• il y a 6 mois
Tous les jours, les informés débattent de l'actualité autour de Salhia Brakhlia et Renaud Dély.

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00:00Et bienvenue dans Les Informés avec Renaud Dely sur France Info.
00:12Bonjour Salia.
00:13Et nos informés du jour, Alex Bouillague, éditorialiste politique à France Info Télé
00:16et Canal 27, on vous retrouve tous les matins pour l'interview politique à 7h45.
00:20Tout à fait, bonjour Salia.
00:21Bonjour Alex.
00:22François-Xavier Bourbeau est à vos côtés, journaliste politique à L'Opinion.
00:25Bonjour François-Xavier.
00:26Bonjour Salia.
00:27Et Renaud Dely, on l'a entendu avec Gabriel Attal
00:29il y a quelques minutes sur France Info, le camp présidentiel veut se donner tous
00:32les moyens pour gagner les législatives.
00:34Avec une stratégie clairement, nous où le chaos économique et budgétaire, a répété
00:40le Premier ministre en envoyant de ce point de vue-là, pour ce qui est du programme économique,
00:44dos à dos ce qu'il appelle les extrêmes, c'est-à-dire d'un côté l'extrême droite,
00:48le Rassemblement National et de l'autre côté l'Alliance de Gauche, le nouveau Front Populaire.
00:51On le sait, la coalition de la majorité Ensemble pour la République d'ailleurs, bannière
00:56de la Commune, sous laquelle se présenteront ces candidats, finalement ne présente pas
01:00de candidats dans un peu plus d'une soixantaine de circonscriptions pour ménager des candidats
01:05de droite modérée, de droite anti-RN, ou de gauche, quelques socialistes aussi, qui
01:10seraient susceptibles de devenir des alliés après le scrutin si jamais la majorité sauve
01:16les meubles.
01:17Mais d'ici là, comment faire ? Puisque dans les sondages, le Rassemblement National apparaît
01:21clairement comme le favori de ce scrutin, et que le Rassemblement de Gauche devance
01:27assez nettement aussi la majorité macroniste, comment faire ? La réponse du Premier ministre
01:31Gabriel Attah, il y a quelques minutes, sur ce plateau.
01:33Il y a un vote utile dès le premier tour pour éviter, encore une fois, extrême droite,
01:37extrême gauche, augmentation d'impôts, destruction d'emplois.
01:40Il y a un vote utile dès le premier tour.
01:42Dans les deux cas, il y a un programme qui nous mènerait tout droit à la faillite.
01:47Mais encore une fois, il suffit de le lire.
01:48On l'entend, l'argumentaire du Premier ministre, la crédibilité des mesures financées, c'est
01:54nous.
01:55Les autres, ce n'est pas le cas, ni le RN ni la gauche.
01:58Est-ce que cet argumentaire peut encore fonctionner quand on voit qu'avec le rassemblement de
02:02la gauche d'un côté et puis le bloc RN de l'autre côté, la principale menace qui
02:06pèse sur les candidats macronistes, c'est de disparaître dès le soir du premier tour
02:10des législatives ?
02:11Alex.
02:12Oui, c'est vraiment la stratégie, c'est Emmanuel Macron qui résume le mieux cette
02:16stratégie.
02:18Il dit que face à deux programmes de fous, il les traite comme ça, un programme notamment
02:22économique du RN et du FPD, il faut un bloc central.
02:27C'est un peu le bloc de la raison, comme il l'avance.
02:31Et c'est vrai qu'à la fois, quand on écoute François Bayrou ou quand on écoute
02:36Édouard Philippe, qui sont les alliés de la majorité, il faut cette fameuse nouvelle
02:41coalition.
02:42Donc essayer d'aller chercher à la fois la droite, donc s'élargir vers sa droite,
02:48une droite qui pourrait aller naturellement vers les républicains qui n'ont pas envie
02:52et qui ne font pas alliance avec le RN, qui ne se sentent pas à l'aise avec ça.
02:56Donc ça pourrait aller de Xavier Bertrand à la gauche, qui n'a pas envie non plus
03:00de faire de vieux os avec le FPD, ça pourrait aller jusqu'à François Hollande.
