• il y a 11 mois
Tous les jours, les informés débattent de l'actualité autour de Salhia Brakhlia et Renaud Dély.

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00:00 *Générique*
00:09 Et ravie de vous retrouver pour Les Informer, on est ensemble en direct jusqu'à 9h30 sur France Info,
00:13 radio et télévision avec Renaud Delis. Bonjour Renaud.
00:16 Bonjour, Saliha.
00:16 Et notre informer du jour, Paul Barcelone, journaliste politique à France Info.
00:20 Bonjour à tous.
00:21 Vous êtes seul Paul Barcelone en plus.
00:23 J'ai escapé de la neige.
00:24 Oui c'est ça, on a perdu un informer en route puisqu'il neige et c'est la galère pour tout le monde.
00:29 Notre informer n'a pas pu venir.
00:30 Mais on commence Renaud Delis, l'ancien ministre du travail Olivier Dussopt a été relaxé hier.
00:36 Je suis là car j'ai évidemment chaussé mes skis de fond ce matin pour vous rejoindre Saliha.
00:40 L'ancien ministre du travail, vous le disiez donc Olivier Dussopt, a été relaxé hier.
00:44 Rappelons qu'il était poursuivi dans une affaire accusée de favoritisme
00:50 lors de la conclusion d'un marché de distribution d'eau en 2009
00:54 alors qu'il était maire de la commune d'Anneau-Nez en Ardèche.
00:57 Sa procédure a duré d'ailleurs trois ans et demi.
00:59 Olivier Dussopt a été blanchi hier, il s'en est réjoui évidemment.
01:03 C'est le deuxième ministre d'ailleurs à être relaxé en quelques semaines.
01:07 Fin novembre c'était Éric Dupond-Morettier, le garde des Sceaux,
01:10 qui avait été relaxé lui par la Cour de justice de la République.
01:13 Il avait été accusé de soupçons de prise illégale d'intérêt.
01:17 Deux décisions qui confortent évidemment le chef de l'État dans sa volonté
01:23 de mettre le principe de présomption d'innocence au-dessus de tous les autres
01:27 lorsqu'il décide d'une nomination ou lorsqu'il soutient un de ses ministres,
01:30 y compris concerné par une procédure judiciaire.
01:33 Un principe qu'il a d'ailleurs évoqué Emmanuel Macron,
01:35 à nouveau c'était avant-hier soir lors de sa conférence de presse,
01:39 lorsqu'il a brandi à nouveau la présomption d'innocence
01:42 à propos de la nomination de Rachida Dati au ministère de la Culture,
01:46 rappelant que Rachida Dati elle-même est mise en examen
01:48 pour corruption passive dans l'affaire Renault.
01:53 Il n'y a pas de règle qui fait qu'un ministre mis en examen devrait quitter.
01:55 Parce que sinon en quelque sorte je reconnaîtrais moins
01:58 à un responsable politique la présomption d'innocence qu'à d'autres.
02:00 Il se trouve que d'ailleurs j'ai pu avoir des ministres mis en examen
02:03 qui ensuite ont été innocentés, je m'en félicite pour eux,
02:06 ce qui montre plutôt que c'est assez juste.
02:10 Donc la justice va faire son travail avec sérénité, à son rythme,
02:14 mais je considère qu'il n'y a pas de changement de règles.
02:17 Il y a juste là aussi une forme de bon sens.
02:19 Alors rappelons quand même que lors de sa première commune présidentielle en 2017,
02:22 le candidat Macron à l'époque expliquait qu'un ministre mis en examen
02:25 devait démissionner, donc il y a de fait un changement par rapport
02:28 à ses engagements de candidat avant son premier quinquennat.
02:30 Reste que ces décisions de justice, ces deux relaxes consécutifs
02:35 d'Eric Dupond-Moritier et d'Olivier Dussopt,
02:37 ne valident-elles pas la prise de position désormais du chef de l'État
02:42 lorsqu'il dit que la présomption d'innocence doit prévaloir,
02:45 y compris pour un ministre mis en examen jusqu'à la décision de la justice ?
02:48 - Paul Barcelone ?
02:49 - C'est ça qui est très intéressant à observer, c'est Emmanuel Macron
02:53 qui en conférence de presse se défend de tout changement de règles,
02:56 alors que Renaud le rappelait, lors de la campagne présidentielle de 2017.
