L'actualité vue par les témoins du quotidien, présenté par Clélie Mathias dans #LaParoleAuxFrancais
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00:00:00 -Bonjour à tous. Il est 14h sur CNews.
00:00:03 Je suis ravie de vous retrouver pour La parole aux Français.
00:00:06 On commence juste après le journal avec Mickaël Dorian.
00:00:09 Bonjour, Mickaël. -Bonjour, Kelly.
00:00:11 La NUPES retire 1 000 000 d'amendements
00:00:14 afin d'accélérer les débats autour de la réforme des retraites.
00:00:17 Les débats se poursuivent ce mardi dans un contexte tendu.
00:00:21 Hier, la séance a été interrompue après les invectives
00:00:24 d'un député de la France insoumise
00:00:26 en direction du ministre du Travail.
00:00:28 Deux mots...
00:00:30 -Vous êtes un imposteur et un assassin.
00:00:33 -Et nouveau tollé dans l'hémicycle.
00:00:35 Acclamations
00:00:37 Après une suspension de séance et une condamnation quasi unanime
00:00:41 des propos du député LFI Aurélien Saint-Aoul,
00:00:44 ce dernier finit par s'excuser. Le ministre lui répond.
00:00:47 -Vous comprendrez que le traité d'assassin ne se pardonne pas.
00:00:50 -C'est dans ce climat délétère que les députés de la NUPES
00:00:54 annoncent retirer 1 000 000 d'amendements.
00:00:56 -Il faut, comme le dit le ministre affiché,
00:00:59 parvenir à l'examen de l'article 7 du texte,
00:01:01 précisément celui qui consiste à repousser l'âge de départ
00:01:04 à la retraite de 62 à 64 ans.
00:01:06 -On a cette volonté d'aller jusqu'à l'article 7.
00:01:09 Et là, on voit bien que, de toute façon,
00:01:11 les questions qu'on pose, il y a une espèce de surdité totale
00:01:14 du groupe Renaissance à toutes nos questions.
00:01:17 -On va finir par y arriver, à cet article 7.
00:01:20 Chaque jour suffit.
00:01:21 -Mais il reste encore plusieurs milliers d'amendements
00:01:25 à ce fameux article 7.
00:01:26 Et ce, malgré les appels à les retirer,
00:01:28 formulés par les autres formations politiques.
00:01:31 Il faut dire que le temps est compté.
00:01:33 Quoi qu'il arrive, l'examen du texte s'arrêtera
00:01:36 ce vendredi à l'Assemblée, avant d'être envoyé au Sénat.
00:01:39 -Dans le reste de l'actualité,
00:01:41 vous vous souvenez certainement des incidents
00:01:44 au Stade de France l'année dernière
00:01:46 lors de la finale de la Ligue des champions.
00:01:48 Un rapport indépendant vient de sortir.
00:01:51 Il pointe notamment la responsabilité première
00:01:54 des échecs qui ont été faits.
00:01:55 Voici les précisions de Solène Boulan.
00:01:58 -L'esplanade du Stade de France, hors de contrôle.
00:02:01 C'était le 28 mai dernier, à quelques minutes
00:02:03 du coup d'envoi du match entre Liverpool et le Real Madrid.
00:02:06 Des milliers de fans britanniques n'avaient pas pu pénétrer
00:02:10 dans l'enceinte du stade à cause de faux billets.
00:02:13 Les portes avaient été fermées, provoquant un mouvement de foule.
00:02:16 Un rapport indépendant épingle dans un premier temps
00:02:19 l'UEFA, organisatrice de l'événement.
00:02:22 -La responsabilité première des échecs
00:02:24 qui ont mené au désastre.
00:02:26 -Des délinquants s'en prennent aux supporters.
00:02:28 Les forces de l'ordre font alors usage de gaz lacrymogène.
00:02:32 Une stratégie disproportionnée de la part de la préfecture de police,
00:02:35 selon le rapport.
00:02:37 -L'approche sécuritaire a été basée de manière inappropriée
00:02:40 sur la supposition que les supporters de Liverpool
00:02:43 puissent poser une menace significative à l'ordre public.
00:02:46 -Le ministre de l'Intérieur, Gérald Darmanin,
00:02:49 a dénoncé un rapport de 30 à 40 000 faux billets,
00:02:52 un chiffre exagéré, selon l'enquête,
00:02:54 qui indique n'avoir trouvé aucune trace de cette fraude.
00:02:57 Le rapport dénonce l'irresponsabilité
00:03:00 des ministres, de la préfecture de police,
00:03:02 de l'UEFA et de la Fédération française de football.
00:03:05 L'UEFA a fini par présenter ses excuses
00:03:07 aux supporters de Liverpool.
00:03:09 L'enquête appelle les autorités françaises
00:03:12 à réviser leur modèle de gestion des événements sportifs
00:03:15 à un peu plus de 500 jours de l'ouverture des Jeux olympiques.
00:03:19 -Les gens sont morts après les séismes en Turquie et en Syrie.
00:03:22 Les chances de retrouver des survivants
00:03:24 plus d'une semaine après la catastrophe
00:03:27 sont désormais nulles.
00:03:28 La priorité est l'aide aux centaines de milliers de personnes
00:03:31 dont les logements ont été détruits par les tremblements de terre.
00:03:35 Selon le gouvernement turc, 1,2 million de personnes
00:03:38 ont été logées dans des résidences pour étudiants.
00:03:41 Plus de 200 000 tentes ont été dressées
00:03:43 et 400 000 sinistrés évacués des régions dévastées.
00:03:46 L'Ukraine, en manque de munitions,
00:03:48 a décidé d'accélérer leur livraison d'artillerie et d'armement.
00:03:52 Une réunion du groupe de soutien à l'Ukraine
00:03:54 était organisée ce matin.
00:03:56 Notre consultant en défense, le général Bruno Clermont.
00:03:59 -Le constat habituel, c'est que les Etats européens,
00:04:02 et même les Etats-Unis, sont en difficulté
00:04:05 pour livrer des munitions,
00:04:06 car nous ne sommes pas plus américains que nous
00:04:09 en économie de guerre, alors que la Russie est en économie.
00:04:12 Ca concerne toutes les munitions.
00:04:14 Je vais vous donner un exemple très symbolique,
00:04:17 si on observe à l'artillerie et aux chars,
00:04:19 les Russes sont en économie de guerre
00:04:21 et en fabriquent 2 millions par an.
00:04:23 On estime que tous les pays européens réunis
00:04:26 en fabriquent à peu près 170 000 par an,
00:04:28 soit 10 fois moins.
00:04:30 Ils s'en tirent, les jours où les combats sont les plus violents,
00:04:33 50 000 du côté russe et 10 000 du côté ukrainien.
00:04:36 Pour faire la guerre, il faut des munitions.
00:04:39 -Et puis, l'Union européenne ajoute la Russie
00:04:41 à sa liste des paradis fiscaux,
00:04:43 une mesure avant tout symbolique, évidemment,
00:04:46 déjà sous le coup de sanctions économiques
00:04:48 liées à l'invasion de l'Ukraine,
00:04:50 les îles Vierges britanniques, le Costa Rica,
00:04:53 les îles Marshall ont également été inclus dans cette liste,
00:04:56 comprenant désormais 16 entités.
00:04:58 C'est la fin de ce journal.
00:04:59 Place au débat, en compagnie de Cléli Mathias
00:05:02 et de ses invités. La parole aux Français.
00:05:05 -Merci, on se retrouve à 15h.
00:05:06 Mes invités, justement, Yvan Rioufol,
00:05:09 soyez le bienvenu.
00:05:10 Sandra Buisson du service Police, Justice 2, C News.
00:05:14 Et à vos côtés...
00:05:15 Jean-Claude Dessier, qui fait son grand rejour.
00:05:18 On a ravi de vous retrouver.
00:05:20 -J'ai eu l'occasion de réfléchir un peu pendant presque un mois,
00:05:23 ou un bon mois,
00:05:24 suite à un débat qu'il faut regretter,
00:05:28 parce que parfois, dans la passion du moment,
00:05:32 on a tendance à généraliser,
00:05:34 à globaliser.
00:05:36 Et globaliser, quelque part, c'est exclure,
00:05:38 il ne faut jamais le faire.
00:05:40 Ceux qui me connaissent bien le savaient,
00:05:43 mais je reconnais avoir fait une erreur,
00:05:45 donc, encore une fois, il faut s'excuser toujours.
00:05:48 Quand on commet des exactitudes, on joue un rôle important.
00:05:51 -Oui, et certains ont pu se sentir blessés.
00:05:54 -Il faut le reconnaître.
00:05:55 A l'évidence, des millions, et heureusement,
00:05:58 de musulmans sont, comment dire,
00:06:01 totalement intégrés dans la République.
00:06:03 Mais pour autant, pour autant,
00:06:05 il ne faut pas nier qu'il y a encore des problèmes
00:06:08 dans ce pays, notamment, on parlait à l'occasion de ce débat,
00:06:12 de la jeune génération, avec qui on a des difficultés,
00:06:15 on aura l'occasion de reprendre tout ça.
00:06:17 Mais encore une fois, je regrette des propos globalisants.
00:06:21 Bon, Yvan le sait aussi bien que moi.
00:06:23 Jamais globaliser,
00:06:26 parce que là, on commence à dire des bêtises.
00:06:28 -Et on peut heurter.
00:06:30 Au sommaire, aujourd'hui,
00:06:31 nous allons revenir sur la grève des médecins libéraux.
00:06:34 Si vous cherchez un médecin généraliste,
00:06:37 ça risque d'être compliqué.
00:06:38 On reviendra sur la Saint-Valentin.
00:06:40 Avez-vous prévu quelque chose ?
00:06:42 Avez-vous déjà offert des fleurs ?
00:06:44 -Evidemment, l'affaire Pierre Palmade.
00:06:47 Vous savez qu'il y a eu ce terrible accident
00:06:49 impliquant Pierre Palmade, l'humoriste,
00:06:52 qui était sous l'emprise de la cocaïne.
00:06:54 Il a heurté sa voiture en Seine-et-Marne,
00:06:58 a dévié de sa route et a heurté un autre véhicule
00:07:01 en sens inverse de Prinfouet.
00:07:03 A bord de ce véhicule,
00:07:06 il y avait trois personnes qui sont grièvement atteintes.
00:07:10 On va déjà aller sur place à Montdidier,
00:07:13 dans la Somme, où on retrouverait Régine Delfour
00:07:16 avec Sacha Robin. Bonjour, Régine.
00:07:18 Vous êtes devant la gendarmerie, où un homme s'est rendu.
00:07:21 -Oui, Clélie, ici, à Montdidier, dans la gendarmerie,
00:07:27 un homme étant garde à vue,
00:07:28 puisque hier, il a appelé les gendarmes
00:07:31 et il se présentait comme étant l'un des passagers
00:07:34 de la voiture de Pierre Palmade.
00:07:36 Après cet appel, les gendarmes procèdent à son interpellation.
00:07:40 Selon nos informations, cet homme aurait 47 ans.
00:07:43 Il serait SDF et surtout, il était fortement alcoolisé
00:07:47 pendant l'or de cet appel.
