Jeudi 16 janvier 2025, SMART JOB reçoit Éric Gras (directeur de l'expertise emploi, Indeed) , Jean-Michel Bossuet (rédacteur en chef, magazine Aviation et Pilote) , Jean-Christophe Sciberras (Président, NewBridges) et Sylvie Bonello (déléguée générale, Fondation MMA des entrepreneurs du futur)
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00:08Bonjour à tous, ravi de vous retrouver dans Smart Job. Votre rendez-vous, emploi, HR, management, débat, analyse, expertise et vos rubriques habituelles, évidemment.
00:15Bien dans Smart Job, on parle d'un sujet essentiel dont on parle peu, la santé des dirigeants de TPE, de PME, notamment lorsqu'ils sont confrontés à un cancer.
00:25On va en parler avec Sylvie Bonello, déléguée générale de la fondation MMA des entrepreneurs du futur, avec une étude autour de ces sujets.
00:33Le cercle est rache, notre débat retraite les Français prêts à basculer les Français dans une étude Indeed, on y reviendra dans quelques instants, aimeraient prendre leur retraite dès 61 ans.
00:43Eh oui, on va en parler évidemment avec Éric Gras, spécialiste du marché de l'emploi chez Indeed et Jean-Christophe Sibéras sera avec nous, le président de New Bridges.
00:51Fenêtre sur l'emploi, un secteur qui recrute l'aéronautique. Oui, l'aéronautique se porte fort bien, Boeing, Airbus, on en parlera avec Jean-Michel Bossuet,
01:01il est rédacteur en chef adjoint du magazine Aviation et Pilote et créateur et co-organisateur du salon des formations et métiers de l'aéronautique en partenariat avec le musée de l'air et de l'espace.
01:12Voilà le programme, tout de suite, c'est bien dans Smart Job.
01:21Bien dans Smart Job pour parler d'un sujet qui est un peu zone grise, pas souvent adressé parce que c'est un sujet tabou, la santé des dirigeants, les dirigeants confrontés à un cancer.
01:37Je parle de dirigeants de petites et moyennes entreprises qui ont la tête dans le guidon et qui ne prennent pas soin d'eux. Sylvie Bonello, merci d'être avec nous.
01:45Vous êtes déléguée générale de la fondation MMA des entrepreneurs du futur. D'abord, un mot sur l'idée d'adresser ou de faire une photographie de ce sujet. Comment vous est venue cette idée ?
01:56Alors en fait, on réalise depuis 8 ans un baromètre sur la santé du dirigeant et depuis quelques années, on fait un focus sur un sujet en plus de ce baromètre qui pose toujours la même question.
02:08Et donc, en 2024, on a souhaité adresser le sujet des maladies lourdes et notamment du cancer.
02:14Et vous avez été surpris aussi parce que quand on regarde les chiffres, on voit qu'un certain nombre de dirigeants ont été touchés, alors c'est vraiment, c'est à bas bruit, mais ont été touchés par une maladie grave, une maladie lourde.
02:25Tout à fait. 4% en fait des dirigeants que nous avons interrogés ont été touchés ou sont touchés par une maladie lourde, le cancer venant en premier dans la liste des maladies concernées.
02:35Cette étude que vous portez, qui est le baromètre de la Fondation MMA avec BPI France, souhaitez-le rappeler, et le lab de BPI, quelques chiffres qui sont éclairants.
02:4687% lorsqu'on parle à ces dirigeants de maladies longues, expliquent qu'ils en ont parlé à leur environnement professionnel.
02:5384% ont choisi de garder leur fonction de dirigeant, c'est-à-dire affronter la maladie et continuer à travailler, ce qui est absolument dingue.
03:01Et 44% ont craint pour l'avenir de leur entreprise, logique, et 21% ont constaté une baisse de leur chiffre d'affaires. Enfin, 19%, toujours tiré de votre étude, ont choisi de communiquer publiquement.
03:13Il y a deux sujets là. Il y a à la fois je suis malade, gravement malade, je devrais prendre soin de moi, mais le plus important c'est mon entreprise.
03:24Ce sujet de la vulnérabilité, de se dire je suis malade, je suis très malade, il faut que je lève le pied, certains entrepreneurs ne se l'autorisent pas.
03:36Alors, pour différentes raisons, soit parce que c'est l'homme clé de l'entreprise, et que si l'entreprise s'arrête, la compétence clé c'est lui qui l'a, soit parce que financièrement ils ne peuvent pas se le permettre.
03:49On a malheureusement des situations, et on a travaillé, vous le disiez effectivement, on a fait cette étude en collaboration avec BPI Le Lab, mais également avec une association qui s'appelle CARE 13,
03:59qui accompagne des dirigeants indépendants qui souffrent de maladies lourdes, et notamment de cancers, et force est de constater que la plupart ne peuvent pas s'autoriser pour donner à manger à leurs enfants, ils sont obligés de continuer à travailler.
