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Avec Arthur Kenigsberg, président fondateur d'Euro Créative (think tank français spécialisé sur l'Europe centrale/orientale et les Balkans)

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##SUD_RADIO_VOUS_EXPLIQUE-2025-05-08##

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News
Transcription
00:00Sud Radio vous explique, première visite officielle du nouveau chancelier allemand en France,
00:04Friedrich Merz, qui a été reçu hier à l'Elysée par Emmanuel Macron.
00:09Une annonce, notamment la création d'un conseil de défense et de sécurité commun.
00:14Dit comme ça, ça peut sembler un peu flou.
00:16Alors concrètement, c'est quoi un conseil de défense et de sécurité franco-allemand ?
00:19On se pose la question avec vous, Arthur Königsberg. Bonjour.
00:22Bonjour.
00:23Et merci d'être avec nous ce matin.
00:24Sur Sud Radio, vous êtes le président fondateur d'Eurocréative,
00:28think tank français sur l'Europe centrale, orientale, sur les Balkans.
00:32Concrètement, à quoi il peut ressembler ce conseil de défense et de sécurité commun ?
00:38C'est un instrument politique et technique qui vise à coordonner les actions et les efforts
00:44des gouvernements français et allemands sur les sujets stratégiques,
00:47sur les sujets de réarmement ou sur les sujets géopolitiques,
00:50comme le soutien militaire à l'Ukraine.
00:52Mais c'est essentiellement un sujet technique.
00:55C'est-à-dire qu'effectivement, c'est l'une des annonces qui a beaucoup retenu l'attention
00:57parce que la symbolique est très forte.
00:59Un conseil de sécurité et de défense franco-allemand, ça parle.
01:02Ça parle aux deux peuples français et allemands.
01:05Mais c'est avant tout...
01:06Ça parle, mais c'est pas clair, quoi.
01:07C'est pas clair.
01:08C'est pas clair, ça, je suis d'accord.
01:10Et c'est surtout encore moins clair s'il n'y a pas plus d'alignement stratégique
01:16entre les gouvernements français et allemands.
01:18Juste avant l'élection au Bundestag, il y a 48 heures de Friedrich Merz,
01:24on pensait que le nouveau chancelier allemand allait avoir une latitude et une liberté
01:28pour se rapprocher et s'aligner sur les positions stratégiques françaises.
01:32Et c'était largement espéré à Paris.
01:33On voit qu'avec ce vote retardé, il a fallu un deuxième vote.
01:39Il a fallu un deuxième vote après avoir échoué au premier tour de six voix.
01:43Friedrich Merz n'aura pas la latitude et la liberté pour véritablement s'aligner,
01:47peut-être, sur Paris.
01:49Et c'est l'une des déceptions qu'on sent monter à Paris ces dernières heures.
01:52C'est-à-dire qu'en matière de sécurité et de défense,
01:55on n'est pas sur la même ligne aujourd'hui avec l'Allemagne ?
01:58On ne l'était pas hier, on l'était encore moins avec...
02:00Lorsque c'était le chancelier Olaf Scholz.
02:03Aujourd'hui, avec Friedrich Merz, il y a des questions qui se posent.
02:06Il y a un alignement sur le fait que l'Europe et les pays européens
02:10doivent augmenter leur budget militaire et se réarmer.
02:13Mais maintenant, sur la construction d'une base industrielle,
02:16de technologie et de défense européenne,
02:18le fait d'acheter du matériel européen,
02:22le fait d'investir de l'argent européen pour acheter européen,
02:25et le fait de beaucoup plus soutenir l'Ukraine
02:28et même la vision du lien transatlantique,
02:32oui, il y a des questions qui se posent.
02:33Il y a aussi des questions qui se posent sur
02:34est-ce qu'il va y avoir un endettement européen commun
02:37pour financer nos efforts de défense ?
02:40Ça, pour l'instant, effectivement, ce n'est pas clair.
02:42Et ce n'est pas clair du côté allemand.
02:43Vous avez parlé de l'échelon européen,
02:45sauf que là, on est vraiment sur un conseil de défense franco-allemand.
02:49Est-ce que ça ne va pas fragiliser, d'une certaine manière,
02:51l'Union européenne, sur ce point de vue,
02:53le fait qu'on se concentre sur ce couple franco-allemand ?
