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Tous les jours, les informés débattent de l'actualité autour de Salhia Brakhlia et Renaud Dély.

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00:00Et bienvenue dans les informés jusqu'à 9h30, tous les matins avec Renaud Delis.
00:10Bonjour Renaud.
00:11Bonjour Célia.
00:12Et bonjour à nos informés du jour.
00:13Myriam Mankawa, journaliste LCP, présentatrice de l'émission Ça vous regarde du mardi
00:17au vendredi à 19h30.
00:18Bonjour Myriam.
00:19Bonjour Célia, bonjour à tous.
00:20Bonjour à Jean-Jérôme Berthelus, aussi éditeur réaliste politique à France Info
00:23Télé.
00:24Merci d'être là.
00:25Renaud Delis, on commence tout de suite avec le nouveau Premier Ministre qui passe en
00:28mode consultation.
00:29Eh oui, nommé vendredi dans la douleur, François Bayrou commence donc aujourd'hui ses consultations
00:33des groupes parlementaires.
00:35Il va les recevoir un matinon dans un ordre décroissant, raison pour laquelle il commence
00:40en ce moment même depuis quelques minutes par recevoir dans son bureau Jordan Bardella
00:43et Marine Le Pen.
00:44Ça a commencé à 9h.
00:46Suivront donc dans la journée les macronistes du groupe Ensemble pour la République conduit
00:51par Gabriel Attal.
00:53Seul le groupe Insoumis boycotte l'invitation.
00:56Et puis notons que les socialistes changent de stratégie.
00:59On se souvient qu'ils avaient refusé de répondre à l'invitation de Michel Barnier et annonçait
01:03d'emblée qu'ils le censureraient.
01:05Les socialistes seront reçus eux aussi aujourd'hui et laissent entendre, en tout cas sont ouverts
01:11à la discussion, qu'un accord de non-censure serait envisageable mais qu'il est loin d'être
01:16acquis.
01:17Voici ce qu'en disait hier chez nos confrères de France 3 le premier secrétaire du PS Olivier
01:22Faure.
01:23J'ai dit que la non-censure n'était pas un acquis.
01:26S'il continue, s'il prolonge simplement la politique d'Emmanuel Macron, alors il sera
01:31sanctionné aussi.
01:32Les mêmes causes produisent souvent les mêmes effets.
01:34Sauf une motion de censure.
01:35Et donc le président de la République, en nommant François Bayrou, a peut-être fait
01:38le choix de la continuité.
01:40Si c'est le cas, alors effectivement les mêmes sanctions interviendront.
01:42Alors les communistes et les écologistes eux aussi seront reçus d'ailleurs demain.
01:46On voit donc une inflexion de la position d'une bonne partie de la gauche à l'exception
01:49des insoumis.
01:50C'est-à-dire qu'on peut envisager non pas peut-être une participation au gouvernement
01:53mais en tout cas donc cet accord de non-censure.
01:55Et à quelles conditions ? Qu'est-ce que François Bayrou doit accepter de négocier
02:00pour essayer d'élargir en quelque sorte le socle susceptible de ne pas renverser son
02:06gouvernement ?
02:07François Bayrou qui reçoit le rassemblement national, qui commence par le rassemblement
02:11national alors que le président de la République lui-même ne voulait pas recevoir Romarine
02:14Le Pen et Jordane Bardet.
02:16Oui alors il y a un changement de méthode et il n'y a pas les mêmes erreurs si j'ose
02:21dire.
02:22D'abord il reçoit le rassemblement national parce qu'il connaît bien Marine Le Pen et
02:27il sait que c'est fondamentalement nécessaire de lui montrer le respect du poids politique
02:33qu'elle représente et ses fameux 11 millions d'électeurs dont elle parle et elle reparle.
02:37Mais le périmètre de la négociation du fameux accord de non-censure et surtout du futur
02:41gouvernement c'est sans Marine Le Pen.
