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Les chroniqueurs du Cercle débattent autour d'un film sortant en salles ou en diffusion sur CANAL+
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Transcription
00:00Les Indomptés de Daniel Minahan, une femme jouée par Daisy Edgar Jones et son beau-frère joué par Jacob Ellordi,
00:06découvrent chacun de leur côté la nature de leur désir.
00:09Et comme on est dans les années 50, ça ne va pas de soi, Chloé.
00:13Non, effectivement, ce n'est pas évident.
00:14Révéler son désir à quelqu'un, surtout du même sexe, ce n'est pas facile.
00:18C'est un risque et le film parle beaucoup du risque et va filer la métaphore avec le pari sportif et les jeux d'argent.
00:24Ça, c'est assez intelligent.
00:24Il est toujours question de risque et vous allez voir comment ça se matérialise un petit peu dans la mise en scène et dans l'intrigue.
00:30Je vous ai rapporté un extrait.
00:32On est dans un hippodrome et notre protagoniste va faire plusieurs paris, à la fois sur un cheval et à la fois sur une amante potentielle.
00:43Regardez les gros plans sur cette jeune femme.
00:47C'est le regard de Muriel qui est un peu en train de la juger, de la jauger, comme si on était à une table de poker.
00:51Elle essaie de déterminer si c'est une adversaire ou une partenaire.
00:57Et là, le lexique du pari sportif va permettre des sous-entendus de séduction.
01:02Et quel va être l'aboutissement de tout ça ?
01:16Résultat des courses, les deux paris sont gagnés.
01:36Le pari hippique et le pari romantique.
01:38Ça, c'est quand même l'idée du film, je trouve, la plus intéressante.
01:41Cette métaphore-là, le problème, c'est que je trouve que ça devient rapidement simplement un outil narratif
01:45et que ce n'est pas très incarné dans la mise en scène qui, finalement, est un peu sage, un peu classique, un peu daté.
01:50Est-ce que la bande-annonce nous envoie un peu de la poudre ?
01:53Enfin, voilà, ça paraît très, très sexy, la poudre de Perlin-Papa.
01:57Enfin, des paillettes, quoi.
01:58On voit Jacob Elordi, torse nu sur une espèce de Mustang.
02:01C'est sexy et ça fonctionne.
02:04Et le film est pas sans m'en rappeler un autre que j'avais vraiment adoré,
02:07qui est Une éducation, qui était un des films qui avait révélé Carrie Mulligan,
02:11sur c'est quoi être dans sa famille, c'est quoi être dans son couple,
02:15c'est quoi se laisser séduire et se laisser déborder par quelque chose de nouveau.
02:19Et moi, je trouve que d'utiliser l'homosexualité comme le lien entre le personnage de Jacob Elordi
02:24et celui de Daisy Edgar Jones, c'est un pari très réussi.
02:28Et il faut savoir que le réalisateur vient de la série télé.
02:31C'est son premier long-métrage et je trouve qu'il a cette qualité de série télé.
02:35J'avais l'impression d'avoir vu tous les épisodes d'une vie.
02:37Il faut savoir que c'est une adaptation de roman.
02:39Et j'ai l'impression d'avoir vu plein d'épisodes de séries mis les uns à la bout des autres.
02:42Parce qu'il a réalisé Elordi, Ed Wood, Homeland...
02:45The Newsroom.
02:46Et je trouve qu'il a une mise en scène très télévisuelle.
02:48Moi, ce qui m'a rendu le film extrêmement agréable à regarder.
02:52Vous lui avez tendu une perche !
02:53Ça y est, il attendait que ça pour pouvoir vraiment lâcher les chevaux.
02:57J'ai l'impression de dévorer plein d'épisodes de séries ou de dévorer un roman.
03:02Et moi, ça m'a emporté.
03:03Je trouve que le film était très agréable.
03:05Et c'est déjà pas mal.
03:07Non, mais c'est problématique, cette mise en scène.
03:09Parce qu'en fait, il est avant tout scénariste, le gars.
03:12Et on le sent bien.
03:14Il a tissé son truc comme effectivement une série, mais en plus condensée.
03:19Et il y a quand même un problème de croyance.
03:21À aucun moment, je crois qu'on est dans le passé.
03:23À aucun moment, je crois qu'on est dans les années 50.
03:26C'est-à-dire qu'effectivement, il y a des costumes et des maquillages des années 50.
