Regardez "On refait le monde" avec Catherine Tricot, directrice de la revue "Regards", Jean-Marie Pernot, politologue, spécialiste du syndicalisme, Isabelle Saporta, éditorialiste sur RTL, et Jean-Sébastien Ferjou, directeur de la publication du site "Atlantico".
Regardez On refait le monde avec Yves Calvi du 01 mai 2025.
Regardez On refait le monde avec Yves Calvi du 01 mai 2025.
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00:01Yves Galvi, on refait le monde jusqu'à 20h sur RTL.
00:05263 rassemblements étaient prévus en ce 1er mai dans toute la France.
00:09Les revendications des syndicats étaient assez variées et sans unité d'ailleurs.
00:12Bien loin de l'affluence record de 2023, fête du travail placé cette année là sous le signe de l'opposition à la réforme des retraites.
00:21Près de 8% des salariés syndiqués et parmi eux 39% seulement estiment que les syndicats n'en font pas assez selon un sondage UNESA.
00:29Bref, avec de tels chiffres, la question de leur légitimité pour représenter les travailleurs et les travailleuses dans leur diversité se pose.
00:35Les salariés boutent-ils les syndicats et si oui, comment expliquer ce désintérêt ?
00:38Les syndicats ont-ils encore du poids en France ?
00:41Quel avenir pour le syndicalisme à la française ?
00:43Nous allons en débattre avec Catherine Tricot qui est directrice de la revue Regards.
00:46Bonsoir Catherine.
00:47Bonsoir Rive.
00:48Jean-Marie Pernault qui est politologue et spécialiste du syndicalisme.
00:50Bienvenue Jean-Marie Pernault.
00:51Bonsoir.
00:52Jean-Sébastien Ferjoux, directeur de la publication du site Atlantico.
00:55Bonsoir Jean-Sébastien.
00:56Bonsoir Isabelle Saporta, éditorialiste sur RTL.
00:59Bonsoir chère Isabelle.
01:01A distance avec nous Fabien Vildieu, secrétaire fédéral du syndicat Sudraï.
01:05Bonsoir Fabien Vildieu.
01:06Merci de nous rejoindre même à distance.
01:08Bonsoir.
01:09On refait le monde dans RTL Soir.
01:11Nous sommes des centaines de milliers à manifester aujourd'hui.
01:16Nous savons d'ores et déjà que cette journée est une réussite puisque les remontées de ce matin montrent que les manifestations sont plus nombreuses que l'année dernière.
01:24La secrétaire générale de la CGT, Sophie Binet, en début d'après-midi dans le cortège parisien.
01:30Depuis, ils ont fait les comptes.
01:31Plus de 300 000 manifestants dans les rues selon la centrale syndicale.
01:34On ignore encore à cette heure le chiffre de la police.
01:37Généralement, c'est les deux tiers en moins.
01:38C'est une belle mobilisation.
01:43Vous partagez l'enthousiasme de la CGT, Jean-Sébastien Ferjou ?
01:47Comme vous le disiez, il y a moins d'enjeux qu'en 2023 quand il y avait la réforme des retraites.
01:52Là, il n'y a pas de sujet social brûlant, en tout cas en termes de réforme législative.
01:57Parce que des sujets sociaux, il y en a toujours incontestablement.
02:00Mais non, on voit bien que les syndicats français n'intéressent pas.
02:02Vous citiez le chiffre sur la syndicalisation dans le privé.
02:06Elle est en dessous de 10%.
02:08Il y a beaucoup plus de syndiqués dans le secteur public.
02:11Ça peut monter jusqu'à 40% dans la fonction publique hospitalière.
02:16Mais voilà, 8%, on voit bien.
02:18Alors que c'est profondément dommage.
02:19Parce qu'on a besoin d'une démocratie sociale.
02:21On a besoin d'un dialogue.
02:23De toute façon, les entreprises ont besoin d'avoir des interlocuteurs.
02:27Après, une fois qu'on a dit ça, je pense qu'il faut distinguer, vous savez,
02:29le genre de syndicats très révolutionnaires qui font beaucoup de bruit médiatique
02:33de la réalité du syndicalisme.
02:34Par exemple, la CGT qui fait beaucoup de bruit
02:36dans la réalité de la vie des entreprises, elle signe la plupart des accords d'entreprise.
02:40Fabien Vildieu, quand dit le leader syndical,
02:42c'est la chaleur qui a rendu la mobilisation plus compliquée cette année ?
02:45J'essaie de trouver une explication qui vous arrange.
02:48Non, non, non.
02:49Il y avait du monde.
02:50Non seulement il y avait du monde, mais en plus il y avait une belle énergie.
02:52Et je voulais quand même réagir par rapport à ce qui a été dit jusqu'avant.
02:56C'est vrai qu'en France, il y a une contradiction.
02:58C'est-à-dire qu'on a un taux de syndicalisation qui est faible.
03:01Je pense qu'on peut se mettre d'accord là-dessus.
03:04Mais on a une capacité de mobilisation des organisations syndicales
03:07qui n'a pas d'équivalent dans le monde.
03:09C'est la contradiction du syndicalisme en France.
03:12C'est-à-dire qu'effectivement, on syndique peu de personnes.
03:14Mais par contre, lorsque, et on a cité 2023,
03:17il n'y a aucune organisation syndicale qui n'a la capacité
03:21de mettre autant de monde dans la rue que les organisations syndicales françaises.
03:26En 2023, je crois de mémoire, 4 ou 5 fois en reprenant les chiffres de la police,
03:31on avait mis plus d'un million de personnes dans la rue.
03:34Donc on a aussi cette capacité-là.
03:36C'est la complexité du syndicalisme français.
03:38Une forme de paradoxe, Catherine Tricot, à quoi attribuvez-vous
03:41en tout cas ce chiffre en demi-teinte ?
03:43Lequel ?
03:43Celui d'aujourd'hui, non.
03:46Celui d'aujourd'hui, mais qui est vrai aussi pour la...
03:48Celui de la manifestation, moi, c'est plutôt des échos un peu contradictoires.
03:51Je crois que ça dépend un peu des endroits.
03:53Marseille, c'était peut-être pas génial, mais Paris, ça avait l'air d'être pas mal.
03:56Enfin, donc, je ne sais pas exactement.
03:58On va attendre un peu le résultat, 300 000.
04:00Je pense qu'il faut comparer un peu terme à terme.
04:03C'est-à-dire, en fait, chacun a ses critères.
04:06Alors, est-ce que les syndicats, la totalisation des syndicats l'année dernière,
04:09ils disent que c'est un peu en hausse, donc ça doit être un peu en hausse.
04:12On va voir ce que donnera la police, même si c'est...
04:14Vous voyez, ce que je veux dire, c'est que la police, elle va donner un chiffre,
04:17mais elle va aussi l'évaluer par rapport à l'année précédente.
04:19Est-ce qu'elle estime qu'il y a plus de monde ou moins de monde que l'année précédente ?
04:23Mais ce que je voulais surtout dire, pour rebondir sur ce que vient de dire...
04:26On est d'accord quand même pour dire qu'il y a un problème de syndicalisation dans notre pays.
04:28Voilà, c'est exactement ce que j'allais vous dire.
04:30Mais on a un problème qui est de sous-organisation, de façon générale,
04:34parce qu'il n'y a pas beaucoup de monde dans les syndicats
04:36et pas beaucoup de monde dans les partis non plus.
04:38Donc, on est devant un problème de déficit d'organisation,
04:42de la démocratie...
04:44La démocratie a du mal à se structurer à travers des organisations, partis ou syndicats.
04:51Voilà, ça c'est la première chose.
04:52La deuxième chose, c'est que probablement qu'il y a un problème de démocratie dans les syndicats.
04:57On le trouve moins dans la...
04:58C'est-à-dire ?
04:59Dans la fonction publique, par exemple.
05:00Dans la fonction publique, les syndicats ont une place plus centrale
05:04et ils sont, par exemple, particulièrement présents dans l'éducation nationale
05:08parce qu'ils participent à la définition de la carrière, par exemple.
05:12C'est-à-dire qu'ils ont un rôle immédiat dans la vie des professeurs, par exemple.
