Pascal Praud revient pendant deux heures, sans concession, sur tous les sujets qui font l'actualité. Aujourd’hui la colère des agriculteurs continue, les barrages se multiplient et des actions sont prévues en Île-de-France.
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00:00 - En hommage à notre ami Olivier Guenec qui découvre le rouge et le noir de Stendhal et qui lit chaque soir les aventures de Julien Sorel et de Mathilde de Lamolle, dont il est tombé amoureux.
00:23 - Ah ça oui, follement amoureux ! - Qui est mariée d'ailleurs non ? - Qui est mariée, elle est mariée ! - Ah oui elle est mariée ! - Elle n'est pas libre ! - Non ! - Bon très bien je vais lire.
00:35 - Ah verrière, en hommage, donc vous venez d'entendre quelques notes de musique je crois, de notre ami Jeanne Mas, qui va venir ? - Oui ! - Florian Carasou-Mayon, on la reçoit quand Jeanne Mas ? - Le 5 février. - Le 5 février d'accord.
00:46 - Il est là M. Florian Carasou-Mayon ? - Il vient de revenir d'une visite d'appartement ! - Non mais c'est pas de mienne ! - Non mais écoutez, franchement c'est la famille Cuyot-Poil cette émission !
00:59 - Il y en a qui a au CSE, vous venez vraiment ? - Non. - Non mais c'est vrai, M. Mayon, M. Carasou-Mayon, vous venez de visiter un appartement ? - Non, pas du tout !
01:10 - Non mais sérieusement, vous avez le droit ! Alors dites aux gens, parce que les gens ne le savent pas forcément, un appartement c'est combien de mètres carrés ? Vous avez chargé 30 mètres carrés ? - 30 mètres carrés oui.
01:18 - Bon, combien coûte un appartement de 30 mètres carrés à Paris ? - Environ 1000 euros. - 1000 euros ! Vous vous rendez compte, 1000 euros, dans quel arrondissement ? - Le 18ème.
01:27 - Le 18ème, qui est un arrondissement en plus qui n'est pas parmi les plus privilégiés de Paris ! - Non. - Bon, et donc vous ne l'avez pas pris, 1000 euros c'est quand même un peu cher, non ?
01:35 - Je suis pour l'instant sur la liste d'attente, parce qu'il y a à peu près une trentaine de personnes qui ont visité cet appartement. - Vous vous rendez compte, ça c'est un témoignage formidable.
01:43 Les gens qui nous écoutent, vous avez peut-être envie de venir à Paris, 30 mètres carrés, 1000 euros, et combien ? 30 personnes sur une liste d'attente.
01:51 - 30 personnes qui l'ont visité, 3 personnes sur... - Et on vous a demandé vos fiches de salaire, on vous a demandé... - Mon avis d'imposition, un garant physique, il faut 3 fiches de 5000 euros.
01:59 - Et le rire de Pascal Praud ! - Et on vous a demandé peut-être jusqu'à 3 générations, la situation financière de vos parents, grands-parents, arrière-grands-parents.
02:09 - C'est terrifiant. Et il est bien quand même l'appartement ? - Il est très sympa, oui, mais 6ème étage, sans ascenseur. - Sans ascenseur ? - Ça fait le délai de la journée, un petit plus sur le sacré cœur quand même.
02:18 - Ah, ça c'est bien, c'est vrai que... - Ça c'est sympa. - Mais c'est de l'osmanien, c'est de l'ancien ? - C'est de l'osmanien. - C'est de l'osmanien.
02:24 - 30m², il n'y a qu'une pièce ? - Non, il y a une chambre et un salon. - Il y a 6 pièces ! - Non, non...
02:31 - Salle de bain, cuisine, chambre, salon, parfait. - C'est des petites pièces, c'est à 6 pièces 30m². - C'est des tiroirs !
02:37 - Non mais c'est formidable, mais bon, ça c'est l'avis, et j'aime bien le dire parce que ça fait partie effectivement de l'info aussi, 30m², et on vous demande combien ? 5 fois le...
02:47 - 3 fois le salaire avec un garant qui gagne à peu près 5 000€. - Avec un garant en plus ? - Un garant, non mais vous vous rendez compte, c'est l'enfer quoi.