03:06Donc avec cette coalition-là, pouvoir faire un projet de gouvernement et essayer de tenir
03:14et d'avoir cette fameuse majorité, d'où effectivement le fait de ménager une soixantaine
03:19de circonscriptions.
03:20Et c'est vrai que la stratégie d'ici le premier tour, ça va être de dénoncer la
03:25compromission de la social-démocratie avec la France insoumise, et puis petit à petit,
03:31ils vont resserrer les taux pour essayer de tendre des mains.
03:33Et ça passe aussi par le programme, pour paraître crédible.
03:36Est-ce que Gabriel Attal peut convaincre en parlant de votes utiles ?
03:39On continue d'en parler après le Fil Info à 9h10.
03:42Thomas Giraudeau.
03:43La gauche et l'extrême droite, c'est un matraquage fiscal à tous les étages,
03:47tacle Gabriel Attal, le Premier ministre invité du 8.30 France Info ce matin.
03:51Il promet qu'en cas de victoire de la majorité présidentielle lors des législatives,
03:55il n'y aura pas de hausse d'impôts et que la solidarité à la source sera mise en place
03:59dès l'an prochain.
03:59C'est le versement automatique à des allocations familiales
04:02ou encore des aides au logement sans avoir à faire de démarche.
04:05En Israël, le début de ce que l'opposition à Benyamin Netanyahou appelle
04:08la semaine de la résistance.
04:10Plusieurs milliers de personnes ont manifesté hier soir devant le Parlement à Jérusalem
04:14et près de la résidence du Premier ministre pour exiger de nouveau son départ,
04:17dénoncer sa gestion de la guerre à Gaza.
04:20Plus de 540 000 lycéens de Terminal Général planchent sur la philo ce matin
04:24avant leur matière de spécialité à la fin de la semaine.
04:26Les terminales professionnels enchaînent aujourd'hui le français et l'histoire géo.
04:30Et puis au championnat de France de natation,
04:32le nageur Léon Marchand a rempli le premier de ses quatre objectifs,
04:35gagner le 400 mètres quatrennage et réaliser les minimas sur la distance
04:38pour les Jeux Olympiques où il sera favori à Paris.
04:41Léon Marchand veut faire de même sur le 200 mètres papillon,
04:44le 200 mètres brasse et le 200 mètres quatrennage.
04:57Et les informer continue avec Alix Bouillaguet, éditorialiste politique à France Info TV,
05:01avec Renaud Dely aussi et François-Xavier Bourmeau, journaliste politique à l'Opinion.
05:06Alors le moins qu'on puisse dire c'est que depuis les européennes,
05:09on vit dans un climat de confusion politique.
05:13Beaucoup de français, on l'a entendu ce matin sur France Info,
05:16ne comprennent toujours pas le choix d'Emmanuel Macron de dissoudre l'Assemblée.
05:20Ils sont même en colère, ils sont inquiets François-Xavier.
05:23Oui, pour expliquer, il faut peut-être revenir au tout début et au projet politique d'Emmanuel Macron,
05:27ce qu'il a voulu faire depuis 2017.
05:28En fait lui, son idée c'était de remplacer le traditionnel clivage entre la droite et la gauche
05:34par un autre clivage entre les pro-européens, eurosceptiques, progressistes, conservateurs,
05:40nationalistes, internationalistes pour le dire vite.
05:43Ce projet politique, il a fonctionné par petites touches tout au long des sept dernières années.
05:50On l'a vu dans les remaniements, il a fait des prises à droite, des prises à gauche.
05:54On l'a vu aussi dans les élections européennes où la droite et la gauche étaient totalement en retrait
06:00et le Rassemblement National et le parti d'Emmanuel Macron sont arrivés largement en tête à touche-touche.
06:05Tout ça, ça s'est mis en place.
06:06Edouard Philippe avait une expression, dès qu'il y avait un mouvement sur le paysage politique,
06:10c'était la poutre au travail.
06:11Là, avec la dissolution, Emmanuel Macron a voulu donner le dernier coup de boutoir de son grand projet politique.
06:18Mais il y avait un accroc dans le plan, tout le plan ne se déroule pas comme prévu.
06:21Ce qui n'était pas au programme, c'était la réconciliation des gauches irréconciliables.
06:26– Il ne misait pas sur l'unité de la gauche.
