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Les invités d'Olivier de Keranflec'h débattent de l'actualité dans #PunchlineWE du vendredi au dimanche

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00:00:00 Bienvenue si vous nous rejoignez sur CNews, punchline week-end.
00:00:02 Nous sommes ensemble pendant 2h jusqu'à 19h pour analyser, décrypter l'actualité du jour.
00:00:09 Nous redoutions une telle actualité.
00:00:11 Le sang d'innocents a encore coulé dans nos lycées.
00:00:13 Le terrorisme islamiste a de nouveau frappé notre pays.
00:00:17 Un enseignant, un professeur de français, tué donc après une attaque terroriste ce matin dans un lycée de Haras.
00:00:23 Deux autres personnes sont grièvement blessées et tuées par un homme de 20 ans d'origine tchétchène.
00:00:29 Il était fiché, s'il a crié à la haquebare.
00:00:31 Il a été interpellé avec son frère.
00:00:33 Un suspect suivi par la DGSI.
00:00:36 Emmanuel Macron, Gabriel Attal, Gérald Darmanin se sont rendus sur place.
00:00:40 Le chef de l'État qui vient de s'exprimer, vous avez pu le suivre en direct sur CNews.
00:00:45 Une enquête a été ouverte par le parquet antiterroriste.
00:00:47 Un choc donc, un choc dans le contexte très tendu au Moyen-Orient,
00:00:50 six jours après l'attaque terroriste du Hamas,
00:00:52 mais aussi trois ans presque jour pour jour après l'assassinat de Samuel Paty,
00:00:57 avec en tête également l'appel à tous les musulmans du fondateur du mouvement terroriste du Hamas,
00:01:01 un jour de colère ce vendredi.
00:01:03 Alors Emmanuel Macron hier prenait l'unité, il l'a répétée il y a un instant.
00:01:09 Est-ce suffisant dans un pays que l'on s'est fracturé ?
00:01:12 Faut-il aller plus loin, activer l'état d'urgence ?
00:01:14 C'est ce que demandent en tout cas certains politiques chez les Républicains.
00:01:17 On va se poser la question.
00:01:19 On va revenir sur les faits tout au long de cette émission avec autour de la table Jean-Michel Fauverg.
00:01:24 Bonjour Jean-Michel.
00:01:25 Bonjour Olivier.
00:01:25 Votre ancien patron du RAID.
00:01:26 A vos côtés Florian Tardif, journaliste politique CNews.
00:01:30 Bonjour Florian.
00:01:31 Bonjour.
00:01:32 Merci d'être avec nous pour nous faire suivre cette actualité.
00:01:35 Vous êtes sur le front depuis tout à l'heure.
00:01:38 Merci à vous.
00:01:40 Mikael Taverne, député Rennes du Nord, est également avec nous.
00:01:43 Bonjour.
00:01:44 Bonjour monsieur le député.
00:01:44 Vous habitez Arras.
00:01:46 Vous allez nous éclairer sur la situation sur place également.
00:01:49 Et à vos côtés Gabriel Cluzel, directrice de la rédaction de Boulevard Voltaire.
00:01:53 Bonjour Gabriel.
00:01:54 Noemi Schultz du service police justice nous rejoindra également.
00:01:59 Mais avant, je le disais, Florian Tardif, le chef de l'État qui vient de s'exprimer.
00:02:03 Il est arrivé en début d'après-midi aux alentours de 15h à Arras, dans ce lycée,
00:02:08 ce lycée touché par la barbarie.
00:02:10 Qu'est-ce qu'on peut retenir de cette prise de parole et de cette venue du président de la République ?
00:02:15 Moi, ce qui m'a peut-être le plus frappé, c'est qu'il a dit tout à l'heure, trois ans après.
00:02:21 C'est-à-dire qu'il a axé son discours sur l'hommage,
00:02:26 premièrement en parlant, et il faut quand même le rappeler de ce qui s'est passé tout de même ce matin.
00:02:32 C'est-à-dire qu'on peut parler d'héroïsme concernant ce qu'a fait cet enseignant.
00:02:42 À savoir qu'il a vu un individu approché de l'établissement,
00:02:49 visiblement menaçant, avec des couteaux en sa possession.
00:02:52 Et très rapidement, c'est en tout cas ce que relatent certains élèves, il s'est interposé.
00:02:57 Il a tenté de le calmer au péril de sa vie,
00:03:00 pour tenter justement de sauver la vie des élèves qui étaient derrière lui.
00:03:05 Et il est vrai que le président de la République a accentué son discours sur ça,
00:03:11 sur le fait que, et tout à l'heure j'expliquais et je reprenais cette expression,
00:03:18 une lumière s'est allumée dans la pénombre.
00:03:20 C'est vrai, c'est-à-dire que c'est important également de dire,
00:03:24 alors que le pays est touché de nouveau par le terrorisme,
00:03:28 qu'il ne faut pas s'y habituer premièrement,
00:03:30 qu'il ne faut pas baisser la tête lorsque cela arrive.
00:03:34 Et c'est d'ailleurs la France...
00:03:35 Je vous arrête Florian Tardif, Xavier Bertrand doit s'exprimer en direct tout de suite.
00:03:39 Les professeurs de français, qui a été la première personne qui a croisé l'assassin,
00:03:48 et donc qui a péri de ses blessures.
00:03:51 Il y a deux autres blessés, il y en a un qui avait son pronostic vital engagé,
00:03:56 qui travaille pour le conseil régional,
00:03:58 et qui courageusement s'était interposé pour protéger un de ses collègues.
00:04:02 Et au moment où je vous parle, j'ai eu son fils au téléphone,
00:04:05 ces jours ne sont plus en danger.
00:04:07 D'après ce que me dit son fils, et d'après ce que disent également les médecins.
00:04:11 Donc les deux blessés n'ont pas du tout leur pronostic vital engagé au moment où on parle.
00:04:16 Il y a énormément d'émotions.
00:04:19 On a passé beaucoup de temps, sans gêner la cellule psychologique,
00:04:23 mais pour voir à la fois des agents, des professeurs, des jeunes, leur famille,
00:04:28 qui justement voulaient parler de ce qu'ils avaient ressenti.
00:04:31 Certains avaient eu ce professeur dans leur classe,
00:04:35 d'autres ont été profondément choqués.
00:04:38 Et je pense qu'aujourd'hui, le plus important c'est cette émotion.
00:04:42 Une émotion très lourde.
00:04:44 - Pour un hommage ?
00:04:46 - Oui, mais c'est pour après.
00:04:48 Vous savez, au moment où on parle, il y a des parents qui sont soulagés
00:04:52 parce qu'aucun lycéen, aucun collégien n'a été blessé.
00:04:56 Il y a ces deux blessés pour lesquels les familles sont contentes de voir
00:05:01 que les gens ne sont plus en danger.
00:05:03 Et puis il y a une famille qui est dans la douleur.
00:05:05 - Le lycée va rouvrir demain ?
00:05:07 - Oui, le lycée va rouvrir demain.
00:05:08 Le proviseur qui est formidable, qui est exemplaire,
00:05:11 je ne sais pas comment il tient,
00:05:13 le proviseur a décidé de rouvrir demain.
00:05:16 Les professeurs qu'il souhaiteront viendront,
00:05:19 les élèves qu'il souhaiteront viendront, comme lundi.
00:05:22 Lundi, ce sera également rouvert.
00:05:24 Est-ce que les cours se dérouleront normalement ?
00:05:26 Il verra, on organisera les choses en fonction.
00:05:29 Mais en attendant, une chose est certaine,
00:05:32 le lycée, le collège seront bel et bien ouverts dès demain matin,
00:05:35 parce qu'il y a des cours le samedi matin.
00:05:37 Et ils seront ouverts également lundi matin.
00:05:39 - Monsieur Lartrand, on est en direct sur BFM TV.
00:05:41 Quel est le message que vous avez adressé au président de la République
00:05:44 tout à l'heure lorsque vous l'avez rencontré ?
00:05:45 - La première des choses, c'est l'émotion.
00:05:47 La première des choses, c'est l'émotion.
00:05:49 C'est à la fois un lycée, quelques jours avant le terrible anniversaire
00:05:54 de l'assassinat de Samuel Paty.
00:05:56 C'est un établissement, on n'en sait pas plus aujourd'hui.
00:05:59 On sait bien évidemment, c'est un terroriste islamique.
00:06:02 On le sait.
00:06:02 On sait qu'il était fiché S.
00:06:04 On sait aussi qu'hier encore, il a été vu par la police.
00:06:09 Tout ça, on le sait.
00:06:10 Mais aujourd'hui, le plus important pour toute la communauté éducative,
00:06:14 pour les gens d'Arras, les gens d'Haute-France,
00:06:16 les gens de toute la France,
00:06:17 c'est de l'émotion par rapport à un attentat terroriste
00:06:21 et qui a fait une victime.
00:06:22 C'est ça, aujourd'hui, le plus important.
00:06:23 Je crois qu'il était important que le président de la République vienne,
00:06:27 prenne aussi du temps avec les familles,
00:06:30 avec l'ensemble de la communauté éducative.
00:06:33 Ça, c'est le temps d'aujourd'hui.
00:06:36 Monsieur Bertrand, quel dispositif de sécurité
00:06:37 allez-vous mettre en place dans les établissements scolaires de votre région ?
00:06:40 Ça, ça s'est produit à l'extérieur de l'établissement.
00:06:44 L'assassinat a eu lieu à l'extérieur de l'établissement.
00:06:47 Et c'est ce que m'a dit l'une des personnes qui travaille ici.
00:06:50 Elle me dit, mais est-ce qu'on est vraiment en danger partout, maintenant ?
00:06:55 C'est ça, la question.
00:06:56 Ça, c'est les questions qui doivent avoir des réponses.
00:06:58 Mais si je peux me permettre, demain.
00:07:00 Aujourd'hui, c'est pas ça.
00:07:01 Il y a aujourd'hui, vous le savez bien,
00:07:02 il y a un dispositif qui a permis d'alerter aussitôt.
00:07:05 Franchement, les policiers sont intervenus très vite.
00:07:08 Si les policiers n'étaient pas intervenus aussi vite,
00:07:10 il n'y aurait pas ce soir une disparition.
00:07:13 Il y en aurait beaucoup d'autres, beaucoup d'autres.
00:07:15 Ils sont intervenus de façon remarquable,
00:07:16 ce qui est un dispositif d'alerte qui, en plus,
00:07:18 a permis aussi à chacun de se protéger, de rester dans les classes.
00:07:22 Ça, c'est une chose.
00:07:23 Mais ce qui est vrai, c'est qu'aujourd'hui, on le voit bien,
00:07:28 les forces de l'ordre ont été vraiment exemplaires,
00:07:31 comme les pompiers qui sont intervenus.
00:07:32 Parce que si la personne qui était en urgence absolue ce matin n'est pas décédée,
00:07:37 c'est parce qu'elle a été stabilisée sur place
00:07:39 et ensuite stabilisée à l'hôpital d'Arras.
00:07:41 Eux aussi ont fait un travail remarquable.
00:07:43 Mais s'il n'empêche que, malgré le travail remarquable des uns et des autres,
00:07:47 il y a une famille qui, ce soir, est endeuillée.
00:07:48 Il y a un drame.
00:07:49 Il y a un attentat terroriste de plus, un attentat terroriste de trop.
00:07:53 Et des enfants choqués, est-ce que la cellule psychologique va être prolongée ?
00:07:55 Bien sûr, bien sûr.
00:07:57 La cellule est prolongée pendant tout le week-end
00:08:00 et elle le sera également pendant la semaine.
00:08:02 Parce que ce qui est important dans ces cas-là, c'est de pouvoir parler,
00:08:05 c'est de se libérer de ce point intérieur, de se libérer de ce qu'on a vu.
00:08:09 Et même si certains hésitent un peu, il faut vraiment le faire.
00:08:13 De parler à sa famille, de parler à ses proches, de parler à cette cellule.
00:08:16 Ils ont tout le savoir-faire.
00:08:17 Il y a beaucoup de médecins qui sont là,
00:08:19 beaucoup de psychologues qui sont là justement pour les aider à soulager
00:08:22 ce qu'ils ont connu, ce qu'ils ont vu pour certains.
00:08:25 Ils ont même parlé des réseaux sociaux où une vidéo a circulé aussitôt.
00:08:29 Mais pour l'instant, en ce moment, c'est le temps de l'émotion.
00:08:32 Mais il y a aussi personne qui m'a dit,
00:08:37 il faut que ça s'arrête tout ça.
00:08:40 Il faut des solutions.
00:08:41 Il faut des actes, pas des paroles, il faut des actes.
00:08:43 Mais ça, si je peux me permettre, ce n'est pas aujourd'hui encore.
00:08:46 Ici, dans les Hauts-de-France, ici à Arras, c'est l'émotion avant tout.
00:08:50 Mais demain, il faut effectivement que ça s'arrête.
00:08:52 Il a raison.
00:08:53 - Avec ce plan qui a été établi par le président de la République aussi,
00:08:54 que vous avez également évoqué,
00:08:55 on est presque trois ans jour pour jour après l'assassinat de Samuel Paty.
00:08:59 Ça prend donc une dimension symbolique aussi particulière.
00:09:03 - Nous savons que nous sommes toujours avec un danger islamiste
00:09:08 de la plus haute gravité en France.
00:09:09 C'est bien.
00:09:10 Mais les gens aujourd'hui, ils vous disent une chose.
00:09:13 Monsieur me disait, je ne veux pas parler politique,
00:09:15 mais il faut que ça s'arrête.
00:09:17 Et ça veut dire que pour s'arrêter, pas des déclarations, c'est autre chose.
00:09:21 Mais aujourd'hui, je m'en tiendrai à une chose, l'émotion.
00:09:24 Demain, des propositions, des solutions.
00:09:27 Il en faut absolument.
00:09:28 Mais aujourd'hui, c'est avant tout l'émotion.
00:09:31 Merci à vous.
00:09:32 Merci à vous.
00:09:33 - Comment est-ce que vous rentrez dans l'établissement ?
00:09:36 - Le temps d'émotion, donc, pour Xavier Bertrand,
00:09:39 le président des Républicains des Hauts-de-France.
00:09:40 On l'entendait ému après cet attentat théorique.
00:09:43 Si vous nous rejoignez sur CNews, peut-être Noémie Schultz avec vous.
00:09:46 Sur les faits, quelles sont les dernières informations
00:09:49 dont nous disposons sur le déroulé de cet attentat ce matin à Arras ?
00:09:53 - On sait que c'est un homme de 20 ans
00:09:55 qui s'est présenté aux abords de l'établissement vers 11h ce matin.
00:09:59 Un homme connu des services de police, puisqu'il était fiché au FSPRT,
00:10:04 le fichier de traitement des signalements
00:10:06 pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste.
00:10:09 Il était donc connu pour sa radicalisation.
00:10:12 Il était d'ailleurs, il faisait l'objet d'une surveillance très particulière.
00:10:16 Il avait, il était sous écoute, sur écoute téléphonique.
00:10:20 Il avait hier été contrôlé par la DGSI.
00:10:22 Donc, il est dans ce qu'on appelle le haut du spectre.
00:10:25 Et puis, il avait été laissé libre.
00:10:28 Aucune infraction ne pouvait lui être reprochée.
00:10:32 Rien, par exemple, dans ses conversations téléphoniques,
00:10:34 n'avait mis en évidence ces derniers jours d'éléments
00:10:37 permettant d'annoncer un passage à l'acte.
00:10:40 C'est un homme qui est de nationalité russe, d'origine tchétchène,
00:10:43 arrivé en France avec sa famille en 2008.
00:10:46 Il avait alors cinq ans.
00:10:47 Et c'est ce qui fait qu'il est dans une situation aujourd'hui compliquée
00:10:51 au regard de sa capacité de rester sur le territoire.
00:10:55 Et il sera beaucoup question de ça, sûrement dans les prochains jours.
00:11:00 Il n'était visiblement pas expulsable parce qu'il était arrivé
00:11:03 très jeune sur le territoire français.
00:11:05 En 2014, sa famille avait fait l'objet d'une procédure d'expulsion.
00:11:10 Et puis, notamment parce qu'il y avait eu une mobilisation assez forte
00:11:13 des fédérations de parents d'élèves, de certains partis politiques et associations.
00:11:16 Cette expulsion n'avait pas eu lieu.
00:11:20 On sait qu'il appartient à une famille connue.
00:11:23 Elle aussi, d'autres membres de sa famille sont connus également pour radicalisation,
00:11:26 puisqu'un de ses frères a été interpellé en 2019 par la DGSI
00:11:30 dans le cadre d'un projet d'attentat déjoué,
00:11:32 également pour des faits d'apologie du terrorisme.
00:11:34 Il a été incarcéré.
00:11:36 Ce matin, un autre frère a été interpellé à Arras,
00:11:39 à proximité d'un autre établissement.
00:11:41 Mais nous n'avons pas d'éléments concernant une radicalisation
00:11:44 de cet autre frère et une éventuelle volonté de passer à l'acte.
00:11:48 Ça peut être aussi une interpellation classique dans ces affaires-là.
00:11:52 Vous savez que dans ces affaires de terrorisme,
00:11:55 tout l'entourage de l'assaillant est toujours arrêté, placé en garde à vue
00:11:59 pour essayer de comprendre ce qui peut expliquer le passage à l'acte.
00:12:04 Cet homme a été arrêté, neutralisé.
00:12:07 Il est en garde à vue, une garde à vue qui peut durer 96 heures,
00:12:10 donc quatre jours et même six jours en cas de risque d'attentat imminent.
00:12:15 On en saura plus sur son profil dans la soirée,
00:12:20 puisque le procureur antiterroriste qui s'est saisi de l'affaire,
00:12:23 très rapidement d'ailleurs, il faut le signaler,
00:12:26 le procureur antiterroriste Jean-François Récart,
00:12:27 tiendra une conférence de presse à Arras, mais sans doute plutôt dans la soirée.
00:12:31 Une conférence de presse à suivre, bien évidemment, sur CNews.
00:12:34 De l'émotion, des interrogations également.
00:12:36 Vous nous avez dressé le portrait du suspect.
00:12:39 Le portrait...
00:12:39 Pardon, un élément...
00:12:40 Allez-y Noémie.
00:12:41 ...c'est qu'il a crié à la barre au moment où il s'en est pris,
00:12:45 notamment à ce professeur de français.
00:12:47 C'est évidemment un élément important et qui a expliqué la saisine très rapide
00:12:52 du parquet antiterroriste.
00:12:54 Et donc le procureur du parquet antiterroriste qui prendra donc la parole ce soir,
00:12:57 ce sera à suivre en direct sur CNews, une fois que les faits seront davantage établis.
00:13:03 En tout cas, de l'émotion, on entendait Xavier Bertrand en parler,
00:13:07 mais aussi des interrogations au vu du profil du suspect, de sa famille également.
00:13:12 On y reviendra, mais je vous propose d'écouter le témoignage d'élèves,
00:13:16 des élèves bien évidemment traumatisés, comme les professeurs après cette attaque terroriste.
00:13:20 Ils se sont exprimés au micro d'Augustin Donadieu cet après-midi.
00:13:23 Écoutez.
00:13:24 Du coup, vraiment tout sur les réseaux sociaux, Snapchat, etc.
00:13:27 Ça a beaucoup tourné.
00:13:29 Avec la panique, avec un peu de bruit, parce qu'il y avait la panique,
00:13:31 les vidéos qu'on voyait, etc. C'était juste à côté de nous.
