,
00:12:45 "va voir ailleurs si tu y es."
00:12:46 Je reviens sur ma sataniste irlandaise.
00:12:49 Eh bien, voilà.
00:12:50 Imaginez si quelqu'un avait décidé de présenter
00:12:53 de manière décomplexée une croix,
00:12:55 mais sur le mode catholique ou orthodoxe,
00:12:57 il y en a quelques variétés,
00:12:59 et avait décidé d'assumer sa foi chrétienne
00:13:01 dans de telles circonstances avec une très belle musique.
00:13:04 Il y a plus de chance que la musique soit belle
00:13:07 chez les chrétiens ou les cathos que chez les satanistes.
00:13:10 On aurait dit que c'est de la propagande religieuse,
00:13:13 mais la sacralisation du satanisme, ça va.
00:13:15 Tout ça pour dire que ce discours a un effet sur les corps.
00:13:18 Regardez la jeune génération.
00:13:20 Je parlais de la question de la crise de l'obésité,
00:13:24 qui est une crise de santé publique aux États-Unis.
00:13:26 On ne peut pas banaliser les choses en disant
00:13:29 "Tout ça n'est pas grave, vous pouvez peser 288 kilos,
00:13:32 "ce n'est pas grave si au fond de vous-même,
00:13:34 "vous vous sentez bien."
00:13:36 On est dans un discours qui, au nom de la lutte
00:13:38 contre les discriminations,
00:13:40 qui est le moteur de ce discours, de cette manifestation culturelle,
00:13:43 pousse les gens vers des choix de vie,
00:13:45 et pas seulement des choix de vie,
00:13:47 mais vers des comportements autodestructeurs.
00:13:50 C'est le mot "autodestructeur" qu'il nous faut utiliser.
00:13:53 Et j'y reviens, c'était quand même globalement laid.
00:13:56 Pas seulement laid sur le plan musical.
00:13:58 Des gens décident de s'enlaidir physiquement.
00:14:00 Ça me rappelle cet essayiste d'une revue française
00:14:03 qui se demandait pourquoi les woke sont-ils si laids.
00:14:06 Parce qu'ils ont le projet de s'enlaidir.
00:14:09 Il y a des gens qui naissent beaux,
00:14:11 il y en a qui ne le sont pas.
00:14:12 On peut s'améliorer avec du sport, de l'élégance.
00:14:15 Mais décider de s'enlaidir, c'est autre chose.
00:14:18 Il suffit de regarder la mouvance antifa aux États-Unis.
00:14:21 De temps en temps, on a leurs photos
00:14:23 quand ils se font attraper en faisant des méfaits.
00:14:26 Ils en font souvent.
00:14:27 On le regarde la tête.
00:14:29 Il faut poser politiquement la question de la laideur.
00:14:32 Nous sommes devant des gens qui se révolent contre la civilisation
00:14:36 au point de porter cette révolte dans un désir de porter le lait
00:14:39 qui serait le nouveau beau.
00:14:41 Prenez tout ça dans votre esprit.
00:14:43 Nous sommes devant une manifestation de décadence.
00:14:46 Le mot est mal reçu aujourd'hui, mais je le crois exact.
00:14:49 - On ne parle pourtant que d'un spectacle.
00:14:53 Mathieu Beaucoté, même si il est trop populaire,
00:14:56 est-ce que vous n'y accordez pas trop d'importance ?
00:14:59 - Non, non, non. Je vois que plusieurs...
00:15:01 Je le disais, c'est comme ça, c'est l'Eurovision,
00:15:04 c'est normal, c'est décadent.
00:15:06 C'est pas normal qu'une culture ne soit plus capable
00:15:08 que de produire de semblables formes.
00:15:10 On le voit dans l'industrie de la mode,
00:15:12 où la volonté de détruire le masculin et le féminin
00:15:15 est au programme depuis plusieurs décennies.
00:15:18 Là, c'est plus dans le coeur de l'industrie de la mode.
00:15:21 C'est au coeur de la production de l'imaginaire culturel
00:15:24 des jeunes générations, financées souvent avec de l'argent public.
00:15:27 Avec cette idée qu'il faut appliquer une révolution identitaire
00:15:31 aux adolescents, aux enfants et aux prochaines générations.
00:15:34 Et ça nous coupe de la réalité.
00:15:36 J'ajouterais une chose qui m'a énervé,
00:15:38 parce que ça traîne dans le discours public.
00:15:41 On nous dit qu'on est rendus là, comme civilisation.
00:15:43 Il faut être dans l'ouverture, il y a le non-binaire,
00:15:46 la transidentité x2, x3, x4.
00:15:48 C'est le nouveau visage des démocraties libérales.
00:15:51 Et on nous dit, vous avez le choix entre, d'un côté,
00:15:53 une société qui sacralise la non-binarité,
00:15:56 qui serait le nouveau visage de la liberté,
00:15:58 et de l'autre côté, les islamistes qui veulent faire
00:16:01 du vol plané aux homosexuels et aux personnes des minorités
00:16:04 en voulant les punir pour leur différence.
00:16:06 Je m'excuse, c'est une fausse alternative.
00:16:09 Nous n'avons pas le choix entre, d'un côté,
00:16:11 le triomphe de la non-binarité publiquement subventionnée
00:16:14 avec son drapeau, et de l'autre côté, les islamistes.
00:16:17 Il existe quelque chose entre les deux qui s'appelle
00:16:20 la civilisation, le travail de la culture,
00:16:22 le travail des mœurs, une civilisation accueillante,
00:16:25 tolérante, ouverte, mais qui ne fait pas du non-binaire
00:16:28 sa nouvelle idole.
00:16:29 Je souhaite, soit dit en passant, que si vous décidez
00:16:32 de s'adapter à la logique de la non-binarité
00:16:35 revendiquée comme nouveau symbole de l'Occident,
00:16:38 vous aurez demain les islamistes, parce qu'ils vont frapper fort.
00:16:41 Soyez assurés que les islamistes seront moins tolérants
00:16:44 envers les marges que nous le sont, nos sociétés, aujourd'hui.
00:16:47 -Regardons ce qui se passe au Soudan.
00:16:49 Est-ce qu'il n'est pas un peu vieux jeu, notre Mathieu Bocoté ?
00:16:53 -Vous me demandez à moi ? -Oui, justement.
00:16:55 -Je ne peux pas trouver la soirée.
00:16:57 -J'ai fait regarder et je communiais absolument
00:17:00 à la lecture. J'étais stupéfaite, pour tout vous dire.
00:17:03 J'avais vu des images ces dernières années.
00:17:06 On en a beaucoup parlé, j'ai regardé.
00:17:08 Je n'en revenais pas, en effet, de ce que je voyais,
00:17:11 des revendications qui étaient portées.
00:17:13 En plus, il y en a certaines qui sont insupportables,
00:17:16 mais toute la soirée n'est faite que de revendications.
00:17:19 Il va falloir choisir ça aussi.
00:17:21 En effet, surtout, le plus stupéfiant,
00:17:24 mais ça, en effet, ça n'est pas nouveau,
00:17:26 c'est de nous expliquer qu'au nom du choix individuel
00:17:29 et de l'anticipation des personnes, on finit par sombrer
00:17:32 dans un totalitarisme, la revendication de normes
00:17:35 alternatives, auxquelles on ne peut même pas discuter,
00:17:38 non pas pour les individus, mais comme normes entières
00:17:41 pour la société, sinon on part parmi les phobes.
00:17:44 Donc ça, c'est assez stupéfiant.
00:17:46 -Il n'y a pas d'autre valeur à promouvoir ?
00:17:48 -Absolument. Moi, ce que je crois,
00:17:50 c'est que l'Eurovision... Mathieu nous dit
00:17:53 depuis trois ans qu'il est avec nous,
00:17:55 mais vous n'avez encore rien vu en France,
00:17:58 les pays sont plus avancés là-dedans.
00:18:00 Quand on regarde l'Eurovision, ça fait 10 ans que c'est comme ça.
00:18:03 Ça nous saute au visage, parce qu'en réalité,
00:18:06 sur les 27 ou 28 candidats,
00:18:08 il y en avait plus d'une vingtaine qui étaient vraiment
00:18:11 dans l'hyperprogressisme revendicatif, pénitentiel, etc.
00:18:16 Mais il y a 10 ans, quand on chie ta vourste,
00:18:19 c'était exactement ça.
00:18:20 C'était exceptionnel.
00:18:22 Et ça s'est banalisé, c'est devenu la norme.
00:18:25 Donc évidemment qu'il y a d'autres valeurs.
00:18:27 Les autres valeurs dont vous parlez,
00:18:29 les valeurs "d'avant", elles sont toujours là.