05:18Je trouve que la place qu'on accorde aux syndicats, aujourd'hui,
05:22dans la définition, dans les résolutions des problèmes,
05:24elle est un peu en dessous de la réalité, de ce que ça devrait être
05:28et ça ne facilite pas le fait qu'ils aient de la place et qu'on y adhère
05:32et qu'on y trouve de l'utilité.
05:34Mais quand il faut lutter, on prend des syndicats.
05:37Jean-Marie Pernault,
05:37Quelle photographie pouvez-vous nous donner, aujourd'hui,
05:41de ce qu'est le syndicalisme dans notre pays ?
05:42Qu'est-ce qui vous vient tout de suite à l'esprit ?
05:44Déjà, c'est une tendance internationale, celle-là, la désyndicalisation.
05:48Je pense qu'il faut quand même remettre ça en perspective.
05:51Je vais vous demander de me rapprocher de votre micro, pardon.
05:53Il y a sans doute des spécificités qu'il y a toujours eu, d'ailleurs,
05:55dans le syndicalisme français,
05:57mais là, en l'occurrence, il s'inscrit dans une tendance.
05:59Il y a une désyndicalisation assez brutale en France.
06:03Ailleurs, elle a été beaucoup plus continue sur 20 ou 30 ans.
06:07Et aujourd'hui, si vous regardez le syndicalisme en Allemagne, en Italie,
06:10il a à peu près les mêmes difficultés.
06:12En Allemagne, on sait toujours le grand syndicat,
06:14Iggy Metal, qui sera dans la métallurgie très puissante.
06:16Mais dans les services,
06:18ils ont les mêmes difficultés,
06:20parfois pire encore que les syndicats français pour s'implanter.
06:24Donc, on vit aussi sur une image de ce que le syndicalisme est à l'étranger,
06:28qui enjolive les choses et qui, du coup, rend très négatif
06:32le regard porté sur le nôtre.
06:35La deuxième observation, c'est que,
06:38oui, bien sûr, le taux de syndicalisation est faible.
06:40Il a baissé.
06:41Il est donné en moyenne à 10-11%.
06:43Mais...
06:46Et dans le reste de l'Europe, Israël, à quel niveau ?
06:48Je n'ai pas la moyenne européenne en tête,
06:50mais ça peut aller des Belges qui sont 80% de syndiqués,
06:53ou les Nordiques,
06:54les Nordiques,
06:55jusqu'à les Français qui sont en queue de peloton, en gros.
07:00Mais le problème, c'est que ça ne veut pas dire grand-chose,
07:02quand on regarde ça,
07:03c'est qu'il faut lier ça aussi au rôle social des syndicats.
07:06En Belgique, par exemple,
07:07et c'est le cas aussi en Suède,
07:09les syndicats gèrent le chômage.
07:10C'est-à-dire que, lorsque vous devenez chômeur,
07:13les gens pensent qu'il vaut mieux être syndiqué que pas syndiqué.
07:16Et ce n'est pas tout à fait vrai, d'ailleurs,
07:18parce que tout le monde est traité de la même manière.
07:20Oui, je vous avoue que j'ai du mal à comprendre.
07:21Non, mais, parce qu'ils gèrent le chômage,
07:24ils collectent les cotisations chômage.
07:26La cotisation chômage,
07:28la cotisation qu'en France est de la cotisation,
07:30qu'on appelle historiquement inédite,
07:32elle est incluse dans la cotisation syndicale,
07:35dans un certain nombre de pays.
07:36Ça n'explique pas tout,
07:37mais quand même,
07:38c'est un ressort de syndicalisation tout à fait important.
07:40De même, l'économie sociale,
07:42dans ces pays-là,
07:43est historiquement très intégrée dans le syndicalisme.
07:46C'est-à-dire qu'autour du syndicat,
07:48vous avez des activités,
07:50les colonies de vacances pour les gosses,
07:51la banque,
07:52parfois le logement social,
07:55tout ça.
07:55Donc, vous avez des écosystèmes
07:57dans lesquels, évidemment,
07:58l'intérêt à être syndiqué peut être
08:00plus important.
08:02En France,
08:03on n'a absolument pas de tout ça.
08:04Pour des raisons historiques,
08:05je n'ai pas le temps de rentrer dans le détail,
08:06mais que ce soit la mutualité,
08:08que ce soit l'économie sociale en général,
08:10il y a une disjonction,
08:12sauf exception,
08:13avec le mouvement syndical.
08:14Donc, tous les supports institutionnels
08:16à la syndicalisation
08:17manquent dans notre pays.
08:18Ce qui n'enlève rien
08:19au fait qu'il y a une décrue,
08:21qu'il y a un problème.
08:22Mais je pense qu'il faut quand même
08:23avoir ces données...
08:23La décrue, vous la datez de quand ?
08:24Ça commence aux années 80.
08:27Ça commence avec la désindustrialisation.
08:30Ce n'est pas un hasard.
08:31Isabelle Saporta,
08:32vous avez été ou vous êtes syndiquée, vous ?
08:35Alors, moi,
08:36je n'ai jamais été syndiquée
08:37pour la bonne et simple raison
08:39que j'ai essayé de l'être.
08:41C'est que je n'ai jamais été salariée
08:42quasiment dans ma vie, en fait.
08:43Et il y a eu...
08:44Alors oui, dit comme ça.
08:45Mais non, mais c'est vrai.
08:46Et moi, je me souviens
08:47que quand j'étais jeune journaliste
08:49ou jeune entre deux
08:51avec des contrats de merde,
08:52pardonnez-moi,
08:53comme on en donne aux jeunes
08:54puisqu'on n'arrive pas
08:54à faire rentrer les jeunes
08:55quand même dans le monde du travail.
08:56Moi, je ne suis plus jeune.
08:57Mais quand j'ai des jeunes,
08:57c'était déjà le cas.
08:59Et ça ne s'arrange pas.
09:00En fait, on n'intéressait pas
09:01les syndicats.
09:01Alors, ça s'est arrangé.
09:03Comment ça ?
09:03On n'intéressait pas les syndicats.
09:04On n'intéressait pas les syndicats.
09:04Est-ce qu'on n'était pas salariés, en fait ?
09:06On était entre deux.
09:07On était précaires.
09:08On n'intéressait pas les syndicats.
09:09Mais comme pendant longtemps,
09:11les livreurs,
09:12Hubert,
09:13n'intéressaient pas les syndicats,
09:14comme ils passent leur vie, en fait,
09:15à cavaler derrière la transformation
09:16du monde du travail.
09:17de venir nous faire de la retape.
09:19Moi, je me souviens,
09:19pardonnez-moi d'une expérience,
09:21quand je suis arrivé
09:22dans ma première rédaction,
09:23je suis allé assister
09:24à toutes les réunions syndicales
09:26pour savoir qui pensait quoi
09:27ou qui faisait quoi.
09:28Vous êtes arrivé en CDI ?
09:30C'était dans le service public ?
09:30Non, pas du tout.
09:31Bien entendu, j'étais pigiste.
09:32Vous étiez pigiste ?
09:32En tout cas, moi,
09:33je peux vous dire que
09:34quand je suis arrivé,
09:35effectivement,
09:35dans certains organes de presse
09:37et qu'il m'est arrivé
09:37d'avoir quelques soucis,
09:38notamment,
09:39enfin, bref.
09:41Bref.
09:42Non, mais c'est-à-dire
09:44qu'à l'époque,
09:44mais tout n'était pas encore
09:45passé par là,
09:46eh bien,
09:47je peux vous dire
09:48que je me suis sentie très seule
09:50et qu'ils m'ont dit
09:50« Ah non, mais tu comprends,
09:51tu n'es pas salariée,
09:52tu n'as pas le statut. »
09:52Ah bah oui, je sais, oui, oui.
09:53Moi, je n'étais pas salariée
09:54à chaque fois qu'il y avait
09:54une augmentation
09:55au service public,
09:56je n'avais rien.
09:57Et mon délégué Force Ouvrière
09:59qui était un ami,
09:59me disait « Tu comprends,
10:00il faut bien faire passer
10:01les gens qui payent leur... »
10:03Et moi, j'ai toujours,
10:03pourtant,
10:04j'ai toujours été très attachée
10:05au syndicalisme.
10:06Je peux vous dire
10:06que j'ai fait du syndicalisme
10:07étudiant quand j'ai été
10:09à Sciences Po.
