Avec Morad Aït-Habbouche, fondateur de la plateforme 2 degrés de plus.
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##COMMENT_VA_LA_PLANETE-2025-05-18##
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NewsTranscription
00:00Sud Radio, comment va la planète ?
00:03Bonjour Morada Itabouche.
00:04Bonjour Jean-Marie.
00:05Réalisateur de la série Saletant pour la planète, c'est sur France 5.
00:08Chaque semaine sur Sud Radio, vous nous emmenez quelque part pour nous montrer les conséquences du changement climatique.
00:13Exactement, on le sait, on le dit souvent ici, la planète ne tourne plus tout à fait rond.
00:18Et plutôt que de vous annoncer les mauvaises nouvelles de la semaine, et il y en a,
00:22je préfère vous emmener prendre l'air et de la hauteur.
00:27Imaginez, le soleil ne s'est pas encore levé et un épais brouillard nous entoure.
00:32Visibilité quasi nulle.
00:34On déroule le ballon, puis on met en place la nacelle.
00:37On est très confiant, on tire les câbles et on lance le ventilateur.
00:45Le jour se lève et c'est encore une nouvelle et une belle promesse, le plus beau matin du monde, encore un.
00:52Vous avez compris, on met les gaz et on prend de la hauteur une minute à peine,
00:58et notre montgolfière sort de la couche de nuages.
01:02Notre guide, c'est Lionel Chevasu, le pilote et l'ancien maire du village de Roche-Jean.
01:09La magie opère et le soleil apparaît.
01:11C'est magnifique surtout, quand on a cette attitude-là, c'est magnifique.
01:15C'est parti pour un vol au-dessus d'un pays de prairies, de lacs et de forêts.
01:21J'aime le vallon, j'aime ses épicéas, la différence de nature, des villages qui sont roupés.
01:28Les paysages défilent sous nos yeux et sous nos pieds.
01:31En bas, il y a donc le village de Roche-Jean.
01:33Roche-Jean, c'est une petite commune du Jura.
01:36Dans les beautés naturelles, on a la montagne, puis on a aussi les réserves naturelles,
01:40comme le lac d'Or-Morais, qui lui est vraiment un puits de sources et de ressources,
01:44avec des remets-embrements, des tourbières à côté.
01:47De façon différente de travailler l'agriculture aussi.
01:50Quand on survole l'un de ces projets phares, forcément Lionel sourit.
01:54Là, on a l'autonomie de Roche-Jean avec les panneaux solaires.
01:57Pratiquement 50% de l'électricité est produite sur place.
02:00Et il n'en est pas peu fier, Lionel, je peux vous le dire.
02:03Une petite centrale électrique autonome.
02:06De là-haut, on découvre, hélas, aussi les effets du dérèglement climatique.
02:10Là, on voit aussi les forêts doméniales avec les dégâts des squelettes.
02:14Les arbres secs un peu partout.
02:16Et justement, ces squelettes font ces petites taches marrons
02:19qu'on peut distinguer quand on est dans la montgolfière.
02:21Elles sont un peu partout.
02:23Et ces squelettes, dont parle Lionel, ce sont de petites bêtes qui dévorent les épicéas.
02:28Avec la hausse des températures, chaque été, leur nombre explose.
02:31On a une meilleure vision depuis l'altitude.
02:32Parce que quand on est au pied de l'arbre, le feuillage est vert.
02:35Mais finalement, au-dessus, il est secoué.
02:38Tellement secoué que la forêt souffre, Lionel le sait.
02:41C'est du patrimoine qui peut s'en aller si on ne fait pas attention de le travailler correctement.
02:46Le travailler correctement, c'est-à-dire le préserver coûte que coûte.
02:50Mais comment faire pour protéger ce patrimoine si fragile ?
02:53Comment faire pour convaincre la planète entière
02:56qu'il faut absolument réduire nos émissions de carbone ?
02:59Par exemple, quand on prend trop souvent l'avion, décollage.
03:05Eh oui, quand une personne prend l'avion en Inde, en Russie, en France,
03:09ou qu'un Américain prend son énorme 4x4, etc., etc.,
03:13c'est évidemment la forêt qui souffre.
03:15L'effet papillon.
03:17Au Pérou, un homme tousse et c'est la planète qui s'enrume.
03:20Tous responsables.
03:21Voilà, on atterrit, on redescend sur le plancher des vaches avec Lionel.
03:27Le look vieux, loup de mer, barbe blanche, t-shirt rouge, une hache sur l'épaule, la petite soixantaine.
03:33Il en a vu du monde, mais c'est ici qu'il veut passer la seconde partie de sa vie,
03:37à milieu de celle d'avant.
03:40Que faisait-il ?
03:41Un petit indice, Jean-Marie.
03:4320 000 lieux sous les mers ?
03:48Facile pourtant, Lionel était sous-marinier.
03:51L'homme a refait surface et il navigue désormais entre ses arbres, ses épicéas, ses pins qui sentent le sapin.
03:57Nous sommes à 1200 mètres d'altitude dans la ferme familiale.