03:29Mais qu'est-ce qui ne marche pas ? La modernité des visages ?
03:31Le problème, c'est qu'avec ce...
03:32Et moi, je dis ça, comme Sophie, je ne passe pas un moment désagréable.
03:36Je ne vais pas dire grand-chose.
03:37Vous avez qui fait un scrud.
03:38On en est.
03:39Vous allez voir ce film, ce ne sera pas désagréable.
03:44Je ne passe pas un moment désagréable.
03:46Mais mon vrai problème avec le film, c'est...
03:48Si on me met dans les années 50, 60, 40, peu importe.
03:51Si on me met dans le passé pour me raconter des histoires d'amour et de sexualité
03:55qui n'étaient alors absolument pas possibles,
03:57il faut que ça sente le stupre et pas le savon.
03:59Or, le film sent le savon.
04:00Et ça, c'est un vrai problème.
04:02C'est que moi, quand je vois Jacob Elordi sur la voiture, je me dis...
04:04Il doit avoir froid quand même.
04:05Alors que normalement, je devrais avoir besoin de me changer.
04:07Et c'est un souci.
04:08Vous pouvez lui casser la gueule, Sophie, s'il vous plaît.
04:10Avec plaisir.
04:12Non, mais est-ce que ça sent vraiment une émancipation,
04:14couillère comme ça, enfin tout ce qu'on voit ?
04:16Ça sent le savon comme ça ? Non, je ne peux pas le croire.
04:18Mais ils sont tous déjà émancipés quand je les vois ?
04:19Je ne les sens jamais en danger ?
04:20Non, je ne le trouve pas.
04:21En fait, ce qui est super intéressant dans le film,
04:23c'est que généralement, quand on parle d'une émancipation queer,
04:26c'est jamais avec la rencontre de deux personnages qui sont eux-mêmes queer.
04:30Parce que c'est de ça que ça parle.
04:32C'est que Desi Edgar Jones, pour moi, elle est clairement bisexuelle.
04:36Il n'y a pas de doute là-dessus.
04:38Et Jacob Elordi est plutôt homosexuel.
04:40Mais finalement, ce qui va réveiller le désir de cette jeune femme,
04:43c'est de rencontrer quelqu'un avec qui elle sent une connexion.
04:45Et cette connexion, c'est l'interdit.
04:47C'est quelque chose qu'ils n'ont jamais pu dévoiler au monde.
04:49Et moi, en fait, cette introduction littérale de personnages,
04:52à savoir leur rencontre, le moment où leur main se touche,
04:55et on le voit dans la bande-annonce,
04:57c'est une forme d'électricité.
04:59C'est-à-dire qu'ils se comprennent sans se connaître.
05:01Et en fait, moi, à partir de là, j'achète et je me laisse porter.
05:05Tu nous parles d'un geste de scénariste.
05:06Tu ne nous parles pas d'un geste de scénariste.
05:07Tu ne trouves pas qu'il veut tellement parler de fluidité,
05:10ce qui est un concept quand même assez contemporain,
05:12qu'il oublie la singularité de chaque relation ?
05:14C'est-à-dire que tout le monde se séduit les uns les autres,
05:16tout le monde est fluide.
05:17Il y a quelque chose de très contemporain,
05:19mais qui n'est pas mis en scène de façon...
05:20Pourquoi pas ? C'est le choix.
05:21Dans les années 50, c'est moins fluide.
05:23Après, c'est l'adaptation d'un roman
05:26qui traite déjà de ce sujet-là.
05:28Et je pense que...
05:29Qui est de Shannon Pouffa.
05:31J'adore le titre en français.
05:33Et nous nous enfirons sur des chevaux ardents.
05:36C'est une rêverie à l'eau de rôle.
05:37Mais c'est ça.
05:38Il y a un côté eau de rose.
05:39Il y a un côté un peu soap.
05:41Soap vraiment pour parler de séries télé
05:44qu'on regarde un petit peu
05:46pour se faire rêver tout simplement,
05:49pour voir des histoires qu'on n'a pas l'habitude de voir.
05:51Et bien sûr que je ne crois pas complètement
05:53à cette histoire-là.
05:54Ils n'ont plus peur d'eux.
05:55Ils sont cyniques.
05:56Ils ont basculé.
05:57Sophie, je suis désolée.

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