06:27– Dans l'idée d'Emmanuel Macron, il se retrouvait à la fin avec un bloc RN, droite,
06:32une droite très très dure, façon RPR-Pasqua,
06:35et en face, le camp des centristes, centre-gauche, centre-droite réconciliés.
06:40Ce qu'il essaye de faire aujourd'hui, c'est de faire aboutir ce projet politique,
06:45d'obtenir par les urnes ce que les partis lui ont refusé jusqu'à présent,
06:49c'est-à-dire réussir à construire une coalition,
06:51qu'Alex l'évoquait tout à l'heure, du centre-droite jusqu'au centre-gauche en réalité.
06:57Et c'est la résurgence ou la réconciliation des gauches irréconciliables
07:01qui empêche ou qui brouille le message,
07:04parce qu'il se retrouve, lui, dans une espèce de centre totalement compressé entre les deux extrêmes.
07:09Mais il parie toujours, il espère toujours qu'à l'issue du premier tour,
07:13il y aura des rapprochements entre les sociodémocrates et la droite républicaine,
07:17et qu'un nouveau centre de gravité va finir par apparaître dans une majorité éventuelle,
07:22qui sera bien obligé de bâtir une coalition pour obtenir une majorité,
07:26et empêcher Jordan Bardella d'accéder à Matignon.
07:28– Renaud Delis a une stratégie qui a des failles en fait.
07:30– Elle n'a pas des failles, elle a des béances,
07:33il y a des trous dans la coque, si j'ose dire, pour plusieurs raisons.
07:35D'abord, ce n'est pas seulement les partis qui lui ont refusé cette coalition depuis juin 2022,
07:41c'est d'abord Emmanuel Macron qui n'a pas voulu la bâtir.
07:44C'est-à-dire que faute d'avoir lui-même essayé de bâtir une vraie coalition de gouvernement
07:48avec, on va dire, quelques éléments, ou la gauche réformiste, et puis avec la droite modérée,
07:51on sait encore que jusqu'à il y a quelques mois, quelques semaines même,
07:55Gérard Larcher semblait parfois susceptible d'essayer d'impulser un mouvement
07:59qui avait évidemment des gens dans la majorité qui plaidaient pour auprès du chef de l'État,
08:02lui ne le voulait pas le chef de l'État.
08:04Donc c'est faute aussi d'avoir essayé de bâtir vraiment une coalition gouvernementale,
08:08en particulier avec la droite modérée, la droite réformiste, on va dire,
08:12qu'il se retrouve aujourd'hui dans cette situation, Emmanuel Macron,
08:14et qu'il pense réussir à échafauder cette majorité sur les décombres qu'il a créés avec sa dissolution,
08:22sur le champ de ruines en question,
08:23c'est que ça souligne quand même une énorme faille dans la stratégie d'Emmanuel Macron,
08:27s'il tentait qu'il y en avait une.
08:28L'autre problème, en quelle sorte la majorité me semble-t-il,
08:32c'est que le discours de dire nous sommes le camp de la raison,
08:34le camp de la responsabilité, le camp des mesures financées,
08:37peut être tout à fait audible et crédible au regard des propositions des uns et des autres,
08:41et c'est le discours du Premier ministre Gabriel Attal qu'on a entendu il y a un instant.
08:45Mais c'est que ce discours de la raison s'appuie sur une décision
08:49qui est jugée aujourd'hui par une grande partie de l'opinion comme déraisonnable,
08:53voire irrationnelle, c'est justement la décision de la dissolution,
08:56c'est-à-dire qu'il y a aussi dans l'opinion le sentiment que
08:59l'un des facteurs d'instabilité dans la crise politique que nous vivons,
09:02si ce n'est le principal, c'est le chef de l'État.
09:04Donc comment tenir un discours justement raisonnable, raisonné, rationnel,
09:09lorsqu'une bonne partie de l'opinion a l'impression que le chef de l'État lui-même ne l'est pas toujours ?
09:14Et donc là je pense que c'est une vraie faille pour le discours de la majorité aujourd'hui.
09:20Et juste un tout dernier point, on le voit d'ailleurs,
09:22il y a une autre question qui se pose au regard de l'ampleur de la crise politique qu'on traverse,
09:27qui n'est pas née simplement avec la dissolution,
09:29il y avait évidemment des prémices, mais qui a pris une ampleur considérable avec cette décision,
09:34c'est qu'on a le sentiment qu'on n'est même plus dans le temps des programmes.
