Chaque jour, découvrez la pépite du jour dans la France Bouge avec Elisabeth Assayag.
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00:00 - Europe 1, la France bouge. - La pépite. - La pépite c'est vous Alexandra de Lafontaine. - Merci. - Mais oui, vous avez 46 ans, vous avez co-fondé Ludoker.
00:11 On va revenir un peu sur votre parcours si vous le voulez bien Alexandra. Vous avez grandi près de Valence, vous avez fait des études dans la finance alors que votre rêve initial c'était de devenir médecin.
00:20 - Eh oui. - Mais ça ne vous a jamais quitté, la preuve vous êtes là ce soir pour nous parler de Ludoker. Vous avez pas mal voyagé, vous avez vécu 7 ans en Asie, Vietnam, Singapour, Thaïlande, Malaisie.
00:31 Vous faisiez du contrôle de gestion mais toujours vous n'êtes pas éloigné de la médecine puisque c'était dans l'industrie pharmaceutique.
00:38 Et après vous avez fait du trading pendant 7 ans et puis vous avez voulu entreprendre. Pourquoi ? C'était bien non ?
00:47 - Je me suis beaucoup amusée, j'ai beaucoup voyagé, j'ai beaucoup appris. Toujours dans l'industrie pharmaceutique ou auprès de grands groupes de matériels médicaux.
00:59 Mais plus on évolue dans ces grands groupes et plus on s'éloigne beaucoup du terrain ou d'avoir une action vraiment concrète, soit auprès des praticiens, soit auprès des patients.
01:12 Et il y a un moment en fait, je pense qu'avec les années, et puis souvent on me dit, quand on s'approche de la quarantaine, on se met dans une nouvelle dynamique.
01:21 Et moi j'avais vraiment envie d'être plus proche des patients, plus proche des prescripteurs et d'être en capacité d'amener une innovation ou des solutions qui répondent à leurs besoins.
01:36 - Pourquoi l'ASM ? Alexandra de La Fontaine.
01:38 - Pourquoi l'ASM ? En fait, on a créé le docker au départ, c'est parti d'un constat, celui que vous avez évoqué, qui est mentionné par l'OMS.
01:47 Quelles que soient les pathologies chroniques, on estime dans le monde que un patient sur deux prend bien ses traitements.
01:53 Et en fait, c'est fou de se dire ça, parce qu'on se dit, on a une pathologie chronique, donc qu'on garde tout au long de sa vie.
01:59 Il y a des traitements médicamenteux qui existent, qui ont démontré leur efficacité, qui ont des autorisations de mise sur le marché.
02:07 Scientifiquement, ces médicaments fonctionnent et les patients ne les prennent pas ou ne les prennent pas correctement.
02:13 Or, ces traitements sont là pour les aider à contrôler leur pathologie, à limiter la dégradation de leur état de santé,
02:20 et donc sur le long terme, à vivre en meilleure santé avec une meilleure qualité de vie.
02:25 Et en partant de ce constat-là, et en constatant aussi que les maladies chroniques, c'est un fléau qui est en constante augmentation,
02:33 mais dans le monde entier, avec maintenant même des patients qui ont plusieurs...
02:37 Notamment les allergies, le 10 décembre, la moitié de la population mondiale souffrira d'allergies d'ici 2050.
02:42 Donc il va falloir prendre des traitements quotidiens.
02:44 Exactement, exactement.
02:46 Et en fait, si vous voulez, on s'est penchés sur ce sujet-là en se disant,
02:49 mais comment se fait-il finalement que les gens ne prennent pas leurs traitements ?
02:52 À quoi est-ce dû ?
02:53 Et finalement, on a constaté que c'était aussi vraiment lié à l'éducation et à une bonne habitude de vie.
03:00 Et quel est le meilleur moment dans votre vie pour acquérir des connaissances, des compétences,
03:06 et surtout générer des automatismes ?
03:08 C'est la petite enfance.
03:10 C'est la petite enfance.
03:11 C'est comme ça que vous avez créé Ludokiaire.
03:13 C'est comme ça qu'on a créé Ludokiaire.
03:14 C'est qui "on" ? Il y a vous, vous êtes trois en tout ?
03:16 Nous étions trois au départ.
03:18 Et aujourd'hui ?
03:19 Aujourd'hui, il n'y a plus que moi.
03:21 Moi très bien, en tout cas c'est toujours là.
03:23 Et mes collaborateurs à mes côtés.
03:27 Mais la vie des startups, peut-être qu'on pourra en parler, c'est quand même des hauts et des bas.
03:31 C'est pas facile tous les jours.
03:32 On le voit tous les soirs sur Europe 1 dans la France gauche.
03:34 C'est des hauts et des bas, des associés qui s'en vont, d'autres qui viennent.
03:38 Et c'est la vie. En tout cas, vous allez nous le pitcher maintenant Ludokiaire, ce petit robot.
