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L'actualité vue par les témoins du quotidien, présenté par Clélie Mathias dans #LaParoleAuxFrancais

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00:00:00 Bonjour à tous, il est 14h, je suis ravie de vous retrouver pour cette nouvelle semaine qui démarre, c'est la parole aux français.
00:00:08 L'émission dans laquelle vous avez la parole. On commence par le journal avec Simon Guillin. Bonjour Simon.
00:00:13 Bonjour à Clélié, bonjour à tous. On commence ce journal avec cette disparition inquiétante à Brest.
00:00:18 Helena, 21 ans, n'a plus donné signe de vie depuis le 29 janvier dernier alors qu'elle sortait d'une boîte de nuit.
00:00:24 On va tout de suite aller sur place à Brest retrouver nos envoyés spéciaux, Mickaël Chailloux et Jean-Michel Decaze.
00:00:30 Bonjour Mickaël, l'enquête avance, un suspect a évoqué une bêtise et un accident avant de tenter de se suicider.
00:00:36 Racontez-nous les derniers éléments de cette enquête.
00:00:38 Oui tout à fait, c'est ça. En fait c'est ici sur ce carrefour qu'a été prise la dernière photo de Helena grâce à une caméra de la ville.
00:00:48 Vous l'avez dit, un suspect a été identifié. Il s'agit d'un cuisinier de 36 ans qui travaille ici dans un restaurant de Brest.
00:00:56 Il a confié à son frère qu'il avait commis une bêtise et que c'était un accident.
00:01:01 Les deux hommes se sont rendus au commissariat mais le suspect n'a pas pu être entendu parce qu'il avait ingéré de nombreux médicaments.
00:01:08 Une première tentative de suicide qui s'est suivie d'une seconde au sein même du CHU de Brest avec un sac plastique.
00:01:16 L'homme à l'heure où l'on parle est encore entre la vie et la mort.
00:01:20 Il n'a donc pas pu préciser des éléments de l'enquête qui sont évidemment très importants puisque sur son témoignage on va peut-être pouvoir savoir où est Helena
00:01:30 et que s'est-il réellement passé ce petit matin du 29 janvier.
00:01:36 S'agit-il réellement d'un accident suivi d'une dissimulation du corps ? Où est la jeune Helena ?
00:01:43 Les deux protagonistes se connaissaient-ils ?
00:01:48 Toutes ces questions restent à l'heure où l'on parle sans réponse.
00:01:52 Merci Michael Chaillot pour toutes ces précisions et merci à Jean-Michel Decaze pour les images.
00:01:57 Le procès de l'incendiaire présumé de l'immeuble de la rue Erlanger s'ouvre aujourd'hui à Paris.
00:02:01 Un drame qui a fait 10 morts le 5 février 2019.
00:02:04 La suspecte atteinte d'importants troubles psychiatriques est jugée devant la cour d'assises de Paris.
00:02:09 Je vous propose d'écouter ce témoignage, celui de Pascale qui a perdu sa fille Adèle dans ce drame.
00:02:15 Je n'arrive pas à gérer comment elle est morte. Je ne peux pas gérer ça.
00:02:19 Pourquoi ? Parce que je me rends compte que ce n'est juste pas humain.
00:02:22 Ce n'est pas humain de mourir en martyr, de mourir dans le feu comme ça.
00:02:26 Et moi je n'ai rien pu faire, je ne l'ai pas sauvée ma fille.
00:02:29 J'ai beaucoup de mal à gérer ça parce que je ne l'ai pas sauvée.
00:02:32 Je n'ai pas réussi à la faire sauver.
00:02:34 Et ça c'est quelque chose que...
00:02:37 Oui je me culpabilise parce que j'ai fait tout ce qui était dans mon pouvoir
00:02:42 mais en même temps le résultat est là, je ne l'ai pas fait sauver.
00:02:45 Et Adèle elle a souffert le martyr pour mourir, elle n'est pas morte en une minute.
00:02:50 C'est une mort atroce.
00:02:52 Et ça ce volet-là, m'excuse de pleurer, mais ce volet-là je ne le gère pas.
00:02:58 Je ne le gérerai jamais. Jusqu'à ma mort je ne le gérerai pas ça.
00:03:02 La fille qui a mis le feu, les pompiers qui ont condamné Adèle,
00:03:05 ils ne se rendent pas compte de comment elle est morte.
00:03:08 Et ça ce n'est pas humain.
00:03:10 Et puis dans le reste de l'actualité, c'est parti pour 10 jours de débat
00:03:14 dans l'hémicycle autour de la réforme des retraites.
00:03:16 Et on va tout de suite aller sur place à l'Assemblée nationale
00:03:19 où on retrouve Gauthier Lebray et Léo Marcheguet.
00:03:22 Bonjour Gauthier.
00:03:23 Les débats commencent aujourd'hui à 16h avec un nombre record d'amendements déposés,
00:03:27 surtout de la part de la NUPES.
00:03:31 Oui, 20 000 amendements absolument déposés,
00:03:33 18 000 par la NUPES.
00:03:35 Ça fait, vous l'avez rappelé, puisqu'il y a 10 jours de débat,
00:03:38 ça fait 2 000 amendements à étudier chaque jour.
00:03:41 C'est évidemment complètement mission impossible.
00:03:44 C'est pourquoi le texte pourrait partir au Sénat
00:03:47 sans avoir été voté ici à l'Assemblée.
00:03:50 Alors à 16h, ça va commencer par une motion de rejet de la France insoumise.
00:03:53 Donc si la motion est adoptée, le texte est d'ores et déjà rejeté.
00:03:56 Puis il y aura aussi une motion référendaire du Rassemblement national
00:03:59 qui veut soumettre aux Français cette fameuse réforme des retraites.
00:04:02 Et en parlant du Rassemblement national,
00:04:04 Marine Le Pen va tenir une conférence de presse dans 30 minutes ici à l'Assemblée.
00:04:08 L'objectif pour la présidente du groupe RN à l'Assemblée,
00:04:11 éviter que la France insoumise et la NUPES
00:04:13 prennent le leadership de l'opposition sur cette réforme des retraites.
00:04:16 Marine Le Pen n'est pas dans la rue, la CGT l'a dit,
00:04:19 elle n'est pas la bienvenue et elle ne fait pas de l'obstruction
00:04:22 en déposant des milliers d'amendements.
00:04:24 Donc forcément, on parle moins du RN que de la France insoumise.
00:04:26 Donc l'objectif de Marine Le Pen, c'est d'essayer d'être la lideuse
00:04:30 de l'opposition à la réforme des retraites
00:04:32 et de ne pas laisser ce poste à la NUPES.
00:04:35 Merci beaucoup Gauthier Lebray pour toutes ces précisions
00:04:37 et merci donc à Léomar Cheguet qui est avec vous cet après-midi à l'Assemblée nationale.
00:04:41 Et enfin, ces dernières images qui nous viennent de Turquie,
00:04:44 vous allez les voir, des journalistes ont été surpris
00:04:47 par un deuxième séisme qui a touché la Turquie.
00:04:50 Un petit peu plus tôt ce matin, un autre séisme a touché la Syrie et la Turquie
00:04:54 avec un dernier bilan provisoire de 1600 personnes qui sont mortes sur place.
00:04:58 Emmanuel Macron propose une aide d'urgence aux populations locales.
00:05:02 Je vous propose d'écouter ses quelques témoignages d'habitants.
00:05:05 Il y a encore des gens coincés sous les décombres.
00:05:08 J'ai un ami qui vit dans cet appartement.
00:05:10 Ses enfants ont été sauvés du dernier étage, mais sa fille s'est cassée le bras.
00:05:14 On ne sait toujours pas ce qui est arrivé à ceux qui vivaient au rez-de-chaussée.
00:05:17 Je dormais quand ma femme m'a soudainement réveillé.
00:05:22 Le tremblement de terre était très violent, très effrayant.
00:05:25 Nous entendions des sons de partout. La secousse a duré presque deux minutes.
00:05:29 Voilà pour ce tour de l'actualité à 14h.
00:05:35 Place au débat, la parole aux Français, c'est avec Cléli Mathias et ses invités.
00:05:38 Merci beaucoup Simon, on se retrouve à 15h.
00:05:41 Mes invités, Mathieu Langlois, bonjour, soyez le bienvenu.
00:05:44 Yvan Rioufol, bonjour à vous.
00:05:46 Et Eric Derrick-Mathenne, spécialiste des questions d'écho sur CNews
00:05:50 dans le cadre de la mobilisation contre la réforme des retraites.
00:05:53 Le choix de CNews, donner la parole aux habitants de la ville de Saint-Omer, dans le Pas-de-Calais.
00:05:59 Pourquoi cette ville ? Vous allez voir, la carte d'identité de Saint-Omer,
00:06:03 la population est d'environ 15 000 habitants dans le Pas-de-Calais.
00:06:06 On appelle les habitants de Saint-Omer les "Odomorois".
00:06:09 La mobilisation mardi dernier était une mobilisation historique.
00:06:14 4000 manifestations dans cette ville, de près de 15 000 habitants,
00:06:18 du jamais vu depuis au moins les événements de 68.
00:06:22 C'est le triple par rapport à la première journée de mobilisation contre la réforme des retraites.
00:06:27 C'était donc le 19 janvier.
00:06:29 Alors, pourquoi les habitants de Saint-Omer se mobilisent ?
00:06:33 Nous leur donnons la parole grâce notamment à nos équipes de reporters.
00:06:36 Sur place, Thibault Marcheteau et Charles Baget.
00:06:38 Nous sommes déjà en ligne avec Rémi, bonjour.
00:06:42 Merci de nous répondre en direct sur CNews et de prendre le temps.
00:06:46 Vous êtes caviste, on vous voit d'ailleurs dans votre boutique.
00:06:50 Vous avez 43 ans et vous avez commencé à 20 ans, si mes informations sont bonnes.
00:06:56 Jusqu'à quel âge envisagez-vous de travailler ?
00:06:58 C'est exact.
00:07:01 En l'occurrence, maintenant c'est 64 ans,
00:07:05 mais a priori il y aurait une nouvelle mesure qui serait passée hier.
00:07:08 Donc ce serait 63 ans pour mon cas personnel.
00:07:11 Mais sincèrement, je ne sais pas si ça change grand chose.
00:07:17 Donc 63-64 ans, on va dire.
00:07:19 Oui, effectivement, il y a eu une concession de la part de la Première Ministre
00:07:23 au sujet des carrières longues.
00:07:25 Et vous avez raison, ce serait 63 ans pour ceux qui ont commencé à 20 ans.
