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Tous les jours, les informés débattent de l'actualité autour de Salhia Brakhlia et Renaud Dély.

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00:00 *Musique*
00:07 Et bienvenue dans Les Informés, l'émission de décryptage de l'actualité de France Info.
00:11 On est ensemble en direct jusqu'à 9h30 avec bien sûr Renaud Delis.
00:15 Bonjour Renaud.
00:15 Bonjour Salia.
00:16 Et nos informés du jour, il y a Alix Bouyagué, éditorialiste politique à France Info Télécanal 27.
00:21 Bonjour Alix, on vous retrouve tous les matins dans l'interview politique à 7h45 précisément.
00:26 Bonjour moi Claire.
00:27 Bonjour Salia.
00:29 C'est mon prénom mais vous pouvez pas m'appeler par mon nom.
00:32 Ça commence bien Alix.
00:33 Ça commence bien Bouyagué.
00:34 Écoutez j'ai une nuit compliquée moi aussi, ça arrive.
00:36 On va en parler, on va en parler.
00:37 Bon votre siège à côté est vide mais c'est parce qu'on attend toujours Etienne Girard, il va arriver dans quelques secondes.
00:42 Renaud Delis on commence évidemment par l'échec de Gérald Darmanin sur le projet de loi immigration, nuit agitée donc.
00:47 Et oui Salia, un coup de théâtre donc hier à l'Assemblée Nationale, cette motion de rejet préalable qui a été adoptée.
00:53 Le ministre de l'Intérieur s'était démené comme un bodiable jusqu'au bout pour essayer de convaincre un par un les députés de ne pas voter,
00:59 et en particulier les députés de droite, de ne pas voter cette motion de rejet préalable.
01:02 Et puis finalement l'Alliance des Contraires en quelque sorte a eu raison de son texte
01:07 puisque 40 députés LR sur 62 et l'ensemble du groupe du Rassemblement National se sont donc ralliés à cette motion de rejet préalable
01:17 qui était présentée, rappelons-le, par les écologistes.
01:19 Un échec donc pour Gérald Darmanin dont il a tiré les leçons hier soir notamment sur TF1
01:26 en confirmant qu'il avait d'ailleurs présenté sa démission au chef de l'État.
01:30 J'ai présenté ma démission parce que c'est normal.
01:34 Quand on a un échec, c'est un échec bien évidemment.
01:37 Et de voir des LR faire la béquille du Rassemblement National et de la réjouissance de Mme Le Pen, ça me fait mal.
01:42 Ça fait mal à tous les électeurs de droite et du centre, je suis certain que ça fait mal à tous les électeurs républicains
01:47 de voir ce parti se perdre désormais.
01:50 Aujourd'hui, la majorité des députés ne représente pas la majorité de l'opinion parce que l'opinion soutient ce texte.
01:56 Alors ce texte, pour l'heure en tout cas, le gouvernement exclut de le retirer.
02:00 Donc reste une seule possibilité, c'est d'en revenir à la version qui avait été durcie et adoptée par la majorité de droite du Sénat.
02:06 Ce matin d'ailleurs, Gérald Darmanin dit que ce texte devrait être possiblement, dit-il, soumis à une commission mixte paritaire.
02:13 Donc la version sortie du Sénat. Et puis d'autres spéculent déjà sur l'hypothèse d'une dissolution de l'Assemblée Nationale
02:20 au vu de cette situation de blocage parlementaire.
02:23 Et d'ailleurs, Jordan Bardella, le président du Rassemblement National, se voit déjà,
02:27 avant même que la dissolution ait été éventuellement prononcée ou que l'extrême droite ait gagné les élections,
02:33 eh bien il se voit déjà à Matignon, il a fait acte de candidature ce matin.
02:36 Alors comment vous expliquez cet échec bouillagué ?
02:40 Alors, je l'explique, peut-être, vous connaissez le surnom de Gérald Darmanin ? C'est Darmalin.
