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00:00Et puis, nous l'avons vécu en direct sur CNews, et je l'explique aussi pour nos amis d'Europe 1,
00:06le conclave a officiellement député au Vatican, les 133 cardinaux électeurs sont en ce moment même réunis dans la chapelle Sixtine,
00:14ils ont chacun prêté serment de garder le secret du vote, ils sont en charge, vous le savez, des lyres,
00:20dans le plus grand secret, le successeur du pape François, tous les regards sont désormais tournés vers la fameuse cheminée sur le toit de la chapelle,
00:27on va tout de suite rejoindre sur la place Saint-Pierre du Vatican, la correspondante d'Europe 1, l'envoyée spéciale d'Europe 1, même Louise,
00:35allez bonsoir Louise, ça y est, le conclave a commencé, les portes de la chapelle Sixtine se sont refermées.
00:42Oui absolument, et elles se sont refermées lorsque le maître de cérémonie, Diego Rabelli, a prononcé cette célèbre phrase en latin,
00:49extra omnes, cela veut dire que tout le monde sorte, et les cardinaux en fait ont été laissés seuls,
00:57alors juste avant, il y a eu cette magnifique procession, depuis la chapelle Pauline jusqu'à la chapelle Sixtine,
01:03au son de la litanie des saints, les cardinaux ont défilé lentement, vêtus de leurs habits liturgiques rouges,
01:11ils avaient leur barrette, ce chapeau de forme carrée, leur rocher, une robe blanche ornée de dentelle,
01:16et leur mazette, cette petite cape rouge, il faut vraiment le rappeler,
01:21l'élection d'un pape c'est d'abord une liturgie religieuse,
01:24les cardinaux invoquent l'Esprit Saint qui doit guider leur choix,
01:28et pour cela ils ont d'ailleurs chanté le Véni Créateur,
01:32ils ont ensuite, chacun leur tour, prêté serment en latin, la main sur l'évangile,
01:38pour promettre de respecter le secret du conclave,
01:42cette prière était donc extrêmement solennelle,
01:45elle s'est déroulée dans le plus somptueux des décors,
01:48dans la chapelle Sixtine, sous la fresque de Michael Wange.
01:51Merci beaucoup Louise Salé, en direct de Rome,
01:55première fumée, Éric Revelle, peut-être noire, peut-être blanche,
01:59ce soir à 19h30, ça va vite, il y a des votes tous les jours,
02:02deux fois le matin, deux fois le soir.
02:04Deux fois le soir, alors les vaticanistes nous promettent peut-être une élection assez rapide,
02:08alors on dit vendredi, on verra,
02:10mais moi je suis quand même frappé par le moment de recueillement,
02:13d'espérance, d'attente, je le disais tout à l'heure,
02:15mais je le répète parce que je suis frappé par ça,
02:18on est dans un siècle où tout va extrêmement vite,
02:20avec les réseaux sociaux, etc.,
02:21et puis on a là des gens qui incarnent des traditions depuis des siècles,
02:27et qui en fait referment une porte pour,
02:32en leur âme et conscience, comme disait Véronique tout à l'heure,
02:34vont désigner le nouveau Saint-Père,
02:36et je trouve qu'au moment où l'homme est complètement perdu,
02:40vous voyez, l'intelligence artificielle, le transhumanisme,
02:42ces moments-là, j'allais dire, sont des moments bénis,
02:45mais au sens premier du terme.
02:46Eugénie Bastier.
02:47Oui, c'est vrai qu'on voit que, malgré tout ce qu'on dit
02:49sur la déchristianisation de l'Occident,
02:51l'Église est toujours là, elle fascine toujours,
02:53elle intrigue toujours,
02:55le mystère est entier,
02:57et je crois que c'est le fait que l'Église soit toujours debout
03:01et qu'elle attire encore autant les regards
03:02est en soi déjà un petit miracle.
03:04Et Alexandre De Vécu, il y a aussi ce sens de la mise en scène du Vatican,
03:09là les caméras étaient conviées,
03:11jusqu'au dernier moment,
03:11jusqu'au moment où les portes de la chapelle de l'Église se sont fermées,
03:14c'est aussi un nouveau mode de communication ?
03:16Il y a un mélange, effectivement, de fast
03:20et en même temps de mystère,
03:23parce que le mystère, paradoxalement, je dirais, fascine peut-être.
03:28Et c'est peut-être d'ailleurs ce qui manque aux hommes politiques contemporains,
03:32c'est qu'ils ont perdu peut-être le sens de la grandeur
03:35et en même temps aussi du mystère.
03:37Ils communiquent en permanence,
03:40ils sont sur TikTok, sur les réseaux sociaux,
03:43et du coup, leurs paroles perdent finalement beaucoup de poids et de gravité.
03:47Donc ce moment était un moment extrêmement solennel, pour vous ?
03:49Oui, tout à fait.
03:51Il y a un rituel, je dirais, qui impressionne
03:55même ceux qui ne sont pas catholiques.