00:07:29 Mais là, vous avez 43 ans, vous êtes jeune,
00:07:32 et vous n'envisagez pas travailler encore 20 ans de plus ?
00:07:39 Moi, personnellement, avec mon métier, qui est un métier assez passionnant,
00:07:44 on a certes un peu de pénibilité dans notre métier,
00:07:47 on porte un peu de charges lourdes,
00:07:49 mais pas du tout au même niveau que mes confrères auto-marocs
00:07:54 que nous avons pu voir ce matin, qui travaillent en industrie,
00:07:57 ceux qui travaillent dans les métiers du bâtiment.
00:08:00 Donc moi, personnellement, je n'ai pas trop de problèmes vis-à-vis de travailler jusqu'à 63-64 ans.
00:08:07 Ça dépend après, bien entendu, de l'état de santé.
00:08:10 Mais oui, après, il faut comprendre, bien entendu,
00:08:13 que cette réforme aura vraiment du mal à passer auprès d'une majorité de Français
00:08:17 qui n'ont pas les mêmes conditions de travail que moi
00:08:21 et qui aspirent, bien entendu, peut-être aussi, de profiter un peu plus jeune de leur retraite.
00:08:25 Bien entendu, on leur demande de faire d'énormes sacrifices personnels,
00:08:29 mais encore, il faudrait-il leur proposer aussi, je vais dire, un progrès, en fait,
00:08:34 pour la vision de la société actuelle, quoi.
00:08:38 Faire des sacrifices, mais pour qu'on puisse vivre mieux, bien entendu.
00:08:42 Alors voilà, faire des sacrifices pour pouvoir payer les pensions de nos retraités actuellement.
00:08:47 Oui.
00:08:48 Donc on le comprend, hein. C'est à la fois pour votre cas personnel et aussi pour les autres que vous manifestiez.
00:08:54 Vous étiez d'ailleurs dans les rues à la fois le 19 et le 31.
00:08:57 Alors moi, je n'ai pas manifesté. J'étais au magasin.
00:09:03 Donc voilà. Mais après, moi, je comprends tout à fait le point de vue des Osomarois
00:09:11 qui manifestaient pour de diverses raisons.
00:09:14 On est dans une période quand même compliquée avec la crise actuelle, la crise énergétique, bien entendu,
00:09:19 la baisse du pouvoir d'achat. Il y a toujours plus de sacrifices à faire.
00:09:23 Comment dire ? Rajouter une année ou deux années de travail supplémentaire aux Français
00:09:30 qui ont déjà du mal à joindre les deux bouts, ça fait un petit peu l'effet de les mettre dans une galère
00:09:36 et de leur demander encore de ramer un bon moment pour respirer, voir le bout du tunnel.
00:09:41 Donc on comprend un peu le point de vue de ceux qui manifestent, bien entendu.
00:09:45 Donc après, il y a aussi la pénibilité, on l'entend. Donc le volet de la pénibilité, c'est très important.
00:09:52 Il va falloir, comme j'ai entendu ce matin, faire peut-être un système de retraite à la carte
00:09:57 selon la pénibilité de chaque travail, bien entendu. Voyez-vous, le car-à-l'heure qu'on a vu ce matin,
00:10:01 travailler jusqu'à 60 ans passé, c'est, bien entendu, mission impossible, je pense.
00:10:07 Oui, ça paraît difficile, effectivement. Je suis d'accord avec vous.
00:10:09 Une question en plateau, Rémi de Mathieu Langlois.
00:10:12 Oui, moi, c'est pour mieux comprendre. Alors j'ai bien compris que Rémi défendait plus la société
00:10:18 et pas uniquement son cas personnel. Et ça, c'est assez important à souligner.
00:10:23 Mais je voulais juste savoir, vous êtes indépendant ou vous êtes salarié, puisque vous êtes caviste ?
00:10:28 Alors ici, je suis caviste, mais je suis salarié du enseignement. On a quatre boutiques.
00:10:33 Mais j'étais aussi indépendant par le passé et j'ai aussi travaillé dans le milieu industriel pendant 10 ans.
00:10:39 D'accord. Et qu'est-ce qui vous choque le plus dans cette...
00:10:42 Les horaires postés, je connais, travailler à la chaleur, tout ça, je connais.
00:10:44 Qu'est-ce qui vous choque le plus dans cette réforme ? C'est vraiment le symbole de l'âge de départ qui est repoussé
00:10:50 ou c'est d'autres points ?
00:10:54 C'est peut-être le fait d'imposer de devoir travailler plus longtemps sans forcément apporter, on va dire,
00:11:03 une nouvelle vision aux populations concernées. Bien entendu, on sait qu'on va devoir travailler certainement plus longtemps.
00:11:11 Le système ne sera pas à l'équilibre. Donc forcément, soit on descend les pensions, chose qui est sincèrement impossible à faire,
00:11:19 soit on cotise plus. Je pense pas que les Français soient prêts forcément à tous cotiser plus aujourd'hui.
00:11:25 Ou soit on allonge le temps de travail. Donc on est parti sur cette solution-là.
00:11:32 Mais encore faut-il, pour accepter des sacrifices personnels, c'est-à-dire partir en retraite plus âgée,
00:11:39 encore faut-il avoir une vision progressiste du monde dans lequel on va, bien entendu.
00:11:44 Et c'est ce qui manque un peu aujourd'hui. On n'a pas vraiment de vision. On enchaîne les crises.
00:11:50 Il y a la baisse du pouvoir d'achat pour beaucoup de gens. Donc toute cette partie de la population souffre actuellement.
00:11:57 Et forcément, cette mesure ne peut que mal passer, bien entendu.
00:12:02 Vous auriez préféré peut-être un référendum sur ce sujet de la réforme des retraites ?
00:12:08 Oui, peut-être. Mais après, avoir un plus grand débat. Et puis après, encore une fois, il y a aussi le côté pénibité.
00:12:16 Il y a aussi la pénibité. J'ai entendu ce matin une dame qui travaille chez Camarys. La pénibité n'est pas que physique.
00:12:22 Elle peut être aussi psychologique aussi, bien entendu. Quand vous êtes toute votre journée en centre d'appel,
00:12:27 appeler des gens, franchement, dans des conditions un peu compliquées, il faut se faire que psychologiquement, ça va être aussi compliqué.
00:12:33 La pénibité s'exerce à tous les niveaux. Donc il faut donner la parole à ces personnes qui ont une pénibité.
00:12:41 C'est un peu le sujet du jour, on va dire. La pénibité, ça doit rentrer en ligne de considération dans le projet de loi.
00:12:48 Donc on va voir ce qu'il propose.
00:12:51 Vous avez l'impression que le gouvernement, justement, est un petit peu déconnecté, qu'il n'entend pas la parole de ces Français qui travaillent,
00:12:56 qui ont des métiers qui sont pénibles, à la fois physiquement et psychologiquement ?
00:13:02 Oui, un peu, oui. Il n'y a pas vraiment de débat là-dessus pour l'instant.
00:13:08 Donc bon, à voir ce qu'il propose. Et puis après, à viser, bien entendu.
00:13:16 Mais c'est un système qui est... C'est une espèce d'usine à gaz, aussi, cette pénibilité, on va dire.
00:13:22 Il faut faire attention à ne pas non plus créer d'autres régimes spéciaux qui pourraient être inégalitaires.
00:13:28 Donc c'est un sujet qui est très complexe, bien entendu.
00:13:32 Yves-Henri, vous avez une question ?
00:13:34 Deux questions. Est-ce que vous êtes sensible, malgré tout, à l'argument de ceux qu'il faut remarquer que dans certains pays d'Europe,
00:13:42 la retraite se prend à 65, voire à 67 ans. Et là, à 62 ans, en France, tout ça est quand même assez privilégié,
00:13:48 d'autant que les heures de travail en France sont moindres que dans les pays voisins.
00:13:53 Est-ce que c'est, malgré tout, un argument que vous pouvez entendre ?
00:13:56 Et ma deuxième question est plus générale. Est-ce que vous ne sentez pas, à travers les manifestations que vous avez pu observer,
00:14:02 que c'est bien simplement sur le sujet des retraites que manifestent les gens,
00:14:07 ou est-ce que c'est également une sorte de protestation vis-à-vis de l'éloignement du pouvoir parisien
00:14:11 et de cette coupure entre la France parisienne et la France provinciale, si je puis dire ?
00:14:15 Je vous laisse répondre à ces deux questions, Rémi.
00:14:18 Oui, oui. Bien entendu, oui, on sent que les élites sont un peu déconnectées du monde rural.
00:14:24 Ici, nous sommes dans une petite ville où on a un tissu industriel encore et paysan, on va dire.
00:14:30 On n'a pas des gros salaires. C'est sûr que demander aux gens qui n'ont pas des gros salaires de pousser encore deux ans de plus
00:14:38 avant leur retraite, forcément, ça a du mal à passer.
00:14:45 Et ensuite, oui, je sais très bien que nous sommes le pays en Europe où on travaille peut-être le moins.
00:14:52 Enfin, on parle plutôt en retraite. Évidemment, je comprends tout à fait qu'il faille travailler plus longtemps.
00:14:59 Donc ça, je n'ai pas dit que j'étais contre personnellement, d'après mon cas personnel.
00:15:02 Mais j'entends aussi, bien entendu, la parole des personnes qui ont des métiers beaucoup plus pénibles et contraignants que moi, par exemple.
00:15:11 Même si moi, personnellement, j'ai quelques contraintes, je dois porter du lourd, mais pas dans des proportions exagérées, bien entendu.
00:15:19 Éric de Ritmatin, en plateau.
00:15:21 Une remarque et une question. C'est vrai qu'aujourd'hui, la retraite, 62 ans pour vous, vous êtes sur un système de, j'allais dire, de répartition à la fameuse CNAV.
00:15:31 Et donc, est-ce que vous avez déjà évolué votre niveau de retraite, par exemple ?
00:15:36 Et deuxièmement, est-ce que vous seriez prêt à avoir une capitalisation ?
00:15:40 Ma question est, est-ce que c'est à vous, par exemple, aujourd'hui, le magasin ?
00:15:44 Non, ici, je suis salarié. D'accord, on est bien d'accord.
00:15:50 On ne peut pas compter sur les quatre boutiques, mais je suis salarié.
00:15:53 Non, mais moi, j'ai été aussi indépendant auparavant. Je sais aussi ce que c'est que le fait d'être indépendant.
00:15:58 Mais oui, dans la mesure des possibilités, on peut capitaliser un petit peu pour sa retraite à côté.
00:16:06 Mais beaucoup de monde ne peut pas faire cela.
00:16:12 Non, parce que je disais ça, parce que, bien sûr, aujourd'hui, ces systèmes de solidarité, en fait, plus on travaillera tard, plus on aidera nos aînés à avoir leur retraite.