02:46 Eh bien peut-être que Gérald Darmanin a été un petit peu trop malin ou s'est vu un peu trop malin.
02:51 C'est vrai qu'il en rajoute souvent sur le fait que c'est un super tacticien politique, hyper habile et capable de retourner tout.
02:59 Et peut-être que là, on a vu les limites de l'exercice, parce qu'on ne peut pas promettre au Sénat un texte très à droite,
03:05 en jurant la main sur le cœur que finalement l'aide médicale d'État, il faut la supprimer pour une aide médicale d'urgence.
03:12 Et puis, 15 jours après, parce que cette fois-ci il faut séduire l'autre bord, c'est-à-dire l'aile gauche,
03:17 eh bien dire que finalement c'était juste à titre personnel et qu'il y avait trop d'accommodations.
03:22 Et je pense qu'au-delà du cas Darmanin, c'est sans doute les limites du « et en même temps »
03:29 parce que ce texte, ce projet de loi sur l'immigration, c'est le cœur du « et en même temps »,
03:34 c'est-à-dire on essaie de séduire la droite, on essaie de séduire la gauche et on voit à l'arrivée que c'est très compliqué.
03:39 Pourquoi est-ce qu'ils n'ont pas opté pour faire deux textes ?
03:43 Peut-être un texte sur le régalien qui aurait traité de l'immigration,
03:46 et puis un texte sur le travail qui aurait traité éventuellement de la régularisation des travailleurs sans-papiers sur les métiers en tension.
03:53 C'est d'ailleurs ce qui avait été fait il y a une bonne année sur les énergies.
03:57 Il y avait eu deux textes, l'un sur le renouvelable, un autre sur le renouvelable.
04:01 À l'arrivée, Elisabeth Borne avait trouvé des majorités de circonstances à chaque fois.
04:05 Les deux textes ont été votés et finalement ça avait marché.
04:09 Donc c'est triple échec aujourd'hui pour Gérald Darmanin, pour Elisabeth Borne au passage,
04:14 qui elle a été quand même mandatée par Emmanuel Macron pour réussir à justement faire des majorités de projet.
04:21 Et puis échec pour Emmanuel Macron qui a été extrêmement en réserve sur ce texte.
04:26 Il va forcément à un moment, assez rapidement j'imagine, devoir tirer les conséquences de ce qui s'est passé.
04:31 Alors justement, et maintenant ? Que va-t-il se passer maintenant après l'échec du projet de loi immigration à l'Assemblée nationale ?
04:37 On continue d'en parler juste après le Fil info à 9h10. Maureen Suniar.
04:41 Alors que la Russie revendique ce matin une avancée significative dans le sud de l'Ukraine,
04:47 Volodemir Zelensky est aux Etats-Unis, à Washington,
04:50 pour tenter de convaincre le Congrès de voter une enveloppe de 61 milliards de dollars d'aide.
04:55 Que va-t-il se décider en Conseil des ministres ce matin ?
04:58 Emmanuel Macron veut un texte sur l'immigration.
05:00 Les députés ont refusé hier d'examiner le projet de loi porté par Gérald Darmanin.
05:05 Le texte peut maintenant retourner au Sénat,
05:08 ou peut être examiné par des députés et des sénateurs réunis en commission.
05:12 Ce matin, le patron du Rassemblement national appelle à la dissolution de l'Assemblée.
05:17 Moins de 10% des collégiens ont reçu leur première dose contre le papillomavirus au collège.
05:22 Des données encore parcellaires, mais très éloignées de l'objectif de l'exécutif.
05:26 Le gouvernement, qui a lancé une campagne de vaccination dans les établissements,
05:30 espère atteindre 30% de vaccination.
05:33 Prudence si vous vous trouvez dans l'un des 10 départements en vigilance orange pour crues ou pluies/inondations.