04:11Justement, là je m'adresse à celle qui vient des assurances MMA, alors évidemment il n'y a pas d'arrière-pensée, mais il y a quand même un sujet qu'il faut adresser, c'est la prévoyance des entrepreneurs,
04:23puisque objectivement les chiffres, ils ne prennent pas soin d'eux, et puis ils ne prennent pas soin de prendre une prévoyance, on est d'accord.
04:30Alors c'était pas effectivement le sujet là, ça a été une découverte, effectivement une découverte de l'étude, c'est qu'ils ont bien conscience que la prévention serait nécessaire,
04:39par contre la prévoyance dans leur parcours, ils le disent d'ailleurs, dans leur parcours de création d'entreprise, et tout le long de leur parcours de dirigeant, on ne leur en parle pas forcément,
04:49c'est assez complexe pour eux, et donc très peu ont mis en place de la prévoyance, et malheureusement quand le problème arrive, c'est la catastrophe.
04:57Je m'adresse à vous parce que vous incarnez aussi MMA, mais dans la philosophie, qu'est-ce qu'on peut faire, parce qu'une fois qu'on a fait ce diagnostic et la photo,
05:084% des 1500 dirigeants interrogés sont ou ont été touchés par une maladie longue, ça représente donc un chiffre important de gens qui ont souffert, qui ont embarqué leur famille,
05:16et c'est un coup pour la collectivité, qu'est-ce qu'on fait ?
05:20Ce qu'on fait aujourd'hui, c'est communiquer sur le sujet, dire qu'en tant que dirigeant, on reste un homme ou une femme, et donc on a toujours ce risque de maladie comme tout à chacun,
05:32et qu'il ne faut pas qu'on se néglige, parce que le premier capital immatériel d'une entreprise, c'est la santé du dirigeant, et donc protéger sa santé, c'est protéger son entreprise.
05:41Mais ça veut dire qu'il faut les conseiller, leur donner des outils, parce qu'on lit aussi dans votre étude qu'il y a une grande solitude, et une solitude administrative, on est démunis.
05:50Comment ils font ? Comment ils s'organisent ?
05:52On a des associations comme CARE 13 qui peuvent effectivement leur expliquer, mais je dirais que c'est déjà un peu trop tard, puisque la maladie est là quand CARE 13 intervient,
06:02mais ça peut passer par les chambres de commerce par exemple, qui peuvent fournir des informations, par les réseaux d'entrepreneurs aussi, qui sont des bons relais,
06:11voilà, tout cet écosystème en fait, qui est en relation directe avec les entrepreneurs, et qui doivent les sensibiliser sur ce sujet.
06:181%, prenez soin de votre santé, et faites de la prévention et de la prévoyance, si je peux vous le dire droit dans les yeux, parce qu'on n'est pas invulnérable lorsqu'on est à la tête d'une entreprise,
06:29et d'ailleurs quand on est tout simplement un être humain, tout court, mais là l'étude est passionnante, parce qu'elle parle d'un sujet autour des patrons de petites entreprises, la tête dans le guidon,
06:38vous voyez de qui je veux parler, c'est-à-dire de vous, merci Sylvie Bonello d'être venue nous rendre visite, déléguée générale de la fondation MMA des entrepreneurs du futur,
06:46avec cette étude, en partenariat avec BPI, le Lab, merci de nous avoir rendu visite, on tourne une page, on parle des retraites, tiens, le sujet est dans l'actualité,
06:55mais une étude Indeed est vraiment passionnante, parce qu'elle a interrogé les salariés, tout simplement, au-delà du débat politique, et vous allez voir cette étude,
07:03est pour le moins disruptive, on en parle avec mes invités, c'est le cerclérage, c'est le débat de Smart Job.