03:01 D'abord il a été élu sur l'aprobité, l'exemplarité, en disant
03:07 "tout ministre mis en examen, jurisprudence, baladur, devra quitter le gouvernement".
03:11 On se rend compte que cette règle-là, elle a vécu, elle n'est même plus appliquée.
03:15 Et il nomme dans le dernier remaniement, il y a une semaine maintenant,
03:19 Rachida Dati, elle-même mise en examen, dans d'autres fonctions,
03:22 avant même d'entrer au gouvernement.
03:24 Et la mise en examen de Rachida Dati ne lui pose pas de problème
03:27 au moment de nommer ce nouveau gouvernement.
03:29 Donc à l'évidence, Emmanuel Macron, il a changé sa façon de voir les choses.
03:33 D'abord, il est passé aussi par un revirement dans sa manière d'aborder les éléments,
03:39 en dénonçant la judiciarisation de la vie politique.
03:42 - Oui, il en a changé d'époque.
03:43 - En dénonçant la République des juges et en parlant effectivement de ce changement d'époque.
03:47 Donc il y a à l'évidence un changement de règles
03:49 et puis un changement de pied dans la façon de voir les choses.
03:52 Et puis autre chose sur Olivier Dussopt et le cas d'Olivier Dussopt,
03:55 ça rebat les cartes pour la liste supplémentaire des ministres
03:59 qu'on attend dans les prochains jours.
04:00 - Parce que le gouvernement n'est pas grand complet là.
04:02 - Exactement, ministre délégué, secrétaire d'État,
04:05 le gouvernement n'est pas totalement au complet.
04:06 Il y aura sous une dizaine de jours, confirmé hier,
04:09 Prisca Tévenon, la nouvelle porte-parole du gouvernement, des ajustements.
04:12 Et à l'évidence, Olivier Dussopt, relaxé hier,
04:15 est candidat pour revenir au gouvernement.
04:18 - Il dit qu'il peut être encore utile.
04:19 - Absolument, et c'est presque d'ailleurs un acte de candidature.
04:23 - On fait une petite pause à 9h10, le temps du Fil info de Damien Mestre.
04:26 - Une société qui ne fait pas d'enfant est une société qui va mourir.
04:30 Les mots ce matin sur France Info du député Sylvain Maillard,
04:33 le président du groupe Renaissance à l'Assemblée.
04:35 Déclaration alors que les propos d'Emmanuel Macron
04:37 concernant un réarmement démographique continuent de faire polémique.
04:41 La justice soupçonne le PSG d'avoir profité d'avantages fiscaux
04:44 à l'occasion du transfert de Neymar en 2017.
04:47 On apprend ce matin qu'une perquisition a été menée lundi
04:49 au ministère de l'Economie et des Finances à Paris.
04:52 Cela bouchonne sur les routes du nord du pays,
04:55 avec plus de 1000 km d'embouteillage cumulé enregistré en ce moment.
04:59 Conséquence des chutes de neige et du verglas,
05:01 25 départements sont aujourd'hui en vigilance orange.
05:04 Le bilan s'aggrave en Iran.
05:05 Après des frappes pakistanaises, elles ont fait au moins 9 morts,
05:08 selon les médias officiels.
05:09 Un bombardement qui intervient deux jours après une attaque iranienne au Pakistan.
05:16 France Info.
05:17 Les informés.
05:20 Renaud Dely.
05:21 Salia Brakia.
05:22 De retour sur le plateau des informés avec Paul Barcelone,
05:27 journaliste politique à France Info et avec Renaud Dely.
05:31 On parlait du cas d'Olivier Dussopt, ancien ministre du Travail qui a été relaxé.
05:35 Lui, il dit "ça y est, je suis blanchie, je suis de nouveau utile".
05:39 Ça lui donne une chance de revenir au gouvernement ?
05:41 Je ne sais pas, en tout cas, le fait qu'il pourrait tout à fait
05:44 entrer au gouvernement, effectivement, dès lors qu'il a été relaxé dans cette affaire,
05:48 alors que beaucoup misaient d'ailleurs sur une éventuelle condamnation
05:51 et avaient commenté par avance le fait que son éviction du gouvernement
05:54 justement aurait été le signe d'une condamnation probable.
