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Aujourd'hui, dans « Les 4V », Jeff Wittenberg revient sur les questions qui font l’actualité avec Chloé Ridel, députée européenne et porte-parole du PS.

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00:00Bonjour Claude Riedel. Bonjour. Merci d'être avec nous ce matin. Vous êtes en effet la porte-parole d'un parti qui a été au cœur de l'actualité politique et en particulier des fractures de la gauche.
00:10Et vous, Madame Riedel, vous étiez présente sur ces manifestations du 1er mai, sur le stand du Parti Socialiste qui a été violemment pris à partie.
00:18J'allais vous demander pourquoi tant de haine de la part de l'extrême-gauche et des Black Blocs qui s'en sont pris physiquement à vous ?
00:25Il faudra le leur demander. Je pense qu'il y a une part de colère face à ce qui est redevenu le Parti Socialiste, le fait que nous soyons de nouveau au cœur de la vie politique française,
00:34que nous portions notre voix. Et ce sont le fait de quelques intolérants, violents d'une minorité, il faut le dire.
00:39Et que vous n'ayez pas censuré François Bayrou, peut-être ? C'est cela que vous ne vous pardonne pas ?
00:42Voilà, sur le budget. Nous n'avons pas censuré le budget pour permettre à la France d'avoir un budget. Cela ne veut pas dire que nous soutenons François Bayrou.
00:48A fortiori, nous ne le soutenons pas. Il y a beaucoup d'incompréhension autour de ce vote et notamment du fait de la France insoumise
00:56qui explique que par cette non-censure du budget, nous soutiendrons le gouvernement de François Bayrou.
01:01Évidemment, c'est faux. Et donc, voilà, nous avons subi des violences inacceptables.
01:05Mais moi, je préfère retenir une image qui était celle de Dunkerque, d'une gauche réunie autour des salariés très dignes d'ArcelorMittal qui sont menacés dans un rapport.
01:13La gauche réunie, mais tout le monde l'a observé au sein de ces manifestations. Il y a eu des personnalités plus ciblées que d'autres, en particulier le député Jérôme Gage.
01:22À quoi vous attribuez cet acharnement si ce n'est à un fond d'antisémitisme qui règne aujourd'hui dans une partie de la gauche et singulièrement à l'extrême-gauche ?
01:29C'est aussi votre sentiment ?
01:31Alors oui, il y a les deux. Il y a des gens qui s'attaquent à Jérôme Gage parce qu'ils ne sont pas d'accord avec lui.
01:35Ils ont le droit, même s'ils n'ont pas le droit d'être violents. Et il y a des gens qui sont carrément, oui, antisémites.
01:41Vous les avez entendus ces slogans ?
01:43Parce qu'ils considèrent que toute personne juive serait forcément coupable, soutien ou complice des crimes du gouvernement israélien. Bien sûr, cela existe.
01:51C'est plutôt ces mots de sionistes, de sales sionistes. Vous les avez entendus, vous, lors de cette manifestation à laquelle vous étiez présente ?
01:57Personnellement, non, parce qu'il y avait beaucoup de bruit, je vous avoue, et que tout ça s'est passé très, très vite. Nous avons été très choqués. Nous avons été chargés par des Black Blocs qui nous ont tirés dessus aux mortiers.
02:07Ça fait des bruits très, très lourds. Il y a des camarades qui ont été blessés, d'autres qui ont des pertes d'audition. Donc le moment était assez confus.
02:16Comment vont ces militants, d'ailleurs, qui ont été blessés ?
02:18Mais je vous remercie. Ils vont mieux. Ils se remettent.
02:22Vous avez porté plainte, je le rappelle.
02:23Nous avons porté plainte et nous espérons que de telles choses ne se reproduisent pas parce que cela divise le mouvement des travailleuses et des travailleurs.
02:31Et ce n'est certainement pas ce dont on a besoin en ce moment dans notre pays.
02:33Pour en revenir aux attaques qui visaient plus spécifiquement Jérôme Gage et votre collègue députée européenne Emma Rafovics, qui est elle aussi d'origine juive,
02:42elle dit, Madame Rafovics, qu'il y a derrière ces violences, ces passages à l'acte, un fond aussi de brutalisation de la vie politique,
02:50notamment menée par la France Insoumise, qui amène finalement à cette libération de la violence.
02:55Est-ce que vous êtes d'accord avec elle ?
02:56Et elle condamne notamment le fait que la France Insoumise n'ait pas beaucoup protesté contre ces violences.
