Christine Kelly et ses chroniqueurs débattent de l'actualité dans #Facealinfo
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00:0019h, c'est l'heure, Face à l'Info, bonsoir à tous. Au sommaire ce soir, nouvelle journée folle dans la politique française.
00:08Éric Ciotti est l'invité de Face à l'Info ce soir, alors qu'un bureau exécutif exceptionnel des Républicains s'est tenu cet après-midi pour l'exclure de ses fonctions,
00:18alors qu'une commission d'investiture s'est tenue pour le remplacer en tant que président du parti pour s'être allié avec le Rassemblement National.
00:26Éric Ciotti est-il encore président des Républicains ? Quelle marge de manœuvre a-t-il pour sauver la droite ? Qui est avec lui ?
00:34Comment peut-il avancer sans les ténors du parti ? Éric Ciotti nous répond ce soir, bonsoir.
00:39– Bonsoir.
00:40– À 18 jours du premier tour des législatives, Emmanuel Macron a tenu une conférence de presse aujourd'hui.
00:45Il ne démissionnera pas. Il n'y aura pas de débat avec Marine Le Pen.
00:50Il a fait son mea culpa sur certains dossiers, il a promis plus d'autorité, plus de clarté sur la laïcité.
00:56Le programme a tout pour être alléchant, mais les Français ont-ils encore confiance ?
01:01Emmanuel Macron en appelle au Front Républicain, oui, mais lequel ? L'édito de Mathieu Bocoté.
01:08Tout sauf le RN, c'est le message du moment, sereiné, avec des arguments.
01:14Le RN, c'est la menace économique. Le RN, c'est la menace de la femme. Le RN, c'est la menace du chaos.
01:20Cette stratégie de la peur est-elle opérante ? L'analyse de Gabrielle Cluzel.
01:26Emmanuel Macron promet d'ouvrir un grand débat sur la laïcité pour prendre des mesures claires.
01:31Pourquoi cette promesse maintenant alors que les Français le réclament depuis si longtemps ?
01:36Pourquoi cette promesse alors que le chef de l'État tient les clés du pouvoir depuis sept ans ?
01:41Que pourrait-il apporter le regard de Marc Menand ?
01:44De Gaulle, Chirac, Sarkozy, c'est en leur nom notamment que les ténors de la droite fustigent l'accord LR-RN.
01:51Mais sur le terrain, beaucoup d'électeurs sont perdus lorsqu'ils se souviennent des accords LR-RN sur la loi immigration.
01:58Ils sont perdus lorsque, sur l'immigration et la sécurité, les Républicains et le RN depuis 20 ans
02:04proposent en réalité beaucoup d'options politiques communes, le décryptage de Charlotte Dornelas.
02:10Voilà pour le programme de ce soir.
02:12Éric Ciotti, bonsoir.
02:14Bonsoir.
02:15D'abord, comment je vous appelle, monsieur le président ?
02:18Je suis président des Républicains et je le reste.
02:21Les militants m'ont élu et seuls les militants pourraient me refuser cette légitimité.
02:29Mais bien au contraire, dans ce débat un peu irréel par rapport aux préoccupations des Français,
02:35par rapport à la situation du pays, je sais que j'ai la confiance des militants, très majoritairement.
02:42Je n'ai jamais reçu autant de messages de soutien.
02:46Je sais aussi que dans le pays, ce que j'ai fait, ce qui était un choix un peu inédit, je l'assume, je le revendique,
02:55parce que dans un moment, dans une vie, il faut ouvrir un chemin nouveau.
03:00Et je voyais bien que ma famille politique était totalement bloquée,
03:06tiraillée entre des positions divergentes, ceux qui voulaient aller vers Macron,
03:11ceux qui voulaient aller plus vers Le Pen.
03:14Et que finalement, malgré tous les efforts que j'ai portés,
03:18malgré la belle campagne qu'on a faite avec François-Xavier Bellamy,
03:22qui est un talent extraordinaire et que je félicite,
03:25eh bien on n'a fait que sept.
03:27Donc c'était un premier constat.
03:29Pourquoi ? Parce que les Français ne regardaient plus LR comme une force claire,
03:34où on sait spontanément où nous habitons.
03:38Eh bien j'ai voulu, oui, donner un coup de pied dans la fourmilière,
03:42casser les tabous du politiquement correct,
03:45tel qu'on les a vus avec une extraordinaire caricature cet après-midi,
03:51avec ce cénacle de chapeau à plume tellement déconnecté de la réalité du pays,
03:59tellement déconnecté des préoccupations des Français.
04:02J'ai voulu dire aujourd'hui, il y a un danger immense.
04:06C'est ce qui m'a décidé à passer cet accord avec le Rassemblement national
04:12pour porter enfin cette forme d'union des droites.
04:17Quand je suis dans la rue, on me dit, mais unissez-vous.
04:21Sur beaucoup de sujets, vous dites la même chose.
04:23Il y a des problèmes d'immigration, d'insécurité.
04:26Le pays est en danger, il tombe.
04:29Unissez-vous. La gauche s'unit.
04:31Et pourquoi la droite ne pourrait-elle pas le faire ?
04:34Quand j'ai entendu...
04:36Éric, on a beaucoup de choses à voir ce soir.
04:39La droite peut-elle s'unir sans les ténors du parti ?
04:43Mais bien sûr.
04:44Pourquoi ?
04:45L'union de la droite, ce sont les électeurs qui la font,
04:48qui la souhaitent et qui la porteront dans les urnes.
04:52Un mot, Christine Kelly, s'il vous plaît.
04:56Sur la gauche, un des éléments qui m'a décidé à faire ce choix.
05:01Comment ça vous a pris ?
05:02Difficile, on en voit les conséquences.
05:04Je les assume, je les mesure et quelque part,
05:07je dis qu'on m'en sera reconnaissant dans quelques mois
05:10et dans quelques années pour notre famille politique.
05:12Parce qu'elle était en train de disparaître.
05:14Mais ce qui m'a décidé, c'est quand j'ai vu cette alliance
05:18des extrêmes-gauches, de la nupèce,
05:21qui a porté des éléments terrifiants,
05:24qui a une complaisance avec l'antisémitisme,
05:27qui a introduit des drapeaux étrangers dans l'Assemblée nationale,
05:31qui n'arrête pas d'attaquer les policiers,
05:35qui est un danger pour la République.
05:37Le premier danger pour la République, ce sont aujourd'hui les insoumis.
05:42Et ça ne gêne personne, y compris dans ma famille politique,
05:47qu'il y ait une alliance entre les insoumis,
05:50le Parti socialiste, le Parti communiste, les écologistes,
05:55désormais même avec le NPA, l'extrême-gauche de l'extrême-gauche.
06:00Tout le monde s'y dit.
06:01Tout ça est parfait, on est dans l'arc républicain.
06:04Vous êtes l'arbre qui cache la forêt.
06:06Quand on dit qu'on fait une coalition ou LR, reste soi-même.
06:11L'idée, c'est de dire qu'il y a deux blocs qui vont s'affronter le 30 juin prochain.
06:17L'extrême-gauche, dangereuse, dangereuse pour la République.
06:21Et puis un bloc d'hommes et de femmes qui aiment la nation,
06:25qui sont de droite.
06:26Je suis de droite.
06:28Je crois en l'autorité, je crois en la liberté.
06:31Et qui veulent additionner leur force pour dire
06:34« Allez, tentons, peut-être une dernière fois,
06:37une chance pour que notre pays ne s'efface pas. »
06:40Ne disparaisse pas.
06:42Parce que la France est en danger.
06:44Je veux parler de la France aussi.
06:46Quand on fait cette alliance, on nous attaque.
06:49Mais est-ce que c'est l'alliance qui est dangereuse
06:52ou est-ce que c'est la situation du pays ?
06:55J'ai envie de dire, quand le sage regarde la lune,
07:00l'idiot regarde le doigt.
07:02Est-ce que vous êtes victime d'un putsch ?
07:04Est-ce que vous êtes victime d'un putsch ?
07:06Juridiquement, oui, en tout cas.
07:09Puisque ce qui s'est passé est naturellement
07:12totalement illégal et contraire à nos statuts.
07:15Que va-t-il se passer demain, dans les jours qui viennent ?
07:17Vous avez quatre jours.
07:19Jeudi, vendredi, samedi, dimanche.
07:21Ensuite, c'est fini.
07:22Pour les investisseurs ?
07:23Je suis président des Républicains
07:26et nous aurons à distribuer,
07:28à attribuer des investitures.
07:31La commission d'ailleurs, qui s'est réunie,
07:33n'a aucune compétence légale pour le faire.
07:38Mais ça, je dirais, ce n'est pas essentiel.
07:42Moi, j'ai envie que le 30 juin prochain,
07:45le 7 juillet, le pays se redresse.
07:48Le pays trouve une nouvelle espérance.
07:50Et je suis convaincu que cette nouvelle espérance,
07:54nous pouvons l'apporter avec les députés républicains
07:57qui seront élus, alliés aux députés
08:00du Rassemblement national qui seront élus.
08:03Nous serons dans deux groupes différents,
08:05mais nous formerons une majorité
08:08pour redresser la France,
08:10pour redonner de l'ordre dans la rue,
08:12pour mettre de l'ordre dans les comptes,
08:14pour redonner une force européenne à notre pays,
08:18pour qu'on arrête d'avoir cette situation
08:21où beaucoup de gens vivent très mal,
08:24n'arrivent plus à boucler leur fin de mois
08:26et quand ils sortent dans la rue,
08:28ils sont tiraillés par la peur de l'insécurité,
08:31notamment du fait d'une immigration massive.
08:34Si on ne règle pas ces trois problèmes,
08:36on n'aura rien réglé.
08:38Et quand je vois, je le dis avec peine,
08:41certains de mes amis, jusqu'à la caricature,
08:44certains qui ont toujours perdu toute leur vie,
08:48qui ont perdu toutes les élections internes,
08:51les primaires, qui viennent me donner des leçons,
08:54les autres qui sont en permanence planqués,
08:57qui ne disent rien...
