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Jeudi 11 janvier 2024, SMART JOB reçoit Julien Tuillier (responsable, Observatoire économique de la CCI Paris IDF, le CROCIS) et David Issaly (fondateur, DansTousStyles)

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00:00 [Générique]
00:08 Bonjour à tous, ravi de vous retrouver dans Smart Job, votre rendez-vous, emploi, RH, débat, débat, analyse et expertise et vos rubriques habituelles.
00:16 Bien dans Smart Job aujourd'hui, on va faire de la danse, mais pas n'importe où, de la danse en entreprise.
00:20 Oui, on va en parler avec David Issaly, il est le fondateur de Dance2Style, il est notre invité.
00:25 Le Cercle RH, le manager, doit-il toujours être infaillible ? Oui, est-ce qu'il doit poser le masque parfois ?
00:30 On en parlera avec Frédéric Fougera et Olivia Coppin. Frédéric Fougera qui est président de Tencan Paris, ancien communicant,
00:37 et Olivia Coppin qui est fondatrice de Juste Business. Et puis pour terminer notre émission, fenêtre sur l'emploi.
00:42 On en a beaucoup parlé, on suit ce dossier de très près, café, restaurant, sécurité, où en est-on en matière de recrutement avant les JO 2024 ?
00:49 C'est maintenant dans quelques mois, on en parlera avec Julien Thulier, il est responsable de l'Observatoire économique de la CCI Paris-Île-de-France.
00:57 Voilà le programme tout de suite, c'est Bien dans Smart Job et on fait un petit pas de danse.
01:13 Bien dans Smart Job, on va parler pas uniquement de culture physique mais précisément de danse, de l'activité que vous pouvez faire en entreprise.
01:20 On en parle avec David Issali. Bonjour David. Bonjour, merci à vous pour l'invitation.
01:24 Je suis très heureux de vous accueillir, fondateur de Danse Tout Style, Tout Style avec un S, parce que c'est important de préciser qu'il y a plusieurs types de danse.
01:31 D'abord, un petit mot sur vous parce que vous avez juste 30 ans, vous avez créé l'entreprise il y a 4 ans, 3 ans.
01:37 Déjà 18 salariés, des centaines de danseurs qui travaillent pour vous dans plein de pays.
01:43 Qu'est-ce qui a fait que vous êtes passé de la danse, puisque vous étiez danseur professionnel, à entrepreneur ?
01:47 Ça s'est fait naturellement. De base, j'étais danseur et professeur de danse.
01:52 Puis petit à petit, j'ai eu mes propres élèves et donc j'ai commencé à déléguer de plus en plus.
01:57 Donc j'étais auto-entrepreneur. Avant, j'étais intermittent du spectacle et encore avant ça, j'étais salarié.
02:02 Et donc après, j'ai créé ma propre société.
02:03 Danse classique, danse moderne jazz ?
02:05 Street jazz. C'est un mélange de hip-hop et de moderne jazz.
02:08 Puis après, par la suite, un peu de bachata, de salsa, etc.
02:12 Revenons à votre activité d'entrepreneur. La danse que vous implémentez en entreprise, dans les villes, dans les zones rurales.
02:20 Comment ça se passe ? Comment l'entreprise accueille ?
02:22 Parce que l'entreprise aujourd'hui essaie d'ouvrir des espaces, des salles de sport, des moments de détente, du yoga.
02:27 Ça s'inscrit, j'imagine, dans cet espace-là ?
02:30 C'est ça. Ça peut se faire autant à l'intérieur des locaux qu'en extérieur ou dans un parc à côté.
02:36 Il n'y a pas l'obligation d'avoir des miroirs pour danser.
02:38 Au contraire, quand vous avez des miroirs, vous allez vous focaliser sur vous, vous allez vous focaliser sur l'image que vous reflétez.
02:44 Le but du jeu, c'est de faire en sorte que vos collaborateurs puissent avoir une activité ludique originale et sportive et qu'ils puissent avoir une collision d'équipes.
02:53 Extérieur-intérieur, ça veut dire aussi expression du corps, expression physique.
02:58 Comment vous vendez cette prestation ?
03:00 Parce que vous vous dites au DRH, d'abord, ça va permettre aux gens de pouvoir un peu libérer leur stress.
03:04 Ou vous leur vendez vraiment sous le "on va leur apprendre le tango ou le cha-cha" ?
03:08 Non, le but du jeu, ce n'est pas forcément d'apprendre un style de danse, même si ça reste ludique et que le but du jeu, c'est quand même à la fin du cours d'apprendre un minimum de choses.
03:16 Mais c'est surtout d'avoir une activité de collaborateurs entre eux.
03:20 Voilà, donc c'est assez original.
03:22 Généralement, on peut voir dans certaines sociétés qu'il y a par exemple des baby-foot.
03:27 Les baby-foot, c'est bien, les cours de danse, c'est un peu mieux.
03:29 Parce qu'à la fin du cours de danse, on apprend quelque chose qu'on peut reproduire autant pour son ouverture de balle de mariage, autant en soirée ou autre.
03:36 Donc on est plutôt sur quelque chose d'une collision d'équipes avec une activité sportive et originale.
03:43 Juste un détail très pratique parce que c'est vrai que dans les grandes entreprises, on imagine que ça existe.
03:48 C'est plus compliqué dans les PME.
03:50 Après le baby-foot, on ne prend pas une douche, mais après une heure et demie de danse un peu intensive où on fait du sport,
03:55 objectivement, on retourne au bureau en se douchant.
03:57 Comment vous gérez ce problème ?
03:59 En fait, il y a plusieurs choses.
04:01 La première chose, c'est que contrairement à ce qu'on imagine, la danse n'est pas aussi cardio qu'on puisse l'imaginer.
