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##NOEPISODE##
Transcription
00:0014h-16h, Brigitte Lae, Sud Radio.
00:04Eh bien, Jean-Charles Gouchou est avec nous.
00:07Vous êtes psychanalyste, psychothérapeute, auteur de nombreux ouvrages.
00:12Le dernier, c'était « Les violences invisibles » aux éditions Le Courrier du Livre.
00:15Et aujourd'hui, on parle de possession.
00:18Et c'est Élise qui prend la parole. Bonjour Élise.
00:21Bonjour Brigitte, bonjour Jean-Charles.
00:23Bonjour Élise.
00:24Alors tout d'abord, j'ai adoré votre introduction.
00:27Le mot « possession » m'avait déjà beaucoup parlé.
00:30Mais vos échanges ont été, de début d'heure là, ont été vraiment formidables.
00:36Et j'espère que vous allez pouvoir aussi m'apporter peut-être une lumière particulière.
00:41Parce que, en fait, moi, pour faire très simple, le mot « possession » me parlait
00:46parce que, en fait, c'est moi qui étais possédée par quelqu'un d'autre.
00:50Et je me dis toujours que si à l'époque, quand j'étais jeune,
00:54et que je n'avais pas la connaissance que j'ai aujourd'hui,
00:58si j'avais écouté mon corps, et je vous rejoins Brigitte,
01:01mon corps me parlait, mon corps me disait
01:02« Cet individu ne te convient pas. »
01:05Et j'étais pas bien.
01:06Rien que de le voir, il me fatignait.
01:09Et bizarrement, j'ai jamais écouté mon corps.
01:12Aujourd'hui, je sais que c'est pas bien.
01:14Mais je sais faire autrement.
01:15Pas bien, on ne va pas juger.
01:17Non, non, mais je parle pour moi, pardon Brigitte, je parle vraiment pour moi.
01:21J'aurais vraiment dû m'écouter parce que c'était très clair.
01:24Mais, voilà, je ne savais pas apprendre à m'écouter.
01:27Il fallait peut-être en passer par là.
01:29Qu'est-ce que vous voulez, Élise, pour devenir la femme que vous êtes devenue ?
01:33Oui, oui, oui.
01:34Pourquoi pas ?
01:34Mais enfin, j'en ai bien souffert quand même.
01:36J'entends bien.
01:37D'être la possession de quelqu'un,
01:40je pense peut-être que ça va quand même vraiment parler à Jean-Charles.
01:42C'est que j'ai 24 ans de mariage, de vie commune,
01:48et presque 7 années de divorce,
01:50dont deux procédures pour le même individu.
01:54Lors de la première conciliation, ou non-conciliation,
01:57qui fut ma demande de divorce,
01:59il m'a affublé de tous les maux de la terre.
02:02La seule chose dont il ne m'a pas accusé, c'est d'avoir tué quelqu'un.
02:05Mais de tout, il m'a accusé de tout, de tout, de tout.
02:07Et moi, de toute évidence, quand quelqu'un pense de façon si noire
02:12une autre personne,
02:15il vaut mieux qu'il se sépare de moi,
02:17enfin qu'il me laisse partir.
02:19Ben non.
02:20Parce qu'il a dit,
02:22mais vraiment, ça a été dit,
02:23il était devant debout avec son avocate,
02:25en disant, mais mon avocat,
02:27mais mon client, pardon, ne veut pas divorcer.
02:30Et là, je me suis dit, mais c'est incohérent.
02:32Et effectivement, ça a mis du temps.
02:34Élise, est-ce que vous connaissez
02:36le phénomène de l'identification projective ?
02:39Pas du tout.
02:40J'en parlais dans un de mes livres, le premier que j'ai écrit.
02:42C'est-à-dire que la personne va projeter à l'intérieur de vous
02:46des choses qu'il a peur de voir en lui.
02:48En fait, les reproches qu'il fait, ça ne vous appartient pas.
02:51Et c'est très important de comprendre ce mécanisme d'identification projective.