08:58Des noms, des noms. Vous parlez de qui ?
09:00De Laurent Wauquiez, de Valérie Pécresse ?
09:02Et qui sont sortis aujourd'hui de la réserve
09:04pour me donner des leçons.
09:06En même temps, par exemple,
09:07quelqu'un comme Valérie Pécresse,
09:08première région de France,
09:09quelqu'un comme Gérard Larcher,
09:11deuxième personnage de l'État.
09:13LR, c'est aussi une étiquette de beaucoup de communes,
09:16beaucoup de départements.
09:17Comment vous allez vous dépétrer avec tout ça ?
09:19Comment est-ce que vous allez faire
09:20avec ceux qui sont contre vous ?
09:22Je crois qu'il faut tout reconstruire
09:24et on ne reconstruit pas une nouvelle maison
09:27puissante, forte, avec des idées neuves,
09:30sur des structures qui sont tellement anciennes,
09:34tellement décalées.
09:36J'ai l'impression,
09:37quand je discute avec certains de mes amis,
09:40je les appelle encore comme ça,
09:42d'être dans un autre monde.
09:44Ils sont tellement décalés de la réalité,
09:47de la vie quotidienne de nos concitoyens.
09:50Aujourd'hui, appeler, convoquer le danger fascisme...
09:56On aurait dit que je faisais une alliance terrifiante
10:01qui mettait en péril le PIB.
10:03Les Français y jugent cela, avec moi,
10:06tellement ridicule.
10:08Pensons à l'essentiel, pensons à la France,
10:11aux problèmes des Français
10:13et sortons de cet entre-soi.
10:15Alors oui, si nous avons des idées communes,
10:18et jamais avec le Rassemblement national,
10:21sur la sécurité, quand on prône la double peine,
10:25quand on prône les peines planchées,
10:27plus de places de prison,
10:29l'expulsion systématique des délinquants.
10:32J'ai porté toujours ces amendements.
10:34Les députés RN le font également.
10:36Ce sont les mêmes.
10:38Pourquoi on ne les mettrait pas ensemble,
10:40en additionnant nos forces,
10:42plutôt qu'être soumis,
10:43parce que c'est ce qui se passe depuis 20 ans,
10:45à une espèce d'impuissance ?
10:47La France, elle crève d'impuissance,
10:49de la synthèse, des idées molles,
10:52des idées qui ne mènent à rien.
10:54Éric Ciotti, vous n'avez pas répondu à ma question.
10:57Qu'est-ce qui va se passer maintenant ?
10:59Vous avez été élu en décembre 2022,
11:02avec 53,7 %.
11:04Ce sont des adhérents qui ont voté pour vous.
11:06Allez-vous convoquer des adhérents ?
11:08Allez-vous leur demander, justement,
11:10de valider votre stratégie ?
11:12En tout cas, je souhaite que les militants,
11:15naturellement, soient consultés.
11:17Ça dépend des instances légales du parti.
11:21Je soumettrai cette consultation.
11:24Mais, vous savez, tout ça,
11:26c'est encore un peu de la tambouille interne.
11:28Oui, mais ça m'intéresse quand même.
11:29Éric Ciotti, qui est avec vous ?
11:31Buvez un petit verre d'eau.
11:32Excusez-moi.
11:33Je sais que les nuits sont courtes en ce moment.
11:34Buvez un petit verre d'eau, tranquille.
11:35Mais qui est avec vous, Éric Ciotti ?
11:37On a l'impression que vous êtes seul.
11:39On a l'impression que tous les ténors sont contre vous.
11:41On a l'impression que la terre entière est contre vous.
11:43Qui est avec vous ?
11:44Quel député ?
11:45Il faut savoir avoir raison contre tous les autres.
11:49Parce que c'est aussi la voie du courage.
11:51Je l'ai ouverte.
11:52Vous savez, j'ai lancé tout à l'heure
11:54une pétition de soutien.
11:56En quelques minutes...
11:58Vous avez eu 10 000.
11:59Elle a reçu...
12:00Tout était saturé.
12:01Nous avons reçu des centaines de milliers
12:03de témoignages de soutien.
12:05De soutien.
12:06Je vois bien...
12:07Au moins 10 000.
12:08...combien les gens réagissent,
12:09combien ils me disent bravo
12:11d'avoir cassé ce tabou du politiquement correct...
12:15Juridiquement satiré.
12:16...dont la France crève aujourd'hui.
12:17Juridiquement, ça ne tient pas à cette plateforme.
12:19Est-ce qu'il ne faut pas appeler ?
12:20Non, mais...
12:21Très sincèrement, pour savoir un petit peu
12:22comment ça va se passer
12:23dans les jours qui viennent.
12:24Est-ce que vous allez appeler
12:25à faire un référendum aux adhérents ?
12:26Ceux qui vous ont porté...
12:27Il faut qu'il y ait...
12:28Ceux dont vous...
12:29Moi, je souhaite...
12:30Éric Chottier,
12:31ceux dont vous faites le porte-parole,
12:32c'est-à-dire les militants,
12:34les adhérents sur le terrain,
12:36pourquoi est-ce que vous ne les consultez pas
12:38pour justement adhérer ou pas
12:40à votre stratégie ?
12:41Je souhaite que cette consultation...
12:43D'ailleurs, je les ai consultés.
12:45Je l'ai fait dès hier.
12:47Mais ce que je souhaite,
12:49c'est qu'il y ait un congrès,
12:50un congrès qui donne la parole aux militants
12:52ou devant lesquels,
12:55après les élections législatives,
12:57on ne va pas perturber nos élections.
12:59Je crois que ceux qui ont pris ces initiatives
13:01ont une responsabilité forte
13:04dans cette image de division.
13:06Vous savez,
13:07ce que je proposais
13:09nous garantissait,
13:11demain, d'occuper
13:13une place essentielle à l'Assemblée nationale
13:16avec un groupe de 100 à 120 députés
13:18pour porter, pour peser
13:20dans la nouvelle majorité.
13:22Parce qu'encore une fois,
13:23ce qui compte pour moi,
13:25c'est qu'on sorte de l'impuissance.
13:27Les Français, ils n'en peuvent plus.
13:29C'est pour ça qu'ils ont voté
13:31le Rassemblement national.
13:32Je comprends bien ce que vous dites.
13:33Sortir de l'impuissance...
13:34Ceux qui les dirigent ne font rien.
13:36On vous a entendu là-dessus.
13:37Sortir de l'impuissance.
13:38On a bien compris.
13:39Écoutez les Français.
13:40On a bien compris.
13:41Écoutez les adhérents.
13:42On a bien compris.
13:43Lorsque je vois quelqu'un
13:44comme Céline Himard qui vous lâche,
13:46lorsque je vois certains qui vous lâchent,
13:48je me demande, par exemple, vous,
13:49avec quelle étiquette vous allez...
13:51Non, non.
13:52Céline Himard, qui a été élue dimanche,
13:54me soutient totalement.
13:56Ce n'est pas ce que je vois à l'instant.
13:58Et je la remercie.
13:59Mais avec quelle étiquette
14:00vous allez vous présenter, Eric Ciotti,
14:02là, lundi ?
14:03Je me présente avec l'étiquette
14:06de ma famille politique,
14:07Les Républicains.
14:08On vous l'a enlevé, l'étiquette.
14:09Et je me présente avec l'étiquette
14:12de mes convictions, de mes idées,
14:14celles d'un homme de droite.
14:15Vous savez,
14:16lors des dernières élections législatives,
14:18je n'avais pas mis d'étiquette
14:19sur mon bulletin de vote.
14:20Voilà.
14:21Devant les Niçois,
14:22je n'ai pas besoin
14:23d'étiquette particulière.
14:24Je vais devant eux avec confiance,
14:26contrairement à ce que j'ai entendu,
14:28parce que je sais
14:29que la confiance des Niçois, elle est forte.
14:31Ce que j'ai fait,
14:32c'est justement l'inverse.
14:34C'est réfléchir pour la France.
14:36C'est lui donner un nouveau destin.
14:38C'est dire, on va essayer autre chose.
14:41On a essayé la gauche.
14:43C'est qui, on ?
14:44Ça a été une catastrophe.
14:45C'est qui, on ?
14:46C'est qui, on ?
14:47Qui vous suit ?
14:48Vous ne m'avez pas répondu.
14:49Qui vous suit ?
14:50Les Français.
14:51Les Français me disent,
14:52vous avez essayé la gauche.
14:53Mais quel député ?
14:54On a envie de savoir.
14:55On a envie de savoir
14:56pour les interviewer,
14:57pour les interroger.
14:58Il y aura ceux qui vont être élus,
14:59qui vont naturellement...
15:00Mais là, d'ici quatre jours,
15:01d'ici demain, d'ici ce soir.
15:02Ils vont naturellement me suivre.
15:03Mais le sujet, il n'est pas là.
15:04Le sujet, c'est ouvrir un autre chemin.
15:07C'est apporter des réponses.
15:09C'est casser ce politiquement correct
15:12qui conduit à l'impuissance.
15:14Parce que quand on a peur de ce nombre,
15:16quand on a peur de cette vision médiatique
15:21qui empêche d'agir,
15:22eh bien, on est paralysé.
15:23On ne fait rien.
15:25On est immobile.
15:26On est impuissant.
15:27Et pendant ce temps,
15:28eh bien, le pays recule.
15:30On a plus de chômage.
15:31On a plus d'insécurité.
15:33On a plus d'impôts.
15:35On a plus de violence dans la rue.
15:37On a une submersion migratoire.
15:39Moins de pouvoir d'achat pour les Français.
15:42Qu'est-ce qu'ils disent, les Français ?
15:44Ils disent qu'il faut essayer autre chose.