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07:20Le cerclérage pour parler d'un sujet qui occupe, je dirais l'actualité depuis maintenant plusieurs mois, la réforme des retraites, alors les choses se sont accélérées,
07:29parce que François Bayrou a reçu les partis politiques, les partenaires sociaux, et imagine peut-être une refonte, un gel, une suspension, on verra les mots,
07:39et on découvre, et c'est l'objet de notre émission, qu'une étude Indeed pose aussi le sujet à sa manière, alors sans faire politique, loin des débats politiques,
07:47simplement en interrogeant les salariés, votre rapport aux retraites, et on va en parler, vous allez voir les salariés, ils ont aussi leur petite idée sur le sujet,
07:56assez précis d'ailleurs, et on en parle avec mes invités. Éric Gras, je vous présente en premier, parce que Indeed, spécialiste du marché de l'emploi Indeed,
08:03et vous portez cette étude, on va en parler, avec quelques chiffres, le premier, le plus fort, 61 ans, pour la plupart des Français qui disent moi,
08:11je voudrais prendre ma retraite à 61 ans, c'est le bon âge, bon rappelons que la réforme portait la retraite à 64 ans, minimum, et qu'on solde en moyenne sa retraite à 63 ans et demi,
08:21et je parle sous le contrôle de Jean-Christophe Sibéras, bonjour Jean-Christophe, président de New Bridges, auparavant, vous avez eu une très longue, je vous fais sourire,
08:30New Bridge ou New Bridges ? New Bridges, vous voyez que mon anglais n'a pas progressé depuis la dernière fois, et précisons que vous avez eu des fonctions de DRH dans le public,
08:40je crois à la NPE, mais aussi chez Renault notamment, on vous écoutera évidemment sur ces enjeux retraite, et puis peut-être sur le marché du travail, sur le rapport au travail.
08:49Éric Gras, surpris ou pas par cette étude, alors j'évoquais les chiffres, il y en a plein, on va les commenter, les Français dans leur ensemble interrogés par Indeed,
08:57alors là il n'y a pas de parti pré-politique, on est d'accord, disent moi ma retraite je voudrais la prendre à 61 ans, globalement.
09:04Oui, en fait ça dépend toujours de la façon dont on pose la question, et ce qui est intéressant dans cette étude, c'est de voir deux choses, si on dit d'après vous,
09:11à quel âge vous aimeriez prendre votre retraite, l'âge de 61 ans, ressort chez tout le monde, les publics les plus jeunes, et les publics les plus seniors entre guillemets,
09:20donc celui qui a 25 ou celui qui a 50 ans, va dire la même chose sur l'âge idéal de départ à la retraite, pourquoi ? Parce que historiquement, c'est l'âge à lequel on a été habitué à voir des gens partir à la retraite.
09:33C'est un peu nos parents quoi, globalement.
09:34Bah oui, enfin nos parents, nos grands-parents, selon la génération qu'on a. Si on pose la question différemment, d'après vous à quel âge il faudra partir à la retraite pour avoir une retraite à taux plein,
09:43notamment les publics les plus jeunes, disent en très large majorité, en gros nous on va devoir travailler jusqu'à 70 ans. Donc, si on maintient le système auquel ils ne croient plus.
09:54Auquel ils ne croient plus, parce que 61% estiment que le système de retraite par répartition, le système dans lequel on est, c'est-à-dire les actifs cotisent pour le retraité, ils estiment que c'est plus viable.
10:05Jean-Christophe Sibéra, vous qui avez aussi un regard, je dirais un peu panoramique sur ce sujet, comment vous l'abordez ce sujet des retraites, d'abord à travers les tuning-deeds,
10:13puis d'une manière un peu générale, parce que âge butoir, on supprime l'âge butoir, on nous parle de retraite à points, en fait, objectivement, personne n'y comprend pas grand-chose,
10:21parce qu'il suffit de calculer une entrée en carrière après des études, 25 ans, on y rajoute 42 ou 43 ans, globalement, on est au-delà de l'âge illégal de départ à la retraite.
10:33Est-ce que ça, ça a encore du sens pour les salariés ?
10:35Alors, il y a une chose qui a du sens, qui est très frappante, c'est l'âge. Là, pour le coup, c'est clair, et en plus, ça renvoie à soi-même. Un âge, c'est assez clair, c'est assez simple.
10:45Le reste, et c'est là où, effectivement, vous avez tout à fait raison, le reste, c'est extraordinairement fumeux et peu clair. Et c'est ça qui est tout à fait frappant, d'ailleurs, en France,
10:57c'est qu'on a un système... Alors on le sait, il est compliqué, mais pour les gens, ils sont paumés, ils sont largement paumés. Je pense qu'on pourrait dire à des gens,
11:06« Toi, d'après toi, même les lois actuelles, tu pars à quel âge et avec combien de trimestres ? » Ça serait bien qu'il me dites peut-être... Pour vous, c'est qu'on...
11:15— Mais même nous, c'est pas la chute, hein. — C'est les règles actuelles, les règles actuelles. Je mets de côté les suspensions, les trucs dont on parle aujourd'hui.
11:21Les règles actuelles de la loi, on demanderait aux gens, d'après vous, vous allez partir... Si les règles ne changent pas, vous pensez partir à quel âge et avec combien de trimestres ?
11:30Et là, c'est un peu la débandade. Donc la difficulté qu'on a dans ce pays – et on l'a depuis, c'est pas nouveau –, c'est que les gens raisonnent par rapport à un système
11:40qui est très difficile à maîtriser. Je ne les critique absolument pas, parce que notre système est extrêmement complexe.