05:57 Ce n'est pas le cas.
05:58 Donc, sur le plan juridique, il n'y a aucun souci pour qu'il revienne au gouvernement.
06:03 Sur le plan politique, je ne sais pas.
06:05 Emmanuel Macron, on l'a vu, y compris avec la composition de ce gouvernement,
06:08 puisqu'un peu son tempérament, on aime bien parfois faire un peu dans la provocation.
06:12 Ça a été notamment une des raisons, me semble-t-il, du choix de Rajdhati,
06:15 que ce soit à l'endroit des Républicains ou à l'endroit du monde de la culture,
06:18 on va dire que cette nomination a été en grande partie perçue comme une provocation.
06:22 Il pourrait repêcher en quelque sorte Olivier Dussopt
06:25 et lui donner une nouvelle fonction en vertu de ce principe-là.
06:27 Après, politiquement, il faut rappeler quand même qu'Olivier Dussopt a été assez affaibli,
06:31 puisque c'est lui qui a porté la réforme des retraites,
06:34 réforme des retraites ô combien populaire,
06:37 et qu'il a beau incarner la fameuse aile gauche de la Macronie,
06:40 puisqu'il dirige ce micro-parti qui s'appelle Territoires et Progrès.
06:44 Je ne suis pas sûr que politiquement il soit indispensable aujourd'hui
06:47 au regard évidemment des épreuves qu'il a franchies,
06:48 des épreuves politiques j'entends, l'année dernière.
06:51 Sauf que depuis le remaniement de la semaine dernière,
06:55 beaucoup de critiques, y compris dans la majorité,
06:57 sur le fait que le barricentre du gouvernement se serait déplacé vers la droite.
07:02 Et c'est vrai qu'Olivier Dussopt, comme Clément Beaune par exemple,
07:05 l'ancien ministre des Transports,
07:08 incarne cette espèce de sensibilité sociale-démocrate,
07:12 il se revendique comme telle,
07:13 cette espèce de sensibilité de gauche qui apparaît très peu,
07:17 voire pas du tout dans le nouveau gouvernement.
07:19 Et ça, ça peut jouer en faveur d'Olivier Dussopt.
07:22 Deux choses sur Rachida Dati,
07:24 et c'est intéressant de noter qu'Emmanuel Macron accompagnera
07:27 la nouvelle ministre de la Culture dans son premier déplacement à Clichy-sous-Bois,
07:31 cet après-midi à 16h en région parisienne.
07:34 Ils vont visiter ensemble une résidence d'artistes.
07:37 Donc c'est intéressant de voir qu'ils vont s'afficher, faire la photo,
07:40 et qu'il y aura évidemment une portée symbolique là-dessus,
07:43 ce qui sera probablement l'occasion aussi pour Emmanuel Macron
07:46 de répondre sur cette histoire de présomption d'innocence.
07:49 Et puis la deuxième chose,
07:50 c'est cette présomption d'innocence et ses affaires judiciaires à géométrie variable.
07:56 C'est le cas pour François Bayrou par exemple,
07:58 qui a lui-même dit "je suis empêché pour Matignon
08:00 parce que j'ai un procès en cours
08:01 et que j'attends la décision dans l'affaire des assistants parlementaires au Parlement".
08:05 – Mais est-ce que ce n'est pas juste son interprétation ça ?
08:07 Parce qu'Emmanuel Macron disait lors de la conférence de presse
08:11 quand il a démissionné François Bayrou lorsqu'il était ministre de la Justice,
08:15 ce n'est pas lui qui l'a demandé de partir, malgré sa mise en examen.
08:18 – Ça c'est ce qu'a dit effectivement Emmanuel Macron, et c'est vrai d'ailleurs en 2017,
08:21 mais on se souvient qu'il y avait eu un enchaînement,
08:22 puisqu'il y avait trois ministres du Modem
08:23 qui à l'époque ont démissionné en même temps.
08:27 – Bayrou, Goulard, qui était ministre de la Défense et de l'Assemblée.
08:31 – Sylvie Goulard qui avait enclenché le mouvement en quelque sorte
08:33 et qui avait été éphémère ministre de la Défense,
08:35 et François Bayrou n'avait pas tellement envie de démissionner à l'époque,
08:38 et il avait suivi le mouvement effectivement,
08:41 et Marielle de Cernes avait elle aussi démissionné.