04:01Ça, c'est un état abattu, c'est pas un temps pour moi.
04:03Et il les a abattus en mai, d'autres en juin, en juillet et en août.
04:07Avec les années, le rythme s'accélère.
04:09Allez, on va faire un petit drapier.
04:10Donc là, on s'approche d'un arbre scolité.
04:15Donc on va commencer par faire notre entaille de direction et puis après, on fait l'abattu.
04:19Pour arrêter cette hémorragie, il faut vite éliminer les arbres malades
04:23pour éviter évidemment tout risque de propagation.
04:26Donc là, on voit les piqûres.
04:27Donc on va enlever un bout de l'écorce pour voir si on voit les galeries ou si on voit les petites bêtes.
04:33Donc on voit que c'est un bois parfaitement sain, qui est sec.
04:37C'est pour ça qu'on a cette teinte bleutée.
04:38Mais en soi, l'arbre est bon.
04:40On voit bien la galerie ici.
04:41On voit bien les galeries en longueur.
04:45Le bruit d'une machine à écrire.
04:46Mais pourquoi donc ?
04:48En fait, on appelle le squelette le typographe.
04:50Il mesure en moyenne 8 mm, c'est-à-dire à peine visible à l'œil nu.
04:55Le squelette agit en bande organisée.
04:58Bruno Retailleau, le ministre de l'Intérieur,
05:00au lieu de mettre de l'huile sur le feu avec l'Algérie,
05:03devrait vraiment s'occuper de ces squelettes
05:05qui font de gros dégâts dans le Jura.
05:07Les Vosges et les Alpes, ce sont des tueurs.
05:09La vie d'un arbre, c'est que la sève, elle monte par le cœur,
05:12elle redescend par l'extérieur.
05:14Et en faisant ça, il assèche la descente de sève.
05:17Donc c'est pour ça qu'il sèche,
05:18parce que l'arbre n'est plus alimenté par son cycle naturel de croissance.
05:21Très efficace.
05:23L'insecte étouffe d'abord l'épicéa et le dévore de l'intérieur.
05:26Ses cibles principales, ce sont les arbres qui souffrent de l'excès de chaleur.
05:31Affaiblis sont forcément une proie plus facile.
05:34C'est inquiétant parce que c'est un patrimoine.
05:37Nos forêts, elles ont une certaine valeur.
05:39Aujourd'hui, on a du mal à vendre nos bois verts
05:41parce qu'il y a tellement de bois squelité.
05:44Le squelette a évidemment des effets terribles pour l'économie locale.
05:48Un mètre cube de bois d'épicéa perd près de 80% de sa valeur.
05:52Un manque à gagner pour leurs propriétaires
05:54qui doivent évidemment trouver d'autres ressources.
05:58Dans le temps, les agriculteurs, ils avaient plusieurs métiers
06:01parce qu'ils avaient des fermes qui étaient plus ou moins petites.
06:03Et puis donc, ils faisaient les remontées mécaniques,
06:05ils faisaient les moniteurs de ski.
06:06Et puis il y en a d'autres qui travaillaient dans les fermes
06:08et puis qui transformaient.
06:10Comme nous, on a transformé en gîtes, justement,
06:13pour accueillir les touristes.
06:14Et depuis 2018, Lionel et les propriétaires de forêts d'épicéa
06:18voient le squelette progresser de manière fulgurante
06:21au point d'impacter la filière toute entière.
06:24Bois et forêts, elle emploie à Jean-Marie
06:26plus de 400 000 personnes en France.
06:29C'est bien plus que l'industrie automobile.
06:31Et justement, on va en parler dans la prochaine émission
06:36de Saletemps pour la planète.
06:37Ça sera le lundi 2 juin à 21h sur France 5.
06:41On vous emmène dans ces magnifiques montagnes du Jura.
06:44Petite info avant de vous quitter, pour les Parisiens,
06:46si le week-end prochain, les 24 et 25 mai prochains,
06:51vous êtes à Paris, on vous donne rendez-vous
06:53à l'Académie du Climat dans le quatrième arrondissement
06:56pour le week-end des possibles.
06:58Avec l'hebdomadaire, l'Obs, on s'y retrouve
07:00pour des prises de parole sur le backlash.
07:03Vous savez, ce mouvement qui freine les transformations écologiques.
07:06Le retour en arrière, voilà, on va le dire en français comme ça.
07:09J'imagine que vous n'en direz pas le plus grand bien.
07:12En tout cas, le rendez-vous est pris, du backlash, j'entends.
07:15Le rendez-vous est pris, mon cher Mourad Aïtabouche.
07:16Merci beaucoup.
07:17On va se quitter en chanson, si vous le voulez bien.
07:20Avec ce titre, justement, qui parle du changement climatique.
07:23C'est signé Christian Olivier et Omar Pen.
07:25Aux enfants de la terre, à toutes les nations,
07:31Exode et migration, c'est quelques mots semés,
07:35c'est pour l'humanité.
07:36C'est pour l'humanité.
07:37C'est pour l'humanité.