05:38 Cela concerne les deux Sèvres, la Charente maritime, la Charente, la Gironde, la Dordogne, la Corrèze, le Lot, l'Isère, la Savoie et la Haute-Savoie.
05:47 France Info
05:51 Les informés. Renaud Dely. Salia Brakia.
05:56 De retour sur le plateau des informés avec Renaud Dely, avec Alix Bouyagué, aussi éditorialiste politique à France Info TV.
06:04 Et Etienne Girara fait son apparition. Bonjour Etienne.
06:07 Bonjour. Merci de m'accueillir.
06:08 Rédacteur en chef à L'Express. Bienvenue.
06:10 Précisons, ça dirait qu'il a pris le métro, ce qui explique pour ceux qui prennent parfois le métro et souvent, et ça nous arrive tous les jours.
06:14 Les galères tous les matins. Voilà.
06:16 Merci à Jean Castex. J'ai pris des clichés à titre de preuve.
06:18 Et de souvenir. Bravo à vous d'être arrivé jusqu'à nous Etienne.
06:22 Et on vous excuse tellement que je vous donne la parole tout de suite, juste avant le Fil Info, donc je vous fais un petit récap.
06:26 Alix Bouyagué se posait la question, pourquoi Gérald Darmanin, il n'a pas proposé deux textes sur l'immigration, un sur le régalien, un sur le travail,
06:34 pour pouvoir faire passer d'abord le texte sur le régalien et après le suivant.
06:38 Parce que la droite ne voulait pas. Maintenant on fait quoi ? C'est ça la grande question.
06:42 Trois possibilités. Soit on retire le texte, soit on repropose le même texte, les institutions le prévoient.
06:49 C'est pas très grave institutionnellement, paradoxalement, un tel échec.
06:54 On peut proposer immédiatement le même texte après une navette au Sénat, ou alors on propose un autre texte.
07:01 On comprend bien que le retrait n'est pas une hypothèse, ce serait assumer un camouflet que le gouvernement ne souhaite pas assumer.
07:08 On comprend bien aussi que proposer le même texte en l'état, c'est compliqué.
07:13 Ça donnerait une impression de passage en force désastreuse dans l'opinion.
07:17 Troisième possibilité, et c'est ça qui va arriver, proposer un autre texte.
07:22 Alors sans doute pas tout recommencer depuis le début.
07:25 Le texte il peut aller au Sénat, les sénateurs vont continuer leur travail d'amendement,
07:31 ils vont continuer leur travail de durcissement du texte.
07:35 Puis il y a cette possibilité de commission mixte paritaire, c'est la réunion des ambassadeurs du Parlement.
07:42 C'est des députés et des sénateurs.
07:44 Voilà, six députés, sept, effectivement, ils se réunissent dans une salle, ils doivent se mettre d'accord sur un texte.
07:51 On comprend bien qu'en l'état, s'ils se mettent d'accord sur un texte, ça ne peut être qu'un texte plus de l'avis des sénateurs,
07:58 qui eux ont réussi à faire voter leur texte, donc un texte plus dur,
08:02 que la droite jugera plus compatible avec ses valeurs.
08:06 Et on pourrait très bien finir tout ce chemin parlementaire avec un texte beaucoup plus dur que ce qui aurait été le cas
08:14 si la gauche, vous me suivez, n'avait pas voté cette motion de rejet.
08:17 Et pourtant c'est la piste privilégiée par le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin, la CMP, la Commission mixte paritaire, ce matin.
08:23 C'est la piste privilégiée pour des raisons évidentes d'abord, parce que rouvrir un débat au Sénat,
08:26 si c'est repartir pour la majorité, pour 15 jours d'atermoiement, d'hésitation, de louvoiement,
08:31 et effectivement d'opposition diverse et variée, ça n'a pas grand intérêt.