15:46Moi, je leur propose, je suis d'accord,
15:48pour qu'ensemble, on additionne nos forces.
15:51J'ai les pointes de désaccord
15:53avec le Rassemblement national.
15:54Oui, vous me l'avez dit déjà.
15:55On y travaille, notamment au plan économique,
15:57pour d'abord faire un audit des comptes
16:00parce que M. Macron nous laisse un pays
16:03dans une situation épouvantable.
16:063 100 milliards d'euros de dette,
16:08record des dépenses publiques,
16:10des prélèvements obligatoires.
16:12Il faudra redresser le pays.
16:14Tout à fait.
16:15Lorsqu'il fait sa conférence de presse ce matin
16:17et qu'il parle justement sur votre terrain
16:20et le terrain aussi du Rassemblement national,
16:22c'est-à-dire plus de sécurité,
16:24plus de laïcité plus claire, etc.,
16:26est-ce qu'il n'a pas réussi son pari
16:28en explosant la droite
16:30et en voulant récupérer justement vos sujets,
16:32vos dossiers,
16:33ceux qui intéressent vos électeurs ?
16:35Quand on voit son score dimanche,
16:3714 % avec 4 parties.
16:41Le sien, Renaissance,
16:43le modem de M. Bayrou,
16:45Horizon de M. Philippe,
16:47l'UDI, faire 14 %
16:50après 7 ans de mandat.
16:53Si vous trouvez que c'est une réussite,
16:55c'est une notion assez particulière
16:58de la réussite.
16:59Il parle du pacte du diable.
17:01C'est une sanction inédite, tout ça.
17:05C'est tellement ridicule.
17:07Le pacte du diable, vous répondez pas là-dessus.
17:09Le pacte du diable, vous répondez pas là-dessus.
17:11Le pacte du diable, Eric Ciotti.
17:13Oui, j'y réponds, c'est tellement grotesque.
17:15C'est grotesque.
17:16A chaque fois, M. Macron nous sort le même scénario.
17:19Mais il ne marche plus.
17:20La ficelle, elle est usée.
17:22Sauf chez vous, sauf chez les Ténors.
17:24Elle est usée peut-être,
17:25elle marche encore chez quelques-uns,
17:27mais c'est tellement ridicule.
17:29Nous avons toute une période
17:31où M. Macron dit tout le bien qu'il pense
17:34de M. Bardella, ou de Mme Le Pen.
17:38Et puis, à la veille, et sans doute avec raison,
17:40et à la veille des élections,
17:42c'est la stratégie de la diabolisation.
17:46Celle qu'avait inaugurée M. Mitterrand
17:48pour fragiliser la droite.
17:50Le piège Mitterrand.
17:51Ça fait 40 ans qu'on est là-dedans.
17:53Moi, j'ai envie d'en sortir.
17:54J'ai envie d'une génération...
17:56On a du mal à en sortir.
17:57On ne va pas disparaître.
17:58Si, si.
17:59Ce qui se passe en ce moment, c'est inédit.
18:01Pendant que vous êtes là, Éric Chioti,
18:03peut-être qu'il y a un putsch chez vous,
18:04dans votre bureau, qu'on vous vendra la place.
18:06Vous voyez, justement, la fin du piège Mitterrand.
18:09Est-ce que la fin est vraiment là ?
18:11Ce qui va se passer,
18:12c'est ce que nous allons faire après le 7 juillet.
18:15Reconstruire la France.
18:17Dans l'unité des patriotes,
18:20dans l'unité de ceux qui ont des valeurs.
18:22On va essayer...
18:24Parlons de l'union des droites.
18:25Quelque chose de nouveau, important,
18:28qui est inédit dans l'histoire de France depuis 40 ans.
18:31Parce que nous avons été réduits
18:33à une forme d'impuissance immobile.
18:36Quelque chose de nouveau, depuis 40 ans,
18:38réduit à une impuissance, du courage.
18:40C'est ce que dit Jordan Bardella.
18:42Il salue votre courage.
18:43Moi, je ne me suis jamais planqué.
18:44J'ai toujours été candidat.
18:46J'ai été candidat à la primaire.
18:48Tout le monde a été contre moi.
18:50Tous, ce qu'on appelle les chapeaux à plumes.
18:52Je suis arrivé premier au premier tour de cette élection.
18:56Et au second, dans l'instant même,
18:59tous nos grands ténors se sont additionnés.
19:03Je n'aurai pas l'outrecuidance
19:06de rappeler le résultat de cette addition.
19:08Pourquoi autant d'agressivité contre vous ?
19:10Écoutez, c'est parce que peut-être
19:13ce système veut se maintenir dans l'entre-soi.
19:17Je le regrette.
19:19Mais je parle avec beaucoup de mes collègues
19:21qui me disent que j'ai raison.
19:23Mais on ne peut pas le dire encore.
19:25C'est le moment de le dire.
19:27C'est le moment de casser les codes,
19:29de faire sauter ces a priori ridicules,
19:33de se mettre au boulot, au travail,
19:35de redresser l'affront.
19:36– Au boulot, au travail, Éric Ciotti.
19:38L'Union des droites.
19:40Éric Zemmour était à votre place hier soir.
19:42On parlait de l'Union des droites.
19:43On a vu ce soir, Maréchal,
19:45qui explose complètement, reconquête
19:48qui dit finalement qu'elle va vers la coalition
19:51que vous menez avec le Rassemblement national.
19:54Que pensez-vous de l'Union des droites
19:56du côté de Reconquête ?
19:58– En tout cas, cette Union des droites,
20:00elle est réclamée.
20:01Elle est réclamée sur le terrain.
20:02Moi, je le dis dans ma ville,
20:05on me dit mais pourquoi vous vous unissez pas ?
20:07La gauche le fait.
20:09On le fait avec Mélenchon.
20:11Et pourquoi la droite ne s'unit pas ?
20:14C'est une question de bon sens quand même.
20:16Est-ce que M. Mélenchon,
20:18il est plus fréquentable que M. Bardella ?
20:22Sincèrement, qui peut prétendre ça
20:25après les propos qu'il a tenus,
20:27après les ignominies, l'assimilation d'Israël ?
20:32Tout ça est insupportable.
20:34Donc, les Français, eux, ils ont du bon sens.
20:37Ils n'écoutent pas.
20:38C'est pas l'hiverne qui nous fatigue à la fin.
20:41– Dernière question à Éric Ciotti.
20:43Mon petit doigt me dit que cette nuit,
20:46vous avez passé toute la nuit à négocier.
20:49– Cette nuit, j'ai préparé avec mes équipes
20:54les investitures pour les élections législatives
20:56– Quel en est le résultat, mon cher Éric Ciotti ?
20:59– De nos candidats qui porteront les couleurs
21:02de ma famille politique et qui seront soutenus
21:06par le Rassemblement national.
21:08Il y en a, à ce stade, autour de 80.
21:12– Autour de 80.
21:13Merci beaucoup, Éric Ciotti, pour votre présence.
21:16Merci de nous avoir accordé votre confiance
21:19pour vous avoir témoigné à ce soir.
21:22On va continuer avec nos mousquetaires
21:24dans un instant qui vont réagir à votre entretien.
21:27Tout de suite, on marque une pause et on revient.
21:29– Merci.
21:34– Retour sur le plateau de Face à l'Info
21:36avec nos mousquetaires.
21:37Gabriel Cluzelit avec nous, Marc Menand,
21:39Charlotte Dornelas, Mathieu Bocoté.
21:41Je commence par vous.
21:42Un tour de table par rapport à cette réaction
21:44et cette journée folle qui s'est passée à LR
21:47et Éric Ciotti qui confirme ce soir
21:49qu'il est président juridiquement,
21:51qu'il ira jusqu'au bout au nom des électeurs,
21:54au nom de la France.
21:55– Alors franchement, la scène que j'ai vue aujourd'hui,
21:58elle est lunaire, ça relève de la comédie politique.
22:00J'avais l'impression de voir devant le siège des LR
22:03un carteron de généraux politiques en semi-retraite
22:06chercher à faire un poupoutche
22:08pour être capable de déloger un homme
22:10qui, de ce que j'en sais,
22:11est légalement installé dans ses fonctions.
22:13Premier élément, il y avait quelque chose de comique,
22:15on sort l'honneur, on parle de son âme,
22:18on mobilise les grands principes.
22:20Je crois qu'une des personnes qui s'est présentée
22:22roulait ses manches en arrivant
22:23pour montrer qu'elle était très sérieuse.
22:25Un autre qui dit de manière très ferme…
22:27– On a tout entendu aujourd'hui.
22:28– J'ai pu comprendre.
22:29Une autre personne qui s'en va dire
22:30on va le sortir physiquement s'il le faut.
22:31Allez les gros bras, lâchez pas.
22:33Deuxième élément, tout ça me fait penser
22:35au Front national 1998.
22:37La querelle entre Jean-Marie Le Pen et Bruno Maigret
22:39pour savoir qui allait avoir au moment du schisme
22:41au Front national le contrôle du nom
22:44et ce qui permet aussi d'avoir le contrôle de l'appareil,
22:46le contrôle de l'argent.
22:47Donc c'est peut-être ainsi qu'un parti politique meurt aujourd'hui.
22:51Une mort sans gloire, c'est triste.
22:53– Moi ce qui me fascine, c'est qu'il est le traître.
22:57Il est le personnage épouvantable.
22:59Je ne suis pas un grand historien,
23:01je suis un buquineur d'histoire.
23:02Mais il faut quand même se souvenir
23:04qu'un monsieur qui nous a quittés il y a trois semaines, un mois,
23:07qui s'appelait M. Godin.
23:09M. Godin a été soutenu par ce qui étaient donc les ancêtres de Heller
23:15tout en étant associé au Front national.
23:19À l'époque c'était le Front national.
23:21Et c'est grâce à ce Front national qu'il est devenu le maire de Marseille.
