• l’année dernière
Avec Alexandre Del Valle, géo-politologue, consultant, essayiste et docteur en histoire contemporaine.

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##CA_BALANCE-2023-09-11##

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News
Transcription
00:00 Le monde entier se rappelle où que vous étiez.
00:04 Pour ceux qui évidemment étaient nés et conscients à ce moment là, où que vous étiez, on se rappelle ce 11 septembre
00:11 2001 où
00:14 des avions, quatre avions en fait, trois avions ont percuté les deux tours du portrait de Sainte-Hère et le pentagone.
00:21 Changeant en tout cas, peut-être aussi dans la face du monde, de moins,
00:27 l'état des lieux et un bouleversement géopolitique qui s'en est suivi. On va en parler avec Alexandre Delval,
00:33 géopolitologue, consultant et essayiste et qui va sortir bientôt, et nous le recevrons pour ça,
00:38 son nouveau livre "Vers le choc global aux éditions de l'artilleur".
00:42 Alexandre Delval, on vous a toujours reçu avec plaisir, depuis le totalitarisme vert
00:50 jusqu'au déclin de l'occident, aux faiblesses de l'occident, vous les avez toujours
00:55 étayés avec, avec vraiment, avec force et je voulais vous faire entendre quelque chose. Donc on est, il y a eu le 11 septembre,
01:01 rappelez, c'était la fin de l'histoire selon monsieur Fukuyama,
01:06 l'Amérique était
01:08 unique, on ne parlait même pas du monde multipolaire et puis il s'est passé ce qui s'est passé et
01:13 aujourd'hui nous sommes sous la présidence de Hunter Biden, il était à Hanoi, il y a encore deux jours,
01:18 il prononçait un discours et on entend ça.
01:22 "I'm just following my orders here. I have a game plan, he may have a game plan, he just hasn't shared it with me.
01:36 But I tell you what, I don't know about you, but I'm going to go to bed."
01:39 Voilà, je suis les ordres, je sais pas ce que vous allez faire vous, mais moi je vais au lit.
01:45 Il a interrompu sa conférence de presse
01:48 et on se dit "attendez,
01:51 l'Amérique des années 2000, 2000 et même avant, depuis 45, l'Amérique
01:56 surpuissante et aujourd'hui le président américain, l'actuel président américain,
02:01 Joseph Robinette Biden,
02:04 obligé, mais c'est pas la première fois, d'interrompre ses conférences de presse.
02:08 Qu'est-ce qui se passe, qu'est-ce qui s'est passé Alexandre Delval ?
02:11 - C'est sûr qu'il n'y a pas votre pêche sans vouloir vous faire de compliments cher André,
02:16 et ça bon c'est pas de sa faute, mais ça ne gêne pas tant que ça finalement,
02:21 le système, ou on l'appelle, certains disent le "deep state", le système, moi je dirais... - L'état profond. - L'état profond, moi je dirais même
02:27 le pouvoir dans sa complexité, car un pouvoir n'est jamais unique basé sur une personne, même en Russie ou même en Corée du Nord,
02:34 c'est légèrement plus complexe qu'un seul homme, même quand il y a un seul homme apparemment on commande.
02:39 Donc c'est pas ça le plus choquant, il a son âge, il a son état de santé.
