• il y a 11 mois

Pascal Praud revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité. Aujourd’hui, la colère des agriculteurs est au cœur du débat.

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00:00 - Europain, 11h, 13h, Pascal Praud et vous.
00:07 - Merci de nous rejoindre et bienvenue sur Europain, 0180 29 21, c'est le numéro que vous composez pour parler avec Pascal Praud.
00:13 - Et c'est vendredi, donc, "Zag's God, it's Friday", comme vous le savez, je suis heureux de retrouver celui qui n'était pas là hier.
00:20 D'ailleurs, Emely n'était pas là non plus hier, parce que vous partagiez une réunion commune, on dit tout aux auditeurs.
00:27 - Avec la direction, nous avons négocié toutes nos primes, ça y est, vous avez toutes les primes, Pascal.
00:31 Sauf pour M. Boubouc, il n'en a pas besoin, il est déjà suffisamment blindé comme ça.
00:35 - Je le salue, en tout cas, M. Boubouc. - Bonjour à tous.
00:39 - C'était le CSE, c'est cela ? - Exactement, le Comité Social-Économique.
00:42 - Et vous en êtes le président ? - Le secrétaire, la présidente, c'est Constant Le Banquier.
00:47 - Le piqueur dans les caisses, surtout. - Mais bon, on en parlera plus tard.
00:51 - Vous interdit !
00:53 - Bon, la colère des agriculteurs qui prend de l'ampleur contre les normes trop étouffantes, les revenus trop bas,
00:58 c'est vrai qu'on découvre les dingueries de l'Union Européenne et les folies des écologistes
01:04 qui souhaitent effectivement imposer de plus en plus de normes,
01:10 ce qui met en difficulté évidemment les agriculteurs.
01:12 Moi, je rappelle toujours la même chose, ce qui se passe dans le monde et dans le climat,
01:17 si tant est qu'il soit déréglé, la France n'y est pour rien.
01:21 La France n'y est pour rien, c'est-à-dire que je crois que les émissions de gaz, on est à moins d'un pour cent.
01:26 Donc je veux bien qu'on se suicide et qu'on prenne des décisions drastiques
01:31 pour faire plaisir à une planète qu'on ne pollue pas, mais le problème quand même mérite d'être posé.
01:37 Et nous sommes avec Pierre Bottes, qui est porte-parole des Jeunes Agriculteurs de l'Île-de-France,
01:41 qui est maraîcher à Saclay dans les Seunes. Bonjour M. Bottes.
01:45 - Bonjour, Pascal. - Et merci d'être avec nous.
01:48 Vous êtes en ce moment même, vous êtes présent sur un barrage peut-être ?
01:54 - Je suis sur la National 118 au niveau de Orsay-Saclay avec mes collègues agriculteurs.
01:59 On était très mobilisés ce matin, en fait, au-delà du tout de ce qui était prévu hier soir.
02:05 Là, on a allumé le barbecue, les saucisses sont en train de cuire, on va se restaurer,
02:08 on s'est levé le coudeur ce matin, donc voilà, on est prêt.
02:10 - Bon, la National 118, c'est un axe extrêmement important qui relie Paris,
02:16 notamment lorsqu'on veut partir pour l'Ouest, lorsqu'on veut partir en Bretagne.
02:21 Donc ça veut dire que les gens qui veulent quitter Paris, ou les gens qui veulent rentrer dans Paris,
02:26 ils ne peuvent pas en ce moment ?
02:28 - Alors pour l'instant, il n'y a que le sens province-Paris qui est bloqué.
02:31 En fait, ce qui va se passer, c'est que progressivement, on va lever le dispositif pour rejoindre les collègues
02:37 qui vont bloquer avec l'ensemble des départements limitrophes les barrières de péage autour de Paris.
02:43 Donc effectivement, la 618 va revenir progressivement à la circulation,
02:47 mais par contre, pour partir en Bretagne, ça va être compliqué ce soir, je pense.
02:50 - Bah oui, alors j'imagine.