00:16:19 Il ne faut pas l'oublier, nos cotisations à terme d'appel, de notre parent.
00:16:22 C'est le principe même du système de répartition.
00:16:24 Exactement. Donc ma question, en fait, c'était plus de dire peut-être dans votre cas, on avait la semaine dernière une, pas une boulangère, mais une, comment on l'appelle, c'est une bibliothécaire qui avait son magasin.
00:16:35 Une libraire.
00:16:36 Une libraire. Et au moins, elle avait son capital qui, peu à peu, s'était constitué et elle était moins dépendante de sa retraite.
00:16:42 Oui. D'accord, oui, je comprends.
00:16:45 Rémi, vous nous disiez aussi que les gens souffraient de la baisse du pouvoir d'achat. Est-ce que vous, vous l'avez ressenti dans votre boutique ?
00:16:50 Les gens achètent moins, viennent moins ou alors, voilà, avant, ils achetaient peut-être les deux bouteilles, maintenant plus qu'une.
00:16:58 Est-ce que ça se ressent au quotidien ?
00:17:00 Oui, on va dire bon. Après, on sort nous avec nos activités.
00:17:08 On a eu des années très faces lors du Covid en raison de la fermeture de nos confrères restaurateurs, tout ça.
00:17:13 Donc là, on est redescendu sur des chiffres qui ne correspondaient plus aux années précédentes.
00:17:19 Mais oui, c'est sûr qu'on sent quand même une baisse du pouvoir d'achat, une stagnation du moins.
00:17:24 Et oui, l'avenir du commerce, du petit commerce en centre-ville s'annonce très incertain.
00:17:30 Il suffit de voir le nombre de commerces qui ferment dans les centres des petits villes.
00:17:36 Même si ici, à Saint-Omer, on arrive encore à résister un peu.
00:17:39 On a aussi du tourisme, on a de la chance à ce niveau-là.
00:17:41 Mais dans des villes plus petites, c'est très compliqué, sans compter la concurrence Internet, et toutes ces choses-là.
00:17:51 Une dernière petite question, Mathieu Langlois.
00:17:54 Une petite remarque. Moi, j'ai entendu dans les propos de Rémi aussi beaucoup d'optimisme.
00:17:59 Parce qu'il a dit, lui, pour son cas personnel, même s'il ne défend pas son cas personnel,
00:18:03 qu'il aimait son métier, qu'il ne pensait pas, lui, forcément, à sa retraite à lui.
00:18:09 Et que c'est important.
00:18:11 Évidemment que c'est des régions, en plus, le Nord, qui souffrent.
00:18:16 Mais cet optimisme qui est partagé par, justement, ceux qui travaillent,
00:18:20 et en plus qui sont à 43 ans, en pleine croissance,
00:18:26 c'est important de le diffuser, et il faut le faire de manière largement plus répandue.
00:18:33 Merci beaucoup, Rémi, d'avoir témoigné en direct sur CNews aujourd'hui.
00:18:37 Nous sommes toujours à Saint-Omer, mais en ligne cette fois avec Frédéric Viollet,
00:18:41 qui est employé chez Arke France, délégué syndical Sud Chimie.
00:18:44 Alors, Arke France, pour vous préciser un petit peu les choses,
00:18:47 c'est un gros vivier d'emplois, c'est une grosse industrie dans la verrerie Les Arts de la Table.
00:18:52 C'est 4700 emplois, et je crois que l'usine se trouve à peu près 5 km de Saint-Omer.
00:18:58 Bonjour, monsieur, merci d'être en direct avec nous.
00:19:01 Votre syndicat, en tout cas, a fortement mobilisé lors des manifestations,
00:19:06 la première, et puis celle de la semaine dernière, on le rappelle, 4000 personnes à Saint-Omer.
00:19:11 C'était historique pour votre ville.
00:19:14 Comment expliquez-vous la forte mobilisation des habitants de Saint-Omer ?
00:19:19 Écoutez, d'une, on est un bassin d'emplois où, malgré tout, la pénibilité est quand même toujours présente,
00:19:29 même s'il y a eu des efforts de fait de la part des entreprises, mais la pénibilité est toujours présente.
00:19:34 Ensuite, je pense aussi qu'il y a le pouvoir d'achat qui est venu se greffer à cette manifestation,
00:19:41 qui fait que ça a été un succès, quoi.
00:19:44 Il faut savoir que depuis 1968, il n'y avait pas eu autant de monde à Saint-Omer dans les rues.
00:19:49 Oui, c'est fort, c'est très symbolique.
00:19:51 Et pourtant, on le dit quand même, une journée de manifestation, c'est aussi une journée de salaire en moins.
00:19:55 Bien sûr. C'est pour ça que les salariés, malgré que chez nous il y a la PLD, c'est-à-dire le chômage partiel,
00:20:05 ont voulu marquer le coup, comme on dit, pour montrer le mécontentement
00:20:11 et de faire capoter cette réforme qui est totalement injuste.
00:20:14 Vous allez continuer à vous mobiliser demain et samedi ? Comment ça va se passer ?
00:20:19 Pour demain, ce sera une sorte de civilisation au niveau de la population,
00:20:23 avec des tracts aux abords des grandes surfaces.
00:20:26 Par contre, samedi, on refait une manifestation et on espère bien sûr autant de monde, voire plus.
00:20:33 Comment vous expliquez que la mobilisation d'ailleurs à Saint-Omer, mais aussi en France,
00:20:37 soit très importante, notamment dans les petites villes et les villes moyennes ?
00:20:41 Je pense que la ruralité, malgré tout, se sent très concernée par cette réforme de retraite.
00:20:49 Il faut savoir que dans les petites entreprises, chez les artisans, dans le BTP, dans le bâtiment,
00:20:54 il y a beaucoup de travail qui est pénible.
00:20:58 Les gens ne se voient pas arriver à 64 ans, prendre leur retraite, en étant, comme on dit, en mauvaise santé.
00:21:06 Je pense que c'est ça qui fait que cette mobilisation en ruralité a un effet aussi fort.
00:21:15 Une question d'Yvan Rioufol en plateau.
00:21:17 C'est plutôt une réflexion qui va dans le sens de ce que l'on vient d'entendre.
00:21:21 C'est-à-dire qu'en effet, aujourd'hui, se révèle à ceux qui ne la voyaient pas qu'il y a une France périphérique,
00:21:26 la France d'en bas, si je puis dire, qui supporte d'une manière assez brutale les décisions qui sont prises d'en haut.
00:21:31 Ça, c'est une affaire entendue. Et quand vous disiez pourquoi est-ce que les petites villes se mobilisent,
00:21:36 une réponse a été apportée la semaine dernière dans une étude de l'IFOP, dont j'avais déjà parlé, je crois,
00:21:43 qui expliquait que les petites villes, les sous-préfectures qui se mobilisent le plus,
00:21:47 sont des petites villes qui soit connaissent un fort taux de fonctionnaires au cœur des villes,
00:21:51 donc il y avait Foy, il y a Privas, par exemple,
00:21:54 ou soit des petites villes qui connaissent encore des industries très lourdes avec un fort taux de syndicalisation.
00:22:00 Comme Carré également en Bretagne où il y a une grande industrie d'agroalimentaire.
00:22:05 Donc toutes ces petites villes-là se mobilisent pour leur pouvoir d'achat.
00:22:09 Mais vous avez tout un pan de cette France périphérique, celle que l'on avait appelée des Gilets jaunes.
00:22:15 C'est ce que j'allais dire, j'allais vous poser la question, mais vous faites le lien vous-même.
00:22:18 Oui, parce qu'on revient toujours à ce fondamental-là.
00:22:20 Ce qui était apparu en éruption dans le paysage politique, en dehors des syndicats,
00:22:24 et même sous les colibés et sous les huées des syndicats, c'était bien cette France périphérique.
00:22:29 Cette autre France périphérique qui, elle, ne se reconnaissait pas précisément dans les mots d'ordre syndical.
00:22:33 Et donc si j'avais une question, c'était de savoir si vous remarquiez qu'aujourd'hui,
00:22:37 bien que vous soyez vous-même syndiqué, est-ce que vous remarquiez que ceux des Gilets jaunes,
00:22:42 s'il n'y avait plus il y en avoir dans votre région, vous rejoignent malgré tout,
00:22:45 sachant qu'une partie des syndicats, je pense à la CFDT ou à la CGT,
00:22:49 avaient été plus que désagréables avec le mouvement spontané des premiers Gilets jaunes, en tout cas.
00:22:53 Donc est-ce que vous les voyez venir et vous rejoindre vos rangs ?
00:22:57 Oui, il y a un petit groupe sur Saint-Omer qui essaye de nous rejoindre.
00:23:02 Malgré tout, ça reste Bon Enfant.
00:23:04 Bon, à partir de là, on les accepte, mais sous surveillance.
00:23:08 Pourquoi sous surveillance ?
00:23:10 Pour éviter tout débordement.
00:23:13 Mathieu Langlois, oui.
00:23:15 Et nous, le mot d'ordre, c'est "on manifeste, mais Bon Enfant".
00:23:19 Oui, oui, non mais je parlais des Gilets jaunes, Bon Enfant également.
00:23:23 Les Gilets jaunes au départ, c'est...
00:23:25 Le canal historique, j'allais dire, les premiers.
00:23:27 Oui, les premiers.
00:23:28 Dans les ronds-points.
00:23:29 Moi, j'ai entendu ce que disait M. Viollet, il a beaucoup parlé, il a répété trois fois, je crois, la pénibilité.
00:23:36 Or, dans les projets du gouvernement, il y a quand même cette nouveauté qui est d'intégrer une prise en charge médicale
00:23:45 ou un examen médical, certes beaucoup trop tard, parce que c'est à 61 ans.
00:23:51 Or, moi, je suis persuadé qu'évidemment, lier travail, pénibilité du travail, au, ce qu'on va parler, bien-être au travail,
00:24:00 ou qualité de vie au travail, là-dessus, il y a vraiment quelque chose à faire, et pas à le faire à 61 ans, mais le faire bien en amont.
00:24:07 Et donc, ma question pour M. Viollet, c'est quelles seraient ses attentes, lui, du gouvernement, justement,
00:24:12 pour avoir une prise en compte bien supérieure sur la pénibilité de chaque métier ?
00:24:19 – Oui, je comprends tout à fait votre question. Je pense que, personnellement, en France, on n'est pas prêt.
00:24:28 Les entreprises ne sont pas prêtes, justement, pour faire travailler les seniors dans de bonnes conditions plus longtemps.