03:02C'est vrai qu'on a eu des marques de soutien de toute la classe politique française et de beaucoup pas gauche à la France Insoumise.
03:08Il y a le silence de Jean-Luc Mélenchon, par exemple, le silence du bout des lèvres d'Emmanuel Bompard.
03:14Et ça, on le regrette parce qu'il faut qu'on fasse tous bloc face à ce type d'attaque.
03:17Et c'est vrai qu'on entend dans la bouche des manifestants des mensonges,
03:21comme quoi, par exemple, le Parti Socialiste serait soutien de Netanyahou,
03:26ce qui est un mensonge éhonté, qu'on a entendu dans la bouche de Manuel Bompard.
03:32Donc, quand on dit des mensonges comme ça, répétés à longueur d'antenne,
03:35contre les positions du Parti Socialiste, ça se termine aussi en violence dans la rue.
03:40Donc ça, je le condamne.
03:40Je pense qu'il faut retrouver une forme d'éthique dans la façon dont on fait de la politique,
03:46dont on porte la contradiction avec les partenaires.
03:49On a des désaccords, on n'est pas d'accord sur des choses.
03:51Ce n'est pas pour autant qu'il faut mentir sur les positions des uns et des autres,
03:55et comme ça, exciter des militants qui...
03:58Alors après, voilà, il faut faire la part des choses.
04:00La France Insoumise n'a pas été violente avec nous.
04:02Mais vous regrettez le silence, vous avez dit le silence de Jean-Luc Mélenchon.
04:06Ça autorise d'une certaine façon une minorité violente à passer à la contre.
04:09Mais ça veut dire qu'aujourd'hui, tout rapprochement, toute alliance nouvelle
04:15est impossible avec la France Insoumise dans l'avenir.
04:18On pense notamment aux élections municipales qui sont dans un an.
04:21C'est définitivement enterré avec ce parti.
04:23Écoutez, en tout cas, nous, ce que nous portons pour les élections municipales
04:26et pour les élections présidentielles, c'est un large rassemblement à gauche,
04:29le plus large possible, qui parlera, y compris aux électeurs insoumis.
04:34Mais le parti lui-même, là, je vous parle du parti.
04:36Mais qui exclut Jean-Luc Mélenchon, parce que nous ne pouvons pas cautionner,
04:39nous ne pouvons plus cautionner un certain nombre de ses positions.
04:41Nous pensons qu'elles sont aujourd'hui incompatibles
04:43et qu'il faut porter un projet devant les Français dans la clarté.
04:48Donc Jean-Luc Mélenchon, c'est fini, quoi qu'il arrive ?
04:50C'est la position que nous portons, en tout cas, au Parti Socialiste.
04:54Au Parti Socialiste, où il y a différentes lignes.
04:55Pour les prochaines échéances électorales, tout à fait.
04:57Oui, il y a différentes lignes. Vous, on sait qu'il y a un congrès, dans un peu plus d'un mois.
05:00Vous vous défendez, vous ne vous en cachez pas l'actuel premier secrétaire Olivier Faure.
05:04Il y a aussi un petit peu d'arrière-pensée.
05:06Pardon, excusez-moi, j'y reviens d'un mot.
05:07Jérôme Gage a reproché qu'Olivier Faure ne lui ait pas passé un coup de téléphone
05:11après ce qui s'est passé dans ses manifestations du 1er mai.
05:15Vous avez l'impression que c'est un règlement de compte ?
05:17Ou il y a peut-être un geste qu'aurait dû faire votre premier secrétaire là-dessus ?
05:20Non, écoutez, je crois qu'Olivier a pris le soin d'appeler chacun.
05:25Moi, je ne veux pas me mettre dans ces polémiques interpersonnelles.
05:29Il y a un congrès en cours. C'est classique au Parti Socialiste.
05:32Et donc, on discute. Je crois que le congrès, jusqu'à présent, a de très bonne tenue.
05:37Il y a effectivement deux lignes qui s'affrontent.
05:39Ah oui, alors, quelles sont-elles ? Parce que quand on n'est pas dans le serail, si j'ose dire,
05:43est-ce que vous pouvez nous expliquer ce qui sépare Olivier Faure de ses deux prétendants,
05:48qui sont Boris Vallot et M. Meyer-Rossignol, le maire d'Enroi ?
05:52Eh bien, avec Olivier Faure, nous portons une ligne déjà sur le fond,
05:56qui veut un parti socialiste qui ne renonce pas à transformer radicalement la société.
06:00Nous sommes des radicaux réformistes.