10:10Donc, ça a toujours été
10:11très important pour moi,
10:11mais mon profil
10:12n'a jamais intéressé
10:13les syndicalistes.
10:14Parce qu'il n'y a pas
10:14que le vôtre, je crois,
10:15Isabelle.
10:15Je suis bien d'accord.
10:16Ce que vous dites,
10:16c'est qu'il y a beaucoup
10:17de secteurs,
10:18notamment dans le privé,
10:19qui ont l'impression
10:20d'être mal représentés
10:21par leurs syndicats.
10:23Parce qu'on voit bien
10:24que les syndicats
10:25jouent un rôle extrêmement
10:26politique en France.
10:27La spécificité française,
10:28c'est que les syndicats
10:28sont plus politiques.
10:30Et vous pensez
10:30à cet aspect politisé
10:31qui...
10:32Oui, c'est-à-dire
10:32que ce que disait
10:34Fabien Klein tout à l'heure,
10:35en expliquant le paradoxe,
10:37oui, les syndicats,
10:37il y a peu de syndicats français,
10:38mais ils peuvent mettre
10:39beaucoup de gens dans la rue.
10:40Mais c'est peut-être
10:40parce que précisément,
10:41on a des syndicats
10:42qui sont très révolutionnaires,
10:43encore une fois,
10:44dans leur discours général.
10:45Parce que dans le quotidien,
10:46c'est différent.
10:47Les syndicats sont capables
10:48de jouer le jeu de la gestion.
10:50Mais par ailleurs,
10:50ils ont un rôle social en France.
10:52Pour revenir sur ce que vous disiez,
10:53ils sont...
10:53C'est eux qui gèrent
10:54la protection sociale,
10:55c'est eux qui gèrent
10:55l'assurance maladie,
10:56l'assurance chômage.
10:56Le problème,
10:57c'est que nous sommes
10:57dans l'hypocrisie absolue.
10:59Parce que ce sont
10:59les partenaires sociaux
11:00qui gèrent les piliers
11:01de la sécurité sociale en France.
11:03Sauf que précisément,
11:04parce que nous sommes
11:04un pays ultra politique,
11:06à l'arrivée,
11:06ce sont toujours les gouvernements
11:07qui vont finir par faire...
11:09Regardez la réforme
11:09de l'assurance chômage.
11:10On ne laisse pas
11:10les partenaires sociaux
11:11se mettre d'accord.
11:12C'est le gouvernement
11:13qui prend la main.
11:14Mais parce qu'on a aussi
11:14des syndicats qui peinent
11:15à se mettre d'accord
11:16au niveau national,
11:17alors qu'encore une fois,
11:18au niveau des entreprises,
11:19ça marche.
11:19Si le gouvernement
11:19reprend la main à chaque fois.
11:21Écoutez ce que disait
11:21Bernard Vivier,
11:22le directeur de l'Institut
11:23supérieur du travail.
11:24C'était dans RTL Midi.
11:25D'une certaine façon,
11:26le syndicalisme est vaincu
11:27par ses conquêtes.
11:28Ça y est,
11:29il a obtenu beaucoup de choses.
11:31Aujourd'hui,
11:32nous sommes dans une période
11:33qui est une période
11:34plutôt difficile
11:35sur le plan économique.
11:36On a moins envie
11:37de revendiquer
11:38parce qu'on sait
11:38qu'au bout de la revendication,
11:40il n'y a pas toujours
11:41un gain.
11:41Et puis,
11:42il existe également
11:43d'autres phénomènes
11:44qui sont plus sociologiques.
11:45Les jeunes générations,
11:48ne sont pas entraînés
11:49par des appareils syndicaux
11:51qui sont restés
11:52très verticaux,
11:53très hiérarchisés.
11:54Et on est aujourd'hui
11:55à l'heure des réseaux sociaux
11:57beaucoup plus
11:58qu'à l'heure des manifestations.
11:59Alors,
12:00je retiens deux points
12:00dans cette intervention.
12:02Dans une période difficile
12:03sur le plan économique,
12:04il y a peu d'avancées
12:05à espérer.
12:06Et puis,
12:06les jeunes ne se reconnaissent plus
12:07dans les appareils syndicaux
12:08trop verticaux.
12:09Vous partagez cette analyse,
12:10Fabien Villieu ?
12:12Non.
12:14Moi,
12:14je ne fais que des jeunes
12:15qui sont syndiqués
12:15à Sud-Araye.
12:16Mais je voulais quand même
12:17dire quelque chose.
12:18C'est qu'aujourd'hui,
12:19le système français
12:20fait que quand
12:21une organisation syndicale
12:22signe un accord
12:23pour en bénéficier,
12:25vous pouvez cracher
12:26sur la tête des syndicats,
12:28vous en bénéficiez quand même.
12:29Ce qui n'est pas le cas
12:30des syndicats nordiques.
12:31C'est-à-dire que
12:32dans les pays nordiques,
12:33si vous n'êtes pas syndiqué,
12:34vous ne bénéficiez pas
12:35des accords d'entreprise.
12:37Je peux vous dire
12:37que ça,
12:38ça te syndique tout le monde.
12:40Parce qu'aujourd'hui,
12:41effectivement,
12:42il y a beaucoup d'accords.
12:43On a parlé l'année dernière,
12:44rappelez-vous,
12:45de l'accord de l'Union.
12:45Vous pensez qu'il faudrait
12:46faire la même chose en France ?
12:47Ben non.
12:48Ah ben,
12:49je ne sais pas
12:50s'il faudrait faire
12:50la même chose.
12:51Mais en tout cas,
12:52c'est ce qui est sûr,
12:53c'est que si on faisait
12:54la même chose,
12:55on aurait des taux
12:55de syndicalisation
12:56exactement comme
12:57dans les pays nordiques
12:58à 80%.
12:59Oui,
12:59et qui seraient donc
13:00totalement artificiels,
13:01en tout cas sur le fond
13:01de l'engagement.
13:03Ah ben en tout cas,
13:04qui répondraient
13:04à votre problématique
13:05en termes de pourcentage
13:07et de recontativité syndicale.
13:09Il faut bien comprendre ça.
13:10C'est qu'aujourd'hui,
13:11on bénéficie
13:13du travail
13:14des organisations syndicales
13:15sans être syndiquée,
13:16et y compris,
13:17vous pouvez passer votre vie
13:18à cracher sur les syndicats
13:19et bénéficier
13:20des accords
13:21des organisations syndicales.
13:22C'est la contradiction
13:23du système en France.
13:24Catherine,
13:25c'est ça.
13:25Oui,
13:26moi je voulais soulever
13:26aussi un point
13:27sur la syndicalisation,
13:29c'est qu'il y a aussi
13:29un éclatement
13:30des lieux de travail
13:31et des temps de travail
13:32et des statuts.
13:34C'est-à-dire que,
13:35par exemple,
13:35dans une entreprise,
13:36les femmes de ménage,
13:37elles ne sont souvent
13:38pas salariées
13:39de l'entreprise.
13:40C'est-à-dire que...
13:41Non,
13:41mais donc le problème
13:42d'une autre entreprise,
13:45oui,
13:45mais d'une autre entreprise,
13:46mais d'une autre entreprise,
13:47elles ne voient pas
13:48leurs collègues
13:49de l'autre entreprise.
13:50C'est-à-dire que,
13:50dans leur entreprise,
13:51elles sont elles-mêmes
13:52totalement éclatées.
13:53C'est-à-dire qu'en fait,
13:54on a un éclatement
13:55des lieux de travail
13:56qui rend difficile
13:57la syndicalisation.
13:58Parce qu'on a des entreprises
14:00qui sont plus petites qu'avant.
14:01Vous avez parlé tout à l'heure,
14:02M. Pernault,
14:03du fait que la désyndicalisation
14:04était liée
14:05à la désindustrialisation.
14:06C'est-à-dire qu'on a perdu
14:06les grandes unités
14:08où il y avait
14:09beaucoup de salariés.
14:10Maintenant,
14:10les entreprises
14:11sont plus petites,
14:11c'est beaucoup plus compliqué
14:12de salarier les gens.
14:14Et en plus,
14:14à l'intérieur des entreprises,
14:16vous-même ici à RTL,
14:18les gens qui travaillent
14:19ne sont pas tous
14:19des salariés de RTL.