03:58Ça donne au futur pape,
04:01quel qu'il soit, quel que soit son charisme,
04:03finalement une force, une légitimité
04:06que n'ont pas les autres chefs d'État.
04:08Édouard Tétrault est avec nous.
04:09Bonsoir, Édouard.
04:10Alors cette cérémonie, le conclave a commencé.
04:13Bonsoir Laurence, alors bon, je vais faire le monsieur chiffre.
04:17Et voilà, 20 millions de dollars,
04:1920 millions de dollars,
04:20c'est le montant qui a été parié pour,
04:23et imaginez le prochain pape,
04:26parmi les paréronis.
04:2920 millions de dollars,
04:30c'est 50 fois plus qu'en 2013.
04:33Et alors, pour être un peu plus sérieux,
04:34on aimerait que ce soit un produit pour la quête,
04:37pour le Vatican, parce que figurez-vous que le Vatican
04:39est probablement bientôt ruiné.
04:42Pourquoi ?
04:43Parce qu'un des grands donateurs,
04:46une des grandes poches, en fait,
04:47des finances du Vatican,
04:49ce sont les Américains,
04:51les catholiques américains,
04:53et qui se sont fait,
04:54notamment les milliardaires catholiques américains,
04:55se sont faits de plus en plus absents
04:57ces derniers temps.
04:59On a un vrai sujet,
05:00notamment pour les œuvres du pape,
05:02qui financent,
05:03on va parler de la Syrie tout à l'heure,
05:05qui financent les œuvres sur place.
05:07Et là, il y a un tarissement qui devient...
05:10Donc, n'hésitons pas à mettre cet argent
05:14ou d'autres vers les bonnes œuvres du Vatican.
05:17Éric Trevel ?
05:18Notamment le denier de Saint-Pierre
05:19qui s'est effondré,
05:20je crois que ça a été divisé par deux,
05:21et il y avait une idée qui circulait
05:22à la fin du pontificat de François,
05:25et vous allez voir,
05:25ça nous renvoie à une situation
05:27d'un État normal,
05:28c'était de lancer une sorte
05:29de grand emprunt de dons
05:31auprès des 1,4 milliard de croyants
05:33dans le monde,
05:34en leur disant,
05:35donnez ce que vous pouvez
05:36pour renflouer un peu l'Église.
05:37Donc, Édouard a tout à fait raison.
05:39C'est une forte denier du culte
05:41à l'échelle planétaire
05:42que certains vaticanistes
05:45avaient imaginé
05:45à la fin du pontificat de François.
05:47Gauthier Lebrecht nous a rejoint aussi.
05:49Bonsoir.
05:49Bonsoir.
05:49C'est une cérémonie absolument sonctueuse.
05:51Édouard est dans les chiffres.
05:52Moi, je suis dans la politique.
05:54Donc, ce qui m'intéresse aussi,
05:55c'est ces tractations
05:57parce que ça reste très politique
05:58un conclave.
05:59Et d'ailleurs,
06:00on a vu les audiences du film
06:02qui a été réalisé il y a quelques mois,
06:05qui est sorti il y a quelques mois,
06:05qui était aux Oscars,
06:06le film conclave.
06:07Les audiences explosaient
06:08après la mort du pape.
06:10Et ce film,
06:11jusqu'à la fin,
06:12qui fait débat,
06:13qui est très woke,
06:13montre bien les tractations
06:16entre le clan réformiste
06:18et le clan conservateur.
06:20Et donc là,
06:20on se retrouve sur un clivage
06:21qu'on trouve sur toutes les scènes
06:23politiques nationales.
06:24Donc, au fond,
06:25c'est comme toute élection
06:26dans chaque pays.
06:29Il y a souvent deux clans
06:30qui se font face.
06:32Et à la fin,
06:32il y en a un qui triomphe.
06:34Ce qui est intéressant,
06:35c'est de souligner
06:35que François a remodelé
06:38considérablement
06:39le conclave
06:40en nommant une bonne part
06:41de cardinaux
06:42qui pensent comme lui.
06:43que le favori français,
06:45Mgr Aveline,
06:46archevêque de Marseille,
06:48est sur la ligne
06:48du pape François,
06:50très promigrant.
06:51Et évidemment,
06:52le pape François
06:52était venu à Marseille
06:54sur ces thématiques-là.
06:57Marseille,
06:58une des portes,
06:59évidemment,
07:00de France
07:01et vers la Méditerranée.
07:02Donc,
07:02c'est très intéressant.
07:04Et puis,
07:04il y a la politique française,
07:06la presse italienne
07:06qui a parlé extrêmement mal
07:09d'Emmanuel Macron
07:10en disant qu'il voulait
07:11être un cardinal de plus
07:12en s'invitant au conclave
07:14et en voulant peser
07:15pour la nomination
07:16de Mgr Aveline
07:17et notamment contre celle
07:18du cardinal Sarra,
07:20jugé trop conservateur
07:21par l'Élysée.
07:21Ce que l'Élysée a démenti,
07:23reste qu'il y a eu
07:23un déjeuner
07:24avec les électeurs
07:25cardinaux français
07:26à ce conclave.