02:44Donc il y a ceux qui ne sont pas là et qui de toute façon ne veulent plus dialoguer,
02:48ne veulent plus participer, ne veulent plus rien, ce sont les insoumis et puis il y a
02:52ceux qui font le premier groupe et ça c'est intéressant dans la méthode c'est qu'il
02:55choisit d'aller par premier groupe donc ça se passe à l'assemblée nationale.
02:59Numériquement.
03:00Numériquement en termes de nombre de députés.
03:02Ce n'est pas du tout les chefs de parti qui sont reçus, il faut bien comprendre ça même
03:05si ils peuvent accompagner.
03:06Même si Jordane Bardet l'a.
03:07Il l'accompagne.
03:08C'est invité dans les bagages de Marine Le Pen.
03:11Ce sont les présidents de groupes à l'assemblée et pas au Sénat.
03:14Donc là il y a vraiment le signal de montrer qu'il y a une donne politique à l'Assemblée
03:20nationale fragmentée, trois blocs que tout oppose mais il y a une petite porte qui s'ouvre
03:24et non des moindres avec les socialistes.
03:26L'objectif de François Bayrou c'est de changer le pivot.
03:30Certes Marine Le Pen est reçue avec ses 142 députés mais le nouveau pivot qui fait que
03:36oui ou non la censure est au rendez-vous ou non ce sont les 66 députés.
03:40Et là tout commence.
03:41Socialiste.
03:42Député socialiste, pardon.
03:43Et donc tout commence parce qu'il ne fait pas l'erreur non plus, peut-être mis à part
03:49ou alors il reçoit le président de la cour des comptes sur les questions budgétaires
03:52mais il ne fait pas l'erreur de montrer qu'il est téléphone chauffe et qu'il fait du débauchage
03:58individuel.
03:59On est vraiment sur des forces politiques et de ces négociations, alors peut-être qu'il
04:03faudra les voir tous ensemble, pour l'instant il les voit séparément, c'est bien normal,
04:07peut-être qu'il faudra prendre un peu de temps, peut-être qu'il faudra même à l'Assemblée
04:10y aller directement, certains réclament parmi les députés des rencontres de l'Assez pour
04:15bien montrer que ça se passe à l'hôtel de l'Assez, c'est-à-dire à l'Assemblée nationale.
04:20Tout ça c'est de la forme mais ce qui est intéressant c'est que politiquement on cherche
04:23les contours non pas d'une coalition mais d'une possibilité de ne pas être renversé.
04:30Et ça, ça se moneille.
04:31Donc ça va se jouer à gauche et c'est aujourd'hui avec Olivier Faure.
04:35Oui, effectivement, en fait, le nouveau Premier ministre, François Bayrou,
04:42il semble manifester une vision assez claire du sillon qu'il doit emprunter.
04:50Ça n'est pas vers l'Elysée, il a acquis une autonomie vers l'Elysée.
04:55L'histoire dira exactement comment il a été nommé mais on peut reprendre effectivement
04:59le mot de Renaud Delis, il a été nommé dans la douleur.
05:02Autrement dit, il a acquis une autonomie par rapport au Président de la République
05:06et comme le disait Myriam Ankawa, ça se voit dans la méthode puisqu'il ne reprend pas
05:10la méthode que souhaitait Emmanuel Macron, c'est-à-dire réunir toutes les forces
05:14à Matignon, y compris le RN dont lui reçoit les présidents de groupe.
05:21Vous l'avez dit, c'est important les présidents de groupe de l'Assemblée.
05:25Ça veut dire quoi ?
05:26Ça veut dire que non, il n'est pas tenu par l'Elysée, oui, il est tenu par l'Assemblée.
05:32Et d'ailleurs, il leur donne une certaine marge de manœuvre.
05:35Jordan Bardella est effectivement dans les bagages de Marine Le Pen,
05:38Patrick Cannaire, le Président du groupe au Sénat,
05:41et dans les bagages de Boris Vallaud, le Président du groupe à l'Assemblée.
05:45Et surtout, effectivement, il dépend de l'Assemblée et il sait qu'il dépend en partie
05:51du Parti Socialiste. Et donc, forcément, il y a aujourd'hui des discussions
05:58qui vont s'avérer extrêmement difficiles, parce que quand on entend les uns et les autres
06:03dans le cadre de cet accord de non-censure, qui reste un point d'interrogation,
06:09on voit bien que les revendications sont différentes d'un dirigeant du PS à l'autre.