00:18:32 Elles ne sont pas à la mode, mais ça reviendra.
00:18:35 On va se lasser.
00:18:36 Je suis convaincu qu'on va se lasser de ce spectacle-là.
00:18:39 Ce qui s'est passé autour de la candidate israélienne,
00:18:42 pour moi, est un indice.
00:18:44 Il y a eu une révolte populaire en soutien de cette candidate,
00:18:47 non pas parce qu'elle était israélienne,
00:18:50 mais parce qu'il y avait une pression derrière.
00:18:53 Cette révolte-là est très instructive.
00:18:55 - Vous avez évoqué...
00:18:56 C'est vrai, l'Eurovision,
00:18:58 au moment où mon arrière-grand-mère n'était pas née...
00:19:01 En 1979, vous avez vu cette évolution.
00:19:03 Vous êtes choqué ou pas ?
00:19:05 - Ce qui était amusant, c'est qu'à l'époque,
00:19:08 on considérait que c'était un concours qui était vieux jeu,
00:19:11 qui n'intéressait plus personne.
00:19:13 On était obligés de le diffuser,
00:19:15 parce que c'est des accords qui remontaient
00:19:18 au début de la télévision.
00:19:19 Pour faire émerger une sorte d'intérêt,
00:19:22 on s'est placés dans cette transgression.
00:19:25 - Regardez, il n'y a pas le moindre concours,
00:19:27 les Molières, les Césars, les Sociés, les Solares,
00:19:30 il n'y a que ça !
00:19:31 Et si vous arrivez en tenant simplement un discours libertin,
00:19:36 un discours... - Eh, voilà !
00:19:38 - Mais non, c'est pour montrer...
00:19:40 - Marc Menon est de sortie !
00:19:42 - Non, mais c'est-à-dire...
00:19:43 - Dans les séries télévisées, c'est pareil.
00:19:46 Vous pouvez avoir des séries
00:19:48 qui ressemblent à la population.
00:19:50 - Et après, la parité !
00:19:51 Vous avez le festival de Cannes qui arrive,
00:19:54 et on vous dit qu'il y a l'association, 50 %,
00:19:57 alors il n'y a jamais eu assez de femmes qui ont eu...
00:20:00 Mais comme si on allait demander à quelqu'un...
00:20:03 Il faut supprimer qui est l'auteur d'un film
00:20:05 et dire, voilà l'oeuvre, jugez l'oeuvre.
00:20:08 Il y en a marre ! Quel est ce sexisme
00:20:10 que l'on voit partout, ces différences
00:20:12 et tous ces mal-êtres qui conduisent à la consommation de drogue.
00:20:16 - On parlera de la drogue dans un instant.
00:20:19 On fera aussi un tour de table à propos de la manifestation
00:20:22 qui a eu lieu ce week-end avec le comité du 9 mai
00:20:25 et à Ja Traoré, qui a invectivé les manifestants
00:20:30 en les traitant de "sales blancs".
00:20:33 Elle est revenue sur ses propos.
00:20:35 On fera un tour de table dans un instant.
00:20:37 D'abord, Dimitri, la France est-elle attractive ou en déclin ?
00:20:41 Est-elle un exemple de croissance ou en décadence ?
00:20:44 On se pose beaucoup de questions,
00:20:46 puisque aujourd'hui, Choose France,
00:20:48 avec un nombre record d'investisseurs étrangers,
00:20:51 est vraiment, comment dirais-je, le chef de l'Etat,
00:20:54 prône vraiment ces investisseurs étrangers.
00:20:57 Avant de vous donner la parole, on écoute un extrait du chef de l'Etat.
00:21:01 Pour voir à quel point il valorise tout ça.
00:21:03 J'ai envie d'avoir votre regard là-dessus.
00:21:06 - On peut parfois douter de nous-mêmes.
00:21:08 Quand on allume la télévision, on se dit que rien ne va en France.
00:21:12 Je ne crois pas que ce soit vrai.
00:21:14 Beaucoup de choses vont,
00:21:16 et on ne voit pas assez les formidables avantages.
00:21:19 Combien de pays ont des systèmes publics
00:21:21 qui permettent de faire ce qui a été dit ? Pas tant que ça.
00:21:24 Regardons notre école, notre santé,
00:21:27 regardons la force de notre pays. Elle est là.
00:21:29 - Jérôme Fourquet, lui, il dresse le tableau de la France
00:21:33 qui a dégringolé, mon Dimitri.
00:21:35 - C'est très intéressant ce que vient de dire le président.
00:21:38 Il va apporter de l'eau au moulin de Jérôme Fourquet.
00:21:42 Cette étude, cette grande photographie
00:21:45 de l'économie française que propose Jérôme Fourquet
00:21:49 dans les colonnes du Figaro,
00:21:50 je rappelle Jérôme Fourquet, sociologue, halifop,
00:21:53 auteur dans "La France d'après",
00:21:55 qui décrit la France telle qu'elle est,
00:21:58 et pas telle que nous l'imaginons, la France des années 70.
00:22:01 Non, c'est fini. Ca a changé.
00:22:03 C'est vrai que cette photo, en contrepoint de "Tchouz France",
00:22:07 nous donne l'impression d'un vieux grincheux, décliniste,
00:22:10 qui viendrait un peu gâcher la fête du président,
00:22:13 et le succès réel que représente "Tchouz France".
00:22:17 C'est une opération 100 % Emmanuel Macron.
00:22:19 Ca fait 6 ans qu'il l'amène. Ca, on ne peut pas le lui retirer.
00:22:23 Il y avait eu toute la polémique sur le Mozart de la finance.
00:22:26 Emmanuel Macron n'est pas un Mozart de la finance.
00:22:29 Quand il travaillait chez Rothschild, il s'appelait "marieur",
00:22:32 conseiller matrimonial.
00:22:34 Il mariait des entreprises les unes avec les autres.
00:22:37 Il y en avait une à vendre, une à racheter, etc.
00:22:40 C'est ce qu'il fait avec "Tchouz France".
00:22:42 Il trouve des mariés pour la France,
00:22:44 des entreprises qui veulent "se maquer" avec la France.
00:22:49 C'est intéressant.
00:22:50 Vous allez voir.
00:22:52 "Tchouz France", en 6 ans, c'est 30 milliards d'euros d'investissement,
00:22:56 l'équivalent du plan France 2030,
00:22:58 qui est financé sur fonds publics principalement.
00:23:01 Et là, sur la seule journée d'aujourd'hui,
00:23:04 ce sont 15 milliards d'euros d'investissement
00:23:07 pour les 3-4 années à venir.
00:23:08 - Encore ? - Voilà.
00:23:10 Il y a beaucoup à dire sur ces milliards de Versailles,
00:23:14 notamment que ce sont des investissements
00:23:16 assez pauvres en emploi.
00:23:17 Si on prend l'an dernier, 13 milliards d'investissement énorme,
00:23:20 2 000 postes créés, c'est plutôt modeste.
00:23:24 Mais c'est surtout que "Tchouz France" est présenté par l'Elysée
00:23:28 comme l'étendard de la réindustrialisation française.
00:23:31 C'est ce que fait Emmanuel Macron ce matin
00:23:34 quand il va visiter une usine McCain,
00:23:36 le roi de la frite, la frite surgelée.
00:23:38 Qu'apprend-on dans cette usine ?
00:23:40 Nos patates françaises qui poussent en France,
00:23:43 vont se faire transformer en frites,
00:23:45 majoritairement, pas chez McCain, elles vont en Belgique.
00:23:48 C'est là qu'elles prennent de la valeur ajoutée
00:23:50 avant de nous être renvoyées,
00:23:52 plus chères que nous ne les avons envoyées en Belgique.
00:23:55 Ca, ça nous en dit long sur le modèle économique français
00:23:58 et sur cet appauvrissement que décrit Jérôme Fourquet
00:24:01 dans cette étude que je vous présente.
00:24:04 - On marque une pause, on regarde tout de suite.
00:24:06 On parlera de Traoré, de la manifestation du week-end
00:24:09 et de "Tchouz France". A tout de suite.
00:24:12 - Retour sur le plateau de Face à l'info.
00:24:14 On était avec vous, Dimitri, on ne comprend pas.
00:24:17 "Tchouz France", investisseurs étrangers,
00:24:19 qui gagne, qui perd ?
00:24:21 Vous preniez l'exemple de la frite
00:24:23 et vous nous disiez que c'était la France qui perdait du coup.
00:24:26 - La frite, l'investissement de McCain,
00:24:28 une entreprise canadienne
00:24:30 qui modernise ses usines à frites en France.
00:24:33 - Chez Alain Destex.