00:13:34 C'était pesant.
00:13:35 On sentait que tout le monde était stressé,
00:13:39 des vidéos de ce qui se passait.
00:13:41 Ça nous a un peu peur.
00:13:43 On avait peur que ça vienne à nous, en fait.
00:13:45 Une de nos amies a prévenu la professeure qu'il se passait quelque chose en bas dans la cour.
00:13:50 Et du coup, la professeure nous a dit d'attendre et il y a eu l'alerte.
00:13:53 Et on a su dire que ce n'était pas un exercice.
00:13:55 On a essayé de s'informer sur les téléphones, avec les réseaux et compagnie,
00:13:58 mais c'est que très tard qu'on a compris ce qui se passait.
00:14:02 Je l'ai probablement croisé.
00:14:04 Ça devait être une tête quotidienne,
00:14:06 peut-être quelqu'un que je ne connaissais pas du tout,
00:14:09 mais quelqu'un aujourd'hui qui sera dans nos pensées tous les jours.
00:14:13 - Michael Taverne, vous êtes donc député RN du Nord.
00:14:16 Vous habitez Arras, justement.
00:14:18 Quelle est votre réaction après cette attaque terroriste ?
00:14:20 Est-ce qu'il y avait effectivement dans la commune des signaux,
00:14:22 des signaux faibles avec une éventuelle radicalisation
00:14:28 de certains groupes identifiés dans la commune ?
00:14:31 - Alors tout d'abord, je voudrais avoir une pensée pour la famille des victimes,
00:14:35 pour la communauté enseignante également,
00:14:37 qui paye une nouvelle fois les frais de l'islam radical,
00:14:40 mais aussi une pensée pour l'ensemble des élèves et même tous les habitants d'Arras.
00:14:44 Vous savez, c'est une ville plutôt calme,
00:14:46 ce qui démontre bien qu'aujourd'hui, sur l'ensemble du territoire national,
00:14:50 aucun territoire n'est à l'abri de l'islam radical et du fondamentalisme islamiste.
00:14:56 Moi, je suis abasourdi par ce que vient de dire Xavier Bertrand.
00:15:00 Il a dit aujourd'hui, ce n'est pas le temps des propositions,
00:15:03 c'est le temps de l'émotion.
00:15:05 Ça fait dix ans qu'on entend ça.
00:15:07 Les hommages, les émotions, les policiers sont intervenus rapidement.
00:15:11 Et oui, ils sont intervenus rapidement.
00:15:13 Et bravo à eux, parce que ce n'est certainement pas grâce à Xavier Bertrand et Nicolas Sarkozy,
00:15:17 parce qu'ils ont mis en place la RGPP entre 2007 et 2012.
00:15:20 C'est-à-dire qu'ils ont supprimé des postes de policiers
00:15:22 et ils ont démontré les services de renseignement.
00:15:24 Mais clairement, aujourd'hui, je pense que les Français en ont assez de ces hommages.
00:15:29 Bien sûr qu'il faut rendre hommage à la famille des victimes,
00:15:32 mais il faut des mesures.
00:15:33 Aujourd'hui, il y a un moment, ça suffit.
00:15:35 Il faut expulser les fichiers S étrangers radicalisés.
00:15:40 Il y en a plus de 4 500 en France.
00:15:42 Il faut fermer les mosquées radicalisées et surtout les mosquées clandestines.
00:15:47 Il y en a plus de 500 sur le territoire national.
00:15:49 Aujourd'hui, on peut parler, mais il y a un moment, il faut agir.
00:15:52 Et je vous rappelle juste que Marine Le Pen, en 2021,
00:15:55 avait déposé une proposition de loi pour condamner, justement, l'idéologie islamiste.
00:16:01 Personne ne l'a écoutée.
00:16:03 Elle était quasiment traitée d'extrême droite, de raciste, etc.
00:16:07 Qu'elle faisait de l'amalgame.
00:16:08 Et aujourd'hui, on voit bien que les Français demandent des mesures efficaces,
00:16:13 des mesures rapides.
00:16:15 Et c'est surtout la communauté musulmane qui est parfaitement intégrée,
00:16:19 qui respecte les lois.
00:16:20 C'est justement cette communauté, la première victime de ces musulmans radicalisés.
00:16:26 Et le débat, très certainement, va avoir lieu effectivement dans les heures,
00:16:30 en tout cas les jours qui viennent.
00:16:32 Jean-Michel Fauvergue, un mode opératoire de ce terroriste connu.
00:16:35 Une police qui intervient rapidement.
00:16:38 On l'a entendu.
00:16:40 Néanmoins, ce qui interpelle, c'est qu'il était connu des services des renseignements.
00:16:43 Il était suivi par la DGSI.
00:16:45 Le suspect, c'est ce que nous disait Noemi Schultz il y a un instant.
00:16:49 Expliquez-nous, est-ce qu'il y a eu des failles finalement dans le dispositif ?
00:16:52 Il était connu, lui et sa famille d'ailleurs.
00:16:55 Son frère a été interpellé parce qu'il voulait commettre un attentat.
00:17:06 Et son jeune frère, aujourd'hui même, a été interpellé devant un lycée.
00:17:10 Et l'enquête nous dira s'il avait ciblé ce lycée-là pour faire un attentat.
00:17:15 Ce qui était lycéen, parce que c'est un...
00:17:17 L'enquête nous dira tout ça.
00:17:19 Mais en tout cas, on est sur une famille qui était connue pour ça et qui était suivie.
00:17:25 Lui-même était fichier S.
00:17:28 Hier, il était à la DGSI.
00:17:30 Il était suivi par la DGSI.
00:17:32 Alors quand on dit suivi, ce n'est pas suivi physiquement.
00:17:34 Il était suivi avec des mesures de contrôle, etc.
00:17:37 La problématique de nos services de renseignement, c'est qu'ils ne peuvent pas être partout déjà.
00:17:41 Et ensuite, quand on suit techniquement et de cette manière-là un individu,
00:17:47 il peut du jour au lendemain, et on le voit ici, passer à l'action,
00:17:51 alors que la veille, il semblait assez calme.
00:17:56 Non, pour moi, ça serait un mauvais procès que de mettre ça sur le dos des services de renseignement,
00:18:01 des services de police ou d'autres services de ce type-là.
00:18:04 Moi, je crois qu'il faut voir en amont pourquoi, mais je pense qu'on en parlera après,
00:18:09 pourquoi cette famille, en 2014, n'a pas été expulsée.
00:18:14 Quelles sont les associations qui se sont opposées à cette expulsion-là ?
00:18:18 Parce que si cette famille-là avait été expulsée en 2014,
00:18:23 eh bien cet individu-là, aujourd'hui, n'aurait poignardé personne,
00:18:26 parce qu'il serait plus loin chez lui.
00:18:30 C'est effectivement ce que déterminera notamment l'enquête.
00:18:33 Avant de vous entendre, Gabriel Cluzel, peut-être Noemi Schultz,
00:18:35 on a entendu le chef de l'État nous dire qu'il y avait eu une autre attaque déjouée sur le territoire.
00:18:41 Est-ce que vous avez des éléments ou des premiers éléments concernant cette attaque sur le territoire ?
00:18:47 Oui, alors il s'agit en tout cas d'une interpellation.
00:18:50 Un homme qui sortait d'une salle de prière à Limay, dans les Yvelines,
00:18:54 qui a été interpellé par la police.
00:18:55 Il était porteur d'un couteau de cuisine.
00:18:58 Un homme qui était visiblement connu, lui aussi.
00:19:03 Je lis en même temps les informations de Sandra Buisson, qui fait l'objet d'une fiche S,
00:19:08 parce qu'il est proche de la mouvance islamiste radicale,
00:19:11 repéré dans le cadre des instructions de renforcer les surveillances devant les établissements scolaires.
00:19:15 Les policiers ont vu un homme qui semblait suivre un groupe de lycéennes
00:19:20 et ils ont trouvé sur lui un couteau de cuisine avec une lame de 10 centimètres.
00:19:25 Il a donc été interpellé, placé en garde à vue.
00:19:28 C'est de cela dont parle le chef de l'État quand il dit qu'un autre attentat a été déjoué aujourd'hui.
00:19:33 On a en tête, Gabriel Cluzel, effectivement, le contexte international.
00:19:38 La situation au Moyen-Orient.
00:19:40 On sait également qu'on est presque trois ans après la mort de Samuel Paty.
00:19:44 Il y a le fondateur du mouvement terroriste du Hamas qui a appelé à une journée de colère aujourd'hui.
00:19:49 Alors l'enquête, bien évidemment, avancera.
00:19:52 On ne peut pas dire qu'il y a un lien ou pas.
00:19:54 Néanmoins, on ne peut pas s'empêcher d'y penser.
00:19:59 Oui, c'est vrai que la coïncidence est troublante.
00:20:02 Pour le moins de fait, le Hamas avait appelé à un jour de colère
00:20:07 et c'est vrai qu'il n'y a pas seulement la concomitance de date avec l'anniversaire de Samuel Paty,
00:20:14 de l'assassinat de Samuel Paty, mais l'un, évidemment, n'empêche pas l'autre.
00:20:20 Moi, ce qui m'effraie, et je pense qu'il effraie beaucoup les Français,
00:20:23 c'est qu'on a l'impression que depuis trois ans, depuis l'affaire Samuel Paty, rien n'a bougé.
00:20:27 On se retrouve face aux mêmes problématiques et quand on, pour ne pas dire grave impérissi,
00:20:34 et quand on regarde le fond, il y a des failles à tous les étages.
00:20:40 Donc c'est proprement troublant.
00:20:42 Pourtant, l'assassin de Samuel Paty, qui était tchétchène,
00:20:45 alors je crois que celui-ci est ingouche, alors c'est un peu des argussi.
00:20:48 - Il a dit d'origine tchétchène.
00:20:49 - Mais parce que la Tchétchénie et l'Ingouchi étaient rassemblés du temps de l'Union soviétique.
00:20:53 - Visiblement, nationalité russe d'origine tchétchène.
00:20:55 - Parce que l'Ingouchi restait russe, voilà.
00:20:57 Mais ils sont tous musulmans sunnites.
00:21:01 Quand sa dépouille était revenue en Tchétchénie,
00:21:05 on se souvient qu'il avait été acclamé chez lui, l'assaillant de Samuel Paty.
00:21:10 Il y a même une rue à son nom.
00:21:12 Donc peut-être que s'il y avait un peu d'intelligence de situation,
00:21:15 on pourrait se demander si c'est une bonne idée de recevoir toutes ces populations,
00:21:20 compte tenu de la reste d'un esprit, de les recevoir chez nous.
00:21:23 Donc le vrai sujet, c'est quand même la question migratoire.
00:21:27 On ne peut pas suivre la France entière et tous ceux qui sont chez nous.
00:21:33 Vous savez, la France, elle ressemble à une maison
00:21:35 dans laquelle les chambres sont extrêmement surveillées,
00:21:38 mais dont la porte d'entrée est ouverte à tout vent.
00:21:40 Donc c'est vrai que le sujet principal, c'est celui-là.
00:21:43 Je pense que le gouvernement ne va pas pouvoir faire l'économie cette fois de se poser la question.
00:21:46 M. Bertrand botte un peu un touche quand il dit "oui, c'est pas le temps de l'émotion".
00:21:50 Oui, mais pourquoi dit-il ça ?
00:21:51 Parce qu'il sait que quand l'émotion est là, c'est le moment où la colère est là aussi.
00:21:55 Et puis l'émotion passe, une actualité chasse une autre et on n'y pense plus.
00:21:58 Là, je crois que les hommages, les numéros verts,
00:22:03 les condamnations avec une grande fermeté, ça ne va pas pouvoir durer longtemps.
00:22:06 Il va quand même falloir se poser les vraies questions.
00:22:09 Alors, c'est vrai que le lien, évidemment, avec l'assassinat de Samuel Paty
00:22:15 est réel.
00:22:18 D'abord, il y a la concordance de date.
00:22:20 On rappelle, c'est presque trois ans jour pour jour.
00:22:21 Ça s'était passé le 16 octobre 2020.
00:22:24 Et puis, ce qu'on a appris, et ça, c'est des témoins de la scène,
00:22:26 notamment ce professeur de philosophie qui s'est interposé à un moment,
00:22:29 qu'il a raconté, cet homme, il a demandé,
00:22:33 il cherchait un professeur d'histoire-géographie.
00:22:35 On imagine qu'il ne cherchait pas un professeur d'histoire-géographie
00:22:37 parce qu'il n'aime pas cette matière.
00:22:38 Il cherchait un professeur d'histoire-géographie parce que Samuel Paty
00:22:40 était professeur d'histoire-géographie.
00:22:42 Et pourquoi Samuel Paty avait-il été pris pour cible il y a trois ans ?
00:22:45 Parce qu'il avait, lors d'un cours d'éducation civique,
00:22:47 abordé la question de la liberté de la presse et il avait montré des photos,
00:22:52 deux images, deux dessins de Charlie Hebdo,
00:22:55 qu'il avait proposés aux élèves musulmans qui étaient en cours
00:22:58 et qui ne voulaient pas voir les dessins, de quitter la salle de classe.
00:23:02 Et qu'une élève qui n'avait pas assisté à ce cours avait menti
00:23:05 en racontant le soir à son père que les élèves musulmans
00:23:07 avaient dû lever la main pour se signaler
00:23:11 et que Samuel Paty leur avait demandé de quitter la salle de classe.
00:23:14 Et c'est à partir de ce mensonge qu'il y avait eu des messages de haine
00:23:18 qui s'étaient répandus sur les réseaux sociaux
00:23:20 et qu'Abdoula Kanzouroff, effectivement, à l'époque,
00:23:23 était entré en contact avec le père de cette élève
00:23:26 et avait récupéré le nom, le lycée de Samuel Paty
00:23:30 et l'avait attendu un jour à la sortie du lycée.
00:23:32 Donc évidemment, il y a ce contexte géopolitique actuel,
00:23:36 mais il y a de réelles ressemblances avec l'assassinat de Samuel Paty.
00:23:40 C'était le 16 octobre, il y a trois ans.
00:23:42 Vous le rappeliez, Emmanuel Macron, dans les mêmes conditions qu'aujourd'hui,
00:23:46 avait pris la parole.
00:23:47 Il s'était rendu sur les lieux à Conflans-Saint-Honorin
00:23:50 et il avait pris la parole.
00:23:51 Regardez ce qu'il disait. C'était il y a trois ans.
00:23:53 Un de nos concitoyens a été assassiné aujourd'hui
00:24:01 parce qu'il enseignait, parce qu'il apprenait à des élèves
00:24:05 la liberté d'expression, la liberté de croire et de ne pas croire.
00:24:12 Notre compatriote a été lâchement attaqué,
00:24:18 a été la victime d'un attentat terroriste, islamiste caractérisé.
00:24:25 Ça, c'était il y a trois ans.
00:24:28 Vous voyez ce qu'il a exprimé aujourd'hui.
00:24:30 C'était il y a quelques minutes.
00:24:31 Vous avez pu le suivre en direct sur CNews.
00:24:32 Écoutez le chef de l'État.
00:24:34 Presque trois ans, jour pour jour, après l'assassinat de Samuel Paty,
00:24:37 c'est à nouveau dans une école que frappe le terrorisme.
00:24:40 Et dans un contexte que nous connaissons tous.
00:24:42 Seignan, qui a été tué, s'est interposé d'abord
00:24:44 et a sans doute sauvé lui-même beaucoup de vies.
00:24:48 Son collègue gravement blessé, le personnel qui a été aussi
00:24:54 grièvement blessé ont eu le même courage.
00:24:57 Mais le proviseur aussi et beaucoup d'autres dans ce moment.
00:25:00 Et je veux ici leur rendre hommage, rendre hommage à tous nos enseignants
00:25:05 et dire combien nous sommes à leur côté dans ce moment, trois ans après.
00:25:10 Jean-Michel Fauveur avec deux prises de parole du chef de l'État,
00:25:13 Emmanuel Macron, à trois ans d'intervalle et finalement,
00:25:17 la mort de Samuel Paty, les mots résonnent de la même manière aujourd'hui.
00:25:20 On se dit en trois ans, qu'est-ce qui a été fait ou pas fait,
00:25:24 justement, pour éviter à nouveau ce type de drame similaire
00:25:27 avec celui de Samuel Paty ?
00:25:29 Oui, c'est vrai qu'on est frappé par la similitude des discours.
00:25:34 Et la seule chose qui change, c'est la distanciation et les masques.
00:25:38 Là, les discours, les gens étaient plus rapprochés.
00:25:41 Ça veut dire une chose quand même.
00:25:42 Ça veut dire que la menace terroriste, elle est toujours sur notre territoire
00:25:45 national et d'ailleurs sur d'autres territoires aussi.
00:25:48 On l'a vu frapper récemment et cette menace n'est pas partie,
00:25:52 elle n'a pas été éradiquée.
00:25:53 Et ça veut dire qu'il va falloir redoubler d'efforts pour rendre un peu plus
00:25:58 de sécur la vie des Français et éviter que ce type de menaces ne soit reproduite.
00:26:03 Rendre plus sécure, ça veut dire quoi ?
00:26:05 Ça veut dire s'attaquer aux problèmes à la base.
00:26:06 Problème à la base, vous avez des groupes qui sont en amont de ces attentats-là,
00:26:11 qui sont des groupes qui provoquent, qui ont un islam politique,
00:26:17 qui provoquent une islamisation de certains, qui sont les frères musulmans,
00:26:21 qui sont les djihadistes, qui sont les wahhabistes, etc.
00:26:26 Mais ça, ce discours, Michel Fauvea, on l'avait eu il y a trois ans.
00:26:29 Non, mais il faut s'attaquer à ça.
00:26:31 Et aujourd'hui, les frères musulmans sur le territoire national sont bien implantés.
00:26:36 Ils sont représentés par des associations.
00:26:37 Certaines de ces associations touchent des subventions au niveau national ou au niveau européen.
00:26:43 Il va falloir peut-être aussi travailler là-dessus aussi,
00:26:46 c'est-à-dire sur le financement de ce terrorisme-là.
00:26:49 Il faut aussi, et ça c'est certain, expulser les gens qui sont menaçants et qui sont expulsables.
00:26:57 Et je redis ce que je vous disais tout à l'heure, cette famille était expulsable.
00:27:02 Et en 2014, il y a eu une tentative d'expulsion de la part de l'État.
00:27:05 Là, l'État n'a pas failli, sauf qu'à un certain moment,
00:27:08 vous avez des associations qui sont opposées à cette expulsion-là.
00:27:12 Et vous avez même d'ailleurs, à l'époque, une cheffe d'établissement,
00:27:17 et tous ceux qui nous écoutent pourront retrouver ça sur Internet,
00:27:21 il y a une cheffe d'établissement qui a fait des déclarations en faveur de cette famille-là,
00:27:25 en disant que c'était inadmissible d'expulser cette famille-là.
00:27:28 Donc, à un certain moment, il faut une prise de conscience des populations aussi,
00:27:31 de dire que, pour la population française, si vous voulez qu'on lutte efficacement là-dessus,
00:27:37 évidemment qu'il y a le travail politique,
00:27:39 évidemment qu'il y a le travail aussi de la police, de la gendarmerie,
00:27:43 des services de renseignement, évidemment, et de la justice,
00:27:45 qu'il y a tout ce travail-là à faire.
00:27:47 Mais il faut aussi une vision commune des choses.
