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00:00Mais avant cela, il y a donc des images qui restent et resteront sans doute et qui seront encore commentées pendant des années.
00:05Celle de la poignée de main hier à l'Elysée entre Emmanuel Macron et le président syrien, Ahmad El Charest.
00:10Première visite officielle dans un pays occidental.
00:13Le chef de l'État lui a demandé de protéger tous les Syriens sans exception.
00:17Le président syrien a longtemps dirigé un groupe armé issu de l'ex-branche d'Al-Qaïda en Syrie.
00:22Les critiques sont nombreuses.
00:23Pour Laurent Wauquiez, on ne reçoit pas des dirigeants qui sont d'anciens terroristes membres d'organisations qui veulent attaquer la France.
00:30La honte, a écrit Jordan Bardella, le président du Rassemblement National.
00:34Je vous propose d'écouter Emmanuel Macron hier à l'Elysée.
00:37Au fond, la position qui est celle de la France ne consiste en aucun cas, je veux le dire ici, à donner des leçons à qui que ce soit.
00:42D'abord, ce n'est pas la diplomatie que nous conduisons.
00:44Et ensuite, je suis conscient de la situation dans laquelle vous vous trouvez.
00:48C'est de penser au peuple syrien qui a vécu tous les défis que j'évoquais et qui a cette juste aspiration que nous partageons.
00:52Et au fond, c'est une position qui consiste avec exigence à défendre nos intérêts sécuritaires, politiques, portés par notre histoire.
01:00Et avec la conviction que le peuple syrien, la stabilité en Syrie, sont bonnes non simplement pour vous, mais pour toute la région.
01:07Elles sont importantes pour la sécurité de toute la région et aussi la nôtre.
01:10C'est la réelle politique.
01:12C'est des débats qu'on peut prolonger jusqu'à l'infini lorsqu'on est président de la République.
01:17La position gaulliste, d'ailleurs, c'était de parler à tout le monde, si vous me permettez.
01:20Et Emmanuel Macron, il est exactement dans la ligne de la politique gaulliste.
01:24On parle à tout le monde.
01:25Ça, c'était ce que disait le général de Gaulle.
01:27Quels que soient, évidemment, ceux qui sont à la tête d'un pays.
01:32C'est la réelle politique.
01:33Nicolas Dupont-Aignan, président de Debout la France, invité de Sonia Mabrouk ce matin sur CNews et Europe 1.
01:39Écoutons-le.
01:39Mais quelle honte !
01:41Mais hier, j'avais la chair de poule de me dire la honte de ces images.
01:47Qu'est-ce que vous avez le plus choqué dans ces images ?
01:49J'ai pensé aux victimes du Bataclan.
01:51Mais quelle image de la France !
01:54Emmanuel Macron a mis du sang sur la main.
01:57C'est insupportable pour moi.
01:59Il mérite la destitution, plus que jamais.
02:02La destitution pour avoir reçu malgré tout un président par intérim.
02:05Un terroriste !
02:06Il préside au destiné d'un pays qui est un carrefour dans la région.
02:10Mais un carrefour, quelqu'un qui s'est réjoui des attentats ?
02:15Nicolas Dupont-Aignan, effectivement.
02:19Il parlait des attentats du Bataclan qui ont eu lieu il y a 10 ans, il y aura 10 ans, puisque c'était en 2015.
02:28Et cet homme-là, effectivement, avait approuvé ce qui s'était passé au Bataclan.
02:33Fabrice Balanche, il est maître de conférences à l'université de Lyon 2.
02:37Il est spécialiste de la Syrie.
02:39Il était interrogé par Laurent Tessier ce matin.
02:41Fabrice Balanche, c'est le professeur qui a été pris à partie, chacun s'en souvient, par des étudiants dans Lyon 2.
02:47Qui est le président syrien ?
02:49C'est quelqu'un qui est pragmatique, mais ça ne veut pas dire qu'il soit modéré.
02:52C'est quelqu'un qui reste un radical.
02:54Il a rompu tactiquement avec Al-Qaïda en 2016.
02:57Ce n'était pas une rupture, c'était plutôt un éloignement, un divorce à l'amiable.
03:01Parce qu'idéologiquement, il n'a pas rompu.
03:03Il a besoin de 5 ans pour installer confortablement sa république islamique totalitaire.
03:10Il a besoin, dans un premier temps, qu'on lève les sanctions, d'une aide économique,
03:14d'une certaine légitimité occidentale pour s'imposer en Syrie,
03:20vis-à-vis du reste de la population, des autres factions qu'il n'accepte pas forcément.
03:23Et c'est pour ça qu'il montre un visage aimable.
03:27Mais c'est un type qui a du sang sur les mains, c'est un manipulateur.
03:32Sa spécialité, c'était en Irak, lorsqu'il était avec Al-Qaïda,
03:35c'était de pousser les jeunes à commettre des attentats suicides.
03:41Fabrice Balanche, maître de conférence à l'université de Lyon 2, spécialiste de la Syrie,
03:46toujours interrogé par Laurent pour Europe 1.
03:49Cette fois-ci, il évoque la garde rapprochée du président syrien.
03:52Le djihadiste, c'est la colonne vertébrale de son pouvoir militaire.
03:56Il a récemment promu tout un tas de djihadistes étrangers parmi les plus radicaux dans son état-major.
04:02Cette garde rapprochée est essentiellement composée de djihadistes étrangers,
04:06parce qu'il a davantage confiance en eux que dans des autres groupes syriens
04:11qui pourraient avoir envie de l'éliminer.
04:14Récemment, il a nommé comme commandant militaire de la 86e division,
04:19donc celle qui s'occupe de l'est de la Syrie,
04:21un type, mais c'est un meurtrier, c'est un assassin, c'est un radical.
04:27Il a pratiqué l'épuration ethnique à l'égard des Kurdes dans le nord-est syrien.
04:31Enfin, il a promu tout un tas de gens qui sont inqualifiables.
04:37Et puis la dernière question que Laurent Tessier a posée à Fabrice Balanche,
04:41est-on des idiots utiles ?
04:43Moi, je ne dis pas idiot utile, je dis plutôt naïf utile.
04:47C'est-à-dire que vous avez un courant aux affaires étrangères,
04:51notamment la cellule Afrique du Nord-Moyen-Orient,
04:55qui pense qu'il ne faut pas avoir peur des islamistes au pouvoir,
04:58en se disant qu'ils vont se déradicaliser une fois qu'ils seront au pouvoir.
05:02Et ils pensent, ils prennent leur désir pour des réalités, bien entendu,
05:06que ça va se produire avec Ahmad El Shara.