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Aujourd’hui dans « Les 4 V » Télématin revient sur les questions qui font l’actualité avec Sébastien Chenu, député et vice-président du Rassemblement National.

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Transcription
00:00Bonjour Sébastien Chenu. Bonjour Monsieur.
00:04Merci d'être avec nous ce matin. Bruno Retailleau, le ministre de l'Intérieur,
00:07et Didier Migaud, celui de la Justice, vont se rendre à Marseille aujourd'hui pour présenter,
00:10on le sait, un plan pour lutter contre le narcotrafic.
00:13On connaît déjà quelques pistes, une coordination nationale,
00:16notamment contre le crime organisé, la création d'un statut du repenti,
00:19la traque de la corruption. Est-ce que vous partagez, disons, les objectifs
00:23et vous approuvez les moyens qui vont être mis pour y accéder ?
00:27Les objectifs, évidemment, c'est un combat qui est devant nous.
00:30La lutte contre le narcotrafic, le trafic de drogue,
00:33la lutte contre la drogue dans la société française, c'est un combat devant nous.
00:37C'est un combat sur lequel le gouvernement précédent, Gérald Darmanin,
00:40était totalement en échec. Moi, je me souviens de Darmanin disant...
00:43Il y avait les opérations plasmettes, notamment.
00:45Oui, mais on va fermer tous les points de deal, etc.
00:47Vous voyez, je retourne dans ma circonscription de Denain après,
00:49et on sait, comme tous les habitants, où sont les points de deal,
00:52et ce qui, évidemment, existe.
00:54Vous avez une différence ? Vous approuvez ? Vous êtes derrière ces mesures
00:57qui sont annoncées et qui vont être mises en oeuvre ?
00:59D'abord, c'est beaucoup d'images. Pour l'instant, moi, je me méfie.
01:01Je me méfie parce que comment faire confiance, je pense, à Bruno Retailleau,
01:05à quelqu'un qui, par ailleurs, accepte le pacte de relocalisation
01:08des migrants dans les campagnes, et donc qui, quelque part,
01:11accepte de ne pas regarder le lien...
01:13C'est, en fait, un lien direct, un signe égal entre migrants et trafic de drogue.
01:17En tous les cas, entre immigration et trafic de drogue.
01:20Il y a aussi des Français nés en France qui font du trafic.
01:22L'immigration et le trafic de drogue, c'est-à-dire la nécessité de gérer les frontières.
01:25Et je ne vois pas ça dans la politique actuelle.
01:27Il faut traquer les narcotrafiquants comme on traque les terroristes.
01:31C'est à ce niveau-là que ça doit se passer.
01:33Il y a des bonnes dispositions, probablement, qui seront annoncées,
01:36mais, là encore, je pense que tant qu'on ne règle pas,
01:39tant qu'on ne s'attaque pas à la gestion des frontières,
01:41au nécessaire contrôle des frontières, il est très difficile, évidemment,
01:45parce que la drogue arrive bien de quelque part,
01:47il est très difficile de pouvoir résoudre le problème.
01:49Et puis, il n'y a pas que ça.
01:51Il y a évidemment les nécessaires moyens donnés au service du fisc.
01:54Saisir les avoirs des trafiquants, expulser les familles de trafiquants
01:59lorsqu'elles occupent un logement social, ça fait partie du panel.
02:02Le ministre de l'Intérieur a parlé de mexicanisation du pays.
02:04Est-ce que c'est un terme qui vous choque ?
02:06Il en a heurté certains.
02:08Est-ce qu'on est aujourd'hui au bord, comme ça, d'un point de bascule,
02:12je répète ces termes, avec un pays qui risque cette dérive ?
02:18Non, le terme ne me choque pas, mais ce sont des mots.
02:21Vous savez, j'ai vu des ministres de l'Intérieur, et Bruno Retailleau
02:24ressemble aux autres en cela, qui roulent les mécaniques,
02:27font des grands discours, et lorsqu'il s'agit d'avoir,
02:30de voter des propositions, on avait fait une proposition
02:32pour expulser les délinquants étrangers.
02:34Beaucoup sont liés au trafic de drogue.
02:36Eh bien, la majorité que soutient Bruno Retailleau,
02:39eh bien, ils ne sont pas là.
02:41Oui, mais d'accord, mais bien sûr, il faut les peines plancher.
02:43Je vous donne un exemple pour les Français.
02:45Les peines plancher, cette majorité, on ne sait même pas si c'est une majorité,
02:48en tout cas, LR, macroniste, a refusé de voter les peines plancher.