08:36 Et cette Commission mixte paritaire, Etienne Gérard a raison de le rappeler,
08:39 elle penche mécaniquement, arithmétiquement à droite,
08:42 et donc c'est vrai que l'aboutissement, si jamais ce texte finalement, d'une part, était représenté et d'autre part aboutissait,
08:50 si le processus législatif aboutit sur ce texte, on devrait arriver à un texte beaucoup plus à droite
08:55 que la version qui a été rejetée hier en bloc par la NUPES, d'ailleurs,
08:59 et donc par une motion préalable déposée par les écologistes.
09:03 Donc ça c'est l'un des innombrables paradoxes de la situation parlementaire qu'on connaît depuis juin 2022.
09:08 C'est-à-dire que cet échec, il illustre ce qu'on sait depuis le début,
09:11 le fait qu'effectivement il n'y a pas de majorité absolue pour Emmanuel Macron,
09:15 pour le gouvernement depuis juin 2022.
09:17 Dès lors, ça contraint le gouvernement à essayer de négocier à droite, à gauche,
09:21 comme l'a fait Gérald Darmanin, et il y a sans aucun doute aussi une équation personnelle dans cet échec,
09:26 c'est-à-dire qu'il a suscité effectivement de l'animosité,
09:29 et certains députés ont voulu régler leur compte avec lui, avec ce vote,
09:34 et donc ça aboutit au fait que politiquement, ce résultat enterre un peu plus, lui, en même temps.
09:41 Et c'est, me semble-t-il, le véritable problème pour Emmanuel Macron.
09:43 Il ne s'est pas résolu à ce que la logique arithmétique depuis juin 2022 semble lui imposer,
09:48 et à ce que préconise de longue date Nicolas Sarkozy,
09:51 c'est-à-dire une alliance en bonne et due forme entre la majorité actuelle,
09:56 on va dire, Renaissance, Horizons, le Modem, et LR.
09:59 Alors évidemment, ça poserait un problème pour quelques députés de l'aile dite de gauche de la majorité actuelle,
10:03 mais on voit bien qu'aujourd'hui, le curseur, il est à droite.
10:06 C'est tout le paradoxe.
10:07 L'issue de ce cours politique pourrait passer éventuellement par une alliance à droite,
10:11 dont on parle depuis 18 mois, mais qui ne voit pas le jour.
10:13 Tout dernier point, pourquoi est-ce qu'on en est arrivé là hier ?
10:16 Il faut quand même souligner le cynisme olympique du Rassemblement national,
10:20 parce qu'on peut comprendre que 40 députés LR aient voté pour cette motion de rejet,
10:24 dès lors qu'elle aboutit au retour de la version adoptée par la majorité sénatoriale de droite du texte,
10:29 donc c'est-à-dire le texte le plus dur.
10:32 Mais du côté du Rassemblement national, qui rappelons-le, n'a pas présenté de motion de rejet.
10:36 Donc Marine Le Pen n'était pas favorable au départ,
10:38 elle n'a pas déposé elle-même, elle aurait pu, une motion de rejet du texte.
10:41 Ils ont voté celle présentée par les écologistes au nom d'arguments…
10:46 Enfin, elle n'a pas été tirée au sol.
10:47 Elle n'a pas présenté.
10:48 Elle n'en a pas présenté.
10:49 Il y en avait trois autres, il y avait les Républicains, et pas le RN.
10:52 Le RN n'a pas présenté de motion de rejet.
10:54 Ça devrait interroger sur l'attitude d'hier du RN.
10:57 Tout ça pour dire que, mais c'est ce qu'on découvre, ce qui est aussi fascinant depuis 18 mois,
11:00 pendant des décennies, le Front National a dénoncé les partis représentés au Parlement
11:05 en dénonçant ce que Jean-Marie Le Pen appelait la "République".
11:08 Les partis tous plus manœuvriers les uns les autres,
11:10 qui multipliaient les coûts politiques sans être fidèles à leurs convictions.
11:14 Et en 18 mois, on voit que c'est le RN qui est devenu le maître en la matière,
11:18 et qui effectivement multiplie.