11:47— 42 régimes de retraite, enfin... — Les régimes spéciaux, les retraites, les abattements, la surcote, le régime de base, les régimes complémentaires...
11:56— Agir carco. — Les régimes complémentaires, agir carco, les régimes par capitalisation. Et puis en plus, on leur raconte que tout ça, c'est compliqué, mais vous inquiétez pas.
12:10Ça va marcher, parce que vous allez partager. Et alors là, je comprends assez bien les gens qui se disent... Avec un bruit de fond, quand même, il y a un tuyau percé.
12:23Enfin le truc, ça boucle pas. Et la tendance, c'est que ça boucle de moins en moins malgré les efforts. Et donc du coup, ce que je trouve très intéressant
12:33dans l'enquête Indeed, c'est que du coup... Alors que c'est un système qui ne peut marcher que s'il y a la confiance, puisque partager, ça veut dire
12:41on se fait confiance. Et ce qu'on apprend dans l'enquête, moi, ça me paraît très intéressant, parce que l'âge qu'on a envie de partir à 61,
12:48tout le monde peut un peu faire ses projections sur l'enquête. Par contre, ce qui est vraiment intéressant, c'est que le fondamental du système,
12:55c'est que c'est trop compliqué pour qu'on comprenne. Et donc ça ne peut marcher que si on fait confiance, parce que la confiance évite d'avoir à expliquer.
13:03Et là, la confiance, elle est très ébranlée, au point même, d'ailleurs, qu'on parle d'autres sujets. Et je sais pas même si les gens comprennent
13:10ce que sont les autres sujets. – Deux sujets. 32%, c'est la proportion de salariés français, Eric, qui s'aligne sur la réforme des retraites
13:16dans sa forme actuelle. Donc là, globalement, il y a 32% de Français. Je sais pas s'ils sont résignés ou convaincus ou en confiance.
13:22En tout cas, c'est le chiffre sorti de l'étude. Et puis il y a un autre chiffre dans votre communiqué de presse que je trouve intéressant.
13:27Ça, c'est un rapport annuel de l'association Les Petits Frères des Pauvres. Et il faut le mettre en perspective, puisque quand on parle aux retraités
13:34qui touchent une pension, on voit que les pensions sont faibles et qu'ils ont du mal à joindre les deux boucs. Et l'autre sujet, parce qu'on peut
13:41très bien toucher une pension, laquelle, de quel montant est-ce qu'elle est capable de nous faire vivre ? Et on découvre dans cette étude
13:48de l'association Les Petits Frères que 2 millions de personnes de plus de 60 ans vivent sous le seuil de pauvreté.
13:52– J'allais y venir parce que… – Il faut quand même le mettre sur la table, ce sujet-là.
13:56– Ce qu'on dit en fait dans cette étude, c'est qu'on est tous inégaux face à la retraite. En gros. Déjà, on fait pas tous le même métier.
14:03Plus vous faites d'études, exactement ce que tu disais avec le taux de cotisation derrière, plus ça repousse, etc. Donc potentiellement,
14:09un jeune de 20 ans aujourd'hui, ce qu'est l'âge de mon fils, quand il se dit, moi, potentiellement, si je dois avoir une retraite à taux plein,
14:13à 70 ans, je ne vais pas attendre à 70 ans pour profiter de mon travail, ok ? Quelqu'un qui est plutôt un col bleu sur un métier pénible,
14:21à forte pénibilité, se dit la même chose, je ne vais pas travailler jusqu'à 67 ans parce que physiquement, peut-être, je ne pourrai pas.
14:26– Son corps ne tiendra pas. – Et me reconvertir, ce n'est pas si évident que ça, sur certains métiers, sur certaines compétences
14:31qui ne sont pas transverses. Et on a aujourd'hui, et donc c'est sorti hier des chiffres de l'INSEE, qui disent que 4% des retraités aujourd'hui
14:39ont besoin, et c'est ce qu'on met aussi dans notre étude, de travailler, parce que le niveau de retraite versé aujourd'hui,
14:45ou a priori, aujourd'hui, ça ne va pas si mal, ne suffit pas à vivre. Donc imaginez dans 20 ou 30 ans.
14:51– Mais notre système est en grande difficulté, je le redis, puisque c'est 1,7 actifs qui financent 1 retraité.
14:57Et donc, dans quelques mois, nous dit-on, dit le corps, on va arriver à 1,4 actifs, en un mot, 1 pour 1, ça ne peut pas marcher.
15:05Quand même, dans l'étude, et ça je trouve ça intéressant, parce que c'est le sujet politique par excellence,
15:09dès que vous sortez ce mot, lorsque vous êtes un homme politique, alors là, ce sont des colibés, c'est la retraite par capitalisation.