14:21Et que donc,
14:22le syndicat de RTL,
14:24ce n'est pas qu'il se désintéresse
14:25des autres,
14:26mais de fait,
14:27ce ne sont pas des gens
14:28qui travaillent à RTL.
14:29Et donc,
14:30la femme de ménage,
14:31vous ne la connaissez pas.
14:32Elle n'est pas là
14:33aux mêmes horaires que vous
14:34et elle n'a pas
14:34le même patron que vous.
14:35On marque une première pause
14:37dans cette émission
14:37et reprend ce débat
14:38avec nos invités
14:39dans quelques instants
14:40après le rappel des titres
14:41de l'actualité.
14:43RTL,
14:43on refait le monde.
14:45Avec Yves Calvi.
14:47RTL,
14:47s'informer ensemble.
14:50RTL,
14:51il est 19h30.
14:53RTL Soir,
14:54on refait le monde.
14:55Avec Yves Calvi.
14:56Charles Lucro
14:56fait le point sur l'actualité.
14:57La manifestation parisienne
14:59du 1er mai
14:59se termine dans le calme
15:01après quelques tensions.
15:02Tensions et dégradations
15:03également signalées
15:04à Nantes
15:04ou encore Lyon.
15:05À Paris,
15:0529 personnes
15:06ont été interpellées.
15:07selon la police.
15:09Tous ceux qui usent
15:09de la violence
15:10comme ceux qui la banalisent
15:11sont les ennemis
15:11du 1er mai,
15:12réagit ce soir
15:13le député socialiste
15:14Jérôme Gage,
15:15pris à partie
15:16par des black blocs
15:17dans le cortège parisien
15:18avec plusieurs élus
15:19du PS.
15:20des actions lamentables
15:21réagit à l'instant
15:22le ministre de l'Intérieur
15:23Bruno Retailleau.
15:24La CGT félicitait
15:26une journée réussie
15:26avec 300 000 personnes
15:28mobilisées partout en France
15:29dont 100 000 à Paris.
15:30Les chiffres de la préfecture
15:31de police
15:31n'ont pas encore été communiqués.
15:33Une fête du travail
15:34la plus chaude
15:35jamais enregistrée
15:36à Paris.
15:3629 degrés 4.
15:37Nouveau record de chaleur
15:38également enregistré
15:39cet après-midi
15:40dans la moitié nord.
15:41Un épisode de chaleur précoce
15:43qui devrait se terminer
15:44dès samedi,
15:45précise Météo France.
15:45Merci beaucoup Charles Ducrot.
15:46On vous retrouve à 20h
15:47pour d'autres informations.
15:50Yves Calvi jusqu'à 20h
15:52On refait le monde sur RTL.
15:55Avec Catherine Fricot
15:56qui est directrice
15:56de la revue Regard.
15:57Jean-Marie Pernault
15:58politologue et spécialiste
15:59du syndicalisme.
16:00Jean-Sébastien Ferjou
16:01directeur de la publication
16:03du site Atlantico.
16:04Isabelle Saporta
16:05éditorialiste à RTL
16:08et Fabien Villieu
16:09qui est secrétaire fédéral
16:10du syndicat Sudrail.
16:13Vous nous expliquez tout à l'heure
16:14Fabien Villieu
16:15et c'est une notion importante
16:16que devait entendre
16:18bien entendu nos auditeurs
16:19que la plupart
16:20des augmentations
16:22qu'obtiennent nos syndicats
16:23profitent à l'ensemble
16:24des salariés
16:25et qu'ils ne le savent pas.
16:27Mais j'ai envie de vous dire
16:27c'est à vous de le faire savoir
16:28non ?
16:30Oui c'est à nous
16:31de le faire savoir
16:31mais il faut bien comprendre ça
16:33parce que si on ne comprend pas ça
16:35si on ne comprend pas
16:35que tous les accords
16:37de branche
16:38que tous les accords
16:39d'entreprise
16:40y compris les luttes
16:41que vous soyez syndiqué
16:42en vrai
16:43être syndiqué
16:44il n'y a quasiment aucun intérêt
16:46il y a un intérêt moral
16:47mais autrement
16:49c'est une cotisation
16:50ça ne vous rapporte
16:52alors vous êtes dans une organisation
16:53mais vous pouvez bénéficier
16:55de tout le travail fait
16:57par les organisations syndicales
16:58sans être syndiqué
16:59sans que ça vous coûte
17:00franchement
17:02tout est fait dans le système
17:03justement pour ne pas vous pousser
17:04à la syndicalisation
17:05et on dit dans le privé
17:07effectivement dans le privé
17:08il y a des taux de syndicalisation
17:09encore plus faibles
17:10que dans le public
17:11mais ce n'est pas simple
17:12de se syndiquer
17:13dans le privé
17:14quelquefois
17:15je peux vous dire
17:16nous on monte
17:17des sections syndicales
17:18sud-rail
17:18dans les entreprises privées
17:19directement
17:20on se prend des procès
17:21on a de la répression
17:23directe
17:24des procès
17:25des procès
17:25c'est-à-dire ?
17:27en termes de reconnaissance
17:28voilà
17:29on ne reconnaît pas
17:30l'organisation syndicale
17:31parce qu'il y a
17:32tout un travail juridique
17:34à faire
17:34quand vous créez
17:35une section syndicale
17:36quasiment systématiquement
17:38dans le privé
17:39le patron nous attaque
17:41au tribunal
17:41voilà
17:42donc il faut
17:42commencer déjà
17:44par une action au tribunal
17:46pour reconnaître
17:47c'est-à-dire
17:47vous avez un certain
17:48nombre d'adhérents
17:49voilà
17:49donc il y a des procédures
17:51aussi qui sont difficiles
17:51il y a aussi
17:52de la répression patronale
17:53qui existe
17:53parce que
17:54certaines entreprises
17:55n'ont pas du tout envie
17:56d'avoir des syndicats
17:58comme Sudrail
17:58qui s'implantent à l'intérieur
18:00voilà
18:00donc il y a aussi
18:01cette réalité
18:01qui fait que
18:02ce n'est pas simple
18:03le syndicalisme en France
18:04c'est pas cet affaire Joe
18:05il n'y a pas que
18:06de la répression patronale
18:07il y a aussi le fait
18:08que nous avons un système
18:08qui est né en 1945
18:09et qui a des syndicats
18:10représentatifs
18:11et que les syndicats
18:12qui tiennent le système
18:14les grands syndicats
18:14que tout le monde connaît
18:15jouent beaucoup
18:16pour empêcher
18:17l'arrivée de nouveaux entrants
18:18sur ce marché-là
18:19parce que c'est ça aussi
18:20certainement ça existe
18:21dans quelques entreprises
18:22parce que
18:23l'inspection du travail
18:24est là
18:24moi qui suis employeur
18:25je peux vous dire
18:25que malgré tout
18:26en général en tant qu'employeur
18:27vous ne faites pas
18:28ce que vous voulez
18:28je connais très peu de domaines
18:30dans lesquels
18:30vous soyez capable
18:31de faire uniquement
18:32ce que vous vouliez
18:33mais les syndicats
18:35traditionnels
18:36et c'est probablement là
18:37c'est que le système français
18:38est sclérosé
18:39la démocratie sociale française
18:40est sclérosé
18:41parce que ceux
18:42qui étaient représentatifs
18:43en 1945
18:44en raison de l'attitude
18:45que les uns ou les autres
18:46ou les partis
18:47qu'ils représentaient
18:47parce que la CGT
18:48c'était le parti communiste
18:49enfin bon bref
18:50en raison de l'attitude
18:51qu'ils avaient eue
18:51pendant la deuxième guerre mondiale
18:52est-ce que ça a encore
18:53du sens en 2025
18:55est-ce que les français
18:56qu'ils soient salariés
18:57ou qu'ils soient citoyens
18:58ont l'impression
18:59que ce schéma mental-là
19:00a encore du sens
19:02vous vouliez réagir
19:03Jean-Marie Pernod
19:04c'est à dire que le système
19:05a changé en 2008
19:06il y a une loi
19:06qui a modifié
19:07les règles de représentativité
19:09jusqu'à présent
19:09jusqu'à cette date-là
19:10en tout cas c'est l'état
19:11qui disait
19:12qui était représentatif
19:13au vu quand même
19:14d'un certain nombre
19:15de critères
19:15objectifs ?