02:58Je crois que les Français et les Allemands ont bien compris
03:01qu'ils ne pouvaient plus gérer l'Europe,
03:04justement, uniquement en franco-allemand.
03:06Là, ce conseil de sécurité et de défense,
03:08c'est pour coordonner leurs actions.
03:10Mais tout de suite après être passé à Paris,
03:14Friedrich Merz s'est envolé pour Varsovie,
03:16s'est envolé pour passer un message
03:18à cette grande puissance d'Europe centrale qu'est la Pologne.
03:23Il a aussi rapidement rappelé qu'il voulait se rapprocher
03:26au niveau stratégique de la Grande-Bretagne.
03:28On sent que le nouveau chancelier allemand
03:30ne va pas se concentrer uniquement sur la France
03:34comme partenaire stratégique.
03:36Et la France aussi.
03:37La France ne parle plus,
03:39elle a parlé pendant des années,
03:40d'un couple franco-allemand.
03:42Elle idéalisait peut-être sa relation avec l'Allemagne.
03:45On est passé à autre chose à ce niveau-là ?
03:46Effectivement, je pense que les Français et les Allemands
03:49ont compris que le franco-allemand n'était plus
03:51le seul moteur de l'Union européenne.
03:54Est-ce que nous, on l'a compris ?
03:56Oui, je pense que le président de la République,
03:59notamment lorsqu'il...
04:00C'est en juin 2023 ou fin mai 2023
04:02qu'il fait un discours à Bratislava,
04:04au forum de Globesec,
04:05et où il passe ce message
04:07à tous les pays d'Europe centrale et orientale
04:09qu'effectivement, la France, aujourd'hui,
04:12va beaucoup plus parler,
04:13essayer de comprendre une grande partie de l'Europe,
04:16plus qu'elle ne le faisait ces dernières années.
04:19Aujourd'hui, effectivement,
04:20il est beaucoup plus intéressant
04:21d'essayer d'aller construire des coalitions
04:23avec ce qu'on appelle des petites nations,
04:27plutôt qu'en concentrant nos efforts
04:28pour essayer de convaincre l'Allemagne.
04:31Je crois qu'un partenariat stratégique fort
04:33avec des pays comme la Pologne,
04:35avec les États-Baltes, avec la Finlande,
04:37avec peut-être demain la Roumanie,
04:40effectivement, c'est beaucoup plus important
04:43pour avoir un poids,
04:44pour avoir de l'influence en Europe,
04:45qu'en se concentrant sur le franco-allemand.
04:47Mais pour ça, il faut une souveraineté,
04:48vous avez parlé d'armement,
04:49souveraineté européenne,
04:50en termes d'armement, d'achat,
04:52de production, d'armement,
04:54on sait que certains pays, ça bloque.
04:56Est-ce qu'on peut s'orienter véritablement vers cela ?
04:59Oui, mais il s'agit de partager une vision commune.
05:02Et aujourd'hui, effectivement,
05:04si à Paris, on semble avoir pris
05:05les conséquences du retrait,
05:09entre guillemets,
05:10même si ce n'est pas très clair,
05:11du retrait américain,
05:12du continent européen,
05:13et du changement d'attitude de Washington
05:15vis-à-vis à la fois du continent européen
05:18et de Moscou
05:19et de ce qui se passe
05:20ou sur le sujet de la gare d'Ukraine,
05:23effectivement, ce n'est peut-être pas un constat
05:25qui est partagé dans toutes les capitales européennes.
05:27Je me déplace énormément
05:28en Europe centrale-orientale.
05:30Il n'y a pas ce même regard
05:32sur ce qu'à Paris,
05:34on appelle une cassure du lien transatlantique.
05:36Non.
05:37Eux, ils appellent ça un changement.
05:38Un changement qu'ils espèrent temporaire.
05:40Et justement, eux, ils visent
05:43à temporiser, à calmer,
05:45à ne pas faire de grandes déclarations
05:46et à ne pas froisser Washington.
05:49Et Friedrich Merz est aussi dans cette attitude-là.
05:51Juste avant son élection
05:52comme chancelier,
05:54au Bundestag,
05:55il était beaucoup plus virulent
05:56sur les États-Unis,
05:58même qu'il a pu parfois qualifier
05:59d'adversaire
06:00depuis qu'il a été élu chancelier
06:02sur cette courte majorité.