11:19 Et là, c'est un coup extrêmement réussi, mais d'un cynisme olympique.
11:22 Après, on découvre un peu la lune.
11:25 Qu'est-ce qu'on a découvert hier soir ?
11:27 Que tout simplement, l'Assemblée nationale était en majorité relative.
11:30 Et qu'elle a longtemps été là, cette coalition éventuelle des oppositions.
11:38 À chaque motion de censure, on s'est dit "Tiens, est-ce que ça passe ? Est-ce que ça va pas passer ?"
11:41 Il y a eu des alertes, il y a eu des dangers.
11:43 Jusqu'à présent, la Macronie, elle en a réchappé.
11:46 Et bien là, elle s'est prise ce à quoi elle devait s'attendre à un moment ou un autre.
11:51 Mais elle comptait sur la responsabilité des LR.
11:53 C'est d'ailleurs ce qui a saumé visiblement le gérant de Manin.
11:55 C'est pour ça qu'à l'arrivée, c'est une drôle d'opération.
11:58 C'est-à-dire que la gauche, on comprend, il rejette un texte,
12:01 mais finalement, qui risque de revenir en boomerang encore plus dur.
12:04 Et puis la droite, qui finalement, je trouve, se refait un peu la cerise sur cette opération.
12:10 Parce que, mine de rien, ils ont été, contrairement à ce qui s'était passé au moment de la réforme des retraites,
12:14 ils sont restés plutôt unis.
12:16 Une bonne quarantaine de députés LR ont suivi la consigne du groupe.
12:20 Et puis, quelles que soient les options, ils sont gagnants.
12:23 S'il y a une deuxième lecture au Sénat majoritaire, c'est la droite.
12:27 Donc, ils pourront imprimer leur marque.
12:30 Et puis, si c'est une CMP, la commission mixte paritaire, là aussi,
12:33 c'est un petit avantage pour la droite et le centre.
12:36 Et ils pourront à nouveau marquer la droite.
12:39 La question qui va se poser, c'est quand ça va revenir, si c'est une CMP,
12:42 et que ça revient à l'Assemblée nationale, attention, redanger.
12:45 Parce qu'il peut, à nouveau, y avoir une motion de rejet.
12:48 On peut refaire le film.
12:50 Ou plutôt, l'aile gauche de la majorité pourrait rechigner à approuver un texte.
12:53 Donc, il va falloir trouver ce point d'équilibre entre satisfaire la droite,
12:57 s'assurer une bonne trentaine de votes.
12:59 Alors, on sait qu'il y en a déjà 17 républicains qui avaient dit,
13:02 si c'est un truc qui ressemble à peu près à ce qui s'est passé au Sénat,
13:05 on sera dans le bateau de la majorité.
13:08 Mais ça va se jouer, là aussi, à quelque chose de très fin.
13:13 Donc, le redroitiser, s'enfroisser l'aile gauche,
13:17 même si je pense qu'aujourd'hui, Sacha Houllier,
13:20 qui est un peu le représentant de l'aile gauche de la Macronie,
13:23 en a pris peut-être un petit coup derrière la casquette.
13:25 On l'a dit, Gérald Darmanin a présenté sa démission hier au président de la République.
13:28 Emmanuel Macron l'a refusé.
13:30 Et puis, une réunion s'est tenue hier soir à Matignon, autour d'Elisabeth Borne.
13:35 De son côté, il fait quoi, Emmanuel Macron,
13:37 quand il voit ce paysage politique qui crée une crise politique ?
13:42 Il est probablement affligé, mais c'est également son échec.
13:46 C'est l'échec de la campagne des législatives de 2022.
13:51 C'est l'échec aussi des hommes qui ont été mis en place dans cette majorité parlementaire.
13:56 Neuf voix qui manquent à la majorité parlementaire.
14:00 Et ça, ça compte énormément.
14:02 On peut dire LR, on peut dire le Rassemblement national.