23:25Et on pourrait s'aimer comme ça, prendre les petits points
23:29où en ces temps-là, les uns et les autres s'accommodaient.
23:33Sans oublier, parce que Jacques Chirac est la référence,
23:35ce qu'il avait dit sur les odeurs nauséabondes
23:38quand il se rendait en banlieue.
23:40Alors Charlotte Dernières, on revient sur ce qu'a dit Éric Ciotti.
23:43On a vu toute la journée ce qu'il s'est passé.
23:46Une sorte de putsch, démis de ses fonctions.
23:48Il dit qu'il reste président.
23:49Que va-t-il se passer demain ?
23:50Et l'union des droits dans tout ça ?
23:52Et la France dans tout ça ?
23:54La question c'est vraiment que répondre ?
23:57Parce qu'aujourd'hui on a entendu beaucoup de choses
23:59sur en effet on a invoqué l'âme d'un tel, la traîtrice d'un autre, etc.
24:03C'était très abstrait sur le terrain de la coalition politique.
24:08Et j'aimerais qu'il y ait une clarification
24:11sur l'argument donné par Éric Ciotti depuis le début
24:14qui est que fait-on en face de l'union des gauches et du Bloc central ?
24:19Il reste un troisième Bloc.
24:21Et ce que je trouve le plus irrationnel,
24:24c'est qu'en fait on a beaucoup de gens chez LR
24:26qui continuent à se comporter comme si c'était un parti majoritaire.
24:29Ce que LR n'est plus.
24:31C'est factuel. Le terrain commun...
24:33Alors c'est intéressant ce que vous dites
24:35parce qu'à la fin c'est plus un parti majoritaire
24:37et en même temps le numéro 2 de l'État il est LR.
24:39Le Sénat est majoritairement LR.
24:41La première région de France est LR.
24:43Beaucoup de communes, etc. et de départements sont tenus par LR.
24:46Est-ce que ça peut s'entendre ça ou pas ?
24:48Bien sûr. C'est à la fois un parti institutionnel
24:51et un parti qui est encore enraciné
24:53parce qu'il y a une inertie d'un mouvement
24:55qui a été un grand mouvement politique.
24:57Emmanuel Macron a commencé à casser
25:00toute la distribution des cartes politiques.
25:03Les électeurs aussi ont cassé cette carte politique
25:06et cette distribution des rôles
25:08et aujourd'hui LR peut être une force d'appoint.
25:11Ce n'est pas péjoratif que de le dire.
25:13C'est comme ça. Les urnes commandent.
25:15La réalité c'est que LR aujourd'hui n'est plus un parti majoritaire
25:19et ils se comportent tous comme si c'était encore le cas.
25:23Il n'y a pas de réponse claire à cet argument
25:26des deux blocs qui existent
25:28et que fait-on en face de ces deux blocs.
25:30Il n'y a pas de réponse.
25:32C'est vrai qu'on ne voit pas à quoi pourraient ressembler
25:34les quatre jours qui viennent avant l'investiture
25:37lorsqu'on voit tous ces ténors qui se sont rassemblés.
25:40Comme disait Eric Ciotti il y a quelques instants ici,
25:42ceux qui avaient disparu qui réapparaissent.
25:45Il a quand même réussi à rassembler
25:47tous les ténors du parti contre lui.
25:50Comment peut-il avancer ?
25:52Tous ces chapeaux à plumes, selon son expression,
25:54qui ont fait perdre toutes leurs plumes à LR depuis des années.
25:56Il faut quand même le dire parce que ce parti s'est effondré.
26:00Ce qui me frappe c'est que pendant qu'on menace Eric Ciotti
26:02du bûcher et du goulag,
26:04pendant ce temps il y a l'Union à gauche qui se fait très bien.
26:06On accueille à bras ouverts le NPA,
26:08embrassons-nous Folville, tout est oublié,
26:10tout ce qui s'est dit depuis le 7 octobre.
26:12Et ça c'est quand même assez délirant.
26:14Il a parlé aussi d'espérance Eric Ciotti et je crois qu'il a raison.
26:16Il y a vraiment besoin d'espérance à droite.
26:20Vous savez le cordon sanitaire qu'avait monté François Mitterrand
26:22c'était un peu le mur de Berlin de la droite.
26:24C'est un peu ce qu'il disait à deux populations
26:26sœurs ou des frères
26:28qui auraient pu fraterniser en tout cas,
26:30au moins communiquer, de se parler.
26:32La façon qu'a eu Eric Ciotti de passer le Rubicon
26:34a été un message d'espérance je pense pour beaucoup.
26:38On va continuer avec vous Mathieu Bocoté,
26:40Emmanuel Macron aujourd'hui
26:42à une conférence de presse incroyable.
26:44C'est sur la forme comme sur le fond.
26:48Il a présenté un peu son programme
26:50et il est rentré en campagne pour les législatives.
26:52Comment analysez-vous cette conférence de presse?
26:56D'abord et en tout, elle était un peu éclipsée
26:58par les événements dont nous venons de parler.
27:00Mais Emmanuel Macron a voulu aujourd'hui
27:04donner le cap du grand bloc majoritaire
27:06qui doit sauver la démocratie
27:08contre les extrêmes, dit-il.
27:10Je résume son raisonnement parce qu'il faut voir
27:12que c'est presque subtil.
27:14Le premier élément, il nous dit
27:16« Je constate que le peuple a exprimé sa colère,
27:18son ressentiment, dit-il.
27:2040% pour le bloc national,
27:22qu'il s'entête à appeler extrême droite, j'y reviens.
27:2450% si on intègre l'ensemble des parties
27:26qui sont assimilées aux extrêmes.
27:28Et là, par un saut conceptuel étonnant,
27:30il nous dit « Le peuple a exprimé sa colère,
27:32c'est dangereux.
27:34Dès lors, je redonne ma parole au peuple
27:36et je lui fais confiance pour la suite.
27:38Comme s'il disait à un gamin « Tu as fauté.
27:40Mais là, tu ne fauteras plus
27:42et tu vas avoir ton jouet ensuite. »
27:44Premier élément.
27:46Ensuite, il nous dit « Il y a trois blocs,
27:48donc on est au courant de cette analyse,
27:50mais il l'actualise.
27:52Il y a l'extrême droite, dit-il,
27:54qui est parvenue à avaler une partie
27:56de la droite républicaine.
27:58Il y a l'extrême gauche qui est parvenue
28:00à avaler la social-démocratie classique.
28:02Et il y a ce qu'il appelle le bloc central,
28:04progressiste et républicain,
28:06qu'il a déjà surnommé en d'autres temps
28:08l'extrême centre,
28:10conservons cette formule, elle n'était pas mauvaise,
28:12et qui est le seul bloc à pouvoir sauver
28:14la république et la démocratie.
28:16Enfin, on a eu, ça l'a dit, dans ma grande quête
28:18de trouver une définition de l'extrême droite,
28:20je l'ai trouvée chez lui.
28:22Il nous a proposé sa définition de ce qu'est l'extrême droite
28:24parce qu'il a dit « Le Rassemblement national,
28:26c'est l'extrême droite. »
28:28Et quelle définition nous propose-t-il?
28:30Il nous dit d'abord « L'extrême droite distingue
28:32entre les vrais et les faux français. »
28:34Et ça, pour lui, c'est le premier critère.
28:36Ce à quoi on pourrait lui demander tout simplement,
28:38très honnêtement, est-ce que la nationalité
28:40se réduit à un formulaire administratif
28:42et y a-t-il aujourd'hui des Français
28:44qui ne sont pas assimilés culturellement?
28:46Je pose la question sans avoir la réponse, évidemment.
28:48Deuxièmement, il s'inquiète,
28:50deuxième critère, de la régression
28:52de la liberté de la presse.
28:54Ça, ce serait une marque de l'extrême droite.
28:56C'est sous quel régime qu'on veut
28:58fermer une chaîne télé aujourd'hui en France?
29:00Deuxième question, c'est sous quel régime
29:02qu'avec, au niveau européen, le nouvel acte
29:04européen sur la régulation des médias,
29:06on se donne le droit d'interdire
29:08les contenus qui prônent la contestation
29:10et les soulèvements dans nos pays?
29:12Je crois que c'est dans le présent régime.
29:14Et le troisième élément, il nous dit,
29:16c'est rejeter l'État de droit.
29:18Mais l'État de droit, est-ce que c'est bien
29:20M. Fabius qui décide de retoquer
29:22une loi, la loi immigration,
29:24et qui finalement dit, nous allons exercer
29:26la souveraineté, le Parlement n'est pas digne,
29:28n'est pas assez mature pour exercer cela?
29:30Est-ce que l'État de droit, ça consiste à
29:32dissoudre des associations de manière arbitraire
29:34lorsqu'elles ont le mauvais goût
29:36d'afficher le fagnon identitaire?
29:38Ensuite, il va plus loin.
29:40Il nous dit, la droite républicaine
29:42se trahirait si elle s'alliait
29:44avec le Rassemblement national.
29:46Il dit De Gaulle.
29:48Il y a trois références, De Gaulle, Chirac, Sarko.
29:50Et je pose la question,
29:52De Gaulle, c'est bien celui qui a utilisé
29:54le référendum contre l'avis de certains juristes
29:56pour être capable de refonder la République.
29:58Je pense que c'est une figure importante
30:00dans la Ve République, le général De Gaulle.
30:02Donc, ce référendum de Gaulle, qui par ailleurs
30:04souhaitait, ne l'oublions pas, en voulant finir
30:06avec l'Algérie française pour que n'advienne pas
30:08la France algérienne.
30:10C'est bien de ce général De Gaulle-là
30:12dont on parle ici aujourd'hui,
30:14qu'on accusait de fascisme en son temps,
30:16surtout lorsqu'il a repris le pouvoir.