06:14C'est une espèce de salade de fruits de revendications,
06:17sans compter ce que soulignait effectivement Pierre Moscovici,
06:20c'est que, quand même, cet exercice est contraint par une urgence terrible
06:26du déficit budgétaire. Donc, effectivement, les ennuis commencent.
06:30Il faut que ça aille vite, Renaud, et il y a des lignes rouges qui sont marquées.
06:33Oui, alors attention, il ne faut pas se tromper sur le paysage politique,
06:35il a radicalement changé, me semble-t-il. Ce n'est pas parce que Marine Le Pen
06:37et Jordan Bardella sont à l'heure qu'ils l'aident dans le bureau de François Bayrou
06:40qu'ils jouent un rôle quelconque. Ils sont sortis du paysage.
06:43Le RN ne sert plus à rien. Là, il y a un accord total pour Emmanuel Macron
06:47et pour François Bayrou de ne plus dépendre du RN.
06:50Notons au passage, d'ailleurs, que si le RN n'avait pas été reçu la semaine dernière
06:54dans le cadre de la configuration de la grande réunion conduite par Emmanuel Macron,
06:58c'est d'abord qu'ils ne le souhaitaient pas. Et puis ensuite, ils ont changé d'avis.
07:00D'ailleurs, ils n'étaient pas d'accord entre Marine Le Pen et Jordan Bardella.
07:02Jordan Bardella, ensuite, s'est plaint de ne pas avoir été reçu,
07:05alors que Marine Le Pen, au contraire, s'en faisait une gloire.
07:07Mais, comme l'a dit François Bayrou, il les reçoit,
07:09parce que c'est le premier groupe à l'Assemblée nationale,
07:12mais ils ne sont pas amenés à jouer un rôle quelconque,
07:15ni pour François Bayrou, ni pour Emmanuel Macron.
07:17Donc, effectivement, maintenant, le centre de gravité des discussions s'est déplacé.
07:21Il s'est déplacé vers la gauche.
07:23Tout dépend, effectivement, de l'attitude de la gauche,
07:26plus particulièrement du groupe socialiste.
07:28Donc, il faut à la fois que François Bayrou se ménage le soutien, évidemment, du Bloc central,
07:32le soutien ou l'indulgence de LR.
07:35Et puis, l'indulgence, il ne compte pas sur un soutien,
07:39ni sur un soutien sans participation,
07:41ni encore moins sur une participation du gouvernement.
07:44Mais, en tout cas, l'indulgence des socialistes,
07:46voire des communistes et des écologistes.
07:48Et donc, c'est pour ça que c'est là que se crée, en quelque sorte,
07:51se noue le cœur de la négociation qui commence,
07:54qui peut, si jamais ça fonctionne, redonner, en quelque sorte,
07:58cette aide de noblesse au Parlement, effectivement,
08:00au parlementarisme, peut-être avec les groupes parlementaires.
08:02Et ça, c'est la configuration politique actuelle de l'Assemblée nationale,
08:05fragmentée en onze groupes,
08:07qui fait que, évidemment, que le Premier ministre doit,
08:09il n'a pas le choix, se tourner vers l'Assemblée.
08:11C'est de l'Assemblée que dépend sa longévité à Matignon.
08:15Et donc, le cœur de la négociation, maintenant,
08:17c'est à la fois de céder suffisamment aux socialistes
08:20pour qu'ils puissent ne pas censurer ce gouvernement.
08:24Donc, on sait très bien qu'il y a un sujet sur les retraites, évidemment,
08:27avec peut-être la perspective, non pas d'une abrogation de la réforme,
08:31mais peut-être d'une conférence sociale
08:33qui verrait les syndicats revenir dans la négociation,
08:35une perspective qui a déjà été esquissée par Fabien Roussel,
08:38le patron du Parti communiste.
08:40Il y a la question de la proportionnelle aussi,
08:42l'introduction de la proportionnelle.