00:07:49 Tout le travail des enquêteurs est, évidemment,
00:07:52 d'établir la véracité de ses propos.
00:07:55 Connaît-il réellement Pierre Palmade ?
00:07:57 Son téléphone a-t-il borné en Seine-et-Marne ?
00:08:01 Son profil ne correspond pas à la description
00:08:04 faite par les témoins de l'accident,
00:08:06 qui parlent de deux personnes qui s'enfuient du véhicule,
00:08:10 mais qui sont âgées d'une vingtaine d'années.
00:08:12 -Merci, Régine Delfour.
00:08:14 Avec Sacha Robin à Montdidier, dans la Somme,
00:08:16 là où cet homme s'est rendu.
00:08:18 Vous le disiez, il y a deux personnes
00:08:20 qui sont toujours en fuite, Sandra Buisson.
00:08:23 -Oui, il y a toujours deux hommes recherchés,
00:08:25 puisque cet homme qui s'est présenté à Montdidier
00:08:28 n'a pas vraiment le profil des deux individus
00:08:31 qui sont recherchés.
00:08:32 Régine, vous le disais, l'homme qui s'est présenté,
00:08:35 donc il a appelé hier soir, il était alcoolisé,
00:08:38 il a dit qu'il était dans la voiture,
00:08:40 mais les sources proches du dossier
00:08:43 nous invitent à la plus grande prudence
00:08:45 sur la véracité de ces propos,
00:08:47 qui sont en train d'être vérifiés,
00:08:49 puisqu'il est entendu par les gendarmes
00:08:51 depuis ce matin.
00:08:53 Donc, effectivement, ça colle pas tout à fait,
00:08:55 parce qu'il a 47 ans, et les témoins
00:08:57 qui ont vu les deux individus s'enfuir
00:09:00 de la voiture parlent d'une vingtaine d'années.
00:09:03 Donc, ça colle pas tout à fait, cet homme qui se dit SDF,
00:09:06 il a eu une vingtaine de mentions.
00:09:08 Pour l'instant, on attend la conclusion définitive
00:09:12 de l'audition de cette personne,
00:09:15 mais effectivement, deux personnes recherchées
00:09:19 parce qu'elles ont des informations importantes,
00:09:21 au-delà du fait qu'elles pourraient être inquiétées
00:09:24 pour non-assistance à personne en danger,
00:09:27 pour s'être enfouies au lieu d'appeler les secours
00:09:30 alors que cet accident venait de se produire,
00:09:33 ces personnes savent ce qui s'est passé ce soir à la voiture,
00:09:36 que Pierre Palmade et ces deux personnes ne prennent pas la voiture,
00:09:40 et dans le véhicule, pourquoi il a déboité sur la gauche ?
00:09:43 Est-ce qu'il a eu un malaise ?
00:09:45 Est-ce que c'est la cocaïne qui a altéré son discernement ?
00:09:49 Est-ce qu'il s'est passé quelque chose
00:09:51 entre ces trois personnes dans la voiture
00:09:53 qui a fait que la voiture a dévié ?
00:09:55 Ou est-ce qu'il y a eu un problème mécanique ?
00:09:58 Tout ça reste ouvert.
00:09:59 Donc, ces deux personnes restent activement recherchées.
00:10:03 -Il y a eu autre chose dans ce dossier,
00:10:05 il y aurait eu une intrusion au domicile de Pierre Palmade.
00:10:08 -Oui, il y a eu une intrusion cette nuit.
00:10:10 C'est-à-dire que l'alarme qui était mise en place
00:10:13 dans sa propriété s'est déclenchée à 1h30 du matin.
00:10:18 Et donc, les gendarmes en ont eu connaissance.
00:10:20 Et effectivement, il y a des signes d'effraction
00:10:23 dans une dépendance.
00:10:25 On ne sait pas si les individus ont pu aller jusqu'à la maison,
00:10:28 ont-ils dérobé quelque chose.
00:10:30 Dans l'enquête, ce sera un dolor,
00:10:32 puisque la perquisition a déjà eu lieu.
00:10:34 Les enquêteurs, que ce soit gendarmerie,
00:10:37 côté stupéfiants, ou police, côté accidents,
00:10:39 ont déjà pris ce qui les intéressait
00:10:42 dans cette propriété.
00:10:43 Donc, cette intrusion n'a pas de conséquences
00:10:46 en l'état sur les deux enquêtes.
00:10:48 -Sur les enquêtes, on attend toujours l'audition de Palmade.
00:10:52 -Oui, c'est aussi lui qui pourra,
00:10:54 quand il sera en mesure d'être auditionné,
00:10:57 peut-être dire ce qui s'est passé ce soir-là,
00:11:01 s'il s'en souvient.
00:11:03 Et puis, voilà, est-ce qu'il a conscience de ce qui s'est passé ?
00:11:08 Si c'est un malaise, peut-être n'en aura-t-il pas connaissance.
00:11:11 Mais cette audition sera cruciale.
00:11:14 -Ce qu'on peut rappeler,
00:11:15 que risque Palmade ?
00:11:17 -Tout dépend de la qualification, qui sera retenue in fine,
00:11:20 s'il est bien le responsable de cet accident,
00:11:25 c'est-à-dire si c'est pas un malaise,
00:11:27 si c'est pas un défaut technique.
00:11:29 Pour l'instant, l'enquête est ouverte
00:11:32 pour l'homicide involontaire.
00:11:33 Si cette qualification est maintenue,
00:11:36 on pourra en discuter après,
00:11:38 ça dépend de ce qui s'est passé pour l'enfant, le bébé.
00:11:41 -Il y avait un homme, une femme enceinte
00:11:43 et un petit garçon de 6 ans.
00:11:45 -Tout à fait. Pour l'instant, l'homicide involontaire,
00:11:48 la qualification, c'est celle-ci, mais elle peut bouger
00:11:52 en fonction de ce qui est arrivé à l'enfant.
00:11:54 Si c'est maintenu, il peut risquer jusqu'à 10 ans de prison
00:11:58 et 150 000 euros d'amende si les circonstances aggravantes
00:12:01 sont très excessives.
00:12:03 Si cet enfant n'est pas néviable et vivant,
00:12:07 alors l'homicide involontaire ne sera pas retenu
00:12:10 et là, il pourrait risquer jusqu'à 7 ans et 100 000 euros d'amende
00:12:13 si les circonstances aggravantes sont retenues.
00:12:16 -Merci, Sandra. Vous restez avec nous pour suivre cette enquête.
00:12:20 Nous sommes en ligne avec le Dr Jean Dorido.
00:12:22 Merci d'être en ligne avec nous.
00:12:25 Il y a bien sûr la question de l'addiction
00:12:27 et de l'addiction à la cocaïne.
00:12:29 C'est si difficile que ça de s'en sevrer ?
00:12:32 -Oui, alors le sevrage, d'une part, est difficile
00:12:37 et puis ce qui est très difficile pour les...
00:12:40 Oui, oui.
00:12:41 Ce qui est très difficile pour les personnes toxicomanes,
00:12:45 c'est précisément de ne pas rechuter.
00:12:47 Le sevrage, c'est une chose,
00:12:49 toutefois, une addiction, une toxicomanie,
00:12:52 c'est la rencontre entre un produit,
00:12:55 une personne et une situation.
00:12:57 Une situation de fête, une situation de fragilité psychique.
00:13:01 Et donc, précisément, quand il y a même une personne réussie,
00:13:05 si vous voulez, à se sevrer,
00:13:07 ce qui est très difficile, c'est de ne pas replonger.
00:13:10 C'est toute l'histoire de la dépendance à des substances.
00:13:13 -Pouvez-vous nous décrire les effets de la cocaïne, notamment au volant ?
00:13:17 -De toute façon, la cocaïne est une drogue prohibée,
00:13:22 donc il ne faut pas en prendre.
00:13:24 C'est très mauvais pour la santé.
00:13:26 En plus d'être interdit, c'est très dangereux
00:13:29 parce que, typiquement, la cocaïne procure,
00:13:33 chez la personne qui en consomme, un sentiment de toute puissance.
00:13:37 On a ça remarqué avec d'autres drogues,
00:13:39 notamment une drogue en vente libre, qui est l'alcool.
00:13:42 On sait bien qu'une personne alcoolisée, en état d'ivresse,
00:13:47 elle va, dans le fond, se surestimer.
00:13:50 Elle va surestimer ses capacités au volant.
00:13:53 Elle va penser qu'elle a plus de réflexes,
00:13:56 qu'elle va penser que ça passe quand ça ne le fait pas.
00:13:59 C'est à l'origine de nombreuses violences routières.
00:14:02 On le voit dans ce drame absolument terrifiant.
00:14:06 On a évidemment plus qu'une pensée pour cette famille
00:14:09 dont le destin a basculé du jour au lendemain.
00:14:12 -Une question au plateau d'Yvan Rioufol.
00:14:15 -Est-ce que l'addiction peut être considérée comme une maladie ?
00:14:19 Si oui, peut-on en guérir ?
00:14:21 -Le premier élément de réponse, oui, c'est une maladie
00:14:24 qui est reconnue comme telle par le ministère de la Santé
00:14:27 et aussi par l'Organisation mondiale de la Santé.
00:14:30 Les toxicomanies sont reconnues comme des maladies.
00:14:33 Ce sont des maladies psychiques répertoriées dans le DSM,
00:14:37 qui est vraiment l'ouvrage de référence sur les troubles psychiques.
00:14:41 On appelle ça aujourd'hui des troubles liés à l'usage d'une substance.
00:14:45 Quant à la deuxième partie de la réponse,
00:14:47 évidemment qu'il n'y a pas de fatalité.
00:14:50 Tout le monde peut s'en sortir.
00:14:52 La troisième partie de la réponse, c'est un fait
00:14:54 que la France est très en retard sur la prise en charge des toxicomanes.
00:14:58 On le voit sur un autre produit qui a le krach.
00:15:01 Les pouvoirs publics en sont réduits à construire des murs,
00:15:05 à parquer les gens comme du bétail,
00:15:07 parce qu'aujourd'hui, les pouvoirs publics
00:15:09 qui s'occupent des problèmes de santé publique
00:15:12 n'ont pas su, si vous voulez, prendre le problème
00:15:15 de la toxicomanie à bras le corps.
00:15:17 La prise en charge est très défaillante dans notre pays.
00:15:20 -D'accord. C'est un point important.
00:15:23 Nous sommes en ligne avec Kamel Guelloul.
00:15:25 Bonjour. Merci d'être en direct et de témoigner sur CNews.
00:15:28 Vous êtes président de l'association
00:15:30 de prévention d'informations sur les conduites addictives
00:15:34 que vous avez créée en 2000.
00:15:35 Elle s'appelle Apica.
00:15:37 Vous êtes ancien toxicomane.
00:15:39 Racontez-nous comment vous en êtes sorti
00:15:41 de cette drogue, de cet enfer.
00:15:43 -Moi, j'ai eu la chance de pouvoir me rapprocher
00:15:46 de mes enfants.
00:15:47 C'est ma grande qui a été l'élément déclencheur.