02:43 - Qu'est-ce qui est le plus choquant alors à votre avis ? - Ce qui est choquant, c'est qu'il veuille se représenter,
02:50 comparément, si on compare d'ailleurs avec monsieur Trump, Trump est beaucoup plus frais au même âge, parce que ce qui compte c'est pas l'âge
02:55 d'un carte d'identité, c'est l'âge d'Even, et cet homme,
02:59 je veux pas me moquer de lui d'ailleurs, a beaucoup d'absence, à un moment il cherchait sa mère,
03:03 qui était morte depuis 12 ans, c'était il y a quelques années,
03:06 une autre fois il atterrit dans un endroit, il savait pas dans quel pays il était,
03:09 c'est quand même assez grave, quand on est à la tête de la première puissance mondiale qui en plus
03:13 livre des guerres un peu partout dans le monde, sans parler de celle qu'elle a suscité
03:18 en disant que c'est pas elle, et donc c'est assez inquiétant, mais en fait finalement il y a un système,
03:23 il y a une bureaucratie, un deep state, et un système qui fonctionne assez bien,
03:28 et qui contrairement à ce qu'on a dit pendant des années, ce ne sont pas des néo-conservateurs
03:34 républicains, les vrais néo-conservateurs viennent de la gauche américaine,
03:38 et ce sont souvent des démocrates ou des anciens gauchistes durs,
03:42 redevenus néo-conservateurs et ont fait croire qu'ils sont à droite, entre guillemets,
03:47 c'est presque par hasard qu'ils ont atterri au parti républicain, qui a une plus grande tradition d'ailleurs
03:51 isolationniste, mais en fait les vrais néo-conservateurs qu'on a assimilés à Bush sont essentiellement autour de Biden,
03:57 pas Obama, qui était beaucoup moins interventionniste, d'ailleurs Obama a essayé de faire la paix à un moment avec la Russie, il a essayé de faire
04:04 un reset avec le monde musulman, il avait quelque chose de
04:07 relativement sincère dans le pacifisme d'Obama, le premier Obama, pas à la fin de son mandat, par contre
04:13 M. Biden
04:15 a accepté et favorisé
04:17 toutes les guerres depuis une quarantaine d'années,
04:21 c'est vraiment le cow-boy qui fait croire qu'il est un ange pacifique, mais c'est vraiment quelqu'un qui est aussi radical que George Bush,
04:29 et ça c'est inquiétant parce que finalement c'est pas lui le seul radical autour de lui, il n'y a que des
04:35 néo-conservateurs, on pourrait parler de Nuland,
04:37 Nuland ou même Blinken, qui sont très partie prenante dans cette guerre en Ukraine, parce que eux-mêmes...
04:42 - Ils sont plus ukrainiens que les ukrainiens. - Ils sont plus ukrainiens que les ukrainiens et eux-mêmes, c'est pas pour les dénigrer, ils ont le droit d'avoir
04:48 leurs origines, mais quand vous êtes originaires de pays qui ont des contentieux avec la Russie,
04:52 cela rejaillit sur votre façon de faire la politique américaine et en plus ça sert l'industrie
04:57 militaro, enfin le complexe militaro-industriel, juste pour la petite histoire,
05:02 Kamala Harris est tout de même la femme de l'ancien lobbyiste en chef et avocat de la plus grande
05:09 société de fabrique d'armement américaine, Lockheed Martin, donc on voit bien qu'il y a derrière lui, il y a des gens très sérieux au sens
05:15 figuré du terme derrière lui, qui sont très contents d'avoir quelqu'un d'ailleurs un petit peu grabataire, ça les arrange.
05:20 - Alors on va continuer à en parler après cette petite pause
05:24 Alexandre Delval, c'est très intéressant de savoir surtout où on en est aujourd'hui entre le G20, entre les BRICS, Ang Zizheping,
05:31 Biden dont on a parlé, Trump et Poutine.
05:35 - Le 9 septembre 2001, 11 septembre 2023
05:39 et nous sommes toujours avec Alexandre Delval qui je rappelle sort vers le choc global sur l'artilleur
05:45 fin septembre, le 28 septembre à la fin du mois et on le recevra bien sûr,
05:49 mais Alexandre Delval, à l'époque on disait quand même que
05:53 oui, ça a été terrible, l'Amérique est effectivement frappée au cœur, à New York,
05:59 ce n'est pas arrivé depuis la guerre de Session et même avant,
06:03 mais on a dit quand même, il y a eu la guerre d'Afghanistan, il y a eu l'Irak, il y a eu tout ce que vous savez, la Libye,
06:10 toutes les ondes de choc et puis on a dit quand même qu'Al Qaïda a été vaincu,
06:16 même Daesh a été vaincu et vous vous dites attention,
06:20 Al Qaïda a été vaincu, non, il y a eu une victoire psychologique qui a duré de l'islamisme radical et qui perdure jusqu'à aujourd'hui.