00:24:34 - Non, non, c'est ce que je vous disais.
00:24:36 C'est un peu un trompe-l'oeil, ces investissements de McCain,
00:24:40 parce que la majorité de la production de pommes de terre
00:24:43 destinée à fabriquer des frites,
00:24:45 se fait transformer en frites en Belgique,
00:24:47 où elle prend de la valeur ajoutée avant de nous revenir.
00:24:50 Les pommes de terre qui poussent en France
00:24:53 participent in fine au déficit de notre balance commerciale.
00:24:56 C'est tout à fait ça, le modèle économique français,
00:24:59 celui que décrit précisément Jérôme Fourquet,
00:25:02 dans lequel on va entrer.
00:25:03 Ce qu'il nous raconte dans "Les colonies du Figaro",
00:25:06 c'est que depuis, en gros, la fin des années 1960,
00:25:09 en fin des années 1970, on datera plus précisément tout à l'heure,
00:25:13 le moment à partir duquel ça se tord.
00:25:15 Depuis la fin des années 70, une cinquantaine d'années,
00:25:18 le métabolisme économique de la France a changé.
00:25:21 Il prend lui-même cette image du métabolisme économique de la France.
00:25:25 Nous basculons dans un système qu'il appelle "stato-consumériste".
00:25:29 C'est pas très beau comme mot.
00:25:31 Qu'est-ce que ça veut dire ?
00:25:32 Un modèle économique "stato-consumériste",
00:25:35 une économie qui est centrée non plus sur la production,
00:25:38 sur l'usine, mais sur la consommation,
00:25:41 "consumériste",
00:25:42 sur la consommation des ménages, avec le soutien de l'Etat,
00:25:46 qui devient un espèce de guichet à argent public
00:25:49 sous forme de prestations sociales, d'aides directes,
00:25:52 de prolifération des services publics.
00:25:54 Donc l'Etat, "stato", modèle "stato-consumériste".
00:25:58 On produit de moins en moins, en revanche, on consomme beaucoup,
00:26:01 et l'Etat soutient les ménages dans le fait de pouvoir consommer.
00:26:06 C'est quand même assez fou de se dire que tous les gouvernements,
00:26:10 depuis un demi-siècle, qu'ils soient de gauche ou de droite,
00:26:13 aucun n'a jugé bon de remettre en cause
00:26:16 ce fameux modèle "stato-consumériste"
00:26:18 qui a pour fondement la désindustrialisation de la France,
00:26:22 la désindustrialisation du pays à laquelle Macron espère remédier
00:26:25 avec des opérations type "Choose France".
00:26:28 C'est peut-être pas la meilleure solution.
00:26:30 Et donc, depuis 50 ans, nos gouvernements successifs,
00:26:34 de gauche ou de droite, ont pris l'habitude
00:26:36 de multiplier les emplois publics, les béquilles sociales,
00:26:40 dans le but de soutenir les Français dans leur revenu
00:26:43 afin qu'ils puissent continuer à consommer.
00:26:45 On en est arrivé à ce point.
00:26:47 La crise du pouvoir d'achat, il y a deux ans,
00:26:50 au moment du pic de l'inflation,
00:26:52 on comprend que le pouvoir d'achat, c'est devenu en France
00:26:55 une espèce de droit, d'acquis social.
00:26:57 On demande à la puissance publique de réassurer ce pouvoir d'achat.
00:27:02 C'était la logique du "quoi qu'il en coûte".
00:27:04 Tout ça se fait au prix de quoi ?
00:27:06 C'est ce que nous raconte Jérôme Fourquet.
00:27:09 Les points se relient les uns aux autres
00:27:11 au prix de l'explosion de notre dépense publique,
00:27:14 d'un endettement phare amineux
00:27:16 et d'une envolée de la pression fiscale.
00:27:19 Tous les sujets sont liés les uns aux autres
00:27:22 et ont pour point de départ cette bascule des années 70,
00:27:25 au moment où commence la désindustrialisation française,
00:27:29 des industrialisations dont le pic est assez récent,
00:27:32 c'est la fin des années 90, le début des années 2000.
00:27:35 Tout ça se voit dans nos comptes publics,
00:27:38 avec ce qu'on appelle les déficits jumeaux.
00:27:41 C'est quand un même Etat combine un déficit budgétaire,
00:27:44 5,5 % sur l'année dernière,
00:27:47 ce déficit budgétaire provoquant le cumul d'une dette,
00:27:51 d'un stock de dette qui ne cesse de croître.
00:27:54 Nous étions à 75 milliards d'euros,
00:27:56 le ballon euro de dette publique en 1978,
00:27:59 contre 3 100 milliards aujourd'hui.
00:28:01 Vous mesurez l'explosion, c'est une multiplication par presque 30.
00:28:05 Et déficit commercial.
00:28:08 Déficit commercial, ça veut dire que nous consommons
00:28:11 beaucoup plus que nous produisons, donc nous allons acheter à l'étranger.
00:28:15 Déficit budgétaire, ça veut dire que nous dépensons plus
00:28:18 que nous levons d'impôts,
00:28:20 et donc l'Etat va lever de l'argent sur les marchés extérieurs.
00:28:24 C'est la conséquence de cette désindustrialisation,
00:28:27 qui est un appauvrissement collectif.
00:28:29 Et donc, ça fait de nous, France,
00:28:32 un pays qui est de moins en moins détenteur
00:28:35 et un pays de plus en plus détenu.
00:28:38 Ça, c'est une notion qui est chère à l'économiste Jean-Marc Daniel.
00:28:42 Les Français détiennent à l'étranger
00:28:45 beaucoup moins que ce que les étrangers détiennent en France.
00:28:49 Ce que les étrangers détiennent en France,
00:28:52 c'est des bons du trésor, par exemple.
00:28:54 Nous aussi, via l'assurance-vie, détenons des bons du trésor.
00:28:57 C'est aussi notre parc immobilier de prestige.
00:29:00 Qui achète les beaux appartements dans les belles rues parisiennes ?
00:29:04 Énormément d'étrangers.
00:29:06 Dans le 7e arrondissement, 20 % de propriétaires étrangers.
00:29:09 C'est quand même considérable.
00:29:11 Et puis aussi nos entreprises, qui sont rachetées.
00:29:14 Et donc, finalement, sous cet angle-là,
00:29:17 sous cette lumière-là, vous comprenez que Choose France,
00:29:20 c'est pas juste des étrangers.
00:29:22 Finalement, c'est continuer d'accroître cette situation
00:29:25 de détention par des étrangers.
00:29:27 Alors, ça se voit aussi dans le paysage,
00:29:30 ce modèle stato-consumériste fondé sur notre désindustrialisation.
00:29:34 Vous le voyez aussi dans le paysage.
00:29:36 Les usines ont fermé, ont été remplacées par quoi ?
00:29:39 Par des entrepôts de logistique, par des centres commerciaux.
00:29:42 C'est tout le livre de Jérôme Fourquès sur la France d'après
00:29:46 dans lequel il raconte cette bascule dans un modèle consumériste.
00:29:49 Je vous ai pas noyé sous les chiffres,
00:29:51 mais on comprend que ce modèle-là,
00:29:53 de l'économie française depuis un demi-siècle,
00:29:56 c'est un échec, une dynamique d'appauvrissement.
00:29:59 Et plus grave, c'est que ça n'est pas indéfiniment soutenable.
00:30:03 Ça ne peut que craquer à un moment.
00:30:05 - C'est fou. Mais Dimitri, qui a pris la décision
00:30:07 d'appliquer ce modèle à la France ?
00:30:10 - C'est une bonne question. C'est le mystère de cette affaire.
00:30:13 Personne ne s'est levé un matin et a dit
00:30:15 "On va arrêter de produire, on va fermer toutes les usines,
00:30:19 "et nous financerons l'oisiveté."
00:30:21 C'est ce qui se produit. C'est ça, le modèle statu consumériste.
00:30:25 Mais personne ne prend cette décision.
00:30:27 On comprend, en revanche, que le point de départ,
00:30:30 c'est la désindustrialisation dans les années 70,
00:30:33 et qui prend forme avec le premier choc pétrolier.
00:30:37 Mais ça n'était écrit nulle part que nous allions perdre nos usines
00:30:41 avec ce choc pétrolier qui se traduit par la multiplication par 4
00:30:45 du baril de pétrole en quelques semaines.
00:30:47 C'est beaucoup plus violent que ce que nous avons vécu il y a 2 ans.
00:30:51 Même si le baril était moins cher qu'il ne l'a été
00:30:54 pendant la crise de la fascion, il y a 2 ans.
00:30:56 Mais le choc est plus violent à l'époque.