04:06 Il y a quand même une pédagogie derrière.
04:09 On est sur des séances en moyenne d'une heure.
04:11 Ce n'est pas du step cardio pendant une heure et demie ?
04:14 Non, ce n'est pas du tout du step cardio.
04:15 Ça reste très très sauf par rapport à ça.
04:17 Après, on fait beaucoup de séances sur la pause repas.
04:20 On peut faire des séances aussi à la fin de la journée.
04:23 Qu'est-ce que vous disent les DRH ?
04:25 Parce que vous avez déjà un peu de recul.
04:27 Je sais que vous êtes implanté en France, au Luxembourg, en Californie.
04:30 C'est quoi les retours ?
04:32 Qu'est-ce que vous disent les DRH de cette activité en particulier ?
04:36 Nous, les retours, il est simple.
04:38 Sur nos chiffres à nous, on a un taux de réinscription parce qu'on fait des cours généralement l'année,
04:42 mais ça peut être par trimestre.
04:43 On a un taux de réinscription de 92 %.
04:45 C'est-à-dire que les sociétés qui travaillent avec nous sur des cours réguliers à l'année
04:48 seraient inscrits en 92 % d'entre eux directement l'année suivante.
04:53 On l'a compris, il y a un enjeu commercial, en tout cas, convaincre les DRH ou les dirigeants.
04:58 Et puis, il y a un enjeu quand même de la qualité des formateurs.
05:00 Comment vous faites ?
05:01 Vous êtes danseur professionnel.
05:02 J'imagine que vos équipes doivent faire des castings.
05:05 Comment vous recrutez ces danseurs qui sont quand même, rappelons-le, des auto-entrepreneurs ?
05:09 Ils sont prestataires de votre structure.
05:11 C'est ça.
05:12 Il y a à peu près 3 000 professeurs de danse.
05:13 Du coup, on intervient dans toute la France.
05:15 Comme vous l'avez dit, la Belgique, la Suisse, le Luxembourg, le Québec et en Californie.
05:19 On commence à s'installer.
05:20 Concrètement, les professeurs de danse, on s'entretient avec eux, chacun d'entre eux.
05:24 Ils ont un contrat avec nous directement.
05:26 Bien évidemment, ils travaillent aussi ailleurs.
05:28 Ils n'ont pas l'exclusivité avec nous.
05:30 Mais on va faire en sorte, par rapport au CV, le monde de la danse est assez petit.
05:34 Donc, on va savoir à peu près les noms.
05:36 On va savoir à peu près les entreprises avec lesquelles ils ont travaillé précédemment.
05:40 Et par rapport à ça, on va déjà commencer sur des projets assez simples, assez basiques.
05:44 Et on va donner petit à petit plus de responsabilités aux professeurs de danse par rapport au retour qu'on va avoir derrière.
05:49 Et donc, j'imagine, en fonction de leurs compétences, de leurs appétences et de ce qui est demandé.
05:53 Parce que vous allez aussi, je dirais, dans des espaces plus intergénérationnels, en direction de seniors, voire même de personnes âgées.
06:00 Est-ce que ça, c'est autre chose que l'entreprise ?
06:02 Est-ce que vous le faites ? Est-ce que c'est dans les prospectives de l'entreprise ?
06:05 Oui, bien sûr.
06:06 Par exemple, on fait beaucoup de maisons de retraite.
06:08 Moi-même, en tant que professeur de danse, j'ai donné des cours dans les maisons de retraite.
06:11 Parfois, à des gens de 92 ans, 95 ans.
06:13 Donc là, c'est vraiment l'entretien du corps.
06:15 C'est l'entretien du corps, c'est la pédagogie, c'est la musicalité.
06:19 C'est aussi les souvenirs.
06:21 Parce que ça peut paraître stupide, mais en réalité, quand vous avez 95 ans et que vous repensez...
06:26 Au tango enflammé.
06:28 C'est vrai.
06:29 Avec Brigitte, exactement.
06:31 Voilà. C'est ce qu'on va essayer de retrouver.
06:33 On va essayer de stimuler leur mémoire et surtout leur motricité.
06:36 Un tout dernier mot. Ça vous manque, la danse ?
06:38 Ou vous êtes plus heureux aujourd'hui dans la peau d'un entrepreneur ?
06:41 Je suis plus heureux aujourd'hui dans la peau d'un entrepreneur.
06:43 Je danse encore sur certains projets.
06:45 Des chorégraphies pour des marques comme Thierry Mugler ou autres.
06:48 Mais la danse, c'est une passion.
06:51 Parfois, on peut être pris pas vraiment au sérieux.
06:55 Quand on est entrepreneur, on est pris davantage au sérieux.
06:57 Je vous ai pris au sérieux.
06:58 Merci, David Di Sali, d'être venu nous rendre visite avec cette entreprise très internationale.
07:03 Il faut le préciser qu'il n'est pas qu'en France.
07:05 Danse tout style.
07:06 18 collaborateurs, ça c'est vos salariés.
07:08 Puis 3000, preuve de danse, femmes et hommes, tous très compétents,
07:12 pour vous accompagner dans vos entreprises ou ailleurs d'ailleurs.
07:15 Merci de nous avoir rendu visite, David.
07:17 Et à très très bientôt.
07:19 On tourne une page. Le cercle hérashe, c'est tout de suite.
07:21 Est-ce que le manager doit poser le masque ?
07:23 Alors le manager ou le décideur, on a un jeune entrepreneur.
07:25 Est-ce que parfois, il faut accepter de poser le masque et de montrer sa faillibilité ?
07:30 Ce n'est pas toujours simple à faire.
07:32 On en parle. C'est le thème de notre débat.
07:34 C'est le cercle hérashe et j'accueille mes invités.