08:42 C'est vrai que formellement ce n'est pas Emmanuel Macron qui a exigé leur démission.
08:46 D'ailleurs au passage, je crois que la décision pour François Bayrou
08:48 est attendue le 5 février, si lui-même était d'ailleurs blanchi, relaxé par la Justice,
08:53 est-ce qu'il pourrait aspirer à rentrer au gouvernement ?
08:55 Je ne suis pas sûr qu'il aspire…
08:56 – Le poste de Premier ministre est déjà pris maintenant.
08:58 – Je ne suis pas sûr qu'il aspire à devenir Secrétaire d'État,
09:00 donc c'est peu probable en tout cas dans le cas présent.
09:03 Juste pour revenir quand même sur la question des relations
09:05 entre le monde politique et les magistrats,
09:08 je pense que c'est un sujet qui part de là,
09:09 les changements des prises de position des uns et des autres,
09:11 et Paul Barcelone a eu raison de rappeler que le candidat Macron
09:13 n'avait pas la même position pendant la campagne de 2017.
09:16 Au-delà des prises de position partisanes des uns ou des autres,
09:18 je pense que c'est évidemment un sujet qui est essentiel aujourd'hui
09:21 et qui est au cœur de notre démocratie, avec des arguments qui sont réversibles,
09:25 c'est-à-dire que d'un côté, invoquer la présomption d'innocence
09:28 et maintenir au gouvernement un ministre mis en examen jusqu'à la décision judiciaire,
09:33 du point de vue juridique, c'est d'une logique imparable,
09:35 et on le voit en l'occurrence effectivement avec les décisions de relax
09:38 concernant Éric Dupond-Moriti et Olivier Dussopt.
09:40 C'est vrai que les politiques souvent disent,
09:42 s'il avait été évincé, s'il avait été viré du gouvernement,
09:45 les médias en parleraient bien peu ensuite de la relax
09:47 et du fait qu'on pourrait s'interroger sur son éviction
09:51 alors qu'il n'avait pas encore été jugé.
09:53 Certes, d'un autre côté, évidemment, le fait de maintenir un ministre mis en examen
09:56 et même pendant la durée d'un procès, ce qui a été le cas de ces deux-là en question,
10:00 ça, d'une part, ça tend un peu plus les rapports
10:02 entre le monde politique et le monde judiciaire,
10:04 et d'autre part, on peut penser aussi que ça abîme un peu plus
10:06 l'image du monde politique au regard de l'opinion.
10:10 Donc c'est vrai que les deux arguments sont parfaitement réversibles.
10:12 Juste deux derniers petits sujets, deux petites notations.
10:15 Emmanuel Macron a avancé aussi avant-hier lors de sa conférence de presse
10:17 pour justifier le fait qu'aujourd'hui, en quelque sorte,
10:21 la jurisprudence avait changé en la matière de son point de vue,
10:23 même s'il n'assume pas le changement, même si Nikel n'a pas changé.
10:26 C'est la fin des instructions individuelles de la chancellerie,
10:28 qui est effectivement une décision qui remonte à 2013,
10:31 et en vertu de laquelle, normalement, le garde des Sceaux
10:33 ne peut plus justement donner d'instructions individuelles sur un dossier,
10:36 donc pas forcément plus sur un dossier qui, par exemple,
10:38 pourrait concerner un de ses collègues.
10:42 Et puis juste un tout dernier sujet, enfin un tout dernier élément,
10:44 je pense qu'il y a quand même un sujet aussi sur le parquet national financier,
10:47 sur le rôle du parquet national financier.
10:49 C'est un peu tabou de l'évoquer, mais ces dernières années,
10:51 il y a un certain nombre de procédures qui ont été diligentées
10:54 par le parquet national financier,
10:55 et qui ont parfois fini effectivement le bec dans l'eau, en quelque sorte.
10:59 Donc je pense que cette institution-là aussi, d'ailleurs,
11:03 devrait être soumise, mise en examen, en quelque sorte.
11:07 – Paul ?