09:36On l'avait vu d'ailleurs dès les élections européennes,
09:39Jordan Bardella n'a pas arrêté de changer, de modifier, de cacher son programme,
09:44il n'a jamais publié son programme économique pour la campagne iso-européenne.
09:46L'ORN n'a cessé de le repousser, on l'attend toujours,
09:49mais on n'est même plus dans ce domaine-là.
09:50Effectivement, l'ORN et Jordan Bardella continuent de changer leur programme
09:54ou leurs mesures à peu près tous les jours, donc de brouiller les cartes.
09:57Et de l'autre côté, on a un projet maximaliste de la gauche,
10:00avec effectivement des dizaines, voire des centaines de milliards d'euros de promesses non financées,
10:07mais qui peuvent parler à une partie des électeurs.
10:08Et puis de surprend, on a une coalition qui va quand même, rappelons-le...
10:11Qui est très très très large.
10:12De Philippe Poutou à François Hollande, oui, c'est difficile de faire plus large.
10:15Mais alors dans ce cas-là, pour le camp présidentiel, vu le tableau qu'a dressé Renaud Delis,
10:19on peut se dire, ça peut être facile, mais sauf que si on regarde les intentions de vote,
10:23pas du tout, le camp présidentiel est loin, loin, loin derrière l'ORN et le Nouveau Front Populaire.
10:28Oui, c'est pour ça que là, on essaie d'analyser les choses et de dire,
10:30il y a forcément une vraie stratégie, faire travailler la poutre jusqu'au bout,
10:35créer cette fameuse coalition.
10:36Mais à l'arrivée, si on a, de 7 juillet au soir, un bloc RN en tête, un bloc Front Populaire solide,
10:47et puis une portion congrue de renaissance avec une poignée de Républicains,
10:53pourquoi en être arrivé là ? C'est ce qu'on se dit tous.
10:58Et d'ailleurs, les Français s'inquiètent, la classe politique s'inquiète, le camp présidentiel s'inquiète.
11:05On voit bien que le mode en vogue en ce moment, c'est de démacroniser la campagne.
11:10Donc on enlève son nom sur les tracts, ses photos, à la limite on met celui de Gabriel Attal,
11:15mais c'est quand même toute l'opération qui se passe en ce moment.
11:20C'est vrai que si on reprend la genèse de cette prise de décision,
11:25ni le Premier ministre, ni le Président du Sénat, ni la Présidente de l'Assemblée nationale
11:31n'ont été consultés, ils ont été avisés, mais ils n'ont absolument pas eu à dire leurs mots.
11:37Et c'est vrai que quand on voit, on a entendu dans le monde daté d'aujourd'hui,
11:42d'ailleurs Lionel Jospin, ex-Premier ministre, expliquer que cette dissolution est totalement irresponsable,
11:48et à quel point elle a été prise avec arrogance et légèreté,
11:51comme un écho au propos de l'ancien Président de droite Nicolas Sarkozy,
11:56qui lui explique que cette dissolution c'est un danger pour la France et un danger pour le Président.
12:01Donc, mis à part le petit couarteron, parce que ça se compte sur les doigts d'une main,
12:05de ceux qui ont pris la décision à l'Élysée de faire cette décision,
12:08mis à part Emmanuel Macron, tout le monde a bien du mal à comprendre l'objectif de cette dissolution.
12:14Donc c'est que quand il y a un flou, il y a un loup.
12:17Prendre la décision, il n'y en a qu'un.
12:18C'est-à-dire qu'effectivement, on évoque des noms de conseillers qui ont certainement eu des influences
12:21dont on peut mesurer l'efficacité, le grand succès, alors qu'il est.
12:25Enfin, celui qui a pris la décision, c'est Emmanuel Macron, personne d'autre.
12:27– Est-ce que dans ce marasme politique,
12:30est-ce que certains, dans la majorité présidentielle,
12:33dans le camp présidentiel, peuvent en profiter ?
12:35François-Xavier ?
12:36– Oui, il faudrait que la poussière retombe, parce que ce n'est pas évident.