02:54 - J'ai fait une annonce, il y a eu 1 200 personnes qui ont regardé l'annonce, 350 personnes qui ont demandé à visiter l'appartement, et les propriétaires ont retenu 50 visites.
03:04 - Non mais c'est l'enfer, l'enfer, l'enfer. - La crise. - Mais oui, non mais... Bon bah écoutez, si vous avez besoin de nous, nous on signe.
03:12 - D'ailleurs, on va aller au CSE, on va demander à monsieur Lagardère s'il est là, s'il veut être garant. - Non mais...
03:18 - Et qui doit y aller, c'est moi ? Non non non, arrêtez. - Si vous, vous allez aller demander. - Allez ! - Non mais...
03:23 - Oh un peu de courage, écoutez ! Bon sang de bois ! - Oh mais je vais me faire virer encore ! - Eh, Julien Sorel, vous êtes un Julien Sorel en...
03:30 - Pas coutille ! - Bon, allez, allez, allez, allez. - Bon, la Cour des agriculteurs, la France qui se lève tôt, la France qui ne connaît pas les 35 heures, la France qui travaille sans relâche 7 jours sur 7 pour un revenu de misère.
03:38 On est parfois entre 15 et 20 000 euros de revenus annuels et parfois en dessous, les barrages routiers se multiplient, des actions prévues en Ile-de-France.
03:47 Vous êtes agriculteur, peut-être, parlez-nous de ce ras-le-bol. Et nous, nous sommes avec Laurence Marandola qui est porte-parole de la Confédération Paysanne. Bonjour madame !
03:56 - Bonjour. - Et merci d'être avec nous.
04:02 - Madame Marandola ? - Oui ? - Je crois qu'il y a un petit décalage, malheureusement. Donc on va d'abord être avec Alexis, peut-être, qui est un auditeur. Bonjour Alexis !
04:13 - Bonjour, bonjour. - Et merci d'être avec nous. Vous êtes agriculteur ? - Oui, je suis agriculteur, oui. Un peu énervé en ce moment.
04:20 - Ben ça je vous comprends. Vous êtes dans quelle région de France ? - Alors nous, on est sur l'Oise et en ce moment sur les blocages sur la Seine.
04:29 - Bon, et qu'est-ce que vous faites comme agriculture ? - Alors moi, personnellement, c'est un peu de la grande culture, des cérales, du lin pour vos vêtements, de la betterave pour votre sucre.
04:43 - Il y a beaucoup de betterave dans l'Oise, effectivement. Qu'est-ce que vous demandez ? - Qu'est-ce qu'on demande ? Eh ben on demande d'être avec les mêmes moyens de production que nos voisins, c'est tout.
04:53 On ne demande rien de plus, c'est la même chose. Et surtout qu'on n'importe pas n'importe quoi, qu'il n'y a pas de normes. Voilà, c'est les deux messages qu'on peut passer.
05:01 - Je suis, tout le monde est plutôt d'accord avec vous, ces traités de libre-échange, effectivement, vous mettent en rang ?
05:07 - Il y en a un qui a été signé hier soir. Il y a un traité de libre-échange qui a été signé à la commission hier soir avec le Chili. Et Renew, le gouvernement, a signé pour.
05:16 Voilà, bravo, on continue. Ils veulent vraiment qu'on se génère. - J'entends bien. On découvre effectivement... Qu'est-ce qu'on découvre, en fait, dans cette séquence ?
05:27 On découvre les dingueries européennes et les extravagances écologiques. Donc on découvre effectivement les discours de Sandrine Rousseau, de Pascal Canfin, de Camille Étienne,
05:38 tous ces vendeurs d'apocalypse qui ont le rond de serviettes sur les plateaux de télévision pour annoncer la fin du monde si on continue de manger de la viande.
05:47 J'espère qu'enfin on leur apportera simplement la contradiction et notamment que la France n'est responsable en rien de l'état du monde ou du climat et que le suicide collectif qu'il propose est hors de propos.
06:00 - C'est même encore pire que ça. C'est-à-dire qu'à chaque fois que nous on recule, à chaque fois qu'on produit un peu moins, on importe pire.