15:15Alors ça, c'est très intéressant, parce qu'il y a quand même 53%, ça c'est la proportion de ceux que vous avez interrogés,
15:21qui pensent qu'un système de retraite par capitalisation serait préférable.
15:25Ce n'est pas 18%, c'est 53%, c'est plus de la moitié. C'est intéressant ce chiffre-là, il faut le poser le sujet.
15:32C'est la réalité qui s'impose, ce n'est pas forcément un choix, parce que quand on parlait du choix de l'âge, par exemple,
15:36et de la réalité perçue par les gens, on passe de 61 ans à 67 ou 70 ans, et là, c'est la même chose.
15:43C'est-à-dire qu'idéalement, le système de retraite tel qu'il a toujours existé, c'est top, sauf que les gens aujourd'hui sont conscients
15:49que ça ne fonctionne pas, et qu'avec l'inversion de la cour démographique, ça ne fonctionnera pas.
15:54C'est inéluctable.
15:55Et donc, c'est de se dire, on ne peut pas compter que les uns sur les autres, puisque aujourd'hui, on cotise pour ceux qui sont déjà à la retraite.
16:01Je pense à moi, je capitalise.
16:02Voilà. Et donc, l'objectif de celui qui va travailler là 40-45 ans, c'est de se dire, au moins que ce que moi, j'ai travaillé toute ma vie,
16:10je puisse en récupérer une partie des bénéfices.
16:13Et donc, on perd le système par répartition de la confiance.
16:15Jean-Christophe Sibéras, quand même, sur le monde du travail, parce qu'il y a un double effet qui se coule,
16:21c'est que non seulement les retraites vont mal et que le débat fait rage, politique, syndical,
16:25mais qu'en plus, le taux de chômage est en train de remonter.
16:29Non, mais je veux dire, le chômage a remonté, quoi qu'on en dise.
16:31Il n'est pas repassé au plein emploi à 5,5.
16:33Plus le chômage va monter, plus c'est encore plus compliqué de réinventer le modèle et de dire,
16:39regardez, ayez confiance, le système fonctionne.
16:41Je ne sais pas si vous partagez cette idée.
16:43Alors, moi, je voudrais dire un mot sur la retraite par capitalisation, parce que je suis persuadé...
16:47Vous y croyez ou pas ?
16:49Non, mais je suis persuadé que les gens ne savent pas de quoi il s'agit non plus.
16:52C'est-à-dire qu'ils ne comprennent pas ce qu'est le système de répartition qui est complexe.
16:58Et je pense que quand on leur demande, est-ce que vous êtes pour la retraite par capitalisation,
17:02ils ne comprennent pas plus ce que c'est.
17:04C'est quoi ? Les fonds d'investissement qui...
17:06Voilà, c'est les fonds de pension.
17:08Bon, et encore, bon.
17:10Et d'ailleurs, c'est d'autant plus troublant, parce qu'il se trouve que...
17:12Je fais pas mal de... Je suis élu local, donc je discute avec beaucoup de gens.
17:16Et les gens croient, il y a beaucoup de gens qui croient qu'on est déjà dans un système de capitalisation.
17:21Il y a plein de gens, ils pensent, quand on change des règles,
17:25ce qui arrive quand même régulièrement en France, tous les 4-5 ans, on nous change les règles.
17:29Et quand les gens vous disent, je comprends pas, on change les règles alors que j'ai cotisé.
17:35C'est-à-dire qu'on me prend ce qui m'est dû.
17:39Dire cela dans le système actuel, c'est croire qu'on est dans un système de capitalisation
17:45alors qu'on est dans un système de répartition.
17:47Donc vous voyez à quel point la confusion est totale.
17:53Donc dès qu'on change les règles de gens qui disent, mais on me prend mon argent,
17:57alors qu'on leur dit, mais attendez, cher ami, d'abord, ceux qui vous payent vos retraites aujourd'hui,
18:05c'est moi, et vous, vous êtes retraité.
18:09Deux, vous avez cotisé dans votre jeunesse à des taux qui étaient beaucoup plus faibles, ils ont été augmentés.
18:15Donc en fait, soyez heureux aujourd'hui d'avoir la retraite que vous avez
18:19puisque vous avez cotisé à des taux qui étaient plus faibles,
18:21puisque c'était l'époque où on avait un retraité pour trois ou quatre actifs.
18:27Donc on n'avait pas besoin d'avoir les taux comme aujourd'hui.
18:29Donc ce que je veux dire par là, c'est qu'on est dans un système
18:33où de toute façon, faute d'une compréhension de cette complexité,
18:37c'est très difficile pour le coup d'obtenir des réponses.