00:15:50 Moi, tant que ma toxicomanie ne concernait que moi,
00:15:53 le jour où moi, il y a eu le problème,
00:15:55 et le jour où ça a déterminé ma fille,
00:15:58 ça a été pour moi une problématique.
00:16:00 Après, ça a été l'élément déclencheur.
00:16:02 Je me suis fait aider.
00:16:04 Je me suis rapproché de l'association
00:16:06 et je me suis investi dans elle.
00:16:08 Je me suis occupé de ma lave du sida pendant six ans.
00:16:11 Il a fallu que je m'occupe.
00:16:12 Je me suis dit quitte à faire un truc intéressant,
00:16:15 je me suis fait aider.
00:16:17 Je me suis occupé de ma lave.
00:16:18 -Combien de temps ça vous a pris
00:16:20 de vous en sortir de cette lutte ?
00:16:23 -J'ai mis cinq ans à arrêter d'y penser.
00:16:25 -Cinq ans à arrêter d'y penser.
00:16:27 C'est intéressant.
00:16:29 Je voudrais vous faire écouter cette déclaration,
00:16:32 celle de Pierre Palmat.
00:16:33 C'était sur CNews.
00:16:35 C'était en 2019.
00:16:36 Je vous ferai réagir après.
00:16:38 Écoutez-le, ce qu'il disait sur la cocaïne, justement.
00:16:41 -Il mériterait quand même qu'on en parle un peu
00:16:44 de cette drogue, parce qu'elle a une vieille image
00:16:48 qui est fausse, de drogue pas dangereuse,
00:16:51 réservée à l'élite.
00:16:53 Elle est dangereuse et n'est plus réservée à l'élite.
00:16:56 Elle m'a ruiné jusqu'à présent.
00:16:58 Je vais la confronter.
00:16:59 -Kamel Geloul, je voudrais voir votre réaction.
00:17:02 Pierre Palmat disait que cette drogue est dangereuse
00:17:05 et n'est pas réservée à l'élite.
00:17:07 Vous, vous côtoyez beaucoup de toxicomanes.
00:17:10 Qu'en pensez-vous ?
00:17:12 -Je suis d'accord avec ça.
00:17:13 La cocaïne, c'est complètement banalisé.
00:17:16 C'est même plus facile, des fois, de trouver de la cocaïne
00:17:19 que de trouver du cannabis, selon les endroits où on va.
00:17:23 C'est problématique.
00:17:24 En plus, c'est devenu complètement abordable.
00:17:27 À l'époque, je prenais de la cocaïne,
00:17:29 ça coûtait 80 euros le gramme.
00:17:31 Aujourd'hui, le gramme est à 50 euros.
00:17:33 C'est beaucoup plus abordable.
00:17:35 Ça touche tous les milieux.
00:17:37 -Quels sont les gens qui viennent vous voir,
00:17:40 plusieurs questions, d'ailleurs, qui veulent être aidés ?
00:17:43 Quel profil ils ont ?
00:17:45 Est-ce que c'est plus facile pour eux d'aller vers vous,
00:17:48 parce que vous êtes passé par là,
00:17:50 que d'aller vers des médecins, des soignants ?
00:17:53 -Bah, déjà, je vois des gens, certains sont asserrés,
00:17:56 certains sont infirmiers, d'autres sont banquiers
00:17:59 et qui sont dans la cocaïne depuis pas mal de temps,
00:18:02 et qui ne se sentent pas, justement,
00:18:04 d'aller faire des démarches auprès d'un professionnel,
00:18:07 d'un médecin, ils ne le sentent pas.
00:18:09 Pour eux, c'est plus facile de s'approcher de l'association.
00:18:13 -Est-ce que vous pensez qu'on fait assez de prévention,
00:18:16 notamment auprès des jeunes, sur les drogues en général,
00:18:19 et plus particulièrement sur la cocaïne ?
00:18:21 Elle s'est démocratisée.
00:18:23 -En tout cas, moi, j'en fais.
00:18:25 C'est vrai qu'on n'en parle pas assez.
00:18:27 On n'en fait pas assez, à mon sens, c'est clair,
00:18:30 parce qu'il reste encore cette image un peu cool de la cocaïne,
00:18:34 alors que c'est tout sauf cool.
00:18:36 C'est cette image-là qui doit changer.
00:18:38 Malheureusement, ce qui s'est passé avec la Palmade
00:18:41 va pouvoir montrer une autre image de ce produit.
00:18:44 On peut se retrouver à faire tout et n'importe quoi
00:18:47 sous l'emprise de cocaïne.
00:18:49 -Il faut justement éviter de conduire,
00:18:51 on est bien d'accord.
00:18:52 -On est d'accord.
00:18:54 -Une question, bientôt, d'Yvan Rioufol.
00:18:56 -Est-ce qu'il y a des méthodes
00:18:58 qui sont plus efficaces que d'autres,
00:19:00 d'après votre expérience, pour sortir de l'addiction ?
00:19:03 Ce sont des méthodes plutôt médicales
00:19:06 ou des méthodes de collaboration avec d'autres personnes
00:19:09 dans le même hall,
00:19:10 par exemple aux narcotiques anonymes ou aux alcooliques anonymes ?
00:19:14 Quels seraient les cercles que vous recommanderiez ?
00:19:17 -C'est les deux, en fait.
00:19:19 L'un va pas sans l'autre.
00:19:20 Il y a une prise en charge psychologique
00:19:23 qui peut être faite avec des groupes de parole,
00:19:25 et une prise en charge physique,
00:19:27 quelqu'un qui va arrêter de vendre des produits comme de la cocaïne
00:19:31 va avoir du mal à dormir.
00:19:32 Si t'as pas un traitement avec un médecin,
00:19:35 ça va être très compliqué.
00:19:37 C'est pour ça que je dis que c'est les deux.
00:19:39 C'est la complémentarité.
00:19:41 Les deux vont faire que les gens vont pouvoir en sortir.
00:19:44 -Ca prend du temps et il faut de la patience,
00:19:46 et une certaine volonté, vous l'avez dit,
00:19:49 et vous, ça a été vos enfants qui vous raccrochent à la vie.
00:19:52 -Est-ce que vous diriez qu'on arrive à en guérir
00:19:55 ou on n'en guérit jamais ?
00:19:57 -Je pense que...
00:19:58 J'avance en me disant que je serai fragile toute ma vie,
00:20:01 et c'est ça qui m'aide à avancer.
00:20:03 J'ai jamais dit que j'avais battu le truc, que j'avais gagné.
00:20:07 Je suis conscient que le produit est 10 000 fois plus fort que moi.
00:20:10 Il y a un moment où tu t'y frottes plus.
00:20:13 Quand je vois le mal que j'ai en sortir,
00:20:15 ce que je fais aujourd'hui me conforte
00:20:19 dans le choix que j'ai fait d'arrêter.
00:20:21 -Jean-Claude Assier,
00:20:22 on a toujours le Dr Dorédo en ligne.
00:20:25 -Notre invité a dit l'essentiel, en tout cas beaucoup de choses.
00:20:29 Si cette tragédie de l'affaire Palmade
00:20:33 et de cette famille dévastée a un tout petit mérite,
00:20:37 c'est que peut-être cette tragédie démontre
00:20:40 à quel point on raconte des cracks, si j'ose dire, sur la cocaïne.
00:20:44 C'est extrêmement dangereux, comme l'a dit notre invité.
00:20:48 Je voudrais lui poser une question, s'il est encore parmi nous.
00:20:52 Est-ce que la prévention est suffisante ?
00:20:54 -Vous parlez du Dr Dorédo ou de Kamel Gelul ?
00:20:57 -Je parle peut-être du deuxième, mais la question peut s'adresser au deux.
00:21:01 Est-ce qu'il est peut-être temps d'abord de faire un peu la chasse
00:21:05 au spectacle de la coke, entre guillemets ?
00:21:08 Pas toutes les élites, c'est pas vrai.
00:21:10 Je vais pas recommencer à globaliser.
00:21:13 -Non, on va éviter. Merci, Jean-Claude.
00:21:16 -C'est la drogue à la mode.
00:21:17 Faisons attention.
00:21:19 Est-ce que la prévention suffit ? Sûrement pas.
00:21:22 Est-ce que la répression est au rendez-vous ?
00:21:25 Sûrement pas, sans doute non plus.
00:21:27 Quelle est la réponse des gens de terrain,
00:21:30 comme le professeur et l'homme que vous aviez ?
00:21:32 -Kamel Gelul, je vous laisse répondre en premier,
00:21:35 puis le Dr Dorédo.
00:21:37 -Effectivement, je pense qu'il faut en parler.
00:21:40 C'est vrai qu'avant, il fallait faire des démarches
00:21:43 pour aller chercher un produit.
00:21:45 Maintenant, le produit vient à toi.
00:21:47 Donc, c'est plus du tout pareil.
00:21:49 On peut plus avoir les mêmes discours.
00:21:51 Les gamins se font brancher.
00:21:53 Après, ce qu'ils veulent, c'est connaître les effets,
00:21:57 pourquoi c'est dangereux, pourquoi il ne faut pas conduire avec.
00:22:00 C'est vrai que moi, quand j'entends des gens banaliser la cocaïne,
00:22:04 je fais des bons de 3 m, quoi.
00:22:06 Effectivement, je crois.
00:22:08 -Et vous arrivez, alors, justement, à leur dire
00:22:11 que ça n'a rien à voir, que ce n'est pas ce que vous croyez ?
00:22:14 Vous arrivez à leur prouver ?
00:22:16 -Complètement. Je leur explique comment ça s'est passé pour moi.
00:22:20 Je m'étais retrouvé dans le krach à Paris.
00:22:22 Si j'avais pas eu des copains qui sont venus me chercher
00:22:26 et me collant deux beignes dans la tête pour me ramener en Bretagne,
00:22:30 je serais resté là-bas, comme les autres.
00:22:32 J'ai eu cette chance-là, quand je suis tombé dedans,
00:22:35 d'avoir des copains qui m'ont pas lâché.
00:22:38 C'est vrai que c'est pas le cas de tout le monde.
00:22:41 -C'est marrant. Plus vous parlez, plus j'ai la chanson de Gainsbourg
00:22:45 en tête, justement, qui prévient et qui essaye de dire
00:22:48 que les enfants ne doivent pas prendre de drogue.
00:22:51 Docteur Dorido, vous voulez répondre à la question
00:22:54 qu'a posée Jean-Claude Dassier ?
00:22:56 -Oui, déjà, vraiment souligner que ce sont vraiment
00:22:59 les océans toxicomanes qui parlent le mieux, justement,
00:23:03 de cet enfer qu'est la prise de produits.
00:23:05 Votre inévitable Camille Guélul fait un portrait extrêmement juste.
00:23:09 Et puis, je retiens que c'est précisément le fait
00:23:13 d'aider aussi, à son tour, les autres.
00:23:15 C'est ça, si vous voulez, qui vous tient.
00:23:18 Et sur les questions autour de la prévention,
00:23:21 on peut pas ne pas faire de prévention.
00:23:23 Mais en même temps, on doit être lucide sur le fait
00:23:26 que, globalement, ça ne marche pas, la prévention.