00:27:50 Il ne faut pas qu'à chaque fois qu'il y a une décision forte de prise par l'État,
00:27:55 il y ait des contre-pouvoirs derrière qui se mettent en marche
00:27:59 et qui interdisent d'expulser les gens et d'aller dans ce sens-là.
00:28:03 - Parce que c'est vrai, Florian Tardif, nous entendions le chef de l'État il y a trois ans,
00:28:06 le chef de l'État, il y a quelques minutes, au fond, dire pratiquement la même chose.
00:28:11 Emmanuel Macron, qui, hier, appelait les Français à l'unité,
00:28:15 notamment avec la situation au Moyen-Orient.
00:28:19 Néanmoins, aujourd'hui, les Français, ils vont attendre des mesures fortes
00:28:24 et on a le sentiment que rien n'a été fait jusque-là.
00:28:26 Est-ce que c'est le cas ?
00:28:27 - Non, on ne peut pas dire que rien n'a été fait.
00:28:30 Après, bien évidemment, lorsque l'on voit ce qui s'est passé,
00:28:33 on se pose collectivement la question,
00:28:35 est-ce que nous aurions pu faire autrement pour éviter ce qui s'est passé ?
00:28:40 Et heureusement qu'on se pose ces questions
00:28:42 et j'espère qu'il y aura un débat de nouveau sain au Parlement
00:28:47 où les petites querelles politiciennes seront, je l'espère, aussi mises de côté.
00:28:53 Non, quand on dit que rien n'a été fait, non, ce n'est pas vrai.
00:28:57 Lorsque l'on voit que depuis que le pays est frappé par de nombreux attentats,
00:29:02 il faut quand même le souligner et le déplorer depuis 2015.
00:29:06 On a parlé tout à l'heure de cette demande des Républicains
00:29:10 d'activer de nouveau l'état d'urgence,
00:29:13 tout simplement parce que dans les années 2015-2016,
00:29:16 nous vivions sous l'état d'urgence
00:29:20 pour faciliter les perquisitions dans certains domiciles, les gardes à vue.
00:29:25 J'avais noté tout à l'heure qu'en une vingtaine de jours
00:29:28 après les attentats du Bataclan,
00:29:29 il y avait eu plus de 2000 perquisitions,
00:29:31 210 gardes à vue, 320 armes, dont 30 armes de guerre qui avaient été découvertes.
00:29:36 Ça, seul Emmanuel Macron peut le dégrader cet état d'urgence.
00:29:38 Oui, mais après ce qui s'est passé en 2015,
00:29:41 puisque je comprends que les Républicains veulent faire pareil
00:29:45 que ce qui avait été fait en 2015,
00:29:47 il y a eu des débats au Parlement pour justement inscrire dans la loi
00:29:51 une partie de ce dispositif pour que cela puisse être utile de manière pérenne.
00:30:00 Et une partie de ce dispositif est maintenant dans la loi.
00:30:05 C'est-à-dire qu'on peut beaucoup plus facilement, par exemple,
00:30:09 demander à un individu de rester chez lui avec contrôle
00:30:15 lorsque l'on estime qu'il y a potentiellement un danger.
00:30:18 Donc voilà, est-ce qu'on doit aller plus loin ?
00:30:21 Aujourd'hui, la question se pose,
00:30:23 mais on ne peut pas dire qu'entre les premiers attentats
00:30:26 qui ont marqué le pays dans les années 2015-2016 et aujourd'hui,
00:30:31 on ne peut pas dire que rien n'a été fait.
00:30:33 Allez-y Jean-Michel Fauvergue, on va retourner ensuite.
00:30:35 On ira se retrouver à Augustin Donat-Dieu.
00:30:37 Sur l'état d'urgence, d'abord, ce qu'a dit Sadie Florent-Tardif
00:30:41 est tout à fait exact.
00:30:44 Et dans la loi de 2017, quand on a arrêté les états d'urgence,
00:30:47 j'étais député à l'époque, on a passé dans la loi
00:30:50 un certain nombre de pouvoirs qu'on avait dans l'état d'urgence,
00:30:52 en particulier les visites domiciliaires qui sont maintenant dans la loi.
00:30:57 Sur l'état d'urgence, les LR de l'époque,
00:31:01 à l'époque où cet état d'urgence a été décrété,
00:31:03 c'est-à-dire en 2015, après les attentats sur le Bataclan,
00:31:07 l'état d'urgence a été décrété.
00:31:08 Six mois après, les LR réclamaient que l'état d'urgence
00:31:13 soit... se termine.
00:31:16 Donc, et après, en 2017, quand notre majorité
00:31:21 a mis fin à l'état d'urgence, les LR ont reviré en disant
00:31:25 il faut que l'état d'urgence se perdure.
00:31:27 Et depuis, c'est une espèce de manœuvre
00:31:32 réflexogène de la part des LR que de réclamer à chaque problème
00:31:35 qu'il y a un retour à l'état d'urgence.
00:31:38 Mais c'est vrai, Gabriel Cluzel, je vous vois au chien de la tête,
00:31:41 parce que c'est vrai que beaucoup de téléspectateurs
00:31:43 qui nous regardent se disent, mais pourquoi on n'arrive pas en amont
00:31:46 à devancer ce type d'attaque terroriste ?
00:31:48 Qu'est-ce qui a été fait ?
00:31:49 On a le sentiment, effectivement, qu'on court
00:31:51 derrière les terroristes systématiquement.
00:31:53 Oui, on court derrière et je crois que ça devient insupportable,
00:31:56 cette impression d'inauguration de chrysanthème à chaque fois.
00:31:59 Alors, on prend une mine affligée,
00:32:01 on dit que les familles sont très courageuses, ce qui est vrai.
00:32:04 On rend hommage, c'est vrai, de fait, le professeur
00:32:08 Sambatine était courageux, mais ce n'est pas suffisant.
00:32:12 Ça ne peut pas faire une politique.
00:32:15 Vous dites que la situation s'est améliorée en trois ans.
00:32:18 Alors, on nous parle d'attentats déjoués, mais en creux, c'est un échec.
00:32:22 Ça veut dire qu'il continue à y avoir des attentats.
00:32:26 On a l'impression que même ce qui s'est passé en Israël,
00:32:28 la France n'en prend pas mesure, ou en tout cas,
00:32:32 il faudrait qu'elle en prenne mesure, parce que nous pourrions-nous
00:32:35 aussi être exposés au même drame en masse.
00:32:39 Donc, quand on voit ce qui s'est passé aujourd'hui,
00:32:41 je ne sais pas, il y a d'autres pays qui ont été touchés ?
00:32:43 Non, le nôtre a été touché aujourd'hui.
00:32:46 Moi, je ne veux pas croire que l'appel du Hamas,
00:32:48 on verra bien ce que la enquête dira,
00:32:50 mais j'ai du mal à imaginer que ce soit tout à fait indépendant.
00:32:55 Les Français expriment une demande en matière migratoire forte
00:33:00 sur tous les plans, à tous les étages, que les OQTF soient respectés.
00:33:03 Vous dites qu'il y a eu une amélioration,
00:33:05 en matière d'exécution des OQTF.
00:33:07 Je ne dis pas qu'il y avait une amélioration,
00:33:08 il y avait une volonté, ça avait été posé.
00:33:10 Mais la volonté, sans les actes, ça s'appare...
00:33:12 Oui, mais en matière migratoire, évidemment,
00:33:19 on sent bien qu'il y a une impérité absolue,
00:33:20 sachant qu'on voit que le péril islamiste est protéiforme.
00:33:24 C'est-à-dire que ça vient de Tchétchénie, ça vient du Moyen-Orient,
00:33:28 ça peut venir d'Afrique subsaharienne, avec Boko Haram,
00:33:30 il y a toutes sortes de...
00:33:31 Par exemple, je me permets de vous interrompre...
00:33:33 Mais sur les OQTF, je suis totalement d'accord avec vous,
00:33:36 sur les OQTF, il y en a très très peu qui sont exécutés,
00:33:40 tout simplement parce qu'on nous rappelle à chaque fois
00:33:42 qu'on n'arrive pas à obtenir ces laissés-passer consulaires.
00:33:45 Mais on fait exactement la même chose,
00:33:47 et ça, Gérald Darmanin ne s'en cache pas en coulisses,
00:33:51 concernant nos ressortissants français,
00:33:54 qui sont parfois à l'étranger, qui sont des terroristes,
00:33:58 et qu'on ne veut pas voir revenir sur le sol français.
00:34:01 C'est-à-dire qu'on dit "ah ben non, désolé,
00:34:03 vous n'avez pas rempli le bon formulaire,
00:34:05 et ensuite il faut remplir ce même formulaire,
00:34:08 mais en anglais, etc."
00:34:09 C'est-à-dire que certains pays, et je le déplore, tout comme vous,
00:34:12 font ce que la France fait également, tout simplement,
00:34:15 parce que qui veut reprendre sur son sol des terroristes ?
00:34:18 Oui, Florian, vous savez bien que ce n'est pas du tout
00:34:20 dans les mêmes proportions, et Dieu merci,
00:34:21 heureusement que nous n'avons pas de double peine,
00:34:22 les nôtres et ceux des autres.
00:34:24 Ah ben, non mais...
00:34:25 Chacun joue sa partition, souvent, et souvent c'est des doubles nationaux.
00:34:28 On va recevoir dans un instant Didier Jor, secrétaire national du SNPD-EN.
00:34:33 Bien entendu, c'est toute une profession,
00:34:35 et bien au-delà, qui est meurtrie aujourd'hui.
00:34:38 Il sera en liaison avec nous dans un instant,
00:34:39 mais avant, nous allons prendre la direction d'ARA.
00:34:42 A se retrouver, Augustin Donadieu, avec Pierre Emco,
00:34:45 le chef de l'État qui a donc quitté il y a quelques minutes
00:34:48 l'établissement scolaire où a eu lieu l'attentat terroriste.
00:34:52 La barbarie du terrorisme islamiste a frappé.
00:34:54 Ce sont les mots du chef de l'État,
00:34:57 et on imagine une émotion toujours très vive sur place.
00:35:00 Oui, une émotion très vive des deux côtés,
00:35:06 à la fois du côté des professeurs que l'on a rencontrés,
00:35:09 très émus, évidemment, puisqu'ils connaissaient ce collègue,
00:35:12 ces professeurs que l'on a rencontrés pour l'un,
00:35:14 ce professeur de philosophie qui a vu le corps de son collègue par terre,
00:35:19 après qu'il ait reçu ce coup de couteau dans le cou par ce terroriste,
00:35:23 et ses élèves, terriblement choqués,
00:35:24 qui pour certains ont assisté à la scène,
00:35:26 et ces élèves dont je vous parle, qui, à l'heure où je suis en train de vous parler,
00:35:31 sont en train de sortir au compte-goutte de l'établissement scolaire Gambetta d'Arras.
00:35:36 Ils ont rencontré pour certains le président de la République,
00:35:39 et ils sont allés consulter une psychologue,
00:35:42 puisqu'une cellule psychologique a été mise en place.
00:35:45 Xavier Bertrand, le président de la région,
00:35:46 nous a confirmé que cette cellule psychologique
00:35:49 allait durer tout le week-end jusqu'à la semaine prochaine,
00:35:51 pour que les parents, les enseignants et les élèves
00:35:55 puissent aller consulter librement s'ils en ressentent le besoin.
00:35:59 Ce lycée, ce collège, ouvrira ses portes demain.
00:36:02 C'est une volonté du proviseur, il n'y a pas d'obligation à s'y rendre,
00:36:06 mais en tous les cas, celles et ceux qui le souhaitent pourront y aller.
00:36:09 Et on voulait vous montrer avec Pierre Emko,
00:36:11 la Protection Civile, la Croix-Rouge, mobilisée depuis la mi-journée,
00:36:16 pour venir évidemment en soutien de toutes ces personnes
00:36:20 qui ont été terriblement choquées, marquées par ce qui s'est passé
00:36:23 ce matin aux alentours de 11h, lorsque ce Tchétchène de 20 ans,
00:36:26 anciennement scolarisé dans cet établissement scolaire,
00:36:30 a pénétré dans l'établissement, a poignardé ce professeur de français
00:36:34 qui a succombé à ses blessures devant l'établissement.
00:36:37 Et ces élèves qui sont restés confinés plusieurs heures
00:36:41 dans leur salle de classe, dans le noir, dans le silence,
00:36:44 ce sont des mesures habituelles, si je puis dire, ils y sont habitués,
00:36:47 ils s'entraînent toute l'année avec cette sirène de confinement
00:36:51 qui a retenti, ces élèves nous ont dit qu'au début,
00:36:55 les premières secondes, ils ont cru à un nouvel entraînement.
00:36:58 Finalement, c'est au moment où ils ont entendu dans les couloirs
00:37:01 de l'établissement le cri d'un professeur disant qu'un individu
00:37:04 dangereux avait pénétré dans l'établissement, c'est à ce moment-là
00:37:07 que tous ont pris conscience de la dangerosité de la situation.
00:37:10 Certains ont fait des crises d'angoisse et ces élèves que l'on a rencontrés
00:37:13 avec Pierre Emko, on les a vus dans la rue, dans les bras de leurs parents,
00:37:15 certains étaient en pleurs, impossible de nous dire quelques mots.
00:37:19 Cela va prendre du temps dorénavant pour les enseignants,
00:37:23 pour les parents et évidemment pour les élèves avant que la situation
00:37:27 redevienne tout à fait normale.
00:37:28 Merci Augustin pour toutes ces dernières précisions.
00:37:30 Augustin Donadieu avec Pierre Emko en direct d'Arras.
00:37:34 On va accueillir Didier Georges, secrétaire national du SNPD.
00:37:37 Bonjour, merci d'avoir accepté notre invitation.
00:37:40 C'est toute une profession qui est sous le choc, bien évidemment,
00:37:43 et au-delà, après la mort de votre collègue dans des conditions tragiques,
00:37:47 un attentat terroriste, on sait que votre collègue s'est interposé
00:37:51 jusqu'au bout pour protéger les élèves.
00:37:54 Le directeur de l'établissement a décidé d'ouvrir son école demain,
00:37:58 de ne pas la fermer.
00:38:00 C'est la réaction qu'il fallait avoir selon vous ?
00:38:03 Sans doute.
00:38:06 Il est mieux à même de savoir quel est le climat et quelles sont les conditions
00:38:12 optimales pour l'ensemble de ces personnels et de ces élèves.
00:38:15 Mais quand on est attaqué d'une façon aussi odieuse par des barbares,
00:38:22 quand on est évidemment face à, j'allais dire,
00:38:27 et ce n'est pas un trait d'humour compliqué de ce qui s'est passé avec Samuel Paty,
00:38:32 la réaction de la République française,
00:38:34 la réaction des communautés éducatives partout en France
00:38:37 doit être celle de ne pas céder à la terreur.
00:38:39 C'est ce que cherchent ces terroristes, c'est ce qu'ils veulent faire.
00:38:43 Ils veulent qu'on vive sous la peur, sous le régime qu'ils nous imposent,
00:38:47 celui de toujours devoir se retourner pour voir si quelqu'un ne va pas nous agresser derrière.
00:38:52 Bon, écoutez, ça peut être en tout cas une bonne solution que de rouvrir dès demain
00:38:56 et puis les élèves qui le souhaitent, si j'ai bien compris,
00:38:59 pourront s'y rendre et ceux qui ne le souhaitent pas,
00:39:01 s'ils ne s'en sentiraient pas capables,
00:39:03 resteront sans doute à la maison demain pour se reposer
00:39:06 parce que tout ça a dû susciter beaucoup d'émotions.
00:39:08 Un tel terrible attentat, c'était dans les possibilités que vous vous imaginiez.
00:39:16 Vous aviez trois ans, on le rappelle, après la mort de Samuel Paty.
00:39:19 Cette éventualité de scénario en mémoire ?
00:39:22 Je crois qu'heureusement, on n'y pense pas quotidiennement.
00:39:28 On est vigilant dans notre quotidien parce que Vigipirate,
00:39:32 on vit toujours sous le régime de Vigipirate renforcé.
00:39:37 On avait eu quelques alertes les jours précédents,
00:39:40 notamment en raison du conflit au Moyen-Orient
00:39:42 et on nous avait demandé de faire acte de vigilance accrue,
00:39:46 de renforcer pourquoi pas le présentiel de nos assistants d'éducation
00:39:50 et de nos personnels devant les établissements,
00:39:52 d'avoir un regard peut-être plus aiguisé sur les parvis
00:39:56 et sur les personnes qui pourraient paraître pourquoi pas suspectes
00:40:00 ou autres comportements douteux.
00:40:04 Mais évidemment, on ne le vit pas constamment avec la peur de l'attentat,
00:40:08 sinon nous serions dans un état de psychose constant.
00:40:10 Ce n'est pas du tout l'objet.
00:40:11 L'objet, c'est d'être vigilant, c'est de faire attention
00:40:14 et c'est ce que nous faisions,
00:40:15 en tout cas, c'est ce que l'ensemble des communautés éducatives faisaient.
00:40:18 Le ministre de l'Éducation nationale, Gabriel Attal,
00:40:21 qui s'est déplacé sur les lieux avec Emmanuel Macron et Gérald Darmanin,
00:40:25 va réunir ce soir toutes les organisations syndicales des enseignants.
00:40:30 Qu'est-ce que vous attendez très concrètement aujourd'hui
00:40:32 comme mesure, comme annonce du ministre de l'Éducation nationale ?
00:40:38 On n'a pas d'attente particulière.
00:40:39 Il va prendre des décisions.
00:40:43 Alors qu'il n'a aucune idée de ce que le ministre va dire,
00:40:47 nous, on n'a pas d'attente particulière.
00:40:48 Moi, je représente des chefs d'établissement.
00:40:50 Nous ferons ce que le ministre nous demandera de faire.
00:40:52 La situation est suffisamment grave pour qu'on soit,
00:40:55 j'allais dire, d'une seule voix, d'un seul élan,
00:40:58 tous sur la même ligne et nous respecterons les consignes
00:41:02 qui nous seront données.
00:41:03 Il y aura des échanges avec les organisations syndicales enseignantes.
00:41:06 Il prendra en compte sans doute la parole de tous.
00:41:09 Nous, on est les encadrants, il y a les enseignants,
00:41:12 et puis tout ça dans un équilibre.
00:41:16 Ce qui est fondamental selon moi,
00:41:18 et si j'ai bien entendu le président de la République tout à l'heure,
00:41:21 c'est de ne pas céder et de reconstruire
00:41:24 ce que nous avons su faire après Samuel Paty.
00:41:26 Il fallait dire que la somme des volontés individuelles
00:41:30 qui constituent l'éducation nationale, professeurs, CPE,
00:41:33 proviseurs principaux, etc.,
00:41:36 toutes ces volontés individuelles créent une force collective
00:41:39 qui nous permet de ne pas céder au terrorisme.
00:41:41 C'est ce qui s'était passé après Samuel Paty.
00:41:43 Nous avions espéré tous que ça ne se reproduirait pas.
00:41:46 Malheureusement, le drame de ce matin nous démontre le contraire.
00:41:50 Mais il faut de nouveau qu'on se relève
00:41:52 et il faut de nouveau que notre République et notre école,
00:41:55 qui est le plus bel outil qui existe pour transmettre les valeurs,
00:41:59 pour permettre l'émancipation des élèves,
00:42:01 pour permettre que nous vivions dans un état laïque,
00:42:03 il faut que cette République et notre école se relèvent encore de ce drame.