00:30:59 Pourquoi on arrive à cette situation ?
00:31:02 Parce que nos gouvernements sont déjà dans une logique
00:31:05 de quoi qu'il en coûte.
00:31:07 Ils veulent protéger la population française.
00:31:10 Ils veulent la protéger du choc que représente ce choc pétrolier,
00:31:14 qui se traduit par une envolée du chômage.
00:31:17 On fait passer tout un tas de lois.
00:31:19 En 1973, le Parlement vote la cause réelle et sérieuse du licenciement.
00:31:23 On va compliquer la possibilité pour les entreprises
00:31:27 de se séparer de leurs salariés quand la situation économique
00:31:30 n'est pas bonne.
00:31:31 En 1975, ce sera l'autorisation administrative préalable
00:31:35 de licenciement.
00:31:36 L'administration dira si une entreprise peut licencier.
00:31:39 Ce sera abrogé en 1986 par la droite.
00:31:42 On est dans une phase de rigidification du droit du travail.
00:31:46 On est dans la première phase de notre désindustrialisation.
00:31:49 Les Français vont demander de plus en plus de protection.
00:31:53 Ils éliront ce qu'ils leur promettront.
00:31:55 Ce qu'ils leur promettront,
00:31:57 l'extension de cette couverture de protection sociale.
00:32:01 Et qui paiera tout ça ?
00:32:02 On fait le choix de le faire payer aux entreprises.
00:32:05 Ce n'est pas le choix de tous les pays.
00:32:08 Dans les pays d'Europe du Nord,
00:32:10 ils se disent qu'ils vont monter en gamme,
00:32:12 protéger l'industrie.
00:32:14 En France, on fait payer les entreprises.
00:32:17 Elles vont délocaliser, elles vont produire ailleurs.
00:32:20 Je vous passe le film des événements.
00:32:22 En 2000, quand la Chine entre dans l'OMC,
00:32:25 quand les anciens pays d'Europe de l'Est
00:32:27 entrent dans l'Union européenne,
00:32:29 nous sommes mûrs pour la chute.
00:32:31 Quand l'Allemagne va accompagner ces puissances émergentes,
00:32:35 nous, nous faisons le choix des 35 heures
00:32:38 et de moins de travail.
00:32:39 Nous avons loupé presque tous les trains.
00:32:42 On a vu la France comme une volonté de revenir là-dessus,
00:32:45 d'essayer de casser ça.
00:32:47 Mais le macronisme n'a absolument pas brisé
00:32:50 le cercle du stato-consumérisme.
00:32:52 Le quoi qu'il en coûte, c'était Emmanuel Macron.
00:32:55 Aujourd'hui, l'Etat finance le reprisage de vos chaussettes,
00:32:59 la réparation de votre grille-pain,
00:33:02 les mangas de vos enfants, leurs billets de train.
00:33:05 Politiquement, ça n'est même pas rentable.
00:33:08 Comme dit Gérald Darmanin,
00:33:10 "La vie n'a plus de goût."
00:33:11 À mesure que l'Etat intervient pour faire baisser
00:33:15 notre sentiment d'insécurité économique,
00:33:17 la puissance publique n'arrive plus à maîtriser les risques.
00:33:21 Ce n'est même pas un bon calcul politique.
00:33:24 - Merci pour cette analyse, mon cher Dimitri.
00:33:27 Dans un instant, avec Charlotte Dornelas,
00:33:29 on parlera de Valérie Ayé,
00:33:31 qui refuse de faire le lien entre immigration et délinquance.
00:33:35 On verra ce déni de réalité.
00:33:37 On verra aussi ce qui s'est passé ce week-end
00:33:40 avec Adja Traoré et la manifestation d'Ultra-Droite.
00:33:44 On fera un tour de table,
00:33:46 puisque ça a vraiment défrayé la chronique.
00:33:48 J'aime bien, j'ai Philippe Devilliers qui vous dit
00:33:52 que c'est Maastricht qui a tout fait basculer.
00:33:55 - Oui.
00:33:56 - De toute façon, Philippe Devilliers...
00:33:59 - Quand Maastricht se fait,
00:34:00 après l'acte unique, on crée 20 millions d'emplois en Europe,
00:34:05 donc on passe à côté du train, finalement.
00:34:07 - Marc Menand. - Oui ?
00:34:09 - Alors que Noam...
00:34:11 Vous avez un chèque. C'est pour qui ?
00:34:13 - C'est touchant. C'est l'un de nos téléspectateurs.
00:34:16 Il m'envoie en nous saluant tous.
00:34:18 C'est pour Mme Colomb.
00:34:20 - Oui, Mathieu avait fait une chronique.
00:34:23 - Il dit que cette dame, il tient à l'aider.
00:34:25 Il envoie carrément un chèque de 200 euros.
00:34:28 Il me demande de faire en sorte que ça puisse parvenir à cette dame.
00:34:32 - On avait parlé de Colomb.
00:34:34 On va envoyer le chèque à Louis Alliomère de Perpignan,
00:34:38 qui a embauché Colomb.
00:34:39 Je viendrai si vous permettez l'expression "des restos du coeur".
00:34:43 Merci pour ce chèque de 200 euros.
00:34:45 Vous êtes sûr que l'ordre est mis ?
00:34:47 - C'est bien marqué, Mme Colomb.
00:34:50 - C'est bien marqué Colomb.
00:34:52 On verra sans qu'il soit bien envoyé.
00:34:54 Marc, il y a quelque chose qui vous a énervé.
00:34:57 Un homme âgé d'une trentaine d'années,
00:34:59 décédé hier d'un arrêt cardio-respiratoire,
00:35:02 dans le Méninois.
00:35:05 Comment ça se fait qu'une nouvelle fois,
00:35:07 10 000 personnes n'ont pu s'accaparer à un lieu,
00:35:10 faire à la fête, sans autorisation,
00:35:12 sans que personne ne puisse s'en empêcher,
00:35:15 sans respect de la citoyenneté, avec des enfants en prison ?
00:35:18 - Dans les derniers mots de Dimitri,
00:35:21 il y avait "insécurité économique".
00:35:23 Moi, je parlerais de l'insécurité démocratique.
00:35:26 Que se passe-t-il ?
00:35:28 Vous avez, en plein week-end de la Pentecôte,
00:35:32 vous avez... - De l'ascension.
00:35:34 - De l'ascension, pardon.
00:35:36 Vous avez des gens qui déferlent sur un tout petit village,
00:35:40 pas très loin de Saumur.
00:35:41 Il s'appelle Parnez.
00:35:43 393 habitants.
00:35:45 Imaginez comme on se sent peinard quand on habite à Parnez.
00:35:49 On a l'impression de pouvoir profiter du petit soleil
00:35:52 quand il tisonne et que la vie est bien douce
00:35:54 avec les oiseaux qui voltigent.
00:35:57 Et voici un groupe d'énergumènes
00:35:59 qui se présente avec des autos
00:36:02 et qui commence à installer,
00:36:05 mais pas trois petits tourne-disques,
00:36:08 ces énormes montagnes de ferraille
00:36:10 qui vont faire un teint amarre invraisemblable.
00:36:13 Le préfet avait interdit,
00:36:16 comme si peut-être une rumeur était venue jusqu'à ses oreilles,
00:36:20 il s'appelle Christophe Carole,
00:36:23 il avait interdit toute manifestation festive.
00:36:27 Et pour autant, ça a lieu.
00:36:29 Alors là, que de questions.
00:36:31 La première, soit le préfet avait déjà eu vent,
00:36:35 et c'est pour ça qu'il affirme qu'il n'est pas question
00:36:38 de tolérer quoi que ce soit,
00:36:39 et là, on se demande
00:36:42 comment on ne prend pas des précautions.
00:36:45 Ensuite, on a, eh bien,
00:36:48 la version où on ne sait pas ce qui se passe.
00:36:52 On est à quelques deux mois des Jeux olympiques,
00:36:56 dans des situations risques, je ne sais trop quoi,
00:36:59 et là, vous avez des énergumènes
00:37:01 qui peuvent déterminer qu'ils s'accaparent un champ
00:37:05 qui appartient à des gens,
00:37:06 dans un petit endroit tranquille, à côté d'un bois,
00:37:09 et tout ça, eh bien, ça n'apparaît nulle part.
00:37:12 Les services secrets des ceux-ci, des ceux-là,
00:37:15 qui sont en train de nous épier,
00:37:17 toc, que dalle !
00:37:18 Il n'y a pas le moindre truc qui arrive.
00:37:20 Et pour autant, moi, j'ai trouvé un message
00:37:23 qui était sur les réseaux sociaux,
00:37:25 parce qu'on dit que c'est parce qu'ils se convoquent entre eux,
00:37:28 mais c'est pas reportable.