19:16bah oui
19:17des critères de présence
19:18de nombre suffisant
19:19etc
19:19il y en a qui l'étaient
19:21un petit peu moins
19:21je me souviens de la CFTC
19:23quand elle a fait scission
19:24de la CFDT en 1965
19:25le ministre du travail
19:27était contre sa reconnaissance
19:28mais le président de la république
19:30avait dit non quand même
19:30c'est la tradition
19:31dans sa haute bienveillance
19:32il y a toujours
19:32il y a des arrangements
19:34avec la règle
19:36mais là maintenant
19:36la règle c'est l'élection
19:37et les syndicats
19:38qui franchissent
19:39le seuil électoral
19:40ils sont reconnus représentatifs
19:41c'est très simple
19:42le problème c'est qu'il y a
19:43peu d'élections
19:44et qu'on les reporte
19:45le seuil électoral
19:46est de 10% dans les entreprises
19:48un syndicat qui les a pas
19:50bah il attend son prochain tour
19:51et puis voilà
19:52je crois pas que
19:52il y ait
19:53non mais les syndicats existants
19:55eux résistent
19:56mais c'est logique
19:57parce que tout système résiste
19:58ils existent
19:59ils ont une vie syndicale
20:00je crois pas très honnêtement
20:02qu'en multipliant
20:03en multipliant
20:05le nombre de syndicats
20:06présents dans l'entreprise
20:07je suis pas sûr
20:08qu'on règle véritablement
20:09c'est monsieur Klein
20:09qui veut multiplier Sudrail
20:10dans des entreprises du privé
20:12c'est pas moi
20:12non mais je vous parle pas
20:13des entreprises privées
20:14parce que là
20:15dans les entreprises privées
20:15il en manque plutôt
20:16des syndicats
20:17mais je voulais juste dire
20:18sur un phénomène
20:19j'ai évoqué tout à l'heure
20:21rapidement en disant
20:21la désindustrialisation
20:23a évidemment brisé
20:24la logique des passions
20:25dans lesquelles étaient
20:25les syndicats
20:26mais ce qui a pris le relais
20:27ce formidable mouvement
20:29de sous-traitance
20:30et d'externalisation
20:31des entreprises
20:31aujourd'hui non seulement
20:33dans une entreprise
20:33vous avez des salariés
20:35qui sont liés à l'entreprise
20:37par leur statut
20:38par leur contrat de travail
20:39mais vous avez
20:40une pléthore de gens
20:40qui interviennent
20:41des prestataires
20:42des intérimaires
20:43des stagiaires
20:45des apprentis
20:46etc
20:46des tas de gens
20:47qui sont dans l'entreprise
20:48qui participent
20:49aux travailleurs collectifs
20:50et qui eux
20:51ne relèvent pas
20:52de la négociation collective
20:53ne relèvent pas
20:54de l'action des syndicats
20:55et c'est souvent
20:56assez difficile pour eux
20:57de faire le lien
20:58le problème
20:59ce n'est pas les jeunes
20:59c'est de la blague
21:00enfin je m'excuse
21:02mais toutes les enquêtes
21:03un peu sérieuses
21:04qui ont été faites
21:04montrent que les jeunes
21:05n'ont pas de rejet particulier
21:07des syndicats
21:07non ils n'ont pas
21:08d'entraînement plus
21:09non ben oui
21:10comme les autres
21:10mais simplement
21:11le problème c'est que
21:12les syndicats
21:13ne sont pas là
21:13où sont les jeunes
21:14parce que c'est extrêmement
21:15difficile de s'implanter
21:16dans les petites boîtes
21:17de la sous-traitance
21:18parce que les jeunes
21:19qui travaillent dans l'industrie
21:20c'est par là
21:21qu'ils commencent leur carrière
21:22et que les syndicats
21:24sont plutôt
21:25chez les donneurs d'ordre
21:25et qu'aujourd'hui
21:27la vie économique
21:28elle se fait beaucoup
21:28dans la chaîne de sous-traitance
21:30et que ça c'est un problème
21:31qui est compliqué
21:32Vous êtes d'accord apparemment
21:33Isabelle Sapporte ?
21:33Oui ben au fond
21:34ça rejoint un petit peu
21:35ce que je disais
21:36effectivement
21:37en parlant de mon expérience personnelle
21:39mais je voulais rebondir
21:39sur ce que disait
21:40tout à l'heure
21:41Fabien Villeieu
21:42à propos effectivement
21:43et de la bonne ambiance
21:44et de son étonnement
21:46effectivement
21:46qui est parfois
21:48un petit peu de désamour
21:48lui il dit
21:49on crache sur les syndicats
21:50un petit peu de désamour
21:51vis-à-vis des syndicats
21:51est-ce qu'on peut se poser
21:53quand même collectivement
21:54la question
21:55de la manif
21:56de cet après-midi
21:57d'aujourd'hui
21:58où malgré tout
22:00il n'y avait pas de mot d'ordre
22:02sur le travail
22:02ou très peu
22:03il y avait un melting pot
22:04totalement communautaire
22:06et communautariste
22:07chacun venait
22:07avec sa petite lutte
22:10et au fond
22:10la question du travail
22:11n'était pas tellement
22:12le fond de l'affaire
22:14ce qui est quand même
22:14un tout petit peu gênant
22:15quand on est sur une manif
22:16qui normalement
22:17devrait défendre le travail
22:18et par ailleurs
22:19pardonnez-moi
22:19mais moi la bonne ambiance
22:20à partir du moment où
22:22vous voyez jusqu'à présent
22:23on s'était habitué à quoi ?
22:24on s'était habitué à ce que
22:25les abribus soient cassés
22:27à ce que les vitrines
22:28soient taguées
22:29à ce que les policiers
22:30soient attaqués
22:31par contre
22:32jusqu'à présent
22:33entre gens de gauche
22:34on ne sortait pas
22:35une personne de gauche
22:36parce qu'elle était juive
22:37là on a quand même dépassé
22:38un petit
22:39un petit palier
22:41vous évoquez
22:41le député
22:42un grand palier
22:43et donc là maintenant
22:44on est passé à ça
22:45c'est-à-dire que dans une manifestation
22:46pour le travail
22:47je suis très étonnée monsieur
22:48que vous n'en parliez pas ce soir
22:49dans une manifestation
22:50pour défendre le travail
22:51les travailleurs
22:51et au fond
22:52l'universalisme
22:53de ce que ça représente
22:55pour les français
22:55au fond
22:56on vise un député
22:58parce qu'il est juif
22:59et on le sort
22:59pour ça
23:00et bien pardonnez-moi
23:01ça n'a peut-être rien à voir
23:02avec les syndicats
23:02mais c'est dans une manifestation
23:04du 1er mai
23:04avec les syndicats
23:05avec les partis de gauche
23:06quand j'entends Marine Tondelier
23:07au micro d'Yves Calvi
23:11en train de dire
23:11qu'elle ne peut pas répondre
23:12je suis très étonnée
23:13j'ai entendu aussi
23:14Samia Laraj
23:15dire en fait
23:16pendant 40 minutes
23:17on a été ciblé
23:18en tant que PS
23:19et Gage a été ciblé
23:22pardon
23:22mais si c'est un problème
23:24alors ça a à voir
23:24avec les syndicats
23:25ça a à voir avec la gauche
23:26ça a à voir avec tout ça
23:27parce que c'est arrivé
23:28aujourd'hui
23:28dans un silence assourdissant
23:30depuis le début
23:31de cette émission
23:32et ça m'étonne
23:33on en a parlé
23:34sur notre antenne
23:34toute la journée
23:35en tout cas
23:35non mais en tout cas
23:36depuis ce débat
23:37pardonnez-moi
23:37vous ne pouvez pas aborder
23:39quand même
23:39la question syndicale
23:41en France
23:41en commençant par la situation
23:42de Jérôme Gage
23:43je trouve
23:43en tout cas
23:44ça raconte quelque chose
23:45de l'état
23:45la manifestation raconte
23:46quelque chose
23:46de l'état syndicaliste
23:47vous le tirez à votre analyse