06:04En même temps, sur ces élections,
06:06il n'était pas le choix
06:06de Washington,
06:09en tout cas,
06:09on va dire d'Elon Musk,
06:10à tout le moins.
06:11Non, non, non.
06:12C'est clair,
06:12mais sauf que le partenaire américain
06:14pour l'Allemagne
06:15est tout de même très important.
06:16Et si on sentait
06:17un Friedrich Merz
06:18beaucoup plus orienté
06:19sur cette idée
06:20d'autonomie stratégique européenne,
06:22aujourd'hui,
06:23on le sent beaucoup plus fragilisé
06:24et prudent.
06:25C'est-à-dire qu'aujourd'hui,
06:27à Paris,
06:28il a rappelé plusieurs fois
06:29que les États-Unis
06:30étaient déterminants
06:31pour la sécurité de l'Europe,
06:33étaient déterminants aussi
06:34dans la guerre d'Ukraine,
06:35et qui, même sur le sujet
06:36du nucléaire,
06:37où il était plutôt ouvert
06:38sur la proposition française
06:41d'écouter
06:41ce qu'était la dimension européenne
06:43de la dissuasion nucléaire française,
06:45hier,
06:46lors de la conférence de presse,
06:47il a plutôt mis ça de côté
06:49et dit que l'Allemagne
06:51et l'Europe
06:51étaient déjà
06:52sous le parapluie nucléaire
06:54de l'OTAN
06:54et donc américains.
06:55Donc, ce Conseil de défense
06:56et de sécurité franco-allemand,
06:58ce n'est pas une manière
06:59ou en tout cas,
06:59on ne va pas vers
07:00un partage
07:01de la dissuasion nucléaire française ?
07:04Si je vous comprends bien.
07:05Je crois que de toute façon,
07:06il n'y avait pas dit...
07:07C'est un sujet
07:08très compliqué
07:09et complexe
07:10le sujet
07:12de la dissuasion nucléaire française.
07:13Il ne s'agit pas
07:14de la partager.
07:16Il s'agissait
07:16de rappeler
07:17la dimension européenne
07:18de la dissuasion nucléaire française.
07:21Et il s'agit
07:21de l'expliquer
07:22à nos partenaires.
07:23Si les Français
07:24ont déjà du mal
07:24à comprendre
07:25ce qu'est la dissuasion nucléaire française,
07:27imaginez
07:27nos partenaires européens.
07:29Imaginez
07:29ce qu'est
07:30pour un Polonais,
07:31pour un Allemand,
07:32pour un Fallondais,
07:32de comprendre
07:33ce qu'est la dimension européenne
07:35de la dissuasion nucléaire française.
07:36C'est compliqué.
07:37Qu'est-ce que sont
07:38les intérêts vitaux de la France ?
07:39Je crois que le Président
07:40de la République
07:40essaye depuis plusieurs mois
07:42de rappeler
07:43qu'effectivement,
07:44s'il y a une attaque
07:45sur un pays européen,
07:46ça peut engager
07:46les intérêts vitaux
07:48de la France.
07:49Mais il ne s'agissait pas
07:50de donner
07:51un nouveau bouton
07:52à nos partenaires européens.
07:54La dissuasion nucléaire française
07:55reste française.
07:56Mais il s'agit juste
07:57de rappeler
07:57sa dimension européenne.
07:58Arthur Königsberg,
07:59un grand merci
08:00d'avoir été avec nous ce matin
08:01sur Sud Radio.
08:01Je rappelle,
08:02président fondateur
08:03de Recreative Think Tank
08:04français sur l'Europe centrale,
08:05orientale,
08:06sur les Balkans.
08:08Merci pour toutes vos explications.
08:10Je vous souhaite
08:10une très belle journée.
08:11Merci beaucoup.
08:11Sud Radio,
08:12il est 7h42.
08:13Dans un instant,
08:14il arrive Françoise Degoy
08:15pour son édito politique.
08:16Un tout autre sujet.
08:17On va parler du conclave.
08:18Sud Radio,
08:19c'est votre opinion qui compte.
08:21Je vous fais le...
08:21Je vous dis.
08:21Je vous fais le...
08:22...
08:25...

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