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00:00Europe 1 Soir, 19h, 21h, Pierre de Villeneuve.
00:04Avec mes camarades de la première heure, bonsoir Jean-Michel Salvatore.
00:07Bonsoir Pierre.
00:07Bonsoir Jules Torres.
00:08Bonsoir Pierre de Villeneuve.
00:09Journaliste politique au journal du dimanche.
00:11Et bonsoir à vous Christian Cambon.
00:12Bonsoir.
00:13Merci d'être avec nous sénateur LR du Val-de-Marne, envoyé spécial du président du Sénat.
00:17Pour les relations internationales et pour ceux qui connaissent bien votre présence dans ce studio,
00:21mon cher Christian Cambon, vous étiez le président de la commission des affaires étrangères du Sénat il y a peu de temps.
00:26Autant dire que vous connaissez bien les affaires internationales.
00:29Alors est-ce que vous diriez comme Marine Le Pen, de l'arrivée de Ahmed El-Charr à demain à l'Elysée,
00:37qu'Emmanuel Macron abîme l'image de la France et discrédite son engagement dans la lutte contre l'islamisme ?
00:44Écoutez, je n'utiliserai pas ces termes.
00:46Pourquoi ?
00:47Parce que je travaille sur les relations internationales et je pense qu'il y a une dimension d'état dont je souhaite qu'on puisse parler.
00:57Je suis néanmoins surpris.
00:58Je suis surpris par la temporalité de cette visite, par l'écho qui y est donné et nous allons rester évidemment très attentifs au contenu de ce qui va se dire.
01:09Je pense que cette visite aurait pu être précédée d'envoyés spéciaux, de messagers qui seraient venus évaluer les vrais efforts qui sont faits par ce personnage,
01:19qui est quand même effectivement, qui pose problème néanmoins par son passé.
01:22C'est un ancien chef d'hier, d'Al-Qaeda, tout simplement, appelons un chat un chat.
01:26On peut appeler un chat un chat.
01:27Et donc effectivement, quand il est arrivé aux affaires, si je puis dire, on a été un petit peu surpris.
01:33Mais enfin, c'est comme ça qu'évolue la Syrie.
01:35Je pense que cette visite aurait pu être précédée d'une meilleure évaluation sur les décisions effectives qui sont prises.
01:42Or, il y a quand même beaucoup de questionnements qui se posent encore sur la situation à Damas, notamment encore récemment sur la communauté de ruses, des assassinats.
01:50Mais alors Christian, comment vous disiez à juste titre qu'il y a une dimension d'État ?
01:54Alors, il y a une dimension d'État parce que d'abord, si tous les chefs d'État du camp occidental ne parlaient qu'à des démocrates, ils ne sortiraient pas souvent de chez eux.
02:03Donc, je pense qu'il n'est pas totalement anormal qu'il y ait ces contacts.
02:06Je rappelle que le président de la République a rencontré le chef de l'État d'Iran aux Nations Unies.
02:13On a reçu M. Poutine avec tant d'honneur.
02:16On était quand même bien au courant de ce qui se passait.
02:19On a fait des visites officielles en Chine.
02:20On en revient de M. Poutine.
02:21On en revient, mais on y a été.
02:24Et dans l'histoire, souvenons-nous des relations qu'on avait avec Saddam Hussein.
02:30Or, on était bien au courant de ce qui se passait.
02:32Donc, la raison d'État peut primer, d'autant que les affaires commencent en Syrie.
02:36Vous citez aussi le voyage de Nixon avec Mao Zedong en 1972 à Tékin.
02:42Si vous êtes chef d'État et si vous voulez exister, la France n'est quand même pas le moindre des pays dans cette région.
02:47On a quand même eu une influence réelle.
02:49Bon, il n'est pas totalement anormal qu'on essaie de savoir ce qui s'y passe et de savoir quelles sont les intentions de ce nouveau dirigeant.
02:54D'autant que, encore une fois, le business commence.
02:58De business ?
02:58On vient d'apprendre, par exemple, que CMA-CGM venait de conclure un accord considérable qui porte sur des dizaines de milliards et qui vise à la gestion du port de l'attaqué qui est en Syrie.
03:08On vient d'apprendre que Siemens, car les Allemands ne sont jamais les derniers, sont déjà en affaire et qu'il y a 900 milliards de reconstructions sur la Syrie, qui est un pays important, qui a des ressources et qui n'est pas pour rien dans cette zone du Moyen-Orient.
03:24Jules Torres.