23:48que je trouve tout à fait normal
23:49de votre point de vue
23:50mais on ne peut pas
23:51l'activité
23:52ou la mésactivité
23:54attractive
23:55de nos syndicats
23:56ne peut pas être liée à ça
23:57si les syndicats sont politiques
23:58s'ils sont politiques
23:59ils sont plus sociaux
24:00c'est ce que je vous disais
24:01tout à l'heure
24:01mais moi je suis entièrement d'accord
24:03avec Isabelle Saporta
24:03parce que les syndicats français
24:05et je vous le disais tout à l'heure
24:05sont très politiques
24:06et très idéologiques
24:08beaucoup plus que les syndicats
24:09dans d'autres pays
24:10alors oui effectivement
24:10ça ne veut pas redire
24:12ça ne veut pas dire que
24:13non pardon
24:14ça n'est pas la blague
24:14est-ce que vous êtes allé
24:15la manifestation là
24:16mais non mais pardon
24:17et juste
24:18pourquoi est-ce qu'il y a
24:20un problème de représentation
24:22chez les sous-traitants
24:23ou chez effectivement
24:24qu'il y a beaucoup de français
24:25qui ne se sentent pas représentés
24:26parce que les syndicats
24:27tentent à faire en sorte
24:28que la réglementation
24:29soit trop lourde
24:30dans les grandes entreprises
24:31celles qui sont protégées
24:33et que finalement
24:33toute l'élasticité
24:35toute la souplesse
24:36qu'il faut avoir
24:37dans la concurrence mondiale
24:38c'est les autres
24:38qui sont obligés de la porter
24:39il y a une grande injustice
24:40entre les deux
24:41et au-delà de ça
24:42oui ce qui s'est passé aujourd'hui
24:43est absolument scandaleux
24:44je suis très étonné
24:45que les syndicats
24:46en l'état
24:46en tout cas
24:47n'aient pas eu l'air
24:47de le condamner
24:48mais ce n'est pas si étonnant
24:49que ça
24:49il y a des gens à la CGT
24:50qui ont été condamnés
24:51pour l'apologie du terrorisme
24:52vous causez très bien
24:53des questions
24:54à lesquelles vous répondez
24:54alors Catherine Tricot
24:56et Jean-Marie Pernault
24:57prendons la parole
24:57dans un instant
24:58Yves Calvi
24:59on refait le monde
25:01sur RT
25:01RTL Soir
25:04on refait le monde
25:05avec Yves Calvi
25:06je travaille dans du conseil
25:09en cybersécurité
25:10autant dire que
25:11personne n'est syndiqué
25:12dans ma boîte
25:12je pense qu'il y a aussi
25:13une crainte
25:14d'être perçu
25:15comme le mauvais travailleur
25:17la personne qui ne veut pas travailler
25:18le cliché du CGT
25:19dans un milieu
25:20qui n'est pas du tout syndiqué
25:21comme le mien
25:22les organisations syndicales
25:23ne font pas leur travail
25:24et n'organisent pas le combat
25:25à toutes les convocations
25:27qu'ils lancent
25:28aux organisations syndicales
25:30elles se rendent
25:30et elles acceptent
25:31de discuter
25:32ce qui n'est pas discutable
25:33la préparation
25:34d'une nouvelle loi
25:35sur la retraite
25:35la mise en cause
25:36de la sécurité sociale
25:37etc.
25:38Bonjour Marie Pernault
25:39comment vous réagissez
25:40à ces propos tenus
25:40aujourd'hui
25:41recueillis dans la manif
25:42alors la manif
25:44on parle de la manif parisienne
25:46où il y avait beaucoup de monde
25:47mais comme à l'habitude
25:48le 1er mai
25:49c'est le réceptacle
25:49de tous les mouvements
25:50et de toutes les manifestations
25:51il y avait des tas
25:53de cortèges
25:54qui n'ont rigoureusement
25:55rien à voir
25:56avec le mouvement syndical
25:57sans parler de ces black blocs
25:58c'est vrai historiquement
25:59si je puis me pardon
25:59sans parler de ces black blocs
26:01bien pratiques
26:02parce que
26:03parfois même au point que
26:05les pratiques pour qui ?
26:06bah pratiques
26:07bah écoutez
26:07sur quoi on a titré
26:08aujourd'hui ?
26:09sur quoi on titre
26:10du 1er mai ?
26:11pourquoi la gauche
26:11les vire pas ?
26:12pardonnez-moi
26:12la gauche
26:13quelle gauche ?
26:14pourquoi ?
26:15et pourquoi Jean-Luc Mélenchon
26:16joue avec l'antisémitisme
26:17en permanence ?
26:18la CGT est une structure
26:19bien organisée
26:20et qui a ses gros bras
26:21et qui sait très bien
26:22faire les choses dans ce cas-là
26:23c'était vrai dans le passé
26:25ça allait quand même
26:25beaucoup moins maintenant
26:26excusez-moi
26:27le contrôle des manifestations
26:31enfin écoutez
26:32il y avait
26:33au-delà
26:34du
26:34devant
26:35le cortège syndical
26:36il y a ce qu'on appelle
26:37le cortège de tête
26:38où il y a tous les représentants
26:40des organisations qui appellent
26:41absolument
26:41il fut un temps
26:42où c'était le cortège de tête
26:45c'est-à-dire
26:45la manif
26:46elle commençait là
26:46aujourd'hui vous avez
26:483, 5, 6 000 personnes
26:49qui manifestent
26:51devant ce cortège-là
26:52c'est-à-dire qui
26:53explicitement
26:54ne veulent pas être décomptées
26:55dans une manif syndicale
26:57ce qui est d'ailleurs
26:57parfaitement leur droit
26:58pourquoi ?
26:59pourquoi Jean-Marie Pernault ?
27:00oui
27:00bon
27:00mais avant
27:01il y en a aussi derrière
27:02qui sont toutes les organisations
27:04je me souviens
27:05je ne les ai pas vues aujourd'hui
27:06mais le parti communiste
27:07du cœur distant
27:07les français
27:09beaucoup de communautés nationales
27:11protestataires
27:12parce que c'est la fête
27:13c'est une fête internationale
27:14le 1er mai
27:15vous avez sûrement vu
27:16des palestiniens
27:17c'est évident
27:18il n'y avait pas qu'eux
27:19il y avait des iraniens
27:20il y avait des tas de gens
27:21mais avant
27:21il y avait un universalisme
27:23en fait
27:23de cette lutte
27:23l'internationalisme
27:25était un universalisme
27:26et ça n'est plus le cas
27:27et ça c'est désespérant
27:28vous chantez aussi
27:28c'était bien avant
27:29on sort
27:30il y a une évolution
27:32de la gauche identitaire
27:33on le voit bien
27:34les grosses voix
27:34n'ont pas toujours raison
27:35Catherine Tricot
27:36vous voulez intervenir
27:37je veux juste confirmer
27:39qu'en effet
27:39le 1er mai
27:40ça a toujours été
27:40une manifestation
27:41dans laquelle
27:41il y a toutes les organisations
27:42de travailleurs
27:43de tous les pays
27:44qui se rassemblent
27:45et que ça fait partie
27:47de la manifestation
27:47du 1er mai
27:48ensuite il y a la manifestation
27:49convoquée par les syndicats
27:51et qu'en dehors
27:52du cortège syndical
27:54il y a des gens
27:55qui ne se retrouvent
27:56pas là
27:57et qui viennent quand même
27:58est-ce que ça veut dire
28:01que les syndicats
28:01sont d'accord
28:02avec les black blocs
28:03non je ne le crois pas
28:04d'ailleurs ils ne font pas partie
28:06ils ne sont pas dans
28:07le cortège syndical
28:08et le service d'ordre
28:10des organisations syndicales
28:11ne les intègre pas
28:12donc on ne peut pas dire
28:14qu'il y a de la complaisance
28:15du point de vue syndical
28:17pour des gens
28:18qui font la révolution
28:19en cassant des vitrines
28:20Catherine Tricot
28:20pardonnez-moi
28:21je voudrais qu'on fasse évoluer
28:22les choses
28:23on ne peut pas se limiter
28:24à la violence
28:24même si elles sont des questions
28:25qu'on devait aborder