30:18Je veux savoir, Chirac, est-ce qu'on parle ici
30:20de celui qu'on surnommait dans les années 70
30:22fachos Chirac, qui fustigeait au moment
30:24de l'appel de Cochin, l'appel de partis de l'étranger,
30:26qui parlait, Marc l'a dit, une déclaration
30:28assez choquante, on s'en souvient,
30:30sur le bruit et les odeurs.
30:32Est-ce qu'on parle de Chirac-là,
30:34qui voulait stopper complètement l'immigration
30:36pour prouver son esprit démocratique,
30:38a refusé de débattre avec le candidat
30:40que le peuple avait placé devant lui?
30:42Et quant à Sarko,
30:44pour reprendre la formule, Nicolas Sarkozy,
30:46est-ce qu'on parle de celui qui a proposé
30:48un ministère de l'identité nationale
30:50et qui a été fascisé pour cela
30:52et qui demandait en 2023 aux inquisiteurs
30:54du service public, que certains surnomment
30:56journalistes, il leur demandait
30:58quelle est votre définition de l'extrême droite?
31:00Zemmour est un homme de la droite républicaine,
31:02disait Sarkozy,
31:04qui ajoutait, le grand remplacement n'est pas
31:06une théorie d'extrême droite, même si ce n'est pas
31:08une théorie à laquelle j'adhère.
31:10J'aimerais comprendre quel est le sens de cette rupture
31:12telle qu'entendue ici par Emmanuel Macron.
31:14Il ajoutait, et là il y a un élément
31:16qui est important, je pense, ce qu'on voit à travers ça,
31:18c'est l'instrumentalisation du gaullisme.
31:20Tout le monde aujourd'hui se réclame du gaullisme,
31:22mais le gaullisme est un mot aujourd'hui
31:24qui est complètement affranchi de la référence historique
31:26au général de Gaulle. Je pense que ça compte.
31:28Et il parle ensuite, je prends la peine
31:30de le dire, dans son propos
31:32de l'extrême gauche, il dit
31:34qu'elle est communautariste, elle a la furie de la
31:36taxation, mais il ne s'est pas attardé
31:38sur son cas. Dans un instant, on fera
31:40peut-être un tour de table sur ce qui se passe
31:42chez Reconquête quand même.
31:44On apprend à l'instant que Jordan Bardella déclare
31:46« Je salue l'appel de Marion Maréchal,
31:48invitant ses électeurs à choisir
31:50un de nos candidats dès le premier tour
31:52dimanche 30 juin ». On fera un tour de table
31:54dans un instant.
31:56Mathieu Bocoté, qu'oppose Emmanuel Macron
31:58à cette montée des extrêmes ?
32:00Il nous propose
32:02une forme de « virage à droite ».
32:04Il dit « Je sais
32:06la dépossession culturelle en ce pays.
32:08Je sais l'insécurité. »
32:10Il fait le lien entre les deux.
32:12Insécurité, dépossession culturelle,
32:14immigration. Emmanuel Macron nous dit
32:16que ce n'était pas une fiction, une hallucination,
32:18c'est un vrai problème.
32:20Il explique donc qu'il en fera davantage
32:22sur ce plan, mais il nous dit sans
32:24sortir. Mais à la différence de l'extrême droite,
32:26nous, on va demeurer fidèles à la République.
32:28Et là, on nous donne une définition de la République
32:30en partie. Il nous dit que la République,
32:32c'est demeurer fidèles aux droits d'asile,
32:34que l'on sait détourner aujourd'hui, et
32:36aux principes constitutionnels. Mais est-ce que c'est les principes
32:38constitutionnels tels qu'ils ont été fondés en 58,
32:4059 ? Est-ce que c'est les principes constitutionnels
32:42réinterprétés par Laurent Fabius ?
32:44Est-ce que c'est les principes constitutionnels réinterprétés
32:46aujourd'hui par ceux qui considèrent que l'État de droit
32:48va contre la souveraineté populaire ? Ça m'intéresse.
32:50Il annonce aussi, marquant par Laurent,
32:52un grand débat sur la laïcité.
32:54Et pour le reste, il dit économie, écologie.
32:56On va lutter contre les écrans.
32:58Ça, c'est la déclaration du jour. Apparemment, c'est au cœur du débat.
33:00Il faut lutter contre les écrans chez les enfants.
33:02Et au final,
33:04il a dit, nous avons la bonne politique,
33:06nous faisons ce qu'on doit faire, mais il faut avoir
33:08une meilleure communication pour que les gens comprennent
33:10enfin telle était sa doctrine.
33:12Mais n'y avait-il pas la moindre part d'autocritique
33:14dans le discours d'Emmanuel Macron ?
33:16Non, pas vraiment. En fait, sur la question
33:18de l'identité, il a dit, ne sous-estimons pas
33:20l'échec de notre modèle d'intégration
33:22avec les immigrés. Globalement, nous sommes
33:24responsables de l'échec de l'intégration.
33:26Sur le plan du débat public, c'est intéressant.
33:28Il a accusé les médias
33:30qui, dit-il, donnent trop d'importance
33:32à certains faits divers,
33:34et ça favoriserait des pulsions négatives
33:36dans la vie publique, et ces médias
33:38seraient responsables de la montée de l'estérilisme droite.
33:40Or, je voudrais savoir quels faits divers,
33:42selon Emmanuel Macron, ça pourrait nous intéresser,
33:44c'est le président de la République,
33:46quels faits divers ont été trop mis de l'avant
33:48ces dernières années ?
33:50De quels faits divers aurions-nous dû
33:52ne pas parler parce qu'il
33:54contaminait apparemment la vie publique ?
33:56Finalement, c'est la faute aux médias
33:58qui seraient responsables de la montée
34:00de ce qu'il appelle les extrêmes.
34:02Une dernière réflexion, toute brève pour terminer.
34:04Il nous dit qu'il y a deux catégories de Français.
34:06Pour l'extrême droite, c'est la formule d'Emmanuel Macron.
34:08Entre ceux qui sont assimilés culturellement
34:10et ceux qui ne le seraient pas, si je comprends bien.
34:12Mais on pourrait retourner
34:14l'affirmation à son sujet.
34:16J'ai l'impression que pour lui, il dit qu'il y a deux catégories de Français.
34:18Ceux qui adhèrent aux valeurs républicaines,
34:20telles que je les entends,
34:22et qui sont des hommes et des femmes de bonne volonté.
34:24Et les autres qui sont dévorés
34:26par le ressentiment, dévorés
34:28par la furie de la xénophobie,
34:30de l'exclusion,
34:32qui seraient de ce point de vue indignes
34:34d'être républicains et qu'on devrait presque
34:36déchoir de leurs droits civiques ou à tout le moins
34:38symboliquement les présenter comme une sous-catégorie
34:40de Français qui ne sont pas éclairés par les valeurs républicaines.
34:42Finalement, pour Emmanuel Macron,
34:44il y a presque aussi deux catégories de Français.
34:46Ceux qui sont sous le signe des valeurs républicaines,
34:48les siennes et les autres.
34:50De ce point de vue, c'est une conception très idéologique
34:52de la patrie qui nous indique,
34:54qui en appelle presque à la purge politique et idéologique
34:56des dissidents. Mais j'ai peut-être mal compris son discours.
35:00Depuis dimanche, c'est haros
35:02sur le RN, tout sauf
35:04le RN, avec trois menaces agitées
35:06de façon récurrente. Menace
35:08sur l'économie, menace sur
35:10les femmes, menace de chaos généralisé.
35:12Est-ce que, Gabriel Puzel,
35:14cette stratégie de la peur
35:16est opérante ?
35:18Déjà, vous avez raison, la grosse artillerie est sortie.
35:20Le RN, c'est Vichy.
35:22Ça, je dirais que c'est la base. On est habitué.
35:24C'est même assez éculé. Le public
35:26se lasse. Le RN,
35:28c'est vraiment les diplées d'Egypte,
35:30la peste bubonique,
35:32la bête du Gévaudan,
35:34les volcans d'Auvergne ne se sont pas encore réveillés,
35:36mais la campagne n'est pas terminée.
35:38C'est assez paradoxal parce qu'en même temps,
35:40l'autre versant
35:42de la rhétorique consiste à dire que
35:44le RN n'arrivera à rien. Il va falloir choisir.
35:46Soit il n'arrive à rien, soit c'est stupeur et tremblement.
35:48Mais vous avez raison. Trois menaces
35:50reviennent
35:52dans cette rhétorique.
35:54Trois menaces essentielles. La menace sur les
35:56femmes, menace sur l'économie
35:58et la menace du chaos.
36:00On peut peut-être brosser cela
36:02rapidement et comprendre très vite que
36:04l'efficacité sera quasi nulle.
36:06La menace sur les femmes. Je vous explique très vite.
36:08Il y avait une affiche pendant la campagne
36:10de renaissance sur les réseaux sociaux
36:12qui montrait d'une part Valérie Ayé
36:14avec le slogan
36:16Femmes égale Hommes.
36:18Et une photo
36:20à côté avec Jordan Bardella
36:22montrant le slogan Femmes égale
36:24Hommes.
36:26Parce qu'on est citoyens du monde. À Renaissance, on parle
36:28anglais. Vous avez compris la finesse.
36:30C'est Hommes.
36:32C'est renvoyer les femmes
36:34évidemment à la maison. Ça aussi, c'est encore une réduction
36:36à Dutleyr-Houmes parce que vous savez, c'est
36:38les fameux 3K, Kinder, Kusche,
36:40qui étaient
36:42enfants, cuisine, église
36:44propres aux Allemands
36:46du Troisième Reich.
36:48Et il n'y a pas que ça parce que Rachida Dati
36:50l'a dit également au micro de Laurence Ferrari.
36:52Elle a dit, vous savez, le Rassemblement National
36:54va remettre
36:56en cause
36:58la liberté des femmes et puis
37:00va renvoyer la femme au foyer.
37:02C'est une partie du projet de société
37:04de l'extrême droite.
37:06Sauf que l'argument n'a pas porté.