03:25Il vient chercher quoi, ce monsieur Al-Chara ? Il vient chercher une légitimité internationale, de l'argent ?
03:31Je pense qu'il vient chercher les deux. Je pense qu'il vient chercher une reconnaissance internationale, car une visite à l'Elysée, malgré tout, ça marque et on en parle.
03:39C'est son premier voyage en Europe.
03:40Alors, d'une part, deuxièmement, il vient chercher...
03:42Oui, il avait reçu des chefs d'État et de dirigeants européens à Danse.
03:46Il vient aussi certainement chercher de l'argent, parce que, comme je l'ai dit, l'État de la Syrie est absolument catastrophique et cataclysmique.
03:54900 milliards de destruction, enfin de reconstruction, en tous les cas estimés par les instituts les plus sérieux.
04:00Moi, je pense qu'il y a aussi, en Europe, des gens qui devraient faire attention, car déjà, le porte-monnaie européen s'est ouvert pour lui.
04:10On lui promet près de 5 milliards de dollars, c'est-à-dire plus que le Fonds européen de défense.
04:17Donc, vous voyez, il y a des chiffres qui parlent aussi d'eux-mêmes.
04:20Il y a le business, mais ça veut dire qu'on va quand même s'écraser sur pas mal de choses.
04:23On se souvient quand même que cet homme-là n'avait pas voulu serrer la main de la chef de la diplomatie allemande.
04:27Donc, on va voir demain s'il sert la main de Mme Macron si elle est là.
04:30Ou de ministres féminins s'ils sont là également.
04:33C'est pour ça que moi, ce qui m'intéresse, c'est de savoir quel va être le contenu et quel va être le résultat de cette visite.
04:38Si c'est effectivement pour que M. Achara soit reconnu, ça c'est très mauvais.
04:43Jean-Michel.
04:44Si on parle un petit peu du contenu, pourquoi, à votre avis, Emmanuel Macron prend-il ce risque politique ?
04:51À votre avis, oui.
04:52Prend-il ce risque politique ? C'est pour parler de quoi exactement ?
04:55Quels sont les dossiers qui sont au-dessus de la pile ?
04:58D'abord, je pense que le président de la République, qui arrive au terme de son mandat, veut essayer de jouer un rôle international.
05:07On le voit sur plusieurs sujets.
05:10À la limite, pourquoi pas ?
05:11Enfin, je veux dire, ça on ne peut pas lui reprocher d'essayer de jouer ce rôle.
05:15Maintenant, je pense que ce qui doit l'animer, c'est le fait que les intérêts français ne soient pas passés sous le tapis dans la reconstruction de ce pays qui est un grand pays.
05:26Vous parliez des Allemands qui prennent les devants toujours ?
05:27Oui, parce que nous on donne toujours...
05:28On se souvient qu'ils avaient d'ailleurs signé eux-mêmes les vaccins quand il y avait le Covid avant d'attendre le goût de l'Union Européenne.
05:34Voilà, alors je ne veux pas aux Allemands, surtout dans un jour où ils viennent de connaître quand même une difficulté politique.
05:39On peut en vouloir si on veut.
05:41Mais ce que je veux dire par là, c'est que nous on défend toujours les grands principes et c'est bien, c'est ce qui fait l'honneur de la France.
05:46Mais aussi, la France a aussi des intérêts qu'elle doit protéger.
05:49On l'a vu dans d'autres sujets.
05:51Et je pense qu'effectivement, c'est la présence un peu économique de la France qui se joue dans cette reconstruction.
05:58Et aussi, ça c'est mon souhait, c'est l'évaluation des efforts qui vont être faits par ce personnage pour remettre la Syrie sur les rails d'un pays, je ne vais pas dire démocratique,
06:09mais en tous les cas, qui respecte un certain nombre de valeurs humaines qui ont été tellement bafouées quand on voit ce qui s'est passé, qu'on espère que ce sera difficile de faire pire.
06:18Il n'est qu'en intérim, est-ce que c'est une...
06:20Oui, enfin, vous savez, ce sont des intérims qui, dans ce genre de pays, peuvent durer bien longtemps.
06:24C'est comme ça pour faire de 30 ans.
06:25Voilà, on ne connaît pas ce genre d'élection chez nous.
06:28L'autre sujet d'actualité, Christian Cambon, c'est cette trentaine d'élus de gauche et d'extrême-gauche, notamment,
06:35qui partent pour Alger demain pour commémorer les massacres de Sétif, le 8 mai 1945.
06:42Question, pourquoi, encore une fois, est-ce que le timing est bon alors qu'on est en pleine crise entre Alger et Paris ?