00:42:07 On a évidemment une pensée pour la victime et sa famille,
00:42:10 et puis aussi pour les deux victimes qui sont en train de lutter,
00:42:13 je crois, pour leur survie.
00:42:15 Mais néanmoins, le message,
00:42:18 si tant est que nous ayons un message à faire passer,
00:42:20 c'est "relevons-nous, continuons, l'école a des valeurs,
00:42:24 les valeurs de la République, c'est la liberté, l'égalité,
00:42:26 la fraternité, la laïcité,
00:42:28 continuons à les transmettre et ne cédons pas à ces barbares
00:42:31 qui veulent absolument nous effrayer
00:42:33 et qui voudraient faire vivre les gens
00:42:35 dans une forme de psychose tout à fait détestable.
00:42:38 En tout cas, une psychose,
00:42:39 mais Gabriel Attal demande de renforcer la sécurité des écoles.
00:42:42 Bien évidemment, vous saluez cette décision aujourd'hui,
00:42:45 ça vous semble nécessaire, indispensable ?
00:42:50 Il faudra, alors, le temps de l'instant,
00:42:53 c'est celui du deuil et c'est celui de la tristesse.
00:42:55 Il va y avoir un temps de reconstruction
00:42:57 et évidemment qu'il faudra sans doute,
00:42:59 à un moment ou un autre, se mettre autour de la table
00:43:01 pour discuter de la sécurité des établissements scolaires.
00:43:03 Mais vous savez, j'ai entendu depuis ce matin
00:43:06 beaucoup de donneurs de leçons
00:43:07 sur la sécurité des établissements scolaires.
00:43:09 Il y a autant de configurations post-type
00:43:11 que d'établissements scolaires en France.
00:43:13 Donc, il n'y a pas de configuration type,
00:43:15 c'est du cas par cas, il faut faire attention.
00:43:17 Il y en a qui sont extrêmement bien conçus
00:43:19 d'un point de vue sécuritaire
00:43:20 pour le filtrage des entrées et des sorties
00:43:22 et puis il y en a d'autres qui le sont moins bien.
00:43:24 Les collectivités territoriales
00:43:25 vont devoir se pencher sur cette question.
00:43:27 Mais j'insiste beaucoup sur le fait
00:43:29 que ce n'est pas maintenant
00:43:30 qu'on doit évoquer cette question.
00:43:32 C'est une question que nous évoquerons sans doute au froid,
00:43:34 quand les esprits seront un peu plus apaisés
00:43:36 parce que là, c'est le temps du deuil,
00:43:38 c'est le temps du recueillement
00:43:39 et c'est le temps de la République
00:43:41 qui doit se relever de ce nouvel assaut.
00:43:47 Merci beaucoup Didier Georges
00:43:48 d'avoir accepté notre invitation.
00:43:50 Je le rappelle, vous êtes secrétaire nationale du SNPDEN.
00:43:53 Merci à vous d'avoir réagi sur ces news.
00:43:56 Florian Tardif, je le disais,
00:43:58 réunion ce soir des syndicats.
00:44:01 C'est Gabriel Attal qui l'a demandé.
00:44:04 Après cette visite,
00:44:05 il était aux côtés d'Emmanuel Macron,
00:44:06 Gérald Darmanin,
00:44:07 les trois hommes qui sont arrivés à 15h
00:44:10 et qui sont restés jusqu'à la prise d'Emmanuel Macron.
00:44:13 La prise de parole d'Emmanuel Macron.
00:44:15 Oui, tout simplement parce que,
00:44:18 et le président de la République l'a dit tout à l'heure,
00:44:21 on est trois ans après.
00:44:23 Voilà, donc lorsque je disais tout à l'heure
00:44:26 qu'on n'avait pas rien fait entre 2015 et 2023,
00:44:31 malheureusement, on peut se rendre compte
00:44:33 qu'on a trop peu fait.
00:44:34 Lorsque l'on voit,
00:44:35 et là je vais me focaliser notamment
00:44:37 sur la situation actuelle dans nos écoles,
00:44:42 c'est-à-dire qu'on a salué l'arrivée de Gabriel Attal,
00:44:45 le nouveau ministre de l'Éducation nationale,
00:44:48 qui dès cette rentrée a été assez ferme
00:44:51 sur les questions de laïcité,
00:44:52 mais on a intérêt justement à rester en soutien
00:44:56 à la communauté éducative,
00:44:58 tout simplement parce que ce qui s'est passé
00:45:01 il y a trois ans reste dans toutes les têtes.
00:45:03 Là, cela va "traumatiser" de nouveau le corps enseignant.
00:45:09 Pourquoi c'est important d'être aujourd'hui à leur côté ?
00:45:12 Et je parle de l'ensemble des élus d'ailleurs,
00:45:14 puisque plusieurs élus étaient représentés.
00:45:16 On s'est focalisé sur le président de la République
00:45:19 et ses ministres,
00:45:19 mais il y avait des élus,
00:45:21 y compris des élus du Rassemblement national,
00:45:23 qui sont des élus de la région.
00:45:25 C'est-à-dire Bertrand, Sébastien Chenu,
00:45:28 Jacqueline Moquet qui était également présente,
00:45:31 qui est une députée renaissance de la circonscription en question.
00:45:35 Pourquoi c'est important ?
00:45:35 Tout simplement parce qu'actuellement dans notre pays,
00:45:37 il y a, compte tenu de ce contexte
00:45:41 que souhaitent entretenir d'ailleurs ces terroristes,
00:45:44 qu'est-ce que c'est que le terrorisme ?
00:45:45 C'est justement propager comme cela la terreur,
00:45:49 la peur dans un but politique, religieux ou idéologique.
00:45:53 Et que souhaitent-ils ?
00:45:54 C'est entraîner ensuite une autocensure des enseignants
00:45:59 qui malheureusement peinent aujourd'hui à aborder certains sujets.
00:46:04 J'ai repris un sondage qui avait été fait il y a huit mois,
00:46:08 et ce sera intéressant de refaire ce même sondage
00:46:10 après ce qui s'est passé.
00:46:10 Malheureusement, 56 % des enseignants dans le secondaire
00:46:16 expliquaient qu'ils s'autocensuraient.
00:46:18 C'est un chiffre qui était en augmentation
00:46:20 il y a une dizaine de mois de 20 %,
00:46:24 c'est-à-dire qu'avant ce qui s'est produit avec Samuel Paty,
00:46:28 36 % des enseignants disaient qu'ils s'autocensuraient.
00:46:31 Trois ans plus tard, 56 %.
00:46:33 Et c'est ça, malheureusement, le drame actuellement dans notre pays.
00:46:38 Et c'est pour cela, et je pense que c'était important,
00:46:40 que le président de la République explique qu'il fallait se tenir
00:46:43 unis, groupés et debout, tout simplement parce que
00:46:48 la crainte pour les années qui viennent,
00:46:50 c'est qu'on commence à ne plus aborder certains sujets,
00:46:52 c'est qu'on commence à modifier la manière dont on aborde
00:46:55 ces sujets, tout simplement pour éviter ensuite des représailles,
00:46:58 des représailles qui ne doivent pas avoir lieu.
00:47:00 Même si on précise que pour le moment,
00:47:02 aucun élément ne laisse penser que cet enseignant qui a été visé
00:47:06 et qui est mort avait tenu des propos qui avaient fait polémique
00:47:09 dans l'établissement.
00:47:10 Visiblement, son seul tort a été de tenter de s'interposer.
00:47:14 Et l'assaillant était à la recherche d'un professeur de sociologie,
00:47:17 mais visiblement, il n'avait pas repéré un professeur en particulier,
00:47:20 à la différence du terroriste il y a trois ans,
00:47:23 qui savait précisément qui il cherchait,
00:47:25 puisque le nom de Samuel Paty avait été diffusé sur les réseaux sociaux.
00:47:28 Et le procureur du parc anti-terrorisme,
00:47:30 qui doit d'ailleurs prendre la parole dans la soirée,
00:47:32 justement pour donner plus d'éléments.
00:47:34 L'enquête va avancer, on aura les révélations au fur et à mesure.
00:47:37 Bien évidemment, pour compléter ce que vous disiez, Florian,
00:47:39 c'est vrai que selon un sondage IFOP qui a été publié en novembre 2022,
00:47:44 un ancien ayant sur cinq reconnaît avoir subi une agression
00:47:47 à motivation religieuse ou identitaire au moins une fois dans sa carrière.
00:47:52 Cela reste des chiffres alarmants, Michael Taverne.
00:47:55 Mais bien sûr, mais vous savez,
00:47:57 l'islam politique a gangréné notre pays depuis de nombreuses années.
00:48:01 Comme Jean-Michel, on a eu une carrière.
00:48:05 Moi, il y a deux faits qui m'ont marqué.
00:48:07 Louis, vous étiez un ancien policier, on le rappelle.
00:48:09 Oui, et j'ai travaillé quasiment les trois quarts de ma carrière
00:48:12 dans les quartiers les plus difficiles de France.
00:48:15 Vous savez, le 11 septembre 2001, je l'ai vu de mes propres yeux,
00:48:18 des dizaines de jeunes qui étaient contents de ce qui s'était passé à New York
00:48:22 en scandant "Vive Ben Laden".
00:48:24 Je m'étais dit à cette époque là, pourtant, j'étais jeune,
00:48:27 pas forcément expérimenté, mais je commençais à avoir un peu de maturité.
00:48:30 Je me disais ça, ce sont les terroristes de demain.
00:48:32 Ensuite, en 2009, j'avais discuté avec un policier algérien
00:48:37 qui m'avait dit, vous savez, si en France, vous avez un problème,
00:48:40 c'est que pendant que vous avancez les yeux bondés avec une auréole sur la tête,
00:48:45 les islamistes avancent avec les kalaches et leur idéologie.
00:48:51 Donc moi, j'en avais quand même parlé,
00:48:52 je me dis, on avait mis la poussière sous le tapis.
00:48:55 Et en fait, l'islam politique gangrène notre pays depuis des années,
00:48:59 notamment par diverses associations.
00:49:01 On sait très bien, dans certaines banlieues,
00:49:06 on a vu que l'islam politique essayait d'intégrer la fonction publique, l'école.
00:49:13 On voit avec la Bahia, donc Gabriel Attal a été ferme, bien sûr.
00:49:18 Mais je rappelle juste que quel est le groupe politique
00:49:22 qui a déposé une proposition de loi pour interdire la Bahia ?
00:49:26 C'est le Rassemblement national avec notre collègue Roy Chudeau.
00:49:30 La majorité s'y était opposée.
00:49:32 Donc, à un moment, on ne peut pas faire le deux poids, deux mesures.
00:49:34 Il faut être cohérent dans ce qu'on dit et dans ce qu'on fait.
00:49:37 Donc maintenant, ce qu'il faut, c'est les hommages, c'est bien.
00:49:41 Les mots, c'est bien.
00:49:42 Mais aujourd'hui, il faut des actes concrets.
00:49:44 Les actes concrets, attendez.
00:49:45 Il faut expulser...
00:49:47 Par de nombreux Français. On va y revenir.
00:49:49 On va y revenir.
00:49:50 C'est ce que les Français demandent.
00:49:51 Mickaël Tavérn, effectivement.
00:49:53 On va revenir sur les faits avec vous, Noemi, dans un instant,
00:49:58 si vous nous rejoignez.
00:49:59 Mais avant, je vous propose d'écouter le témoignage de Jade.
00:50:02 Jade, c'est une élève et elle a assisté à ce terrible attentat.
00:50:06 Écoutez.
00:50:07 Au début, personne n'y croyait.
00:50:09 Clairement, on pensait que c'était faux.
00:50:11 Et quand on a eu plus d'informations,
00:50:13 quand moi, j'ai envoyé des messages à mes amis,
00:50:16 ils m'ont dit "oui, on est confinés tous, surtout, cache-toi bien.
00:50:22 Il y a quelqu'un qui rentre avec un photo dans le lycée".
00:50:24 Quand plusieurs personnes ont reçu le même message,
00:50:26 on s'est dit "oui, en fait, c'est vraiment vrai".
00:50:28 Le CEPE, il croyait que c'était des rumeurs.
00:50:30 Mais nous, en fait, vu que nos amis nous disaient,
00:50:33 nous tenions au courant,
00:50:35 on savait que ce n'était pas faux et que c'était vrai.
00:50:37 On vous écoute dans un instant, Noemi Schultz,
00:50:39 mais on prend la direction d'Arras tout de suite
00:50:40 puisque le maire est en train d'exprimer.
00:50:42 Écoutez.
00:50:43 Vous en savez plus actuellement sur les professeurs, les blessés,
00:50:47 la personne qui est grièvement blessée ?
00:50:50 Alors, je n'ai pas obligatoirement de commentaire à faire.
00:50:54 Ce n'est pas à moi de vous donner ces informations-là.
00:50:57 Ce qui est triste, c'est la personne qui est décédée.
00:51:01 Ce qui est triste aussi, c'est de savoir que les personnes
00:51:04 aujourd'hui essayent de garder la vie.
00:51:08 Je pense qu'elles sont prises en main de manière remarquable
00:51:11 par les services de soins.
00:51:12 On en saura plus dans quelques heures.
00:51:15 Vous avez annoncé suspendre toutes les festivités,
00:51:19 tous les événements de la ville d'Arras ?
00:51:21 Oui, parce que je pense qu'il faut être en rapport
00:51:25 avec malheureusement ce qui s'est passé.
00:51:27 On ne peut pas imaginer que des événements puissent
00:51:30 continuer à être programmés, comme c'est le cas
00:51:32 dans une ville comme la nôtre.
00:51:35 Ça serait inconvenant.
00:51:38 Donc voilà, par respect pour les familles,
00:51:41 par respect pour ce qui s'est passé.
00:51:45 Et puis aussi pour nous donner le temps de travailler
00:51:48 convenablement à ce qui va se passer demain,
00:51:51 à ce qui se passera ce week-end,
00:51:52 à ce qui se passera la semaine prochaine.
00:51:54 Les enfants vont continuer à être scolarisés,
00:51:56 les enseignants vont continuer à être devant les élèves.
00:52:00 Le directeur de l'établissement doit en fait avoir le temps aussi
00:52:04 de travailler cette question.
00:52:05 Je pense qu'on a besoin de temps pour être à ses côtés
00:52:08 et aux côtés de la communauté éducative.
00:52:10 Vous dites qu'il y a beaucoup de choses.
00:52:11 Justement, le proviseur a annoncé que l'école serait ouverte demain.
00:52:14 Exactement.
00:52:14 J'espère que vous ne serez pas là pour accueillir les élèves.
00:52:16 Comment accueillez-vous la décision de ce proviseur ?
00:52:18 C'est une très bonne chose.
00:52:20 Je pense que c'est important que les élèves qui en ont besoin,
00:52:23 les familles qui en ont besoin puissent venir.
00:52:25 Voilà, qu'il y ait de l'échange.
00:52:27 Mais je pense qu'il faudra que vous les laissiez en paix.
00:52:29 Allez-vous mobiliser vos policiers municipaux ?
00:52:32 Les policiers municipaux et pas que.
00:52:34 La police nationale est là, la gendarmerie.
00:52:36 Je pense que les conditions de maîtrise du secteur sont réalisées.
00:52:44 Mais ce qui compte, c'est la manière dont finalement
00:52:48 les élèves pourront converger vers l'établissement
00:52:51 et surtout avoir des temps de parole
00:52:54 qui leur permettent de s'exprimer.
00:52:55 Vous disiez qu'il y avait beaucoup de faussetés
00:52:57 qui circulent sur les réseaux sociaux,
00:52:59 que ça vous rend mal à l'aise.
00:53:00 Pas que sur les réseaux sociaux.
00:53:02 Qu'est-ce qui s'est passé dans vos mots ?
00:53:05 Ce n'est pas à moi de commenter ce qui s'est passé.
00:53:07 Ce qui est dramatique, c'est que malheureusement,
00:53:11 un individu ait tué un enseignant
00:53:15 qui était là pour apporter tout ce qu'il pouvait à des élèves.
00:53:20 Voilà, ça c'est dramatique.
00:53:22 Et ce n'est pas la première fois que ça se passe.
00:53:24 Malheureusement, il y a trois ans,
00:53:25 j'étais à Conflans-Saint-Honorin
00:53:28 pour accompagner cette marche au décès de Samuel Paty.
00:53:33 Voilà, ce sont des événements qui nous marquent.
00:53:36 Quand vous parlez des commentaires rapides,
00:53:37 c'est les appels à la démission notamment du ministre de l'Intérieur ?
00:53:40 Tout ça, ce sont des commentaires qui, à mon avis,
00:53:42 n'ont pas lieu d'être et qui doivent remettre
00:53:45 les gens qui les expriment dans leur contexte politicien.
00:53:50 Est-ce que vous croyez qu'il devrait avoir
00:53:52 une garde permanente devant les écoles en France ?
00:53:54 C'est ce que certains partis politiques demandent
00:53:56 à la lumière de ce deuxième attentat contre un prof ?
00:53:59 Vous imaginez sérieusement que l'on puisse mettre
00:54:03 des policiers ou une garde particulière
00:54:07 devant chaque établissement scolaire ?
00:54:09 Non, je pense que notre pays a besoin de vivre une vie normale.
00:54:14 Il faut qu'on tienne compte de ces faits, en fait,
00:54:16 peut-être pour renforcer encore des conditions d'accès et de sécurité.
00:54:20 Mais il ne faut pas uniquement faire des commentaires à chaud.
00:54:23 Je pense qu'il faut être capable de prendre le temps
00:54:27 des prochaines heures, des prochains jours
00:54:29 pour peut-être qu'avec les autorités ici et ailleurs,
00:54:34 des modalités puissent être mises en œuvre.
00:54:40 En tant que maire, est-ce que vous avez déjà eu affaire
00:54:42 à cet individu ou à sa famille lors d'occasions diverses ?
00:54:46 Non, enfin, pas à ma connaissance en tout cas.
00:54:49 C'est quelqu'un qui était a priori sur le territoire
00:54:52 avec sa famille depuis plusieurs années,
00:54:54 mais que moi, je ne connaissais pas personnellement.
00:54:56 Vous n'avez jamais fait parler de lui au niveau municipal ?
00:54:59 Pas à ma connaissance, mais je ne connais pas obligatoirement
00:55:02 toutes les familles d'Arras ou du territoire,
00:55:05 parce que je ne suis pas sûr qu'il était résident de la ville d'Arras.
00:55:09 Il était peut-être résident d'une commune voisine.
00:55:12 L'identité du professeur Thuay n'est pas encore connue,
00:55:14 c'est la volonté de sa famille ?
00:55:18 Je pense qu'il y a une enquête en cours
00:55:20 et qu'on n'est pas là, en fait, pour essayer de vous passer
00:55:24 ce type d'informations.
00:55:25 Vous en savez plus ?
00:55:28 Est-ce que vous confirmez que c'est un professeur d'histoire
00:55:31 que l'assaillant cherchait ?
00:55:33 A priori, oui, mais...
00:55:35 Voilà le maire Frédéric Le Turc,
00:55:40 donc maire d'Arras qui s'exprimait en direct
00:55:43 sur notre antenne, Noemi Schultz.
00:55:45 On parlait de l'assaillant, du terroriste présumé
00:55:48 qui cherchait un professeur d'histoire,
00:55:51 c'était la dernière question qu'un journaliste posait
00:55:54 à Frédéric Le Turc, maire d'Arras, à 7h.