11:07 – J'ajoute à la remarque qui vaut sur le PNF,
11:10 pour la Cour de justice de la République,
11:13 et on se rend compte qu'au moment des décisions,
11:15 notamment celles relatives à Éric Dupond-Moretti,
11:18 il y a eu beaucoup de questions sur le fonctionnement de cette institution-là,
11:21 qui est composée à la fois de parlementaires, députés, sénateurs,
11:25 et de juges professionnels,
11:27 ce qui a alimenté la chronique autour d'une décision politique,
11:31 lorsqu'Éric Dupond-Moretti a été relaxé ces dernières semaines.
11:35 Ce qui me permet de dire qu'on ne peut pas, à mon avis,
11:37 lire la relation entre Emmanuel Macron
11:40 et ce qu'il a lui-même appelé la République des juges,
11:42 ou une forme de judiciarisation de la vie politique,
11:45 sans avoir à l'esprit la nomination et l'arrivée au gouvernement
11:49 d'Éric Dupond-Moretti, avocat reconnu, nommé ministre de la justice,
11:54 qu'Emmanuel Macron a érigé en poids lourd politique,
11:56 en prise de guerre venue de la société civile, etc.
11:59 Tout ça, on l'a bien à l'esprit, mais qui a été vécu,
12:02 notamment et singulièrement par le syndicat de la magistrature,
12:05 comme une forme de provocation et de bras d'honneur.
12:09 Et je pense que la nomination d'Éric Dupond-Moretti,
12:13 elle doit donner une grille de lecture dans l'appréciation
12:15 qu'Emmanuel Macron fait aujourd'hui de la présomption d'innocence,
12:18 et de sa relation à ce qu'il a lui-même théorisé comme étant la République des juges.
12:24 – Mais quand même, sur le cas Rachida Dati,
12:25 il ne prend pas un risque Emmanuel Macron, puisqu'elle est mise en examen,
12:28 et que les accusations ne sont pas plus lourdes, par exemple,
12:31 que pour un Olivier Dussopt ?
12:33 – D'abord, il dirait que l'affaire est ancienne et a raison.
12:36 – Oui, il a dit "je n'ai pas un emmêlé".
12:38 – Voilà, et que Rachida Dati, dans cette affaire Carlos Ghosn,
12:41 elle a conseillé Carlos Ghosn,
12:44 et elle est effectivement mise en examen pour corruption passive,
12:47 c'est des faits qui enlèvent de la fin des années 2010,
12:51 et qui ont eu lieu avant son retour au gouvernement.
12:54 Ensuite, il y a une chose, et elle est très simple sur Rachida Dati,
12:58 c'est que sa nomination, elle est purement politique,
13:00 et c'est la seule matrice d'Emmanuel Macron.
13:04 – C'est une prise de guerre à la droite ?
13:05 – Oui, les accusations sont lourdes, vous avez raison,
13:08 corruption passive, on parle d'une somme de 900 000 euros
13:11 qui aurait été perçue indûment, effectivement,
13:13 donc ce sont des accusations qui pèsent sur Rachida Dati,
13:15 la mise en examen est lourde,
13:17 les motifs de la mise en examen, effectivement, sont importants,
13:20 après, d'un point de vue juridique,
13:23 ni vous, ni moi, ni personne ne sait si elle sera finalement
13:26 innocentée, blanchie ou condamnée,
13:28 voilà, on peut effectivement faire des hypothèses,
13:32 mais attendons, de ce point de vue-là,
13:34 du point de vue juridique, c'est pas parce que la mise en examen
13:36 et les motifs sont lourds qu'elle serait présumée coupable,
13:39 bien sûr que non, ensuite, effectivement, c'est une prise de risque,
13:41 alors de ce point de vue-là,
13:42 c'est peut-être plus une prise de risque politique d'ailleurs,
13:45 mais on a aussi bien compris que Rachida Dati,
13:47 alors d'une part, comme le disait Paul Barcelone,
13:49 c'était aussi une petite provocation,
13:51 une prise de risque politique d'Emmanuel Macron,
13:54 et puis Rachida Dati, si je passe mon expression,
13:56 elle est de passage au ministère de la Culture,
13:57 puisqu'elle a confirmé hier, ce qu'on savait,
13:59 mais qu'elle serait candidate à la mairie de Paris en 2026,
14:01 et c'est bien son principal objectif,
14:04 donc on a vu que la ligne qu'elle va défendre au ministère de la Culture,
14:07 c'est la culture pour tous, justement,
14:09 et jouer de son profil, de son histoire, de son rapport en français,
14:11 pour dire "moi je suis là pour que la culture soit accessible à tous",
14:16 mais son principal objectif, c'est l'hôtel de ville,
14:19 c'est la mairie de Paris,
14:20 et je pense que c'est plus d'ailleurs dans cette hypothèse-là
14:22 qu'elle s'inquiète de son avenir judiciaire potentiel.