14:04 Tout le monde a très bien joué sa partition.
14:07 Ceux qui n'ont pas joué leur partition, c'est les membres de la majorité parlementaire.
14:11 Pourtant, il y a eu des consignes.
14:13 Il y en a toujours dans ce type de configuration.
14:17 C'est toujours la même chose qui se passe.
14:19 Vous êtes député, vous êtes harcelé par les groupes politiques qui vous disent
14:23 soit vous avez intérêt à être présent, ou alors vous déléguez votre vote.
14:27 On peut déléguer un vote.
14:28 Là, on ne pouvait pas sur la motion de rejet.
14:30 Il fallait être présent, il fallait se mobiliser.
14:32 Il y avait une majorité simple, il fallait être là.
14:34 Et c'est pour ça que tout ça réveille, évidemment, cette configuration arithmétique
14:38 qui existe depuis juin 2022.
14:40 Ce qui est plus nouveau, c'est l'alliance.
14:42 C'est-à-dire l'alliance entre la gauche et l'extrême droite.
14:44 Tout le monde vote main dans la main, ça ils l'ont quand même fait rarement.
14:46 Maintenant, ça se multiplie, ça se bannélise en quelque sorte.
14:48 Et tout ça, évidemment, réveille le spectre de la dissolution
14:50 au regard de cette situation arithmétique.
14:52 Donc ça, ça ne va pas se résoudre dans les trois jours.
14:54 – On va y aller à la dissolution, mais ce n'est pas dans l'intérêt d'Emmanuel Macron.
14:57 – A priori, ce n'est que dans l'intérêt de Marine Le Pen.
14:59 Ce n'est pas du tout dans l'intérêt de la gauche.
15:01 Par exemple, la gauche vote mécaniquement des motions de censure
15:04 pour essayer de faire tomber le gouvernement.
15:06 Ce qui pourrait produire une dissolution, qui pourrait produire la dissolution de la gauche.
15:09 Donc on voit bien qu'aujourd'hui, c'est que dans l'intérêt de Marine Le Pen.
15:13 Ce qui explique d'ailleurs, encore une fois, que Jordan Bardella
15:15 se voit déjà dès ce matin, le matinon.
15:17 – On s'arrête une petite minute, le temps du Fil info de Maureen Suinière à 9h21 et on revient après.
15:22 [Musique]
15:23 – Des augmentations de prix, mais pas trop.
15:25 C'est en substance ce que promet sur France Info le patron de la SNCF.
15:29 L'augmentation des prix des billets pour les TGV Inouïe
15:32 ne sera pas plus importante que l'inflation l'année prochaine,
15:35 assure Jean-Pierre Farandou.
15:37 Le ministre de l'Intérieur dit regretter une perte de temps pour protéger les Français.
15:40 Les oppositions ont voté une motion de rejet hier.
15:43 Son projet de loi immigration n'est donc pas débattu dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale.
15:48 Emmanuel Macron veut tout de même un texte.
15:50 Il a demandé à Gérald Darmanin et Elisabeth Borne de trouver une solution.
15:54 Les rebelles outils revendiquent ce matin le tir d'un missile en mer rouge au large du Yémen.
16:00 Un tir contre un navire norvégien transportant du carburant pour Israël.
16:04 Aucune victime n'a été signalée pour le moment.
16:07 Elles espèrent décrocher une place en demi-finale des championnats du monde.
16:10 L'éhandballeuse française joue contre les Tchèques à partir de 17h30.
16:14 Les Bleus en confiance après être sortis premières de leur pool.
16:18 Toujours avec Alix Bouiaguet, éditorialiste politique à France Info TV.
16:32 Avec Étienne Girard, rédacteur en chef à L'Express et Renaud Delis, à la COP28 à Dubaï.
16:37 L'ambition était grande mais finalement l'accord risque d'être tout petit.
16:40 Toujours pas de fumée blanche en vue en tout cas à la COP28 réunie à Dubaï.