12:40Je ne vois pas qui pourrait…
12:42– On voit aussi Édouard Philippe s'agiter, on voit Gérald Darmanin…
12:46– Non, c'est encore trop brouillé pour l'instant.
12:48Le seul qui peut en profiter éventuellement, si à la fin, ça se passe bien,
12:51c'est Emmanuel Macron, mais il n'y a aucune raison pour que ça…
12:54– Je pense qu'Édouard Philippe, il a peut-être un petit coup à jouer quand même.
12:56Si ça ne se passe pas super bien…
12:58– Non, mais je crois que c'est lorsqu'il est en train de se jouer
13:00dans ce qui reste de la majorité, c'est l'après-Macron qui a commencé.
13:02C'est-à-dire, c'est terminé là.
13:04Non seulement cette dissolution déclenche une crise politique,
13:08la crise politique qu'on connaît dans le pays,
13:09mais accessoirement, Emmanuel Macron s'est lui-même enterré.
13:12Je pense qu'à partir du 8 juillet, si la majorité n'est pas reconduite,
13:16ce qui, à l'heure qu'il est, est quand même l'hypothèse la plus probable,
13:18l'Élysée deviendra une maison vide.
13:20C'est-à-dire qu'il y a dans la majorité certains qui disent,
13:23oui, mais depuis l'Élysée, il pourra éventuellement mettre des bâtons dans les roues
13:27à Jordan Bardella, à Matignon, comme ce fut le cas par exemple en son temps
13:30de François Mitton avec Jacques Chirac lors de la première cohabitation.
13:32La grosse différence, c'est qu'Emmanuel Macron ne peut pas se représenter en 2027.
13:35Il ne peut pas, donc il n'a plus rien.
13:37Il n'a même plus de trèfle pour dissoudre, il n'a même plus de trèfle.
13:39Donc, ce qui se joue dans la majorité, me semble-t-il,
13:41c'est d'abord évidemment d'essayer de sauver les meubles,
13:43et c'est le positionnement pour la suite.
13:45C'est-à-dire que si Gabriel Attal réussit à peu près en tant que chef de campagne
13:49à sauver les meubles et à sauver 100, 110, 120 députés de la majorité,
13:55si Édouard Philippe réussit à jouer sa carte, etc.,
13:58Emmanuel Macron, avec cette décision de dissoudre,
14:00il a ouvert sa succession qui commencera le 8 juillet au matin,
14:05avec d'un côté évidemment Marine Le Pen en embuscade,
14:07puisqu'elle commencera par dire si Jordan Bardella est à Matignon,
14:09maintenant il nous faut l'Élysée,
14:11et puis de l'autre côté, au sein de l'ex-majorité,
14:13évidemment l'ouverture de la succession sera déclenchée.
14:17Après, on peut voir les choses à l'inverse.
14:19On peut dire qu'Emmanuel Macron se posera à l'Élysée en garde-fou
14:23et en gardien du temple avec un Jordan Bardella éventuellement à Matignon.
14:27Il y a des domaines réservés aussi,
14:29donc on peut imaginer que sur la défense, les affaires étrangères,
14:31la main restera au président de la République.
14:34Et qu'il pourra se poser...
14:36Lionel Jospin a gouverné pendant 5 ans sous la gauche plurielle,
14:38avec les mains totalement libres,
14:40à l'époque la gauche a fait passer par exemple les 35 heures,
14:42la droite était totalement hostile, le chef d'État y est aussi.
14:44Donc à part effectivement 2 ou 3 décisions en matière de politique internationale,
14:48Emmanuel Macron ne pourra peser sur rien,
14:50et de surcroît il ne pourra même pas préparer une hypothétique nouvelle candidature.
14:54On est prêt à manger notre chapeau si le 7 juillet au soir,
14:57il a une majorité absolue Emmanuel Macron.
14:59Parce que c'est ça en fait qui va tenter à la fin.
15:01Il y a quand même le scénario où il obtient une coalition,
15:03où il réussit à bâtir une coalition,
15:05mais Emmanuel Macron depuis 2017,
15:07c'est une succession de paris insensés qu'il a tous remportés.
15:09C'est le dernier pari du président, c'est peut-être le pari de trop.
15:12Quand on fait la liste de tous les paris...