02:53Donc, vous voyez, il y a des dispositions qui vont dans le bon sens.
02:56L'idée de s'attaquer au narcotrafic est une évidence,
02:59et ça va dans le bon sens, mais la question de la confiance
03:02dans l'œuvre de Bruno Retailleau me laisse un peu dubitatif,
03:05encore plus en celle de Didier Migaud, le garde des Sceaux,
03:08qui, là encore, dans ce domaine-là, incarne une forme de laxisme.
03:11Il y a un débat sur la pénalisation des consommateurs.
03:13Est-ce que vous êtes favorable à ce que soient mis en détention,
03:16mis, oui, c'est ça, des fumeurs de joints ou des consommateurs occasionnels
03:20de cocaïne ou de drogue de synthèse ?
03:22Il y a une échelle de peine.
03:24En tous les cas, criminaliser le consommateur me semble être nécessaire.
03:27Les États qui ont fait l'inverse.
03:29On regardera, on parlera peut-être des États-Unis,
03:31mais il y a un État aux États-Unis qui a dépénalisé la consommation de drogue dure.
03:34Ils ont eu une augmentation, une explosion de 30% de la consommation.
03:38Excusez-moi d'apporter cette précision.
03:40Par exemple, au Canada, le cannabis est légalisé depuis 2018
03:43et c'est un des pays où la criminalité est la plus faible.
03:45Donc, vous savez qu'il y a un débat là-dessus.
03:47Il y a un débat, mais majoritairement, majoritairement,
03:50les pays qui ont dépénalisé sont revenus en arrière
03:53ou se trouvent face à des consommations qui sont en hausse.
03:55Donc, moi, je pense qu'il faut criminaliser la consommation.
03:58Il y a une espèce de bienveillance, de regard...
04:00Éventuellement, mettre en détention des consommateurs.
04:02Mais il y a une échelle de peine à avoir.
04:03Mais pourquoi pas mettre en détention des consommateurs ?
04:05Ça doit faire partie de l'échelle de peine, absolument.
04:08On parlait des États-Unis.
04:09Cette semaine est évidemment marquée par la victoire de Donald Trump.
04:12A priori, ce n'est pas une très bonne nouvelle pour la France et pour l'Europe,
04:15notamment à cause de la guerre commerciale,
04:17de la remise en cause de la lutte contre le réchauffement climatique.
04:20Vous, vous en avez pensé quoi, vous-même et au Rassemblement national ?
04:22Non, mais il ne faut pas se faire d'illusions.
04:24Les Américains, ce ne sont pas des Français qui parlent anglais.
04:27Ce sont des gens qui défendent leurs intérêts nationaux.
04:30Nous, il se trouve qu'en France, on est malheureusement habitués
04:32à avoir un président de la République qui défend les intérêts de la planète entière,
04:35sauf de ceux des Français.
04:36Donc Donald Trump, comme l'aurait été d'ailleurs Kamala Harris,
04:39sont des candidats et ensuite des élus qui défendent l'intérêt des Américains.
04:43Donc Donald Trump, il ne faut pas se faire d'illusions,
04:45va défendre l'intérêt des Américains.
04:47Mais c'est de la victoire d'abord de la démocratie, c'est une démocratie.
04:50Les États-Unis, c'est l'échec aussi des sondeurs, des experts.
04:54D'ailleurs, pas dans cette maison, mais sur le service public,
04:57on a vu aussi la façon dont Trump a été diabolisé, caricaturé.
05:00Mais bon, maintenant qu'il est élu.
05:02D'accord, mais ce que je veux dire, c'est que là aussi,
05:04regardons les Américains avec ce qu'ils sont,
05:06c'est-à-dire un système de valeurs dans lequel le religieux a du poids,
05:10dans lequel l'économie a été au centre des débats.
05:13Mais qu'est-ce qui manque au Rassemblement national pour obtenir ce que Trump a fait,
05:19c'est-à-dire pour gagner, puisque vous défendez sur bien des sujets
05:22les mêmes idées que ses supporters ?
05:24Non, on ne défend pas les mêmes idées.
05:26On défend l'idée de mettre l'intérêt national…
05:28L'Amérique d'abord, dit-il, et vous vous dites la France d'abord.
05:30Oui, l'intérêt national au centre du jeu.
05:32Mais aussi les attentes du peuple et de respecter la volonté du peuple.
05:36Mais nous, on est en voie pour gagner.