16:44 Parce que le projet d'accord qui a été préparé fait de nombreux mécontents.
16:50 Rappelons que le principal enjeu de cette COP portait sur réduire notre dépendance aux énergies fossiles.
16:58 Et même au-delà sortir des énergies fossiles, du gaz, du pétrole, du charbon.
17:03 Et ce projet d'accord n'envisage, je le cite, qu'une réduction.
17:07 Une réduction à la fois de la consommation et de la production.
17:10 Mais il écarte l'hypothèse d'une sortie des énergies fossiles.
17:14 Un projet d'accord critiqué de toutes parts par l'Union Européenne, par les États-Unis,
17:19 par les pays africains aussi notamment et aussi par la France,
17:22 par la voix d'Agnès Pannier-Runacher, ministre de la Transition Énergétique.
17:26 Ce texte il est insuffisant.
17:30 Il y a des éléments qui ne sont pas acceptables en état.
17:35 C'est une déception.
17:37 Une déception donc. Comment l'expliquer ?
17:39 Est-ce que c'est lié aux organisateurs ?
17:42 Et rappelons que cette COP se tient donc à Dubaï, l'un des principaux producteurs,
17:46 un important producteur de pétrole.
17:48 On sait que les lobbyistes du pétrole et des énergies fossiles en général
17:51 sont extrêmement présents dans cette COP.
17:53 Et puis il y a eu l'appel de l'OPEP ce week-end justement à récuser tout accord
17:58 qui viserait à remettre en cause notre dépendance au pétrole.
18:02 Est-ce que cet échec qui semble se dessiner, sauf rebondissement de dernière minute,
18:07 n'était pas un peu inscrit dans le cadre de cette COP ?
18:11 Est-ce qu'on se dirige vers une COP pour rien ?
18:13 Moi je suis surprise qu'on soit surpris que ça se finisse mal.
18:17 Quand on voit que c'est organisé à Dubaï par le sultan Al-Jaber,
18:23 qui est le président de cette COP28,
18:25 qui lui-même est un patron de la principale entreprise de pétrole des Emirats bunis,
18:32 on se dit que c'était quand même mal parti.
18:35 Alors effectivement maintenant, il joue sur des mots.
18:37 C'est-à-dire que l'ambition, et qui aurait été une ambition historique,
18:41 c'était la sortie effectivement des hydrocarbures.
18:43 Là on est plutôt sur une réduction.
18:45 Alors certains disent que ce serait déjà une victoire,
18:47 parce que ça n'a jamais été inscrit.
18:49 Alors ce n'est pas une obligation, c'est l'inviter les Etats à réduire la consommation.
18:54 C'est pour ça qu'on est loin de quelque chose qui va faire avancer la cause,
18:59 et au contraire peut-être qu'il va décrédibiliser encore un petit peu plus
19:03 ces échanges, ce multilatéralisme sur ces questions-là,
19:10 où on voit que finalement, effectivement,
19:12 les producteurs de pétrole ont donné un coup de semence
19:16 quand ils ont envoyé effectivement leurs lettres
19:19 en disant qu'il fallait rejeter tout accord ciblant les énergies fossiles.
19:24 Il y a quand même 32 pays qui en font partie de l'OPEP,
19:27 donc forcément ça a eu un grand écho.
19:30 Et finalement c'est vrai qu'on se demande si ça ne va pas accoucher d'une souris.
19:34 Mais il n'y a pas quand même un espoir quand on voit la position des Etats-Unis, Étienne,
19:39 qui dit aussi que ce projet d'accord sur une invitation à la réduction de consommation,
19:44 ce n'est pas suffisant non plus.
19:46 Il y a un projet d'espoir dans le sens où la COP n'est pas clôturée.
19:49 Donc on sait très bien que dans ce type de grand messe,
19:52 jusqu'au dernier moment, on peut imaginer arracher un accord.