28:26le combat sur les retraites
28:28en ce moment
28:28il devrait mobiliser les gens
28:30ça n'a pas vraiment été le cas
28:31une fois de plus
28:32aujourd'hui à Paris
28:33cet après-midi
28:34dans le cortège syndical
28:35il y avait des revendications
28:36sur la retraite
28:37contre la réforme des retraites
28:39ça continue
28:40ça ne ramène
28:41ni adhésion
28:42ni monde dans la rue
28:42écoutez
28:43le fait que ça ne ramène
28:45pas de monde dans la rue
28:46c'est une autre question
28:47mais est-ce que les syndicats
28:49ils ont demandé
28:49aux gens de venir manifester
28:51leur opposition
28:52à la retraite à 64 ans
28:53oui
28:54est-ce que les syndicats
28:55ils ont demandé
28:55donc vous nous dites
28:56les syndicats ont fait leur boulot
28:57oui je pense que les syndicats
28:58font leur boulot
28:59dans des conditions difficiles
29:00qu'on a évoquées
29:01depuis tout à l'heure
29:02qui sont
29:02un
29:02le fait
29:03l'éclatement du monde
29:04du salariat
29:05dans
29:05toutes les sous-traitances
29:07etc
29:08ça c'est ce qu'on a évoqué
29:09les uns et les autres
29:10depuis tout à l'heure
29:11deux
29:11on peut aussi dire
29:12que le monde syndical
29:14a vécu de très gros
29:15lourdes défaites
29:16qui ne sont pas du fait
29:17du monde syndical
29:18toutes les manifestations
29:19qui ont eu lieu
29:20contre la réforme des retraites
29:21au total
29:22la réforme des retraites
29:23est passée
29:24alors
29:25par 49-3
29:26contre l'ensemble
29:27des organisations syndicales
29:29et contre la majorité
29:30à l'Assemblée nationale
29:31donc ça pèse lourd
29:33les défaites
29:34dans des combats
29:35comme ça
29:35des gens ont manifesté
29:37pendant
29:37je crois qu'il y a eu
29:3812 manifestations nationales
29:39ça pèse lourd
29:40vous en revenez à l'idée
29:41de à quoi ça sert
29:42les syndicats
29:42non c'est pas
29:43je dis pas à quoi ça sert
29:44je dis pas à quoi ça sert
29:45je veux dire
29:45le fait de perdre
29:46ça rend compliqué
29:48ça rend plus compliqué
29:49pour les syndicats
29:50le fait de remobiliser
29:51ça ne veut pas dire
29:52qu'ils ne sont pas nécessaires
29:53ça ne veut pas dire
29:54que je trouve ça
29:55extrêmement regrettable
29:56qu'ils ne soient pas
29:57plus associés
29:58à la définition
29:59des politiques
30:00et des politiques
30:01notamment sociales
30:02et le fait
30:03qu'on ne considère pas
30:04l'opinion
30:05des syndicats
30:06et des travailleurs
30:07je pense que ça produit
30:08des choses catastrophiques
30:10comme ce qu'on est
30:10en train de voir
30:11aux Etats-Unis
30:11c'est-à-dire qu'on est passé
30:12sur le corps
30:13du monde du travail
30:14aux Etats-Unis
30:15on a délocalisé
30:16on a vraiment
30:17rendu la vie
30:18très difficile
30:19et on se retrouve
30:20avec un monde du travail
30:21qui perdu
30:23va voter
30:24pour Donald Trump
30:25je pense qu'il faut
30:27se rendre compte
30:28que la faiblesse
30:31dans laquelle on met
30:31le monde du travail
30:32les difficultés sociales
30:34auxquelles il se trouve
30:35confronté
30:35d'emploi
30:36de salaire
30:38de reconnaissance
30:38de statut
30:39de retraite
30:40etc
30:40ça crée
30:41de la désespérance
30:42et ça crée
30:43à mon avis
30:45un danger
30:45immense
30:46pour nos démocraties
30:47Jean-Sébastien Ferjot
30:48Oui mais je crois
30:49que cette angoisse
30:50en tout cas
30:51plutôt que cette désespérance
30:52cette angoisse
30:52c'est une coproduction
30:53et qu'il faut regarder
30:54les responsabilités
30:55de tout le monde
30:56alors incontestablement
30:57il me semble
30:57que le macronisme
30:58ne s'est pas illustré
30:59par son respect
31:00des partenaires sociaux
31:01ni des corps intermédiaires
31:02d'ailleurs de manière générale
31:03et que nous en payons
31:04le prix politique
31:05parce qu'effectivement
31:06pourquoi se mobiliser
31:06pourquoi investir
31:07dans des structures
31:08représentatives
31:09si quoi qu'il en soit
31:10c'est l'Elysée
31:11et Emmanuel Macron
31:11qui décide
31:12seul dans son coin
31:13maintenant une fois
31:14qu'on a dit ça
31:15les syndicats
31:15encore une fois
31:16sont peu adaptés
31:17à la réalité
31:17du monde du travail
31:18pardon mais quand j'entends
31:19Madame Binet
31:19je l'entends très souvent
31:20parler de la Palestine
31:21alors c'est un combat politique
31:22extrêmement légitime
31:23je n'entends pas parler
31:23de l'intelligence artificielle
31:24je n'entends pas parler
31:25des tarifs douaniers
31:26a-t-elle même un avis
31:27sur ce qu'est en train
31:28de faire Donald Trump
31:28parce que Donald Trump
31:29ce qu'il veut
31:30moi je pense
31:31c'est une méthode
31:31complètement dingue
31:32pour y parvenir
31:32mais ce qu'il veut
31:33c'est réindustrialiser
31:34les Etats-Unis
31:34et précisément
31:35redonner du travail
31:36aux travailleurs américains
31:37sur des emplois
31:38qui sont plutôt partis
31:39vers la Chine
31:39ou ailleurs
31:40on les entend
31:41avoir un avis là-dessus
31:41on les entend
31:42avoir un avis
31:42sur les meilleures sources
31:43d'énergie
31:43ils ont des avis
31:44qui sont ceux
31:45d'une gauche
31:45complètement sclérosée
31:47sur elle-même
31:48et aux Etats-Unis
31:49ce qui s'est passé
31:49regardez l'industrie automobile
31:51à l'ancienne
31:52elle n'a plus innové
31:53du tout
31:54depuis des années
31:55parce que les syndicats
31:56de l'automobile américain
31:57restent très puissants
31:58notamment chez General Motors
31:59et que du coup
32:00il ne se passe rien
32:00chez General Motors
32:01à tel point
32:02que c'est ça
32:02qui a provoqué
32:03la rupture
32:04entre Elon Musk
32:05qui était démocrate
32:06et les démocrates
32:08parce que justement
32:09Joe Biden est allé
32:10jusqu'à faire un truc
32:11aussi idiot
32:12que d'inviter
32:12que les constructeurs
32:14automobiles traditionnels
32:15en les félicitant
32:15de l'électricisation
32:16du marché
32:16vous savez combien
32:16ils avaient vendu
32:17de voitures
32:17le trimestre en question ?
32:19300
32:19Elon Musk en avait vendu
32:20300 000
32:20Fabien Vildieu
32:22votre réaction ?
32:24Je tiens quand même
32:25à dire
32:25aujourd'hui
32:26j'étais à la manif
32:26du 1er mai
32:27en famille
32:28avec mes filles
32:309 ans
32:3111 ans
32:31dans une super ambiance
32:33et puis je devais intervenir
32:35sur une chaîne
32:35et ils me disent
32:36on vous décommande
32:37parce qu'il y a des problèmes
32:38de sûreté
32:39je dis mais comment ça
32:40des problèmes de sûreté
32:40je suis dans la manif
32:41tout le monde rigole
32:42ça se passe bien
32:43et tout
32:43bon bah du coup
32:44je regarde un peu
32:45les réseaux sociaux
32:46et effectivement
32:47il y a un focus
32:48alors je le dis tout de suite
32:49je condamne
32:50toute forme de violence
32:51voilà
32:51comme ça
32:52on ferme la parenthèse
32:53y compris
32:53contre un député
32:55y compris
32:55contre le parti socialiste
32:56y compris quand il est juif
32:57il y a un focus
32:58comment ?
32:59pardon
33:00mais pourquoi ?