07:36 Le cercle hérashe, on parle du manager des managers.
07:52 Au lieu de l'expertiser sous l'angle très technique,
07:54 sur l'angle de la fonction du métier,
07:56 on va essayer de savoir ce qui se passe derrière la carapace de ce manager.
07:59 Alors il est exposé, ce manager.
08:01 Il a des fonctions souvent importantes.
08:03 Il prend des responsabilités et il est un peu malmené.
08:05 On en a beaucoup parlé sur le plateau depuis le Covid,
08:08 parce qu'il a du télétravail, il a beaucoup de salariés,
08:10 qu'il se désengage. Bref, c'est un casse-tête.
08:12 On en parle avec mes invités et ils savent de quoi ils parlent.
08:16 Olivia Coppin, fondatrice de Just Business, ni victime ni bourreau.
08:20 Ça, c'est l'association que vous portez pour travailler sur quoi ?
08:23 Le harcèlement au sein de l'entreprise ?
08:25 Le harcèlement, le management, tout ce qui est lié au savoir-être au travail.
08:28 Ni victime ni bourreau. Vous nous rappellerez le concept,
08:30 parce qu'il est très intéressant.
08:31 Parce qu'on peut être un jour victime, puis un autre jour bourreau.
08:34 Ça, c'est très intéressant.
08:36 Et Frédéric Fougera est avec nous.
08:37 Vous avez sur ce plateau deux habitués de notre émission de Smart Job.
08:40 On est très heureux et je suis très heureux de vous accueillir.
08:42 Président de Tenkan.
08:44 Tenkan Paris.
08:46 J'ai bien dit, Tenkan Paris.
08:48 Et j'ai lu, alors avec beaucoup d'intérêt, cette tribune que vous avez écrite,
08:51 avec le cœur, avec vos tripes.
08:53 Et par ailleurs, j'ai appris plein de choses sur vous et sur la manière.
08:56 Et c'est vers vous que je me tourne,
08:58 parce que vous avez été manager au sens propre du mot,
09:02 directeur de la communication de la RSE,
09:04 à la fois dans une grande entreprise privée,
09:06 vous avez fait aussi du public.
09:08 Quelle définition, vous d'abord, avant de parler de ce qui s'est passé à l'intérieur de vous,
09:12 parce que vous le racontez,
09:13 un stress total, une pression incroyable, sept jours sur sept.
09:16 Comment vous définiriez le mot manager ?
09:20 C'est quoi être manager ?
09:22 Vous vous sentiez manager ?
09:24 Moi j'utilise un verbe, c'est le verbe décider.
09:29 Je pense qu'un manager c'est un décideur,
09:30 c'est une personne qui est confrontée toute la journée à des situations,
09:32 et il doit prendre des décisions.
09:35 Parfois il doit en référer, parfois il doit les faire valider,
09:38 mais souvent il est face au mur et il doit prendre des décisions.
09:41 Et aujourd'hui, quand j'allais en fin de carrière,
09:44 en tout cas à ce stade de carrière,
09:46 par rapport à il y a 35 ans quand j'ai commencé à travailler,
09:49 les décisions elles se prennent beaucoup plus rapidement,
09:51 elles sont beaucoup plus nombreuses,
09:52 elles sont aussi beaucoup plus risquées, plus exposées,
09:55 plus sujettes à critiques, à polémiques.
09:57 Donc un manager c'est un décideur.
10:00 Juste, et je donne la parole à Olivier,
10:02 parce que les rencontres c'est manager aussi,
10:04 à travers son activité,
10:06 vous avez choisi quand même dans votre vie de faire un pas de côté.
10:09 Vous le racontez, vous dites "voilà, 35 ans,
10:11 j'avais tout donné, et je fais un pas de côté
10:14 pour changer de vie, pour apporter autre chose".
10:16 Pourquoi vous n'êtes pas resté manager ?
10:18 Alors je pense que je suis toujours manager,
10:20 je fais deux pas de côté,
10:21 puisque j'ai une première partie de vie dans le public,
10:23 qui était une expérience incroyable,
10:25 puis 20 ans dans des grands groupes internationaux,
10:27 là aussi c'est une autre expérience,
10:29 puis avec une évolution dans une ère nouvelle,
10:33 et puis à un moment il y a une forme de fatigue,
10:35 d'épuisement, de lassitude,
10:37 qui fait qu'on a envie de faire autre chose,
10:38 et là je me suis lancé dans l'entrepreneuriat.
10:40 Et l'écriture, vous racontez.
10:41 Et l'écriture, mais ça j'avais déjà un peu commencé avant,
10:44 mais pour être davantage dans le partage,
10:46 dans la transmission aussi,
10:47 c'est le fait de l'âge, de l'expérience,
10:49 une envie de plus donner aux autres,
10:52 plutôt que seulement donner à l'entreprise.
10:53 Et plus de mots de cœur quand vous venez à la télé,
10:55 parce que vous racontez aussi qu'il y avait cette nausée,
10:57 vous le dites, je ne sais pas, avec une expression à vous,
10:59 mais c'était difficile, si difficile que ça, de venir à la télé ?
11:01 Mais quand vous représentez un groupe
11:04 qui a plus de 100 000 collaborateurs dans le monde,
11:06 qui est un groupe coté,
11:08 et que vous avez l'opportunité, comme je l'ai aujourd'hui,
11:10 d'avoir une prise de parole publique,
11:12 chacun de vos mots peut avoir une incidence,
11:15 un impact terrible.
11:16 Dans mon cas, oui, j'ai toujours été très mal
11:20 avant d'entrer sur un plateau de télé.
11:22 Par la pression.