02:52 Donc le péage de Dourdan, je le dis pour tous les franciniens qui connaissent,
02:56 et puis peut-être pour beaucoup de gens en région qui viennent à la capitale,
03:01 c'est-à-dire qu'il ne faut pas prendre la route, très clairement, il ne faut pas.
03:04 Et imaginez aujourd'hui partir en voiture pour Rennes, pour Nantes, ou pour Bordeaux, pour la Rochelle.
03:12 - Je pense que ça va être compliqué, je pense que ça va être très compliqué,
03:16 parce qu'il y a entre 200 et 300 tracteurs qui sont déjà annoncés pour être au péage de Saint-Arnoux à partir de 14h.
03:23 Donc il y aura beaucoup de monde, beaucoup d'agriculteurs, et ça risque d'être très bloqué.
03:29 - Bon, c'est le péage, j'ai dit Dourdan, mais en fait c'est le péage de Saint-Arnoux.
03:33 - Oui, Lorraine-en-Bretagne.
03:34 - Mais les autres autoroutes également.
03:36 - La barrière Dourdan est juste avant Saint-Arnoux.
03:38 - La 13, la 1, la 15, tout ça est en train de...
03:45 Progressivement les agriculteurs vont être en périphérie de la région parisienne,
03:49 et la circulation va devenir très compliquée pour quitter la région parisienne.
03:53 - Bon, Pierre, j'ai l'impression que je ne vois pas ce que Gabriel Attal peut dire.
03:57 Pourquoi ? Parce que la souveraineté échappe aux politiques, elle est donnée à Bruxelles.
04:02 J'ai le sentiment que ce que vous voudriez, et on peut le comprendre, c'est de reprendre tout le système,
04:08 de mettre tout le système par terre.
04:10 - On ne peut pas tout remettre sur le dos de Bruxelles, effectivement, Bruxelles a ses responsabilités.
04:17 Mais bon, il y a les surtranspositions franco-françaises, elles sont nombreuses,
04:21 et celles-ci, on peut immédiatement mettre le doigt dessus et bouger les choses.
04:26 Il y a un certain nombre de points, il y a une liste de courses qui a été mise sur la table,
04:31 donc il n'y a pas de difficultés par rapport à ça.
04:33 Nous, les revendications des agriculteurs, il les a Gabriel Attal.
04:37 Moi, quand on me donne la liste de courses et que je vais faire les courses,
04:40 si je ne reviens pas avec la liste complète, je suis reçu assez fraîchement à la maison.
04:44 Et bien là, ça sera pareil. La liste des courses, il l'a, s'il ne veut pas être reçu fraîchement.
04:49 Je vous annonce tout de suite, le frigo, il est vide. Le frigo, il est vide.
04:52 - J'entends. - On n'a plus rien.
04:54 Donc là, on n'a plus grand-chose à perdre.
04:56 Et c'est là que c'est dangereux, c'est qu'en fait, on a des agriculteurs qui sont très remontés
05:00 parce qu'ils n'ont plus rien à perdre.
05:02 Donc, le niveau de... Enfin, moi qui suis assez engagé dans le syndicalisme depuis longtemps,
05:09 le niveau de mobilisation me surprend tous les jours.
05:13 C'est-à-dire que tous mes voisins agriculteurs étaient présents ce matin,
05:16 quelle que soit leur conviction, quelle que soit leur production.
05:19 On avait des apiculteurs avec nous, on a des producteurs de différentes filières,
05:25 des éleveurs, des personnes en grande culture, en maraîchage, en arboriculture,
05:30 en bio, en pas bio, etc. En fait, on a tous le même problème.
05:33 On a tous le même problème.
05:35 On n'a pas pu bosser dans nos champs à l'automne parce que les conditions de météo étaient très difficiles.
05:39 Il faut qu'on justifie pourquoi on n'a pas pu faire notre boulot alors que nous, on a envie de le faire.
05:42 Semer notre blé, semer tout ça. Il va falloir qu'on explique.
05:46 Je vais vous prendre un exemple très concret sur ma ferme Pascal.