00:23:29 Il y a des personnes qui font le commerce de la drogue,
00:23:32 vous l'avez rappelé, ce sont des dealers,
00:23:35 ils gagnent énormément d'argent, et on aura toujours des adolescents
00:23:39 qui ont envie de faire des expériences.
00:23:41 On peut pas ne pas faire de prévention, toutefois,
00:23:44 ce qui est essentiel, c'est de mettre en place
00:23:47 des prises en charge qui soient adaptées et efficaces
00:23:51 pour les autorités de personnes qui se sortent du produit,
00:23:54 qui, à leur tour, aident ceux qui, par malheur,
00:23:57 sont tombés dedans à s'en sortir.
00:23:59 Parce que là, on a vraiment les moyens,
00:24:01 dès lors que les autorités vont se les donner,
00:24:04 de faire du très bon travail, tout en étant lucide
00:24:07 sur la prévention, qui, hélas, est très, très compliquée
00:24:11 et quand même, assez globalement, assez peu efficace, hélas.
00:24:14 -On va marquer une pause.
00:24:16 Vous restez avec nous, on continue de parler de cette affaire
00:24:20 et de la question qu'elle va avoir.
00:24:22 On fera un point sur l'enquête et on ira au Kremlin-Bicêtre,
00:24:25 c'est l'hôpital où est hospitalisé Pierre Palmade.
00:24:28 Restez avec nous.
00:24:29 Il est 14h30 sur CNews, c'est la parole aux Français.
00:24:33 On commence par le Flash Info avec Mathieu Dewez.
00:24:36 -D'autres restes de corps humains, dont une tête,
00:24:39 ont été retrouvés aujourd'hui dans le parc parisien des Buttes-Chaumont.
00:24:43 Hier, des agents municipaux avaient découvert un sac plastique
00:24:47 en tenant le bassin et les cuisses d'une femme.
00:24:49 Une enquête a été ouverte pour assassinat
00:24:52 et les investigations ont été confiées à la brigade criminelle.
00:24:55 Le taux de chômage est en légère baisse au 4e trimestre 2022,
00:24:59 0,1 point, soit 45 000 chômeurs de moins
00:25:01 par rapport au trimestre précédent.
00:25:03 Au total, la France compte 2 200 000 chômeurs.
00:25:06 Le taux de chômage s'établit à 7,2 % de la population active.
00:25:10 C'est son niveau le plus bas depuis 2008.
00:25:12 En football, Kylian Mbappé devrait bien débuter la rencontre
00:25:16 face au Bayern Munich sur le banc.
00:25:18 Victime d'une lésion à la cuisse gauche le 1er février,
00:25:21 l'attaquant est de retour de blessure plutôt que prévu.
00:25:24 Il a passé un dernier test concluant ce matin.
00:25:27 Le PSG affronte ce soir le Bayern en 8e de finale allée
00:25:30 de Ligue des Champions. Une rencontre à suivre sur Canal+.
00:25:33 -La parole au français.
00:25:35 Je suis toujours en compagnie d'Yvan Riveault,
00:25:37 de Jean-Claude Dessier et de Sandra Buisson.
00:25:40 Une information, on parle toujours de l'affaire Pierre Palmade
00:25:43 à la suite de ce tragique accident de vendredi soir en Seine-et-Marne.
00:25:47 On avait appris qu'un homme s'était rendu hier au commissariat,
00:25:50 puisque deux personnes sont recherchées,
00:25:53 des compagnons de route, dans la voiture de Pierre Palmade
00:25:56 quand l'accident a eu lieu.
00:25:58 Un homme s'est rendu hier et finalement, Sandra ?
00:26:01 -Il y avait de fortes suspicions que son récit soit imaginaire.
00:26:04 Effectivement, il l'est.
00:26:06 Cet homme en audition, aujourd'hui, a reconnu avoir menti
00:26:09 et ne jamais avoir été dans cette voiture de Pierre Palmade.
00:26:13 Sa démarche posait question, puisqu'il a appelé les gendarmes
00:26:16 hier dans la soirée, il était alcoolisé.
00:26:19 Il a dit qu'il avait été dans cette voiture,
00:26:22 mais son âge ne collait pas avec les éléments du dossier,
00:26:25 puisqu'il a 47 ans.
00:26:27 Et les témoins qui ont vu les deux individus fuir la voiture
00:26:31 accidentée ce soir-là,
00:26:33 ont été décrits comme ayant une vingtaine d'années.
00:26:36 Donc, ça ne collait pas vraiment.
00:26:39 Il fallait juste le temps que cet individu reconnaisse
00:26:42 les faits et reconnaisse qu'il a menti.
00:26:44 Donc, sa garde à vue a été levée.
00:26:46 -Tout de suite, immédiatement ?
00:26:48 -Elle a été levée pour les faits concernant cet accident.
00:26:52 Maintenant, il sera peut-être inquiété par la justice
00:26:55 pour avoir dénoncé, on va dire, un délit imaginaire,
00:26:58 des faits qui n'ont pas existé,
00:27:00 et avoir fait perdre le temps des gendarmes.
00:27:03 -Oui, puisque c'est un délit.
00:27:05 -Il a...
00:27:07 Oui, puisqu'il pouvait être suspecté de non-assistance
00:27:10 à personne en danger, puisqu'il est...
00:27:12 La personne qu'on recherche peut être incriminée pour ça.
00:27:16 Il peut être inquiété par la justice par la suite.
00:27:19 -Merci, Sandra.
00:27:20 Revenez à nous si vous avez d'autres informations.
00:27:23 On va partir à l'hôpital.
00:27:24 Crème l'imbicètre, on va retrouver Jeanne Cancard.
00:27:27 Le Crème l'imbicètre, c'est là où est hospitalisé Pierre Palmade.
00:27:32 Alors, déjà, comment va-t-il ? Dans quel état de santé est-il ?
00:27:35 Et surtout, la question, on en parlait avec Sandra Buisson,
00:27:39 comment va-t-il pouvoir être entendu ?
00:27:41 -Claïdie, cette audition,
00:27:45 elle dépend du feu vert des médecins difficiles.
00:27:48 Pour le moment, de vous dire quand cet accord pourrait être donné.
00:27:52 Pierre Palmade est toujours hospitalisé
00:27:54 au Crème l'imbicètre, dans le Val-de-Marne,
00:27:56 même si son état de santé n'est plus jugé inquiétant.
00:28:00 Une audition qui pourrait se dérouler ici même,
00:28:02 dans cet hôpital, où des forces de l'ordre sont actuellement présentes.
00:28:07 À ce moment-là, les policiers auront deux options.
00:28:09 Soit entendre Pierre Palmade, le comédien,
00:28:12 sous le régime de la garde à vue, soit en audition libre,
00:28:15 un moment de l'enquête cruciale pour les enquêteurs,
00:28:18 pour connaître les circonstances de l'accident
00:28:21 qui reste encore aujourd'hui très flou.
00:28:23 Le comédien a-t-il perdu le contrôle de son véhicule ?
00:28:26 Si c'est le cas, était-ce à cause de la cocaïne ?
00:28:29 Se souvient-il du moment de la collision
00:28:31 autant de questions qui doivent permettre aux policiers,
00:28:35 de connaître pourquoi et comment la voiture de Pierre Palmade
00:28:38 s'est-elle encastrée dans un autre véhicule
00:28:41 qui transportait une femme enceinte qui a perdu son bébé ?
00:28:44 Au terme de son audition,
00:28:46 Pierre Palmade pourrait être présenté à un juge d'instruction
00:28:49 en vue d'une éventuelle mise en examen.
00:28:52 À ce moment-là, deux autres options sont possibles.
00:28:55 Soit Pierre Palmade est placé en détention provisoire,
00:28:58 soit il est placé libre avec contrôle judiciaire
00:29:01 et obligations de soins.
00:29:02 -Merci beaucoup, Jeanne Cancard,
00:29:04 avec les images de Charles Pousseau
00:29:06 devant l'hôpital du Kremlin-Bicêtre.
00:29:08 On rappelle qu'il y a toujours trois personnes dans un état grave,
00:29:12 notamment cette femme enceinte qui a perdu son bébé
00:29:15 et ce petit garçon de 6 ans dans le véhicule
00:29:18 qui a percuté Pierre Palmade.
00:29:20 Nous sommes en ligne avec le Dr Jean Dorido, psychanalyste,
00:29:23 et Jeanne Cancard l'a rappelé,
00:29:25 Pierre Palmade était sous l'emprise de stupéfiants.
00:29:28 On se pose la question de l'addiction,
00:29:30 de sortir des effets aussi, bien sûr.
00:29:33 Dr Dorido, vous parliez de la prise en charge.
00:29:35 Vous disiez qu'elle est insuffisante en France,
00:29:38 cette prise en charge des toxicomanes.
00:29:40 Comment avoir une prise en charge adaptée ?
00:29:43 -Eh bien d'abord, le premier point,
00:29:45 c'est de former de façon massive toutes les personnes
00:29:48 qui travaillent justement à aider les toxicomanes à s'en sortir.
00:29:52 Il y a un gros déficit sur ce point
00:29:55 puisque une drogue typiquement comme la cocaïne,
00:29:58 si vous voulez, entraîne dans son accoutumance,
00:30:02 sa dépendance, une dimension, si vous voulez,
00:30:04 psychologique majeure.
00:30:06 Il faut absolument que des psychologues
00:30:09 forment les soignants.
00:30:11 Il faut davantage d'équipes formées
00:30:14 à cette prise en charge tout à fait particulière
00:30:17 et puis développer, vous l'avez évoqué,
00:30:19 les groupes de parole pour, si vous voulez,
00:30:22 aider les toxicomanes à décrocher du produit
00:30:26 tout en restant dans leur contexte, je dirais, habituel.
00:30:30 Contrairement au principe de la cure,
00:30:33 qui est aujourd'hui majoritairement utilisée,
00:30:35 une cure, vous sortez la personne de son contexte, certes,
00:30:38 donc bien sûr qu'elle ne prend plus de produit,
00:30:40 dans le meilleur des cas, à ce moment-là,
00:30:41 mais dès qu'elle retrouve sa situation habituelle,
00:30:44 sa solitude, ses problèmes, ses névroses,
00:30:48 eh bien à ce moment-là, le produit la rattrape.
00:30:50 -Une question de... -Oui, docteur,
00:30:53 vous nous avez expliqué que la France était donc mal adaptée
00:30:56 à ce genre d'addiction, mais quel pays d'Europe,
00:30:59 ou quel pays plus généralement, pourrait nous servir d'exemple ?
00:31:03 -On trouve typiquement chez nos voisins d'Europe du Nord
00:31:08 des interventions, si vous voulez,
00:31:09 qui sont beaucoup plus étayées localement,
00:31:14 avec, encore une fois, des personnes qui sont suivies
00:31:17 avec d'anciens toxicomanes aussi,
00:31:19 c'est cette notion de patient référent,
00:31:22 si vous voulez, de patient expert,
00:31:24 qui commence à apparaître et qui n'est pas suffisamment engrangée.