11:23 Versus les gens qui me voient et qui me disent
11:26 "Ah là là, qu'est-ce que t'es à l'aise,
11:27 qu'est-ce que c'est facile, qu'est-ce que ça a l'air sympa ?"
11:29 En fait, les gens n'imaginent pas tout le stress que ça représente,
11:31 la charge émotionnelle,
11:33 la responsabilité que ça peut représenter.
11:35 Et donc non, c'est pas forcément super sympa
11:37 et on n'est pas forcément en pleine forme.
11:39 On est beaucoup mieux après qu'avant,
11:40 sauf si on a dit une énorme bêtise.
11:41 Non, mais je précise que Frédéric Fourgéart
11:43 est très sympa par ailleurs, je le dis.
11:45 Olivia Coppin, à la fois dans vos activités,
11:48 comment vous les regardez ces managers ?
11:50 Pour avancer un tout petit peu, j'évoquais le Covid,
11:52 j'évoquais des managers qui sont un peu déboussolés,
11:54 j'évoquais des gens parfois un peu stressés,
11:56 on va parler des procès,
11:57 de toutes les règles dans la boîte qui parfois les écrasent.
12:00 Ils sont comment les managers, là ?
12:02 Comme vous dites, la révolution du travail post-Covid,
12:07 on a mis beaucoup le focus sur le manager
12:10 qui est devenu vraiment une fonction pilier.
12:12 On attend énormément de lui.
12:13 Je pense qu'il y a deux outils,
12:16 enfin il y a deux fonctions dans le management.
12:17 Vous avez le manager qui est centré sur la tâche,
12:19 c'est-à-dire l'expertise.
12:21 Là, effectivement, en général, il a été promu
12:23 pour cette expertise, pour sa compétence.
12:25 Un bon technicien, quoi.
12:26 Elle a été reconnue, etc.
12:28 Et effectivement, là, il est question de décider
12:30 et il y a cette pression, etc.
12:32 Et ensuite, il y a l'aspect centré sur la relation.
12:34 Et alors, ça, du coup, ça dépend un peu
12:37 de notre parcours de vie,
12:38 ça dépend un petit peu de notre intelligence émotionnelle
12:40 et de ce qu'on a été formé, et ce qu'on a envie aussi,
12:42 est-ce que c'est quelque chose qu'on aime faire.
12:44 Et souvent, les managers se retrouvent à devoir gérer
12:46 cet aspect-là, et c'est là où, en général,
12:48 la formation...
12:49 - C'est là où ça bug, en général.
12:51 - Parce qu'une expertise, on peut mettre...
12:54 Enfin, toutes les expertises, si vous voulez,
12:56 ça s'apprend, alors que gérer l'humain,
12:58 c'est quelque chose...
12:59 Parfois, une vie ne suffit pas.
13:01 Et ça dépend d'où on part.
13:03 Et ça dépend aussi de nos aspérités.
13:05 Et donc ça, c'est plus compliqué.
13:06 Et en général, là-dessus, oui,
13:07 ils ont besoin d'être accompagnés.
13:09 - Et personne ne m'a répondu, parce que, je le précise,
13:11 "manager", il n'est pas sur la feuille de paie.
13:13 Vous n'avez pas sur votre fiche de paie le mot "manager".
13:16 Et pourtant, on l'utilise à chacune de nos émissions.
13:18 Ce n'est pas une fonction, ce n'est pas un métier.
13:20 C'est quoi ?
13:21 C'est ça qui est très évanescent dans ce mot.
13:23 - C'est une position...
13:24 Sur la fiche de paie, vous avez écrit "directeur",
13:26 "directrice"...
13:27 - C'est ça.
13:28 - "VP", "VP", "seigneur VP".
13:30 C'est une position.
13:32 C'est une position d'encadrement.
13:33 Avant, on disait "responsable",
13:35 "cadre" ou "cadre supérieur".
13:37 On n'utilise plus ces termes-là.
13:38 On parle aujourd'hui de "manager".
13:39 Et puis, on l'applique sur toute la ligne.
13:41 Donc, qu'on soit un cadre dirigeant
13:42 ou qu'on soit le manager de deux stagiaires,
13:44 du coup, on devient manager.
13:45 Mais voilà, c'est une personne qui est en cadre,
13:47 qui a une charge de responsabilité,
13:48 et qui a aussi, généralement,
13:49 une charge de responsabilité humaine.
13:51 C'est la question de la relation.
13:52 - Et souvent, il est au comex.
13:53 Il faut préciser, parce qu'il y a une confusion
13:55 dans le mot "manager".
13:56 On peut être manager en pilotant 5, 6 personnes.
13:58 - Oui, oui.
13:59 - Et être un manager.
14:00 Il y a des milliers de managers
14:01 qui ne sont pas dans les comex.
14:02 - Et tous les échelons comptent,
14:04 parce qu'on peut avoir un impact très fort
14:06 sur du micromanagement pour ces équipes,
14:08 si on ne sait pas faire, si c'est compliqué.
14:10 Enfin, vraiment, il n'y a pas besoin d'attendre
14:12 d'être manager dans un comex
14:14 pour comprendre, savoir comment on manège.
14:17 L'idée, c'est justement, dès le début,
14:19 dès qu'on a les premières fonctions à responsabilité.
14:21 Je prends un exemple très simple.
14:22 Vous avez, par exemple, dans des agences de conseil,
14:24 déjà, chez les stagiaires,
14:26 une personne qui va manager les stagiaires.
14:28 Dès là, on commence à voir...
14:30 - Il a une fonction de manager.
14:31 Et il est stagiaire.
14:32 C'est très intéressant, d'ailleurs.
14:33 - On identifie déjà les comportements...
14:35 - Est-ce qu'il est capable d'eux ou pas.
14:36 - Et ceux qui sont compliqués.