06:28 - Oui alors on a pas mal d'universitaires
06:30 américains,
06:33 j'incite nos éditeurs à aller voir sur internet, il y a beaucoup de documentation là-dessus, qui ont constaté quelque chose d'assez contre intuitif,
06:39 depuis le 11 septembre 2001,
06:42 on n'a pas vu des musulmans abandonner l'islam ou des intégristes devenir modérés par horreur, par indignation de ce qui s'est passé,
06:50 on n'a même pas vu des occidentaux devenir assez critiques sur les textes dans la mesure où certains textes, pas tous, incitent à la violence.
06:58 On a vu un phénomène assez impressionnant
07:02 d'accélération des conversions à l'islam et pas à l'islam de l'eau de rose, comme dit Ferroncet-Dugos,
07:07 pas l'islam qui à un moment était à la mode aux Etats-Unis, il y a pas mal d'études là-dessus,
07:14 dans les années 60 il y avait une mode de l'islam soufi et c'était très sympathique d'embrasser un islam modéré soufi.
07:20 Non, après le 11 septembre on n'embrasse pas l'islam soufi, on a eu une accélération
07:23 chez les musulmans et chez les non musulmans, y compris des latinos et des blacks protestants et évangéliques etc,
07:30 on a une progression assez fulgurante des conversions à l'islam politique et à l'islam radical. Je parle même pas du djihadisme, mais à l'islam
07:37 radical, à l'islam qui veut le califat, l'islam des frères musulmans qui veut le califat, c'est-à-dire c'est l'idéologie d'Al-Qaïda en soft.
07:44 Donc c'est assez extraordinaire de voir que plus on tue au nom de l'islam,
07:49 et bien plus il y a finalement une victimisation
07:53 des musulmans, pas que par les musulmans d'ailleurs, souvent c'est les officines antiracistes et wokistes dont vous parliez avant,
07:59 et plus il y a finalement une publicité extraordinaire livrée en faveur de l'islam dont aucune autre religion ne bénéficie.
08:06 Est-ce que vous voyez souvent lorsqu'un catholique fait quelque chose de condamnable,
08:11 des gens qui disent "mais le vrai catholisme est merveilleux, le vrai catholisme est extraordinaire, le vrai catholisme il est amour et paix,
08:17 l'évangile est un texte extraordinaire". On voit très rarement ce genre de justifications,
08:21 mais à chaque fois que l'on tue au nom de l'islam, et ça arrive pratiquement tous les mois ou toutes les semaines en France,
08:27 directement le djihadiste, ou en tout cas si ce n'est pas un djihadiste, souvent quelqu'un qui est musulman,
08:33 bien entendu moi je pense qu'il ne faut surtout pas que ça suscite bien sûr de la haine.
08:38 - Et il ne faut surtout pas amalgamer tous les musulmans.
08:40 - Le souci de l'amalgame est tout à fait légitime, mais ce qui est impressionnant, parfois après un attentat islamiste,
08:45 on voit plus de voix s'élever contre le risque de l'amalgame
08:49 que contre l'horreur de la personne qui a été massacrée à coups de couteau ou qui a été décapité.
08:54 Et ça c'est assez impressionnant, et c'est la vraie victoire d'Al Qaïda, de susciter un victimisme
08:59 des musulmans et une absence de remise en question qui n'aide pas nos amis musulmans à se débarrasser de tout ce qui est radical
09:07 ou totalitaire dans certains corpus, je précise, c'est pas l'islam, c'est certains corpus de la charia qui incite à la violence.
09:14 - Oui mais alors Alexandre Delval, d'accord, vous dites, c'est intéressant d'ailleurs, qu'effectivement on n'a pas constaté un reflux.
09:21 Mais quand même, quand on regarde la géopolitique d'aujourd'hui, et vous vous y intéressez au moins autant que tout le monde,
09:28 quand même, regardez ce qui se passe en Arabie Saoudite, regardez ce qui se passe avec
09:33 l'extraordinaire, les plaques tectoniques du monde qui ont bougé,
09:38 regardez ce qui se passe quand même dans les territoires où on disait "c'est le hub de l'islam radical, de l'islamisme radical", etc.
09:45 Or là, effectivement, ça change aussi beaucoup. Il n'y a pas là un phénomène de balancier.
09:51 - Il y a les deux. Il y a en Iran une société qui est peut-être la moins islamiste aujourd'hui, qui en a marre d'avoir goûté...