08:43On sait que François Bayrou est très favorable,
08:45et les socialistes y sont désormais assez favorables,
08:47notamment pour s'émanciper définitivement de la tutelle des insoumis.
08:50Reste une autre ligne rouge, puisque le mot est à la mode,
08:53c'est la question de la loi immigration,
08:55promise et annoncée par Bruno Retailleau.
08:57Comment, en quelque sorte, enterrer ou repousser cette loi immigration
09:00dont les socialistes ne veulent pas entendre parler,
09:03tout en conservant Bruno Retailleau à l'intérieur,
09:05au ministère de l'Intérieur,
09:07et en se ménageant l'indulgence de LR,
09:09on voit bien que là, il y a un autre point de crispation à venir.
09:12– C'est le casse-tête qui arrive, la négociation avec LR,
09:15en parallèle de la négociation avec le Parti socialiste.
09:17– Oui, mais justement, ce que je trouve très intéressant,
09:19c'est que, à la fois la censure et à la fois la nomination de François Bayrou
09:24fait bouger la tectonique des plaques,
09:26on vient de le dire pour le Parti socialiste,
09:29il faut le souligner aussi pour le petit groupe de la droite républicaine,
09:33DR, présidé par Laurent Wauquiez.
09:36On voit bien que François Bayrou traite Laurent Wauquiez,
09:39il l'appelle, etc.,
09:41mais on voit bien qu'il privilégie un petit peu Bruno Retailleau,
09:44soutenu en plus par Gérard Larcher, le président du Sénat,
09:47qui, Bruno Retailleau, fixe la ligne,
09:50c'est-à-dire, oui, il faut participer à ce gouvernement,
09:53parce qu'effectivement, trois mois à l'intérieur,
09:57ça lui a fait très plaisir, mais ce n'est pas suffisant
09:59pour combler sa soif de mettre en œuvre ses convictions.
10:04Alors, reste le point d'interrogation de cette loi immigration.
10:08Pour l'instant, ça arrive quand même,
10:11je veux dire, à la fois dans l'ordre chronologique du Parlement,
10:15de ce qui va être débattu, dans une deuxième position.
10:18Ce n'est pas l'urgence absolue, même si, sur les plateaux,
10:21on pose la question aux socialistes, ce n'est pas l'urgence absolue.
10:23– Parce que l'urgence, ce sont les finances publiques,
10:25c'est la priorité numéro un du nouveau Premier ministre,
10:27François Bayrou, qui a parlé d'un Himalaya budgétaire.
10:30Comment on laisse calader cet Himalaya ?
10:32On en parle dans un instant, après le Fil info de Maureen Suynard à 9h16.
10:35– Une centaine de soignants de la réserve sanitaire
10:38vont partir très rapidement pour Mayotte,
10:40où l'hôpital est très endommagé par le passage du cyclone Shido.
10:43Des patients sont évacués vers La Réunion,
10:46des sapeurs-pompiers supplémentaires, eux, arrivent ce matin dans l'archipel.
10:49Les ministres démissionnaires de l'Intérieur et des Outre-mer
10:52sont aussi attendus à Mayotte,
10:54tandis qu'à Paris, Emmanuel Macron va tenir une réunion de crise à 18h.
10:58Marine Le Pen et Jordan Bardella sont les premiers reçus en ce moment à Matignon
11:02par le nouveau Premier ministre.
11:03François Bayrou entame deux jours de consultation
11:06et à l'Assemblée, les députés commencent à examiner la loi spéciale
11:09pour assurer la continuité de l'État en l'absence de budget.
11:13Tour à tour, ils prennent une dernière fois la parole.
11:15Les 51 accusés du procès des viols de Mazan
11:18ont une dernière occasion de s'exprimer
11:20devant la cour criminelle du Vaucluse.
11:22Ce matin a commencé par Dominique Pellicot,
11:25le principal accusé jugé pour avoir drogué
11:27et livré son épouse à des dizaines d'hommes.
11:30Dans une grosse demi-heure maintenant,
11:32un premier départ de la gare de l'Est.