14:38 - Frédéric Fouchon, on parlera de l'infaillibilité
14:40 ou de la faillibilité des managers.
14:42 Parce que dans l'article que vous écrivez,
14:44 sur LinkedIn, il faut le lire,
14:45 là, vous posez le masque,
14:46 vous faites ce pas de côté,
14:48 vous vous racontez de l'intérieur,
14:49 d'un point de vue très psychologique.
14:51 J'ai le sentiment que le manager,
14:52 quand il arrive au travail, il met le masque.
14:54 C'est lui qui mène le bateau.
14:56 Il n'a pas le droit de craquer.
14:58 Il doit toujours être là.
14:59 Il doit toujours être là avant, partir le dernier.
15:01 Il y a un peu comme ça, une sorte de mythe du manager.
15:03 - Cette tribune à laquelle vous faites référence,
15:05 c'est un consultant en médias sociaux
15:07 qui s'appelle Sébastien Beaujeu,
15:09 qui a créé un blog sur LinkedIn
15:10 qui s'appelle "Pensées secrètes"
15:11 et qui invite les gens de son choix
15:13 à venir livrer un peu d'eux-mêmes
15:15 et un peu de leur intimité.
15:17 Et quand on vous propose cet exercice,
15:18 vous ne savez pas forcément de quoi vous allez parler.
15:20 - On a la plume qui tremblait.
15:21 - Alors, je n'avais pas forcément la plume qui tremblait,
15:23 je cherchais à être pertinent ou intéressant ou utile
15:26 plutôt que de raconter n'importe quoi.
15:28 C'est pour ça que j'ai choisi de faire cette tribune
15:30 qui se nomme "Je ne suis pas si fort que ça".
15:33 Parce que pour répondre à votre question,
15:35 en fait, vu de l'extérieur,
15:37 on n'a pas le droit à la faiblesse.
15:39 On n'a pas le droit à une apparence de difficulté.
15:43 On doit toujours se montrer fort,
15:45 quoi qu'il arrive.
15:46 Et donc, tout donne le sentiment d'être très fort.
15:48 Enfin, si en tout cas, si on veut faire son job correctement,
15:51 si on veut être considéré, si on veut être promu,
15:54 si on veut être respecté.
15:55 - C'est une erreur de penser ça ?
15:56 Parce qu'on peut, je ne sais pas,
15:57 Olivier peut dire peut-être le contraire,
15:58 mais parfois dire "là, je ne sais pas,
16:00 là, j'ai besoin de vous,
16:01 là, j'avoue que je suis dans un moment de doute".
16:04 Enfin, je veux dire, ce n'est pas se mettre en péril de dire ça.
16:07 - Ah ben non, moi, je ne pense pas.
16:09 D'ailleurs, si vous regardez un peu...
16:10 - Ça ne devrait pas.
16:11 - Ça ne devrait pas.
16:12 - Mais je pense que ça, c'est en train de changer aussi.
16:14 Quand vous disiez, oui, le manager,
16:15 celui qui part en Amérique, vraiment promu.
16:18 De toute façon, aujourd'hui, avec le télétravail,
16:20 et puis c'est la nouvelle génération,
16:21 qu'il y a quand même un rapport par rapport aux horaires qui diffère.
16:24 Je ne pense pas que ce soit ça qu'on attend d'un manager.
16:26 Si vous voyez, par exemple, l'icône comme Steve Jobs
16:28 qui disait que de toute façon, un manager,
16:29 c'est celui qui s'est entouré de gens plus compétents que lui.
16:31 Donc, où est la compétence ?
16:33 Et justement, c'est en pensant qu'on est infaillible
16:35 que là, peuvent arriver les abus,
16:37 parce qu'on va avoir du mal à faire monter
16:38 des gens plus compétents que nous,
16:39 alors que le rôle du manager, c'est de rassembler l'intelligence.
16:42 - Oui, c'est intéressant.
16:43 Et puis surtout, je pense que le manager,
16:45 il ne doit pas être infaillible, mais il doit être perfectible.
16:48 C'est-à-dire qu'une des qualités pour moi qui est primordiale,
16:51 c'est de savoir se remettre en question
16:53 et accepter l'altérité, c'est-à-dire accepter de travailler avec des gens...
16:56 - Que l'autre vous challenge.
16:57 - ... qui ne fonctionnent pas comme vous.
16:58 Et donc, comment on fait quand ça ne fonctionne pas
17:01 comme on aimerait que ça fonctionne, etc.
17:03 - C'est intéressant parce que dans l'industrie des années 30,
17:07 le patron était à la tête,
17:08 personne n'aurait osé contester sa parole.
17:10 C'est un peu comme l'évolution de l'éducation avec les enfants.
17:12 On a aujourd'hui une génération Z qui vous challenge,
17:15 qui vous dit "C'est pas comme ça".
17:17 C'est compliqué ça quand on est manager et qu'on se dit
17:19 "Là, il me challenge", et être aussi capable de dire
17:22 "OK, j'ouvre un peu la porte, il n'a pas tort dans ce qu'il me dit".
17:25 - Mais ce n'est pas du tout compliqué, mais comme le disait Olivia
17:28 au début de notre échange, c'est une qualité que tout le monde n'a pas.
17:31 Tout le monde n'a pas les qualités pour être un manager.
17:33 Et le manager doit avoir cette capacité
17:36 à embarquer avec lui des personnes.
17:39 Mais comme le disait également Olivia,
17:42 moi ça a été ma pratique de toujours recruter sur chaque mission
17:45 des gens qui étaient plus compétents que moi.
17:47 Donc moi je sais quel est leur métier, ce qu'ils peuvent faire,
17:49 mais ils sont plus compétents que moi techniquement, opérationnellement
17:52 ou dans leur expérience.