06:49Je pense que c'est une provocation et je pense que ce n'est vraiment pas le moment, en ce moment, de tenter ce genre d'opération.
06:58Je crois que les relations avec l'Algérie sont dans une très mauvaise passe.
07:05On a cru à un moment, à la suite de la visite du ministre Barraud, qu'on allait revenir à une situation plus normale.
07:13Et puis, ça a empiré avec l'identification d'une sorte de commando de Barbouge qui tentait d'enlever un opposant.
07:19Donc, tout ça ne va pas très bien.
07:21Et je ne comprends pas pourquoi des parlementaires français viennent en rajouter, en venant célébrer, cette page qui est une page tragique, de toute façon.
07:29Et on sait très bien que la dimension mémorielle de la relation franco-algérienne est une dimension conflictuelle.
07:37Donc, je pense que là, il y a une nouvelle fois un petit clin d'œil à des échéances futures.
07:42L'élu Daniel Simonnet dit que ce déplacement en Algérie doit marquer une étape dans la reconnaissance par la France de sa responsabilité dans ses crimes coloniaux.
07:50C'est encore la rente mémorielle appuyée par le président Macron ?
07:53Oui. Je sais très bien que c'est l'exigence d'une partie de ces élus d'entrer dans le jeu de l'Algérie qui ne cesse de nous demander de reconnaître nos fautes.
08:05Moi, personnellement, je pense que l'histoire doit être laissée aux historiens et à des historiens objectifs.
08:11Il y a des gens qui savent faire ce métier-là.
08:14Ce n'est pas aux politiques de venir rouvrir des pages sanglantes qui font malheureusement partie de notre histoire.
08:20Et donc, je crois que toute cette affaire est assez malheureuse.
08:23Oui, mais ces pages sanglantes, justement, sont ouvertes de plus en plus régulièrement, que ce soit par des élus ou même des éditorialistes.
08:31Je me souviens d'un éditorialiste bien connu qui a qualifié ce qu'on avait fait en Algérie de 100 oradours sur glane.
08:38Il y a un certain nombre aujourd'hui de personnalités dans le monde politico-médiatique qui, justement, veulent remuer le couteau dans la plaie alors que tout ça est terminé depuis des dizaines d'années.
08:48Et comment vous les nommez, ces gens-là ? C'est des ennemis de l'intérieur ? C'est des gens qui font du mal à la France ?
08:53En l'occurrence, c'est la personne que vous visez. Moi, je le mets au rang des provocateurs.
08:58C'est-à-dire, ce sont des gens qui savent très bien ce qu'ils font.
09:02Et dans cette phrase qui était terrible, parce que nous, les maires qui allons retrouver nos associations d'anciens combattants dans deux jours,
09:10croyez-moi, ce sont des comparaisons qu'on aurait mieux fait de s'abstenir,
09:15de comparer ces événements au drame d'oradours sur glane.
09:19Du reste, les historiens contestent formellement cette appréciation.
09:23Et donc, je laisse à l'auteur de ses propos...
09:26Du reste, on n'a pas entendu l'ARCOM, parce qu'elle était saisie sur ce sujet.
09:30Absolument. On n'a pas la suite.
09:31On n'a pas la suite, je ne crois pas.
09:33Bon, c'est un appel lancé. Une dernière question très courte, Jean-Michel Salvatore.
09:37Pour dire les choses, quand vous parlez de provocation, c'est une provocation contre Bruno Retailleau ?
09:41Bruno Retailleau, évidemment, il subit des attaques venant de nombreuses directions.
09:51Mais je pense que...
09:52Y compris de leur invoquer.
09:54Je vous laisse se proposer.
09:55Mais il n'est pas dit où est-elle ?
09:56Je vous laisse se proposer.
09:57Je dis donc, c'est factuel.
09:59Non. Écoutez, moi, je crois qu'il faut aussi démystifier.
10:02C'était une élection, il y a deux candidats.
10:03Bon, c'est tout à fait normal que les arguments s'échangent.
10:07À mon sens, ils vendent une approche des problèmes assez semblables.
10:14Les personnalités sont assez différentes.
10:16Ça sera le mot de la fin.
10:17Merci beaucoup, Christian Cambon, d'avoir été avec nous, sénateur LR du Val-de-Marne,
10:21envoyé spécial du président du Sénat, le président Larcher, pour les relations internationales.
10:25Arrêtez de gloucher, Jean-Michel, ça va bien comme ça.
10:2719h27 sur Europe.
10:28Sous-titrage Société Radio-Canada

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