18:41C'est-à-dire que, je pense moi personnellement,
18:43que par ailleurs, les gens sont assez attachés à ce qu'on pourrait appeler la sécurité sociale en général,
18:51le modèle social où il y a une certaine collectivité nationale,
18:55mais que s'agissant des retraites, ils ne comprennent pas du tout.
19:01Et dès qu'on touche, on touche à eux, alors qu'en fait on touche à un système.
19:05Avant de nous quitter messieurs, François Bayrou, je le redis,
19:09indique qu'il remet la balle et la négociation dans les mains des partenaires sociaux,
19:13c'est-à-dire à eux, dans un accord majoritaire, de pouvoir trouver une solution,
19:17sans toucher évidemment à l'équilibre des comptes, c'est-à-dire augmenter nos déficits.
19:21C'est ce qui ressort des Français ou pas ?
19:23Est-ce que les Français disent aussi, on repense le modèle ?
19:25Je n'ai pas le sentiment que de votre étude, ils ont envie que tous les six mois,
19:29on renverse la table et qu'on fasse un sujet des retraites.
19:31C'est le sentiment que j'ai dans l'étude, qui est un peu orthogonal de la classe politique.
19:34Le sentiment, c'est que personne n'est rassuré par l'état des lieux.
19:37Il y a un besoin impératif d'ajuster et de pérenniser le système,
19:43en tout cas d'assurer que les retraites seront versées.
19:46Donc, il y a une prise de conscience globale.
19:48Après, on en revient à ce que vous disiez, c'est qu'il ne faut pas que ça me fasse trop mal.
19:53Donc, en gros, la difficulté pour le gouvernement et les responsables politiques,
19:58c'est qu'il faut que le système perdure, il faut qu'il soit juste.
20:01Il y a peut-être des choses à ajuster, mais la règle, c'est qu'il faut continuer à le financer,
20:05à court, moyen et long terme.
20:07– C'est bon pour les retraites, ce que fait François Bayrou,
20:10de remettre le sujet sur la table des partenaires sociaux,
20:14ou c'est juste un coup politique pour gagner un peu de temps ?
20:16Vous voulez un peu de recul ?
20:18Sans embarrasser Éric Gras, je ne veux pas lui faire prendre une position sur la politique.
20:21Une neutralité totale.
20:22– Non, il y a un coup politique, on va dire, un peu différent par rapport à Macron.
20:30– Ah ben oui, et Barnier, bien sûr.
20:31– Et Barnier, c'est place au dialogue social.
20:34– C'est ça, retour des partenaires sociaux.
20:36– Et les partenaires sociaux, M. Chabani était là il y a quelques instants,
20:40ils ont un espace, parce que c'est bloqué à l'Assemblée,
20:45en tout cas c'est très compliqué, et donc du coup ça ouvre un espace,
20:48or il leur réclame les partenaires sociaux.
20:50Donc Bayrou joue bien à ouvrir les partenaires sociaux.
20:54Après, qu'en trois mois, les partenaires sociaux, dans une négociation,
21:00où il a fallu des années, même Macron…
21:03– Et où la CGT tire à boulets rouges, comme la LFI.
21:06– Petit 2, dans un pays où les gens ont une aussi mauvaise compréhension du système,
21:12mais tous, et nous tous même, nous tous même autour de la table, il y a plein de choses…
21:17– Dès la sixième, il faudrait un petit module, compréhension de votre retraite,
21:20on ne sera pas loin quoi.
21:21– J'avais dit un jour à un certain Laurent Pietraszewski,
21:24qui était chargé des retraites.
21:25– Ancien secrétaire d'État en charge des retraites.
21:26– Il était chargé des retraites.
21:28– Qui vient souvent sur ce plateau.
21:30– C'est quelqu'un de très bien, et c'est un ancien RH,
21:33donc on a des proximités, évidemment, depuis longtemps.
21:36Il dit à Laurent, sur les retraites,
21:38Macron nous prend pour des polytechniciens alors qu'on est à l'école maternelle.
21:42– C'est exactement ça, ça sera le mot de la fin.
21:44Merci à vous Éric Gras, merci Jean-Christophe Sibéras.
21:47Éric Gras en charge du marché de l'emploi,
21:49et cette étude qui est, j'allais dire, opportune et très intéressante,
21:52allez la voir, parce qu'elle est loin des débats politiques.
21:54– Absolument.
21:55– Elle est froide, et justement, elle nous permet d'avoir une photographie,
21:58j'allais dire sincère, des Français qui sont déjà en retraite.
22:03Merci à vous deux, merci à vous Jean-Christophe Sibéras,
22:06nous Bridges, je pense l'avoir à peu près correctement prononcé.
22:10Merci à vous deux, on tourne une page,
22:13c'est tout de suite ces fenêtres sur l'emploi et j'accueille mon invité.
