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Aujourd'hui, dans « Les 4 V », Jeff Wittenberg revient sur les questions qui font l’actualité avec Agnès Evre, sénatrice et vice-présidente des Républicains.
Aujourd'hui, dans « Les 4 V », Jeff Wittenberg revient sur les questions qui font l’actualité avec Agnès Evre, sénatrice et vice-présidente des Républicains.
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00:00Bonjour Agnès Évraime, merci d'être avec nous ce matin sénatrice en effet et on vous reçoit ce matin parce que c'est au Sénat que s'est joué en quelque sorte le premier épisode du budget, saison 2 si j'ose dire, si on peut passer cette expression.
00:16Pourquoi ? Parce que ce budget, celui de la sécurité sociale en tout cas, c'est ce qui avait fait tomber le précédent gouvernement, celui de Michel Barnier et ce budget qui revient devant les parlementaires, et bien c'est le moment de vérité pour François Bayrou.
00:28Alors vous avez voté un texte au Sénat, mais il y a de fortes chances que ce texte qui prévoit notamment beaucoup d'économies soit retoqué ou en tout cas réécrit par les députés.
00:38Écoutez, je ne l'espère pas. Déjà, il était urgentissime que la France se dote d'un budget. Je le rappelle, la facture en fait de la censure est quand même assez salée.
00:4812 milliards d'euros pour nos finances publiques et donc aujourd'hui il y a des pans entiers de l'économie qui sont à l'arrêt. L'investissement, l'embauche, l'activité, on voit des patrons de PME, des agriculteurs qui ne savent pas en fait où l'on va, y compris des collectivités puisque le Sénat est la chambre des territoires.
01:05Et donc la bonne nouvelle, comme vous le dites, c'est qu'enfin le Sénat a adopté un budget.
01:09Mais ce n'est pas le Sénat qui tranche en dernier recours en France, vous le savez.
01:12Encore une fois, je le redis, il était temps qu'on adopte un budget et donc nous, nous avons, comment dire, fidèle à nos convictions, fait adopter un budget qui est celui du Sénat.
01:21Puisque nous avons la majorité au Sénat, il n'y aura pas d'augmentation d'impôts pour les ménages modestes.
01:27Nous avons mis la priorité, ça c'est très très important, sur les questions de sécurité et de justice où nous avons sanctuarisé les budgets.
01:33Et donc nous espérons évidemment que ce budget qui correspond aux priorités des Français sera encore une fois, non pas modifié, mais sera respecté.
01:41Correspond-t-il aux priorités des Français ? C'est ce que vous dites ce matin.
01:45Il ne correspond pas aux priorités d'un parti qui peut faire la décision dans l'autre Assemblée, qui est l'Assemblée Nationale.
01:52C'est le Parti Socialiste qui lui réclame des concessions bien plus importantes en termes peut-être de hausse d'impôts et en tout cas moins de coûts budgétaires que vous ne l'avez prévu
02:01pour donner son vote qui permettrait au budget d'être adopté. Sinon c'est à nouveau la censure.
02:06Vous avez raison parce que vous savez qu'au Sénat justement le groupe socialiste a refusé de le voter parce qu'il correspondait plus aux orientations de la droite.
02:14Mais pour quelle raison ? Encore une fois je le répète, on a 3 300 milliards de dettes.
02:18Et aujourd'hui les Français on est ras-le-bol qu'on soit dans des petits calculs de petites boutiques de partis politiques et de blocages.
02:24L'intérêt supérieur du pays exige qu'on puisse voter ce budget.
02:29Et moi je vais vous dire une chose, je trouve que ce budget ne va pas assez loin.
02:32Il faudrait plus de coupes budgétaires encore alors que l'EPS dit que déjà on sabre dans l'écologie, le logement, l'aide au développement, le sport, tous ces ministères.
02:41Ça n'est pas suffisant. Vous savez, nous on a même corrigé la copie du gouvernement puisque la réduction du déficit devait aller jusqu'à 5,4.
02:49On a exigé que ce soit moins 5,3% et on a fait 6,3 milliards d'économies.
02:53Je vais vous donner juste un exemple sur l'aide publique au développement.
02:56Aujourd'hui il faut savoir qu'il y a beaucoup de doublons, de triplons dans les agences.