09:58 - Sauf pour les vols des femmes.
10:00 - Bien sûr, ils sont chiites, donc je sais que ça n'a rien à voir avec Al-Qaida, mais en Iran, ce qui a lancé la mode du radicalisme islamiste, il y a un ras-le-bol.
10:07 Ça c'est une bonne nouvelle. En Arabie Saoudite, il y a un nationaliste, comme en Égypte ou comme dans les Émirats,
10:13 qui promeut un modèle anti-islamiste, c'est-à-dire qui est musulman, qui accepte un modèle musulman même assez conservateur,
10:21 mais qui ne veut plus l'exporter comme un virus pour contrer ici le communisme ou là l'Iran-Chite.
10:27 Ça c'est une bonne nouvelle. Par contre, on a un déplacement du hub. Aujourd'hui, l'Asie, le sud-est asiatique est en pleine explosion islamiste.
10:36 Il y a vraiment un succès extraordinaire de l'islamisme radical, tant politique que djihadiste.
10:42 - Où ça, par exemple ?
10:43 - Par exemple, le sud des Philippines, le sud de la Thaïlande et des États musulmans comme la Malaisie ou l'Indonésie.
10:49 Tous les chercheurs ont bien constaté depuis des années, et même le Bangladesh qui était beaucoup plus laïque que son frère le Pakistan,
10:55 tous ces pays ont connu une radicalisation islamique tant par le djihadisme que par l'islamisation politique qui en général va avec.
11:02 À chaque fois qu'il y a des campagnes d'attentats contre des blasphémateurs, etc., comme par hasard, quelques temps plus tard,
11:08 les pays adoptent des lois contre le blasphème. Ça montre bien que ça marche.
11:12 Quand les islamistes ont frappé en Algérie dans les années 80-90, ça a suscité l'ère Bouteflika qui a fait adopter des lois,
11:19 qui condamne le blasphème, qui condamne la conversion au christianisme.
11:22 Donc ça marche. Quand les islamistes tuent, ils donnent envie aux États en place d'adopter des mesures plus conservatrices
11:30 en croyant que ça va couper l'herbe sous le pied des islamistes. Mais ça aboutit à l'inverse.
11:35 Et on pourrait parler de l'Afrique. Rien que le Mali et le Burkina Faso, 20 000 morts en deux ans.
11:42 On est à 20 000 morts sur cette petite zone, des zones très rurales.
11:46 - Sans parler du Nigeria, etc. - Sans parler du Nigeria.
11:48 Aujourd'hui, j'en parle dans mon livre, même au Mozambique, on a des villages entiers qui sont assaillis par des gens qui viennent du Nord,
11:54 et à chaque fois 50-60 têtes coupées. Personne n'en parle.
11:57 Ça, ça n'a aucune importance dans nos médias, parce que nous, en Occident, on s'intéresse à l'Ukraine,
12:01 mais ce qui se passe en Afrique, qui est en pleine décomposition, ça n'a aucune importance pour nous.
12:05 L'Afrique paye le tribut le plus lourd au djihadisme, et regardez Tombouctou, le lieu du soufisme maraboutique
12:11 de cet islam africain tolérant, un peu imbriqué avec des religions un peu africaines, totémistes.
12:18 Cet islam-là est totalement hors-la-loi. Tombouctou, aujourd'hui, est prise d'assaut.
12:24 Vous savez qu'il y a un blocus, et les autorités locales n'arrivent pas à dégager ces islamistes qui prennent d'assaut le pays.
12:30 Et pareil au Nigeria, ça va même jusqu'à la Côte d'Ivoire, des pays qui ne connaissaient pas cela.
12:34 - Donc, ce que vous dites, Alexandre Delval, c'est très intéressant.
12:38 Donc, 22 ans après le 11 septembre 2001, au fond, il y a effectivement une vague nationalisme d'un islam,
12:47 mais d'un islam qui se veut d'abord nationaliste et indépendant, et pas du tout intégriste et califal.
12:53 Et puis, il y a le reste, et le reste est tout aussi important.
12:56 Donc, aujourd'hui, est-ce que c'est match nul, ou vous pensez qu'au fond, on peut dire 22 ans aujourd'hui,
13:02 que la vague islamiste radicale continue de prouver ?