11:34A Paris, terminus Berlin, c'est l'inauguration
11:36de cette liaison à grande vitesse entre les deux capitales.
11:39Il faut compter un peu plus de huit heures pour ce trajet en train.
11:50Renaud Dely, Saliha Brakia.
11:54Et c'était bien Mélanie Delaunay pour Le Fil Info,
11:57toujours sur le plateau désinformé avec Myriam Mankawa,
12:00journaliste à LCP, Jean-Jérôme Berthollis,
12:03éditorialiste politique à France Info Télé.
12:05Et Renaud Dely, on a changé de Premier ministre, oui,
12:07mais la situation économique et financière du pays reste catastrophique.
12:11Et oui, le casse-tête budgétaire est toujours entier
12:13pour le nouveau Premier ministre François Bayrou.
12:15Vous évoquiez effectivement sa formule, un Himalaya,
12:17un Himalaya de difficultés, un Himalaya de difficultés financières en particulier.
12:20Comment l'escalader effectivement ? De surcroît,
12:22comment l'escalader quand on est en thong ?
12:24En quelque sorte, ce n'est pas facile un Himalaya en thong.
12:26Pourquoi en thong ? Parce qu'effectivement,
12:28il n'y a plus de budget 2025,
12:30ce qui conduit d'ailleurs l'Assemblée Nationale
12:32aujourd'hui à se pencher sur une loi spéciale
12:34visant à reconduire les crédits du budget 2024.
12:37Il n'y a donc pas de majorité stable, solide en tout cas aujourd'hui.
12:43Et puis, il n'y a pas même d'ailleurs de nouveau gouvernement.
12:46Par exemple, ce sont les ministres du gouvernement démissionnaires
12:48qui sont toujours en place, à l'exception évidemment du locataire de Matignon.
12:51Bref, comment faire face à cette urgence budgétaire ?
12:54Rappelons que le déficit public a atteint 6,2% du PIB
12:58à la fin de l'année 2024,
13:00que la dette bat des records.
13:02Une urgence financière qui a d'ailleurs conduit
13:04François Bayrou à commencer ses consultations
13:06ce week-end en recevant un tout premier interlocuteur,
13:09le premier président de la Cour des Comptes,
13:11Pierre Moscovici, qui était votre invité il y a quelques minutes.
13:15Comment voulez-vous demain financer l'écologie,
13:18financer le numérique,
13:20financer la compétitivité et l'attractivité du pays
13:22qui sont en difficulté ?
13:24Si chaque année vous remboursez, j'entendais les chiffres,
13:2660 milliards, puis 70 milliards,
13:28puis 100 milliards d'euros par an.
13:30Cette dette, elle est un fixi
13:32et il faut absolument que nous retrouvions de l'oxygène
13:34et des marges de manoeuvre.
13:35Voilà pourquoi il faut se mettre sur une trajectoire.
13:37Ce n'est pas juste une année, ça je le dis.
13:39Il y a une année compliquée, 2025,
13:41mais derrière il y a des années d'efforts.
13:43C'est une obligation financière, politique et morale.
13:45Et retrouver de l'oxygène, dit Pierre Moscovici.
13:47Précisément, l'oxygène, on en manque parfois un petit peu
13:49lorsqu'on est au sommet de l'Himalaya.
13:51Rappelons aussi que dans ce contexte
13:53d'instabilité politique, l'agence Moody's
13:55a dégradé par surprise, en quelque sorte.
13:57En tout cas, ça n'était pas annoncé dans son agenda.
13:59La note financière de la France, vendredi.
14:01Alors, quelle sort aujourd'hui pour la loi spéciale
14:03débattue à l'Assemblée nationale pour reconduire les crédits 2024 ?
14:05Et puis, peut-on voir émerger,
14:09et à quelle échéance, dans quelques semaines,
14:11quelques mois, une nouvelle majorité susceptible
14:13de voter un nouveau budget ?
14:15Myriam ?
14:17Oui, Renaud l'a très bien montré.
14:19C'est toute la chaîne de l'Himalaya.
14:21Il y a quelques Everest, il y a quelques sommets, l'immigration,
14:23les retraites, mais alors là, le budget.