00:37:30 Moi, j'ai trouvé sur les réseaux sociaux,
00:37:32 on va tout faire pour leur montrer et prouver
00:37:35 que c'est pour le bien de l'humanité.
00:37:37 Un tintamarre. Ah ben oui !
00:37:38 Parce que c'est le collectif des insoumis.
00:37:42 Je ne pense pas que ça ait un rapport direct avec Mélenchon.
00:37:45 Et alors, les insoumis, comme ces gens-là,
00:37:48 la musique techno, c'est la liberté.
00:37:50 Ah oui, camarade, on en a marre de ce monde où il y a des lois.
00:37:54 Je fais ce que je veux.
00:37:57 Il n'est pas question qu'on m'interdise de faire la teuf.
00:38:00 Et si je veux qu'il y ait du boucan, il y aura du boucan.
00:38:04 Et pour qu'il y ait vraiment du boucan, eh bien, en profiter.
00:38:07 Je peux quand même me prendre quelques petits joints,
00:38:09 quelques petites poudres.
00:38:11 Ce ne sera pas des crêpes, non, ce sera ma farine à moi.
00:38:13 Et j'aurai également l'alcool.
00:38:16 Et avec ça, on y va.
00:38:18 Mais alors, ils s'installent,
00:38:20 et puis, ça commence à grossir, ça commence à grossir.
00:38:24 À quel moment les gendarmes interviennent ?
00:38:26 Je m'étonne, parce que ça ne se monte pas comme ça en deux secondes.
00:38:30 Et ça va monter jusqu'à 10 000 personnes.
00:38:32 Au départ, ils sont 200, 300.
00:38:34 Et à la fin, il y a une sorte de submersion.
00:38:37 Et forcément, les 100 gendarmes qui sont là
00:38:40 ne peuvent plus rien faire.
00:38:42 Mais alors, ils ne peuvent plus rien faire.
00:38:45 Mais on va laisser les gens entrer.
00:38:48 Ils sont 300, 400.
00:38:49 Vous fermez la zone, ils seront 300, 400.
00:38:52 Non, ils seront jusqu'à 10 000.
00:38:55 C'est quand même extraordinaire, dans un brouhaha, un tintamarre.
00:38:58 Et alors, ce qui est étonnant...
00:39:00 -C'est la musique comme Dimitri. -Non, mais ce qui est étonnant,
00:39:04 c'est que vous avez les teufeurs comme ça,
00:39:06 qui sont à l'origine,
00:39:08 et puis l'agrégation des gens qui viennent du coin.
00:39:12 Vous savez que ça fait un tel brouhaha,
00:39:13 vous pouvez venir de 15 km, vous avez entendu.
00:39:16 Et ils viennent avec des enfants.
00:39:18 C'est-à-dire que là, on est dans la maltraitance d'enfants.
00:39:21 C'est quelque chose de monstrueux.
00:39:24 Et alors, il n'y a pas de point d'eau, pas de toilettes.
00:39:27 On pourrait se dire, au nom de la démocratie,
00:39:30 ces gens s'accaparent à un lieu privé,
00:39:34 eh bien, on les laisse dans leur...
00:39:38 dans leur... dans leur auge.
00:39:41 Non, pas du tout.
00:39:42 On va installer un point d'eau.
00:39:44 On va faire en sorte qu'ils puissent vivre en dignité.
00:39:47 Il y aura même un service de sécurité,
00:39:49 des gens de la Croix-Rouge qui viennent, etc.
00:39:52 Parce que forcément, comme ils prennent des drogues,
00:39:54 qu'ils prennent de l'alcool, ils peuvent risquer le pire.
00:39:57 Et le pire arrivera.
00:39:58 Donc, à la fin, on s'aperçoit de quoi ?
00:40:01 Eh bien, que l'on est complice.
00:40:03 Alors là, je vais pas attaquer que ce préfet,
00:40:07 mais que fait l'Etat, bon sang de bonsoir.
00:40:09 Ça fait des années que l'on voit, comme ça,
00:40:12 des gens qui s'accaparent des lieux qui...
00:40:16 Oh non, alors souvent, quand vous avez le pétard comme ça,
00:40:19 vous voulez plus ou moins écolos,
00:40:21 là, l'écolos, vous ravagez un coin,
00:40:23 vous ravagez un champ, vous ravagez des bois,
00:40:25 mais on s'en fout, on est libre.
00:40:28 Vous vous rendez compte ?
00:40:29 Et il n'y a pas, à l'échelon le plus haut dans l'Etat,
00:40:33 quelqu'un qui dit qu'il nous faudra créer
00:40:36 une brigade anti-Tintamar,
00:40:39 faire en sorte que, si ce type de manifestation
00:40:42 commence à poindre à un endroit donné,
00:40:45 aussitôt, on déferle, on est dans la célérité.
00:40:48 Non, pas du tout.
00:40:50 Alors là, le préfet, il est tout content,
00:40:52 parce qu'il dit "On a quand même verbalisé
00:40:54 "2 500 personnes pour tapage."
00:40:57 Ah, ça leur fait peur, les gars.
00:41:00 Vous savez combien vous payez pour tapage ? 68 euros.
00:41:03 -Ah oui. -4 jours à faire du bruit,
00:41:05 68 euros, ça va, c'est pour toutes les bourses.
00:41:07 Après, il y en a... Ils étaient 10 000,
00:41:09 il n'y en a que 2 500.
00:41:11 Vous êtes de 2 100, pour ces verbaux,
00:41:15 pour participation à une manifestation interdite.
00:41:19 Ah, là, ça cogne fort, c'est 135 euros.
00:41:22 Vous voyez, et dans tout ça,
00:41:24 il y a ceux qui partent après,
00:41:26 devant les gendarmes, on en arrête certains,
00:41:29 mais qui sont sous alcool,
00:41:31 qui sont sous stupéfiants, etc., etc.
00:41:34 Et en pleine après-midi,
00:41:37 aujourd'hui, alors qu'officiellement,
00:41:39 c'était arrêté depuis hier,
00:41:40 à 5h de l'après-midi,
00:41:42 ils étaient encore 400 sur place.
00:41:45 On peut même pas débrancher, on peut rien faire.
00:41:48 Vous vous rendez compte dans quel État nous sommes ?
00:41:50 On peut, comme ça, défier tout ce qui est la société,
00:41:55 tout ce qui est la tranquillité
00:41:57 et, je dirais, le respect du citoyen.
00:42:00 -C'est intéressant, Marc Menand,
00:42:01 parce que c'est le paradoxe de la démocratie,
00:42:04 comme on parlait de l'Eurovision,
00:42:06 celui qui était le mieux habillé, c'était Slimane.
00:42:09 C'est vrai, vive la France.
00:42:11 -C'est terrible, il faudra établir une dictature
00:42:13 pour revenir en démocratie ?
00:42:15 -Très intéressant.
00:42:17 Un petit tour de table avant,
00:42:19 Charlotte va nous parler de Valérie Ayé,
00:42:21 qui affirme qu'il n'y a pas de lien
00:42:23 entre l'immigration et l'élinquance.
00:42:25 La manifestation du 9 mai à Paris ce week-end
00:42:28 a défrayé la chronique 850,
00:42:30 mais il est en dultra-droite.
00:42:31 On va voir quelques images,
00:42:33 pour commémorer la mort de l'un d'entre eux,
00:42:35 Sébastien Désieux a décédé accidentellement en 94,
00:42:38 sauf que cette année, la militante Adja Traoré
00:42:41 a beaucoup fait parler d'elle.
00:42:43 Elle a interpellé des manifestants nationalistes samedi,
00:42:46 donc en leur reprochant le racisme.
00:42:48 Beaucoup de politiques d'extrême-gauche
00:42:51 l'ont acclamée, l'ont même portée en Nigérie.
00:42:53 Paradoxalement, le seul extrait ressorti
00:42:56 de cette manifestation, finalement,
00:42:58 c'est le moment où cette jeune femme,
00:43:00 qui est passive et en disant "sale blanc de merde",
00:43:03 si vous permettez l'expression,
00:43:05 ou "sale chien", si vous le permettez,
00:43:07 s'est reprise, s'est excusée,
00:43:09 en disant qu'elle voulait dire "sale raciste",
00:43:12 "je vous propose de l'écouter", et un tour de table.
00:43:15 -C'est juste une honte, une marge de facho, en fait,
00:43:19 une marge de putain de raciste.
00:43:21 Qu'est-ce qu'il y a ? Je parle, il y a quelque chose.
00:43:24 -Il y a des gens qui détenaient.
