Dans ses interviews, Sophie de Menthon, présidente du mouvement patronal Ethic, se met dans la peau des patrons...
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00:00Philippe Dornaneau, bienvenue à Patrons en question.
00:04Vous êtes le président de Ciclé,
00:06et c'est une très belle boîte familiale.
00:09Ça a commencé comment ?
00:11En fait, ma famille travaille dans la cosmétique depuis trois générations.
00:14Mes grands-parents, ça a souvent été d'ailleurs des affaires de couple.
00:17Ma grand-mère et mon grand-père,
00:20mon père, son frère, et puis ensuite ma mère,
00:24avec qui il a lancé Ciclé.
00:26Ça a commencé dans les années 30 sur la cosmétique,
00:28mais pour Ciclé, ça a commencé en 1975.
00:31Et vous, vous êtes arrivé en ?
00:33Je suis arrivé en 1986.
00:35J'ai compté partir aux États-Unis pour des raisons familiales.
00:38Malheureusement, mon frère cadet est décédé dans son travail d'accident de voiture.
00:44J'ai commandé une famille qui est très unie et proche.
00:47Je n'ai pas voulu partir et laisser mes parents.
00:49J'ai dit à mon père, si vous voulez, je travaille un peu avec vous.
00:53C'est un métier formidable.
00:56Je me suis très bien entendu avec mes parents dans le travail.
00:59On a développé, c'était une véritable aventure.
01:02J'ai vu que vous ne faisiez pas d'études de marché.
01:05On travaille sur la qualité des produits.
01:08On est parti sur cette idée, sur une révolution scientifique avec Ciclé,
01:11qui était l'utilisation scientifique des actifs naturels, extraits des plantes.
01:16Avant-garde.
01:18On peut penser qu'on met une plante, mais ce n'est pas du tout comme du thé.
01:22D'une plante, vous pouvez extraire entre 100 000 et 200 000 actifs différents.
01:25À partir de ça, c'est plutôt comme une usine chimique naturelle.
01:28Ces actifs naturels, ce n'est pas vraiment pour des raisons d'écologie,
01:32mais ces actifs naturels, bien choisis, ont une remarquable efficacité.
01:36Nous nous sommes spécialisés dans ce domaine.
01:38La cosmétique, dans les 30 dernières années, a fait beaucoup de progrès.
01:42Elle permet d'avoir une amélioration de l'apparence de la peau.
01:45On n'arrive pas à stopper le vieillissement.
01:48On y arrivera.
01:49Ce qu'on arrive à faire, c'est possible.
01:51En tout cas, on n'y arrive pas aujourd'hui.
01:55Par contre, ce qu'on arrive à faire, c'est donner une apparence plus jeune.
01:58En donnant cette apparence plus jeune, permettre au fond,
02:01et c'est ça l'idée de la cosmétique, de vieillir harmonieusement,
02:04de vieillir bien dans sa peau.
02:06Ce n'est pas quelque chose de négligeable.
02:08On est bien d'accord.
02:09Les hommes viennent de plus en plus au produit.
02:11Les hommes viennent de plus en plus,
02:12mais ils ne vieillissent pas exactement comme les femmes.
02:15Ils vieillissent plus progressivement.
02:17Ils ont une chose qui fait qu'ils ressentent moins le besoin de la cosmétique,
02:20leur peau est plus épaisse.
02:22Ils n'ont pas la peau qui tire le matin, comme peut l'avoir une femme.
02:25Ils n'ont pas forcément le besoin, le ressenti,
02:28sauf peut-être après le rasage, de mettre une crème cosmétique.
02:31La deuxième chose, c'est qu'ils vieillissent progressivement
02:34quand la femme, pour des raisons hormonales, peut vieillir par à-coups.
02:37On vieillit tous pareil, mais...
02:40Je trouve que les femmes vieillissent plutôt mieux maintenant.
02:42Elles vieillissent bien, mais ça dépend.
02:45À la fin de la journée...
02:46À la fin de la... Non.
02:48Le fait de se sentir jeune, c'est tout un état d'esprit.
02:51C'est vrai.
02:52Et il y a quelque chose qui m'a beaucoup impressionnée,
02:54c'est que vous avez, je crois, plus de 90 % de vos ventes qui sont à l'étranger.
02:59On a plus de 90 % de nos ventes à l'étranger.