22:16Générique
22:28Fenêtres sur l'emploi, et vous connaissez notre rubrique,
22:30une rubrique qui parle de secteurs d'activité qui recrutent,
22:33et l'aéronautique recrute.
22:35On va en parler tout de suite avec Jean-Michel Bossuet.
22:37Bonjour Jean-Michel.
22:38– Bonjour.
22:39– Rédacteur en chef adjoint du magazine Aviation et Pilote,
22:41créateur, co-organisateur de ce salon de formation et des métiers de l'aéronautique
22:45en partenariat avec le musée de l'air et de l'espace,
22:48et avant chaque événement concret, présentiel,
22:52votre magazine sort un numéro spécial, je vous le montre.
22:56– Hors série carrière.
22:58– Hors série carrière, pour parler des métiers,
23:00c'est dire quand même que ce secteur qu'on nous avait dit moribond,
23:04vous vous rappelez pendant le Covid, c'est fini, les avions ne décollaient plus.
23:07– C'est normal, il n'y avait plus rien qui volait.
23:09– Il n'y avait plus rien qui volait,
23:10puis il y avait quand même certains acteurs de l'écosystème politique
23:13qui ne voulaient plus que les avions volent.
23:14– Oui, en plus, il y a toujours des gens qui croient que les avions volent.
23:17– Concrètement, le secteur se porte plus que jamais bien ?
23:22– Oui, il se porte bien quand même.
23:24Le JIFAS, la tête de pont des grandes entreprises aéronautiques,
23:30pense tabler entre 28 000 et 30 000 embauches quand même pour 2025.
23:36– 28 000 embauches, nous on connaît évidemment en France et en Europe Airbus,
23:40on parle de Boeing aussi, puisque Boeing a plutôt confiance,
23:43c'est des emplois directs Airbus ou c'est emplois directs et indirects ?
23:47– Secteurs.
23:48– C'est le secteur, c'est-à-dire que c'est toute la chaîne ?
23:50– Airbus et les sous-traitants.
23:51– C'est quoi la palette des métiers possibles
23:54pour ceux qui s'intéressent au métier de l'aéronautique ?
23:57– Alors là, dans un premier temps, il faut produire.
23:59Les compagnies aériennes ont commandé pas mal d'avions,
24:01on a un problème de production et de niveau de production ne produit pas assez.
24:07Donc là, on est focus sur des métiers en tension,
24:12les soudeurs, les monteurs, les câbleurs.
24:15– Métiers techniques ?
24:16– Oui, des métiers assez techniques.
24:18Après, on a des ingénieurs de conception, des ingénieurs de production,
24:22là on est plus dans la production et un peu moins dans la conception,
24:25même si on commence déjà à réfléchir aux avions du futur.
24:28– Oui, il y a des enjeux ?
24:29– Pour l'instant, le parc est là, il n'y a pas assez d'avions,
24:33mais il y a des modèles qui correspondent aux besoins,
24:35donc on n'a pas besoin nécessairement de se jeter dans la conception.
24:39– Mais sans exposants dans votre salon, parce que ça,
24:42avec ce numéro, vous préparez les exposants,
24:45vous me parlez des métiers techniques, les soudeurs,
24:47on sait que dans l'aviation aéronautique,
24:49que ce soit dans le nucléaire ou que ce soit dans d'autres secteurs,
24:51je pense à l'armement, on ne trouve plus de soudeurs,
24:54c'est le cas aussi dans l'aviation ?
24:56– Ah oui, c'est compliqué, oui, on ne trouve plus de soudeurs,
24:58on a du mal à trouver des mécanos,
25:00il y a une vraie concurrence entre les secteurs.
25:02– Comment votre secteur fait pour s'organiser, pour continuer ?
25:06Parce que je voyais quand même que Boeing entend toujours placer
25:1043 975 avions en 20 ans, c'est colossal !
25:14– Ils sont très optimistes, ils ont toujours été très optimistes,
25:17les constructeurs d'avions, mais cela étant,
25:20il y a 50% d'activités nouvelles et 50% de renouvellement de flotte,
25:24donc ça paraît logique, mais on va avoir besoin aussi de pilotes,
25:28de PNC, enfin d'hôtesse, on va avoir besoin de techniciens,
25:31enfin oui, les besoins sont énormes.
25:34L'Association internationale du transport aérien prévoit
25:37un niveau de 5,2 milliards de passagers dans l'année qui vient là.
25:42– C'est colossal, le secteur en France, côté industrie aéronautique,
25:45c'est 210 000 salariés, c'est-à-dire c'est du renouvellement,
25:49les postes que vous créez à l'occasion de ce forum de la formation et des emplois
25:53ou c'est des postes en plus parce qu'il faut répondre à la demande ?