00:43:26 -Mathieu Boquecôté.
00:43:27 -Il y a deux choses.
00:43:28 C'est une manifestation que personne ne défend.
00:43:31 Ce sont des groupuscules qui ne représentent qu'eux-mêmes.
00:43:34 Je ne leur accorderais pas le beau mot de "nationaliste",
00:43:38 qui ne devrait pas être aussi mal connoté.
00:43:40 Ce sont des groupuscules qui ne représentent qu'eux-mêmes.
00:43:43 Ils ne parlent qu'au nom d'eux-mêmes.
00:43:46 Ensuite, je note que pour cette dame,
00:43:48 "sale blanc" et "sale raciste", ce sont des termes interchangeables.
00:43:52 Je ne connais personne... Si quelqu'un m'avait dit
00:43:54 "sale noir", je voudrais dire "sale raciste".
00:43:57 "Sale blanc", ça passe. Et on est censé la croire.
00:44:00 On est censé la croire.
00:44:01 Nous sommes sur ce plateau, je crois,
00:44:03 nous condamnons tous les racismes ici,
00:44:05 même le racisme anti-blanc,
00:44:07 ce qui nous distingue d'autres plateaux.
00:44:09 -Effectivement. On condamne tous les racismes.
00:44:12 -L'antiracisme de cette femme est un racialisme,
00:44:16 c'est un racisme, ça nous crève les yeux.
00:44:19 Mais ce qui est dramatique, c'est qu'il reste malgré tout
00:44:23 plus accepté, soi-disant plus acceptable,
00:44:26 une grande partie de la société,
00:44:27 parce qu'Adjata Auré, je pense, est considérée par beaucoup,
00:44:31 notamment dans son camp politique, comme une victime.
00:44:34 Ca ouvre des droits que tout le monde n'a pas.
00:44:37 -C'est ce qu'on appelle un lapsus révélateur.
00:44:39 Donc oui, elle est raciste.
00:44:41 -Mais dans la manifestation, qu'elle ait l'air victime,
00:44:44 qu'elle soit en désaccord absolu avec, notamment,
00:44:47 je pense, les tenues vestimentaires,
00:44:49 les drapeaux qui se sont affichés, etc.,
00:44:52 elle va directement, parce que même dans son discours,
00:44:55 elle dit "Cette manifestation-là est autorisée
00:44:58 "et celles des musulmans, au pluriel, ne le sont pas."
00:45:01 On va bien savoir de quoi elle parle.
00:45:03 Donc, à travers la manifestation, elle accable la France,
00:45:06 déjà, alors qu'en effet, même dans la vie politique,
00:45:10 personne n'a revendiqué cette manifestation,
00:45:12 et en effet, derrière, elle glisse un lapsus
00:45:15 qui ne passerait pour personne d'autre,
00:45:17 notamment dans l'espace médiatique.
00:45:19 -Charlotte Dornelas, sur ces news,
00:45:22 Valérie a affirmé qu'il n'y existe pas de lien
00:45:25 entre immigration et délinquance,
00:45:27 entre insécurité et immigration,
00:45:29 pas comme le RN déclare-t-elle, pour être plus précise,
00:45:32 et cette déclaration vous a fait réagir.
00:45:34 Elle n'est pas la seule à se positionner ainsi.
00:45:37 Qu'est-ce que cela révèle ?
00:45:39 -Il y a une déconnexion. C'est l'exemple type.
00:45:42 On en a déjà parlé ici, elle n'est pas la première.
00:45:45 C'est l'exemple type de la déconnexion
00:45:47 et de l'impossibilité, par conséquent,
00:45:49 du débat politique tout court.
00:45:51 Elle n'est pas la seule à nier le lien.
00:45:54 Elle est encore moins la seule à penser que dire...
00:45:58 Que de se positionner en fonction de ce que dit le RN
00:46:01 est un argument politique recevable.
00:46:04 Si le RN dit qu'il y a du soleil, je reprends cet exemple,
00:46:07 et que vous dites qu'il pleut,
00:46:09 parce que vous ne dites pas qu'il y a du soleil, comme le RN,
00:46:12 c'est idiot.
00:46:13 Donc il arrive que ça puisse être idiot
00:46:16 de se positionner par rapport à quelqu'un dans l'espace politique
00:46:19 et non pas par rapport à ce qui est dit ou ce qui n'est pas dit.
00:46:23 Je pense, dans l'émission,
00:46:24 la question lui est posée par rapport
00:46:27 aux chiffres qu'avance Jordane Bardella,
00:46:29 donc le RN,
00:46:30 pour faire ce lien-là.
00:46:33 Elle explique qu'elle ne fait pas comme le RN
00:46:36 parce qu'elle n'essentialise pas.
00:46:37 Elle retourne complètement l'argument.
00:46:40 Elle dit que pour le RN, un étranger est un délinquant.
00:46:44 Je ne le pense pas.
00:46:45 Je pense que le RN non plus.
00:46:47 Je ne vais pas m'avancer, on les laissera répondre.
00:46:50 Je n'ai jamais entendu personne expliquer
00:46:52 un problème ou un lien entre l'immigration en France
00:46:55 et la délinquance,
00:46:56 parce que les immigrés, par nature,
00:46:58 et donc parce qu'ils sont étrangers,
00:47:00 étaient délinquants.
00:47:02 Je n'ai jamais entendu ça dans le débat.
00:47:04 Et Emmanuel Macron, en 2022,
00:47:06 parce qu'il y a Jordane Bardella qui en parle,
00:47:08 avait expliqué qu'il refusait le lien existentiel,
00:47:11 c'est l'espèce de préalable apparemment obligatoire.
00:47:14 Je crois que ce lien est refusé par tout le monde,
00:47:17 mais je referme la parenthèse.
00:47:19 Quand on regarde la délinquance à Paris,
00:47:21 on ne peut pas ne pas voir que la moitié des faits
00:47:24 viennent de personnes étrangères,
00:47:26 soit en situation irrégulière, soit en attente de titre.
00:47:29 - Emmanuel Macron. - Voilà.
00:47:31 Je ne sais pas comment Valérie Ayé
00:47:33 va se débrouiller avec ça,
00:47:35 parce que c'est un peu plus compliqué.
00:47:37 Certains avaient contesté ce qu'avait dit Emmanuel Macron
00:47:40 en disant que les chiffres que vous prenez,
00:47:43 on parle d'étrangers,
00:47:44 mais pas forcément en situation irrégulière.
00:47:47 C'était une manière de s'échapper du sujet.
00:47:50 On a tous les étrangers dans les chiffres,
00:47:52 qui peuvent être réguliers ou irréguliers,
00:47:54 ce qui ne change rien au fait qu'ils soient étrangers
00:47:57 et que ce lien existe.
00:47:59 C'était une manière de s'échapper.
00:48:01 On a Gérald Darmanin qui déclarait en 2022,
00:48:03 "48 % des gens interpellés pour des actes de délinquance à Paris,
00:48:07 "55 % à Marseille, 39 % à Lyon, sont des étrangers."
00:48:11 Plus récemment, il a listé les différentes criminalités
00:48:14 en fonction des nationalités impliquées dans la criminalité.
00:48:18 Il a encore allé plus loin.
00:48:20 Là, on a eu un autre argument.
00:48:22 "C'est en raison des délits de faciès."
00:48:24 On vous parle des personnes interpellées.
00:48:26 Comme les policiers et l'Etat lui-même
00:48:29 n'interpellent que les gens issus de l'immigration aux faciès,
00:48:33 là, c'est pareil, on en parle souvent,
00:48:35 mais j'aimerais que ces gens précisent les différences
00:48:38 entre les mots.
00:48:39 Comme il y a plus de délits de faciès,
00:48:41 c'est normal, il y a plus d'étrangers.
00:48:44 Là, arrivent d'autres chiffres,
00:48:46 ceux du ministère de la Justice.
00:48:48 15 % des condamnés sont de nationalité étrangère en 2019,
00:48:51 16 % en 2020,
00:48:53 et dans les prisons, 23 % des prisonniers
00:48:55 sont de nationalité étrangère.
00:48:58 Alors, délit de faciès ou pas,
00:49:00 pour être condamné, il faut des preuves.
00:49:02 Il faut avoir commis l'acte pour lequel on est condamné.
00:49:05 Je ne sais pas quelle serait l'explication,
00:49:07 puisque l'INSEE précise que les étrangers
00:49:09 représentent 7 % de la population globale.
00:49:12 D'où vous preniez le sujet ?
00:49:13 D'où vous le preniez ?
00:49:15 Il y a une surreprésentation et donc un lien.
00:49:17 Est-ce qu'il y a un lien entre le fait d'être étranger
00:49:20 et le fait de devenir délinquant ?