00:31:28 Il faudrait que les responsables politiques
00:31:33 envisagent vraiment un plan national
00:31:37 de lutte contre les drogues et les toxicomanies,
00:31:40 et on est très loin du compte pour le moment, hélas.
00:31:42 -Est-ce que vous constatez, docteur Dorédo,
00:31:44 qu'il y a plus de gens qui viennent consulter
00:31:47 pour addiction à la drogue ?
00:31:48 -Alors, il y a toujours eu, de tout temps,
00:31:52 des personnes dépendantes aux substances.
00:31:54 Néanmoins, c'est un fait que, depuis la pandémie
00:31:58 et les confinements successifs que nous avons vécus,
00:32:01 eh bien, des personnes qui étaient fragiles,
00:32:04 qui réussissaient cas à cas à se sortir du produit,
00:32:08 eh bien, sont retombées dedans,
00:32:10 parce que ça a été une épreuve psychologique majeure.
00:32:15 On le voit notamment chez les plus jeunes
00:32:17 et chez les plus anciens.
00:32:19 Et donc, bien sûr, ces personnes qui ont eu une fragilité
00:32:21 par rapport à des substances,
00:32:23 eh bien, elles sont nombreuses à être retombées,
00:32:26 à avoir rechutées.
00:32:28 -Une question de Jean-Claude Dassy.
00:32:29 -Docteur, on a le sentiment que la cocaïne,
00:32:32 comme un certain nombre de drogues,
00:32:34 mais j'irais surtout, la cocaïne,
00:32:36 est à la mode et qu'elle fait partie d'un certain monde,
00:32:40 pas de tous les mondes, mais d'un certain monde.
00:32:42 Est-ce que c'est une situation
00:32:44 contre laquelle nous luttons suffisamment ?
00:32:46 On voit les rails de coke à la télé,
00:32:48 dans les films, un peu partout,
00:32:50 on considère presque cela comme normal
00:32:52 dans un certain milieu et chez une certaine population.
00:32:55 Est-ce que c'est pas une situation
00:32:57 contre laquelle nous luttons insuffisamment ?
00:33:00 -Oui, bien sûr, on n'en fera jamais assez.
00:33:04 Maintenant, c'est à chacun, je dirais,
00:33:07 à son petit niveau, c'est l'histoire du colibri,
00:33:11 qui met quelques coups de dos sur un incendie,
00:33:13 c'est à chacun d'avoir une posture claire et nette
00:33:16 vis-à-vis des produits.
00:33:18 Et puis, bon, oui, c'est un fait,
00:33:20 on sait bien que le fameux sexe, drogue et rock'n'roll,
00:33:25 c'est quelque chose qui a fait florès dans les années 70.
00:33:29 Maintenant, il faut bien rester lucide
00:33:32 sur le fait qu'il y a des dealers,
00:33:35 il y a des réseaux qui gagnent énormément d'argent
00:33:39 avec ces produits et ils assurent aussi
00:33:42 ce sordide et triste travail
00:33:44 de faire en sorte que leurs produits soient à la mode.
00:33:47 Comme vous dites, ils font du marketing,
00:33:49 ils sont parfois très doués pour ça.
00:33:52 Maintenant, oui, évidemment que chacun doit faire
00:33:55 son examen de conscience personnelle
00:33:58 vis-à-vis de tous les produits quels qu'ils soient.
00:34:00 -Est-ce que vous pensez que la répression...
00:34:03 Dans le sens de Jean-Claude Dassier,
00:34:05 la répression est assez sévère et assez dure ?
00:34:08 -Vous savez, c'est toujours l'éternel débat
00:34:10 entre la répression, la prévention.
00:34:12 Ce qui est sûr, c'est que c'est la prise en charge
00:34:15 qui vraiment doit se développer.
00:34:17 Encore une fois, regardez les consommateurs de crack.
00:34:20 C'est vraiment indigne quand on voit ces personnes
00:34:23 qui sont traitées comme des bêtes,
00:34:26 que chacun, je dirais, se renvoie comme ça
00:34:30 entre une municipalité d'un côté,
00:34:32 une préfecture de l'autre qui représente l'Etat.
00:34:34 Et je veux dire, c'est indigne.
00:34:36 D'un pays comme la France,
00:34:38 on doit développer la prise en charge
00:34:42 pour aider ces personnes à s'en sortir
00:34:44 sur la question de la répression.
00:34:46 On quitte la psychologie, on est sur des questions politiques,
00:34:50 et là, il faut de tout pour faire un monde.
00:34:52 -Je vous ai un peu poussé dans vos retranchements
00:34:54 au-delà de vos compétences.
00:34:56 Je m'en excuse, mais je tente le coup.
00:34:58 Yvan Réaufolle.
00:34:59 -Ce serait plutôt une réflexion d'ordre plus générale.
00:35:02 Pardon, docteur, je vais aller plus loin dans ce dossier.
00:35:06 Je me mets à la place de ceux qui nous écoutent
00:35:08 et qui pensent surtout à la famille qui a été victime de Palma.
00:35:12 Je ne voudrais pas que l'on retombe dans ce travers des oubliés.
00:35:15 Les oubliés sont au coeur de la société.
00:35:17 Toute une société oubliée.
00:35:19 Cette famille fait partie des oubliés.
00:35:21 C'était une famille d'origine kurde,
00:35:23 qui est bouleversée par ce qui vient de lui arriver.
00:35:26 Un autre oublié dont on ne parle pas,
00:35:28 c'est le petit bébé qui est mort
00:35:30 et qui, possiblement, n'aurait même pas d'existence juridique
00:35:34 s'il est mort non viable.
00:35:37 La jurisprudence de la Cour de cassation, depuis maintenant 2002,
00:35:41 nie à un enfant à naître la qualité d'être humain
00:35:45 s'il est né non viable.
00:35:47 Là aussi, il y a un autre oublié épouvantable
00:35:49 qui est éthiquement bouleversant.
00:35:51 -C'est un statut particulier dans le droit.
00:35:54 -C'est dans la jurisprudence.
00:35:55 C'est récemment.
00:35:57 C'est sous l'influence des féministes
00:35:59 et de la promotion de l'IVG.
00:36:01 On ne veut pas culpabiliser.
00:36:02 On n'en met pas en cause, l'IVG, en le disant.
00:36:05 Mais il y a une absurdité à ne pas vouloir reconnaître
00:36:08 que ce grand oublié est également un bébé qui...
00:36:11 -On verra ce que dit l'enquête.
00:36:13 C'est ce que Sandra Busson a dit.
00:36:15 -La loi pourrait permettre
00:36:17 qu'il soit oublié du droit pénal.
00:36:20 Je pense également à tous ces oubliés-là.
00:36:23 Ce n'était pas le même sujet.
00:36:24 -On pense aussi, et vous aviez raison,
00:36:27 à cette famille qui est totalement brisée, déchirée.
00:36:30 Leur état de santé, notamment pour la femme et le petit enfant,
00:36:33 est toujours inquiétant.
00:36:35 Merci, Dr Dorédo, d'avoir été en ligne avec nous.
00:36:38 Pour parler de ce phénomène d'addiction.
00:36:41 Je vous rappelle l'information que nous avons apprise
00:36:44 au sujet de l'affaire Pierre Palmade.
00:36:46 L'homme qui s'est rendu hier au commissariat de Montdidier
00:36:50 dans la Somme, un homme de 47 ans,
00:36:52 a avoué... à la gendarmerie, pardon,
00:36:54 a avoué qu'il avait menti dans cette affaire.
00:36:58 Il a donc été libéré.
00:36:59 Je vous rappelle que deux hommes sont toujours recherchés.
00:37:02 Ils étaient dans la voiture de Pierre Palmade.
00:37:05 Dans l'actualité, si vous cherchiez un médecin,
00:37:08 ça risque d'être un peu compliqué.
00:37:10 Journée de grève, journée de manifestation
00:37:13 de la part des médecins libéraux.
00:37:16 Ils ont plusieurs revendications.
00:37:18 Nous sommes avec le docteur Jacques-Henri Clermont.
00:37:21 Bonjour.
00:37:22 -Bonjour. Je vous entends très bien.
00:37:25 -Nous aussi. On est ravis.
00:37:26 Vous êtes médecin généraliste près de la Roche-sur-Yon.
00:37:29 Merci d'être en lien avec nous.
00:37:31 Vous venez de la Roche-sur-Yon,
00:37:34 vous êtes venu à Paris pour manifester.
00:37:36 Expliquez-nous.
00:37:37 Je crois d'ailleurs qu'on voit, normalement,
00:37:40 on aperçoit la manifestation qui passe derrière vous.
00:37:43 Il faut avoir un oeil...
00:37:45 Voilà. Merci beaucoup.
00:37:46 C'est un oeil affité.
00:37:47 Est-ce qu'il y a beaucoup de monde ?
00:37:50 Il y a eu déjà plusieurs journées de manifestation,
00:37:53 plusieurs rassemblements.
00:37:54 Les médecins espéraient rassembler et faire venir à Paris
00:37:58 beaucoup de médecins pour peser.
00:38:00 Les négociations vont jusqu'à la fin du mois.
00:38:03 Est-ce que les médecins sont plus nombreux
00:38:05 que lors des précédentes journées ?
00:38:07 -A mon avis, c'est vraiment un succès.
00:38:10 Là, je pense qu'il y a 10 000 médecins,
00:38:12 sans difficulté.
00:38:13 Il faut savoir qu'en France,
00:38:15 il y a 65 000 médecins généralistes installés.
00:38:18 Donc, finalement, pas tant que ça.
00:38:21 Et ici, je crois qu'il y en a 10 000
00:38:23 qui sont venus pour manifester, non pas pour eux,
00:38:26 mais qui sont d'abord venus manifester pour leurs patients,
00:38:29 qui sont dans la détresse,
00:38:31 parce que dans 80 % du territoire de la France,
00:38:34 ils ne trouvent plus de médecins pour les soigner.
00:38:37 -On va en parler. Je rappelle les chiffres.
00:38:39 Ce sont des chiffres que vous nous donnez.
00:38:42 On les vérifiera à l'issue de cette journée.
00:38:45 Le 5 janvier, le rassemblement,
00:38:47 il y avait entre 2 300 et 4 000 praticiens.
00:38:49 Expliquez-nous ce qui ne passe pas pour vous.
00:38:52 -Alors, la 1re chose qui ne passe pas,
00:38:54 c'est que nous n'allons pas avoir
00:38:57 de revalorisation d'honoraire suffisante.
00:39:00 -C'est-à-dire que là, elle est à 25 euros.
00:39:02 Le gouvernement proposait 26,50 euros.
00:39:05 -C'est ça. Elle est à 25 euros depuis 8 ans.
00:39:07 Ils proposent 1,50 euro de plus.
00:39:09 Et ce n'est pas tant pour nous, les médecins plus âgés,
00:39:13 qui avons une clientèle confortable,
00:39:15 mais c'est pour les jeunes médecins.
00:39:17 Notre problème, c'est de faire venir les jeunes médecins
00:39:21 s'installer auprès de nous pour travailler avec nous
00:39:24 dans les territoires qui ont besoin de soins.
00:39:27 Les jeunes médecins ne veulent s'installer
00:39:29 que dans des structures de soins complexes,
00:39:32 des maisons de santé, des groupes.