25:56– Non, il y a des postes en plus.
25:57– En plus ?
25:58– Oui, oui, absolument.
25:59– Donc ça veut dire que…
26:00– Ça croit, ça croit.
26:01– On fait comment ?
26:02– On était à 205 000, 210 000 il y a un an ou deux ans,
26:05et puis là on est à 220 000 et ça continue à augmenter.
26:09– Je vois dans votre une le guide des métiers de l'aérien
26:13qui est un numéro un peu généraliste qui permet au grand public
26:16de pouvoir s'y intéresser et à ceux qui cherchent un emploi aussi,
26:19mais les nouvelles technologies liées à la décarbonation
26:22qui sont les grands sujets des ingénieurs jeunes qui disent
26:25aujourd'hui je ne veux plus travailler dans des secteurs polluants,
26:28c'est une manière aussi d'attirer des talents dans l'aéronautique ?
26:31– Oui, un peu.
26:32On va essayer d'organiser sur ce salon une conférence sur la décarbonation
26:36parce que c'est quand même un sujet important pour les jeunes
26:40qui ne veulent pas aller bosser dans l'aérien ou ne veulent pas prendre l'avion,
26:43alors que le secteur fait le job.
26:46On travaille ardemment à la décarbonation de l'aérien,
26:50que ce soit de la petite aviation jusqu'à Airbus, tout le monde s'y prépare.
26:54– On n'y est pas encore tout à fait à l'avion vert,
26:56parce qu'on parle d'un carburant d'une nouvelle génération.
26:59– Non, pas encore.
27:00– On n'y est pas.
27:01– On a un carburant qui s'appelle le SAF,
27:03qui est le carburant d'aviation durable,
27:05qui va permettre d'émettre moins de CO2
27:08et c'est la solution sur le long courrier,
27:11parce que là on n'a pas de solution autre que le SAF,
27:14mais sur le réseau domestique on peut arriver à trouver d'autres solutions,
27:18mais sur l'aviation hybride où on a un peu de thermique
27:21et en même temps de l'électrique,
27:22il y a déjà des constructeurs qui s'y préparent.
27:24– C'est-à-dire sur de l'aviation intermédiaire,
27:26je ne parle pas des gros avions qui nous transportent en vacances.
27:29– Oui c'est ça, c'est un secteur à la hauteur de l'Europe à peu près.
27:34– Un mot, vous qui êtes rédacteur en chef,
27:36adjoint de cette belle revue Aviation et pilote,
27:39qu'est-ce qui fait qu'aujourd'hui il y a une pénurie de main-d'oeuvre ?
27:42C'est parce que le secteur communique mal
27:43ou c'est parce que l'activité économique est tellement importante
27:46que vous ne réussissez pas à créer le nombre d'emplois voulu ?
27:49– Alors, à un moment donné, au moment du Covid, tout s'est arrêté.
27:53– Voyez !
27:54– Donc on a mis un coup de frein sur tout
27:56et puis on s'est séparé d'un certain nombre de personnes.
28:00Donc ces gens-là, ils ont dit, l'aéronautique c'est terminé,
28:02je vais ailleurs, je change de secteur.
28:04– Il faut les faire revenir.
28:05– Après, c'est plus difficile de les faire revenir ces gens-là.
28:07Mais le GIFAS,
28:09le Groupement des Industries Françaises Aéronautiques et Spatiales,
28:12a mis en place un système qui s'appelle l'aéro-recrute,
28:14qui vraiment est censé attirer des jeunes
28:19et des gens susceptibles de retrouver du boulot dans l'aéronautique.
28:22Et ça marche, ça marche.
28:24– Ça sera le dernier mot, ça marche, de l'optimisme.
28:26Merci Jean-Michel Bossuet, vous êtes le rédacteur en chef adjoint de Aviation Pilote.
28:29Ce numéro carrière, numéro généraliste, numéro spécial, justement, en prévision,
28:35c'est quoi le 30 janvier ?
28:37– C'est 31 janvier, 1er février et 2 février.
28:40– Et 2 février, en partenariat avec le Musée de l'Air et de l'Espace
28:43que vous connaissez bien parce que c'est aussi le lieu du salon de l'aéronautique.
28:46– Et en plus, si vous venez au salon, l'accès est gratuit,
28:48enfin la visite est gratuite, ça vous permet de visiter les collections du musée.
28:51– Merci à vous, nous sommes très en retard.
28:53Merci à l'équipe, merci à Nicolas Juchat, à Xavier Larisation,
28:55Saïd Osson, merci à vous, vous qui nous regardez et qui réagissez évidemment.
29:00Je vous dis à très bientôt, portez-vous bien, bye bye.
29:02– Sous-titrage ST' 501