03:02Magique, ça. Et comment ça se fait ?
03:04C'est assez logique pour une entreprise de cosmétique,
03:06parce qu'on arrive à ce produit,
03:08ces produits cosmétiques qui obéissent à différents buts.
03:11Ça peut être des produits de maquillage, de protection solaire, etc.
03:14Il y a toute une série aussi d'actions cosmétiques.
03:16Elle convient à tous les types de peau, toutes les couleurs de peau.
03:20Si je vendais des yaourts, il faudrait que je m'adapte...
03:22Pas de discrimination esthétique.
03:24Et ça, c'est d'une très grande chance d'un produit commercial,
03:27puisque ça veut dire que...
03:28Et la deuxième chose, c'est que le produit se conserve bien.
03:30Vous voulez dire qu'une peau d'une Africaine et d'une Japonaise
03:34a besoin des mêmes types de produits ?
03:37On a testé, par exemple, les produits qui agissent sur le vieillissement,
03:41sur des peaux asiatiques, bien sûr, mais aussi noires.
03:44On a des légèrement meilleurs résultats encore sur les peaux noires.
03:48Une dernière question.
03:49J'ai été impressionnée par ce que vous faites en matière de fondation.
03:53C'est assez varié.
03:55Vous avez une générosité qui s'attache aussi bien aux maladies psychologiques,
04:03dont les jeunes souffrent de plus en plus, à l'aide aux femmes, etc.
04:09En fait, on a la chance d'avoir une entreprise familiale.
04:13Vous le savez comme moi, l'argent qu'on peut créer quand on réussit,
04:16c'est un outil avec lequel on peut faire des choses.
04:18Et assez tôt, moi et mes parents ont toujours soutenu des causes,
04:22il y a près de 15 ans, après les lois Ayagon,
04:26j'avais proposé à mes parents de créer une fondation d'entreprise
04:30et de professionnaliser un peu ces actions.
04:34C'est des lois, on a un système français qui est très bien fait
04:38et qui permet, on n'est pas loin d'être la seule entreprise dans ce cas,
04:43qui nous permet d'agir dans un certain nombre de domaines.
04:45Vous devez choisir un objet, nous on en avait choisi cinq,
04:48j'en oublie toujours un quand j'essaie de les dire,
04:51environnement, santé, éducation, culture et sociale,
04:54ce qui nous laisse un large choix.
04:56Mais les grandes orientations de notre fondation,
04:59on a aidé plus de 200 ou 300 causes différentes,
05:03mais nos grandes orientations, c'est les femmes d'abord,
05:06parce que c'est l'essentiel de nos clientes,
05:08et aussi de nos salariés, 90% de nos salariés dans le monde sont des femmes.
05:13Ça peut être discriminatif.
05:15Oui, si on nous met des quotas, on sera ennuyés,
05:17mais pas pour la même raison.
05:19La deuxième grande action, c'est la santé mentale,
05:24parce qu'il nous semble que c'est sans doute le grand sujet de santé.
05:28Je ne sais pas si vous le savez, mais c'est le premier poste de dépense
05:31aujourd'hui pour la sécurité sociale, plus importante que le cancer,
05:34plus importante que les maladies cardiovasculaires.
05:36C'est un énorme enjeu de santé en France, mais dans le monde entier,
05:39et donc on essaie de faire émerger ce sujet,
05:42comme à d'autres époques, d'autres générations se sont battues
05:45pour faire émerger le sujet du cancer ou le sujet du sida,
05:48parce qu'il nous semble que ça changerait la vie des gens.
05:51C'est un peu ça ce que vous faites quand vous avez une fondation,
05:54ce que font tous ceux, on est de plus en plus nombreux d'ailleurs en France,
05:58qui ont ce type de structure.
06:00Essayer de trouver des sujets, essayer de défendre des sujets
06:03sur lesquels on pense qu'il y a un effet de levier,
06:06que ça peut apporter un changement, et espérer ensuite
06:09que l'État reprenne ces sujets.
06:11Oui, en espérant ça, et finalement, vous vous attaquez aussi
06:15à cette maladie invisible psychologique,
06:17comme vous vous attaquez à la beauté invisible.
06:20Écoutez, merci infiniment d'avoir été là et de tout ce que vous faites.
06:23Merci.
06:24Au revoir.