17:53 Ce qui me permet d'avoir une équipe, une tribu très très forte.
17:56 - Donc c'est un entraîneur, vous me décrivez un rôle d'entraîneur.
17:58 Tu es le meilleur buteur, le meilleur gardien.
18:00 - Et si j'organise mon équipe comme ça,
18:02 et que c'est pour expliquer à chacun d'entre eux
18:04 qu'ils ne savent pas faire et que je sais mieux faire,
18:06 parce que je suis incapable de déléguer
18:08 et incapable d'accepter qu'on ne va pas faire comme moi,
18:11 ce que déléguer c'est ça en fait.
18:12 C'est donner une mission et demander à quelqu'un de la réaliser.
18:14 Et l'important c'est la façon dont elle va être réalisée à la fin.
18:17 L'objectif, est-ce qu'on va atteindre l'objectif ?
18:18 Et non pas est-ce que la méthode va être la mienne ?
18:20 Sinon, autant que je le fasse moi-même, je n'ai pas besoin de recruter des gens.
18:23 - Il y a quand même un changement, le Covid y a contribué,
18:26 mais je parlais de la génération Z, je parle de ces entreprises de la tech,
18:29 on a l'impression que tout est horizontal, ça aussi c'est un peu du mythe.
18:32 Il n'y a plus de verticalité, tout le monde est sur la même ligne,
18:36 le patron vit dans le même open space, on est presque tous des copains.
18:39 Est-ce qu'on est un peu dans du mythe, là aussi ?
18:42 - Je pense que c'est comme un peu sur le télétravail,
18:45 il y a eu cette espèce d'engouement et maintenant on sait qu'il faut quand même
18:48 être un minimum présent.
18:50 Donc non, je pense qu'il y a quand même une part de mythe.
18:52 On a besoin de cadres, on a besoin de quelqu'un qui décide.
18:55 - Qui pilote.
18:56 - Exactement, comme vous le disiez, la décision c'est très important.
18:59 Et je pense qu'il faut surtout rappeler aux jeunes générations
19:01 que le manager ça reste un salarié comme les autres.
19:04 Souvent les compétences managériales qu'on a, on doit aussi rendre des comptes,
19:08 on a aussi des managers.
19:10 C'est-à-dire qu'un peu humaniser cette fonction-là qui est une fonction qui est souvent...
19:15 - Avant de nous quitter, il y a l'enjeu technique que vous avez soulevé.
19:18 Les managers pour certains montent parce que ce sont des très bons techniciens
19:21 et que finalement on s'aperçoit, et le COMEX s'aperçoit qu'en fait,
19:25 il n'est pas dans l'humain, il ne sait pas s'exprimer, il ne sait pas écouter.
19:28 Est-ce qu'un bon manager ce n'est pas d'abord quelqu'un qui sait écouter,
19:31 qui sait prendre le temps d'avoir cet échange,
19:33 qui est vraiment dans l'écoute bienveillante j'allais dire,
19:36 parce qu'on en parle beaucoup ça dans les articles.
19:38 - Certainement aussi parce que ce sont de bons politiciens ou de bons tacticiens,
19:41 et ce ne sont pas nécessairement de bons managers.
19:43 - Je n'osais pas le dire.
19:45 - Le bon manager c'est avant tout une personne...
19:47 La bienveillance et l'empathie, pour moi l'empathie c'est la première qualité d'un manager.
19:51 La bienveillance on en parle beaucoup, on la voit beaucoup moins souvent dans les équipes.
19:55 Mais voilà, être à l'écoute, apprendre des autres, donner cette forme d'échange.
20:01 Le manager, la fonction de manager ce n'est pas d'avoir raison,
20:04 la fonction de manager c'est d'avoir la responsabilité de décider.
20:06 Je reviens à ce que je disais en entrée de jeu.
20:09 Donc il ne s'agit pas forcément de position, de posture à avoir vis-à-vis des autres.
20:12 Je ne suis pas le chef et donc j'ai raison, tu es mon subordonné donc tu as tort.
20:17 Juste moi j'ai la responsabilité de décider,
20:19 donc à chacun de m'apporter l'ensemble des bonnes informations
20:22 pour me permettre de décider et moi-même en tant que coéquipier du patron...
20:27 C'est moi qui tronche ?
20:28 Non mais en tant que moi-même coéquipier du patron, du président, des directrices générales,
20:32 moi-même j'apporte ma partie d'expertise pour permettre à mon manager supérieur, mon N+1, de décider.
20:37 Le fameux N+1.
20:38 C'est dur d'être manager là aujourd'hui quand même,
20:40 parce qu'on a vu des managers avec beaucoup d'accompagnement sur les soft skills,
20:44 on sent qu'ils sont un peu perdus.
20:46 Qu'est-ce qui se passe pour conclure ?
20:48 Paradoxalement, je trouve que c'est...
20:50 On commence à comprendre que c'est une fonction qui ne s'apprend pas à l'école,
20:53 clairement parce qu'on sort de l'école avec une expertise mais on ne sait pas forcément manager.
20:57 Il y a des écoles de management mais bon...
20:59 Mais ça reste quand même, même dans les grandes écoles de commerce,
21:01 on n'a pas l'impression que...
21:03 Parce que c'est aussi une expérience qui s'apprend sur le tas.
21:05 Enfin voilà.
21:06 Et donc je pense qu'il y a quand même cette prise de conscience,
21:09 les entreprises en tout cas accompagnent de plus en plus,
21:12 proposent de plus en plus des formations,
21:14 quand il y a des difficultés il peut y avoir des outils comme le coaching
21:16 pour vraiment accompagner cette fonction-là
21:18 pour faire en sorte que les managers soient aussi bien dans leur peau
21:22 et puissent performer parce que si l'humain n'est pas là,
21:26 en général les résultats ne le sont pas non plus.