00:39:34 Ces maisons de santé ont un frais de fonctionnement
00:39:37 extrêmement élevé.
00:39:38 Secrétaires, femmes de ménage, locaux à payer,
00:39:41 loyers très importants, etc.
00:39:43 Or, un jeune médecin, comme je l'ai témoigné,
00:39:46 est un débutant.
00:39:47 Il ne va faire qu'une quinzaine d'actes,
00:39:50 une vingtaine d'actes par jour, au mieux.
00:39:52 Et avec 15 actes et 25 euros l'acte,
00:39:55 c'est très simple.
00:39:56 Cet exercice en maison de groupe
00:39:59 est tout simplement non rentable.
00:40:01 Donc si nous voulons une augmentation des honoraires,
00:40:04 ce n'est pas pour nous, mais pour eux.
00:40:06 C'est pour eux et pour que notre patientèle
00:40:09 puisse avoir en face d'elle des médecins
00:40:11 qui l'écoutent, qui la soignent,
00:40:13 qui répondent à ses sollicitations.
00:40:16 Voilà la 1re raison pour laquelle nous sommes là.
00:40:19 -Il y en a plusieurs.
00:40:20 D'ailleurs, le gouvernement a dit d'accord
00:40:23 sur quel chiffre vous allez tomber.
00:40:25 Mais il voulait une sorte de logique de donnant-donnant.
00:40:28 Qu'il y ait des contreparties,
00:40:30 plus de contraintes pour les médecins.
00:40:32 Que les médecins soient prêts à faire plus de gardes,
00:40:35 qu'ils voient davantage de patients,
00:40:37 qu'ils assurent des soins non programmés.
00:40:40 Vous êtes contre ? Vous ne voulez pas que ce soit donnant-donnant ?
00:40:44 -Nous avons déjà énormément de contraintes.
00:40:46 C'est une revendication.
00:40:48 Nous avons déjà trop de contraintes.
00:40:50 Ce qui fait peur aux jeunes médecins,
00:40:53 c'est qu'il y a 10 000 jeunes remplaçants
00:40:55 qui ne s'installent pas parce qu'ils ont peur de s'installer.
00:40:58 Nous voulons qu'au moins 5 000 s'installent à nos côtés.
00:41:02 Il faut des remplaçants, c'est nécessaire,
00:41:04 mais pas autant.
00:41:06 Or, les contraintes que nous subissons,
00:41:08 qu'elles soient administratives, comptables,
00:41:11 de la Sécurité sociale, de l'ARS,
00:41:13 ou même du Conseil de l'ordre,
00:41:15 ces contraintes sont tellement élevées
00:41:18 qu'elles font peur aux jeunes médecins.
00:41:20 Donc, il est indispensable de les réduire
00:41:23 si on veut les accueillir auprès de nous.
00:41:25 Or, là, on veut nous en rajouter d'autres.
00:41:27 La coordination des soins, nous l'avons déjà vécue
00:41:30 et construite partout où nous pouvons.
00:41:33 En effet, pour essayer de mutualiser les moyens,
00:41:36 pour essayer de répondre à la demande,
00:41:39 nous avons déjà tout fait, tout essayé
00:41:41 pour essayer de tirer le maximum de nos capacités.
00:41:44 Mais nous sommes au bout des capacités.
00:41:46 Maintenant, nous avons besoin d'aide,
00:41:49 aussi bien financière que stratégique.
00:41:51 -Le gouvernement a dit qu'ils allaient augmenter
00:41:54 le nombre d'assistants médicaux subventionnés
00:41:56 afin de vous libérer de temps.
00:41:58 Mais il y a une autre partie des négociations
00:42:01 qui est importante, c'est que dans le texte,
00:42:03 le texte vise à améliorer l'accès aux soins des Français
00:42:07 en leur permettant d'accéder directement,
00:42:10 c'est-à-dire sans passer par vous,
00:42:12 à certaines personnes,
00:42:15 comme des infirmiers, des kinés, des orthophonistes.
00:42:18 Moi, en tant que patiente française, je me dis "pourquoi pas ?"
00:42:22 Vous, vous dites non, et le Conseil de l'ordre,
00:42:24 d'après ce que j'ai lu, dit que c'est un risque
00:42:27 de perte de chance pour les patients.
00:42:29 J'ai du mal à comprendre.
00:42:31 -Alors, déjà, il faut savoir
00:42:33 que nous travaillons avec des collaborateurs.
00:42:35 Notre secrétaire, notre assistante médicale,
00:42:38 travaille déjà avec nous et elle aide les patients
00:42:41 et les patientes, quelques fois, à avoir des ordonnances,
00:42:44 par exemple une cystite.
00:42:46 Ma secrétaire a un protocole,
00:42:48 elle fait l'ordonnance de cystite et elle va me la présenter
00:42:52 pour que je la signe, que je vérifie
00:42:54 sur le dossier du patient que, réellement,
00:42:56 il n'y a pas de contre-indication au traitement qu'elle a donné,
00:43:00 et ensuite, je signe cette ordonnance
00:43:02 pour qu'elle soit donnée à la patiente.
00:43:04 -Pourquoi ne pas déléguer à d'autres professionnels de santé ?
00:43:08 -Parce qu'il est nécessaire
00:43:10 que l'expertise médicale soit là.
00:43:12 C'est absolument nécessaire.
00:43:14 Notre signature est nécessaire.
00:43:16 Chaque acte médical peut avoir des conséquences graves
00:43:19 si il n'est pas contrôlé.
00:43:21 -Vous pourriez gagner du temps et avoir des...
00:43:23 Et traiter... Alors, éviter...
00:43:25 Peut-être, il y a certaines maladies
00:43:27 qui relèvent plus de la bobologie.
00:43:29 Peut-être que ça vous permettrait de gagner du temps
00:43:32 et de vous occuper de patients qui sont plus gravement atteints ?
00:43:36 -C'est ce que feront les assistantes médicales
00:43:39 et c'est ce qu'elles peuvent faire,
00:43:41 mais elles le feront toujours avec l'accord final
00:43:44 à vie.
00:43:45 Ca me paraît indispensable.
00:43:47 Laisser un accès total libre sans le moindre contrôle de notre part,
00:43:51 ça paraît dangereux et contre-productif
00:43:53 pour la population.
00:43:54 Ce n'est pas la meilleure méthode
00:43:56 d'arriver à soigner l'ensemble de la population.
00:43:59 -Des questions en plateau. Jean-Claude Dessier.
00:44:01 -Docteur, je reviens une seconde à la BIM
00:44:04 qui vous sépare de l'administration
00:44:06 sur le plan du salariat.
00:44:09 Vous avez 25 euros, vous souhaiteriez 50
00:44:12 et on vous propose 1,5 euro.
00:44:14 Est-ce qu'il n'est pas le temps,
00:44:16 même si je conçois que ce soit politiquement difficile,
00:44:19 d'en finir avec l'illusion de l'Etat-providence,
00:44:22 qui n'est plus en France que financée par la dette,
00:44:24 et de demander aux patients, avec des critères de revenus,
00:44:28 de participer à votre rémunération ?
00:44:31 5 euros, 10 euros, 15 euros, pour ceux qui sont le plus à l'aise.
00:44:35 Est-ce que ce n'est pas la seule solution qui s'offre à vous ?
00:44:40 -C'est une solution que les syndicats ont demandé depuis longtemps,
00:44:43 puisque c'est la réouverture du secteur 2.
00:44:46 Le secteur 2, c'est un secteur où la médecine générale,
00:44:48 la médecin, pourrait demander plus à son patient,
00:44:51 la complémentaire en boursant davantage,
00:44:54 que le tarif obligatoire fixé par la Sécurité sociale.
00:44:58 Donc la réouverture du secteur 2, c'est toujours possible.
00:45:01 Ce qui risque d'arriver, par contre, et ce que nous ne voulons pas,
00:45:04 c'est le déconventionnement des médecins.
00:45:07 Si réellement ce prix de la consultation n'augmente pas,
00:45:11 nous risquons de voir un déconventionnement massif de médecins.
00:45:14 Car pour nous, comment baisser notre activité
00:45:16 alors que nous prenons de l'âge,
00:45:18 et en même temps conserver un revenu cohérent ?
00:45:20 Ce serait de voir moins de patients, tout simplement,
00:45:24 en sortant du système conventionnel
00:45:26 et en leur demandant de payer de leur poche la consultation.
00:45:29 À ce moment-là, ce serait l'entrée des mutuelles,
00:45:32 des complémentaires dans le système,
00:45:34 et ce serait finalement la mise sous tutelle
00:45:36 de tous les professionnels de santé et des patients
00:45:39 sous les mutuelles et les tutelles, et ça, nous n'en voulons pas.
00:45:41 Oui, ça remettrait en cause totalement
00:45:43 le principe du système de santé français.
00:45:45 Mais maintenant, on peut comprendre les Français
00:45:47 qui voient peut-être le prix de la consultation augmenter.
00:45:50 Ça se répercute dans le budget.
00:45:52 Quand vous allez chez les médecins non conventionnés,
00:45:54 je suis allé la semaine dernière,
00:45:55 pour certaines maladies qui ne sont pas prises en charge
00:45:58 par des généralistes, vous payez 100 euros.
00:46:01 Alors il faut pouvoir, évidemment...
00:46:02 Parce que l'OTAN presse, malheureusement.
00:46:04 Est-ce qu'il n'y a pas le risque, malgré tout,
00:46:05 dans vos revendications, que l'on peut comprendre,
00:46:07 de tomber dans le corporatisme
00:46:09 pour les raisons que vous en dites clélistes,
00:46:11 c'est-à-dire que vous refusez, dans le fond,
00:46:13 de vous ouvrir à des professions paramédicales
00:46:15 qui pourraient malgré tout vous soulager,
00:46:17 d'autant que vous vous protestez
00:46:20 contre le poids de la bureaucratie qui vous étouffe,
00:46:22 et quand vous réclamez 50 euros au lieu de 25,
00:46:25 est-ce que vous ne craignez pas non plus, malgré tout,
00:46:27 de pousser le bouchon un peu loin ?
00:46:30 Alors, nous ne réclamons pas 50 euros au lieu de 25.
00:46:33 Ah, ça avait été donné, pourtant,
00:46:35 les syndicats avaient annoncé ce chiffre.
00:46:37 Non, c'est un mot d'ordre qui a été lancé
00:46:39 par un groupe sur Facebook qui n'était pas syndiqué,
00:46:42 et moi, je ne suis pas syndiqué non plus,
00:46:44 donc je ne revendique pas 50 euros du tout.
00:46:47 Donc quel serait le prix juste pour vous ?
00:46:50 Ce serait entre 30 et 35 euros,
00:46:52 ce serait déjà une avancée fantastique.
00:46:53 Ça permettrait à beaucoup plus de jeunes de s'installer.
00:46:56 Donc sur ce plan-là, 50 euros,
00:46:58 ça me paraît en effet tout à fait excessif.
00:47:00 C'est-à-dire le prix d'une consultation chez le coiffeur, en gros ?
00:47:03 - Ah oui, vous... - C'est vrai, c'est anormal.