37:08Alors déjà, en passant sur le fait que la patronne
37:10du Rassemblement National
37:12n'a pas l'air de passer ses soirées
37:14à mitonner des petits plats pour le patriarcat.
37:16Ou alors je me trompe. Et aucun bonhomme
37:18ne vient l'aider, elle, quand elle est en difficulté
37:20sur un plateau. On peut signaler ça au passage.
37:22Mais surtout, Jérôme Fourquet
37:24a expliqué ça dans Le Figaro. Il a analysé
37:26vous savez,
37:28le fameux homme des sondages.
37:30Donc il a analysé, décrypté
37:32tous les votes après les dimanches
37:34et il a expliqué qu'il y avait
37:36une très faute augmentation du vote Bardella
37:38dans la jante féminine. Et il explique que
37:40cette jante féminine vote aujourd'hui
37:42autant Bardella que les hommes, ce qui n'était pas le cas avant.
37:44Et il dit que cette augmentation
37:46a même assuré à elle seule une grande partie
37:48de la progression globale
37:50du score. Donc je le cite.
37:52En fait, il n'y a pas besoin d'être grand clair
37:54pour deviner les raisons. La première des raisons
37:56c'est évidemment l'insécurité.
37:58Dans un retour à la loi du plus fort,
38:00la femme c'est évidemment la première victime.
38:02Je ne sais pas si vous avez noté, dans le récent
38:04sondage CSA,
38:06c'était pour CNews Europe, JDD,
38:08sur le lien entre
38:10immigration et délinquance,
38:12les sondés ont répondu
38:14globalement 68%
38:16qu'il y avait bien un lien. Les femmes
38:18ont répondu à 70%
38:20qu'il y avait bien un lien. Donc un petit peu plus que la
38:22moyenne. Et pendant le même temps,
38:24Valérie a expliqué qu'il n'y avait aucun lien
38:26et Maude Brejon
38:28se faisait remonter les bretelles, vous vous souvenez,
38:30pour avoir dit que quand même peut-être il y avait
38:32un léger, petit lien.
38:34Et c'est vrai que le premier droit de la femme
38:36c'est celui de pouvoir se déplacer
38:38dans l'espace public.
38:40Alors à Tômes, vous voyez le fameux
38:42slogan qui confine les femmes
38:44à la maison le soir parce qu'elles ont peur
38:46de descendre dans la rue, et bien c'est
38:48évidemment l'insécurité.
38:50Et cette insécurité,
38:52c'est la délinquance,
38:54le laxisme judiciaire, et puis
38:56une immigration massive en provenance
38:58de pays qui porte un regard d'infériorité
39:00sur la femme culturellement.
39:02Et ça, évidemment,
39:04c'est le triptyque perdant
39:06pour la femme.
39:08Donc vous voyez que c'est cela
39:10en réalité qui l'empêche de sortir.
39:12C'est pas cucheux,
39:14cuircheux, mais c'est quiche.
39:16Il ne faut pas prendre les femmes pour des quiches.
39:18Elles n'apprécient pas.
39:20Mais ce n'est pas la seule raison. Les femmes sont très peu soutenues
39:22en tant que mères. Elles ont été
39:24les grandes oubliées, par exemple,
39:26de la réforme des retraites.
39:28Et comme il y a un magistère moral féministe
39:30de gauche
39:32qui pèse
39:34sur ce gouvernement,
39:36il a été décidé que la maternité était
39:38aliénante et polluante, et on n'a plus
39:40le droit d'aider les mères, car ce serait en quelque sorte
39:42encourager un vice.
39:44Et c'est quand même assez gros, parce que pendant la réforme
39:46des retraites, les pourvoyeuses
39:48de cotisants, parce que, pardon
39:50de parler simplement d'un plan économique,
39:52mais s'il n'y a plus d'enfants, il faut le dire tout de suite,
39:54la retraite par répartition,
39:56c'est une pyramide de Ponzi,
39:58c'est une réforma d'offres.
40:00On pourrait faire un mot valise, parce que
40:02les retraites de ceux qui travaillent actuellement
40:04et qui servent les pensions
40:06des retraités d'aujourd'hui
40:08n'auront pas, eux, de pension de retraite servi
40:10s'il n'y a pas assez d'enfants.
40:12Eh bien, jamais Elisabeth Borne
40:14n'a évoqué cette question. Je crois qu'elle n'a
40:16jamais même prononcé le mot de mère, maternité.
40:18En tout cas, j'ai fait des recherches, je n'ai pas trouvé.
40:20Vous savez, on connaissait Voldemort dans
40:22Harry Potter. Là, c'est Voldemert, celle
40:24dont on ne prononce jamais le nom.
40:26Gabrielle Cluzel,
40:28en une minute,
40:30peut-être, la menace économique
40:32et la menace sur le chaos.
40:34Alors, l'autre menace agitée,
40:36c'est évidemment la menace économique.
40:38Alors, celle-ci, elle est dégainée depuis
40:402017. Cela dit, c'est un vrai sujet.
40:42Il faut s'interroger
40:44sur
40:46le financement, d'une baisse
40:48de la TVA, d'un retour
40:50à la retraite à 60 ans,
40:52etc. Et ça, c'est important.
40:54Mais, au-delà de tout cela,
40:56la leçon de morale, peine à porter,
40:58parce que c'est l'hôpital qui se moque de la charité.
41:00Le Mozart
41:02de la finance, il n'a pas
41:04vraiment
41:06joué
41:08la flûte enchantée.
41:10Quand on regarde la taxe foncière
41:12et la note d'électricité, forcément,
41:14le français moyen se dit
41:16que les leçons de morale sont
41:18mal venues. Donc, c'est vrai
41:20que, quand Bruno Le Maire dit
41:22que ce que l'on a construit en 7 ans
41:24peut partir en fumée en 7 jours
41:26avec le RN, de quoi parle-t-il
41:28exactement ? Est-ce qu'il parle de la dette ?
41:30Et est-ce qu'il espère vraiment convaincre
41:32avec cet argument ?
41:33Dernière question, rapidement.
41:35Est-ce que cette dernière menace, justement,
41:37c'est où le RN
41:39et donc le chaos,
41:41la menace sur le chaos généralisé ?
41:43La menace sur le chaos généralisé, c'est la plus pernicieuse
41:45parce que, finalement, on leur reproche
41:47le chaos qui sera mis par d'autres.
41:49C'est comme si on reprochait
41:51à quelqu'un la bordélisation
41:53orchestrée par son voisin,
41:55si vous me permettez ce mot vulgaire
41:57initié par Gérald Darmanin.
41:59Parce qu'en fait, c'est ça, la rhétorique,
42:01c'est-à-dire qu'on nous dit, s'ils arrivent au pouvoir,
42:03les Black Blocs, j'ai fait la liste,
42:05les antifas, les banlieues,
42:07les soulèvements de la terre, les petits bourgeois
42:09de Sciences Po et de Normale Sup,
42:11tout ce que vous pouvez imaginer,
42:13ne vont pas être contents, ils vont descendre
42:15dans la rue, donc ça va être terrible.
42:17C'est quand même une drôle de façon de concevoir la démocratie
42:19parce que c'est pas le peuple qui décide,
42:21mais c'est les activistes d'extrême-gauche qui ont décidé
42:23qu'il ne fallait pas que le RN arrive au pouvoir,
42:25on pourrait appeler ça la bordélocratie.
42:27– Merci beaucoup pour votre regard,
42:29ma chère Gabrielle.
42:31Marc Menand, qu'est-ce qui vous a touché,
42:33vous, au sein de vous,
42:35lors de la conférence d'Emmanuel Macron,
42:37vous avez bondi.
42:39– La laïcité, forcément, vous imaginez.
42:41Alors, soudain, il y a une sorte
42:43de prise de conscience,
42:45ça vous éveille,
42:47vous vous dites, enfin, il a compris quelque chose,
42:49il reconnaissait tort,
42:51il dit,
42:53nous devons ouvrir un débat
42:55sur la laïcité, c'est-à-dire,
42:57vous avez un homme qui reconnaît
42:59ses erreurs, qui dit, bah oui,
43:01la colère, mais la colère,
43:03l'un des points qui l'a
43:05attisé, c'est effectivement
43:07l'immigration, et
43:09dans l'immigration, la laïcité,
43:11la non-application
43:13de la laïcité,
43:15et là, il dit,
43:17cet homme qui nous ouvre un avenir,
43:19un espoir extraordinaire, on avait l'impression
43:21d'un nouveau candidat qu'on ne connaissait pas,
43:23un garçon qui nous faisait part
43:25d'un enthousiasme, la France, elle est grande,
43:27moi, je suis un optimiste, etc.,
43:29et la laïcité, demain, mais oui,
43:31on fera un débat.
43:33– Non, un débat pour prendre des mesures
43:35claires sur la laïcité.