14:26 - Juste un tout dernier mot,
14:27 je crois que la décision rendue par la justice,
14:29 quelle qu'elle soit, mais principalement si c'est une relax,
14:32 peut aussi valoir une forme de relance politique,
14:35 et j'en tiens pour preuve, le cas par exemple de Richard Ferrand,
14:37 ancien président de l'Assemblée nationale,
14:39 qui est un proche d'Emmanuel Macron,
14:41 qui a été embêté par des affaires judiciaires
14:44 autour des mutuelles de Bretagne,
14:46 et qui a été relancé dans le jeu politique,
14:48 et ça malgré sa défaite aux législatives en 2022,
14:50 puisque son nom a à nouveau circulé ces dernières semaines pour Matignon,
14:54 au final ça n'a pas été le choix du président,
14:55 et d'ailleurs ça n'était manifestement pas le choix de Richard Ferrand non plus,
14:58 que de revenir avec un poste de Premier ministre,
15:01 mais parfois la relax permet aussi de relancer le jeu politique,
15:05 et on parlait tout à l'heure d'Olivier Dussopt,
15:07 c'est peut-être extrêmement vrai pour l'ancien ministre du Travail ce matin.
15:11 - Parce qu'on ne meurt jamais vraiment en politique, c'est ça en fait la leçon.
15:14 Il est 9h21, la suite des informés juste après le Fil info de Damien Mestre.
15:17 - Le gouvernement a-t-il accordé des avantages fiscaux au PSG
15:21 à l'occasion du transfert de l'attaquant brésilien Neymar en 2017 ?
15:24 C'est ce que cherche à savoir la police judiciaire.
15:26 On apprend ce matin que des perquisitions ont été menées lundi
15:29 au ministère de l'économie à Paris.
15:31 L'établissement scolaire Stanislas reconnaît des dérives,
15:34 mais assure avoir pris des sanctions contre l'un de ses intervenants,
15:38 ayant eu des propos homophobes.
15:40 C'est l'un des cadres de l'établissement privé qui l'assure ce matin sur France Info.
15:43 Déclaration alors que la ville de Paris a annoncé hier la suspension de ses financements.
15:47 L'association L214 sort ce matin à l'abattoir municipal de Cran, en Mayenne,
15:52 pour tenter de rencontrer la direction.
15:54 Cela fait suite à la publication d'une nouvelle vidéo mettant en cause
15:58 les pratiques de cet abattoir, au niveau notamment d'une vache
16:01 se faire égorger alors qu'elle est encore vivante.
16:03 L214 annonce déposer plainte.
16:05 Et puis la neige est en train de descendre du nord vers le centre du pays.
16:09 Un épisode attendu dont l'Auvergne et on y zère d'ici la fin de l'après-midi de la neige
16:13 qui perturbe les transports en commun.
16:15 Soit l'entière des bus circulent en Ile-de-France ce matin.
16:18 Et les informés continuent avec Paul Barcelone, journaliste politique à France Info.
16:33 Et Renaud Delis, parmi les annonces d'Emmanuel Macron avant-hier,
16:37 y a sa volonté de réguler l'usage des écrans par les enfants.
16:40 Et oui, nous devons prendre des mesures pour reprendre le contrôle de nos écrans.
16:44 C'est l'engagement pris par le chef de l'État avant-hier lors de sa conférence de presse.
16:48 On a laissé beaucoup de familles sans mode d'emploi.
16:50 Il faut d'abord qu'on ait un consensus scientifique à t'y l'expliquer.
16:53 Alors à cette fin, un groupe de travail est installé d'ailleurs qui comporte 10 experts.
16:58 Un groupe de travail rattaché à l'Élysée, chargé de remettre sa copie assez rapidement
17:02 à la fin du mois de mars pour se pencher justement sur les effets des écrans
17:06 et sur les éventuelles décisions à prendre pour mieux contrôler l'usage des écrans,
17:10 en particulier par les enfants.