21:29 Un mot, j'invite vraiment ceux qui nous regardent à lire cet article,
21:34 fruit d'un blog, parce que c'est intéressant,
21:36 parce que je pense que chacun fait l'effort de vraiment dire des choses profondes et un peu intimes.
21:40 Vous dites "Ma véritable force aura peut-être été de réaliser avec le soutien de mes proches,
21:43 de ma famille et de mes équipes, que le pire doit s'éviter,
21:45 avant et non après qu'il ne se produise."
21:48 Oui, parce que quand on voit le nombre de burn-out,
21:50 quand on voit parfois aussi le nombre de suicides, de divorces,
21:53 quand on voit tous les aléas horribles que l'activité professionnelle peut avoir
21:58 sur la personne, sur la santé, sur la vie de couple, sur la vie familiale,
22:02 il est parfois préférable d'ouvrir les yeux et de prendre de bonnes décisions
22:06 tant qu'il en est encore temps.
22:08 Être centré. Merci à vous deux.
22:09 Je serais bien resté encore un petit peu de temps avec vous parce que c'était passionnant.
22:12 Merci à vous Olivia Coppin, fondatrice de Just Business,
22:14 ni victime ni bourreau, association de la pédagogie et de la formation sur le terrain,
22:18 il faut le préciser.
22:20 Et merci à vous Frédéric Fougera, président de Ten Can Paris,
22:23 avec des conférences, des livres et cet article à découvrir
22:26 qui nous permettra de peut-être mieux découvrir Frédéric Fougera de l'intérieur.
22:30 En tout cas, on termine notre émission avec Fenêtre sur l'emploi
22:34 et on parle des process.
22:36 Ça c'est très lourd pour les managers, les process, mais justement, on en parle.
22:40 [Musique]
22:52 Fenêtre sur l'emploi pour terminer notre émission.
22:54 On va parler d'un sujet dont on parle beaucoup sur ce plateau,
22:56 les pénuries de main d'oeuvre dans deux grands secteurs,
22:58 café-restaurant, mais aussi la sécurité en vue des JO.
23:02 Vous aurez compris évidemment que même pour les cafés-restaurants,
23:04 il y a des enjeux pour les JO.
23:05 Il va y avoir des millions de touristes dans Paris.
23:07 On en parle avec Julien Tuilié.
23:09 Bonjour Julien.
23:10 Bonjour.
23:11 Ravi de vous accueillir.
23:12 Vous êtes responsable de l'Observatoire économique de la CCI Paris-Île-de-France,
23:15 je précise bien le CROCIS, avec des études suivies d'ailleurs sur plusieurs années.
23:19 Commençons par les cafés-restaurants, parce que depuis la crise Covid,
23:22 vous les suivez et vous avez sorti une étude qui est intéressante.
23:26 Est-ce que ça va mieux ou est-ce que globalement, vous me dites,
23:29 là aujourd'hui, ça ne s'est pas beaucoup amélioré,
23:32 la question du recrutement dans le secteur café-restaurant ?
23:35 Alors bon, effectivement, depuis la crise Covid,
23:37 il y a beaucoup de besoins qui ont été identifiés dans ce secteur,
23:41 des cafés-restaurants.
23:42 Il y a de forts besoins de recrutement par rapport à l'activité qui reprend.
23:46 Évidemment, il vient d'avoir la Coupe du monde de rugby,
23:48 qui a eu beaucoup de touristes en Île-de-France.
23:50 Il y a la perspective des Jeux olympiques.
23:52 Donc aujourd'hui, beaucoup de postes sont à pourvoir,
23:56 justement, dans ces secteurs, cafés-restaurants.
23:58 Ça a évolué depuis la première étude, il y a trois ans ?
24:01 Depuis la crise Covid, on assiste en fait à un problème de recrutement,
24:07 de demande sur ces secteurs-là.
24:10 C'est-à-dire que les cafés-restaurants trouvent assez peu les besoins
24:14 en termes de serveurs, en termes de personnel de cuisine, principalement,
24:18 alors que de grands nombres de CDI sont proposés.
24:20 Ce sont des postes quand même qui sont pérennes, qui sont proposés.
24:22 Mais vous, au-delà de l'étude, je dirais purement factuelle,
24:25 des datas que vous avez évidemment, parce que vous avez beaucoup de data,
24:28 est-ce que vous avez le sentiment que la profession est en train
24:30 de se réformer ? Nous, on a eu des invités sur ce plateau
24:32 qui évoquaient l'idée de faire deux services, un lundi-jeudi
24:35 et un vendredi-dimanche, pour permettre plus d'attractivité.
24:38 Est-ce qu'ils l'ont fait ou est-ce que ça reste un secteur
24:40 quand même un petit peu enquilosé ?
24:42 Non, non, ils le font. Ils le font évidemment.
24:44 Alors depuis le Covid, il y a beaucoup de services de livraison
24:46 qui sont mis en place, beaucoup de cafés-restaurants ne le proposaient pas avant
24:48 et le proposent maintenant.
24:49 Donc il y a quand même une volonté d'adaptation,
24:51 une volonté de réformer un peu.
24:53 Après, dans les métiers proposés, c'est-à-dire serveurs ou personnel de cuisine,
24:58 c'est vrai que ce sont des besoins qui sont forts, évidemment,
25:00 on a toujours besoin de ces personnes-là
25:02 et il est difficile de faire évoluer.
25:04 Alors comment ils ont procédé ?
25:05 Il y a évidemment l'attrait sur le salaire,
25:07 il y a des salaires un peu supérieurs qui ont été proposés.
25:09 Les salaires ont augmenté.