43:37– Non, mais c'est quand même extraordinaire,
43:39et alors, là-dessus, il dit,
43:41les Français, ils ont un sentiment
43:43d'être dépossédés,
43:45le séparatisme se voit,
43:47alors, mon garçon, le séparatisme,
43:49il se voit, la laïcité,
43:51ça fait grincer les dents parce que
43:53elle n'est pas appliquée, et
43:55il faut maintenant essayer de se retrouver
43:57dans une table,
43:59donc après les élections, sans aucune perspective,
44:01et pour autant, il dit,
44:03la laïcité,
44:05c'est par le volontarisme
44:07qu'on l'impose, et regardez,
44:09le Premier ministre, Gabriel Attal,
44:11quand il était ministre de l'éducation,
44:13un décret, et hop,
44:15il n'y avait plus d'Abaya, alors là,
44:17même chose, on a même
44:1920 jours pour montrer qu'enfin, on entre
44:21dans l'action, qu'on a compris les Français,
44:23et on se pond un décret,
44:25et on dit, dorénavant,
44:27la laïcité, ce qui veut dire quoi,
44:29la laïcité, parce qu'il fait
44:31référence
44:33à Léon Blum, parce que longtemps,
44:35c'était de Gaulle,
44:37alors là, il y a encore un peu de Gaulle, mais il s'atténue,
44:39depuis 3 jours, l'homme référence,
44:41c'est Léon Blum,
44:43forcément, le front populaire,
44:45personne n'a rien compris au front populaire,
44:47je reviendrai peut-être un jour là-dessus,
44:49parce que quand on a
44:51lu quelques lignes sur le front populaire,
44:53c'est ce que vous voulez, mais bref,
44:55et alors, hier, j'ai fait référence
44:57au livre de Léon Blum,
44:59du mariage, et qui dit,
45:01dans l'état que je prévois,
45:03toutes les filles
45:05seront libres, et là,
45:07faisant référence
45:09à la coercition qu'elles subissent à l'époque,
45:11et l'impossibilité
45:13de voter,
45:15le doute sur le divorce, il dit, allez donc
45:17jusqu'au bout
45:19de votre approprieté de propriétaire,
45:21il faut
45:23donc, c'est quand même extraordinaire,
45:25la garder
45:27avec des eunuques, comme si
45:29elles étaient dans un harem, et il faut
45:31qu'elles sortent voilées, il condamne
45:33donc le voile, mais que disait
45:35notre président
45:37par rapport à ça, et il y a les références
45:39aussi, de personnages
45:41qui ont une véritable pensée,
45:43un homme comme Régis Debray,
45:45qui est extrêmement brillant, dans un livre
45:47en 2016,
45:49Laïcité au quotidien, il disait,
45:51il ne s'agit pas
45:53de laïciser,
45:55il ne s'agit pas de laïciser,
45:57la société, ce serait une erreur,
45:59on est dans un état laïque,
46:01c'est sa grande référence, et il ne faut pas
46:03appliquer la laïcité, ce serait une erreur,
46:05il y avait encore plus fou que ça,
46:07il y avait un garçon, on l'a oublié aujourd'hui, tant mieux pour nous,
46:09il s'appelait Christophe Carèche,
46:11il était député PS,
46:13il disait, l'incapacité d'une partie
46:15de la France, donc nous,
46:17à se penser
46:19comme une société ouverte
46:21et tolérante, qui explique
46:23cette volonté obsessionnelle
46:25de rendre toujours plus invisibles
46:27les signes d'appartenance
46:29à la religion musulmane.
46:31Vous voyez comment cette obsession
46:33de la gauche, qui se
46:35donc
46:37condamne à oublier son
46:39passé, à oublier ses racines
46:41d'une laïcité où chacun
46:43peut croire comme il l'entend,
46:45alors c'est ce que disait aussi
46:47Emmanuel Macron en 2019 dans
46:49le discours, il disait, quand on parle de laïcité,
46:51on ne parle pas vraiment
46:53de laïcité, soit
46:55on peut croire en fonction
46:57de ses convictions, et puis il dit
46:59non, mais de communautarisme
47:01installé dans certains
47:03quartiers. Alors donc, on en revient
47:05pourquoi un débat ? Vous avez
47:07remarqué qu'il y avait des certains quartiers,
47:09alors, il y a des quartiers qui font sécession
47:11où la laïcité ne s'appliquerait pas,
47:13mais pourquoi ne pas revenir à ce qui
47:15était clair, à savoir, il n'y a aucun
47:17signe religieux dans la rue
47:19et il faut reconnaître aux catholiques
47:21qu'ils ont amenuisé, je dirais,
47:23leur manière d'exister
47:25dans leur intime conviction,
47:27ils se comportent en citoyens,
47:29c'est ce que l'on demande
47:31aujourd'hui à ceux
47:33qui se revendiquent de l'islam,
47:35d'être avant tout des français,
47:37puisqu'ils ont choisi de vivre
47:39ensemble, et cela, et bien
47:41ça vous condamne à être
47:43maudit, à être considéré comme
47:45une ordure, un raciste,
47:47qui ne veut pas admettre la vérité
47:49des autres. La vérité des autres,
47:51c'est donc, et bien,
47:53détruire ce qui a été
47:55le concept d'une république,
47:57et cette république, elle n'a
47:59simplement qu'une chose, qu'un seul désir,
48:01envie de vivre, c'est ce qu'ont révélé
48:03les élections, et n'oublions pas
48:05les références de monsieur Macron,
48:07l'Europe, l'Europe, l'Europe,
48:09c'était les publicités avec
48:11les femmes voilées, et en disant
48:13voilà ce qu'est une femme libre, ce qu'il avait
48:15d'ailleurs affirmé dans l'une de celles-ci,
48:17se présentant devant lui un jour
48:19et en disant bravo, vous êtes libre.
48:21C'est ça la laïcité, c'est ça le débat.
48:23– Merci pour votre regard,
48:25mon cher Marc, dans un instant,
48:27Charles Dernelas, on va s'intéresser
48:29à tous ces ténors du LR,
48:31on a l'impression d'une
48:33sorte de,
48:35je ne sais pas comment dire,
48:37de résonance un peu assez
48:39particulière par rapport à ce qui s'est passé
48:41aujourd'hui chez LR, on a l'impression qu'ils
48:43ont quand même soutenu
48:45sur la sécurité, sur l'immigration,
48:47des propos en cohésion avec le Rassemblement
48:49national qui rejette aujourd'hui, on en parle dans un instant,
48:51d'abord un tour de table sur ce que je vous disais
48:53tout à l'heure, que se passe-t-il chez Reconquête?
48:55– Ça on ne le sait pas,
48:57ce que je comprends par ailleurs,
48:59c'est que Mario Maréchal et
49:01trois autres députés européens,
49:03ce qui n'est pas le cas de
49:05Sark-Nafo, qui en
49:07appellent à soutenir les candidats
49:09de l'union de la droite qui va se présenter
49:11et en demandant à Reconquête de ne pas présenter
49:13des candidats qui iraient contre
49:15cette union parce que ça pourrait retirer
49:17les voix nécessaires à cette coalition
49:19pour qu'elles puissent affronter, et c'est là l'élément
49:21central, la gauche. Et là,
49:23on a un élément assez intéressant, donc pour,
49:25je fais le jeu de contraste, on aura compris
49:27qu'à droite, l'union pouvait se faire
49:29à condition de laisser dans ses marges
49:31Éric Zemmour, si on comprend le raisonnement,
49:33on comprend qu'à gauche, l'union peut se faire
49:35jusqu'au NPA, le Nouveau Parti Anticapitaliste,
49:37qui pouvait dire gloire au Hamas, si j'ai bien compris,
49:39c'était ça la formule,
49:41à chacun ses critères de respectabilité.
49:43– Donc, Charlotte Donnez, j'ai l'impression qu'on est en train
49:45de voir une certaine coalition
49:47de la droite, un peu peut-être,
49:49si on peut me permettre, comme la coalition à gauche,
49:51c'est-à-dire sans Jean-Luc Mélenchon, et on essaie
49:53de sortir Éric Zemmour, ou bien
49:55est-ce que la coalition peut se faire sans lui ?
49:57– Il va falloir attendre sa réaction
49:59à lui, parce que là, en l'occurrence, ce que dit
50:01Marion Maréchal, c'est qu'elle accompagne
50:03la coalition qui est en train de se former
50:05autour du Rassemblement National, qui est clairement
50:07arrivé très largement en tête
50:09par rapport aux autres partis,
50:11qu'elle soutient cette coalition,
50:13qu'elle dit, elle, que
50:15Reconquête s'apprête à présenter des candidats
50:17dans toutes les circonscriptions, et qu'elle ne peut pas
50:19soutenir ça, mais hier,
50:21en face de vous, Éric Zemmour
50:23disait lui aussi qu'il ne voulait pas présenter
50:25des candidats partout, donc on va attendre la réaction
50:27d'Éric Zemmour, et ce qu'il en est exactement de la réaction
50:29de Reconquête dans les jours qui arrivent.
50:31– Alors, on voit le tweet
50:33de Jordan Bardella, qui salue,
50:35je le disais tout à l'heure, l'appel de Marion
50:37Maréchal, invitant ses électeurs
50:39à choisir nos candidats dès le premier
50:41tour, dimanche 30 juin.
50:43Bon, merci pour votre regard, on aurait pu
50:45en parler pendant longtemps, mais Charlotte, j'aimerais
50:47quand même vous entendre sur les
50:49classiques des LR,
50:51qui depuis hier s'opposent à la volonté
50:53d'accord d'Éric Ciotti
50:55et du RN, en invoquant
50:57l'histoire de leur parti, le général de Gaulle,
50:59Nicolas Sarkozy, on en a parlé
51:01tout à l'heure avec Mathieu Bocoté, Jacques Chirac.
51:03N'est-il pas vrai que la rupture est
51:05inédite dans le parti ?
51:07– Alors, ce qui est
51:09inédit, c'est que le
51:11président des Républicains
51:13annonce une alliance
51:15ou appelle de ses voeux une alliance
51:17électorale, en l'occurrence avec le
51:19RN, très directement. Ça fait des
51:21années, en tout cas, qu'on n'a vu personne
51:23le prôner. Mais à l'intérieur du
51:25parti, c'est déjà des batailles qu'on avait déjà
51:27vues. Il y a ceux, et on les a vues cet
51:29après-midi, et ils font beaucoup de bruit,
51:31il y a ceux qui avaient critiqué énormément
51:33le parti, voire même quitté le parti
51:35parce que Laurent Wauquiez était trop
51:37pas droite, qu'il réduisait le
51:39parti sur lui-même. Il y avait un repli sur lui-même
51:41à l'intérieur des Républicains
51:43qui étaient dénoncés par certains.
51:45Il y a ceux qui avaient critiqué Éric Ciotti
51:47pendant la campagne, exactement pour la même raison,
51:49qui se sont ralliés à lui une fois qu'il
51:51était président des Républicains.