05:49 Je fais du maraîchage en vente directe. Je produis des fruits et légumes.
05:53 Je n'ai pas pu arracher mes panettes cet automne parce que je ne pouvais pas le faire.
05:56 Que j'ai à me justifier auprès de mes clients que j'ai eu des difficultés sur mon exploitation,
06:00 ce n'est pas un problème. Que j'aille me justifier de ce que j'ai fait mon travail
06:04 ou pas fait mon travail vis-à-vis de l'administration en remplissant des formulaires,
06:07 des papiers, des demandes de dérogation et des trucs comme ça, ce n'est quand même pas normal.
06:10 Moi, ce que je veux faire, c'est mon travail, produire pour nourrir les gens.
06:14 C'est notre métier d'agriculteur. Mon grand-père qui était agriculteur,
06:17 il se levait le matin, il prenait son cheval, il allait faire son travail.
06:20 Il rentrait le soir, il était fatigué de sa journée, il se couchait, il ne remplissait pas des papiers.
06:24 - Je suis tellement d'accord avec vous. Et puis, les Français sont d'accord avec vous.
06:29 Et j'ai envie de dire, nous sommes tous des agriculteurs parce que les problèmes administratifs
06:33 que vous avez, on les rencontre, nous, à un degré parfois moindre, mais même dans nos vies personnelles,
06:39 avec par exemple les rénovations écologiques lorsqu'on veut vendre un appartement ou une maison,
06:43 et qu'il est temps que ceux qui nous dirigent prennent en compte que cette sur-administration
06:49 est impossible.
06:51 - On est entièrement d'accord. Mais en fait, ce qu'il y a, c'est un problème de l'ADN de l'agriculteur,
06:55 c'est d'être au grand air et de travailler dans les champs avec les animaux, etc.
06:59 Ce n'est pas de remplir des papiers. Et le soir, quand on a fait notre boulot et qu'on rentre à la maison
07:03 et qu'il faut se mettre derrière l'ordinateur alors qu'on a nos enfants, on a notre vie privée aussi,
07:06 on a notre famille, ce n'est pas acceptable.
07:09 - Ce n'est pas acceptable, surtout en plus pour gagner ce que vous gagnez parfois.
07:12 On marque une pause, restez avec nous évidemment, M. Bottes, et on revient ensemble pour parler de ces soucis.
07:20 Et puis écoutez sans doute Gérald Darmanin qui a pris la parole hier.
07:26 - 11h sur 13h, vous écoutez Pascal Praud et vous sur Europe 1 et vous réagissez en composant son numéro.
07:31 - Appelez Pascal Praud au 01 80 20 39 21.
07:35 - Europe 1. - Pascal Praud et vous.
07:37 - Il y a tout dans cette chanson de Gauvin Cerce qui était sortie en 2019 sur la désertification, les campagnes abandonnées.
07:55 Je voulais vous faire écouter Gérald Darmanin, ministre de l'Intérieur, il était hier soir sur TF1.
07:59 - Est-ce que les agriculteurs ont le droit de revendiquer ? Est-ce qu'ils souffrent ?
08:03 Oui ils souffrent et ils ont le droit de revendiquer. Est-ce qu'on doit les laisser faire sans envoyer les CRS ?
08:07 Oui, en tant que ministre de l'Intérieur à la demande du président et du Premier ministre, je les laisse faire.
08:11 Est-ce que les agriculteurs s'en prennent aux policiers ou aux gendarmes ? Est-ce qu'ils s'en prennent aux bâtiments publics ?
08:15 Est-ce qu'ils mettent le feu aux bâtiments publics ? Ce n'est pas le cas. On ne répond pas à la souffrance en envoyant des CRS.
08:19 En revanche, j'ai rappelé au préfet que si les bâtiments publics, si les policiers, les gendarmes, les agents de préfecture étaient pris à partie, évidemment que nous interviendrons.
08:27 Sophie Binec est secrétaire générale de la CGT. Elle était ce matin sur France 2. Écoutons-la.