00:24:34 On nous parle souvent des pays nordiques, sauf que pour moi, les pays nordiques sont en avance de 20 ans par rapport à nous.
00:24:40 Tout a été mis en place pour faciliter l'emploi des seniors, chose qui n'est pas faite en France, ou pas encore.
00:24:47 Et même si le gouvernement prévoit de taxer ou de mettre des amendes aux entreprises,
00:24:52 je pense que certaines entreprises préfèreront payer l'amende plutôt qu'à faire des emplois des seniors
00:24:59 et leur créer des emplois paisibles, pour une carrière beaucoup plus tranquille.
00:25:04 – Mais justement, qu'est-ce que ce serait de transformer un emploi pénible pour un senior ?
00:25:09 – Je pense que dans chaque entreprise, ça peut exister.
00:25:15 Chez nous, auparavant, les salariés en mauvaise santé, on avait des ateliers qui étaient faits pour justement…
00:25:23 ils étaient en horaire de jour, ils avaient un travail qui était adapté à leur état de santé.
00:25:30 Même chez nous, Arc de France, ça a disparu.
00:25:33 Et je pense que dans d'autres entreprises, ils ne sont pas encore prêts à tout ça.
00:25:38 Donc de ce côté-là, il y a un travail de fond à faire de la part des entreprises.
00:25:42 – Merci beaucoup Frédéric Viollet d'avoir été en direct, d'avoir témoigné.
00:25:45 Un grand merci à vous, un merci aussi à Thibault Marcheteau et Charles Bagé
00:25:49 qui sont nos reporters sur place et qui permettent les duplex.
00:25:53 On se retrouve dans quelques instants, juste après le Flash Info de 14h30.
00:25:57 On sera de nouveau à Saint-Omer pour parler de cette mobilisation contre la réforme des retraites.
00:26:01 Nous vous donnons la parole sur CNews, à tout de suite.
00:26:03 [Musique]
00:26:06 CNews, la parole aux Français.
00:26:08 On commence par le Flash Info avec Adrien Spiteri.
00:26:11 [Musique]
00:26:14 – Dans le sud de la Turquie, en Syrie, ce matin,
00:26:17 cise de magnitude 7,8 a touché les deux pays.
00:26:20 Un autre tremblement de terre a frappé la Turquie en fin de matinée.
00:26:24 Les secousses ont été enregistrées jusqu'au Groenland.
00:26:28 Emmanuel Macron propose une aide d'urgence de la France.
00:26:32 Investigation clôturée dans trois cold case liés à Michel Fourniret,
00:26:37 dont l'enlèvement en 2003 d'Estelle Mouzin.
00:26:40 La seule personne mise en cause dans ces trois dossiers
00:26:43 est Monique Olivier, ex-épouse du tueur en Syrie.
00:26:46 Ce dernier est décédé en 2021.
00:26:49 Il revient désormais à la juge d'instruction de trancher sur la tenue ou non d'un procès.
00:26:54 Et puis, cet enfant et leur mère sont décédés dans un incendie dans l'Aisne.
00:26:58 Le drame a eu lieu la nuit dernière dans leur maison de Charlie-sur-Marne.
00:27:02 Le père de famille a survécu. Il a été sauvé par un voisin.
00:27:06 Selon le procureur de Soissons, un sèche-linge aurait pris feu au rez-de-chaussée de la maison.
00:27:11 La parole aux Français, je suis toujours en direct avec Eric Dorit-Maten,
00:27:16 Yvan Rioufol et Mathieu Langlois.
00:27:18 Avant de retourner à Saint-Omer, vous savez,
00:27:20 CNews a posé ses caméras pour vous donner la parole
00:27:23 à la veille d'une nouvelle manifestation contre la réforme des retraites.
00:27:26 L'actualité, et Adrien Spiteri l'a rappelé, c'est aussi ce séisme,
00:27:29 et ses répliques d'ailleurs, qui ont eu lieu.
00:27:31 Un séisme de 7,8 qui a frappé le sud de la Turquie et la Syrie voisine.
00:27:35 Plus de 1000 personnes tuées, très importants dégâts,
00:27:40 des soucousses qui ont été ressenties jusqu'en Égypte, en Irak et même au Groenland.
00:27:44 Nous sommes à Alep.
00:27:46 Monseigneur Odo, bonjour, vous êtes évêque d'Alep, dans la communauté chaldéenne.
00:27:50 Merci de nous répondre alors que l'heure est dramatique.
00:27:54 Vous allez nous raconter, alors vous n'êtes pas en vidéo avec nous,
00:27:58 on peut le comprendre vu les circonstances.
00:28:00 Racontez-nous la nuit que vous avez vécue, Monseigneur.
00:28:03 Oui, je voudrais insister sur l'accident inattendu,
00:28:13 c'est-à-dire c'est un tremblement de terre auquel on n'est jamais habitué.
00:28:20 On est depuis 12 ans en guerre, les bombardements, les crises économiques,
00:28:26 les crises humanitaires, mais aujourd'hui vraiment c'est un somment,
00:28:31 comme si c'était un couronnement de violences inattendues,
00:28:36 et dans une situation très grave.
00:28:39 On n'a pas de fioul, il n'y a pas d'électricité, il n'y a pas de chauffage,
00:28:44 c'est l'hiver, la pluie, et les gens ne savent pas,
00:28:50 ils errent dans les rues, dans les parcs publics,
00:28:55 les femmes avec des bébés aux bras, voilà la situation.
00:29:00 Dans les différentes églises, on accueille les gens, dans les salles, dans les salons,
00:29:08 et on offre les premières nécessités, rien qu'ils veulent se sentir en sécurité,
00:29:15 dans l'église et à Pays, et entre eux,
00:29:20 surtout ceux qui ont eu des graves dégâts dans leur appartement,
00:29:25 des destructions, des vitres cassées, des murs renversés, etc.
00:29:32 Il y a beaucoup de bâtiments qui se sont effondrés ?
00:29:39 Pas mal de bâtiments. Je viens d'un quartier qui n'est pas loin de chez nous,
00:29:45 à Agécy, un quartier très fameux,
00:29:51 et j'étais témoin de voir comment la moitié d'un immeuble
00:29:58 est écrasée comme un château de cartes.
00:30:03 Et puis, on est en recherche d'un jeune prêtre qui habitait un appartement,
00:30:11 et l'armée est en train d'enlever les décombres depuis ce matin,
00:30:19 et aucun résultat. On espère qu'il pourra s'en tirer.
00:30:24 C'est un seul cas, parce que je connais personnellement le prêtre,
00:30:29 mais au niveau d'un appartement avec 2,5 millions d'habitants,
00:30:32 imaginez-vous la catastrophe générale.
00:30:37 On parle de centaines, sinon de milliers de personnes tuées et blessées.
00:30:47 Dans le nord de la Syrie, le dernier bilan fait état d'au moins 783 personnes décédées,
00:30:51 plus d'un millier d'autres blessées.
00:30:54 Plusieurs pays ont proposé leur aide à la Turquie, à la Syrie, dans les zones dévastées.
00:30:59 De quoi avez-vous le plus besoin ?
00:31:02 Qu'est-ce qui vous manque aujourd'hui pour venir au secours de ces habitants ?
00:31:06 Je crois que c'est les premières nécessités.
00:31:10 Aider les gens à se léger.
00:31:13 Tous ceux qui ont eu leur appartement détruit,
00:31:17 par exemple dans les églises,
00:31:19 ont fait appel pour des matelas, pour des couvertures,
00:31:24 pour de la nourriture, de l'eau propre, etc.
00:31:31 Je crois qu'en second lieu, sans doute, on aura besoin de supplémenter les médicaments.
00:31:36 Les médicaments manquent en Syrie,
00:31:39 et les prix ont monté de très haut à un certain moment.
00:31:46 Ils ont plus que doublé.
00:31:49 Donc les choses de première nécessité,
00:31:52 la santé et l'accueil de ces gens-là,
00:31:55 qui ont eu leur appartement détruit.
00:32:00 Je vais donner la parole, il y a des questions au plateau.
00:32:02 Mathieu Langlois et Yvan Rioufol.
00:32:05 C'est un sujet qu'avec la Société française de médecine de catastrophe,
00:32:08 on connaît évidemment bien, malheureusement, j'ai envie de dire.
00:32:12 L'aide internationale et l'aide d'urgence,
00:32:15 c'est quelque chose que tous les Etats connaissent,
00:32:18 et ont à trop nombreuses occasions utilisé.
00:32:23 Mais c'est vrai que, comme l'a dit Mgr Odo,
00:32:26 il y a un vrai problème de coordination pour envoyer les bons soutiens.
00:32:32 - Les bonnes choses nécessaires au bon endroit.
00:32:35 - On voit, si on écoute Mgr Odo,
00:32:38 ces besoins sont surtout des besoins logistiques,
00:32:41 et pas forcément des besoins médicaux, ou en tout cas médicaux d'urgence,
00:32:45 si j'en crois ce que vous confirmez.
00:32:50 - Besoins logistiques, c'est-à-dire pour enlever les décombres,
00:32:56 et essayer de chercher s'il y a des victimes.
00:33:01 - Ça c'est du sauvetage.
00:33:03 - Ça c'est aussi une grande nécessité.
00:33:06 J'ai été auprès d'un immeuble qui s'est écroulé à moitié,
00:33:11 et dont on pense qu'un jeune prêtre a exsauré les décombres.
00:33:16 Vraiment, j'ai regardé les moyens que l'armée utilise,
00:33:20 c'est très primaire.
00:33:23 Depuis ce matin, ils travaillent,
00:33:26 mais c'est un travail qui n'est pas vraiment à la hauteur,
00:33:30 rapide, technique, faute de moyens,
00:33:34 faute de fiou, de pièces, de mécaniques, etc.
00:33:43 - Yvan Rioufol en plus.
00:33:45 - Monseigneur, vous nous rappelez la solidarité de l'église caldienne,
00:33:48 mais est-ce que les autres communautés religieuses
00:33:50 viennent également en aide ?
00:33:52 Est-ce que vous collaborez tous ensemble face à ce séisme ?
00:33:55 - Absolument. Il y a comme un réseau,
00:33:58 tout d'abord entre les évêques et toutes les églises et communautés,
00:34:03 chacun communique à l'autre ce qu'il fait,
00:34:06 ce dont il a besoin et ses possibilités d'accueil.
00:34:12 Toutes les minutes, je reçois des messages des autres évêques,
00:34:18 des autres communautés, et ça fonctionne bien en général.
00:34:22 Et les gens spontanément, quand il y a un tel événement,
00:34:26 recourent à l'église parce qu'ils se sentent en protection,
00:34:32 en confiance, accueillis.