51:53Éric Ciotti qui avait déjà annoncé
51:55qu'il voterait Éric Zemmour en face
51:57d'Emmanuel Macron, alors même qu'Éric Zemmour
51:59avait lancé son parti pour favoriser
52:01l'union des droites entre les LR
52:03et le Rassemblement national. On ne peut pas dire
52:05qu'il n'était pas prévenu.
52:07Et il y a ceux qui ont également
52:09trouvé honteux un accord
52:11de circonstance électorale
52:13à ces élections
52:15législatives et qui ne trouvaient
52:17pas honteux un accord
52:19de circonstance au moment
52:21de faire voter la loi immigration
52:23réécrite par le Sénat majoritairement
52:25républicain. Donc on a du mal
52:27à s'y retrouver. L'annonce est inédite
52:29mais la proximité
52:31avec certaines idées de
52:33la droite nationale et du Rassemblement national
52:35l'est nettement moins, même
52:37au sein de ce parti. Ça a déjà créé des
52:39dissensions au sein du parti.
52:41Mais la rupture engagée
52:43par Éric Ciotti est peut-être moins inédite
52:45dans l'histoire des Républicains que
52:47la situation politique et le poids
52:49des Républicains dans l'histoire
52:51politique française, en tout cas récemment.
52:53Il existe, on le disait
52:55tout à l'heure, désormais trois blocs
52:57de manière absolument évidente.
52:59Emmanuel Macron a incarné le premier. La France insoumise
53:01a raflé celui de gauche
53:03et le troisième bloc
53:05n'existe pas encore mais
53:07il est très clairement emmené, en tout cas
53:09ou écrasé pour l'instant
53:11par le Rassemblement national.
53:13LR n'est plus leader à droite.
53:15C'est comme ça. Personne ne l'a décidé
53:17autre que les électeurs
53:19français qui ont été appelés
53:21aux urnes. Donc la question
53:23qui se pose et d'ailleurs que pose Éric Ciotti
53:25c'est dans quel bloc
53:27LR veut-il jouer un rôle
53:29et veut-il encore jouer un rôle ?
53:31La question n'est pas du tout absurde
53:33et elle mérite d'être posée. Je note
53:35qu'au sein des LR, certains ont posé la question
53:37de la même manière avec le bloc
53:39macroniste. On n'a pas entendu
53:41des hurlements pareils et des convocations
53:43de l'histoire et des âmes et
53:45de la traîtrise des uns et aussi de la traîtrise
53:47on l'avait déjà entendue mais c'était des
53:49ralliements individuels dans un
53:51gouvernement. Par exemple, c'était pas
53:53des accords et l'accord
53:55gouvernemental avec Emmanuel Macron
53:57a été prôné par certains qui sont
53:59encore au sein des LR.
54:01Ensuite, vous l'avez dit, on invoque l'héritage
54:03de la famille politique LR
54:05l'héritage de Jacques Chirac et de Nicolas
54:07Sarkozy. On pourrait faire une chronique
54:09entière sur le poids de l'héritage
54:11politique et de Jacques Chirac et de
54:13Nicolas Sarkozy dans la situation
54:15politique actuelle, notamment des Républicains.
54:17Mais ce n'est pas ça mon sujet ce soir
54:19c'est simplement que
54:21Jacques Chirac et Nicolas Sarkozy
54:23ne se sont jamais retrouvés dans la situation
54:25des Républicains aujourd'hui.
54:27Ils étaient en mesure
54:29de gagner et de gouverner
54:31seuls. Ils ont décidé des ouvertures
54:33en l'occurrence plutôt à gauche mais c'était des
54:35ouvertures pour la vie politique.
54:37Ils n'en avaient pas besoin.
54:39Donc évidemment, là aujourd'hui
54:41qui peut croire aux Républicains qu'ils peuvent gagner
54:43voire gouverner seuls ? C'est absolument
54:45impossible. Et alors l'héritage du général
54:47de Gaulle, je vais compléter ce que nous disait
54:49Mathieu tout à l'heure, là ça
54:51relève du pavlovisme en fait parce que c'est
54:53absolument absurde.
54:55Un, sur la question des alliances.
54:57On a quand même un homme,
54:59Charles de Gaulle, qui est parti à Londres
55:01et qui disait avoir trouvé la synagogue et la cagoule.
55:03Il a été capable de s'allier avec les
55:05communistes ensuite sur la question de la résistance
55:07et avec Staline contre
55:09le nazisme. En l'occurrence, c'était
55:11non pas des accords sur le fond,
55:13je ne pense pas que le général
55:15de Gaulle avait une quelconque sympathie
55:17pour le communisme sur le fond, c'était des
55:19accords de circonstance parce que là
55:21la situation le nécessitait.
55:23Donc, en l'occurrence, on n'avait qu'un homme
55:25qui était relativement souple sur la question
55:27des alliances, si je puis me permettre.
55:29Ensuite, l'antigaullisme de
55:31l'extrême droite, qui est réel, il s'est fait
55:33massivement sur la question
55:35de la guerre d'Algérie parce
55:37qu'à l'époque, l'extrême droite
55:39soutenait l'Algérie française et que le général
55:41de Gaulle disait, un, l'Algérie coûte trop cher
55:43à la France, deux, les Français n'en veulent plus, et trois
55:45la France pourrait devenir algérienne et
55:47Colombelle et deux églises, mon village,
55:49Colombelle et deux mosquées. Donc là,
55:51en termes d'héritage invoqué
55:53dans les circonstances contre le Rassemblement
55:55National, c'est relativement original
55:57aussi. La vérité, c'est que ce
55:59cordon, il a été, ce cordon sanitaire,
56:01cette division absolument
56:03infranchissable entre
56:05le Rassemblement National, hier, le Front National
56:07et les Républicains, hier
56:09plusieurs autres noms,
56:11ce cordon a été pensé comme un piège
56:13précisément pour diviser la droite, pour qu'elle
56:15ne reste pas une menace
56:17contre la gauche. Il demeure un piège
56:19et certains aux Républicains, des années
56:21après, n'ont apparemment pas
56:23compris, malgré un renversement
56:25total de la situation politique. Mais
56:27seulement un piège, n'y a-t-il pas
56:29vraiment des convictions qui s'expriment dans ce refus ?
56:31Sur la forme, cette
56:33réaction, elle relève largement du
56:35réflexe, on l'a dit, il n'y a pas d'argumentaire,
56:37on invoque des convictions, une
56:39histoire politique, de la trahison,
56:41l'importance du parti, très bien.
56:43Sur le fond, elle est difficilement
56:45compréhensible, à la fois sur les idées politiques,
56:47on vient de le voir, il y a des différences, évidemment,
56:49Éric Ciotti continue à les assumer,
56:51et sur la seule stratégie de la
56:53survie des Républicains. Je vous disais, la
56:55situation politique, la question qui
56:57se pose aux Républicains, demain,
56:59c'est, dans ces trois blocs, s'ils veulent
57:01continuer à exister, avec qui
57:03veulent-ils exister ? Donc,
57:05est-ce qu'il faut exister dans un bloc
57:07en restant les Républicains,
57:09et donc faire des accords électoraux
57:11pour que certains Républicains soient assurés
57:13d'être élus, malgré la vague du
57:15Rassemblement National, et donc exister
57:17en tant que Républicain, et influencer
57:19une éventuelle majorité à droite ?
57:21Ou alors, est-ce qu'il vaut mieux disparaître
57:23plutôt que de faire cette trahison avec un parti
57:25où on a beaucoup
57:27d'idées en commun ? Je vous le disais
57:29tout à l'heure, les Républicains,
57:31leur problème principal, me semble-t-il,
57:33c'est qu'ils continuent à se penser
57:35comme un parti majoritaire, et quand
57:37on entend Gérald Darmanin ou Rachida Dati
57:39critiquer la décision d'Éric Ciotti, je précise
57:41qu'ils ont fait exactement la même chose
57:43dans un autre bloc. Après,
57:45évidemment, le choix leur appartient,
57:47mais ils ont choisi le bloc dans lequel
57:49ils voulaient exister. Éric Ciotti vient de faire la même chose.
57:51Dernière question, mais sur le fond,
57:53en effet, beaucoup répètent qu'ils ont
57:55toujours refusé l'alliance
57:57avec le RN. Pourquoi en serait-il autrement
57:59aujourd'hui ? Mais tous reconnaîtront, par ailleurs,
58:01que la France est dans un état inquiétant,
58:03voire dramatique, que
58:05le sursaut est nécessaire et qu'il doit être
58:07rapide. On se souvient
58:09régulièrement dans les élections, les LR nous disent
58:11que c'est l'élection de la dernière chance,
58:13le basculement peut arriver
58:15d'un jour à l'autre. Or, ils ne
58:17peuvent provoquer ce sursaut
58:19seuls. Donc je répète
58:21la question à toutes ces personnes des LR
58:23de qui on aimerait une réponse,
58:25comment provoquer ce sursaut
58:27et surtout avec qui ?
58:29Et on voit
58:31en effet que ces derniers temps,
58:33il y a des dissensions au sein du parti
58:35sur exactement la même question,
58:37exactement les mêmes sujets.
58:39Il y a des désaccords, mais il y a un sujet central
58:41qui a été reconnu central, même par
58:43Emmanuel Macron dans sa conférence
58:45et partout en Europe, c'est la question de l'immigration.
58:47Or, et les LR
58:49et le RN et Reconquête
58:51avaient mot pour mot la même
58:53proposition à la dernière présidentielle,
58:55à savoir la nécessité du référendum
58:57pour reprendre la main. Même ce sujet
58:59qui a été jugé premier
59:01dans le résultat des élections européennes
59:03n'est pas capable de créer une
59:05coalition apparemment.
59:07Merci à tous pour votre regard pour cette émission.
59:09A ce soir, tout de suite, l'heure des pros 2
59:11avec Pascale Proux.
59:13Excellente soirée.