00:55:57 Qu'est-ce qu'on sait précisément du déroulé des faits ?
00:56:00 On sait que ça s'est passé ce matin, aux alentours de 11h du matin,
00:56:04 et que la première victime se trouvait à l'extérieur de l'établissement,
00:56:07 ce professeur de français.
00:56:10 C'est là qu'il a été tué de plusieurs coups de couteau.
00:56:15 L'assaillant a crié à la haquebarre au moment où il attaquait.
00:56:18 Il a ensuite pénétré à l'intérieur de l'établissement.
00:56:20 Une alarme anti-intrusion a retenti,
00:56:22 ce qui fait qu'un certain nombre d'élèves, effectivement,
00:56:24 se sont retranchés dans leur salle de classe.
00:56:28 Et il y a eu un second temps de cette attaque dans la cour du lycée.
00:56:32 Plusieurs élèves, d'ailleurs, ont filmé cette scène,
00:56:35 des images assez terribles, où on voit plusieurs hommes,
00:56:38 des enseignants, des agents, puisqu'on sait qu'une des personnes blessées
00:56:41 était un agent de cet établissement,
00:56:43 qui tente de le désarmer.
00:56:45 Alors, ils font comme ils peuvent avec ce qu'ils ont,
00:56:47 notamment des chaises, pour tenter de le faire perdre l'équilibre.
00:56:51 Mais c'est quelqu'un d'assez déterminé.
00:56:53 Il blesse notamment une deuxième personne à ce moment-là.
00:56:56 Vous l'avez dit, un professeur de philosophie qui s'est retrouvé face à lui
00:56:59 explique qu'il cherchait un professeur d'histoire-géographie.
00:57:01 Et ça, on l'a expliqué.
00:57:03 C'était sans doute pour faire exactement comme l'assassin
00:57:08 qui s'en était pris à Samuel Paty il y a trois ans.
00:57:12 Cet homme de 20 ans a été neutralisé par la police
00:57:16 à l'intérieur de l'établissement scolaire.
00:57:18 Il a été interpellé et il a été placé en garde à vue.
00:57:21 Une garde à vue qui peut durer quatre jours et même six jours
00:57:25 en cas d'attaque terroriste imminente.
00:57:27 Donc, on en est effectivement au début de l'enquête.
00:57:30 Mais on remarque qu'il n'est pas toujours très fréquent
00:57:34 qu'on arrive à neutraliser un assaillant
00:57:37 et à pouvoir l'arrêter, l'interpeller et donc lui poser des questions.
00:57:40 Justement sur l'assaillant, vous nous direz tout dans un instant
00:57:44 sur son profil, sur ce qu'on sait sur son profil.
00:57:46 Mais il est 18 heures.
00:57:48 Bienvenue, si vous nous rejoignez sur CNews,
00:57:50 punchline week-end, édition spéciale.
00:57:52 Nous redoutions effectivement une telle actualité.
00:57:55 Le sang d'innocents a encore coulé dans nos écoles.
00:57:59 Le terrorisme islamiste a de nouveau frappé.
00:58:01 Un enseignant, professeur de français, a été tué
00:58:05 donc après une attaque terroriste ce matin.
00:58:07 Cela s'est passé dans un lycée d'Arras.
00:58:10 Deux autres personnes ont été grièvement blessées.
00:58:12 On l'a appris il y a quelques minutes.
00:58:14 Elles sont hors de danger désormais.
00:58:16 Grievement blessée par cet homme de 20 ans d'origine tchétchène,
00:58:19 fiché S.
00:58:20 On en saura plus dans un instant avec vous, Nomi Schultz.
00:58:23 Mais on sait qu'il a crié à la Hague Barre.
00:58:25 Il a été interpellé avec son frère, un suspect, suivi par la DGSI.
00:58:30 Emmanuel Macron, Gabriel Attal, Gérald Darmanin se sont rendis sur place.
00:58:35 Une enquête a été ouverte par le parquet antiterroriste.
00:58:37 Le procureur qui doit s'exprimer dans la soirée.
00:58:41 Alors, faut-il aller plus loin que faire l'unité ?
00:58:44 Emmanuel Macron a repris ses mots cet après-midi,
00:58:47 après son discours d'hier soir.
00:58:50 Est-ce qu'il faut activer l'état d'urgence ?
00:58:51 C'est ce que demandent en tout cas les Républicains aujourd'hui.
00:58:54 On va continuer à se poser la question avec vous autour de ce plateau
00:58:57 pour vous accompagner.
00:58:58 Jean-Michel Fauvergue, ancien chef du RAID.
00:59:01 Florian Tardif, Noemi Schultz avec nous également.
00:59:05 Mickaël Taverne, député RN du Nord est avec nous.
00:59:07 Ainsi que Gabrielle Cluzel, la directrice de la rédaction de Boulevard Voltaire.
00:59:11 La parole à vous dans un instant.
00:59:13 On va s'intéresser à la menace terroriste avec notre invité Claude Moniquet,
00:59:17 spécialiste terrorisme et renseignements.
00:59:19 Mais tout de suite, retour sur les faits et témoignages avec Adrien Spiteri.
00:59:24 - Non, la lunité !
00:59:25 - Ça se bat !
00:59:26 - Il y a une chaîne, ils ont des couteaux !
00:59:28 Depuis sa salle de classe, un élève filme l'horreur.
00:59:31 - Au nom de Dieu, il y a un couteau !
00:59:32 - Ils ont fait évacuer tout le monde !
00:59:34 Armé de couteaux, un homme a pénétré dans la cour du lycée Gambetta.
00:59:38 Des membres de l'établissement tentent de l'arrêter,
00:59:41 notamment à l'aide d'une chaise, en vain.
00:59:44 Un homme est poignardé à plusieurs reprises par l'assaillant
00:59:47 qui crie selon les témoins à l'agbar.
00:59:51 Présent sur place, ce professeur de philosophie a voulu s'interposer.
00:59:55 - L'agresseur s'est quand même retourné vers moi,
00:59:57 voyant que je m'étais avancé et que je commençais à lui parler.
01:00:00 Il m'a dit "vous êtes professeur d'histoire, vous êtes professeur d'histoire".
01:00:03 J'ai été effectivement poursuivi pendant quelques minutes,
01:00:06 quelques instants, je me suis réfugié derrière la porte vitrée de l'établissement.
01:00:11 Quelques minutes plus tôt, deux autres membres du personnel du lycée
01:00:15 ont également été agressés.
01:00:16 Un professeur de français est décédé.
01:00:19 Dans l'établissement, c'est la panique, les élèves se confinent.
01:00:22 Des minutes interminables.
01:00:24 Cette lycéenne est encore marquée par le drame.
01:00:27 - Dans la classe, au début, on pensait que c'était une blague,
01:00:29 mais au final, après, on a tous commencé à paniquer.
01:00:34 Et on a su direct que ce n'était pas un exercice.
01:00:38 D'origine tchétchène, l'agresseur âgé de 20 ans,
01:00:40 Fiché S, a été arrêté, tout comme son frère de 17 ans,
01:00:44 à proximité d'un autre établissement.
01:00:46 L'auteur de l'attaque est un ancien élève du lycée Gambetta.
01:00:51 - Alors Noemichi, on le sait, l'auteur présumé était connu de la justice,
01:00:55 pas seulement sa famille également.
01:00:57 - Il était connu de la police plus que de la justice.
01:00:59 Il était connu des services de renseignement.
01:01:03 Il faisait l'objet d'une surveillance particulière.
01:01:05 Il était au FSPRT, le fichier de traitement des signalements
01:01:09 pour la prévention de la radicalisation à caractère terroriste.
01:01:12 Il était étroitement surveillé puisqu'il y avait des surveillances physiques.
01:01:17 Il était sur écoute téléphonique.
01:01:18 Et il a été entendu hier par la DGSI,
01:01:24 mais sans qu'aucune infraction ne puisse lui être reprochée.
01:01:29 Il est donc ressorti libre, car pour incarcérer quelqu'un,
01:01:33 le placer en garde à vue, en détention, il faut qu'il ait commis une infraction.
01:01:37 Ses conversations téléphoniques n'avaient pas mis en évidence ces derniers jours
01:01:41 d'éléments permettant d'annoncer un passage à l'acte.
01:01:43 C'est ce qu'ont fait savoir plusieurs sources policières aujourd'hui.
01:01:46 Mais effectivement, cet homme était connu.
01:01:50 Un de ses frères également avait été interpellé en 2019 par la DGSI
01:01:54 dans le cadre d'un projet d'attentat déjoué, puis de fait d'apologie du terrorisme.
01:01:59 Un frère qui était incarcéré et un autre frère a été interpellé ce matin
01:02:05 aux abords d'un établissement scolaire sans qu'on ait d'éléments sur une radicalisation
01:02:09 de ce frère, ni d'éléments sur un éventuel passage à l'acte
01:02:14 ou sur le simple fait peut-être qu'il était élève dans un autre établissement.
01:02:17 Ça, on ne le sait pas encore précisément.
01:02:21 Ce qu'on sait effectivement, c'est que cet homme, il est de nationalité russe,
01:02:25 visiblement d'origine tchétchène ou hingouche.
01:02:27 Il y a encore des zones bien sûr de flou à l'heure actuelle.
01:02:31 Qu'il était arrivé en France en 2008, il avait alors 5 ans.
01:02:34 Qu'en 2014, les autorités avaient voulu expulser sa famille.
01:02:40 Qu'un mouvement de protestation avait notamment des gens dans l'établissement scolaire
01:02:46 où étaient les enfants, des associations, des parents d'élèves,
01:02:49 s'étaient mobilisés et que cette expulsion n'avait pas eu lieu.
01:02:52 Et visiblement, cet homme depuis n'était plus expulsable
01:02:56 puisqu'il réside en France depuis des années.
01:02:58 Il était arrivé avant l'âge de 13 ans, ce qui rend très compliqués les expulsions dans ces cas-là.
01:03:04 Là encore, tout ça, ce sont des informations qui nous sont parvenues au fur et à mesure de la journée.
01:03:08 Il faudra qu'elles soient validées ce soir par le procureur antiterroriste
01:03:11 dont on attend bien sûr la prise de parole.
01:03:14 C'est lui qui pourra nous en dire plus, bien sûr, notamment sur les éléments qui touchent
01:03:18 au fait qu'il était surveillé par les services de renseignement.
01:03:23 Et une prise de parole à suivre, bien évidemment, sur C News.
01:03:26 On va retrouver Claude Monniquet, consultant C News,
01:03:29 spécialiste en terrorisme et renseignement.
01:03:31 Claude Monniquet, bonjour. Merci d'être avec nous pour nous éclairer.
01:03:35 Puisque, effectivement, on entendait Noemi Schultz,
01:03:38 nous sommes face à un auteur présumé, Fiché S, suivi par la DGSI.
01:03:44 Très concrètement, qu'est-ce que ça veut dire ?
01:03:46 Ça veut dire qu'il est suivi, qu'il est uniquement sur écoute ?
01:03:50 Comment se fait-il finalement qu'il ait pu passer à l'acte sans que l'on s'en aperçoive ?
01:03:56 Les autorités évoquent plusieurs moyens de renseignement qui avaient été mis en place pour le surveiller.
01:04:01 Donc des interceptions téléphoniques, des interceptions de ces contacts électroniques,
01:04:08 tout ce qui était email, etc. et qui n'ont rien révélé.
01:04:12 Par ailleurs, il est manifeste qu'il y a sans doute eu des surveillances physiques ponctuelles, des filatures.
01:04:18 Mais il faut être très clair sur ce point.
01:04:19 Je le répète souvent, pour qu'une filature, pour qu'une surveillance physique soit efficace,
01:04:24 elle doit s'exercer évidemment 24 heures sur 24.
01:04:27 Et 24 heures de surveillance, ça signifie qu'il faut mobiliser entre 25 et 30 fonctionnaires.
01:04:32 Donc si on met ce chiffre en rapport avec les centaines de radicalisés qu'il faudrait surveiller,
01:04:39 on voit bien que c'est impossible.
01:04:40 Donc à part sur les cas les plus pointus où on pense qu'un passage à l'acte est possible de manière imminente ou rapide,
01:04:49 ou qu'une personne est liée à un complot sur lequel travaillent déjà les services,
01:04:54 ces surveillances physiques ne sont qu'intermittentes.
01:04:57 On va s'intéresser à la niveau de menace actuellement en France.
01:05:01 On sait que cette attaque terroriste à Arras, elle intervient dans un contexte de conflit au Moyen-Orient.
01:05:08 Aujourd'hui en France, sur le territoire, la menace est forte ?
01:05:12 On le voit bien, la menace est forte.
01:05:15 D'abord, la menace n'a jamais cessé, mais ces dernières années, ce qu'on a vu surtout,
01:05:21 c'était des attaques, réellement des attaques individuelles de djihadistes isolés qui n'étaient pas des groupes solitaires,
01:05:27 parce qu'il y avait toujours des gens qui les avaient aidés, convaincus, radicalisés, voire avaient fourni les moyens d'agir.
01:05:35 Mais il est manifeste que depuis un certain temps, cette menace augmente.
01:05:40 Ça a été souligné d'ailleurs par le ministre de l'Intérieur à plusieurs reprises au début de l'année.
01:05:45 On recommence à trouver des cellules, des petites cellules terroristes un peu partout en Europe,
01:05:50 en tout cas dans plusieurs pays en France et dans des pays voisins.
01:05:54 Et évidemment, depuis le 7 octobre, la tension est fortement montée avec ce qui s'est passé en Israël,
01:06:01 avec la terrible, l'atroce attaque du Hamas, qui suscite une émotion et un désir d'agir,
01:06:08 certainement chez certains radicalisés, qu'ils soient très équilibrés ou pas, ça c'est un autre problème.
01:06:13 Là, on parle pour le moment d'un homme qui aurait agi seul.
01:06:18 L'enquête déterminera effectivement s'il a bénéficié de soutien ou pas.
01:06:23 En tout cas, un modèle opératoire connu, malheureusement, ces dernières années, sur le sol français.
01:06:29 Est-ce que le risque des attaques, comme on a pu les connaître lors des attentats du Bataclan, aujourd'hui, existe encore ?
01:06:38 Ce risque-là, je ne dirais pas qu'il n'existe pas, parce que malheureusement, je pourrais être tragiquement démenti dans la demi-heure ou demain.
01:06:45 Il faut considérer qu'il existe probablement toujours.
01:06:48 Mais il a fortement diminué depuis la séquence 2015-2017, pour une raison très simple.
01:06:55 À l'époque, c'était l'État islamique qui avait la main.
01:06:57 L'État islamique jouissait d'une territorialité qui lui permettait d'attirer des milliers de combattants européens,
01:07:02 enfin de djihadistes européens, de les former et d'en reprojeter certains vers l'Europe pour commettre des attentats.
01:07:08 C'est ce qu'on a vécu le 13 novembre au Bataclan et sur les terrasses.
01:07:13 Cette menace-là, aujourd'hui, n'existe pas.
01:07:15 Mais peut-être que dans six mois, dans un an, suivant la manière dont la situation évolue au Sahel,
01:07:21 on aura au Sahel un nouveau califat qui sera créé.
01:07:25 Et on sait qu'il y a au Sahel des terroristes binationaux qui ont une nationalité locale et la nationalité française,
01:07:32 ou une autre nationalité européenne.
01:07:33 Et ces gens-là pourraient reproduire le schéma de 2015.
01:07:38 Pour le moment, on n'est pas là.
01:07:39 On est plus effectivement sur des individus radicalisés,
01:07:41 de très très petites cellules qui s'organisent autour de gens qui sont connus dans les quartiers,
01:07:47 ou souvent, comme peut-être aujourd'hui, autour de liens familiaux,
01:07:52 qui permettent évidemment d'être très très bas sous le radar.
01:07:55 On a en tête l'appel à tous les musulmans du fondateur du mouvement terroriste du Hamas à un jour de colère.
01:08:02 Aujourd'hui, on imagine qu'une telle déclaration met les services de renseignement français en alerte maximale ?
01:08:12 Les services de renseignement français et les services de renseignement de l'ensemble des pays occidentaux,
01:08:18 y compris non-occidentaux.
01:08:20 Le maire de New York, il y a deux jours, a signalé qu'il y avait un risque fort de passage à l'acte.
01:08:25 Il y a eu des menaces en Grande-Bretagne.
01:08:29 Il y a eu des menaces dans d'autres pays européens.
01:08:33 Il faut bien comprendre que la question palestinienne a toujours représenté une forte motivation pour les djihadistes,
01:08:43 ne fut-ce que symboliquement.
01:08:44 Et ce qui s'est passé en Israël et ce qui se passe aujourd'hui à Gaza avec les bombardements et tout ce qu'on dit,
01:08:53 est évidemment de nature à pousser certains radicaux à l'action.
01:08:57 C'est un risque clairement, tant que cette situation ne sera pas résolue, c'est un risque majeur.
01:09:03 Merci beaucoup, Claude Moniquet, pour votre éclairage.
01:09:05 Je le rappelle, spécialiste de terrorisme et de renseignement correspondant pour CNews.
01:09:09 Merci à vous, Jean-Michel Fauvergue.
01:09:11 En tout cas, on l'a vu sur le mode opératoire du terroriste présumé ce matin,
01:09:17 un mode opératoire connu qui n'a pas vraiment évolué finalement depuis quelques années.
01:09:23 On voit une menace efficace, une menace grandissante.
01:09:27 Alors, Claude Moniquet avait raison d'être prudent.
01:09:30 Effectivement, on n'est plus pour l'instant, en tout cas sur un terrorisme de réseau.
01:09:38 On n'est plus sur des terrorismes individuels, mais pour le coup, ça ne veut pas dire que la menace n'existe pas.
01:09:43 Elle est là, très forte, d'autant qu'en France, on a un terreau très propice à la fois par les étrangers.
01:09:50 On l'a vu aujourd'hui, issu de l'immigration, mais aussi par un certain nombre de Français
01:09:57 issus de l'immigration de deuxième ou troisième génération qui sont,
01:10:00 qui peuvent aussi nous faire des attentats de ce type là.
01:10:03 Une des menaces pour laquelle il faut se méfier aussi, c'est que bien que ce soit des actions individuelles,
01:10:12 ça ne manque pas de stratégie.
01:10:15 Et dans cet attentat là, on voit la concomitance avec l'anniversaire,
01:10:19 le malheureux anniversaire de la mort de Samuel Paty, trois ans après.
01:10:23 On voit qu'il voulait s'attaquer à un prof d'histoire géo.
01:10:26 Et ça, c'est partiellement un indice.
01:10:30 On pense que son frère était devant un autre lycée.
01:10:34 Donc, l'enquête nous dira si c'est pour faire un attentat de son côté, etc.
01:10:38 Donc, ce qu'il faut craindre aussi, ce sont des actions combinées.
01:10:41 Ça, les actions combinées avec un nombre d'attentats de terroristes limités ou plus importants,
01:10:48 ça peut être quelque chose de très important, quelque chose qu'on avait craint en son temps,
01:10:52 dans les années 2015 et 2016, sur l'ensemble de la France, avec des gens qui passeraient à l'action,
01:10:59 à l'acte, même des actes isolés, assez rapidement.
01:11:02 Et puis, je vous rappelle que même des actes isolés peuvent être très, très, très, très, très cruels,
01:11:09 avec beaucoup de victimes.