06:03Non, nous ne pensons pas, par exemple, comme François Hollande,
06:06qu'il ne faudrait pas ne pas censurer François Bayrou jusqu'en 2027.
06:10Ça, c'est quelque chose que nous ne pouvons pas accepter.
06:12Et nous avons des positions fortes sur le fond,
06:15parce que, dans le texte que nous avons présenté dans le cadre de ce congrès,
06:19nous posons les bases d'un projet socialiste pour la France.
06:22Et nous le voulons radical dans sa volonté de transformation de la société.
06:26Et ensuite, nous portons aussi une stratégie de rassemblement large de la gauche
06:31en vue des prochaines élections présidentielles,
06:33parce que nous avons une extrême droite à 40%,
06:35parce qu'il y a cet espoir au sein du peuple de gauche.
06:38C'est à nous de porter l'alternative.
06:39On voit bien que, dans le pays, il y a deux alternatives par rapport au pouvoir en place,
06:44l'extrême droite ou nous.
06:45On voit ce que donne l'extrême droite ailleurs dans le monde,
06:47notamment aux États-Unis.
06:48Et donc, nous pensons que nous avons une responsabilité particulière face aux Français.
06:54Traduisons cela, si vous voulez bien, en politique.
06:57La présidentielle est dans deux ans.
07:00Vous voulez un candidat de votre parti ou pas ?
07:03Une plate, bien sûr, mais nous pensons que pour qu'il y ait un candidat socialiste à la présidentielle,
07:08ça ne se décrète pas, ça se construit, vous voyez, avec les autres partenaires.
07:11Tandis que, effectivement, et c'est tout à fait respectable,
07:14Nicolas Maillard-Rossignol défendra une candidature socialiste d'abord,
07:17en espérant que les autres s'y rallient.
07:19Nous, nous pensons le contraire.
07:21Chloridelle, vous avez dit, nous, nous ne sommes pas pour dire qu'on ne censurera jamais François Bayrou.
07:25Ça veut dire que vous vous apprêtez éventuellement à le faire,
07:27notamment si ça n'aboutit pas, ce conclave, c'est d'actualité les conclaves,
07:31mais il faut le rappeler aussi sur les retraites.
07:34Vous êtes prêt à censurer le Premier ministre ?
07:36Bien sûr que nous serons prêt à censurer le Premier ministre, et c'est bien naturel.
07:39S'il ne respecte pas la promesse qui a été la sienne sur les retraites,
07:42et je pense que c'est quand même mal parti.
07:45Et puis, il y a aussi, ça ne vous aura pas échappé,
07:46cette annonce de 40 milliards d'économies supplémentaires dans le budget 2026,
07:51et ça, nous ne pourrons pas accepter que cela se fasse sans changement de politique,
07:56c'est-à-dire en prenant toujours au même, aux classes populaires et aux classes moyennes,
08:00à ceux qui travaillent sans prendre l'argent où il est,
08:04sur les plus riches ou dans les milliards de coûts d'impôts
08:06qui ont été concédés ces dernières années.
08:08Une dernière question, comment la porte-parole du Parti Socialiste
08:10réagit à cette initiative d'Emmanuel Macron,
08:14qui veut proposer une nouvelle convention citoyenne
08:16sur les rythmes scolaires, sur les vacances ?
08:18Est-ce que c'est une bonne ou une mauvaise idée ?
08:20Moi, je pense que c'est un sujet très important, les rythmes scolaires,
08:22parce que ça reproduit des inégalités à l'école.
08:26On sait que plus, notamment, les vacances d'été sont longues,
08:29et plus ça fait que les enfants issus de milieux défavorisés sont pénalisés.
08:32Donc, vous êtes plutôt d'accord avec Emmanuel Macron là-dessus.
08:34Moi, je trouve ça bien d'organiser une convention citoyenne,
08:36pourvu que cette fois-ci, il en respecte les résultats,
08:38mais je trouve que c'est une bonne chose,
08:40parce qu'une convention citoyenne, avec des citoyens tirés au sort,
08:43ça permet de discuter de sujets très compliqués,
08:46en transparence, devant les Français,
08:49de les mettre à plat, et d'essayer d'arriver,
08:51comme on l'a fait sur la fin de vie,
08:52à des solutions acceptées et plus facilement acceptables par tous.
08:56Un avis plutôt favorable de la porte-parole du PS que vous êtes,
08:58Chloé Riedel.
08:58Merci beaucoup, et c'est la suite de Télé Matin.
09:00Merci.
09:00Merci.