13:06 - Ah oui, elle continue, parce que finalement, le djihadisme a été vaincu territorialement.
13:11 Ceux qui avaient anticipé Daesh bien avant, El-Shishani, qui était le numéro 2 de Daesh,
13:16 et porte-parole et chef de plusieurs opérations, avait dit "Quand nous perdons des territoires,
13:21 l'occidental croit que nous avons perdu, mais le seul territoire qui compte, il est virtuel,
13:26 c'est le territoire du Coran et du projet de la Sharia".
13:29 Or, analysé à chaque fois que quelqu'un est tué, que ce soit un gros attentat ou un petit attentat au couteau dans un lycée,
13:36 on parle des leitmotifs, on parle de la radicalisation de ce monsieur.
13:40 Il y a même sa maman qui dit qu'il était gentil, et d'autres qui disent "Oui, il était atterré par l'islam, mais il n'était pas criminel".
13:45 Et puis après, on va dire, il avait un projet, il croyait au califat, il aimait la Sharia,
13:48 il pensait que les femmes musulmanes étaient persécutées, que la France laïque persécutait celles...
13:53 Nos sœurs pudiques qui ne veulent pas être comme toutes ces femmes en minijupe,
13:57 elles veulent juste être habillées décemment, effectivement, pour qu'elles aient le droit de s'habiller comme elles veulent.
14:01 Donc cette victimisation a progressé, et c'est extraordinaire.
14:05 Le résultat d'Al Qaïda, c'est que finalement, la publicité envers cette religion, en mal,
14:11 qu'on en parle en mal, parce que ça les intéresse aussi, ou qu'on en parle en bien,
14:15 c'est quelque chose d'extraordinaire, je pense qu'il faudrait des millions et des centaines de millions
14:20 pour avoir l'équivalent en termes de publicité achetée. Sauf que là, c'est gratuit.
14:23 Chaque attentat, c'est une pub, gratuite envers l'islam, en bien ou en mal.
14:27 Parce que dans le marketing, ce qui compte, regardez Benetton, vous savez, dans les années 90,
14:31 ils ont été les premiers à faire du marketing crash, avec du sang, des choses assez dégoûtantes,
14:36 et bien c'est ça, le marketing, il fonctionne même quand quelque chose est choquant.
14:40 Et l'islamisme, plus il tue, plus il impressionne ceux qui sont fascinés par la violence,
14:45 et beaucoup de gens sont comme ça. Regardez les Corses ou les Basques, leur terrorisme n'a jamais
14:50 suscité une prise de conscience et une indignation comparable à celle que l'on a envers des simples idées d'extrême droite.
14:57 Non mais ce qui est assez étonnant, des idées d'extrême droite non violentes,
15:01 suscitent beaucoup plus d'indignation, voire même de loi, et de condamnation,
15:05 que certains actes commis, ou certains soutiens au terrorisme de certains identitaires anti-État.
15:12 C'est-à-dire l'identité qui est acceptée aujourd'hui, c'est celle du radical,
15:15 celui qui n'est pas occidental, celui qui est musulman ou qui parle au nom du Sud global.
15:20 - En fait, ce qu'on peut espérer, mais votre analyse évidemment en tient,
15:24 c'est que les terrifiants pépins de la réalité ne soient pas seulement terrifiants,
15:27 et que les pragmatiques pépins de la réalité aussi, un peu, n'ont pas leur porte, mais fassent l'équilibre.
15:33 En tout cas, on en reparlera très bientôt, Alexandre Delval, avec vous,
15:37 et avec votre prochain livre, vers le choc global, parce que, choc global, voyez,
15:41 21, 22 ans après le 11 septembre, et bien le choc est de plus en plus, et de mieux en mieux, hélas, global.
15:48 - Et il va être global parce que s'il y a une dédolarisation en cours, il y aura une guerre.
15:53 L'Amérique se fera 100%, de manière certaine, une guerre à ceux qui mettront en œuvre la dédolarisation.
15:59 Ça va être difficile, mais s'il y arrive, ce sera un des motifs, parmi tant d'autres, de guerre globale.
16:05 - Eh bien écoutez, sur ces mots...

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