03:00L'aide publique au développement, il y a 5 000 collaborateurs dans cette agence dont 2 500 dans des bureaux.
03:07Et la France crève de cette bureaucratie.
03:10Mais les socialistes, j'y reviens, demandent eux plus d'impôts, plus de participation, en tout cas des plus riches et ça vous y êtes opposés.
03:17Donc juste une question pour François Bayrou, c'est mission impossible.
03:20Soit ils concèdent des choses au parti socialiste et vous, vous quittez le navire ou vous menacez en tout cas, soit ils ne concèdent pas et c'est la censure.
03:28Comment il fait François Bayrou ?
03:30Les socialistes ont perdu tout le sens des réalités et des responsabilités.
03:33Demander des augmentations d'impôts dans un pays qui est champion du monde des taxes et des prélèvements, c'est obligatoire, c'est totalement irresponsable.
03:40Et donc ça démontre la limite de ce gouvernement qui, à mon avis, ne sera qu'une parenthèse politique.
03:44Pourquoi ? Comme vous le dites, un coup il doit donner des gages à la gauche, un coup il doit donner des gages à la droite et notamment sur le régalien.
03:51Donc évidemment, il faut essayer de trouver des compromis, on ne peut pas faire autrement.
03:54C'est vrai qu'une parenthèse ça veut dire que la censure est inéluctable ?
03:57Je ne l'espère pas, mais on voit bien aujourd'hui la difficulté d'avoir une assemblée avec une tripartition un tiers, un tiers, un tiers, où l'assemblée n'est pas gouvernable.
04:06Il faut bien faire des concessions dans ce cas.
04:08Mais bien évidemment, sauf que dans notre pays malheureusement on n'a pas le sens du compromis.
04:12Et vous voulez plus de coupes budgétaires, donc c'est l'inverse des concessions, excusez-moi.
04:16Mais non, je dis qu'il faut plus de coupes budgétaires parce qu'il faut être réaliste.
04:20Aujourd'hui, la France est sous la procédure de déficit excessif de l'Union Européenne et donc il faut faire preuve de responsabilité.
04:27Mais vous savez, dans notre pays, on a plus la culture du rapport de force, de l'affrontement idéologique, alors que...
04:32Le compromis ça demande aussi à chacun peut-être de faire des efforts, quitte à aller contre ce que vous souhaitez au départ.
04:38Oui, mais dans l'intérêt du pays encore une fois, vous savez...
04:41Donc c'est votre socialiste que vous demandez de faire un geste.
04:43C'est pour ça que moi ce que je trouve dommage dans ce pays, c'est que les oppositions systématiques plombent en fait l'ambiance politique.
04:49En tout cas, on a un petit peu l'impression, Agnès Évraine, d'une répartition des rôles en même temps du gouvernement.
04:53Pendant que peut-être on assiste à un léger coup de barre à gauche, on verra bien dans les décisions finales du gouvernement Bayrou, sur les questions économiques.
05:01Sur le régal lien en revanche, on voit un homme super star entre guillemets du gouvernement, c'est Bruno Rotaillot,
05:07qui une nouvelle fois a quelque part déclenché une polémique avec cette circulaire qui veut réduire drastiquement les régularisations de personnes sans papier.
05:17Vous le soutenez, Bruno Rotaillot ?
05:18Bien évidemment. Vous savez, Bruno Rotaillot, il dit et fait ce que les Français attendent de lui.
05:23Il n'est pas dans l'idéologie, il est tout simplement pragmatique.
05:26Aujourd'hui, 70% des Français trouvent que la politique migratoire de la France est beaucoup trop laxiste parce que la loi n'est pas appliquée.
05:31Seulement 7% des OQTF sont exécutés.
05:34Donc il fait de la politique.
05:35L'immigration clandestine est hors de contrôle.
05:38Quand on a 700 à 900 000 clandestins, alors que nos capacités d'intégration et d'assimilation sont saturées, alors oui, il est urgent de trouver des solutions.
05:45On est même au sein du socle commun, ce qui vous sert de majorité entre guillemets, puisque ce n'est pas une majorité mais c'est un socle, ça ne passe pas.
05:52Roland Lescure, par exemple, le député macroniste, dit que ça va trop loin cette circulaire Rotaillot.