06:09 Donc ils font pire que ce qu'ils veulent faire au final. C'est complètement aberrant.
06:13 - Bon, moi j'ai l'impression quand même, et c'est ça qui m'inquiète, c'est que les solutions envisagées pour sauver les agriculteurs, les dirigeants sont désarmés.
06:21 Pourquoi ? Parce que c'est eux qui ont créé ce système mondialiste européen. Et ce système, il faudrait le mettre par terre. Mais il existe depuis 40 ans.
06:29 Donc je vois pas comment ils vont le stopper. Moi la peur que j'ai, Alexis, c'est que M. Attal invente une rustine, vous fasse un chèque, diminue une taxe, mais ça changera rien.
06:41 Je veux dire, vous êtes pas des mendiants. On va pas vous donner encore la politique du chèque. Je pense pas que ce soit la bonne.
06:48 - Mais évidemment que non, et c'est évidemment pas ce qu'on demande. Nous aujourd'hui, on veut des décisions où, vraiment, on produit de la qualité, ok, on importe pas n'importe quoi en France,
07:00 et on a les mêmes moyens que nos voisins européens. C'est pas compliqué. On veut ça. Après, il fait comme il veut, il se débrouille, mais tant qu'on aura pas ça, nous on bloquera.
07:08 Et puis, petit à petit, on va avancer jusqu'à se retrouver à Paris bientôt, ça continue. Mais il faut qu'il soit conscient que le monde en est fort, c'est dur.
07:16 - Là, vous êtes dans une logique de blocage ?
07:18 - Comment ?
07:20 - Là, vous êtes dans une logique de blocage ?
07:22 - Ah bon, on est dans une logique de blocage, tant qu'on est pas entendu, tant qu'alors qu'on manifeste déjà, on signe des accords de libre-échange sur notre dos, oui, on est dans une logique de blocage.
07:32 Et c'est pas comme ça qu'on va avoir un meilleur état d'esprit.
07:37 - Bon, on va retrouver Mme Marandela, qui est porte-parole de la Confédération Paysanne.
07:42 Rebonjour madame, je crois que la ligne est meilleure qu'il y a quelques secondes.
07:46 - Oui, bonjour.
07:48 - La peur que j'ai, c'est que le système mondialiste européen, et il faudrait sans doute le réformer de A à Z, mais ce système il est en place depuis 40 ans par nos dirigeants.
07:57 Et la peur que j'ai, c'est que M. Attal invente une rustine, je le disais il y a quelques secondes, vous fasse un chèque, pourquoi pas, diminue une taxe.
08:04 Mais vos demandes, à juste titre d'ailleurs, elles sont beaucoup plus importantes que cela, c'est une réforme globale que vous souhaitez ?
08:11 - Oui bien sûr, parce que vous l'avez bien dit, depuis au moins une quarantaine d'années, on est dans un système, une logique de mettre en concurrence, sous couvert de compétitivité,
08:21 les agriculteurs les uns contre les autres, pour tirer le prix vers le bas. Dans le même système, avec la même logique, aucune rustine n'est en mesure de faire face aux difficultés majeures des agriculteurs.
08:34 Il y a beaucoup de revendications, énormément de colère, on en est témoin chez nos adhérents sur le terrain évidemment, et du coup ça suppose beaucoup de courage pour affronter les choses.
08:44 Et la première des choses, j'ai entendu de vos auditeurs, c'est que chaque agriculteur puisse vendre, vivre de son travail.
08:52 Ça veut dire une interdiction dans notre pays de toute transaction, tout achat de produits agricoles en dessous de son prix de revient.
09:01 Son prix de revient, ça nous permet de couvrir l'ensemble de nos factures de nos fournisseurs, la hausse de l'énergie, et de couvrir également la rémunération de notre travail.
09:10 Ce n'est pas normal, et je pense qu'on est tous d'accord, qu'en France, ou nulle part ailleurs dans le monde d'ailleurs, les agriculteurs produisent une alimentation et ne soient pas rémunérés de leur travail.
09:20 Aujourd'hui, c'est 200 fermes qui ne disparaissent pas aujourd'hui chaque semaine en France. Derrière, il y a des hommes et des femmes, et du coup cette colère, on la connaît.