00:34:36 Par exemple, j'ai appris chez les francophones,
00:34:43 le couvent des francophones,
00:34:46 ils ont reçu plusieurs tortures de personnes,
00:34:49 ils ont perdu des repas chauds, des couvertures,
00:34:55 c'est spontané.
00:34:58 Et ces 12 ans de guerre nous ont appris à être solidaires
00:35:03 et à avoir le sens de trouver des solutions rapides.
00:35:07 - Un grand merci, Monseigneur, d'avoir témoigné en direct sur CNews
00:35:12 au sujet de ce terrible séisme qui a dévasté une partie de la Turquie et la Syrie.
00:35:16 - Merci pour votre écoute et pour votre aide.
00:35:19 - Merci vraiment à vous, et on vous laisse aller apporter le secours, l'aide,
00:35:23 ne serait-ce que psychologique, le soutien et la solidarité
00:35:26 dont vous parliez à tous les habitants qui sont à vos côtés,
00:35:30 évidemment, dans ce drame.
00:35:32 Merci encore, Monseigneur.
00:35:34 - Merci infiniment. Bonne journée. Au revoir.
00:35:36 - Au revoir.
00:35:38 Je vous le disais avant, on va revenir,
00:35:40 là c'était une parenthèse liée à l'actualité dramatique de ce séisme,
00:35:45 de ces répliques, aussi un nouveau bilan fait état de plus de 1 121 morts
00:35:50 après ces séismes, en Turquie en tout cas,
00:35:52 mais bien sûr le bilan est toujours provisoire.
00:35:54 Vous savez qu'aujourd'hui, journée spéciale sur CNews,
00:35:57 nous sommes à Saint-Omer, nous avons posé nos caméras
00:36:00 à la veille d'une nouvelle mobilisation contre la réforme des retraites
00:36:03 et après deux journées de mobilisation qui ont été importantes,
00:36:06 notamment dans les petites villes et les villes moyennes de France,
00:36:08 à Saint-Omer particulièrement, entre le 19 janvier et le 31 janvier,
00:36:13 les manifestants ont été multipliés par trois,
00:36:16 une mobilisation historique, ça n'a été jamais vu depuis mai 68,
00:36:19 comme a pu nous le dire un délégué syndical de l'usine d'Arc,
00:36:24 qui vous savez, le grand groupe de verrer et des arts de la table,
00:36:29 qui est localisé à 5 km de Saint-Omer.
00:36:32 Nous vous donnons la parole aujourd'hui grâce à nos reporters
00:36:35 Thibault Marchoteau, Charles Maget,
00:36:37 et nous sommes en ligne avec Olivier Picandard.
00:36:41 Bonjour, merci d'être en ligne avec nous.
00:36:44 Bonjour.
00:36:45 Alors vous êtes bâtelier, et d'ailleurs on vous voit,
00:36:48 on va demander à Charles Maget ou à Thibault Marchoteau
00:36:51 de nous montrer où vous êtes également,
00:36:53 parce que je crois que vous êtes dans un marais.
00:36:55 Expliquez-nous déjà votre métier,
00:36:57 avant d'aller sur l'actualité de la réforme des retraites.
00:37:00 Alors moi je suis bâtelier et restaurateur,
00:37:04 donc on fait la visite des marais,
00:37:06 donc soit qu'un bateau promenade,
00:37:08 soit on loue une barque à rames, une barque à moteur,
00:37:11 ou bien un canoë, et également restaurateur.
00:37:15 Il y a beaucoup de gens qui viennent justement profiter,
00:37:18 notamment au beau jour bien sûr, des marais de Saint-Omer.
00:37:22 Alors il fait toujours beau chez nous,
00:37:26 comme vous pouvez le constater aujourd'hui,
00:37:27 on a un beau soleil.
00:37:28 C'est vrai en plus.
00:37:29 Alors oui, c'est vrai que notre métier est quand même
00:37:32 en fonction de la météo, quand il fait beau
00:37:34 on a beaucoup de promeneurs, beaucoup de visiteurs,
00:37:36 et quand il fait mauvais malheureusement,
00:37:38 il y en a beaucoup moins.
00:37:40 Vous allez nous raconter,
00:37:42 mais est-ce que c'est un métier qui est spécialement pénible ?
00:37:46 Vous travaillez combien d'heures par semaine ?
00:37:47 Comment ça se passe ?
00:37:48 Vous dites, c'est évidemment en fonction de la météo,
00:37:51 mais rentrez un petit peu dans le détail s'il vous plaît.
00:37:54 Une journée de travail, on commence à 7h30, 8h le matin.
00:38:00 Donc là je fais un peu le secrétaire en lisant les mails.
00:38:03 Après je fais un peu le maître d'hôtel
00:38:05 en répartissant les tables de restaurant.
00:38:07 Ensuite on déjeune tous ensemble vers 11h, 11h15.
00:38:10 À midi on prend le service, donc là je fais le serveur.
00:38:13 À 14h on commence les visites en marais,
00:38:15 donc là je fais le capitaine de bateau,
00:38:17 je conduis à bateau, je fais les commentaires en bateau.
00:38:20 Et ça jusqu'à 16h, et après je refais serveur
00:38:22 jusqu'à 18h, 19h, et après comptable en faisant la caisse.
00:38:26 Donc des journées de 12, 13h par déjeuner.
00:38:29 A priori vous partez à quel âge à la retraite ?
00:38:31 63, 64 je pense.
00:38:37 Et ça vous paraît infaisable ?
00:38:40 On a des petits problèmes de son.
00:38:50 Alors attendez, on a des petits problèmes de son.
00:38:53 Ça va mieux là ?
00:38:54 Ah ça y est on vous entend, on vous a retrouvés Olivier.
00:38:56 Oui, on vous a retrouvés.
00:38:57 Vous nous avez expliqué votre journée,
00:38:59 et donc elle est quand même bien remplie.
00:39:01 Donc vous envisagez de travailler jusqu'à quel âge ?
00:39:04 C'est pas mal, ouais c'est pas mal.
00:39:06 63, 64 ans je suppose.
00:39:09 Et bon normalement, comme je suis la 3ème génération,
00:39:13 il y a peut-être mes garçons qui vont arriver d'ici quelques années,
00:39:16 me donner un coup de main et prendre la relève tout doucement.
00:39:19 Et vous êtes contre cette réforme des retraites ?
00:39:21 Vous avez manifesté le 19 et le 31 janvier ?
00:39:24 Non j'ai pas manifesté, pour plusieurs raisons.
00:39:30 Et de toute façon d'ici l'âge de la retraite,
00:39:33 peut-être qu'il y a encore des nouvelles lois qui vont changer,
00:39:35 et on va encore prolonger peut-être.
00:39:37 Une question au plateau de Mathieu Langlois.
00:39:39 Alors moi c'est la même question que pour Rémi tout à l'heure,
00:39:41 mais j'ai à peu près la réponse, j'ai compris.
00:39:44 C'est votre affaire là ?
00:39:46 Oui, oui je suis gérant, oui.
00:39:49 D'accord.
00:39:50 Ce qui change quand même beaucoup,
00:39:53 la vision que vous avez par rapport à la pénibilité du travail,
00:39:57 et à ce que représente la retraite.
00:40:00 Vous avez parlé de vos enfants.
00:40:02 Chaque métier, chaque fonction a des avantages et des inconvénients.
00:40:05 Oui mais vous avez parlé de vos enfants.
00:40:08 Nous on travaille 7 sur 7.
00:40:10 Oui les enfants vont certainement venir arriver dans l'affaire, j'espère d'ailleurs.
00:40:13 Mathieu, Yvan ?
00:40:16 Est-ce que vous vous sentez représenté par le système dans lequel nous vivons,
00:40:22 le système politique dans lequel nous vivons,
00:40:23 c'est-à-dire d'une démocratie représentative,
00:40:25 avec des partis, des syndicats, etc.
00:40:29 Est-ce que vous pensez que votre parole est répercutée jusqu'au sommet de l'État,
00:40:33 ou est-ce que vous pensez que vous faites partie de cette France oubliée ?
00:40:36 Moi j'ai le sentiment, à vous écouter,
00:40:39 puis à écouter tous les témoignages que l'on voit apparaître,
00:40:41 que nous découvrons, enfin que l'on feint de découvrir,
00:40:44 qu'il existe une France populaire,
00:40:46 une France populaire qui a disparu de tous les radars médiatiques,
00:40:49 et singulièrement à Paris, où on se rend compte,
00:40:51 et maintenant on le voit presque tous les jours,
00:40:54 que le Paris populaire, en deux générations,
00:40:56 a été complètement évacué au profit des bobos, des étudiants, etc.
00:41:00 Et on l'a vu d'ailleurs, pour revenir sur les Gilets jaunes,
00:41:02 les Gilets jaunes, quand ils défilaient à Paris,
00:41:04 n'étaient pas rejoints par les Parisiens,
00:41:06 qui étaient pourtant au sommet, au summum des révoltes populaires,
00:41:10 il y a encore un siècle ou deux.
00:41:12 Et donc, est-ce que vous avez ce sentiment d'abandon,
00:41:15 qui est celui que l'on voit souvent dans cette France dite périphérique,
00:41:18 dans cette France oubliée ?
00:41:19 Est-ce que vous vous reconnaissez, pour être plus clair,
00:41:21 dans la France des oubliés ?
00:41:25 - Nous, on est dans un syndicat, c'est l'UMI,
00:41:27 donc l'UMI nous aide quand même pour les tâches administratives.
00:41:29 - C'est important.
00:41:30 - Parce que quand même, les tâches administratives,
00:41:34 il y en a quand même beaucoup,
00:41:35 et oubliés, oui, comme d'autres métiers.
00:41:40 - Comment vous expliquez que vous connaissez bien Saint-Omer,
00:41:44 et vous avez aussi un rôle symbolique,
00:41:45 puisque vous participez à la meilleure connaissance du patrimoine de la ville.
00:41:50 Comment vous expliquez qu'il y ait eu autant de monde
00:41:54 lors des manifestations ?
00:41:56 C'est historique, ça ne s'est jamais vu depuis 1968.
00:42:00 Quand vous discutez avec les gens de Saint-Omer,
00:42:02 qu'est-ce qu'ils vous disent ?
00:42:03 - Je vous avouerais, je ne suis pas trop tous ces manifestations.
00:42:09 - D'accord.
00:42:12 - Oui, c'est historique, ça a été multiplié par quatre, je pense.
00:42:17 - Oui, oui, oui.
00:42:18 - C'est après que j'ai vu dans la pub.
00:42:20 - Au moins par trois, en tout cas, c'est du jamais vu.