15:14Pas législatif de juin 2022.
15:16Il a une majorité relative.
15:18Vous regardez depuis le début, il ne devait pas quitter Bercy,
15:21il ne devait pas réussir à se présenter...
15:23Depuis 2022 c'est un peu plus compliqué.
15:25Oui depuis 2022 c'est un peu coincé, il n'y a rien qui s'enclenche correctement.
15:28C'est le dernier pari, est-ce qu'il le remporte ou pas,
15:30ou est-ce que c'est le pari de trop ?
15:32Il n'a pas fait campagne en 2022.
15:34Donc il faut la faire là maintenant, mais ce n'est pas lui qui doit la mener.
15:36C'est Gabriel Attal.
15:38Il est 9h21, on est un peu en retard.
15:40Thomas Giraudeau nous attend pour le Fil Info.
15:44Le nouveau Front Populaire a voulu montrer son unité.
15:46Hier soir à Montreuil près de Paris,
15:48meeting commun après plusieurs jours de division
15:50autour des candidats investis pour la France Insoumise.
15:52Mais les critiques en interne continuent.
15:54François Ruffin estime ce matin qu'il y a une part d'hypocrisie
15:57dans la candidature de François Hollande en Corrèze,
16:00sous la bannière du nouveau Front Populaire.
16:02Vladimir Poutine est attendu en Corrèze du Nord,
16:04quelques heures après un incident à la frontière
16:06entre Pyongyang et son voisin, la Corrèze du Sud.
16:08Des dizaines de militaires nord-coréens
16:10ont franchi la frontière
16:12avant de rebrousser chemin,
16:14menacés par des tirs de sommation sud-coréens.
16:16Alerte aux orages ce soir à partir de 17h.
16:18Quatre départements du Sud-Ouest,
16:20la Gironde, les Landes, la Dordogne et le Lotte-et-Garonne
16:22sont en vigilance orange en Charente.
16:24Des orages se sont abattus dès la nuit dernière.
16:26Des vignobles du Cognac sont touchés.
16:28Le trafic des TER est très perturbé dans la région.
16:30Et puis à l'Euro de football,
16:32Kylian Mbappé s'est blessé au nez hier soir
16:34lors de la victoire des Bleus 1-0 face à l'Autriche.
16:36La Géorgie joue son tout premier match
16:38dans une grande compétition internationale
16:40cet après-midi face à la Turquie
16:42avec à leur tête un ancien international français,
16:44Willy Sagnol.
16:58Les informés continuent avec François-Xavier Bourmeau,
17:00journaliste politique à L'Opinion,
17:02avec Alex Bouillague, éditorialiste politique à France Info-Télé
17:04et Renaud Delis.
17:06Il y a une réforme qui est au centre
17:08de tous les programmes pendant ces élections,
17:10c'est la réforme des retraites.
17:12Oui, c'était la principale réforme des deux premières années
17:14du second quinquennat d'Emmanuel Macron.
17:16La réforme des retraites qui a mis des centaines de milliers
17:18de personnes dans les rues pendant des mois,
17:20qui a semé le trouble dans la majorité,
17:22qui a contraint l'exécutif à dégainer l'article 49-30,
17:24une réforme qui a coûté aussi extrêmement cher
17:26pour la majorité dans L'Opinion,
17:28et qui a porté l'âge légal de départ en retraite
17:30de 62 à 64 ans.
17:32Alors, du côté de la gauche,
17:34du nouveau Front Populaire s'éclaire,
17:36en retour à 60 ans,
17:38c'est-à-dire à la promesse d'ailleurs
17:40qui avait été mise en œuvre par François Mitterrand en 1981.
17:42Du côté du Rassemblement National,
17:44ça a pas mal bougé
17:46ces derniers temps, ces derniers mois,
17:48ces dernières semaines, et même ces tout derniers jours.
17:50Voici ce que disait, ça semble enfin s'éclaircir,
17:52Jordan Bardella il y a quelques jours
17:54sur le plateau de France 2.
17:56– La réforme des retraites viendra dans un second temps,
17:58nous reviendrons évidemment sur la réforme Macron,
18:00qui est une réforme,
18:02sur le plan économique,
18:04catastrophique, qui va à l'eau d'hier.
18:06– Qui fait faire des économies malgré tout.