03:43 C'est qui Joe ? Pourquoi vous l'avez appelé Joe ?
03:44 Alors, on l'a appelé Joe pour que ce soit finalement facile à utiliser dans tous les pays,
03:50 facilement prononçable, universel, et on l'espère pas trop genré.
03:54 Allez, à quoi sert Joe ? On vous écoute, vous avez une minute.
03:57 Alors, Joe c'est ce qu'on appelle maintenant communément un dispositif médical numérique
04:02 qui a pour objectif de venir aider les parents et les enfants dans la bonne gestion du traitement de fonds au quotidien.
04:10 C'est un objet connecté, il est lié à une application parentale
04:14 qui va permettre aux parents de transcrire finalement l'ordonnance du médecin
04:19 dans cette application et de générer une routine de traitement pour éviter les oublis
04:24 et pour systématiser la prise, donc justement améliorer cette fameuse observance.
04:30 Et pour l'enfant, l'objectif c'est de le rendre autonome,
04:33 de le guider et de lui permettre de devenir responsable dans la gestion de sa maladie.
04:38 Et ce très tôt, donc nous on s'adresse aux petits enfants qui vont de 3 à 10-11 ans,
04:43 et le robot va finalement traduire les ordonnances du médecin en vidéos médicales animées
04:50 et au travers de son écran tactile, l'enfant va pouvoir suivre l'ensemble des indications
04:56 et apprendre les bons gestes à faire avec tous ses dispositifs inhalés.
05:02 Et le robot va aller jusqu'à mimer le bon rythme de respiration, notamment dans la prise des aérosols.
05:10 Merci Alexandra de La Fontaine, merci de vous être prêtée à cet exercice du pitch
05:13 PDG cofondatrice de Ludocker. Vous connaissiez Ludocker ?
05:17 Professeur Camille Taillé, je rappelle que vous êtes ce soir sur Europe 1,
05:20 responsable du centre de l'ASB de l'hôpital Bichat à Paris notamment.
05:23 Oui, j'ai eu l'occasion de voir Joe il y a quelques années,
05:25 mais j'ai cru comprendre qu'il avait beaucoup évolué,
05:28 donc c'est une super nouvelle parce que c'est un outil qui est très précieux
05:32 et qui aide beaucoup les enfants.
05:33 Joe, on l'a à la maison, c'est ça ? On l'achète ?
05:36 Oui, alors aujourd'hui on ne l'achète pas, on a des plus grandes ambitions que ça.
05:39 On le loue ?
05:40 On a une grande étude clinique en cours et il va pouvoir être prescrit et être remboursé.
05:45 Formidable ! On croise les doigts, mais ça c'est une vraie avancée,
05:50 donc c'est ce qui signifie qu'il devient quasiment indispensable dans la prise des médicaments.
05:55 C'est notre objectif et on est dans la France Bouge,
05:58 et oui on s'était rencontrés il y a quelques années.
06:00 Oui, la France Bouge, le tout début, le démarrage.
06:04 Exactement, dans la prise en charge au niveau réglementaire,
06:08 avec un nouveau décret qui a été voté l'année dernière,
06:11 et c'est ce qu'on appelle la prise en charge anticipée des dispositifs médicaux numériques.
06:16 Donc là la France fait une grande avancée,
06:18 l'Europe aussi, l'Allemagne, permet à ces dispositifs d'être remboursés
06:24 par le système de santé et mis à disposition des patients qui en ont besoin.
06:29 Vous, les parents, finalement, comme on apprend à autonomiser l'enfant,
06:35 les parents ont moins cette charge aussi,
06:38 cette charge qui est compliquée, cette angoisse de bien prendre les médicaments, d'être là,
06:42 parfois l'enfant n'a pas envie, finalement il se substitue un petit peu à toute cette ambiance angoissante.
06:48 Exactement, en fait là on parle vraiment de l'amélioration de la qualité de vie de la famille.
06:52 De la famille, pas que pour l'enfant bien sûr.
06:55 En fait, une pathologie chronique chez un enfant, c'est une pathologie qui touche toute la famille.
07:00 Ça génère de la charge mentale chez les parents, mais il ne faut pas se leurrer,
07:05 ça impacte aussi la fratrie, comme on le disait,
07:08 quand les enfants finissent en crise et sont hospitalisés,
07:12 ou qu'on a un enfant qui est en difficulté respiratoire,
07:15 c'est toute la famille qui tremble, les parents, mais les frères et sœurs aussi.
07:19 Et l'objectif de Joe, c'est ça, c'est aussi de venir accompagner les parents,
07:24 de finalement soulager un peu cette charge mentale,
07:27 qui est un vrai fardeau au quotidien de devoir y penser.
07:30 Donc ça, on le renseigne, on le paramètre, on l'automatise.