00:49:22 Je ne crois pas que qui que ce soit dit ça.
00:49:24 En revanche, est-ce que la pression migratoire,
00:49:27 ce qu'est devenu l'immigration en France,
00:49:29 le rapport avec la France et les réseaux de criminalité,
00:49:33 est-ce que ça a un impact sur la criminalité en France ?
00:49:36 Là, les chiffres le prouvent,
00:49:37 les chiffres des ministères aujourd'hui occupés
00:49:40 par des représentants d'un gouvernement
00:49:42 auquel se réfère Valérie Hayé.
00:49:44 Ce qu'on comprend dans cette déclaration,
00:49:47 c'est qu'elle se drape derrière la vertu,
00:49:49 elle refuse la réalité, comme beaucoup d'autres,
00:49:52 en dehors du débat.
00:49:53 Par présupposé idéologique seulement,
00:49:55 on n'aborde même pas la réalité,
00:49:57 qui est pourtant le point de départ normal
00:50:00 de la possibilité même du débat politique.
00:50:02 Si vous ne vous accordez pas sur ce qu'il faut traiter
00:50:05 et pourquoi pas différemment traiter
00:50:08 et vous exposer au vote des Français,
00:50:10 vous n'avez plus de débat et de possibilité de l'action politique.
00:50:14 C'est ça qui m'a intéressée
00:50:16 et c'est ce qui est repris par Valérie Hayé.
00:50:18 - Justement, l'ancienne ministre de la Santé, Agnès Buzyn,
00:50:21 a donné une interview où elle affirme
00:50:24 que les propositions d'Emmanuel Macron
00:50:26 concernant la fertilité ne sont pas les bonnes.
00:50:29 Vous y voyez un rapport ?
00:50:30 - Non pas sur le lien direct entre les sujets,
00:50:33 mais sur le rapport à la réalité.
00:50:35 Là, Agnès Buzyn, qui parle plus en tant que médecin
00:50:38 qu'ancien ministre de la Santé,
00:50:40 elle soulait finalement un déni de réalité
00:50:43 dans les propos d'Emmanuel Macron. Pourquoi ?
00:50:45 Elle rappelle une évidence sur la situation d'infertilité
00:50:49 que soulevait le président de la République.
00:50:51 Elle dit que la 1re cause de baisse de la fertilité en France,
00:50:55 c'est l'âge de la mère.
00:50:56 C'est le fait que les femmes ont des enfants plus tard
00:50:59 et que la nature a imposé aux femmes une horloge biologique
00:51:03 qui a ses limites.
00:51:04 Et elle dit ça, en l'occurrence, c'est le fruit de raisons sociétales,
00:51:08 les listes études, l'accès au logement,
00:51:11 la conciliation entre vie professionnelle et familiale,
00:51:13 la carrière entre 30 et 40 ans,
00:51:15 le rapport entre les hommes et les femmes
00:51:18 qui s'est compliqué ces dernières années.
00:51:20 Elle évoque également des raisons comportementales.
00:51:23 Elle dit tabac, cannabis, alcool, obésité,
00:51:25 confère à la chronique de Mathieu.
00:51:27 Vous pouvez arrêter de trouver ça génial
00:51:30 s'il y a des conséquences aussi graves.
00:51:32 Je pense qu'elle en oublie une 3e,
00:51:34 mais qu'elle développe de manière différente,
00:51:37 pas à ce moment-là, mais dans le reste de sa chronique.
00:51:40 Quand on est adulte, on essaie de voir
00:51:42 les décisions qu'on a prises et les conséquences qu'elles ont.
00:51:46 Si on trouve que certaines conséquences sont dommages,
00:51:49 on peut interroger le modèle.
00:51:50 C'est la conséquence de la révolution émancipatrice
00:51:53 qui a eu ces dernières années, notamment vis-à-vis de la femme.
00:51:57 Pourquoi je dis ça ? C'est toute la révolution sexuelle
00:52:00 et le rapport à la reproduction, de manière extrêmement poétique,
00:52:04 notamment via le planning familial, et donc le rapport à l'enfant.
00:52:08 Elle fait peser, par le biais de l'émancipation de la femme,
00:52:11 toute la question de la fertilité, donc sa conséquence de l'enfant,
00:52:14 sur la femme toute seule.
00:52:16 C'est la sacralisation de la pilule.
00:52:18 Si la femme l'oublie, elle assume les conséquences seule.
00:52:21 C'est l'avortement. On explique qu'une fois que la conséquence est là,
00:52:25 c'est à la femme de décider, mais de se débrouiller aussi,
00:52:28 avec les conséquences de ce qu'elle ne fait pas seule.
00:52:31 C'est aujourd'hui la congélation d'ovocytes.
00:52:33 C'est toujours le même... Comment dire ?
00:52:36 - Le même... - Refrain.
00:52:37 Et la conséquence de cette conséquence-là,
00:52:40 la conséquence de la maîtrise de la reproduction,
00:52:44 c'est le rapport à l'enfant qui a changé.
00:52:47 Avant cette maîtrise-là, le rapport à l'enfant,
00:52:50 c'était la question du don.
00:52:51 Il était extrêmement naturel que les gens aient des enfants,
00:52:54 parce que c'était la survie individuelle,
00:52:57 la survie de l'espèce et de la société et du pays.
00:53:00 Le don est devenu projet.
00:53:02 Mais un projet, si l'enfant n'est qu'un projet
00:53:05 ou devient un projet où il est nécessaire qu'il soit un projet,
00:53:08 alors tout le poids des facteurs extérieurs
00:53:12 s'en trouve extrêmement alourdi.
00:53:15 Donc toute la question de la conciliation
00:53:17 entre vie professionnelle et familiale,
00:53:19 l'accès au logement, la question économique,
00:53:22 la question du rapport, de la stabilité de la relation,
00:53:24 toutes ces questions prennent une place extrêmement forte
00:53:27 quand votre enfant n'est plus un besoin vital,
00:53:29 mais un projet que vous construisez comme votre vie professionnelle.
00:53:33 Et pour revenir à notre sujet,
00:53:35 la fuite en avant technique qu'a expliqué Emmanuel Macron
00:53:38 révèle un déni de la réalité, en l'occurrence,
00:53:41 qui impose un calendrier serré aux femmes et une inégalité,
00:53:45 parce que ça n'est pas la même chose avec les hommes.
00:53:47 C'est vrai, mais personne ne l'a décisé.
00:53:49 Aucun pouvoir politique n'a décidé qu'à partir d'un certain âge,
00:53:52 il était plus compliqué d'avoir des enfants,
00:53:54 pour les femmes et pas pour les hommes.
00:53:56 Personne n'a décidé ça, c'était donné.
00:53:58 Comment... Comment refus...
00:54:00 Non, mais nous l'avons tous en même temps.
00:54:02 J'y suis pour rien.
00:54:04 (Sonnerie)
00:54:05 C'est le ministre de l'Intérieur qui...
00:54:07 qui fait un test, je pense.
00:54:09 - Nous sommes en direct. - Pardon ?
00:54:11 Tout va bien. Tous les iPhones sonnent.
00:54:14 Le ministère de l'Intérieur,
00:54:15 concernant le périmètre de sécurité des géographiques.
00:54:18 Nous sommes dans le périmètre de sécurité.
00:54:20 C'est un test.
00:54:21 Excusez-nous, nous sommes en direct, c'est un test.
00:54:24 On va éteindre les portables, c'est un test.
00:54:27 Ça marche très bien, ça m'a fait très peur.
00:54:28 C'est pour commander son fameux QR code,
00:54:32 que nous avions parlé la semaine dernière.
00:54:33 Franchement, nous sommes en direct.
00:54:36 Que d'émotion. Que d'émotion.
00:54:38 Poursuivons. Merci au ministère de l'Intérieur.
00:54:40 Là, je vois aussi, au lieu de se poser la question
00:54:43 de notre rapport...
00:54:44 Éteignez. Moi, j'ai éteint le mien.
00:54:46 Au lieu de se poser la question du rapport, justement,
00:54:48 et de... Si jamais nous voulons
00:54:50 retrouver cette question de la fertilité,
00:54:52 si certaines femmes veulent le retrouver,
00:54:55 et si, à l'échelle nationale, ça devient un sujet,
00:54:56 peut-être faut-il se poser la question
00:54:58 de notre rapport à la réalité,
00:55:00 plutôt que de vouloir l'ignorer, au prix de la technique,
00:55:03 qui, par ailleurs, est extrêmement décevante,
00:55:05 souvent, sur ce terrain-là.
00:55:06 On ne comprend plus ces histoires de déni de réalité.