08:32 J'ai bien entendu ce qu'a dit Gérald Darmanin et je l'appelle à être cohérent et à cesser ce deux poids deux mesures.
08:38 Et donc je l'appelle à mettre immédiatement fin aux poursuites qui visent mille militants et militantes de la CGT qui sont poursuivies pour s'être mobilisées contre la réforme des retraites.
08:47 Donc la même chose que les agriculteurs avec des actions absolument pas violentes, puisque nos militants sont poursuivis pour faire un feu de palette sur la voie publique ou dérouler du papier toilette par exemple sur un bâtiment.
08:58 Ça nous vaut d'être poursuivis avec des procès. Donc il faut immédiatement être cohérent, mettre fin à ces poursuites.
09:05 Et puis quelque part avec des déclarations comme ça, moi la conclusion que j'en tire c'est que la prochaine fois on va faire nos manifestations avec des tracteurs.
09:11 Puis peut-être que ça sera plus simple.
09:13 Et puis Xavier Bertrand, toujours ce matin, il était sur France Info.
09:16 Ce sont des manifestations autorisées ou pas ?
09:18 Oui, elles sont autorisées.
09:20 Et après, je veux vous dire aussi une chose, on n'a pas affaire à des délinquants, ceux que j'ai rencontrés l'autre jour.
09:25 Ils veulent se faire entendre. Et ils veulent se faire entendre pourquoi ?
09:28 Parce qu'ils se battent pour nous les agriculteurs.
09:30 C'est pas une corporation qui parle pour une corporation, les agriculteurs se battent pour nous.
09:35 Quand ils auront disparu parce qu'on les laisse mourir à petit feu, ben vous savez ce qui se passera ?
09:40 On importera des produits qui viendront de l'autre bout du monde et on sera condamnés à manger de la merde.
09:44 Bon, M. Bottes, je viens d'entendre Xavier Bertrand.
09:48 C'est vrai que je suis un peu lassé de ses déclarations d'intention.
09:52 Parce que lui-même a été au gouvernement depuis des années la multiplication des normes,
09:57 depuis des années les dingueries européennes,
10:00 depuis des années la folie écologique,
10:03 et on en arrive là aujourd'hui et il sait tout ça.
10:06 Et c'est quand même des gens qui ont été au pouvoir.
10:09 Donc on a l'impression qu'ils se réveillent. Je veux dire, d'être sous le joug de la domination écologique dans ce pays,
10:17 avec les contraintes que ça vous pose, ça suffit, me semble-t-il, M. Bottes ?
10:22 - Qu'ils aient été aux responsabilités ou pas, tous les politiques qui récupèrent le mouvement actuel,
10:26 pour moi c'est totalement indécent et c'est indigne vis-à-vis des agriculteurs
10:30 qui sont mobilisés depuis des semaines, depuis des mois, parce que les actions ont commencé il y a des mois en fait,
10:34 et puis même des années, parce qu'il y a des sujets qui sont sur la table depuis 20, 30 ans.
10:38 Moi j'ai 42 ans, tout gamin, j'étais déjà, je voyais déjà ce qu'il passait en actions syndicales avec mon père,
10:44 et c'est des sujets qui étaient des accords de libre-échange, c'était déjà sur la table,
10:47 on voulait l'exception agricole dans le gap.
10:49 - Bien sûr.
10:50 - Donc voilà, le sujet c'est que moi toutes ces récupérations de politique,
10:55 de... enfin je veux dire, c'est bizarrement, il y a plein de gens qui ont trouvé mon numéro,
11:00 je dirais dans les journalistes, sans faire de généralité, c'est pareil,
11:04 il y a plein de gens qu'on voit jamais qui, bizarre, retrouvent le numéro des agriculteurs et reviennent vers les agriculteurs.
11:08 Moi, s'il y avait vraiment un peu de dignité et de décence au niveau de tous nos élus,
11:14 c'est que leurs frais à l'unité nationale sur le sujet, et non pas la récupération de tous bords,
11:20 que ça soit, quelle que soit la couleur politique d'aujourd'hui, c'est tous grâce à eux qu'on va s'en sortir quoi.