07:33 Et puis c'est aussi, finalement, Joe est un tiers de confiance entre le parent et l'enfant,
07:39 et il va aussi soulager les parents, parce que tous les parents ne sont pas des professionnels de santé.
07:44 Et tout le monde pense à la ventoline, aux aérosols,
07:48 rappelons systématiquement que la ventoline c'est du traitement de crise,
07:51 donc normalement c'est pas ça qu'on prend en traitement de fond tous les jours.
07:53 L'objectif du traitement de fond, c'est de minimiser justement la prise de ventoline et les crises,
07:58 et que finalement, il y a des techniques à acquérir.
08:02 - C'est quoi par exemple la technique ?
08:03 - Ah bah la technique, c'est de bien secouer votre aérosol,
08:06 c'est d'enlever le bouchon de l'aérosol, de l'introduire dans la chambre,
08:10 de vous assurer que le masque est bien positionné sur votre visage quand on est un enfant,
08:14 et d'avoir un rythme de respiration lent et profond
08:17 pour qu'on ait le bon temps d'exposition des molécules au système respiratoire.
08:21 - Au traitement de fond ? - Nécessaire à l'efficacité du traitement de fond.
08:24 - Clara Léger.
08:25 - Qui paramètre ce petit robot ? C'est le médecin qui prescrit les traitements ?
08:29 Et est-ce que, je me demandais, est-ce que les enfants l'emmènent à l'école,
08:31 parce que parfois il y a des traitements qu'il faut qu'on prenne toute la journée ?
08:33 - Alors, c'est pas le médecin qui paramètre,
08:36 nous aujourd'hui on est sur un dispositif médical qui sera remboursé,
08:39 le médecin va prescrire, et ensuite c'est le parent à son domicile
08:44 qui va paramétrer les traitements,
08:47 finalement il reproduit l'ordonnance dans une application, d'accord ?
08:51 Au travers de la caméra, il va scanner le code barre des médicaments,
08:55 il va renseigner la routine, qu'il pourra en plus adapter à ses besoins
08:59 et à ses contraintes du quotidien.
09:01 On ne prend pas les médicaments la même heure le lundi que le dimanche.
09:04 Je pense qu'on fait un peu tous la grasse mat.
09:06 - Vous vous rendez compte, Alexandra de La Fontaine, ce soir sur Europe 1,
09:09 du chemin parcouru, vous étiez dans la finance,
09:11 vous étiez venue sur Europe 1 il y a 4 ans, présenter Ludoker,
09:15 et là ça va être remboursé le jour où on va...
09:18 - Croisez les doigts.
09:19 - On croise les doigts, mais ça va le faire,
09:21 parce qu'ici on a plein de bonnes ondes sur Europe 1.
09:24 Est-ce que vous vous rendez compte du chemin parcouru ?
09:27 Je m'adresse à l'entrepreneur que vous êtes.
09:29 - Ah oui, je me rends bien compte du chemin parcouru.
09:32 Je vous avoue qu'il y a eu des hauts, des bas,
09:34 on a eu le Covid, et puis pour mettre tout ça en place,
09:37 on a une très grosse étude clinique qui est en train d'être menée en France,
09:42 on a 16 centres qui participent, des centres hospitaliers,
09:46 et puis aussi des praticiens en pratique libérale,
09:50 qui ont recruté 213 enfants dans le cadre de cette grosse étude
09:54 où on va évaluer les enfants sur 12 mois,
09:56 et notre objectif c'est de démontrer une réduction des exacerbations
09:59 quand on est bien accompagné par Joe.
10:02 Mais vous vous imaginez que pour faire tout ça, ça coûte très cher,
10:05 et en fait on a réussi à faire une levée de fonds en juin 2022.
10:11 - 4,2 millions d'euros.
10:13 - 4,2 millions, ouais.
10:14 Et derrière, j'en profite pour remercier mes investisseurs
10:17 qui croient en nous, qui croient en ce projet,
10:19 parce que la pédiatrie est encore malheureusement trop délaissée,
10:25 et arrive souvent en seconde intention,
10:27 on développe souvent des médicaments, des thérapeutiques pour l'adulte,
10:30 et après on est temps à la pédiatrie.
10:33 Nous chez Ludocare, on croit fermement que c'est dès l'enfance qu'il faut agir
10:38 pour que nos petits patients d'aujourd'hui deviennent des adultes de demain,
10:42 en meilleure santé, avec une meilleure qualité de vie,
10:45 et surtout avec des bons automatismes.
10:46 - Pour l'instant, Ludocare, Alexandra de La Fontaine sort sur Europe 1,
10:49 c'est seulement en France, ou c'est aussi à l'étranger ?
10:53 Est-ce que vous êtes aussi présente ailleurs ?
10:55 - Pour l'instant c'est seulement en France,
10:56 mais je ne vous cache pas qu'on commence à regarder avec grand intérêt l'Allemagne.
10:59 - Elle a de grandes ambitions, elle a bien raison !