17:12 Ce matin, sur l'antenne de France Info, Amine Benyamina,
17:16 qui est coprésident de ce groupe de travail et qui est chargé d'une mission
17:19 sur l'impact de l'exposition des jeunes aux écrans, expliquait sur notre antenne
17:24 tous les enjeux et les éventuels dérives ou dysfonctionnements
17:30 qui pourraient être causés parfois par un usage abusif des écrans par les enfants.
17:35 Il y va de la santé mentale, il y a aussi la santé métabolique,
17:38 les problèmes de sédentarité, d'obésité, donc la littérature rapporte beaucoup d'éléments
17:44 dans ce sens. Il y va de ce qu'on appelle l'affluence cognitive,
17:48 il y va de l'harmonie familiale et de l'harmonie environnementale et scolaire.
17:53 On a aussi tout l'enjeu de la vérité, la contre-vérité, parce que l'écran devient
17:57 l'outil par lequel la vérité sort et est exprimée pour les enfants.
18:01 Ils ont moins recours à la relation directe comme l'ont été les adultes.
18:05 - Alors ça, c'est un résumé, évidemment, de toutes les dérives et dysfonctionnements
18:10 potentiels liés à un usage abusif des écrans. Amine Beniamina, ce matin,
18:13 sur Antenne de France Info, expliquait bien qu'évidemment, toutes ces menaces
18:16 ne s'additionnaient pas dans un grand nombre de cas. Il s'agissait de dangers
18:20 ponctuels en quelque sorte et que l'usage régulé des écrans n'était évidemment
18:26 pas nocif, mais au contraire bénéfique. Reste que quelle peut être la position
18:31 à l'issue de... D'abord, est-ce qu'il peut y avoir un consensus scientifique
18:33 sur ce sujet ? Ce qui n'est pas le cas à l'heure qu'il est. D'ailleurs,
18:35 il le reconnaissait lui-même ce matin. Et au-delà de ce consensus scientifique
18:39 auquel est censé aboutir ce rapport, le rapport de ce groupe de travail,
18:44 quelles peuvent être les décisions du gouvernement ? Et est-ce que c'est
18:46 d'ailleurs au gouvernement de prendre des décisions d'interdiction,
18:49 de restriction, de régulation ou autre, pour essayer de déterminer le bon usage
18:53 des écrans par les enfants à la maison, comme en classe ou au sein des familles ?
18:57 - Paul. - On voit bien que le sujet est devenu très politique et qu'Emmanuel Macron
19:01 s'en empare avec, j'ai noté quand même beaucoup de peut-être,
19:05 lors de sa conférence de presse lundi soir, peut-être des restrictions,
19:11 peut-être des sanctions. Mardi soir, la conférence de presse, peut-être
19:15 des sanctions, peut-être des restrictions. Ce qui montre bien qu'à la fois,
19:19 il n'y a pas de consensus des experts et que ça va être difficile aussi
19:22 de créer un consensus politique là-dessus, surtout dans le contexte
19:25 de majorité relative. Emmanuel Macron, par ailleurs, il pense ou il estime
19:31 que les écrans ont joué un rôle dans les émeutes du début de l'été
19:36 et de juillet dernier, qui ont contribué, dit-il, ce sont ses mots et ses explications,
19:41 à une forme d'oisiveté de certains jeunes qui ont été entraînés
19:44 par les réseaux sociaux, Snapchat, TikTok et autres, à aller commettre
19:49 des exactions, des dégradations, etc. On voit bien que le sujet est devenu
19:53 très politique parce qu'il leur attache lui-même à la question des émeutes.
19:58 Après, c'est une vraie jungle, si j'ose dire. Comment réguler Internet aujourd'hui ?
20:02 Quelles mesures prendre, etc. On voit bien que c'est extrêmement compliqué.
20:05 Peut-être que lui n'a pas toutes les réponses.
20:07 Parce qu'il veut réguler en classe, mais aussi à la maison.
20:10 Et ça, c'est le rôle du politique ?
20:12 C'est le rôle du politique, peut-être en tout cas, d'inciter ou d'encourager.
20:16 Mais c'est vrai que ça paraît difficile de légiférer, de restreindre,
20:19 d'interdire jusqu'au sein des familles. Mais c'est bien parce que ce problème
20:22 est un problème. C'est de fait un problème, d'abord. C'est un tabou.