11:26 Non c'est pas grâce à eux, en fait, ils ont tous mis la main dans le pot de confiture,
11:32 et maintenant que ça tape sur les doigts, ils disent que c'est pas eux quoi.
11:36 - Alors il faut rappeler, il faut rappeler François, parce que vous dites effectivement que vous étiez gosse,
11:41 et déjà c'était des sujets qui vous préoccupaient, dans l'esprit de De Gaulle,
11:45 la politique agricole commune, ce qu'on appelle la PAC,
11:49 elle visait à assurer l'autosuffisance alimentaire de l'Europe, c'était cela.
11:53 Ce qui à l'époque signifiait un leadership de la France dans ce domaine,
11:57 et en contrepartie, il y avait la suprématie industrielle de l'Allemagne.
12:01 Bon, sauf que, et c'est ça qui est essentiel, sauf que depuis, Bruxelles a pris le pouvoir,
12:07 et avec la complicité passive de tous nos dirigeants, et comme sur beaucoup de sujets,
12:11 et bien ce qui se passe aujourd'hui est aux antipodes du but initial.
12:16 La France qui était nourricière de l'Europe, était même une condition de l'acceptation du marché commun,
12:21 dans l'esprit de De Gaulle, et nos dirigeants, je le répète,
12:25 se sont mis dans les mains mondialistes de Bruxelles depuis des décennies,
12:29 et on en voit les conséquences d'ailleurs dans tous les domaines,
12:31 et il ne faut pas jouer maintenant les étonnés.
12:33 C'est pour ça que je vous dis, cet après-midi, je ne sais pas ce qu'il va vous dire Gabriel Attal,
12:37 mais il faut renverser la table, Monsieur Bocque.
12:40 D'abord, est-ce que vous êtes d'accord avec ce que je dis ?
12:42 Non, non, alors, moi je suis en partie d'accord, en fait, on va traiter les sujets un par un,
12:46 parce qu'en fait, on va déjà gérer au niveau national toutes les mesures franco-françaises,
12:50 si déjà on arrive à avancer là-dessus, l'étape d'après, effectivement,
12:53 c'est d'aller négocier et d'aller discuter de toutes ces distorsions de concurrence,
12:57 notamment avec les accords de libre-échange à Bruxelles.
13:00 Mais le préalable, c'est déjà que toutes les distorsions franco-françaises qu'on crée d'un point de vue intra-européen,
13:07 on les règle déjà chez nous, et on va procéder étape par étape.
13:12 Il y a aussi des sujets européens, les sujets sont divers,
13:17 parce que tous les pays d'Europe, les paysans de tous les pays d'Europe, sont aussi dehors,
13:20 mais pas avec les mêmes revendications, on n'est pas tous sur les mêmes revendications.
13:24 Donc il y a évidemment un sujet européen là-dedans.
13:28 - Mais vous êtes presque plus modéré que moi sur ce sujet.
13:31 - Non, je ne suis pas plus modéré que vous.
13:34 Les premiers clients de l'agriculture française, c'est quand même l'Europe.
13:38 Donc il ne faut pas se tromper de sujet.
13:41 Mais il faut qu'on règle les problèmes franco-français dans un premier temps,
13:46 et les problèmes européens dans un second temps.
13:48 Mais si on n'a déjà pas fait le ménage chez nous, comment on va aller faire le ménage à Bruxelles ?
13:52 - Pierre, je voudrais que Philippe prenne la parole, parce que Philippe c'est un auditeur,
13:55 et peut-être d'ailleurs a-t-il une question à vous poser. Bonjour Philippe.
13:58 - Bonjour.
14:00 - Et merci d'être avec nous Philippe, vous êtes routier vous,
14:02 alors donc vous n'allez pas pouvoir peut-être rouler partout en France ces prochaines heures ?
14:06 - J'ai été bloqué trois heures avant-hier.
14:09 - Et vous comprenez ?
14:11 - A la limite j'aimerais bien qu'on les rejoigne.