00:42:22 - Il y a eu 4000 manifestants sur 14000 habitants,
00:42:25 ce qui représente une large part des gens de Saint-Omer.
00:42:29 C'est quand même important.
00:42:30 Donc peut-être si vous discutez avec vos collègues, des amis,
00:42:35 la réforme des retraites n'est pas au centre des discussions,
00:42:38 en tout cas pas des vôtres.
00:42:40 - Vous parlez de 14000 habitants,
00:42:43 mais la région de Saint-Omer, c'est à peu près 100 000 habitants.
00:42:46 - Juste Saint-Omer.
00:42:48 - Mais ce que ça fait entre le reportage,
00:42:50 entre Rémi tout à l'heure et Olivier maintenant,
00:42:52 ça montre aussi la force et la solidarité qu'il y a dans cette région.
00:42:56 C'est-à-dire que ces deux cas de figure
00:42:58 qui ne sont pas vraiment concernés sur le plan personnel
00:43:02 par la problématique de l'âge de départ à la retraite,
00:43:05 et pourtant ils sont tout à fait, d'abord ils sont dans l'empathie
00:43:09 avec leur région et ils comprennent et ils sont solidaires,
00:43:13 même si évidemment ce n'est pas eux qui sont les premiers concernés.
00:43:16 Et ça, je trouve ça touchant et ça ne m'étonne pas d'une heure.
00:43:20 - Mais dans toutes les petites villes,
00:43:22 dans toutes les subréfectures qui ont massivement manifesté,
00:43:25 les gens ont manifesté à au moins hauteur de 10 à 20 % de la population.
00:43:28 - Ce qui est beaucoup.
00:43:30 - C'est énorme, c'est énorme.
00:43:31 Parce qu'en général, c'est 1 ou 2 % de la population
00:43:33 qui manifeste dans ces villes-là.
00:43:34 Et là, naturellement, il y a eu en effet un effet de masse,
00:43:37 un effet de solidarité,
00:43:38 mais j'ai l'impression que mon intuition me ferait dire
00:43:41 que ce mouvement dépasse tout de même malgré tout
00:43:43 le seul sujet un peu étriqué des retraites pour être un sujet,
00:43:47 mais qu'il faudrait naturellement analyser,
00:43:49 il faudrait être un sociologue,
00:43:50 qui est plutôt le sujet de l'oubli en effet d'une partie de cette population
00:43:56 qui n'arrive pas à s'exprimer à travers notamment la démocratie,
00:44:00 qui me semblait être une démocratie pour eux, confisquée en tout cas.
00:44:03 - Olivier Picandre, il y avait aussi,
00:44:06 c'est revenu dans de nombreuses personnes
00:44:08 à qui on a posé la question à Saint-Omer,
00:44:09 la question du pouvoir d'achat.
00:44:10 Est-ce que vous, cette problématique, vous la ressentez aussi ?
00:44:12 - Forcément, maintenant, quand on va faire ses courses au supermarché,
00:44:18 on voit bien qu'on prend un chariot,
00:44:20 on prend pour 100 euros et il n'y a pas grand-chose dans le chariot.
00:44:22 - Eric de Riedmantel en fait.
00:44:25 - Ce que je retiens de tout cela,
00:44:26 c'est que finalement on a une France aujourd'hui qui est divisée,
00:44:29 parce que vous avez les cadres.
00:44:30 Je regardais, il y a plus de 4 millions de cadres en France
00:44:33 qui eux finalement, ont une vie de bureau parfois certes difficile,
00:44:38 mais on découvre plein de métiers qui finalement,
00:44:41 eux, ont des difficultés sur le terrain,
00:44:43 parce que d'abord il faut se lever beaucoup plus tôt,
00:44:45 se coucher beaucoup plus tard, porter des sacs, etc.
00:44:47 On en a entendu des témoignages.
00:44:49 Et finalement, on revient à des régimes spéciaux,
00:44:52 où on voudrait recréer des régimes spéciaux.
00:44:54 N'oubliez pas que finalement...
00:44:55 - Faire du cas par cas.
00:44:56 - Oui, tout ce qui a été consenti par le gouvernement,
00:44:59 enfin ce qui est prévu, les offres,
00:45:02 pour essayer d'adoucir les mesures,
00:45:04 il y a quand même pour 6 milliards,
00:45:05 ce qui est quand même considérable.
00:45:07 Et on se disait tout à l'heure que finalement,
00:45:09 ces aides vont finir par amoindrir les effets de la réforme,
00:45:13 parce qu'il y a tellement d'argent sorti par le gouvernement
00:45:15 pour faire accepter cette réforme,
00:45:17 6 milliards d'aides à ce jour,
00:45:19 et peut-être que ça va même encore augmenter la semaine prochaine,
00:45:21 on se rend compte qu'on est en train de recréer peut-être
00:45:23 les régimes spéciaux qu'on avait supprimés.
00:45:25 Voilà, c'est une remarque.
00:45:27 - Non, non, mais vous avez raison, Olivier Picandard.
00:45:29 Est-ce que vous n'allez pas du coup manifester,
00:45:32 ni demain, ni samedi,
00:45:34 vous n'envisagez pas de fermer le restaurant ?
00:45:37 - Alors, c'est pas dans les gènes de la famille de manifester,
00:45:42 on subit et voilà.
00:45:45 - Vous subissez, c'est terrible comme mot.
00:45:49 - Oui, c'est terrible, mais c'est la réalité.
00:45:55 - Mathieu Langlois, en plateau ?
00:45:57 - Non, non, mais moi, je l'ai dit tout à l'heure,
00:45:59 c'est-à-dire que je retiens surtout,
00:46:01 et je ne suis pas tout à fait d'accord avec ce qu'a dit Eric,
00:46:03 c'est-à-dire que je trouve qu'ils sont tous très solidaires
00:46:06 dans cette région, et qu'au contraire,
00:46:08 ils n'ont pas du tout envie qu'on fasse naître des clivages
00:46:11 et des différences entre...
00:46:13 Parce que là, on parle quand même d'artisans,
00:46:15 d'indépendants, de 4-SUP,
00:46:17 et à côté, il y avait le monsieur, le syndicaliste de ARC,
00:46:23 mais on voit bien que finalement, ils ont tous la même...
00:46:26 Ils veulent tous défendre la même chose.
00:46:28 - En même temps, ça reflète la contradiction
00:46:30 entre la colère française que l'on décrit
00:46:32 et puis cette sorte d'acceptation de la condition.
00:46:34 - Oui, il l'a dit, Olivier Picandarra l'a dit, je subis.
00:46:37 - C'est une conviction... Donc c'est tout à fait par le coup.
00:46:39 - C'est terrible. Merci beaucoup, Olivier Picandarra.
00:46:41 Un grand merci à Charles Bagé et à Thibault Marcheteau
00:46:43 pour la réalisation. - Merci à vous.
00:46:45 - On se retrouve juste après le journal de 15h,
00:46:47 on parlera du drame de la rue d'Erlanger,
00:46:49 cet incendie qui avait fait 10 morts.
00:46:51 C'était en février 2019.
00:46:53 Il est 15h, social news, bonjour à tous,
00:46:59 et bienvenue si vous nous rejoignez.
00:47:01 C'est La Parole aux Français,
00:47:02 dans laquelle vous avez la parole.
00:47:04 On commence par le journal avec Simon Guillin.
00:47:06 - Bonjour Clélié, bonjour à tous ceux qui nous rejoignent
00:47:08 sur CNews à 15h. C'est donc parti pour 10 jours
00:47:10 de débat dans l'hémicycle autour de la réforme
00:47:12 des retraites, avec un nombre record
00:47:14 d'amendements déposés. Marine Le Pen
00:47:16 a tenu une conférence de presse avant la bataille
00:47:18 dans l'hémicycle, qui commence d'ici
00:47:20 une heure et elle veut utiliser tous les moyens
00:47:22 possibles pour que ce texte ne soit pas voté.
00:47:24 - Nous allons utiliser
00:47:26 tous les moyens à notre disposition
00:47:28 pour que ce texte ne soit pas voté
00:47:30 en l'état. Comme vous le savez, je l'avais annoncé,
00:47:32 nous avons fait le choix de ne faire aucune
00:47:34 obstruction. En temps normal,
00:47:36 je trouve cette technique parlementaire
00:47:38 assez mesquine.
00:47:40 Lorsqu'on est en temps contraint,
00:47:42 elle devient absurde.
00:47:44 - Et on poursuit ce journal avec ce drame
00:47:46 à Charlie-sur-Marne dans l'Aisne.
00:47:48 La nuit dernière, 7 enfants et leur mère
00:47:50 sont décédés dans l'incendie de leur maison,
00:47:52 provoqués a priori par leur sèche-linge.
00:47:54 Le père de cette famille a lui été sauvé,
00:47:56 mais il est grièvement blessé.
00:47:58 Je vous propose d'écouter la sous-préfète
00:48:00 de Château-Thierry qui nous raconte
00:48:02 le déroulé des faits.
00:48:04 - Ce sont des faits qui se sont déroulés.
00:48:06 Cette nuit, vers minuit 49,
00:48:08 les secours ont été appelés
00:48:10 pour intervenir sur un incendie
00:48:12 d'habitation.
00:48:14 Les forces sont intervenues
00:48:16 assez rapidement,
00:48:18 puisqu'il y avait d'ailleurs
00:48:20 un sapeur-pompier qui est passé
00:48:22 dans la rue au moment où l'appel
00:48:24 était passé.
00:48:26 A ce stade, le bilan
00:48:28 fait état
00:48:30 de 8 personnes décédées.
00:48:32 Donc une dame,
00:48:34 7 enfants,
00:48:36 âgés de 2 à 14 ans.
00:48:38 Le père de famille
00:48:40 est actuellement hospitalisé.
00:48:42 Son pronostic vital
00:48:44 n'est pas engagé.
00:48:46 - Et puis ces images de drones
00:48:48 qui viennent tout juste de nous parvenir de Syrie.
00:48:50 Vous pouvez constater sur ces images
00:48:52 l'étendue des dégâts.
00:48:54 Les séismes ont frappé la Turquie
00:48:56 et la Syrie.
00:48:58 Selon le dernier bilan,
00:49:00 au moins 2 000 personnes sont mortes sur place.
00:49:02 Emmanuel Macron propose une aide d'urgence
00:49:04 aux populations locales.
00:49:06 On voit tout ça avec Yaël Benhamou et Valérie Labonne.
00:49:08 - La scène est filmée
00:49:10 dans un appartement de Diyarbakir.
00:49:12 Les mouvements d'eau dans l'aquarium
00:49:14 témoignent de la violence du séisme.