01:11:11 Par exemple, Nice, c'est un acte qui n'a demandé quasiment aucune préparation,
01:11:16 quasiment aucun financement, dans lequel on a eu beaucoup, beaucoup de dégâts.
01:11:20 C'est ça, la difficulté d'identifier la menace, effectivement, la France et les confrontés.
01:11:25 Je rajouterai aussi, et c'est important,
01:11:28 que le climat international peut pousser aussi à des violences lors de manifestations interdites,
01:11:35 mais des violences très fortes, mais aussi éventuellement à des émeutes,
01:11:39 telles qu'on en a connues il y a quelques mois,
01:11:42 qui seraient motivées par cette action internationale, cette ambiance internationale,
01:11:50 auxquelles d'ailleurs les émeutiers n'y connaissent rien, mais seraient un prétexte pour faire des émeutes.
01:11:55 On profite de la situation pour aller casser des vitrines et s'en prendre aux policiers.
01:11:59 On l'a déjà vu, effectivement.
01:12:01 On va écouter Emmanuel Macron, réécouter Emmanuel Macron,
01:12:04 puisqu'il s'est exprimé il y a maintenant une heure,
01:12:06 il était en déplacement avec Gérald Darmanin, Gabriel Attal, dans le lycée d'Arras,
01:12:10 lycée où a eu lieu ce terrible attentat ce matin.
01:12:13 Ne pas céder à la terreur, c'est ce que nous dit Emmanuel Macron ce soir.
01:12:17 Écoutez-le.
01:12:19 Je suis là pour témoigner du soutien de la nation,
01:12:24 pour dire que nous faisons bloc et que nous tenons debout.
01:12:29 Et la plus belle preuve en est donnée par le choix qui a été fait par le proviseur.
01:12:35 Il a décidé de rouvrir demain l'établissement.
01:12:41 Les élèves qu'il souhaite pourront revenir, les enseignants qu'il souhaite pourront revenir.
01:12:45 Le choix est fait de ne pas céder à la terreur, de ne rien laisser nous diviser.
01:12:51 Emmanuel Macron, Gabriel Cluzel, qui appelle à ne pas céder à la terreur.
01:12:55 Alors c'est un appel effectivement qui n'est pas forcément évident à entendre lorsqu'on est élève,
01:13:01 qu'on a vécu cette journée terrible à Arras, lorsqu'on est parent d'élève aussi.
01:13:05 Comment est-ce que vous recevez cette parole du chef de l'État ?
01:13:09 Moi je ne sais pas très bien ce que ça veut dire, il ne faut pas céder à la terreur.
01:13:12 Ça me paraît un mantra un peu creux.
01:13:16 Bien sûr que les parents ont peur, je vais vous dire, avant même ce drame d'aujourd'hui,
01:13:21 hier, moi j'ai entendu des parents, des diverses personnes,
01:13:25 au vu des appels faits par le Hamas qui me disaient
01:13:28 "moi j'ai pas envie de prendre les transports en commun demain, j'ai envie de télétravailler".
01:13:32 C'est une réalité, il y a une peur sourde et c'est légitime.
01:13:35 Et du reste, les parents du lycée d'Arras doivent se dire qu'ils l'ont échappé belle,
01:13:40 et que peut-être, je ne sais pas exactement les circonstances,
01:13:42 on ne le savait pas encore, mais ils le doivent à ce professeur,
01:13:47 comme il y a eu par le passé Arnaud Beltrame,
01:13:49 comme il y a eu par exemple le jeune Henri Dantselm, etc.
01:13:51 Donc c'est vrai que je trouve que c'est une injonction qui…
01:13:57 on ne sait pas très bien ce qu'elle veut dire.
01:13:59 Je crois que vraiment Emmanuel Macron doit passer à la vitesse supérieure,
01:14:02 sinon les Français seront fondés à lui dire "écoutez ce que vous dites, ça nous fait une belle jambe".
01:14:06 Il faut vraiment qu'on puisse constater des actes.
01:14:12 Moi je voudrais revenir sur l'épisode des associations,
01:14:14 parce que c'est quand même extrêmement intéressant.
01:14:17 Vous savez, maintenant avec les réseaux sociaux, on n'a plus le droit à repentir,
01:14:21 il y a des archivistes qui vont exhumer des reportages.
01:14:24 On va peut-être rappeler le contexte, si vous voulez bien, pour ceux qui nous rejoignent.
01:14:28 C'est-à-dire que la famille…
01:14:30 Devait être expulsée en 2014.
01:14:32 La famille du terroriste présumé. Voilà le contexte.
01:14:34 Devait être expulsée et tout un aéropage d'associations.
01:14:38 Alors je crois qu'il y avait le MRAP, il y avait la CIMAD,
01:14:41 il y avait le Parti Communiste Local, dirigé par un prof de philo, il faut quand même le rappeler.
01:14:46 Et beaucoup de corenseignants, ça a quelque chose de terrible aujourd'hui,
01:14:50 au vu des conséquences maintenant.
01:14:53 C'était élevé pour que cette famille ne soit absolument pas expulsée.
01:14:58 Alors ils se sont cru très gentils à ce moment-là,
01:15:00 mais maintenant je pense qu'ils doivent avoir du mal à voir ces images.
01:15:04 Donc on voit bien que cette espèce d'hyrénisme qui règne aujourd'hui
01:15:07 peut avoir des conséquences dramatiques.
01:15:09 Des conséquences dramatiques évidemment au premier lieu pour celui qui a été assassiné,
01:15:12 mais aussi je dirais même pour l'assassin qui, visiblement, était très mal en France
01:15:17 et qui aurait été mieux là d'où il venait.
01:15:20 Est-ce qu'au fond, nous avons été en tout cas des associations,
01:15:25 certains partis politiques ont été trop naïfs ?
01:15:28 Michael Taverne, on entendait tout à l'heure Xavier Bertrand appeler aujourd'hui,
01:15:32 il disait que c'était le temps de l'émotion et ne pas finalement agiter des polémiques aujourd'hui.
01:15:38 Néanmoins, votre parti, le Rassemblement national,
01:15:42 demande des comptes aujourd'hui à Gérald Darmanin.
01:15:45 Le moment est venu, c'est le moment où finalement,
01:15:50 Xavier Bertrand nous dit c'est le temps de l'émotion.
01:15:52 Vous savez, je pense qu'il ne faut pas axer sur ce point-là.
01:15:58 Les Français attendent des réponses, ils attendent des mesures.
01:16:02 Les blabla qu'on entend depuis des années, les émotions, l'hommage,
01:16:06 oui il ne faut pas céder, il faut tenir debout,
01:16:08 mais il y a un moment tenir debout c'est bien,
01:16:10 mais il faudrait peut-être arrêter justement de subir et de prendre des mesures fortes.
01:16:16 Je m'explique, je pense que pendant plus de 20 ans,
01:16:21 tous les gouvernements qui se sont succédés ont mis la poussière sous le tapis,
01:16:25 n'ont eu aucune vision, aucune stratégie.
01:16:28 On pensait qu'on était intouchables et en fait est arrivé Mohamed Merah.
01:16:33 Et on s'est dit, après il y a eu Charlie Hebdo, après il y a eu le Bataclan,
01:16:38 mais il n'y a pas eu que ces trois faits-là.
01:16:40 Je rappelle juste à Arnaud Beltrame, Villejuif, etc.
01:16:45 Et en fait, on a dit on va essayer de prendre des mesures,
01:16:48 mais quelles mesures ils ont prises ?
01:16:50 Absolument aucune.
01:16:52 Je suis désolé, on a eu un petit peu de...
01:16:58 Je ne veux pas parler d'insouciance,
01:16:59 mais on a une classe politique qui n'a pas joué véritablement le jeu.
01:17:07 Je parle notamment de l'extrême gauche aujourd'hui,
01:17:09 qui a du mal à dire que le Hamas est une entité terroriste.
01:17:12 Ça, c'est absolument insupportable.
01:17:13 L'extrême gauche qui a réagi d'ailleurs.
01:17:15 L'extrême gauche.
01:17:15 Vous vous ferez rien tardif dans un peu de temps.
01:17:17 Et ensuite, on sait d'où ça vient.
01:17:22 On sait très bien qu'il y a un lien entre insécurité et immigration.
01:17:25 Aujourd'hui, les Français ne sont pas dupes, ils le voient bien.
01:17:28 Mais on a un président de la République qui aujourd'hui disait,
01:17:31 il y a deux ans ou trois ans, l'immigration est une chance.
01:17:35 Je ne pense pas qu'aujourd'hui, l'immigration pour les Français,
01:17:37 ce soit une chance, puisque Emmanuel Macron est le champion
01:17:42 en termes d'immigration, notamment en 2022.
01:17:47 Il y a eu le plus grand nombre de premiers titres de séjour délivrés.
01:17:51 Et en 2015, je rappelle juste...
01:17:52 Donc vous vous appelez aujourd'hui à stopper cette immigration.
01:17:57 Mais il faut bien évidemment contrôler les frontières.
01:18:01 On ne peut pas accueillir toute la misère du monde.
01:18:03 Je rappelle juste que François Hollande, en 2015, disait que
01:18:06 effectivement, dans les flux migratoires, il y a des terroristes.
01:18:09 Et aujourd'hui, vous pensez qu'il n'y a pas de terroristes dans les flux migratoires ?
01:18:12 Donc, nous savons d'où vient le problème.
01:18:14 Les policiers des renseignements le savent bien.
01:18:16 Ils font un boulot extraordinaire.
01:18:18 Mais ils nous disent quoi ?
01:18:19 Ils nous disent mais tant qu'il n'y a pas de politique ferme,
01:18:24 de politique forte, on n'y arrivera pas.
01:18:27 Donc, il faut expulser les fichiers S étrangers radicalisés.
01:18:31 Il faut expulser les délinquants étrangers.
01:18:34 Et il faut arrêter, il y a un moment, de financer les associations
01:18:38 qui prônent l'islam politique.
01:18:40 Les associations, effectivement, au cœur des interrogations.
01:18:43 On va y revenir, Jean-Michel Fauvert.
01:18:45 Il y a plusieurs interrogations après cette affaire.
01:18:47 Cela a été rappelé à l'instant par Gabriel.
01:18:51 Effectivement, lorsque l'on voit que la famille du terroriste
01:18:55 devait être expulsée en 2014, qu'elle ne l'a pas été,
01:18:58 parce que soutenue par un certain nombre d'associations,
01:19:01 cela pose question.
01:19:02 Après, il y a une autre question à laquelle nous devrons peut-être répondre.
01:19:06 En tout cas, les élus devront peut-être répondre.
01:19:09 C'est-à-dire que même si la famille du terroriste avait dû être expulsée,
01:19:13 compte tenu de notre droit, vu qu'il est arrivé en France avant l'âge de 13 ans,
01:19:16 même si sa famille avait pu être expulsée à l'époque,
01:19:19 il n'aurait pas pu être expulsé, lui.
01:19:23 C'est exactement pareil avec le fait qu'il était suivi pour radicalisation,
01:19:29 qu'il était fiché S depuis quelques jours.
01:19:31 Et même malgré cela, vu qu'il était arrivé en France avant l'âge de 13 ans,
01:19:34 il n'aurait pas pu être expulsé.
01:19:36 Donc, est-ce qu'on ne doit pas revoir collectivement tout cela ?
01:19:39 C'est peut-être cela la question à se poser.
01:19:42 Et la question qui est soulevée par un certain nombre d'élus.
01:19:44 Jean-Michel Fauvert, il y a un volet diplomatique aussi, on en reparlera.
01:19:47 Oui, je pense que tout cela est le nœud du problème.
01:19:49 On peut effectivement dire qu'il n'y a pas de volonté politique,
01:19:53 que ça ne s'est pas fait assez bien, etc.
01:19:56 Mais enfin, quand on constate aujourd'hui que l'action politique,
01:19:59 l'action politique, quelle qu'elle soit, de quelque gouvernement que ce soit,
01:20:02 et demain, ce sera la même chose,
01:20:04 est entravée par un certain nombre de millefeuilles que l'on s'est mis dessus
01:20:09 et qui nous empêchent, qui empêchent les politiques d'exercer leur prérogative.
01:20:16 Et on le voit dans cette affaire-là.
01:20:18 C'est-à-dire, qu'est-ce qui se passe dans cette affaire-là ?
01:20:20 Il y a eu une demande d'expulsion en 2014.
01:20:22 Et vous avez les associations, le MRAP, la CIMAD, RESF, etc.
01:20:27 Vous avez le Parti communiste aussi, à l'époque, qui s'oppose à cette expulsion.
01:20:33 Donc, qui s'oppose à la politique de l'État.
01:20:34 Et ces mêmes associations d'ailleurs, qui s'occupent d'accueillir...
01:20:38 On pense à SOS Méditerranée...
01:20:41 C'est eux qui sont naïfs, ce n'est pas le pouvoir politique.
01:20:43 C'est soit eux qui sont naïfs, soit c'est aussi leur business,
01:20:47 ils font leur business de ça.
01:20:48 Donc, à un certain moment, il va falloir mettre un coup de pied dans la fourmilière là-dessus.
01:20:51 Et quel que soit le gouvernement en place, et quel que soient les futurs gouvernements.
01:20:54 Beaucoup d'interrogations, on le voit ce soir après cet attentat.
01:20:58 Je vous propose de revenir sur les faits.
01:21:00 On va écouter le témoignage de Jade.
01:21:02 Alors, Jade, elle était dans le lycée quand l'attaque a eu lieu.
01:21:06 Nous avons recueilli son témoignage. On l'écoute.
01:21:10 Il y a des enfants qui passaient dans la cour à ce moment-là,
01:21:14 pour aller certainement à la cantine.
01:21:16 Ils filmaient la scène et en fait, ils étaient clairement en train de voir la scène
01:21:22 du terroriste avec le couteau et qui est en train de pousser quelqu'un.
01:21:28 Et il y avait des élèves qui passaient à côté, mais ils ne les regardaient pas.
01:21:31 Ils voulaient vraiment se venger sur des adultes.
01:21:34 Moi, le truc que je ne comprends pas, c'est pourquoi un prof d'histoire...
01:21:38 Est-ce que c'est pour reproduire ce qui s'est passé il y a trois ans ?
01:21:41 Parce que franchement, c'est bête.
01:21:44 Voilà, des lycéens, des parents d'élèves qui vont être choqués.
01:21:47 Ah, c'est bien au-delà. On va parler avec Jean-Pierre Bouchard.
01:21:49 Jean-Pierre Bouchard qui est psychologue, mais également criminologue.
01:21:53 Jean-Pierre Bouchard, merci d'avoir accepté notre invitation pour nous éclairer.
01:21:57 On l'a bien vu, aujourd'hui, des élèves qui ont assisté à ce terrible attentat.
01:22:03 Il y a les parents aussi l'inquiétude.
01:22:05 Comment on fait face à cette terreur ?
01:22:09 Emmanuel Macron a dit "nous ne céderons pas à cette terreur".
01:22:13 Pas évident.
01:22:14 Non, ce n'est pas évident.
01:22:16 Alors, il y a différents niveaux d'impact.
01:22:19 Il y a ceux qui ont assisté directement à l'assassinat très méthodique de ce professeur
01:22:26 et aux agressions sur d'autres personnes.
01:22:29 Il y a ceux qui étaient réfugiés dans les classes.
01:22:31 Donc, il y a différents cercles d'impact et il va falloir les différencier.
01:22:37 Les cellules d'urgence médico-psychologique ne servent à ça,
01:22:41 mais les psychologues qui, logiquement, sont bien formés à ce genre de problématiques
01:22:46 et donc qui vont à la fois, en quelque sorte, amortir l'impact que ça peut avoir sur le plan mental.
01:22:53 Et donc, en amortissant ces impacts, ça amortit aussi à moyen et long terme
01:22:57 les troubles psychologiques qui pourraient apparaître,
01:23:00 les gens impactés ou impactables seront avertis aussi des troubles qu'ils peuvent présenter.
01:23:07 Et il y a aussi une mission diagnostique de la part des psys
01:23:10 qui doivent essayer de repérer quelles sont les personnes les plus fragiles
01:23:14 de façon à peut-être les suivre de façon plus régulière que d'autres.
01:23:18 On a toute une profession aussi qui est touchée trois ans après l'assassinat terroriste de Samuel Paty.
01:23:24 Aujourd'hui, c'est ce professeur de français à Haras.
01:23:29 Il y a visiblement des protections qui vont se mettre en place autour des lycées.
01:23:34 Ça aussi, c'est important psychologiquement pour tous les Français,
01:23:37 pour les enseignants en particulier, mais aussi les parents, les élèves.
01:23:42 Oui, effectivement, à travers cette histoire et puis d'autres précédentes et d'autres dans le monde,
01:23:47 les parents, les élèves, la communauté enseignante et finalement,
01:23:52 chacun d'entre nous peut s'identifier à ça, redouter ça.
01:23:56 Ce n'est pas aberrant parce que ça peut arriver et ça arrive, hélas, régulièrement,
01:24:01 puisqu'il y a un terreau très fertile islamiste dans le monde,
01:24:05 puisque tout ça, c'est de l'idéologie, une confrontation de sociétés et de modèles de société.
01:24:12 Et que ce terreau est très fertile chez nous, en France.
01:24:16 Donc, c'est très important de prendre des mesures de sécurité,
01:24:19 mais aussi de prendre des mesures de prévention,
01:24:21 c'est-à-dire qu'il y a des gens, comme ça a été dit sur votre plateau,
01:24:24 qui, en quelque sorte, n'ont rien à faire sur le territoire national et qui ne doivent pas y être.
01:24:29 C'est la première des mesures, je dirais, de prévention à prendre,
01:24:34 parce qu'il y a des gens radicalisés, il y a des gens qui sont radicalisables,
01:24:38 c'est-à-dire qu'ils sont prêts à basculer.
01:24:40 Et puis, maintenant, ce terreau fertile idéologique circule absolument partout et en France notamment.
01:24:47 Vous parlez d'un terreau fertile aujourd'hui en France.
01:24:51 Est-ce que le contexte international, ce qui se passe notamment au Moyen-Orient,
01:24:55 ça peut, si je puis dire, galvaniser certaines personnalités déjà radicalisées
01:25:00 et qui pourraient passer à l'acte avec ce qui se passe finalement aujourd'hui dans le monde ?
01:25:06 Oui, ça peut les galvaniser, mais hélas, on n'avait pas besoin de ça pour qu'ils soient galvanisables
01:25:12 ou qu'ils passent à l'acte, puisque ça a été régulièrement le cas depuis quelques années.
01:25:16 Il y a bien cette confrontation idéologique et ces gens-là veulent nous faire la guerre
01:25:21 et je dirais que certains veulent nous faire la peau, en plus, il faut bien avoir conscience de ça.
01:25:25 Et donc, évidemment, les événements au Moyen-Orient n'arrangent rien,
01:25:30 mais on ne sait pas encore s'il y a un impact direct sur la personne qui est passée à l'acte ce matin ou pas.
01:25:35 Elle le dira peut-être en garde à vue, donc on l'apprendra peut-être, ce n'est pas certain.
01:25:41 Peut-être que oui, en tout cas, ça n'arrange rien, mais cette confrontation, cette guerre idéologique perdure
01:25:49 et c'est vraiment très, très problématique et dangereux parce que vous avez vu,
01:25:52 c'est source de restriction de nos libertés.
01:25:54 Il faut mettre de la sécurité partout et ça a un impact sur nos normes, nos valeurs et peut-être sur nos lois prochainement.