02:55Ça veut dire que quand l'autre vous dit, par exemple,
02:57tu es nul,
02:58en réalité, il dit, j'ai tellement peur d'être nul.
03:02Et vous devenez le réceptacle de sa négativité,
03:06de ce qu'il pense de lui-même au fond.
03:08Alors, on comprend pourquoi il vous insulte d'un côté
03:12et il vous demande de rester de l'autre.
03:14Évidemment, il a besoin de sa poubelle.
03:16Excusez-moi.
03:17Ce n'est pas très beau à dire.
03:18Il a besoin de quelqu'un dans qui il peut décharger
03:20tout le négatif et tout ce qu'il a tellement peur d'être lui-même.
03:23Moi, je disais, j'étais son noce arrangée.
03:26Alors, vous voyez, ce n'est pas mieux.
03:28Non, mais c'est un peu l'effet miroir,
03:31pour prendre un terme peut-être plus grand public.
03:34C'est-à-dire qu'on voit chez l'autre ce qu'on ne veut pas voir chez soi.
03:38Oui, oui, mais au besoin même, on l'invente.
03:41C'est-à-dire, je vais dire, vous êtes nul ou tu es nul, Élise,
03:44alors que vous n'êtes pas nul.
03:46Mais le problème, ce n'est pas un miroir.
03:48C'est une projection.
03:49Ce serait plutôt comme une toile de cinéma
03:52sur qui je projette tout ce que j'ai peur d'être.
03:53Oui, mais on regarde l'autre comme si c'était le miroir de nous-mêmes.
03:58C'est ça que je voulais dire.
03:59Oui, oui, oui.
03:59Mais dans le sens où je vais projeter dans le miroir
04:01ce que je veux quelque chose de moi.
04:03Vous avez raison, oui.
04:05Et quand on tombe dans les griffes de ce genre d'individu,
04:08c'est effrayant.
04:10C'est effrayant.
04:11Oui, mais ce que disait Jean-Charles Bouchoux dans l'introduction,
04:13vous avez beaucoup aimé, Élise.
04:15Il dit bien que vous l'avez choisi pour vous-même.
04:19Vous voyez ce que je veux dire ?
04:21Donc c'est ça qu'il faut que vous compreniez
04:22pour pouvoir...
04:24Enfin, je suppose que vous avez fait ce chemin-là.
04:26Ah oui, j'ai dû me faire beaucoup accompagner
04:29parce que ça a été un calvaire d'être libérée de lui.
04:33Sans mots, quoi.
04:34Sans mots, ça a été un calvaire de plusieurs années
04:37au-delà de ce que j'avais déjà vécu
04:40quand nous étions ensemble.
04:42Et c'était déjà vraiment pas drôle.
04:45Donc vous aviez vécu déjà quelque chose
04:47de l'ordre du trauma, ce que je proposais tout à l'heure en introduction.
04:50C'est ça.
04:51Voilà.
04:51C'est ça, c'est ça.
04:52Et donc la scène que vous avez vécue avec votre mari,
04:54on pourrait dire que c'est une répétition de votre enfance ?
04:57Exactement, en fait, oui.
04:59Mais c'est pareil, ça m'a mis du temps avant de le comprendre.
05:01Oui, bien sûr.
05:02Ah oui, oui, mais oui.
05:04Et c'est pour ça que j'étais si habituée
05:06à ce mode de fonctionnement violent à mon égard.
05:09Je dis toujours, j'étais comme une espèce de petite grenouille
05:12qu'on avait mis dans un petit...
05:14Une eau froide.
05:15Oui, qu'on chauffe tout doucement, oui.
05:17Et après, on ne peut plus s'en séparer.
05:19Je sais bien qu'on m'a reproché,
05:21mais comment tu as fait ?
05:22C'était quand même pas bête.
05:23Pourquoi tu as accepté ?
05:25Parce que je ne disais rien, en plus.
05:26Je ne montrais rien.
05:27Bien sûr, il fallait sauver la face.
05:29Je dis, ben oui, mais je...
05:31J'étais plus en capacité de réagir.
05:33Mais vraiment, j'étais plus en capacité de réagir.