00:49:16 Cette ville du sud-est de la Turquie
00:49:18 a été frappée par un tremblement de terre
00:49:20 d'une magnitude de 7,8
00:49:22 sur l'échelle de Richeter.
00:49:24 De nombreux immeubles n'ont pas résisté
00:49:26 aux mouvements de la terre.
00:49:28 Les habitants recherchent activement
00:49:30 les survivants sous cet amas de décombres.
00:49:32 - Il y a encore des gens coincés
00:49:34 sous les décombres.
00:49:36 J'ai un ami qui habite un de ces appartements en hauteur.
00:49:38 Son enfant a été secouru.
00:49:40 Sa fille a eu seulement un bras cassé.
00:49:42 On va voir ce qui est arrivé à ceux
00:49:44 qui habitent les premiers étages.
00:49:46 Que Dieu leur permette de guérir vite.
00:49:48 - C'est toute une zone de plusieurs centaines de kilomètres
00:49:50 qui est le point de départ de la frontière
00:49:52 entre la Turquie et la Syrie qui a été touchée.
00:49:54 La pluie et le froid rendent difficile
00:49:56 le travail des secouristes.
00:49:58 - Nous ne connaissons pas encore
00:50:00 le nombre définitif de morts et de blessés.
00:50:02 Le déblément se poursuit dans de nombreux bâtiments
00:50:04 de la zone du séisme.
00:50:06 Nous espérons que nous nous remettrons
00:50:08 de cette catastrophe en sauvant le plus de vies possibles.
00:50:10 - Selon le président turc,
00:50:12 près de 45 pays ont déjà proposé leur aide.
00:50:14 L'Union européenne a commencé
00:50:16 à envoyer des équipes de secours sur place.
00:50:18 - Voilà pour ce tour de l'actualité.
00:50:20 La suite du débat, c'est la parole aux Français.
00:50:22 Cléli Mathias et ses invités.
00:50:24 - Merci Simon.
00:50:26 Je suis toujours en compagnie de Mathieu Langlois
00:50:28 et d'Yvan Rioufol.
00:50:30 On va revenir sur ce drame,
00:50:32 cet incendie qui était terrible, très puissant.
00:50:34 Il a eu lieu dans la nuit du 4 au 5 février 2019
00:50:36 à Paris, dans le 16e arrondissement, rue Erlanger.
00:50:38 10 victimes, 10 personnes,
00:50:40 avaient péri dans cet incendie.
00:50:42 Le procès est ouvert ce matin.
00:50:44 On retrouve sur place à la Cour d'assistance
00:50:46 de Paris Noemi Schultz.
00:50:48 Bonjour Noemi.
00:50:50 C'est un procès important pour les victimes.
00:50:52 Il y a 45 rescapés et proches des victimes
00:50:54 à venir témoigner.
00:50:56 - Oui.
00:50:58 Tout à l'heure, avant le début de l'audience,
00:51:00 il y avait beaucoup de monde
00:51:02 qui n'avait pas pu rentrer dans la salle,
00:51:04 cette cour d'assistance
00:51:06 qui se situe derrière moi,
00:51:08 en haut des escaliers,
00:51:10 et qui n'est pas immense.
00:51:12 On sentait le désespoir de certaines victimes
00:51:14 qui devaient attendre
00:51:16 de savoir si elles pourraient rentrer
00:51:18 dans cette salle d'audience
00:51:20 pour ce procès qui va durer 3 semaines.
00:51:22 Il s'est ouvert il y a quelques minutes
00:51:24 avec dans le box des accusés
00:51:26 une femme, une accusée,
00:51:28 Sia Boularès, 44 ans.
00:51:30 C'est elle qui est jugée pour avoir mis le feu
00:51:32 à la porte d'un de ses voisins.
00:51:34 C'était au 17 bis, rue Erlanger.
00:51:36 Elle s'était disputée avec ce voisin,
00:51:38 un voisin pompier de profession.
00:51:40 Elle avait décidé ce soir-là de mettre le feu
00:51:42 avec les conséquences absolument terribles
00:51:44 qu'il y a eu, puisque 10 personnes
00:51:46 ont trouvé la mort, plusieurs dizaines
00:51:48 d'habitants de l'immeuble ont également été blessés,
00:51:50 8 pompiers également en intervention ont été blessés.
00:51:52 - Votre profil pose question ?
00:51:54 - Absolument,
00:51:58 puisque cette accusée
00:52:00 souffre de troubles psychiatriques
00:52:02 très importants, et ce depuis
00:52:04 l'adolescence, à partir de 15 ans,
00:52:06 elle a souffert d'addiction à l'alcool,
00:52:08 à différentes sortes de drogues,
00:52:10 elle a été hospitalisée
00:52:12 à 30 reprises en hôpital psychiatrique
00:52:14 entre l'adolescence
00:52:16 et la période des faits.
00:52:18 Il faut savoir qu'elle était sortie
00:52:20 de Sainte-Anne une semaine seulement
00:52:22 avant le drame. D'ailleurs,
00:52:24 cette sortie de l'hôpital avait étonné
00:52:26 ses proches, sa famille qui avait demandé son hospitalisation.
00:52:28 Un des proches qui ont expliqué pendant l'instruction
00:52:30 qu'ils étaient complètement dépassés
00:52:32 par la pathologie
00:52:34 dont souffre Essia Boulares.
00:52:36 Elle a été examinée par des experts psychiatres
00:52:38 qui ont diagnostiqué une personnalité
00:52:40 borderline, mais qui ont conclu
00:52:42 que son discernement n'était pas
00:52:44 aboli, qu'elle pouvait être jugée
00:52:46 pénalement responsable.
00:52:48 Ils ont toutefois noté une altération
00:52:50 de son discernement.
00:52:52 Bien sûr, ce sera une des clés
00:52:54 de ce procès, comprendre dans quelle mesure
00:52:56 au moment où elle met le feu
00:52:58 à la porte de ce voisin, elle avait conscience
00:53:00 de ce qu'elle faisait, elle avait conscience des conséquences
00:53:02 possibles de son acte. C'est un
00:53:04 enjeu bien sûr très important
00:53:06 de cette audience. Autre enjeu Noemi,
00:53:08 ce sont bien sûr les failles et les questions
00:53:10 qui sont soulevées par ce dramatique
00:53:12 incendie, puisque le feu avait pris très rapidement,
00:53:14 même les pompiers disent qu'il avait été difficilement
00:53:16 maîtrisable. C'est un immeuble de 8 étages
00:53:18 et il y a plusieurs questions qui ont été
00:53:20 soulevées sur l'immeuble était-il aux normes,
00:53:22 bien sûr, et sur le rôle,
00:53:24 le travail, l'efficacité
00:53:26 et la rapidité des secours.
00:53:28 Bien sûr, alors là encore, ne sont
00:53:32 sur le banc, dans le box
00:53:34 de l'accusé que cette femme.
00:53:36 Mais il y a un certain nombre de questions, vous l'avez dit,
00:53:38 sur l'intervention des pompiers. Cet immeuble, il est situé
00:53:40 en fond de cour, ça veut dire que les camions, avec
00:53:42 leurs grandes échelles, n'y avaient pas accès.
00:53:44 Ça a été très compliqué pour les pompiers d'intervenir.
00:53:46 Il a fallu escalader cette façade
00:53:48 avec des échelles à cordes, mais certaines
00:53:50 familles estiment que les bonnes décisions
00:53:52 n'ont pas été prises. Pourquoi les pompiers, par exemple,
00:53:54 n'ont pas essayé d'accéder, de faire rentrer leurs camions
00:53:56 par la cour d'un établissement scolaire
00:53:58 situé tout près de cet
00:54:00 immeuble ? Pourquoi aussi un des pompiers
00:54:02 a conseillé à une habitante
00:54:04 du 8ème étage de ne pas bouger, de rester
00:54:06 sur son balcon alors qu'elle aurait pu
00:54:08 escalader, monter sur le toit ?
00:54:10 Il en a dissuadé et cette jeune femme est
00:54:12 morte brûlée vive. Ça fait partie des
00:54:14 questions qui seront soulevées. Les pompiers
00:54:16 seront entendus ce vendredi.
00:54:18 La question également de cet
00:54:20 immeuble, comment il était entretenu, les normes. Vous savez
00:54:22 que les immeubles qui datent d'avant
00:54:24 les années 80, ne sont pas tenus
00:54:26 de respecter les normes anti-incendie.
00:54:28 Et cet immeuble des années 30, il ne les respectait
00:54:30 vraiment pas. C'est choquant mais ça n'est pas
00:54:32 illégal. Ça sera évidemment débattu. Et puis il y a la question
00:54:34 aussi de la prise en charge de la psychiatrie
00:54:36 en France, puisqu'on le rappelle
00:54:38 Etsia Boulares avait été hospitalisée
00:54:40 à de nombreuses reprises et elle avait été
00:54:42 hospitalisée quelques jours seulement avant.
00:54:44 Et donc on l'a laissée sortir
00:54:46 une semaine seulement avant les faits. Alors que
00:54:48 ses proches pensent qu'elle était encore à ce moment-là en pleine
00:54:50 crise. Merci beaucoup Noémie Chouze.
00:54:52 Vous suivez, je rappelle, ce procès à la Cour d'assises de Paris
00:54:54 pour CNews. Merci à Charles
00:54:56 Pousseau qui vous accompagne
00:54:58 et Noémie Voséviokie,
00:55:00 une jeune fille qui est décédée.
00:55:02 Vous avez pu interviewer
00:55:04 la mère de cette jeune femme
00:55:06 qui est traumatisée,
00:55:08 on la comprend par ce qui s'est passé
00:55:10 cette nuit-là et qui essaye tant bien que mal
00:55:12 de comprendre grâce à ce procès écouté là.
00:55:14 Je n'arrive pas à gérer quand elle est morte.
00:55:18 Je ne peux pas gérer ça. Pourquoi ? Parce que je me rends
00:55:20 compte que c'est juste pas humain.
00:55:22 C'est pas humain de mourir en martyr,
00:55:24 de mourir dans le feu
00:55:26 comme ça et moi j'ai rien pu faire, je ne l'ai pas
00:55:28 sauvée ma fille. J'ai beaucoup de mal
00:55:30 à gérer ça parce que je ne l'ai pas sauvée.
00:55:32 Je n'ai pas réussi à la faire sauver.
00:55:34 Et ça c'est quelque chose que
00:55:36 oui je me culpabilise
00:55:38 parce que j'ai
00:55:40 fait tout ce qui était dans mon pouvoir
00:55:42 mais en même temps le résultat est là, je ne l'ai pas
00:55:44 fait de sauver. Et Adèle,
00:55:46 elle a souffert le martyr
00:55:48 pour mourir, elle n'est pas morte en une minute.