19:56 Et je ne l'exclus pas, à l'heure où on parle, les négociations se poursuivent.
20:01 Effectivement, que les pays producteurs de pétrole, exportateurs de pétrole,
20:04 défendent le pétrole, ce n'est pas une surprise.
20:07 Mais ce serait un échec si on n'arrivait pas à leur tordre le bras
20:13 ou à les convaincre que la situation demande des efforts particuliers.
20:19 C'est le rôle de la diplomatie d'amener des partis qui ont des intérêts très particuliers
20:25 à faire des compromis avec leurs intérêts en échange d'autres choses qu'on leur offre.
20:31 Et là il y a un échec de la diplomatie, pas française du tout, européenne, occidentale,
20:35 disons, à convaincre. D'ailleurs le Qatar a une attitude beaucoup plus constructive,
20:40 c'est intéressant, à la manœuvre, et il y avait surtout les Émirats Arabes Unis
20:44 et l'Arabie Saoudite. Et vis-à-vis de ces deux pays, soutenus en sous-main évidemment par la Russie,
20:50 on a échoué pour l'instant à les amener sur des positions qui ressemblent le plus
20:56 aux positions d'intérêt général qui sont aujourd'hui portées par le GIEC par exemple.
21:00 Donc ça peut continuer à négocier jusqu'à la dernière minute,
21:03 et puis aussi à la question des pays émergents, eux aussi ils peuvent faire entendre leur voix ?
21:07 Malheureusement, enfin ils la font entendre depuis un moment, mais j'allais dire dans le désert,
21:11 ils prêchent un peu dans le désert, en l'occurrence, et pas seulement parce que ça se passe à Dubaï,
21:14 mais c'est vrai qu'on le voit bien, il y a eu une vraie levée de boucliers,
21:18 parce que c'est ce que disait très bien Étienne Girard, c'est que ce type de grand messe, de COP,
21:24 vise à essayer de surmonter les intérêts particuliers, donc les intérêts nationaux,
21:28 au service d'un intérêt général, un intérêt général commun, c'est-à-dire que la lutte
21:31 contre le réchauffement climatique, c'est un défi planétaire, qui se pose aussi à l'Arabie saoudite,
21:35 au Qatar, aux États du Golfe et aux États producteurs de pétrole.
21:39 Or là, ça bloque, c'est d'ailleurs pour ça lors de cette COP28 que la COP avait commencé
21:44 par l'adoption du projet dit "pertes et dommages", et notamment le financement,
21:49 même si on peut le juger insuffisant, mais ce principe-là est acté,
21:53 et les premiers financements sont actés aussi, des dégâts commis par le réchauffement climatique
21:57 dans le sud, par les pays du nord, justement pour essayer d'enclencher une vraie solidarité mondiale.
22:03 Puisque c'est à cette échelle-là qu'on pourra tenter de relever ce défi climatique.
22:08 On voit bien en l'occurrence qu'effectivement les pays producteurs de pétrole
22:12 ne veulent pas entendre parler de cet intérêt général.
22:14 Merci beaucoup, merci à tous les trois. On va suivre toute la journée,
22:18 quel accord va sortir de cette COP28 ? Merci à tous les trois.
22:22 Alex Bouyagué, éditorialiste politique à France Info Télé.
22:25 On vous retrouve tous les matins pour l'interview politique à 7h45.
22:29 Etienne Girard, rédacteur en chef à L'Express. On va regarder tout de suite la une de L'Express.
22:35 Un coup d'œil sur L'Express de cette semaine.
22:39 Gabriel Attal, il fait vendre, il est partout en ce moment lui.
22:42 Il fait vendre, il est intrigant. Notre enquête à retrouver dans tous les bons kiosques.
22:47 Dans tous les bons kiosques.
22:49 Allez-y donc. Merci beaucoup Renaud.
22:51 Les informations de retour ce soir à 20h avec Jean-François Aquilli et Bérangère Bronte.

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