07:27Donc,
07:28tout ça est très intéressant.
07:29C'est passionnant à suivre.
07:30On aimerait être
07:30une petite souris
07:31et entrer dans le conclave
07:32pour voir ce qui va
07:33s'y dire
07:34et s'y jouer.
07:35Et maintenant,
07:36on attend une fumée blanche.
07:37Pour l'instant,
07:38Eugénie Bastier,
07:39la première fumée attendue,
07:40c'est aux alentours
07:41de 19h30 ou 19h40.
07:43Oui,
07:43vous avez raison.
07:44Sur l'au-delà
07:44des enjeux de clocher
07:46sur la nationalité du pape,
07:48l'enjeu fondamental,
07:49il est en effet
07:49une Église
07:50qui irait davantage
07:51vers la révolution,
07:52la rupture
07:52ou plus dans le conservatisme
07:54et dans la continuité,
07:55la transmission.
07:57Et ça,
07:57ça montre d'ailleurs
07:59que le clivage
08:00quelque part
08:00entre conservateurs
08:01et progressistes
08:01est universel
08:02et correspond à une posture
08:03une postulation
08:05de l'âme humaine
08:06universelle.
08:07Et je pense que là,
08:08effectivement,
08:08il se joue quelque chose
08:09parce que ça va déterminer
08:11l'avenir de l'Église
08:11en réalité
08:12parce que la rupture
08:13du pape François,
08:13si elle se prolonge,
08:15si elle se continue,
08:17elle changera profondément
08:19l'Église
08:20de façon irréversible.
08:21Alors que si on a
08:22un retour de balancier
08:23vers quelque chose
08:24de plus équilibré,
08:25de plus conservateur,
08:27mais pas forcément conservateur,
08:27mais en tout cas
08:28plus équilibré,
08:29ça changera.
08:30Et effectivement,
08:32tout l'enjeu est là.
08:33Alessandro Vecchio
08:33et Laure Tétro.
08:35Le pape François,
08:36je dirais que sa rupture
08:38elle était plus géographique
08:39peut-être encore
08:40que politique
08:41qu'entre conservateurs
08:43et progressistes,
08:44c'est-à-dire que
08:44c'était une Église
08:45davantage tournée
08:46vers le monde
08:47avec ce calcul politique
08:49qui avait été fait
08:50que l'avenir de l'Église,
08:51que la majorité
08:52des croyants
08:52ne se trouvait plus
08:53en Europe.
08:54Donc est-ce que
08:55le centre de gravité
08:56de l'Église
08:57va revenir en Europe
08:58ou est-ce qu'on aura
08:58de nouveau
08:59un pape
09:00qui n'est pas européen ?
09:01Ce sera aussi
09:02une indication
09:03très intéressante.
09:04Édouard Tétro ?
09:05Il est à noter
09:06que pour cette élection,
09:07personne n'a été rendu
09:08inéligible
09:09par les juges
09:10au Vatican.
09:14La haute autorité
09:15pour la foule
09:15dans les publics.
09:17En même temps,
09:18la vie pontificale.
09:19Et d'ailleurs,
09:19j'ai un doute.
09:20Il me semble
09:20que le pape François,
09:22avant de décéder,
09:23a rendu inéligible
09:24un cardinal.
09:26Il me semble.
09:26Je ne veux pas dire
09:27de bêtises,
09:27mais pour...
09:28Réviser un peu,
09:29Goutier,
09:29avant d'avancer
09:30des pistes.
09:31C'est pour ça
09:32que je dis
09:32il me semble
09:32qu'il a rendu
09:34inéligible
09:34un cardinal
09:34sur des affaires
09:35qu'on connaît
09:37et qu'on déplore
09:38au sein de l'Église.
09:38En tout cas,
09:39voilà.
09:39Ce n'est pas
09:39du suffrage universel.
09:41C'est un collège électoral.
09:42Un homme, une voix.
09:43Un collège électoral
09:44particulier.
09:44D'ailleurs...
09:45Ça s'appelle
09:45le suffrage universel.
09:47Un homme, une voix.
09:49Non,
09:49c'est comme...
09:50C'est des gros électeurs,
09:53effectivement.
09:53Et justement,
09:54les gros électeurs
09:56ont été un peu modifiés
09:57par le pape François.
10:00Donc, on verra
10:02si ça remodèle
10:03ou pas le scrutin.
10:05En tout cas,
10:06on a vécu en direct
10:08sur nos antennes.
10:09Le début de ce conclave.
10:11Rendez-vous
10:11pour la prochaine fumée,
10:13la première fumée
10:14aux alentours
10:14de 19h30,
10:1519h40.
10:16Enfin, une petite pause.
10:16On va s'intéresser
10:17à ce qui s'est passé
10:17à l'Élysée.
10:18Le président Emmanuel Macron
10:19qui a reçu
10:20le président
10:21de transition syrien
10:23Ahmed Al-Shara,
10:24un ancien journaliste.
10:25A tout de suite.