25:10 Les salaires ont augmenté.
25:11 Il y a des conditions aussi d'horaire plus souples,
25:13 peut-être proposer plus de jours de congés.
25:15 Donc ils cherchent à s'adapter.
25:17 Et pourtant ça ne marche pas.
25:18 Et pourtant ça ne marche pas parce que ces métiers-là
25:20 sont très difficiles et n'attirent pas.
25:22 Alors, il faut savoir que les cafés-restaurants, évidemment,
25:24 réfléchissent à d'autres possibilités,
25:26 ils cherchent à recruter autrement
25:28 et dans les recruter autrement, ils ciblent aussi d'autres personnes.
25:30 Ils visent beaucoup des personnels en reconversion, par exemple,
25:32 ou alors voir des seniors ou à l'opposé des étudiants
25:35 pour attirer justement, essayer de trouver le personnel.
25:37 Julien Thulier, parlons de la sécurité
25:40 parce que tous les sites olympiques
25:42 de la cérémonie d'ouverture jusqu'à la dernière minute,
25:45 il y aura de la sécurité partout,
25:47 sur les sites, de la sécurité, de l'accueil,
25:49 et de l'accueil-sécurité.
25:51 Là aussi, à travers votre étude, on voit que ça reste,
25:53 on avait un expert récemment,
25:55 il parlait de 15 000 personnes, 15 000 postes à pourvoir.
25:58 Est-ce que ça bouge ou pas sur ce sujet ?
26:00 Oui, ça bouge, évidemment.
26:02 Il y a de nombreuses offres qui sont proposées
26:04 sur ces postes-là. Alors, on parle d'agents de sécurité,
26:06 on parle d'agents de surveillance.
26:08 Donc là, les besoins sont forts,
26:10 on l'a vu avec la Coupe du monde de rugby, encore une fois,
26:12 et on va le voir avec les Jeux olympiques, où les besoins sont très importants.
26:14 Donc, il y a aussi des process qui sont mis en place.
26:17 Le constat qu'on fait aujourd'hui, c'est que
26:19 trois quarts des entreprises qui cherchent à recruter
26:21 rencontrent des difficultés de recrutement, clairement,
26:23 parce qu'il y a un manque de motivation,
26:25 il y a un manque d'attrait aussi sur ces métiers-là,
26:27 parce qu'ils sont très difficiles.
26:29 Les horaires sont, enfin, les amplitudes d'horaires sont très importantes.
26:31 Ça peut être plusieurs jours consécutifs,
26:33 plusieurs semaines, même.
26:35 Avec une pression forte, puisque il y a une très forte
26:37 pression sécuritaire sur le pays,
26:39 et pendant les Jeux olympiques, elle sera bien présente.
26:41 Donc, il y a beaucoup de recherche,
26:43 d'emploi, et évidemment, de difficultés
26:45 qui y vont avec.
26:47 Un mot quand même sur les profils de recrutement
26:49 dans les métiers de la sécurité.
26:51 Certains évoquaient l'idée qu'il fallait réformer tout simplement la loi,
26:53 puisqu'il faut avoir, je crois, trois ans
26:55 de vie sur le territoire.
26:57 Certains évoquaient même l'idée de pouvoir
26:59 intégrer des migrants ou des réfugiés.
27:01 Cette question, elle est posée.
27:03 Elle n'est pas résolue.
27:05 Elle n'est pas résolue, mais elle est clairement posée.
27:07 C'est-à-dire que quand on demande aux entreprises de la sécurité
27:09 sur les profils qu'ils recherchent, ils sont prêts à ouvrir, justement.
27:11 Alors, ils poussent pour cette modification de la loi,
27:13 mais également à recruter des personnels un peu différents,
27:15 notamment les réfugiés, vous l'avez dit,
27:17 c'est une vraie question.
27:19 Mais il y a aussi des seniors ou des étudiants,
27:21 enfin, toute personne, avec peut-être le risque
27:23 quand même que la formation
27:25 devra être accélérée.
27:27 - Ça commence à se réduire, là ?
27:29 - Alors, ça commence à se réduire, c'est ce que j'allais dire.
27:31 Vu les dates des Jeux olympiques qui approchent à grands pas,
27:33 ça risque peut-être d'être compliqué,
27:35 et c'est un problème qu'ils ont identifié.
27:37 - Merci. Merci de nous avoir éclairés.
27:39 Lisez cette étude, parce que d'abord, c'est une étude
27:41 en termes de diagnostic vraiment très intéressante.
27:43 Puis on voit qu'évidemment, le compte à rebours a commencé à tourner
27:45 en matière de secteurs comme les cafés-restos
27:47 et comme la sécurité.
27:49 Peut-être même, dit-on, que certains sites vont devoir
27:51 réaménager leur organisation par manque de sécu.
27:53 - Alors, je n'ai pas toutes les informations,
27:55 mais c'est une question qui se pose.
27:57 - Merci, Julien Tuillier. Vous êtes le responsable
27:59 de l'Observatoire économique à la CCI Paris-Île-de-France,
28:01 le CROSSIS, avec des études toujours intéressantes.
28:03 Allez donc jeter un oeil sur cet observatoire.
28:05 Merci à vous.
28:07 - Merci à vous.
28:09 - Merci à vous, évidemment, qui nous avez regardés
28:11 et qui nous suivez très régulièrement.
28:13 Merci à toute l'équipe qui était derrière.
28:15 Merci à Gibault, au son, et puis merci à l'équipe
28:17 de programmation, Nicolas Juchat, bien sûr,
28:19 et Alexis Mathieu.
28:21 Merci à vous, et je vous dis à très très bientôt.
28:23 Bye bye.
28:25 (Générique)
28:27 ---
28:29 ♪ ♪ ♪

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