18:08– Non, elle ne fait pas des économies,
18:10et je vais vous dire, elle ne fait pas des économies.
18:12– Alors, abrogation de la réforme Macron,
18:14Jordan Bardella le confirme, y compris ce matin
18:16dans les colonnes de nos confrères du Parisien
18:18aujourd'hui en France,
18:20abrogation de la réforme Macron dans un deuxième temps,
18:22ce n'est pas avant l'automne,
18:24donc retour à l'âge légal à 62 ans,
18:26avec possibilité pour ceux qui ont commencé
18:28à travailler avant l'âge de 20 ans,
18:30de partir au bout de 40 annuités.
18:32Est-ce que ces deux propositions,
18:34celle de la gauche ou celle du RN,
18:36sont crédibles, financées ?
18:38Ça coûterait combien aux finances publiques ?
18:40Est-ce qu'on y voit un peu plus clair
18:42sur le sort de nos retraites ?
18:44– En tout cas, on y voit un peu plus clair
18:46sur le fait que le RN essaye de temporiser.
18:48Pourquoi est-ce qu'il temporise ?
18:50Parce qu'il a assuré son point faible,
18:52et le point faible de Marine Le Pen depuis la nuit des temps,
18:54c'est son programme économique.
18:56Et donc là, il s'adresse avant tout
18:58aux retraités, qui peut être une manne électorale,
19:00et les retraités étaient plutôt favorables
19:02à la dernière réforme des retraites.
19:04Ils en ont bénéficié, donc ils n'ont pas du tout
19:06envie de voir un paysage chamboulé.
19:08Ceux qui s'apprêtent à voter
19:10pour le RN
19:12veulent le faire pour souvent
19:14sur des questions liées à l'immigration, à la sécurité,
19:16mais sur les questions économiques,
19:18les retraités de chiffon rouge, ça inquiète.
19:20Et puis la deuxième raison,
19:22c'est que le principal allié aujourd'hui
19:24du RN s'appelle Éric Ciotti,
19:26ex-LR ou LR,
19:28rallié à... – Pour le moment, c'est provisoire.
19:30– Voilà, c'est provisoire. – On attend la justice.
19:32– Or, lui, c'était le fer de lance
19:34sur la retraite à 64 ans.
19:36Donc, il ne peut pas y avoir un premier couac
19:38avec la première sortie de son premier allié,
19:40c'est juste absolument pas possible.
19:42– Pourtant c'est le cas,
19:44puisqu'avec Bardella, il n'y a plus de retraite à 64 ans.
19:46On temporise,
19:48mais on ne laisse pas tomber.
19:50C'est-à-dire que le premier temps,
19:52ça va être l'abrogation à l'automne,
19:54donc l'abrogation de ce qui a été fait,
19:56et dans un deuxième temps,
19:58là, effectivement, qui n'est pas filtré,
20:00on ira sur la réforme de la retraite
20:02promise par Marine Le Pen en 2022.
20:04Donc, en fait, c'est un deux-temps
20:06qui permet quand même, avant l'élection,
20:08avant l'élection, ne me regardez pas comme ça, Renaud,
20:10avec méchanceté en plus.
20:12– Pas du tout.
20:14– Qui permet, avant l'élection législative,
20:16avant le 30 juin,
20:18de rassurer ses troupes.
20:20– Abrogation de l'âge légal à 64 ans, vous êtes d'accord ?
20:22– Oui, abrogation,
20:24mais temporisée, c'est-à-dire qu'on ne dit pas
20:26comme Jean-Luc Mélenchon,
20:28c'est demain, le 8 juillet, c'est l'abrogation.
20:30– On est un peu dans le flou, quoi.
20:32Du côté du RN, mais du côté de la gauche,
20:34c'est beaucoup plus franc, mais est-ce que c'est plus dangereux ?
20:36C'est ce que dit Gabriel Attal.
20:38– C'est retour sur terre pour tout le monde,
20:40les lois de l'économie, c'est comme l'apesanteur,
20:42c'est aussi simple que ça.
20:44Quand on est dans l'opposition, on est un peu en apesanteur,
20:46aux portes du pouvoir, c'est retour à la réalité.