00:47:05 - C'est vrai que... - C'est vrai que...
00:47:07 - Non, mais vous avez raison... - Il faut voir la réalité de temps en temps.
00:47:09 Vous avez raison de remettre l'Église au...
00:47:12 "coeur du village", selon l'expression.
00:47:13 Mais vous n'avez pas répondu sur ce risque d'une critique
00:47:17 sur le corporatisme, dans la mesure où vous protégez
00:47:19 beaucoup vos intérêts et on ne voit pas, a priori,
00:47:22 que vous vous souciez de l'accès aux soins
00:47:24 de ceux qui ont des difficultés à se faire soigner,
00:47:26 pour même pour des petits bobos.
00:47:28 Donc, nous nous en soucions tout le temps,
00:47:30 puisque c'est mon rôle de généraliste de recevoir tout le monde.
00:47:33 Et je peux vous assurer qu'à un simple rendez-vous en Vendée,
00:47:36 je reçois tous ceux qui se viennent frapper à mon cabinet.
00:47:39 Écoutez, nous avons même quelques fois des gens qui pleurent au téléphone
00:47:42 parce qu'ils ont trouvé enfin un rendez-vous à notre cabinet
00:47:45 après avoir frappé à la porte de...
00:47:47 - Mais c'est vrai que c'est difficile. - ... des 20 mètres.
00:47:48 - C'est vrai. - Donc vous voyez que nous sommes là
00:47:51 vraiment au service de la population autant que nous pouvons.
00:47:54 Mais en effet, on peut déléguer.
00:47:56 Mais déléguer, c'est tout à fait possible, c'est une excellente idée.
00:47:59 Mais il faut déléguer en conservant un contrôle minimum
00:48:02 sur ce que font tout simplement les paramédicaux.
00:48:05 Dans la maison de santé de Saint-Florent que j'ai créée,
00:48:07 il y a 16 paramédicaux, 2 médecins.
00:48:10 Eh bien, nous marchons en coordination
00:48:12 et rien de ce que ça a, n'est inconnu de l'autre.
00:48:15 Merci, docteur Clermont.
00:48:16 Merci d'avoir été avec nous en direct depuis la manifestation.
00:48:19 On vous laisse rejoindre le cortège.
00:48:21 On se retrouve juste après le journal de 15h.
00:48:22 On parlera de la Saint-Valentin.
00:48:25 C'est News, il est 15h, le journal Michael Dorian.
00:48:30 Bonjour, Cléli. Bonjour à tous.
00:48:32 Les débats se poursuivent à l'Assemblée nationale
00:48:34 dans une ambiance tendue autour de la réforme des retraites.
00:48:38 Elisabeth Borne demande le retrait des amendements d'obstruction
00:48:41 et la fin des invectives face à cette demande.
00:48:43 Les représentants de la NUPES ont annoncé
00:48:45 qu'ils retiraient un millier d'amendements
00:48:47 afin d'accélérer les débats,
00:48:49 ce qui n'est pas suffisant pour le gouvernement.
00:48:52 Sauf que pour Manuel Bompard, pas question d'en retirer davantage.
00:48:55 Les amendements restants doivent être débattus.
00:48:58 On n'a pas l'intention de retirer ces amendements
00:49:01 parce qu'on pense que ce sont des débats
00:49:03 qui doivent avoir lieu dans l'hémicycle
00:49:04 dans les prochains jours et que ce sont des débats importants
00:49:07 et qui intéressent les Françaises et les Français.
00:49:09 Pour le reste, si le gouvernement, encore une fois,
00:49:11 tient à ce que l'ensemble du texte de loi
00:49:13 puisse être examiné ici à l'Assemblée nationale,
00:49:15 il lui appartient de créer les conditions
00:49:17 pour que ce soit possible,
00:49:18 et donc notamment de prolonger les débats.
00:49:20 C'est une demande qu'on a faite dès vendredi dernier
00:49:23 en proposant qu'on puisse tiéger ce week-end.
00:49:24 Ils l'ont refusée.
00:49:26 C'est une demande qu'on a rééditée hier
00:49:28 en ouverture des travaux ce lundi après-midi.
00:49:31 Pour l'instant, on n'a pas eu de réponse sur ce sujet.
00:49:33 Il est encore possible de le faire,
00:49:34 mais la balle est dans le camp du gouvernement.
00:49:36 -Les médecins libéraux dans la rue aujourd'hui.
00:49:39 Ils manifestent à Paris depuis le ministère de la Santé
00:49:42 direction le Sénat, appelé une nouvelle fois à cesser le travail
00:49:45 pour réclamer, entre autres, la hausse des tarifs de la consultation.
00:49:48 Ils s'opposent également à un projet de loi
00:49:51 qui envisage d'ouvrir l'accès direct sans prescription médicale
00:49:54 à certains paramédicaux tels que les kinés ou les orthophonistes.
00:49:59 Dans l'actualité également,
00:50:00 quatre jours après l'accident
00:50:02 dans lequel est impliqué le comédien Pierre Palmade,
00:50:04 l'enquête se poursuit.
00:50:06 L'homme qui s'était rendu à la police
00:50:07 a finalement reconnu avoir menti
00:50:09 et n'avoir jamais été dans la voiture de l'humoriste.
00:50:12 Les deux passagers en fuite sont donc toujours recherchés.
00:50:15 Écoutez le témoignage d'un employé d'une station de service
00:50:18 qui a aperçu les deux individus peu de temps après l'accident.
00:50:22 Il y en a un qui avait l'air perdu, en tout cas.
00:50:25 Il avait l'air un petit peu paumé.
00:50:26 Il ne savait pas trop...
00:50:27 Il n'avait pas l'air de savoir trop où il était.
00:50:30 Enfin, désorienté, voilà.
00:50:32 La personne que j'ai bien vue avait l'air désorientée.
00:50:35 L'autre personne, je ne l'ai pas bien vue.
00:50:36 J'ai juste vu qu'elle boitait un petit peu.
00:50:38 Je ne les ai pas vues ensuite sur la route principale.
00:50:41 Donc, pour moi, ils ont pris à gauche.
00:50:43 Et il y a deux voies.
00:50:44 Et une des deux voies, c'est une qui mène chez M. Pohlmad.
00:50:49 L'actualité internationale et les secours
00:50:52 qui se poursuivent après les terribles séismes
00:50:55 qui ont frappé la Turquie et la Syrie.
00:50:57 Damas annonce l'ouverture de deux nouveaux points de passage
00:50:59 pour accélérer l'acheminement de l'aide humanitaire.
00:51:02 Une décision de Bachar el-Assad qui va permettre à plus d'aides
00:51:05 d'entrer plus vite à saluer le secrétaire général de l'ONU,
00:51:08 Antonio Guterres, les précisions de Kinson.
00:51:13 Dans cette ville côtière syrienne,
00:51:16 la mosquée est devenue un lieu de refuge pour les survivants.
00:51:19 C'est tragique.
00:51:22 Un très grand nombre de familles et de personnes sont sans abri.
00:51:24 Il y a des gens qui n'ont pas assez d'argent pour acheter de la nourriture.
00:51:31 Plusieurs villes du pays restent coupées du monde.
00:51:35 Sur cette photo aérienne, la ville de Harim est partiellement détruite.
00:51:39 Les habitants se sont réfugiés sous des tentes de fortune.
00:51:43 Le pays, après une décennie de guerre civile,
00:51:45 est morcelé entre des zones sous contrôle gouvernementale
00:51:48 et des zones rebelles, dont certaines sont pro-turc.
00:51:51 Alors pour accélérer l'aide humanitaire,
00:51:54 Damas ouvre deux points de passage avec la Turquie.
00:51:57 La Syrie soutient l'entrée de l'aide humanitaire dans la région
00:52:04 par tous les points de passage possibles,
00:52:06 que ce soit depuis l'intérieur de la Syrie
00:52:08 ou à travers les frontières pour la période de trois mois.
00:52:11 Voici le premier avion d'Arabie saoudite
00:52:14 à atterrir en Syrie depuis plus de dix ans.
00:52:17 Nous circulons dans des camions de secours
00:52:22 en passant par les frontières syro-turcs.
00:52:25 Nous établissons également un pont aérien.
00:52:30 Voici le premier avion.
00:52:32 Il contient 35 tonnes de nourriture, de matériel,
00:52:35 de matériel de transport, de l'eau, de l'eau.
00:52:39 35 tonnes de nourriture, de matériel médical et d'abri.
00:52:42 -Deux autres avions saoudiens sont attendus dans les prochains jours.
00:52:46 La région d'Alep a été durement touchée
00:52:49 par le tremblement de terre.
00:52:51 Plus de 200 000 personnes y sont sans abri.
00:52:54 -C'est la fin de ce journal.
00:52:58 La parole aux Français continue avec vos invités.
00:53:01 -Merci, Mickaël Dorian. On parle de la Saint-Valentin.
00:53:04 Je suis toujours en compagnie de Jean-Claude Dassier,
00:53:06 d'Yvan Rioufol et d'Erick Derritte-Mathen,
00:53:09 de l'équipe Eco.
00:53:10 De ces news, on peut faire un petit point
00:53:12 sur le marché des fleurs en France.
00:53:14 -Oui, parce que c'est la Saint-Valentin.
00:53:16 Et donc, bien entendu, ce soir, j'ai lu,
00:53:18 il va se vendre 1,5 million de fleurs.
00:53:21 Prenez compte, un peu de fleurs...
00:53:23 -Vous parlez sous le contrôle d'un fleuriste.
00:53:25 -Il va m'écouter. -Et à qui on va donner la parole.
00:53:28 -Ca va représenter des bouquets.
00:53:30 Le seul problème, et ça, il va me confirmer,
00:53:32 c'est que la plupart de ces fleurs viennent de l'étranger.
00:53:36 On sait que ça transite par les Pays-Bas.
00:53:38 Vous avez un grand marché qui s'appelle Alzmir,
00:53:41 aux Pays-Bas, et vous avez 70 % de la production de fleurs au monde
00:53:44 qui passe par ce marché et ensuite,
00:53:46 qui les redistribue sur toute l'Europe.
00:53:49 Malheureusement, les fleuristes français,
00:53:51 les horticulteurs français, il y en a de moins en moins,
00:53:54 10 fois moins en 50 ans.
00:53:56 Regardez d'où viennent nos fleurs, 52 % du marché des Pays-Bas.
00:53:59 Mais elles viennent d'ailleurs, bien entendu.
00:54:02 Les Pays-Bas, ils vont mettre sous des serres chauffées
00:54:05 les fleurs qui arrivent pour les faire pousser.
00:54:08 Elles sont mises dans des réfrigérateurs
00:54:10 et elles sont vendues.
00:54:11 Mais vous avez des pays comme la Colombie, l'Équateur, le Kenya,
00:54:15 qui produisent ces fleurs avec de la manoeuvre,
00:54:18 très bon marché, parfois exploité.
00:54:20 On en parlera tout à l'heure, je ne vais pas prendre trop de parole,
00:54:23 mais l'impact de carbone est vraiment catastrophique.
00:54:26 Ce soir, quand vous allez offrir une fleur...