00:55:09 C'est inquiétant.
00:55:10 Une autre question se pose, Charlotte Dernelas,
00:55:12 dans la foulée de "Revendication devenue omniprésente",
00:55:15 qui n'est pas si éloignée.
00:55:16 Peut-on changer la réalité par les mots du genre ?
00:55:20 On voit fleurir des mots qui redéfinissent la réalité.
00:55:23 Le processus semble infini.
00:55:25 Oui, c'est Samy Biazony qui posait cette question
00:55:27 dans le Figaro, ce week-end.
00:55:28 Là, le lien est le même,
00:55:30 c'est-à-dire notre rapport, tout simplement, à la réalité.
00:55:32 Lui disait, le genre qui a remplacé...
00:55:34 On l'entend beaucoup,
00:55:35 qui a remplacé le sexe, en fait, dans nos discussions.
00:55:38 Il disait que c'était une identité ressentie,
00:55:39 socialement construite,
00:55:41 qui peut être évolutive et détachée de tout fondement biologique.
00:55:43 Et c'est devenu un mélange
00:55:45 entre des réalités biologiques très dissemblables,
00:55:48 des ressentis des individus,
00:55:49 et qui prennent désormais toute la place,
00:55:51 des mécanismes de construction sociale,
00:55:53 les orientations sexuelles, les attirances physiques,
00:55:55 les affinités électives et romantiques les plus diverses.
00:55:58 Et alors là, tout ce phénomène-là,
00:56:00 j'y vois la conséquence de deux refus de réalité
00:56:02 qui ont l'air contradictoires,
00:56:03 mais qui finissent par se conjuguer dans ce mouvement.
00:56:05 Un, celui de la donnée biologique, qui a disparu.
00:56:08 Elle n'existe pas, la nature est fasciste.
00:56:10 Enfin, il faut la sauver, mais en même temps,
00:56:11 quand elle concerne l'homme, elle est fasciste.
00:56:12 C'est très compliqué.
00:56:13 Et le deuxième refus de la réalité,
00:56:16 c'est le besoin nécessaire,
00:56:17 imposé, finalement, par notre nature,
00:56:19 d'enracinement d'identité et de sociabilité.
00:56:22 Pourquoi est-ce que je dis ça ?
00:56:23 Parce qu'initialement, on nous dit,
00:56:25 "Je ne dois rien à personne, je ne suis défini par rien."
00:56:28 La norme elle-même me contraint,
00:56:30 la construction sociale est une prison,
00:56:32 et je suis le seul maître de ce qui me définit.
00:56:35 Et vous finissez, au terme de ce relativisme absolu,
00:56:39 vous finissez avec ces mêmes personnes
00:56:41 qui vous imposent leur drapeau,
00:56:42 leur appartenance à une communauté,
00:56:44 leur revendication comme norme à la place de la marginalité.
00:56:49 Et là, vous avez donc un retournement
00:56:51 de tout ce qu'ils avaient refusé hier
00:56:54 et qu'ils doivent s'imposer demain avec un autre modèle.
00:56:57 Donc, j'y vois la conjugaison entre les deux,
00:56:59 mais c'est tellement ce déni de réalité
00:57:00 qu'on trouve absolument partout désormais
00:57:02 et systématiquement assez révélateur.
00:57:04 - Révélateur. Merci beaucoup, Charlotte Dorn et Elast.
00:57:08 Mathieu Bocoté, Edouard Philippe ne fait pas de mystère
00:57:11 ces derniers jours, sur ses ambitions présidentielles,
00:57:14 mais ces derniers jours, il a précisé
00:57:15 la nature de la coalition présidentielle
00:57:17 qu'il entend rassembler.
00:57:19 En disant vouloir aller de la gauche mitterrandienne
00:57:22 à la droite conservatrice, c'est-à-dire ?
00:57:24 - C'est une annonce tout à fait intéressante.
00:57:26 Gérard m'a vu quelqu'un se présenter
00:57:28 et nous dit "je suis la force du renouveau"
00:57:30 en la poursuite du Bloc central,
00:57:32 mais en voulant rassembler tous les lambeaux
00:57:34 et tous les débris politiques d'un monde
00:57:37 qui est à la veille d'être balayé.
00:57:39 Qu'est-ce qu'on entend par là ?
00:57:40 J'essaie de voir concrètement ce qu'il veut dire
00:57:42 par cette grande alliance de la gauche mitterrandienne
00:57:44 et de la droite conservatrice.
00:57:46 Veut-il tenir dans un même parti,
00:57:48 je sais pas moi, Jack Lang, François Béroud
00:57:50 et Jean-Frédéric Poisson ou je ne sais trop ?
00:57:53 (sonnerie)
00:57:54 - Pardon. Je dénonce
00:57:56 l'ingérence du gouvernement sur mon portable.
00:57:58 - Ce sont les russes.
00:57:59 - Excusez-moi.
00:58:01 J'arrive même pas à éteindre.
00:58:02 Voilà. Je suis désolée.
00:58:03 - On va y aller très rapidement.
00:58:04 Donc globalement, Édouard Philippe nous dit
00:58:07 "je suis celui qui va fédérer tous les lambeaux,
00:58:09 tous les restes, tous ceux qui viennent du vieux monde,
00:58:11 je les tiens ensemble,
00:58:12 ça sera une forme de solidarité des déjà-là,
00:58:15 une solidarité de ceux qui portent en fait la marque
00:58:19 presque d'autres années 90
00:58:21 et contre le monde qui vient,
00:58:23 qui est évidemment le RN en ascension.
00:58:26 Pourquoi je dis le RN en particulier ?
00:58:28 Parce que je pense que dans les gauches méditerrandiennes,
00:58:30 notre ami Édouard Philippe est un grossier des communistes.
00:58:32 Pourquoi ?
00:58:33 Rappelez-vous son passage à la fête de l'UMA,
00:58:35 je crois que c'était l'an passé,
00:58:37 où il avait dit "contre le RN,
00:58:39 j'appellerai toujours à voter communiste".
00:58:42 Les communistes, dont on le rappelait,
00:58:44 sont les hérétiers d'une entreprise totalitaire
00:58:46 qui a entraîné la mort de dizaines,
00:58:48 sinon de centaines de millions de personnes en ce monde.
00:58:51 Donc Édouard Philippe, contre le RN,
00:58:53 qui apparemment doit être vraiment le mâle,
00:58:54 mais le mâle absolu,
00:58:56 il préférera à ce moment les communistes s'il le faut.
00:58:59 Donc il nous dit "ma coalition, qu'est-ce que c'est ?"
00:59:01 C'est tout, tout, tout,
00:59:03 sauf le RN, évidemment, et l'FI,
00:59:04 pour conserver la marque d'homme un peu de droite à sa manière.
00:59:07 Je fais le lien entre ça et le débat annoncé
00:59:10 entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen.
00:59:13 Aura-t-il lieu ? Je n'en sais rien.
00:59:14 Mais ce qu'on voit, c'est la volonté de théâtraliser
00:59:16 de manière quasiment caricaturale
00:59:18 ce bloc central qui croit avoir le monopole de la démocratie,
00:59:21 du droit, de la justice sociale,
00:59:24 et de l'autre côté, le mâle que seraient le RN,
00:59:28 les forces populistes qui viendraient menacer
00:59:31 la République qu'on a privatisée.
00:59:32 Mais j'y reviens, cette alliance inattendue
00:59:35 entre, disons-le comme ça, Jack Lang, Robert Hu,
00:59:38 la droite conservatrice, je ne sais pas qui y met là-dedans.
00:59:40 Est-ce que c'est Philippe De Villiers ?
00:59:41 Si c'est le cas, je ne suis pas certain qu'il veut être dans l'alliance.
00:59:43 Jean-Frédéric Poisson, Bruno Retailleau,
00:59:45 je ne suis pas certain qu'il veut être dans l'alliance.
00:59:46 Qui est la droite conservatrice ?
00:59:48 Peut-être un Xavier Bertrand,
00:59:49 mais je ne pense pas qu'il revendique l'étiquette.
00:59:50 J'ai l'impression que notre ami Edouard Philippe
00:59:53 cherche à faire une coalition
00:59:54 avec tout ce qui pourrait rassembler autour de lui.
00:59:57 Il se peut qu'il ne soit pas si nombreux.
00:59:58 Merci, mon cher Mathieu. Merci à tous.
01:00:01 Pardonnez-nous, nous avons tous été un peu perturbés ce soir.
01:00:04 Mais tout va bien chez vous aussi, je crois que ça a sonné.
01:00:07 Excellente suite de programme. Tout de suite, l'heure des pros de Pascal Praud.
01:00:09 [SILENCE]