05:58Vous voyez bien qu'il y a des accords politiques de fond en fait.
06:01Il vient de la gauche, nous sommes de droite.
06:03Et donc oui, nous assumons de dire qu'il faut régulariser moins pour intégrer mieux tout simplement.
06:07Vous savez, c'est une enfant d'immigré qui vous le dit.
06:09J'ai été moi-même naturalisée et j'ai appris le français à l'école.
06:12Donc si je vous dis que cette solution est tout simplement pragmatique, très éloignée de l'idéologie, eh bien c'est une bonne chose.
06:19Vous dites, il vient de la gauche, nous sommes de droite.
06:21Donc ça veut dire que vous ne pouvez pas...
06:23En fait, vous gouvernez ensemble, mais c'est provisoire.
06:26Encore une fois, 70% des français trouvent que la politique migratoire est trop laxiste.
06:32Donc il propose des actes forts, il est dans l'action concrète en fait, Bruno Rotaillot.
06:36Et quand il, par exemple, alors là c'est une autre affaire, qu'il salue un collectif de femmes, vous savez que ça lui a été reproché,
06:42proche de la mouvance ultra droite, Nemesis, vous êtes à l'aise avec ça ?
06:46Il y a eu pas mal de réactions.
06:48Moi, encore une fois, je vous le dis, aujourd'hui, l'intérêt de la politique de Bruno Rotaillot,
06:53c'est qu'il ne parle pas aux microcosmes, il ne parle pas aux élus, aux journalistes,
06:56il parle directement au cœur des français.
06:58C'est l'homme fort de la droite aujourd'hui ?
07:00C'est l'homme fort, en tout cas c'est un pilier de ce gouvernement,
07:02et il sera un pilier de toutes les victoires prochaines de la droite, je l'espère.
07:05Donc ça veut dire que, par exemple, vous lui conseillez de diriger votre parti face à Laurent Wauquiez,
07:10puisque c'est l'autre personnalité forte du mouvement ?
07:13Je ne sais pas du tout...
07:14Il n'y a pas de la place pour deux.
07:15Je ne sais pas du tout s'il en a envie.
07:16Vous savez, la marque LR est morte, mais pour autant nos idées...
07:18La marque LR est morte.
07:19La marque LR est morte, mais nos idées ne se sont pas évaporées,
07:22et aujourd'hui, toutes les priorités des français correspondent à notre ligne idéologique,
07:27sur le point d'achat, sur la sécurité...
07:29Attendez, parce que je reprends votre expression.
07:31La marque est morte, il faut que vous changiez le nom de votre parti.
07:33Eh bien oui, vous avez vu, nous avons cumulé beaucoup de défaites,
07:37mais pour autant, je le redis, en fait, nous avons des incarnations,
07:40nous avons des talents, et nos idées sont partagées majoritairement par les français.
07:44Mais pour revenir à ce qu'on disait il y a un instant,
07:45si vous ne vous mettez pas d'accord avec les centristes aujourd'hui,
07:47vous n'avez pas une majorité, c'est un boulevard pour Marine Le Pen en 2027.
07:50Oui, eh bien c'est pour ça qu'il faut éviter toute chapélisation de la droite,
07:55et qu'on se mette tous autour de la table pour avoir un candidat unique,
07:59et proposer un projet.
08:00Nous avons déjà les talents et les incarnations.
08:01Un candidat unique pour la droite et le centre.
08:03Mais écoutez, ça c'est...
08:05Pour l'instant, on en est près de moi.
08:06Et surtout par rapport à tout ce que vous nous avez dit ce matin.
08:08Ce qui compte, et c'est très très important encore une fois,
08:11c'est que nos idées soient partagées par les français.
08:13Aujourd'hui, il faut les incarner, et il faut les incarner dans l'unité.
08:16On a compris que ce serait éventuellement derrière Bruno Retailleau, en tout cas ça c'est votre choix.
08:19Eh bien écoutez, on verra, vous m'inviterez, je reviendrai pour vous dire derrière qui.
08:21Merci Agnès Séverine, sénatrice de Paris et vice-présidente des Républicains,
08:26puisqu'il s'appelle encore comme ça, c'est la suite de Télématin.
08:28Absolument, merci à vous.