05:38Moi, je ne dis pas ce qu'il nous manque pour gagner,
05:40on est en train de faire en sorte de sélectionner des bons candidats,
05:42de travailler sur notre programme,
05:44on s'améliore à chaque élection, on n'est plus très loin de la victoire.
05:47Mais vous savez, aux États-Unis, il y a un phénomène de balancier,
05:49c'est souvent une fois les démocrates, une fois les républicains.
05:52Nous, nous n'avons jamais été ici aux responsabilités comme on dit.
05:56Mais est-ce que ça vous donne en quelque sorte de l'espoir, cette victoire ?
05:59Est-ce que ça a fait naître ce qu'on a appelé une sorte de rêve américain au Rassemblement National ?
06:04Mais vous savez, le rêve américain, il est partagé par beaucoup de Français, d'ailleurs.
06:07Aux États-Unis, ça fait beaucoup rêver.
06:09Donald Trump n'est pas populaire dans l'opinion, si on en croit les Français.
06:12Oui, mais ça réveille quelque chose.
06:14Et je pense que, en cela, c'est intéressant,
06:16c'est le fait de dire que lorsqu'on défend l'intérêt national,
06:19l'autonomie stratégique, l'indépendance,
06:21eh bien, on gagne.
06:23Quand le peuple vote, le peuple gagne.
06:25C'est ce que vous dites. Est-ce que ce sera derrière Marine Le Pen ?
06:27Elle semble préparer les esprits à une éventuelle absence dans cette présidentielle de 2027,
06:33puisqu'il y a le procès des assistants parlementaires qui s'est poursuivi.
06:36On aura les réquisitions du parquet le 13 novembre.
06:38Et elle a dit, on veut m'empêcher, enfin, je risque d'être empêchée d'être candidate en 2027.
06:43C'est un scénario sur lequel vous travaillez ?
06:45En tout cas, c'est un scénario dont certains rêvent.
06:48Moi, je n'ai aucun doute sur la finalité des choses.
06:50Marine Le Pen sera innocentée.
06:52Elle en fait la démonstration et sera notre candidate.
06:54Et sera notre candidate en 2027.
06:56Vous ne croyez pas qu'elle a une peine d'inéligibilité ?
06:58Moi, je n'y crois pas, cette peine d'inéligibilité,
07:00parce qu'elle est en train de faire la démonstration de son innocence.
07:03Mais il y en a certains qui rêvent d'instrumentaliser la justice.
07:06Pour cela, nous nous battons.
07:08Marine Le Pen se bat chaque jour et elle sera évidemment notre candidate en 2027.
07:12Des violences ont eu lieu cette nuit aux Pays-Bas,
07:14après le match de football Ajax-Amsterdam-Tel Aviv.
07:17Des supporters israéliens auraient été agressés,
07:20ont été agressés, rapporte la presse israélienne.
07:22Benjamin Netanyahou a envoyé d'ailleurs des secours sur place.
07:25Il y avait une banderole cette semaine au Parc des Princes soutenant la Palestine.
07:30Il y a des menaces, en tout cas des demandes d'annulation du match France-Israël.
07:34Qu'est-ce que vous pensez de cette arrivée du conflit israélo-palestinien dans les stades aujourd'hui ?
07:40Une politisation et en même temps des messages de haine récurrents contre Israël,
07:45maintenant dans le foot.
07:46Moi, sincèrement, je suis très interrogatif sur les positions de l'UFA,
07:50qui ne veut pas sanctionner le déploiement de cette banderole,
07:54qui évidemment s'est fait avec des complicités.
07:56C'est un message politique, c'est un message de haine, ça doit être sanctionné.
08:00Je pense qu'on n'a jamais vu de drapeau en soutien à Israël dans un stade.
08:04Donc, par conséquent, je pense qu'il y a deux poids, deux mesures.
08:06Est-ce que c'est parce que le PSG est financé par majoritairement,
08:10en tous les cas par un actionnaire qui est le Qatar, qu'on ferme les yeux sur ça ?
08:14Moi, je crois que derrière ça...
08:15Vous pensez ?
08:16Oui, bien entendu, je pense que derrière ça, on ne veut pas déranger.
08:18C'est pour ça que l'UFA n'intervient pas.
08:20On ne peut pas déranger l'actionnaire Qatari.
08:22C'est inadmissible.
08:23Les messages de haine, les messages politiques contre Israël dans les stades de foot,
08:27ou comme d'ailleurs contre n'importe quelle communauté ou pays, sont inadmissibles.
08:31Merci Sébastien Chenu, député Rassemblement National du Nord.
08:34C'est la suite de Télématin.
08:35Merci beaucoup.