14:25Tout ce que vous essayez de trouver d'un côté,
14:27vous le perdez de l'autre.
14:29C'est simple, la gauche veut plus d'impôts, la droite en veut moins.
14:31La gauche veut plus de dépenses pour les services publics,
14:33la droite en veut moins.
14:35Donc on est vraiment sur un chemin de crête.
14:37Et ça donne le sentiment que rien ne peut se décider vite.
14:39Et c'est toute la difficulté,
14:41parce qu'il nous faut un budget rapidement.
14:43En gros, si au mois de mars, la France n'a pas de budget,
14:45là, ça va devenir extrêmement délicat,
14:47avec des conséquences en chaîne,
14:49qu'elle soit nationale ou économique.
14:51Parce qu'il faut expliquer la loi spéciale qui va être adoptée aujourd'hui.
14:53C'est l'urgence.
14:55C'est pour gérer les affaires courantes.
14:57On colmate vraiment, on part à l'urgence absolue,
14:59c'est-à-dire qu'on a exactement le même budget que l'année dernière,
15:01mais là, il va falloir remettre sur le métier
15:03un vrai projet de loi de finances,
15:05avec toute une série de gestes,
15:07de crédits fiscaux attendus,
15:09notamment par les agriculteurs, par l'industrie du textile.
15:11Les gens passent.
15:13D'ailleurs, il y a beaucoup de députés qui sont très angoissés,
15:15qui disent, attention, il y aura sans doute des bugs.
15:17Donc, avec cette loi spéciale,
15:19et la rustine, la transition jusqu'à
15:21le budget et la loi de finances
15:23du début de 2025.
15:25Là, ce qui semble
15:27la seule voie de passage
15:29possible, c'est qu'au fond,
15:31au-delà de...
15:33On peut imaginer nos dirigeants,
15:35qu'ils arrêtent de peser,
15:37qu'ils se retroussent les mains tous ensemble,
15:39c'est qu'en fait,
15:41tous ceux qui vont essayer de trouver un accord de non-censure
15:43sur le budget,
15:45il y aura peut-être même un 49-3,
15:47parce que les contraires sont tellement importants,
15:49mais le prix du 49-3 sera négocié.
15:51C'est-à-dire, la non-censure derrière, sans doute,
15:53un 49-3. Moi, je ne vois pas comment on peut aller
15:55trouver un vote sur ce budget.
15:57C'est que toutes les forces qui sont autour de la table
15:59n'ont absolument aucun intérêt
16:01à la censure très rapide, c'est-à-dire dans 3 mois.
16:03Pourquoi ? Parce qu'une deuxième censure,
16:05si François Bayrou est renversé,
16:07là, la pression sur Emmanuel Macron
16:09va commencer à être très forte.
16:11Et donc, toutes les forces, c'est-à-dire les Insoumis
16:13et Marine Le Pen, qui demandent
16:15une présidentielle anticipée,
16:17vont commencer à se faire entendre. Pourquoi ?
16:19Ils n'ont pas intérêt parce qu'ils ne sont pas prêts.
16:21Il faut bien avoir ça en tête.
16:23Laurent Wauquiez n'est pas prêt.
16:25Olivier Faure n'est pas prêt.
16:27Même le Bloc central, Gabriel Attal,
16:29n'est pas prêt. Edouard Philippe n'est pas prêt.
16:31Donc, si on a une présidentielle anticipée,
16:33nos éditeurs le doivent le savoir,
16:35la Constitution prévoit à peine un mois
16:37pour l'organiser.
16:39Donc, c'est peut-être nécessité faisant loi
16:41qu'il pourrait y avoir...
16:43Alors là, vraiment,
16:45on est sur un confetti d'accords
16:47sur les recettes, notamment.
16:49Il faut savoir, et j'en termine par là,
16:51que le modem, le parti de François Bayrou,
16:53il siège à côté des socialistes dans l'hémicycle.
16:55Ça fait très longtemps, et notamment pendant le budget,
16:57qu'il négocie.