01:26:03 Merci beaucoup, Jean-Pierre Bouchard, pour votre éclairage.
01:26:06 Je le rappelle, vous êtes psychologue également, criminologue.
01:26:09 Je le disais, on attend des mesures de protection autour des écoles.
01:26:14 Justement, je vous propose d'écouter Gabriel Attal, qui s'exprimait sur la sécurité des écoles, mais c'était mercredi dernier.
01:26:22 Écoutez-le.
01:26:24 La priorité aujourd'hui, s'agissant du ministère de l'Éducation nationale,
01:26:27 c'est évidemment d'assurer la sécurité de nos écoles et la sérénité dans nos écoles.
01:26:32 Un travail, je le dis aussi, pour tous les établissements scolaires.
01:26:37 L'école doit rester un sanctuaire.
01:26:40 L'école doit être un rempart face à la haine.
01:26:43 Voilà le message qu'on est venu apporter avec Gérald Darmanin.
01:26:45 Sécurité de nos établissements, sérénité dans nos établissements et surtout une très grande fermeté.
01:26:50 On sera intraitable face à toutes les agressions, les mouvements qui pourraient survenir et qui viseraient nos élèves.
01:26:57 C'était il y a deux jours, Gabriel Cluzel.
01:27:00 On avait donc des éléments, des signaux rouges pour que Gabriel Attal annonce la sécurisation des écoles.
01:27:07 On le sait dans le contexte des attentats en Israël.
01:27:11 Oui, mais c'est très compliqué de sécuriser une école.
01:27:12 Il y a déjà des dispositifs.
01:27:14 D'ailleurs, les directeurs d'écoles aujourd'hui sont formés à ça.
01:27:16 On l'a dit, les enfants font des exercices, des exercices pour attaques terroristes.
01:27:19 C'est quand même pas rien quand il y en a réfléchi.
01:27:21 Il faut voir l'état de nos écoles quand on compare à quelques années en arrière.
01:27:28 On ne peut déjà plus se garer devant.
01:27:29 Il y a des vidéos protections.
01:27:32 Mais malgré tout, ce ne sont pas des forteresses imprenables.
01:27:35 Il y a du monde qui circule, des professeurs, du personnel.
01:27:38 Est-ce qu'il a bénéficié peut-être d'une...
01:27:41 Pardonnez-moi, Gabriel Cluzel.
01:27:43 On va reprendre la direction d'Aras, puisque Frédéric Le Turc, le maire de la ville, s'exprime à nouveau.
01:27:48 Écoutez-le.
01:27:49 On ne peut en fait que s'interroger forcément sur les raisons qui ont conduit à ce drame.
01:27:56 Le calendrier qui est peut-être choisi.
01:28:01 Je parlais tout à l'heure de conflans Saint-Honorin.
01:28:03 Parce que je ne peux pas m'empêcher de penser à mes collègues élus de conflans
01:28:08 qui ont vécu sous d'autres formes peut-être un drame aussi lourd il y a 3 ans
01:28:15 et qui ont mis forcément plusieurs semaines, plusieurs mois à reconstruire
01:28:21 et qui aujourd'hui encore continuent à reconstruire.
01:28:25 Donc ce sont des drames.
01:28:27 Voilà. Et je pense forcément à l'épouse de ce professeur, à leurs enfants, à leurs proches,
01:28:37 à la communauté éducative que j'ai rencontrée tout à l'heure qui a été remarquable
01:28:42 parce qu'ils ont eu les réflexes qu'il fallait pour essayer de gérer une situation dramatique.
01:28:51 Et les services de police, les urgences, le SAMU, tout le monde en fait a fait preuve finalement
01:29:00 d'une grande rapidité, ce qui a permis de poser les choses.
01:29:05 Et le préfet du Pas-de-Calais, je le dis, a été à la manœuvre.
01:29:10 Et je pense que quand on a quelqu'un qui coordonne, comme ça a été le cas autour d'un drame,
01:29:17 de ce niveau-là, on peut essayer de faire que chacun puisse bien faire son travail.
01:29:25 Voilà. Donc ce soir, le travail continue parce que nous sommes ici sur la place des héros,
01:29:31 mais au lycée, encore des choses se passent.
01:29:34 Et demain, l'établissement sera ouvert aux élèves et aux familles.
01:29:38 Je pense que c'est important.
01:29:40 Et lundi, en fait, les élèves seront accueillis, non pas pour des cours,
01:29:45 mais aussi pour un temps d'échange, parce que je pense que c'est très important.
01:29:49 Et les vacances sont devant nous.
01:29:53 Mais il faudra tenir jusqu'aux vacances et puis préparer la rentrée, forcément.
01:29:59 Et on sera aux côtés de la communauté éducative, qui forcément est très marquée ce soir.
01:30:03 – Pensez-vous que ça va engendre les autres mesures de sécurité
01:30:06 pour protéger les élèves dans ces établissements dans votre ville ?
01:30:10 Est-ce que ça va faire réévaluation de renforcement ?
01:30:14 – Dans la ville, peut-être, dans toutes les villes de France,
01:30:19 autour de toutes les écoles de France, parce que ça s'est passé ici,
01:30:23 c'était à Conflans hier, ça peut se passer ailleurs.
01:30:26 Il ne faut pas, en fait, tomber, je pense, dans la psychose.
01:30:30 Mais il y aura certainement des mesures encore qui pourront être prises
01:30:35 pour essayer de sécuriser encore mieux les entrées dans les établissements scolaires.
01:30:42 Il y a déjà énormément de choses qui ont été faites, mais est-ce qu'elles sont suffisantes ?
01:30:47 Point d'interrogation.
01:30:48 Je pense qu'il ne faut pas obligatoirement raisonner à chaud
01:30:52 et ne pas obligatoirement toujours, comme on le fait rapidement et gratuitement,
01:30:57 reporter la responsabilité sur l'un, sur l'autre.
01:31:01 J'entendais que certains demandaient la démission du ministre de l'Intérieur.
01:31:05 Enfin, où va-t-on ? Où va-t-on ? Il faut être sérieux.
01:31:10 Je pense qu'on est dans un pays sérieux, dirigé de manière sérieuse,
01:31:15 et qu'il faut simplement qu'à un moment donné, on sache se rassembler
01:31:19 et travailler correctement ensemble et pas s'autiller sur les bancs.
01:31:22 Est-ce qu'il y avait des menaces particulières autour de ce lycée ?
01:31:25 Non. Pas à ma connaissance, il n'y avait pas de menaces particulières autour de ce lycée.
01:31:31 Tout à l'heure, le président de la République est venu.
01:31:34 C'est un soutien fort, on imagine, qui n'apaisse pas forcément la peine
01:31:38 des familles des victimes, mais pour autant, qu'est-ce qu'il vous a dit ?
01:31:41 Moi, je l'ai eu au téléphone parce que j'étais, comme vous le savez,
01:31:44 en déplacement de retour de l'un.
01:31:47 Et forcément, il est venu parce qu'il a souhaité être présent
01:31:55 aux côtés de la communauté éducative, aux côtés des enseignants,
01:31:59 aux côtés du directeur, aux côtés des parents, aux côtés des élèves.
01:32:03 Je pense que c'est important, parce qu'on est dans un contexte, en fait,
01:32:07 anxionnel. On voit que sur les réseaux sociaux, tout circule à une vitesse
01:32:11 qui vous dépasse, vous qui êtes journaliste et qui essayez de faire votre travail,
01:32:18 mais vous courez après une information qui est déjà sur les réseaux sociaux,
01:32:23 qui est déjà commentée, gratuitement commentée.
01:32:25 Et ça, en fait, c'est un vrai sujet. Ça renvoie à la fois au travail qui est fait
01:32:30 pour essayer d'encadrer, de réglementer les réseaux sociaux.
01:32:34 Ça renvoie aussi, en fait, au travail qui est aujourd'hui en chantier
01:32:39 sur la loi sur l'immigration.
01:32:41 Ça renvoie, en fait, à plein de chantiers qui sont, en fait, des chantiers de société.
01:32:47 Et si on veut faire société, il faut travailler ensemble et ne pas,
01:32:51 en fait, obligatoirement, uniquement se laisser aller à des commentaires, comme je dis.
01:32:56 Monsieur le maire, ce soir, au pied du Biais-Froid, il y avait une cinquantaine de personnes.
01:33:00 C'était important pour vous de se rassembler ?
01:33:02 Alors, c'était un rassemblement spontané qui n'est pas de mon fait.
01:33:07 Donc, moi, je pense que les personnes, en fait, qui connaissent Arras,
01:33:11 qui ont l'habitude de vivre ici, savent que la Place des Rots est un lieu, je dirais,
01:33:16 de rassemblement où, quand il y a quelque chose qui se passe, on a l'habitude de se retrouver.
01:33:21 Ils ont pris l'initiative. C'est pour ça que je suis venu.
01:33:24 Il y aura certainement d'autres initiatives que l'on devra prendre.
01:33:27 Mais je pense que, plus que des initiatives, ce qu'il faut, c'est qu'on puisse essayer de construire,
01:33:32 je dirais, le jour d'après. Et le jour d'après, c'est le retour des élèves à l'école,
01:33:37 c'est le retour des enseignants à l'école, c'est le travail aux côtés du directeur d'établissement,
01:33:42 c'est le travail, le dialogue, c'est, en fait, le fait de dépasser l'effet pour continuer à aller de l'avant.
01:33:51 Parce que ça, c'est aussi important.
01:33:54 Par rapport, justement, au retour des élèves, comment ça va se passer ?
01:33:57 Est-ce que le proviseur vous a dit la façon dont ils allaient aborder le sujet en classe, notamment ?
01:34:02 Je pense qu'ils vont y travailler ce soir, avec Mme la rectrice, qui était présente aussi.
01:34:07 Ils vont surtout essayer de libérer la parole, de travailler par petits groupes,
01:34:11 en sachant que, vous le savez, dans ce type de situation, les hôpitaux délèguent, en fait,
01:34:19 des cellules psychologiques qui sont particulièrement adaptées pour accompagner les victimes ou les proches des victimes.
01:34:28 On peut considérer que les élèves sont des proches des victimes, que les enseignants sont des proches des victimes.
01:34:32 Puis il y a une équipe de direction aussi de l'établissement qui a besoin d'être soutenue.
01:34:38 J'irai les retrouver demain, forcément.
01:34:42 Et ce que je souhaite, c'est qu'ils puissent travailler dans de bonnes conditions.
01:34:45 Et c'est ça qui sera important, que l'espace soit à nouveau ouvert pour eux.
01:34:51 Tout à l'heure, le président de la République a expliqué qu'il fallait que cet établissement rouvre demain,
01:34:56 pour ne pas céder à cette idrisslamiste et à cet acte terroriste.
01:35:01 Vous partagez ça, j'imagine. C'est important de rouvrir très vite.
01:35:04 Je pense que la décision qui a été prise par le directeur d'établissement et soutenue par le président de la République est une bonne décision.
01:35:12 Il ne faut surtout pas mettre un genou par terre.
01:35:16 On est debout. On le dit, malheureusement, à chaque fois qu'il y a des drames qui se déroulent ailleurs.
01:35:24 Donc il n'y a pas de raison qu'on ne le soit pas quand ça se passe chez nous.
01:35:28 Et puis ça renvoie à tous les drames que l'on voit défiler sur des images qui se passent dans le monde entier,
01:35:36 qui sont aussi dramatiques.
01:35:38 Mais là, c'est ici et c'est maintenant.
01:35:42 Notre devoir, c'est d'être présent et demain, de les aider à accueillir et à libérer la parole.
01:35:50 Merci.
01:35:52 Merci à vous.
01:35:54 Frédéric Leturc, le maire d'Arras, qui s'exprimait.
01:35:57 Gabriel Cluzel, c'est vrai, on comprend l'émotion, la charge qu'il a sur ses épaules aujourd'hui.
01:36:02 Il a dit qu'il ne faut pas tomber dans la psychose.
01:36:05 Il faut penser au jour d'après pour faire société des expressions.
01:36:09 On a beaucoup entendu, qu'on a peut-être trop entendu d'ailleurs, en tout cas pour une bonne partie des Français.
01:36:15 Il faudrait peut-être autre chose face à ce terrorisme.
01:36:20 Il y a vraiment des éléments de langage.
01:36:22 Faire société, libérer la parole, mais aussi encadrer les réseaux sociaux comme si c'était la priorité.
01:36:27 Évidemment, c'est assez évident que les Français ont envie d'être informés quand ils sont inquiets.
01:36:33 Je suis frappée, je ne veux pas l'agresser, mais par la mollesse de la réaction.
01:36:40 Et globalement, de la mollesse de la réaction en France si on compare avec Israël.
01:36:44 C'est vrai que vous allez me dire que c'est un drame d'une ampleur toute différente.
01:36:48 Mais individuellement, pour chaque famille, c'est le même drame.
01:36:50 Quand il y a un mort, quelqu'un qui est assassiné de façon si tragique, et puis tous les Français se projettent.
01:36:57 Les Français ont besoin de se sentir protégés par leur gouvernement.
01:37:03 Ce n'est pas avec des propos lénifiants qu'ils se sentent protégés, qu'ils ont entendu des milliers de fois.
01:37:09 Beaucoup sont pronds pour critiquer Israël.
01:37:13 Il est un fait qu'il y a la volonté de rassurer la population et de lui dire, nous allons faire en sorte que ça ne se reproduise pas.
01:37:21 Ne pas céder à la terreur, etc.
01:37:23 Encore une fois, ça a été déjà vu, revu, rebattu.
01:37:27 Il faut mettre ça de côté.
01:37:29 C'est vrai, Jean-Michel Fauvert, qu'il va y avoir, et c'est bien heureux, des hommages.
01:37:35 Et c'est normal, néanmoins, à ce qu'aujourd'hui, au-delà des mots, au-delà des hommages,
01:37:39 les Français n'attendent pas plus du gouvernement de véritables actions concrètes pour que ce type de drame,
01:37:45 ce type d'attentat terroriste, ne survienne plus sur notre sol français.
01:37:49 Passons-nous réellement que les attentats terroristes ne surviendront plus sur notre sol français,
01:37:56 quel que soit ce qui va être fait et quel que soit ce qui est fait.
01:38:01 C'est une question que l'on peut se poser.
01:38:05 Pour autant, il faut effectivement travailler très fort.
01:38:07 Il faut travailler très fort sur ce qui engendre ces attentats-là, et en particulier le terreau que l'on a en France.
01:38:13 Parce que j'entendais la comparaison avec Israël tout à l'heure.
01:38:17 C'est une comparaison que l'on peut faire, mais qui n'est pas tout à fait exacte, dans la mesure où les situations sont différentes.
01:38:24 On n'a pas de bandes armées terroristes à nos frontières.
01:38:28 Par contre, on a un terreau très propice et particulièrement dangereux.
01:38:38 Donc il faut travailler sur ce terreau-là. Et ce terreau, en réalité, c'est les mêmes causes qui ont fait ça.
01:38:44 Vous avez en particulier les frères musulmans qui sont implantés sur notre territoire national.
01:38:49 Il va falloir bien travailler là-dessus, en particulier sur leur financement,
01:38:52 et faire en sorte que leur idéologie à eux et aux salafistes d'une manière générale,
01:38:59 leur idéologie mortifère, arrête de se transmettre et de les combattre réellement.
01:39:05 Et donc il y a un certain nombre de choses à faire, effectivement.
01:39:08 Et là où je rejoins tout ce qui a été dit aussi sur ce plateau-là, c'est qu'à un certain moment,
01:39:12 quand il y a des faits qui se produisent, ou même avant,
01:39:16 quand on a des gens qui sont fortement suspectés de nationalité étrangère,
01:39:20 eh bien il faut s'en séparer, et rapidement.
01:39:23 Et il faut qu'on ne soit pas empêché de s'en séparer par tout un tas de freins,
01:39:28 en particulier les associations, en particulier des recours.
01:39:33 Il y a 14 recours aujourd'hui, quand on ne donne pas sur le droit d'asile, il y a 14 recours.
01:39:41 Donc il faut simplifier les choses, faire en sorte qu'on soit beaucoup plus réactifs,
01:39:46 et faire en sorte de pouvoir être efficace sur le terrain,
01:39:49 en expulsant les uns et en mettant en prison les autres.
01:39:51 Florian Tardif, le chef de l'État, a rencontré les groupes des différents partis,
01:39:55 c'était-à-dire qu'il y a quelques jours, dans le contexte du conflit au Moyen-Orient,
01:39:58 après les attentats terroristes qui ont touché Israël.
01:40:01 On sait à peu près la teneur des échanges avec les partis.
01:40:04 C'est quoi aujourd'hui la vision, le cap du chef de l'État,
01:40:06 pour faire face à ces attentats terroristes, à cet antisémitisme
01:40:12 qui monte de plus en plus dans notre pays,
01:40:14 bref, cette insécurité générale liée notamment à la montée de l'islamisme ?
01:40:18 Je serais plus qu'informé si je savais déjà les conclusions d'une réunion
01:40:22 qui va se tenir d'ici quelques minutes à présent.
01:40:25 Tout simplement parce que, selon mes informations,
01:40:27 le chef de l'État va réunir d'ici trois minutes exactement, à l'Élysée,
01:40:32 la première ministre, Gérald Darmanin, Éric Dupond-Moriarty et Gabriel Attal.
01:40:36 Cela vous donne déjà une idée, compte tenu des ministres qui sont conviés à l'Élysée,
01:40:40 justement de la réponse peut-être qui pourra être apportée,
01:40:43 qui, et je pense qu'on sera collectivement d'accord sur ce plateau,
01:40:46 ne peut pas être que sécuritaire.
01:40:48 Elle doit être éducative, sécuritaire, judiciaire également,
01:40:52 compte tenu des différents éléments qu'on a soulevé tout à l'heure.
01:40:55 Est-ce qu'il va falloir revoir notre droit ?
01:40:57 Je rappelais que cet individu ne peut pas être expulsé du territoire national,
01:41:02 tout simplement parce qu'il est arrivé avant l'âge de 13 ans.
01:41:04 C'est une question qu'on peut se poser,
01:41:06 tout simplement parce qu'il va y avoir dans quelques semaines,
01:41:10 et c'est un autre sujet mais qui est néanmoins lié,
01:41:13 le texte "Asile et immigration" qui va arriver au Parlement.
01:41:17 Plus d'une vingtaine de textes ont été votés au Parlement.
01:41:21 On se rend bien compte qu'on a toujours des difficultés
01:41:23 compte tenu de l'afflux migratoire qui arrive dans notre pays.
01:41:29 Mais pourquoi j'évoque cela ?
01:41:31 Tout simplement parce qu'il y a encore malheureusement des biais
01:41:37 qui sont utilisés par certains pour utiliser justement notre droit contre nous.
01:41:43 Cela a été évoqué à l'instant, lorsque l'on voit que par exemple,
01:41:47 quelqu'un qui arrive sur le sol français,
01:41:49 qui sait très bien qu'il ne pourra pas bénéficier de l'asile,
01:41:53 il arrive néanmoins sur le sol national,
01:41:55 il fait une demande d'asile, sa demande est rejetée,
01:41:59 il y a ensuite un recours qui est fait,
01:42:01 parfois grâce à l'aide de nombreuses associations
01:42:04 et on en a cité un certain nombre, etc.
01:42:08 Cela met des mois avant qu'enfin il puisse être potentiellement expulsé
01:42:12 du territoire national.