20:25 Il y a un certain nombre de technophiles absolument enthousiastes qui disent
20:31 non, non, non, non, c'est une vision rétrograde de dire les écrans posent des problèmes.
20:35 Les écrans peuvent poser des problèmes. Et à force surrie chez les jeunes,
20:38 mais pas seulement chez les jeunes d'ailleurs.
20:39 Nous aussi, nous sommes parfois victimes d'une forme d'addictologie ou de dépendance
20:43 qui peut nuire en particulier à notre attention, à notre capacité de concentration.
20:47 C'est un fait. Il ne faut pas se voler la face.
20:49 Et c'est un problème qui dépasse évidemment l'échelle nationale.
20:53 C'est un problème planétaire en quelque sorte.
20:56 Dès lors, se poser la question déjà des effets et ensuite des moyens de réguler,
21:01 je pense que c'est extrêmement sain. Et c'est bien pour ça qu'Emmanuel Macron l'a fait.
21:04 Je pense que c'est aussi une démarche, entre guillemets, de communiquants.
21:06 C'est à dire, je pense que ses conseillers, son entourage et lui-même le sait d'ailleurs,
21:10 savent que c'est un problème qui concerne la vie quotidienne des Français.
21:13 Donc, que le politique en parle et que ça fasse l'objet d'un débat public,
21:17 c'est plutôt sain d'aller sur un vrai sujet qui touche vraiment les quotidiennes.
21:21 - C'est ce que vous vivez. - En revanche, voilà.
21:23 En revanche, ce qui est un peu la même chose,
21:24 c'est un peu la même, le sujet n'a rien à voir évidemment,
21:26 mais c'est un peu la même approche qu'il a eue, je pense,
21:28 au sujet des questions de néatalité, d'infertilité en particulier.
21:32 C'est un problème dont les politiques ne parlent pas.
21:34 Je trouve que c'est bien que les politiques, quelles qu'elles soient, en parlent.
21:37 En revanche, effectivement, la gérer, à fortiori dans une démocratie comme la France,
21:42 et évidemment c'est un problème qui ne se gère pas à l'échelle nationale,
21:46 ça, ça paraît extrêmement compliqué de prendre des décisions,
21:49 des interdictions, des régulations.
21:50 - La frontière, elle est extrêmement ténue pour avoir ensuite l'ouverture,
21:54 si j'ose dire, passez-moi l'expression, d'un procès en autoritarisme.
21:58 Si des comptes étaient fermés, si des usages étaient interdits ou restreints,
22:04 la frontière, elle est extrêmement ténue,
22:07 surtout s'il n'y a pas de consensus scientifique sur cette question.
22:11 Est-ce qu'il y a des troubles cognitifs ou pas à un usage immodéré et très jeune des écrans ?
22:15 C'est aussi à cette question-là que vont devoir répondre les experts,
22:21 et c'est pour ça qu'Emmanuel Macron s'en est remis à une sorte de conseil scientifique,
22:24 un peu sur le modèle de celui du Covid, pour essayer d'éclairer sa décision,
22:28 en effet, avec une dizaine d'experts qui s'est déjà réuni une fois
22:30 et qui va à nouveau se réunir d'ici à la fin du mois de janvier.
22:33 - Merci beaucoup à tous les deux.
22:34 Paul Barcelone, journaliste politique à France Info.
22:38 Renaud Delis, merci à vous.
22:39 Et attention, j'ai une petite pépite dans les mains.
22:41 Eh oui, c'est le nouveau livre de Renaud Delis,
22:44 il vient de paraître aux éditions La Tess, ça s'appelle "L'assiégé", Renaud,
22:48 dans la tête de Dominique Vénère, le gourou caché de l'extrême droite,
22:51 comme dirait Étienne Girard de L'Express.
22:53 On le retrouve, on retrouve cette petite pépite dans toutes les bonnes librairies.
22:57 Non pas dans toutes les caisses, mais dans toutes les bonnes librairies.
23:00 - Effectivement, entre deux tweets et entre deux vidéos TikTok,
23:03 lisons les livres. - Lisez un peu, lisez un peu.
23:04 Merci beaucoup. Les informations de retour ce soir à 20h avec Bérangère Bant et Jean-François Éclit.
23:09 [Musique]

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