05:36Alors, ce qui se joue, vous voyez,
05:38quand on est tout petit et qu'on subit...
05:40C'est quoi un trauma ?
05:41Un trauma, c'est un excès d'énergie
05:43que notre organisme n'est pas capable de gérer.
05:46Donc un tout petit qui est soumis à de la violence,
05:49à l'intérieur de lui, l'énergie qui va se présenter,
05:51ça pourrait être de la colère,
05:52ça pourrait être de la peur,
05:53ça pourrait être de l'humiliation.
05:54Mais ça, il ne peut pas le gérer, c'est trop fort.
05:56Donc cet affect est refoulé
05:59et sont mis en place, effectivement,
06:00des mécanismes de défense.
06:01Et adulte, maintenant que mon organisme peut le supporter,
06:05je vais me confronter inconsciemment, involontairement,
06:09au même type de situation,
06:11parce que mon inconscient lui dit
06:12tu vas enfin pouvoir le vivre pour pouvoir le dégager.
06:15Le problème, c'est que confronté à la même situation,
06:19je régresse en posture d'enfant
06:21et de nouveau, je me laisse faire comme je me suis laissé faire,
06:24quand j'étais enfant.
06:25Donc ce qu'il faut que vous arriviez à vivre,
06:27c'est à revivre ces scènes-là
06:28et à accepter de les vivre sensoriellement.
06:30On peut le faire tout seul,
06:32ça me semble plus facile de le faire avec un thérapeute averti.
06:35D'accord.
06:37Oui, c'est en ce sens, j'insiste, j'insiste beaucoup,
06:41et c'est en ce sens que quand on est en thérapie,
06:44il faut ressentir et éprouver.
06:46Et ils n'ont pas le faire de l'intellect avec son thérapeute.
06:50Et beaucoup trop de thérapeutes vont intellectualiser,
06:54c'est pour ça que vous n'avancez pas quand vous êtes en thérapie.
06:56Et vous accompagnez dans votre intellectualisation.
06:58L'intellectualisation, c'est un mécanisme de défense
07:00qui est là pour mettre à distance les ressentis.
07:02Voilà, et ça c'est vraiment important pour tous ceux qui écoutent.
07:05Je sais que vous êtes nombreux à m'écouter et faire des thérapies.
07:08Si vous avez l'impression qu'il ne se passe pas grand-chose dans votre corps
07:11et que vous n'avez pas beaucoup d'émotions,
07:13on peut être à un moment donné en train de pleurer
07:16quand on est chez son thérapeute.
07:17Et c'est bien, c'est bon signe,
07:19ça prouve qu'il s'est passé quelque chose.
07:21On peut être en colère, c'est bien, c'est bon signe.
07:23S'il ne se passe rien, si ce n'est des échanges de mots,
07:26c'est que vous n'êtes pas avec un bon thérapeute.
07:28Oui, mais même si je vis ma colère,
07:30attention, c'est peut-être pas ça,
07:32la colère peut être aussi l'évitement de ressentir la peur.
07:36D'accord, mais au moins, il y a quelque chose qui se passe.
07:39C'est-à-dire que le thérapeute a su toucher le centre émotionnel.
07:43Oui, et maintenant ce qu'il faut, c'est fermer les yeux
07:46et dites ce qui se passe dans votre corps, sans juger.
07:49Mon cœur s'accélère, mon estomac se resserre.
07:52Ok, laissez évoluer.
07:55Et oui, Élise, mais on grandit, on grandit tous.
07:59C'est l'idée, qu'est-ce qu'on fait sur Terre, sinon se purifier.
08:02C'est étrange, mais c'est comme ça.
08:04C'est le love conseil, il faut vous rendre compte.
08:06Que signifie être adulte ?
08:07Voilà le love conseil.
08:08C'est une très bonne question.
08:10Dans un instant.
08:10Et merci beaucoup Élise pour ce témoignage
08:13qui montre bien à quel point on peut être possédé par quelqu'un.
08:16Merci.
08:17Merci.
08:18Merci.
08:19Merci.
08:20Merci.

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