09:28 Et à la Confédération paysanne, de façon très responsable, on a porté des propositions au Premier ministre et au ministre de l'Agriculture sur cette question de régulation,
09:38 de mesures très fortes sur les prix, et de sortir des accords de libre-échange.
09:43 Ce n'est pas pour nous replier sur nous, c'est au contraire pour mettre des protections pour nous, agriculteurs français, pour les autres aussi.
09:51 Et une petite norme par ici ou par là, ce n'est pas l'idée, et beaucoup des gens qu'on entend aujourd'hui sont les mêmes qui détricotent des mesures et françaises et européennes,
10:01 d'essayer de nous mettre sur les mêmes règles, par exemple sur l'usage des pesticides.
10:07 C'est quelque chose qui a été balayé l'automne dernier au niveau européen, alors que c'était un effort d'essayer justement d'éviter de se concurrencer entre pays européens sur les pesticides.
10:17 Donc il y a vraiment une espèce de double discours, on essaye de faire des choses et en même temps, on s'interdit de se mettre des normes communes, par exemple sur les pesticides.
10:26 J'entends bien, il y a également ce qui paraît absolument aberrant, c'est-à-dire qu'on fait entrer des produits en dehors de l'Europe,
10:36 qui n'ont pas les mêmes normes que les produits européens à qui on vous impose des normes drastiques.
10:45 Donc ça, ça ne peut pas continuer, madame ?
10:47 Exactement, alors les normes, certaines sont clairement adaptées, leur gestion administrative est asimplifiée, on est d'accord.
10:55 Mais des normes, je le redis ici, c'est d'abord à nos yeux des mesures de protection dans ce marché ultra-libéral qui nous met en très grande difficulté.
11:05 Nous les producteurs, les travailleurs, les salariés, également les consommateurs, in fine.
11:11 Du coup, des normes peuvent être faites aussi pour protéger, protéger la santé, avec justement l'interdiction des règles communes sur quels produits on veut,
11:21 quels pesticides on peut interdire ou autoriser, ce genre de choses.
11:26 Pour nous, moyen de pesticide, évidemment, mieux ça vaut pour la santé des gens.
11:30 Et des normes aussi au niveau social, des conditions de travail, de la rémunération du travail, il faut une norme,
11:37 elle peut protéger et il faut effectivement qu'il y ait réciprocité réelle des normes.
11:42 Et il y a vraiment des distorsions aujourd'hui de ce qui se passe sur les marchés.
11:48 On veut avoir des échanges, on a besoin d'échanges avec nos collègues des autres pays, mais cette différenciation de normes, effectivement,
11:55 c'est ce qui fait qu'aujourd'hui, en plus des aléas climatiques, par exemple, nos producteurs de fruits et légumes en France sont en train de disparaître,
12:02 complètement affichés, effectivement.
12:04 - Moi j'ai le sentiment que même M. Attal doit découvrir peut-être ces choses-là, parce qu'il ne les connaît pas entièrement,
12:11 et je ne suis pas sûr qu'il puisse agir, parce que la souveraineté a été donnée à Bruxelles,
12:17 et que nos dirigeants, par l'acheté, par habitude, ont laissé effectivement toutes ces décisions prises par la Commission européenne,
12:27 parfois par la Commission de l'environnement de Bruxelles.
12:29 Je vous remercie grandement, et je vous souhaite bon courage, parce que ce n'est pas simple pour vous.
12:34 Vous êtes où en ce moment, Mme Marandola ?
12:37 - Je suis à Paris tout de suite, je pars en Bretagne ce soir, et la Confédération paysanne est mobilisée de différentes façons,
12:46 pas nécessairement que sur des blocages, je serai demain en Bretagne sur un colloque autour de l'élevage,
12:53 et sur une mobilisation au milieu de journée près de Rennes.
12:57 - Je vous remercie grandement. Il est 11h57, on va marquer une pause.
13:01 Dans quelques instants, ce seront les informations de Cédric Chasseur, et il va être 12h.
13:07 Et vous écoutez Pascal Produit, 11h à 13h, sur Europe 1.