00:54:29 -Elle a fait combien de kilomètres ? -Des kilomètres.
00:54:32 Je vous le donne, le chiffre.
00:54:34 C'est donc une ONG qui donne...
00:54:36 -Un impact carbone à la Saint-Valentin.
00:54:38 -Ca fait 1 kg de CO2.
00:54:39 1 kg de CO2, c'est 10 km en voiture.
00:54:42 Vous vous rendez compte que ça représente 10 km en voiture
00:54:45 pour une simple rose.
00:54:47 Ces roses ne valent pas cher quand on les produit au Kenya.
00:54:50 Ce qui permet de les vendre sur le marché international,
00:54:53 de faire vivre nos fleuristes.
00:54:55 Vous savez combien ça vaut, quand on achète une rose ?
00:54:58 Une seule rose est achetée entre 15 et 20 centimes au Kenya.
00:55:02 Si on la faisait en France, la même rose, elle serait à 40 centimes.
00:55:06 C'est presque trois fois plus.
00:55:07 C'est le problème de la productivité en France,
00:55:10 du coût de la main-d'oeuvre.
00:55:12 C'est le drame que nous vivons aujourd'hui.
00:55:15 -C'est un symbole de beaucoup d'autres produits.
00:55:17 -S'il n'y a pas que les fleurs...
00:55:19 -C'est un élément de plus qui vient peser lourd
00:55:22 dans la balance commerciale,
00:55:24 164 milliards de déficit, rappelons-le, pour l'année 2022.
00:55:28 -Kevin Collin, bonjour.
00:55:29 Vous êtes fleuriste à Neuilly-sur-Seine.
00:55:32 Vous confirmez que c'est votre grosse journée de l'année.
00:55:35 -Oui, tout à fait.
00:55:36 -Alors, quelles sont les roses... Enfin, les rouges, voilà.
00:55:40 Si je pose la question,
00:55:41 quelles sont les fleurs qui se vendent le plus ?
00:55:44 Est-ce que ce sont toujours les roses et les roses rouges ?
00:55:47 -Oui, tout à fait.
00:55:48 Surtout les roses rouges, les roses blanches, les roses pâles.
00:55:52 Et les fleurs de saison qui viennent de France,
00:55:55 d'Italie, du Sudis, à Neyman, au Nantien.
00:55:58 -Ah, donc, quand même, vous constatez...
00:56:00 C'est une question. Est-ce que vous constatez
00:56:03 que les fleurs changent un petit peu,
00:56:05 et au-delà de la rose, vont vers des fleurs plus de saison,
00:56:09 aussi plus locales ?
00:56:10 -C'est selon la demande.
00:56:13 Il y en a qui préfèrent avoir des roses à la maison.
00:56:16 Par exemple, nos roses, elles viennent de Hollande.
00:56:19 Elles ne viennent pas du Kenya ou du Colombie,
00:56:22 parce que c'est un froid.
00:56:24 Il y a des producteurs de très bonnes productions de Hollande.
00:56:28 Après, quand on a des roses françaises,
00:56:30 c'est quand c'est la saison, au printemps.
00:56:33 Là, on est en hiver, donc on a une détuilée,
00:56:35 à Neyman-Renoncule, et on a beaucoup de clients
00:56:38 qui nous demandent les fleurs de saison.
00:56:40 -Et ça fait des bouquets peut-être plus originaux.
00:56:43 On a du mal à vous entendre.
00:56:45 Pouvez-vous débrancher votre casque ?
00:56:47 On va faire un essai en direct, comme on dit,
00:56:50 pour voir si on arrive à...
00:56:52 Si le son est un petit peu meilleur.
00:56:55 Quels sont les types de clients...
00:56:57 Voilà. Quels sont les types de clients que vous avez ?
00:57:00 Est-ce que le profil du client de la Saint-Valentin a évolué ?
00:57:04 Est-ce qu'il y a beaucoup de jeunes ?
00:57:06 Racontez-nous les gens que vous voyez dans votre boutique.
00:57:09 -C'est tous les âges,
00:57:11 que ce soit du retraité,
00:57:15 du cadre dynamique,
00:57:19 ou bien du père de famille,
00:57:21 même des jeunes enfants qui viennent acheter,
00:57:24 pour leur amoureuse, une petite rose.
00:57:26 -C'est mignon.
00:57:27 Est-ce qu'il y a des fleurs à éviter ?
00:57:30 Est-ce qu'on évite les roses jaunes ?
00:57:33 -Oui, pour le folklore, on évite la rose jaune.
00:57:36 -Est-ce qu'il y a d'autres choses à savoir ?
00:57:39 -Non, pas grand-chose.
00:57:41 Il faut bien acheter ses fleurs, chez un bon fleuriste,
00:57:45 qui a une belle sélection,
00:57:47 qui vienne des fleurs d'Europe. C'est très bien.
00:57:50 -Quel est le prix moyen que les clients déboursent
00:57:54 pour un bouquet ?
00:57:55 -Pour un bouquet ?
00:57:58 -Il y a un petit peu tous les budgets pour tout le monde,
00:58:01 que ce soit de la rose, qui coûte 5 euros,
00:58:05 un bouquet à 300 euros.
00:58:07 -C'est un bon bouquet. -Pour tout le monde.
00:58:10 -Oui, c'est des gros bouquets.
00:58:12 -Pouvez-vous nous montrer quelques créations
00:58:14 que vous avez faites pour la Saint-Valentin ?
00:58:17 -Avec grand plaisir. Je bouge pas trop.
00:58:20 -Le son est meilleur, on vous entend mieux.
00:58:22 -Là, nous avons des petits centres de date
00:58:25 que nous préparons maison, tous les jours.
00:58:28 -C'est très bien. Ils sont très jolis.
00:58:30 -Voilà, sur le thème de la Saint-Valentin.
00:58:33 Voilà.
00:58:35 Et aussi, nous avons un peu de bouquets
00:58:40 pour les plus pressés.
00:58:41 -Tout fait, tout préparé, hop, déjà emballé, c'est ça ?
00:58:45 -Voilà.
00:58:46 Voilà. Pour que tous les couples passent une bonne soirée.
00:58:50 -Vous avez... Pour vous, la Saint-Valentin,
00:58:52 c'est vraiment une journée importante.
00:58:55 C'est combien, à peu près, de votre chiffre d'affaires ?
00:58:58 -Oh, je pourrais pas vous dire.
00:59:00 C'est une grosse journée, oui, pour nous,
00:59:03 parce que c'est comme pour les chocolatiers pour Pâques.
00:59:06 C'est une journée, forcément...
00:59:08 Il nous demande beaucoup de fleurs.
00:59:10 Et du coup, on est là pour répondre à la demande.
00:59:13 -Plus que certaines dates,
00:59:15 que ce soit...
00:59:17 Peut-être pour la Toussaint, une autre occasion.
00:59:20 Euh...
00:59:21 -Oui, après, c'est vrai que c'est, on va dire,
00:59:26 la deuxième fête la plus importante
00:59:28 dans le métier de la fleuristerie.
00:59:30 La première, ça reste la fête des mères.
00:59:33 -Ah oui, oui, forcément.
00:59:34 Est-ce qu'il y a des questions au plateau, peut-être ?
00:59:37 Yvan Riofold, Jean-Claude Dessier, à Kévin Collin ?
00:59:40 Vous n'en faites pas les fleurs ?
00:59:42 -Mon petit-fils, très jeune, m'a appelé ce matin
00:59:44 pour me demander... Il a appelé ma femme,
00:59:47 de précision, pour lui demander
00:59:49 s'il pouvait offrir une rose à sa petite copine.
00:59:51 -J'espère qu'elle lui a dit oui. -Elle lui a dit oui, bien sûr.
00:59:55 -Sur la Saint-Valentin, bien évidemment,
00:59:57 il faut faire l'effort, dès ce soir, de passer par le fleuriste.
01:00:01 -J'espère que vous allez acheter des fleurs
01:00:03 juste en sortant de ce plateau. -J'y vais de ce pas.
01:00:06 -Kévin Collin, faites-vous plus attention
01:00:08 à la provenance des fleurs et, voilà,
01:00:11 à l'impact écologique, en fait ?
01:00:14 -Oui, bien sûr.
01:00:15 Disons que l'impact écologique,
01:00:17 il est très important pour tous les métiers.
01:00:20 C'est pour ça que nous, on choisit nos fleurs que d'Europe.
01:00:23 Voilà. Après, c'est vrai qu'il y a beaucoup de productions
01:00:27 d'Eau Hollande, mais qui travaillent très bien,
01:00:29 comme les quelques productions en France et en Italie.
01:00:33 -Yvan, une question d'Yvan Rioufol.
01:00:36 -Précisément, en France, d'où viennent vos fleurs
01:00:39 et quelles sont ces fleurs qui sont produites en France ?
01:00:42 -Bah, ça reste les fleurs de saison, en France,
01:00:45 plus généralement de la région du Var,
01:00:48 comme les anémones, les renoncules.
01:00:51 -Oui, ce qu'on trouve, parce que, finalement,
01:00:53 la rose, elle naît en février, y en a assez peu,
01:00:56 en tout cas en France.
01:00:57 -De mimosa aussi, en ce moment, qui vient du Sud.
01:01:01 -Oui, on en a, du mimosa, juste derrière moi.
01:01:04 -Ah, on le voit. C'est un bonheur des yeux.
01:01:07 -Une fleur fraîche se conserve-t-elle davantage
01:01:10 qu'une fleur qui est passée par le froid ?
01:01:12 J'imagine qu'il y a un processus de froid
01:01:15 que j'ai pas bien saisi, mais il y a des fleurs
01:01:17 qui sont congelées auparavant ?
01:01:19 -Non, c'est pas les cas.
01:01:21 -Pour les préserver ? -C'est pas les glaçons.
01:01:23 -C'est pas le mot.
01:01:25 -Réfrigérées, peut-être. -Réfrigérées ?
01:01:27 -Non, les fleurs, au contraire,
01:01:30 si elles sont congelées, elles sont complètement foutues.
01:01:33 Elles sont bonnes d'acheter à la poubelle.
01:01:36 Au contraire, ils conservent...
01:01:38 Après, c'est pas mon métier,
01:01:40 la conservation des fleurs dans la nation internationale,
01:01:43 mais ils les conservent à une certaine température
01:01:46 pour que ça arrive chez nous, chez les clients,
01:01:49 dans les meilleures conditions.
01:01:50 -Merci, Kevin Collin, d'avoir répondu à nos questions.
01:01:53 Merci d'avoir pris le temps,
01:01:55 parce qu'on sait que c'est une grosse journée pour vous.
01:01:58 Vous souhaitez à tous une très heureuse Saint-Valentin.
01:02:02 On se retrouve demain dès 14h.
01:02:03 C'est Nelly Dénac et ses invités pour 90 Minutes Info.
01:02:06 Elle reviendra sur l'affaire Pierre Palman.
01:02:09 Elle reviendra sur ses discussions à l'Assemblée nationale
01:02:12 au sujet de la réforme des retraites.
01:02:14 Restez bien avec nous. A demain.
01:02:16 ♪ ♪ ♪