01:42:14 Il est alors sous le coup du Nauque-UTF
01:42:16 et on se rend compte que même après des mois,
01:42:18 même après l'ensemble de ces procédures,
01:42:20 on n'arrive pas à l'expulser.
01:42:21 Et donc aujourd'hui, on a une voie d'entrée "légale" d'une immigration illégale.
01:42:28 Et cela, effectivement, il faut collectivement se poser la question
01:42:31 autour de cela tout simplement,
01:42:32 parce qu'il y a des individus qui utilisent le droit contre nous.
01:42:35 Réunion de sécurité, Michael Taverne,
01:42:37 présidée par Emmanuel Macron, nous dit Florian Tardif,
01:42:41 qui va démarrer dans quelques minutes.
01:42:43 Effectivement, une réponse qui ne peut pas être que sécuritaire.
01:42:46 Cela englobe la question de l'éducation,
01:42:50 cela englobe la question de la justice également.
01:42:52 Oui, mais bien sûr, c'est vrai que le risque zéro n'existe pas.
01:42:57 Mais on essaie de tout faire en tout cas pour s'en rapprocher.
01:42:59 D'ailleurs, je vous rappelle juste que le groupe Rassemblement National
01:43:03 demande l'audition de Gérald Darmanin
01:43:05 dès la semaine prochaine à l'Assemblée Nationale
01:43:07 pour connaître quelles seraient les failles
01:43:12 et les défaillances qu'il y aurait pu y avoir
01:43:14 dans cette affaire de fichés qui n'est pas expulsée
01:43:16 et qui était encore présente sur le territoire national.
01:43:19 Donc, je vous rejoins, Florian Tardif.
01:43:22 Je rappelle juste que le projet de l'Union Européenne,
01:43:26 c'est une immigration massive.
01:43:28 On veut de plus en plus d'immigration.
01:43:30 Donc, les élections européennes du 9 juin prochain
01:43:33 seront déterminantes pour véritablement changer
01:43:35 le destin de l'Europe.
01:43:37 Maintenant, je pense qu'il ne faut pas avoir la main molle.
01:43:41 Et c'est ce qu'on vit malheureusement depuis des années.
01:43:45 Et les Français, aujourd'hui, ils veulent des réponses.
01:43:48 La grande majorité des Français veulent notamment
01:43:52 que les délinquants étrangers soient expulsés.
01:43:55 Alors, le problème, c'est qu'il y a un volet diplomatique
01:43:58 sur cette question-là, qu'il faut également travailler.
01:44:01 Mais bien sûr qu'il faut travailler.
01:44:02 Mais nous, nous avons proposé, justement.
01:44:04 Nous avons parlé des visas,
01:44:06 nous avons parlé également de la taxation des flux financiers, etc.
01:44:09 Donc, il y a... On peut taper du poing sur la table.
01:44:11 Concernant le droit, je disais juste que...
01:44:13 N'oubliez pas que le général De Gaulle disait
01:44:15 d'abord la France, puis le droit, et enfin...
01:44:17 La France, l'État, et ensuite le droit.
01:44:21 Mais aussi, je rappelle que concernant effectivement
01:44:25 les déboutés du droit d'asile,
01:44:27 puisque, en fait, n'importe qui peut venir sur le territoire national,
01:44:30 il suffit juste d'aller à la porte de la Villette,
01:44:33 à la porte de la Chapelle, etc.
01:44:35 Je fais le parallèle avec le trafic du crack.
01:44:37 On sait très bien que ce sont des Sénégalais
01:44:39 qui sont à la tête des réseaux,
01:44:41 ils sont tous sous le QTF,
01:44:42 ils sont encore présents sur le territoire national.
01:44:44 Et, par exemple, nous, ce que nous proposons au RN,
01:44:49 c'est que les demandes d'asile soient faites sur le pays de départ.
01:44:53 Et ensuite, elles seront étudiées,
01:44:56 et si le droit d'asile correspond aux critères,
01:44:59 alors, dans ce cas-là, effectivement,
01:45:01 il doit pouvoir s'exercer.
01:45:03 Mais on sait très bien que la plupart
01:45:05 de ceux qui demandent le droit d'asile
01:45:07 ne correspondent pas à ce qu'est le droit d'asile.
01:45:11 On sait que la plupart du temps, c'est de l'immigration économique.
01:45:14 On le sait parfaitement.
01:45:16 Donc, aujourd'hui, je pense qu'il faut taper du poing sur la table.
01:45:18 Je pense que les Français, aujourd'hui,
01:45:20 veulent véritablement changer de politique,
01:45:22 parce que subir, il y a un moment, ça suffit,
01:45:24 il faut des actes.
01:45:25 Alors, justement, quel est l'état de la menace aujourd'hui en France ?
01:45:28 Nous l'évoquions tout à l'heure,
01:45:30 notamment avec notre correspondant Claude Moniquem
01:45:32 et Emmanuel Macron,
01:45:33 qui ont présidé une réunion de sécurité.
01:45:35 Effectivement, cela va être évoqué,
01:45:37 cette menace aujourd'hui en France.
01:45:39 Le président du cercle de réflexion sur la sécurité intérieure
01:45:42 s'exprimait hier sur nos antennes.
01:45:44 Je vous propose d'écouter Thibault de Montbrial.
01:45:47 Que nous savons, parce que ça a été dit,
01:45:50 notamment par Gérald Darmanin,
01:45:52 que des équipes de Daesh sont de nouveau
01:45:54 sur le territoire européen depuis quelques mois.
01:45:56 Depuis quelques mois, c'est ce que Gérald Darmanin a dit,
01:45:59 mais ça n'a pas été tellement entendu.
01:46:01 Je le redis, nous savons qu'il y a un risque
01:46:03 de nous faire de nouveau frapper par des groupes structurés,
01:46:06 c'est-à-dire de plus de l'ampleur du 13 novembre 2015
01:46:09 que de petites attaques au couteau,
01:46:11 l'un n'empêchant d'ailleurs pas l'autre.
01:46:13 Mais vous me posez la question de savoir
01:46:15 si les événements de ce week-end ont fait monter d'un cran.
01:46:17 Je vous réponds, ça a fait monter de plusieurs crans, le risque.
01:46:21 Les événements de ce week-end,
01:46:23 il parlait donc des attentats terroristes,
01:46:25 Jean-Michel Fauvergue, en Israël,
01:46:27 qui ont fait monter de plusieurs crans,
01:46:29 le risque terroriste sur le territoire français.
01:46:31 Et on le voit d'ailleurs aujourd'hui
01:46:33 avec ce terrible assassinat à Arras.
01:46:36 Alors pour être tout à fait clair et tout à fait honnête,
01:46:39 c'était monté de plusieurs crans, il y a quelque temps déjà.
01:46:43 Vous vous souvenez qu'Al Qaïda a fait une menace directe
01:46:47 contre la France et la Suède,
01:46:49 de venir les frapper, en particulier
01:46:51 pendant la Coupe du monde de rugby
01:46:53 et pendant les festivités qu'on avait.
01:46:57 Gérard Darmanin l'avait dit et l'avait redit.
01:47:00 Et puis les services se sont aperçus,
01:47:03 effectivement, quand je dis les services,
01:47:05 les services d'intelligence, les services de renseignement,
01:47:07 se sont aperçus ces derniers temps.
01:47:10 Et Claude Moniquet le disait tout à l'heure, en substance,
01:47:14 qu'il y avait un retour d'activité sur des réseaux internationaux
01:47:21 et en particulier une installation de certains réseaux islamistes
01:47:27 en Afrique, dans les endroits où la France a dû partir.
01:47:32 Et on a des islamistes qui reprennent du terrain là-dessus
01:47:35 et qui sont en train de se coordonner.
01:47:37 Et ça peut, pour l'instant, ça n'est pas le cas,
01:47:40 ça peut être une base arrière,
01:47:42 comme ça s'est passé au Levant dans les années 2015 et 2016
01:47:46 et 2017 où ils ont été enfin éradiqués.
01:47:49 Donc on en est là, sauf que là, il n'y a plus de présence
01:47:53 pour lutter contre ces réseaux.
01:47:56 - Effectivement, une réelle menace.
01:47:57 Je vous propose d'accueillir Jacqueline Maquet,
01:47:59 députée Renaissance du Pas-de-Calais,
01:48:01 qui est en liaison avec nous.
01:48:03 Jacqueline Maquet, Mme la députée,
01:48:05 merci d'accepter notre invitation.
01:48:07 Vous étiez avec Emmanuel Macron cet après-midi à Arras,
01:48:11 donc dans le lycée, touché par cet attentat.
01:48:14 Quels ont été les mots que vous avez pu échanger
01:48:18 avec le président de la République ?
01:48:21 - Tout d'abord, je veux penser, j'ai une pensée pour la famille
01:48:27 de M. Bernard qui a été assassiné d'une façon horrible,
01:48:32 effectivement, à la porte de son lycée.
01:48:35 Je pense aussi aux deux blessés et je leur souhaite
01:48:38 un prompt rétablissement le plus vite possible et à leur famille.
01:48:42 Mais je pense aussi ce soir au corps enseignant de ce lycée,
01:48:46 qui est un lycée, je dirais, recommandé et très connu
01:48:51 de notre charmante ville, mais je pense aussi
01:48:55 à tous ses élèves, qui ont l'architecture de ce lycée
01:48:59 avec une cour intérieure très importante et un lycée
01:49:03 avec de nombreuses fenêtres, que ce soit dans les classes
01:49:06 ou dans les circulations, et de centaines d'enfants
01:49:10 qui ont assisté à cette scène d'horreur.
01:49:13 Donc je crois que mes pensées vont d'abord vers ces gamins
01:49:16 qui sont rentrés ce soir, qui ont été très contents
01:49:19 de retrouver leur famille, parce qu'ils ont été d'abord confinés
01:49:22 et ensuite en cellulopsie. Donc je pense à eux
01:49:26 et je crois que derrière, ce sont des horreurs.
01:49:31 Je ne pensais pas qu'un jour on verrait ça
01:49:35 dans une ville aussi paisible qu'à Reims.
01:49:37 Je sais que notre pays a toujours des menaces de terrorisme,
01:49:40 tous les jours, c'est constant, depuis des années,
01:49:43 mais je ne pensais absolument pas dans cette ville
01:49:46 si paisible du Bas-de-Calais que nous aurions pu avoir
01:49:50 effectivement ce type de démarche.
01:49:52 Bien sûr, j'ai accueilli le président de la République,
01:49:55 très contente effectivement qu'il vienne, mais c'était son devoir,
01:49:59 rendre visite effectivement à la communauté enseignante,
01:50:02 aux parents des enfants, mais aussi à tous les représentants,
01:50:06 et surtout effectivement échanger avec le proviseur
01:50:09 qui est un proviseur exemplaire, qui rouvrira son lycée demain
01:50:14 pour accueillir les enfants s'ils le veulent,
01:50:17 ceux qui le veulent, et le corps enseignant
01:50:19 pour échanger sur la situation.
01:50:21 Je crois que c'est un proviseur exemplaire
01:50:24 qui a d'abord participé à la RICS avec beaucoup de difficultés,
01:50:29 très discret, d'une efficacité redoutable,
01:50:32 et ce proviseur, je pense qu'il a l'éducation nationale
01:50:37 chevillée au corps, mais je pense aussi que ce proviseur
01:50:41 fait partie des usards de la République
01:50:44 qui composent l'éducation nationale.
01:50:47 Vous soulignez tout à l'heure la paisibilité
01:50:51 de la commune d'Arras jusque-là, cela montre aujourd'hui en France
01:50:55 que le terrorisme peut frapper n'importe où, à n'importe quel moment.
01:51:00 Tout à fait, ce que je pense, moi je vais à Paris tous les semaines,
01:51:05 je suis à Paris tous les semaines, je sais que Paris est parfois violent,
01:51:09 je connais des villes, on connaît les grandes villes,
01:51:12 qui ont la violence à leur porte tous les jours.
01:51:15 Nous sommes une ville Arras très paisible,
01:51:18 la preuve, la meilleure preuve, c'est qu'au mois de juin,
01:51:21 en pleine hémeth urbaine, en pleine hémeth effectivement,
01:51:26 nous n'avons absolument aucun signe de difficulté
01:51:31 dans notre ville paisible.
01:51:34 Ma permanence parlementaire, elle est installée au cœur
01:51:37 des quartiers sensibles de la ville.
01:51:39 Je crois que jamais, jamais je n'aurais pensé
01:51:43 de telles horreurs, de telles difficultés effectivement dans notre ville.
01:51:48 Madame la députée, le chef de l'État Emmanuel Macron
01:51:51 a appelé à l'unité face à cet attentat terroriste,
01:51:55 mais au-delà de cette unité, cette volonté du chef de l'État,
01:51:58 quelles sont les mesures très concrètes que vous vous attendez
01:52:02 après un tel drame ?
01:52:05 Je pense que le ministre de l'Intérieur était là,
01:52:09 et Gérald Darmanin a mis en place des mesures
01:52:14 déjà bien avant la situation de ce jour.
01:52:19 Il a mis en place pour surveiller après, je dirais,
01:52:25 ce qui s'est passé en Israël, mais aussi au 3e anniversaire
01:52:30 de Samuel Paty, il y a un renforcement effectivement
01:52:33 auprès des synagogues, mais aussi auprès de nos écoles
01:52:38 et dans les endroits très sensibles.
01:52:40 Nous ne sommes pas à l'abri effectivement,
01:52:42 même dans une ville très paisible, à des situations d'horreur.
01:52:46 Et c'est ça qui est le plus dur et le plus choquant
01:52:48 pour la députée que je suis, une circonscription du Pas-de-Calais
01:52:53 assez paisible, c'est l'écart entre ce qu'on peut constater.
01:52:58 Ça veut dire que l'ensemble du pays, de notre pays, la France,
01:53:02 est engrainé et que nous pouvons avoir effectivement ce système.
01:53:05 Donc bien entendu, le ministre de l'Intérieur s'est engagé
01:53:09 sur le renforcement de la surveillance.
01:53:12 Arras, ce soir, je dirais, c'est même choquant.
01:53:16 À de nombreuses, je dirais, escadrons de gendarmerie
01:53:20 ou voire de CRS, dans cette ville si paisible,
01:53:23 c'est très difficile.
01:53:25 Donc surveillance, surtout, mais je crois qu'il ne s'en est jamais caché,
01:53:30 notre ministre de l'Intérieur, de dire que le terrorisme existait toujours,
01:53:35 qu'il y avait effectivement des pièges et des attentats
01:53:38 qui ont été déjoués à différentes reprises depuis ces derniers mois.
01:53:42 Je crois qu'il faut continuer dans le même sens,
01:53:44 mais nous ne sommes jamais, jamais à l'abri de tels actes.
01:53:47 Merci Jacqueline Maquet d'avoir accepté notre invitation.
01:53:50 Je le rappelle, vous êtes députée Renaissance du Pas-de-Calais.
01:53:53 Merci à vous, bon courage également à tous vos administrés.
01:53:57 Ce soir, Gabriel Cluzel, c'est vrai, on en parlait avec vous tout à l'heure,
01:54:02 Michael Taverne, mais ce qui frappe, c'est en fait un endroit paisible
01:54:06 frappé de plein fouet par le terrorisme.
01:54:09 Et c'est ça aussi, aujourd'hui, la crainte que beaucoup de Français ont
01:54:13 qui nous regardent, c'est-à-dire qu'il va bien falloir prendre des mesures
01:54:17 concrètes pour qu'aujourd'hui, tous les Français se sentent en sécurité.
01:54:21 La vérité, c'est qu'il n'y a plus de ville paisible, c'est pas vrai.
01:54:25 Il suffit de suivre tous les faits divers qui deviennent des faits de société.
01:54:31 Et là, je ne parle pas de ce drame, mais des effets de la délinquance, etc.
01:54:35 Pour montrer qu'il n'y a plus de ville grande ou moyenne dans ce pays
01:54:39 qui soit préservée de mots qui, autrefois, étaient réservés aux quartiers sensibles.
01:54:46 On a fait une vie sensible, publiquement.
01:54:49 On a fait une politique de la ville échevelée.
01:54:51 On a voulu faire de la mixité sociale qui a échoué.
01:54:55 Et en réalité, je crois que c'est très compliqué.
01:54:59 Je comprends que tout député, maire ait envie de dire que sa ville est paisible,
01:55:03 mais c'est pas vrai, il n'y a plus de ville paisible.
01:55:05 Donc le danger est omniprésent.
01:55:07 Tout à l'heure, on disait "ah oui, mais la France, c'est pas Israël".
01:55:09 C'est vrai que sur un plan géographique, la France ne se retrouve pas en situation comme Israël.
01:55:16 Mais nous, volontairement, par une politique migratoire complètement dingue,
01:55:20 nous recréons les conditions qui font qu'aujourd'hui, Israël est dans cette situation.
01:55:27 Sauf que ça s'impose à Israël, ça s'impose à ce pays.
01:55:30 Alors que nous, ça ne s'imposait pas, nous l'avons créé de toute pièce.
01:55:33 Et c'est vrai que quand cette députée dit "Aras est une ville paisible",
01:55:37 elle devrait dire "Aras était une ville paisible comme l'ensemble de la France".
01:55:41 C'est terminé.
01:55:42 On arrive au terme de cette émission.
01:55:43 Dans un instant, Philippe Devilliers face à Devilliers, orchestré par Eliott Deval avec Geoffroy Lejeune.
01:55:48 Ils vont revenir bien évidemment sur ce terrible attentat aujourd'hui à Aras en un mot très court.
01:55:53 L'actualité à cette heure-ci, Florian, c'est cette réunion de sécurité présidée par Emmanuel Macron.
01:55:58 Oui, le chef de l'État qui a décidé de faire un point sur la situation avec une bonne partie du gouvernement.
01:56:04 Puisque je citais tout à l'heure qu'il est aux côtés actuellement de la Première ministre,
01:56:08 du ministre de l'Intérieur, du ministre de l'Éducation nationale,
01:56:11 avec qui il s'est rendu à Aras, puisque la Première ministre était restée tout au long de la journée.
01:56:21 Elle a annulé son déplacement à Orléans pour pouvoir rester à Paris,
01:56:25 afin de suivre la situation autour du président de la République.
01:56:31 J'ai cité ces quelques ministres.
01:56:33 Il y a également le ministre de la Justice, Éric Dupond-Moretti,
01:56:35 ainsi que le ministre des Armées ou encore le ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche.
01:56:40 Il y a également le chef d'État-major des Armées.
01:56:43 Cela vous montre aussi peut-être l'importance de cette réunion,
01:56:48 où un point sera fait assez complet sur la situation en France,
01:56:52 mais très certainement pas que, puisque vous l'avez compris,
01:56:55 et cela a été très bien expliqué tout à l'heure par Thibaud de Montbrial.
01:56:59 Ce qui s'est passé aujourd'hui s'inscrit aussi dans un contexte un peu plus...
01:57:03 qui nous dépasse, qui dépasse les frontières de la France,
01:57:06 qui s'inscrit dans un contexte international avec ce qui s'est passé ces derniers jours en Israël.
01:57:11 Après, on sera très prudent à savoir si c'est lié ou pas.
01:57:14 Mais voilà, l'ambiance en ce moment est propice malheureusement à ce type d'événement.
01:57:21 C'est pour cela que le chef de l'État a décidé d'organiser cette réunion.
01:57:24 Un grand merci à tous les quatre.
01:57:25 L'actualité continue bien évidemment sur CNews.