00:55:50 C'est une mort atroce.
00:55:52 Et ça, ce volet-là,
00:55:54 m'excuse de pleurer,
00:55:56 ce volet-là je ne le gère pas.
00:55:58 Je ne le gérerai jamais, jusqu'à ma mort
00:56:00 je ne le gérerai pas ça.
00:56:02 La fille qui a mis le feu, les pompiers
00:56:04 qui ont condamné Adèle, ils ne se rendent pas compte
00:56:06 de comment elle est morte.
00:56:08 Et ça c'est pas humain.
00:56:10 On a le témoignage de
00:56:12 Pascal Gorgatchev qui est la mère d'Adèle qui est morte
00:56:14 dans cet incendie dramatique, c'est l'incendie
00:56:16 le plus meurtrier depuis 2005.
00:56:18 Mathieu Langlois, vous avez longtemps travaillé avec les pompiers,
00:56:20 vous êtes un spécialiste
00:56:22 des gestions de crise, vous connaissez comment ça se passe
00:56:24 dans ces instants où il faut prendre des décisions
00:56:26 en quelques minutes,
00:56:28 quelques secondes même peut-être.
00:56:30 Noémie l'a dit, il y a tout un...
00:56:32 Les pompiers ne sont pas en accusation, eux-mêmes ont été
00:56:34 blessés, je crois qu'il y en a huit qui ont été blessés
00:56:36 lors de cet incendie.
00:56:38 Mais il y a beaucoup de questions qui sont soulevées
00:56:40 et la mère d'Adèle le posait, elle veut savoir
00:56:42 pourquoi telle ou telle décision a été prise,
00:56:44 pourquoi cette jeune femme, on lui a dit de rester sur le balcon
00:56:46 et de ne pas monter sur le toit,
00:56:48 est-ce qu'ils sont intervenus assez rapidement,
00:56:50 pourquoi ils ne se sont pas passés par la cour de l'école ?
00:56:52 Comment on peut juger
00:56:54 du travail de ces hommes
00:56:56 qui sont quand même venus au péril de leur vie, sauver des gens ?
00:56:58 Vous avez tout dit.
00:57:00 Évidemment j'entends le témoignage
00:57:02 de cette mère qui est très dur,
00:57:04 je l'ai trouvé très dur et surtout
00:57:06 je comprends parfaitement
00:57:08 et j'imagine ses souffrances,
00:57:10 mais le terme qui est
00:57:12 assez accusateur vis-à-vis
00:57:14 du ou des pompiers
00:57:16 en disant qu'ils ont condamné
00:57:18 sa fille pour être intervenu,
00:57:20 j'ai travaillé chez les pompiers,
00:57:22 j'ai travaillé beaucoup avec eux,
00:57:24 évidemment c'est souvent des décisions
00:57:26 très difficiles, le pompier
00:57:28 quand il fait ça ou quand il lui dit ça,
00:57:30 c'est qu'il est persuadé
00:57:32 que c'est la meilleure chose à faire
00:57:34 pour sauver cette personne, son seul
00:57:36 et unique but c'est de sauver une vie,
00:57:38 jamais en douter ça.
00:57:40 Après, encore une fois
00:57:42 on est face à une situation qui est particulièrement
00:57:44 chaotique, extrêmement difficile,
00:57:46 les images, vous avez vu les images
00:57:48 elles le montrent, c'est pas un feu normal,
00:57:50 c'est un feu qui est déjà, l'accès est extrêmement
00:57:52 difficile, c'est pas un seul feu, c'est plusieurs
00:57:54 foyers dans
00:57:56 un immeuble,
00:57:58 donc c'est une situation, moi je connais des pompiers qui sont
00:58:00 intervenus rue Erlanger,
00:58:02 ça les a énormément marqués, ça a été
00:58:04 extrêmement complexe. Après, par rapport
00:58:06 à votre question, ce qu'il faut
00:58:08 dire, et il faut le dire très vite
00:58:10 aux victimes, et c'est ce qu'on doit
00:58:12 tous faire, policiers, pompiers,
00:58:14 médecins, c'est de dire, voilà,
00:58:16 on sait adapter une situation dramatique,
00:58:18 de crise, sur lequel
00:58:20 évidemment on a essayé de faire du
00:58:22 mieux possible, ça veut pas dire qu'il n'y a pas
00:58:24 des enseignements à tirer, ça veut pas
00:58:26 dire qu'il n'y a pas des améliorations à apporter,
00:58:28 et ça c'est l'objectif,
00:58:30 et moi je travaille beaucoup là-dessus,
00:58:32 c'est de faire ce qu'on appelle des retours
00:58:34 d'expérience, et les pompiers de Paris
00:58:36 l'ont fait, après il faut le faire
00:58:38 aussi avec les
00:58:40 victimes, ça n'a rien à voir avec
00:58:42 le moment judiciaire qu'on
00:58:44 vit là, mais je pense qu'on gagnerait
00:58:48 à avoir beaucoup plus de
00:58:50 transparence sur, pour nous
00:58:52 les spécialistes de l'intervention
00:58:54 dans le secours,
00:58:56 dire, attendez, voilà comment ça
00:58:58 s'est passé, voilà les faits,
00:59:00 voilà les difficultés qu'on a
00:59:02 rencontrées, voilà les choix qu'on a du
00:59:04 faire,
00:59:06 on peut pas forcément tout dire et tout
00:59:08 raconter, mais on peut le faire d'une manière
00:59:10 à ce que ça, en tout cas
00:59:12 ça apaise un petit peu
00:59:14 en tout cas la démarche
00:59:16 qu'on peut apporter avec
00:59:18 ces moments-là, et en
00:59:20 montrant que derrière on en tire tous
00:59:22 les enseignements, et on essaye
00:59:24 de s'améliorer, et on s'explique, et on explique aussi
00:59:26 et bien ça
00:59:28 permettrait d'éviter peut-être la brutalité
00:59:30 des mots
00:59:32 qu'a dit cette mère
00:59:34 même s'ils sont évidents,
00:59:36 je les comprends, moi j'ai
00:59:38 travaillé chez les pompiers de Paris, je peux vous dire que
00:59:40 cette phrase-là me fait mal.
00:59:42 On va écouter un autre témoignageur, Claire
00:59:44 Mussi qui est rescapée, qu'est-ce qu'elle
00:59:46 attend de ce procès ? Elle l'a dit
00:59:48 au micro Noé Michouls.
00:59:50 J'ai autant hâte que
00:59:52 peur.
00:59:54 Je crois que j'en ai vraiment besoin,
00:59:56 j'ai besoin de comprendre,
00:59:58 j'ai besoin de comprendre sa personnalité,
01:00:00 j'ai besoin de tout savoir, je veux
01:00:02 tout comprendre, tout savoir,
01:00:04 je veux négliger aucun détail,
01:00:06 pour ensuite fermer
01:00:08 une page définitivement.
01:00:10 Ça ne veut pas dire que je vais oublier, on n'oubliera jamais
01:00:12 ce qui s'est passé,
01:00:14 ce n'est pas possible.
01:00:16 Mais en tout cas, je veux vraiment tout savoir,
01:00:18 pour ne pas dans dix ans
01:00:20 me retourner et me dire,
01:00:22 "Ah si j'avais su, j'aurais posé cette question",
01:00:24 "Ah bah je serais peut-être moins tourmentée
01:00:26 si j'avais su ça avant",
01:00:28 je sais que ça va être dur
01:00:30 pour moi de tout encaisser, de tout entendre, de tout savoir,
01:00:32 mais c'est pour mieux redémarrer
01:00:34 derrière et enfin
01:00:36 m'autoriser à
01:00:38 commencer une nouvelle vie.
01:00:40 - Yvan Rieu, Folamour. - Tous ces témoignages sont
01:00:42 bouleversants et moi j'excuse les
01:00:44 accusations qui sont portées à l'emporte-piège, je comprends
01:00:46 bien que cela puisse choquer, mais je me mets
01:00:48 malgré tout à la place de ces victimes qui ont perdu la tête.
01:00:50 Moi je trouve que ça la pose d'eux
01:00:52 qui ont perdu la tête, enfin qui ont perdu
01:00:54 tout
01:00:56 jugement raisonnable, bien entendu.
01:00:58 Moi ça pose deux problèmes, ça pose le problème
01:01:00 d'abord du suivi des cas psychiatriques,
01:01:02 je me félicite dans le fond que
01:01:04 cette femme réponde de ses actes. - Donc l'accusée.
01:01:06 - Oui, l'accusée répond de ses actes,
01:01:08 en général on dit toujours de ceux-là
01:01:10 qu'ils sont des déséquilibrés et qu'ils seraient donc irresponsables,
01:01:12 je pense qu'il est bon de l'avoir
01:01:14 se confronter à cela, et puis surtout cela pose l'autre
01:01:16 problème plus technique, donc une réponse
01:01:18 à cela, de la conception des immeubles,
01:01:20 parce qu'on voit bien par exemple aux Etats-Unis, vous voyez toujours
01:01:22 ces escaliers apparents
01:01:24 extérieurs qui sont faits justement précisément
01:01:26 pour essayer de lutter contre les incendies,
01:01:28 avec des issues de secours qui sont
01:01:30 architecturalement intégrées aux bâtiments,
01:01:32 là on a bien compris que c'était en arrière-cours,
01:01:34 avec un accès difficile, etc.
01:01:36 Je pense qu'il faut absolument mettre des détecteurs
01:01:38 de fumée déjà, quoi qu'il arrive
01:01:40 dans toutes les pièces, pour essayer
01:01:42 de faire en sorte d'atteindre
01:01:44 l'objectif du maximum
01:01:46 de sécurité, et puis d'essayer de concevoir
01:01:48 des appartements en effet
01:01:50 qui soient accessibles
01:01:52 aux pompiers, voilà, très rapidement.
01:01:54 - Merci à tous les deux d'avoir participé à cette émission,
01:01:56 on se retrouve demain dès 14h,
01:01:58 on sera en direct de la manifestation
01:02:00 la troisième, mobilisation contre la réforme
01:02:02 des retraites. En attendant, c'est Nelly Denac
01:02:04 et ses invités, 90 minutes info.
01:02:06 Nelly Denac qui
01:02:08 rejoindra les équipes de
01:02:10 CNews à Saint-Omer, cette petite ville
01:02:12 qui a fortement manifesté, justement,
01:02:14 qui s'est très grandement mobilisée
01:02:16 lors des précédentes
01:02:18 journées de manifestation contre la réforme
01:02:20 des retraites.
01:02:22 ♪ ♪ ♪