16:59C'est ce modem qui a porté sur les recettes,
17:01notamment la surtaxe, la périlisation
17:03de la surtaxe sur les grands groupes
17:05et sur les grandes fortunes.
17:07Donc, ils se connaissent, ils savent exactement
17:09ce qu'ils attendent les uns des autres. Il y a des voies de passage,
17:11il y a des compromis possibles.
17:13Simplement, attention à ne pas perdre la droite,
17:15qui sera nécessaire également sur le budget.
17:17Il va falloir se mettre d'accord, et c'est un impératif, Jean-Jérôme Berthelus,
17:19parce qu'on l'a dit, l'agence Moody's
17:21a dégradé la note française. Les marchés commencent à s'affoler.
17:23Oui, et d'ailleurs,
17:25c'est bien pour François Bayrou,
17:27entre guillemets, que Moody's...
17:29Ça lui donne un argument.
17:31Voilà, ça montre bien l'urgence.
17:33Le Premier ministre n'a pas besoin de ça,
17:35politiquement, puisqu'enfin,
17:37on va dire personnellement,
17:39il a quand même reçu, effectivement,
17:41on l'a dit, Pierre Moscovici,
17:43ce week-end, il a reçu
17:45Laurent Saint-Martin, le ministre du budget,
17:47Villeroy de Gallo, le gouverneur de la Banque de France.
17:49Bon, on voit bien que la priorité
17:51des priorités des priorités,
17:53c'est ce budget.
17:55On voit bien, également, que les discussions
17:57vont être serrées, notamment à gauche,
17:59puisque, entre les retraites,
18:01je reprends, par exemple,
18:03les lignes de force qui ont été données par François Hollande
18:05hier soir,
18:07dans une interview. Les retraites,
18:09la santé,
18:11l'éducation, sans parler
18:13de ce que certains avancent
18:15maintenant, et qui est sûrement un impératif,
18:17c'est-à-dire reconstruire Mayotte.
18:19J'entendais ce matin
18:21quelqu'un qui disait, on a reconstruit Notre-Dame
18:23en 5 ans, il faudrait...
18:25C'est Pierre Moscombe, ici, sur ce bateau.
18:27Voilà, absolument. J'ai trouvé que le mot était
18:29très juste, très fort.
18:31Donc voilà, ça fait beaucoup de dépenses,
18:33donc ça sera un problème.
18:35Mais en revanche, qu'est-ce que va faire
18:37François Bayrou ? Inévitablement.
18:39Il va réduire la drastique
18:41des... Il va réduire l'ambition
18:43sur le budget.
18:45Il ne va pas afficher les mêmes ambitions
18:47que Michel Barnier
18:49pour tenir compte, effectivement,
18:51de la force
18:53du vent politique, et notamment à gauche.
18:55Ça veut dire qu'on va sûrement
18:57non pas avoir un budget dont l'objectif
18:59est une réduction à 5%
19:01du déficit budgétaire,
19:03mais plutôt à 5-5.
19:05Ça veut dire une vision, quand même,
19:07un petit peu pragmatique. Parce que
19:09ce que vous disait Pierre Moscombe, ici, ce matin,
19:11est également vrai. La France,
19:13c'est pas la Grèce. Donc autrement dit,
19:15attention,
19:17le budget, c'est un vrai problème,
19:19parce que ça réduit notre ambition politique
19:21d'investissement dans les prochaines années.
19:23Mais non,
19:25on n'est pas à deux doigts, non plus, de s'effondrer.
19:27Et je pense que François Bayrou
19:29va en tenir compte, qu'il va
19:31afficher des objectifs d'économie,
19:33c'est sa préoccupation, la réduction de la dette,
19:35mais tenable.
19:37Ce qui est probable, c'est ce que disait Pierre Moscombe,
19:39ici, tout à l'heure, c'est que la charge de la dette est telle
19:41et elle grimpe de façon
19:43tellement spectaculaire que, de toute façon, les capacités
19:45de financement de grandes politiques publiques
19:47ambitieuses sont en train de disparaître
19:49peu à peu. Et on est dans un contexte d'instabilité
19:51politique, avec une durée de vie très
19:53incertaine pour ce gouvernement, et en tout cas,
19:55on le voit, une absence de majorité
19:57stable, etc., qui fait
19:59qu'on n'est pas à l'aube d'une période
20:01de grande réforme de structure,
20:03que ce soit dans l'éducation nationale,
20:05pour l'environnement ou pour d'autres sujets.