20:48Donc on voit bien que dans les deux programmes,
20:50on ne rentre pas du 41 dans du 36,
20:54il faut économiser.
20:56Donc ça recule
20:58chez Jordan Bardella.
21:00Et à gauche, c'est intéressant,
21:02la proposition, c'est passer
21:04de 5 tranches d'imposition aujourd'hui à 14 tranches.
21:06Alors quand on passe de 5 tranches d'imposition
21:08à 14 tranches, c'est l'extension du domaine de la richesse.
21:10C'est simple, vous voulez taxer les super-riches,
21:12vous créez 14 catégories,
21:14vous avez les ultra-riches, les super-riches,
21:16les méga-riches, les un peu riches,
21:18et au bout du compte, tout le monde paye.
21:20On voit bien que des deux côtés, ça cherche
21:22à aller gratter de l'argent pour financer des promesses
21:24qui sont en réalité infinançables,
21:26parce que la retraite à 60 ans,
21:28il suffit de lire les rapports du corps,
21:30ça ne rentre pas, ça ne rentre pas.
21:32– Ce qui est frappant avec la réforme de la retraite,
21:34et juste pour compléter l'analyse
21:36d'Alex Bouillaga que je partage totalement,
21:38c'est à quel point ce sujet est le sujet
21:40du summum de l'hypocrisie du débat politique actuel.
21:42Ce n'est pas le seul sujet,
21:44je ne suis pas naïf, mais là c'est quand même spectaculaire,
21:46puisqu'on a d'un côté, pour le retour à la réforme
21:48à 60 ans des gens comme François Hollande,
21:50François Hollande sous le mandat du Quail,
21:52donc il avait allongé la cotisation
21:54avec la réforme Touraine,
21:56l'âge légal était à 62, la réforme Touraine
21:58jusqu'à 43 années de cotisation,
22:00aujourd'hui l'ancien chef de l'État fait semblant
22:02d'être pour le retour à la réforme à 60 ans,
22:04c'est le cas aussi par exemple d'Aurignan Rousseau,
22:06qui était directeur de cabinet d'Elisabeth Borne,
22:08au moment où cette majorité a fait passer
22:10la réforme du passage à 64 ans,
22:12c'est-à-dire qu'il était aux manettes
22:14pour faire passer cette réforme
22:16qui a mis des centaines de milliers de gens dans la rue
22:18pendant des mois, et aujourd'hui il est candidat
22:20au Nouveau Front Populaire pour revenir à 60 ans,
22:22donc pour le coup on est chez les fous
22:24pour reprendre l'expression assez en vogue ces derniers jours,
22:26de l'autre côté Eric Ciotti est toujours favorable
22:28au moins à l'âge légal de 64 ans
22:30que Jordan Bardella promet d'abroger,
22:32rappelons que du côté de la majorité,
22:34pour essayer de rassurer les retraités,
22:36Gabriel Attal a dit que la revalorisation des retraites
22:38serait indexée sur l'inflation,
22:40mais on voit bien que tout ça n'est pas financé,
22:42alors du côté de la gauche c'est vrai,
22:44c'est financé par des augmentations d'impôts massives
22:46qui sont quasiment annoncées,
22:48du côté du RN où la réforme est chiffrée
22:50autour de 20 milliards d'euros
22:52et plutôt 50 milliards du côté de la gauche,
22:54du côté du RN effectivement c'est le grand flou,
22:56en matière de financement on ne sait pas trop.
22:58On espère savoir dans les jours prochains,
23:00pour que les Français puissent se décider
23:02sur les programmes, c'est important de les lire.
23:04Merci beaucoup à tous les trois.
23:06Alex Bouillague, éditorialiste politique à France Info TV,
23:08je le rappelle, on vous retrouve tous les matins
23:10pour l'interview politique à 7h45.
23:12Merci à vous, François-Xavier Bourmeau,
23:14journaliste politique à l'Opinion.
23:16Très vite, un coup d'œil à la une du jour
23:18sur les dangers d'une campagne éclaire,
23:20effectivement très risquée pour le camp présidentiel,
23:22qui doit défendre son bilan jusqu'ici.
23:24C'est à lire dans l'Opinion.
23:26Renaud, à demain.
23:28Et les informations de retour ce soir à 20h,
23:30c'est tout pour aujourd'hui.

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