14:14 Parce qu'en fait, par exemple, contre la concurrence déloyale, nous on est en plein dedans.
14:21 - C'est ce que je disais tout à l'heure, nous sommes tous des agriculteurs,
14:25 parce qu'effectivement il y a beaucoup de choses dans ce conflit qu'on peut retrouver dans d'autres secteurs, Philippe.
14:31 Vous avez écouté Gérald Darmanin hier soir ?
14:34 - Alors non, j'ai pas écouté Gérald Darmanin hier soir, parce que j'ai roulé tard,
14:37 par contre j'ai entendu ça ce matin à la radio,
14:40 et franchement j'ai été halluciné.
14:44 Alors, en fin de compte, alors attention, je dis pas qu'il faut envoyer contre les CRS, contre les agriculteurs,
14:51 c'est pas du tout ce que je dis.
14:53 Mais on ne répond pas à la détresse en envoyant les CRS.
14:58 Je suis désolé, les manifestations qu'il y a eu précédemment,
15:03 les gens l'ont fait parce qu'il y a une détresse justement.
15:06 Et il y a quand même eu une grosse répression, que ce soit policière ou judiciaire.
15:12 Donc au bout d'un moment, comme disait la représentante syndicale de la CGT,
15:17 la patronne du syndicat, il ne doit pas y avoir de point de mesure.
15:22 D'accord ? Donc en fait là je pense quand même qu'ils savent très bien que les agriculteurs,
15:28 c'est quand même une force, d'accord ?
15:32 Et ils ont peur des conséquences que ça peut avoir derrière si jamais ils intervenaient.
15:37 Parce qu'en fait il y a une solidarité chez les agriculteurs.
15:41 Moi j'ai vu, rien que sur la Fèves, entre Calais et Dunkerque,
15:44 j'ai vu le nombre de tracteurs passer.
15:46 Moi j'étais quand même halluciné du nombre qu'ils étaient.
15:48 Là j'étais en Bretagne, et en Bretagne pareil, c'était bloqué.
15:52 Enfin voilà.
15:54 Mais quelque part, alors, je me dis juste, le blocage des routes c'est bien.
16:01 Mais en fin de compte, ils veulent aller sur Paris.
16:04 Mais aller à l'Elysée, c'est là où ils sont.
16:08 Je vais demander à Pierre Bottes, vous voulez aller à l'Elysée, monsieur Bottes ?
16:11 Mais j'ai l'impression moi que quand même...
16:13 J'ai déjà été à l'Elysée, alors pas à l'époque de Macron,
16:15 on avait déjà été devant l'Elysée, et bloqué tout le quartier de l'Elysée en 2009.
16:19 Donc si vous voulez, c'est pas un problème pour nous.
16:22 En soi, l'idée c'est pas de faire le grand soir non plus.
16:25 Quand j'entends parler de la mensue étude des Fonds de l'ordre,
16:28 moi je rappelle quand même qu'il y a eu une manifestation d'agriculteurs
16:30 devant le Conseil d'État il y a quelques mois,
16:32 où tous les agriculteurs ont été embarqués et ont des poursuites encore en cours.
16:36 Donc il ne faut pas penser que les agriculteurs sont au-dessus des règles
16:42 et qu'il y a la mensue étude des pouvoirs publics.
16:44 En fait, pour l'instant, effectivement, la détresse est tellement grande
16:47 qu'il est plus prudent pour tout le monde,
16:50 que ça reste pacifique.
16:53 J'ai vu quelques dégradations, il faut évidemment éviter ça,
16:59 mais ce n'est pas l'objectif aujourd'hui.
17:01 Mais l'objectif c'est de ne pas faire monter la colère non plus.
17:04 Merci beaucoup Pierre-Bottes, c'est important les informations que vous nous avez données.
17:09 Merci beaucoup et bon courage à vous.
17:11 C'est vrai qu'il y a beaucoup de Français, c'est rare un mouvement social
17:14 qui est soutenu par 90% des Français.
17:18 Je remercie également Philippe. Merci Philippe et bon week-end à vous.

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