20:07On est plus dans une période
20:09effectivement de gestion et d'apurement
20:11des comptes, alors de façon
20:13raisonnable, au regard justement de
20:15la faiblesse de ce gouvernement,
20:17de son manque d'assises politiques.
20:19Donc, là où je rejoins Jean-Jérôme Berthelus
20:21c'est qu'effectivement, François Barreau va sûrement revoir
20:23à la baisse
20:25l'objectif par rapport à ceux qui avaient été fixés
20:27par Michel Barnier, ces 60 milliards
20:29d'efforts. Il était déjà arrivé
20:31à 50 milliards. Le gouvernement
20:33avait déjà lâché 10 milliards, ce qui n'est pas rien.
20:3510 milliards, ce qui n'a pas empêché la censure.
20:37Pierre Moscovici,
20:39ici même sur ce plateau,
20:41avançait de nouveau le chiffre, plutôt de 40 milliards.
20:43Bon, donc,
20:45sans aucun doute, tout ça va aussi avoir un coût.
20:47Le problème, c'est quand même que, certes, la France
20:49n'est pas la Grèce, certes, la France n'est pas au bord de la ruine,
20:51mais pour autant, la situation de la France
20:53et le déclassement continuent. C'est-à-dire que la France
20:55déclasse sur le plan
20:57financier et perd ses marges de manœuvre
20:59dans le cadre d'une Europe
21:01qui, elle-même, est en voie de déclassement
21:03économique, de sous-investissement.
21:05Le rapport Draghi l'a très bien montré il y a quelques mois.
21:07Sous-investissement et de
21:09dégradation économique au regard d'autres
21:11continents concurrents,
21:13à commencer par les États-Unis ou le continent asiatique.
21:15Donc, tout ça crée un contexte
21:17quand même extrêmement
21:19négatif.
21:21Si
21:23le premier aspect de notre débat,
21:25c'est-à-dire celui d'une
21:27forme de conversion, en quelque sorte,
21:29à un nouvel âge du parlementarisme
21:31réussissait tant bien que
21:33mal à se mettre en place
21:35de façon à
21:37une échéance,
21:39on va dire au moins à moyen terme,
21:41peut-être que cette nouvelle culture
21:43politique pourrait aussi
21:45accoucher d'une forme de maturité,
21:47là aussi, pour un certain temps,
21:49consistant à considérer que
21:51le rétablissement des comptes publics
21:53c'est devenu une priorité quand même. C'est devenu une priorité
21:55au regard d'un certain nombre d'autres
21:57revendications, tout aussi légitimes certes,
21:59mais qu'il faudrait peut-être repousser un petit peu.
22:01Il faut emmener les parlementaires, c'est ce que disait
22:03Pierre Moscovici, embarquer,
22:05les entraîner pour leur faire
22:07prendre conscience. Merci beaucoup.
22:09Merci à tous les trois. Myriam Ankawa, journaliste
22:11à LCP, présentatrice de l'émission
22:13Ça vous regarde du mardi au vendredi
22:15à 19h30, donc sur la chaîne parlementaire.
22:17On signale lundi, c'est politique ce soir
22:19à 19h30 aussi, présenté par
22:21Francis Letellier, en partenariat avec
22:23France Info. Et l'invité ce soir est ?
22:25C'est Mathilde Panot, la présidente insoumise du groupe
22:27à l'Assemblée. Donc rendez-vous à 19h30 sur LCP.
22:29Jean-Jérôme Bertollus, éditorialiste
22:31politique à France Info TV. Merci d'être venu
22:33ce matin dans Les Informés. Merci à vous, Renaud.
22:35Merci, salut. A demain avec grand plaisir,
22:37Les Informés du soir, c'est à 20h, avec Agathe Lambret
22:39et Jérémy Baudot.

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