33:01c'est vraiment un député
33:02et en fait
33:05il y a un focus médiatique
33:06que de ça
33:07c'est à dire
33:08qu'on ne parle que
33:08de ce qui s'est passé
33:09vis-à-vis du parti socialiste
33:12que du député
33:13c'est en boucle
33:14sur toutes les chaînes
33:15il y a eu
33:15300 000
33:16alors on va dire
33:17moi je coupe la poire en deux
33:18la police va dire 150 000
33:19elle a dit 157
33:20150 000 personnes
33:21150 000 personnes dans la rue
33:23en famille
33:24dans la bonne ambiance
33:25269 manifs
33:26et finalement
33:27quand vous rentrez le soir
33:28la seule chose
33:29dont vous en parle
33:30c'est
33:3010 gougus
33:31black bloc
33:32qui ont attaqué
33:33le cortège
33:34du parti socialiste
33:35enfin tout ça
33:35n'est pas sérieux
33:36et tout ça
33:37n'est pas respectueux
33:38pour des miniers de familles
33:40qui ont manifesté
33:41dans la bonne ambiance
33:42sur des revendications
33:43et je le dis
33:44les revendications
33:44c'était la justice sociale
33:46et c'était les augmentations
33:47de salaires
33:48voilà
33:48donc il y avait des revendications
33:50très sociales
33:51donc on manifeste
33:52on s'est tapé la chaleur
33:52toute ma famille
33:54on est tous rouges
33:55comme des écrevisses
33:56et à la fin
33:57c'est quoi le retour médiatique
34:00de tout ça
34:00et bien c'est
34:0150 black blocs
34:04qui ont attaqué
34:04le cortège du parti socialiste
34:06je vous le dis
34:06ce n'est pas correct
34:07ce traitement médiatique là
34:08on marque une nouvelle pause
34:09dans cette émission
34:10et on se retrouve dans un instant
34:11Jean-Marie Pernaud
34:23dans votre livre
34:24le syndicalisme d'après
34:25ce qui ne peut plus durer
34:26aux éditions du détour
34:28vous faites un constat
34:29le manque d'élargissement
34:30du répertoire revendicatif
34:32des syndicats
34:32serait l'une des raisons
34:33de leur perte d'influence
34:34expliquez-nous
34:35de quels enjeux
34:36doivent se saisir
34:37les organisations syndicales
34:38le répertoire
34:39qu'on appelle traditionnel
34:40l'un de l'action syndicale
34:41c'est salaire
34:42conditions de travail
34:42emploi etc
34:43tout thème d'ailleurs
34:44qui reste parfaitement
34:45dans l'actualité
34:46ah oui
34:46mais ce que j'appelle
34:47élargissement du répertoire
34:48revendicatif
34:49c'est aux questions
34:50je trouve trois
34:52trois dimensions
34:53sur lesquelles le syndicalisme
34:55doit être présent
34:55le premier
34:56c'est la question des femmes
34:57et là-dessus d'ailleurs
34:58je pense que c'est
35:00plutôt en bonne voie
35:01c'est-à-dire que
35:02même s'il reste encore
35:03un masculinisme ambiant
35:05assez fort
35:05dans les organisations
35:06il y a malgré tout
35:08une pression
35:09du mouvement féministe
35:10qui est extrêmement forte
35:11sur les organisations
35:12et qui les oblige
35:13à prendre en compte
35:13quand même assez bien
35:14cette réalité-là
35:15la deuxième question
35:16c'est l'environnement
35:17toutes les problématiques
35:18autour
35:19pas seulement le climat
35:20mais autour de la sécurité
35:22industrielle
35:22etc
35:23et là aussi
35:23par exemple
35:26la CGT
35:26la majorité
35:27a fait des journées
35:27de travail
35:28avec Greenpeace
35:28pour réfléchir
35:29en commun
35:30avec les écolos
35:31sur comment on peut
35:32penser un modèle
35:33industriel
35:34vers la transition
35:35je trouve que c'est
35:36des choses intéressantes
35:37troisième point
35:38et le troisième point
35:39vous prenez un peu de cours
35:41c'est toujours comme ça
35:41alors moi
35:42j'ai le même problème
35:44c'est quand j'arrive
35:44au troisième
35:45j'y arrive pas
35:45ah si si pardon
35:46attendez
35:46c'est une question centrale
35:47je vais à nouveau
35:48décrire un papier là-dessus
35:49c'est la question du travail
35:50c'est-à-dire que le travail
35:51est devenu
35:52une gigantesque fabrique
35:53à démolir les individus
35:55à peu près dans
35:55toutes les professions
35:56tous les indicateurs
35:57sont au rouge
35:58qui montrent que les gens
35:59sont soit esquintés
36:01soit morts au travail
36:01parce que ça existe
36:03de manière assez importante
36:04soit en burn-out
36:05soit en stress professionnel
36:06etc
36:06même la consommation
36:08de drogue
36:10est attribuée
36:10aujourd'hui au travail
36:12en partie en tout cas
36:13j'ai vu le rapport
36:14sur la consommation
36:15de cocaïne
36:16où on dit que
36:16le stress professionnel
36:18est une des raisons
36:19de la montée
36:20de la consommation
36:20de drogue
36:21enfin un peu partout
36:22les témoignages remontent
36:23sur le caractère
36:24devenu insupportable
36:25dans beaucoup de professions
36:26des conditions
36:27dans lesquelles les gens travaillent
36:28ça veut dire quoi
36:29les mecs qui rentrent
36:30chez eux le soir
36:30et qui tapent leurs femmes
36:31c'est parce qu'ils ont été
36:32maltraités au travail
36:32personne ne vous dit ça
36:33je suis obligé
36:34de vous faire la remarque
36:35oui mais il y a
36:36énormément
36:37une partie de la détresse sociale
36:39qui vient des conditions
36:40dans lesquelles
36:41les gens travaillent
36:42et ça c'est attesté
36:43par un certain nombre
36:44d'enquêtes
36:44d'indicateurs
36:45de l'assurance maladie
36:46d'associations
36:50de labos de recherche
36:51etc
36:52tous ceux qui travaillent
36:53sur le travail
36:54attestent
36:55qu'il y a une dégradation
36:56des conditions
36:57du travail
36:58dans notre pays
36:59en tout cas
36:59encore plus particulièrement
37:00que dans d'autres
37:01il y a une crise du sens
37:03je crois qu'il y a
37:04incontestablement
37:04une crise du sens
37:05il y a une souffrance
37:07au travail
37:07après de là
37:07à dire qu'il y a des morts
37:08par pelletée
37:09c'est absolument ridicule
37:10il y a 800 morts par an
37:11non mais il y a des accidents
37:12du travail
37:12800 morts par an
37:13c'est la France
37:13qui est en tête en Europe
37:14c'est le pays
37:15il y a le plus de morts
37:16au travail
37:1645 millions de salariés
37:17je ne vous dis pas
37:19que ça n'existe pas
37:20je vous dis qu'il y a
37:20une crise du travail
37:21il y a un accident de trop
37:22on est absolument d'accord
37:25mais je ne vous dis pas
37:26que ça n'est pas un problème
37:27je vous dis juste
37:28que c'est absurde
37:28de résumer 45 millions
37:29de salariés
37:30à 800 accidents
37:31du travail
37:31au delà de ça
37:32les entreprises
37:33ont de toute façon
37:34parce que la loi
37:34les y contraint
37:36et que les patrons
37:37évidemment se préoccupent
37:39de la sécurité de leurs salariés
37:40la question elle est
37:41beaucoup plus vaste
37:41que celle-là
37:42c'est une crise du sens
37:44collectif
37:45mais là c'est une question
37:46qui est profondément politique
37:47et qui renvoie aussi
37:48au fait à l'archaïsme
37:49selon moi
37:50d'un certain nombre
37:50de syndicats
37:51moi je veux bien
37:51qu'on m'explique
37:51comment on peut travailler
37:5232 heures
37:53avec des réglementations
37:54environnementales
37:55qui n'ont très peu
37:58de rationalité
37:59par rapport aux vrais défis
37:59climatiques
38:00et jouer la concurrence
38:01internationale
38:01parce que moi je veux bien
38:02qu'on m'explique
38:02comment les chinois
38:03sont meilleurs que nous
38:04en maths
38:04ils travaillent plus
38:05et ils n'ont pas
38:06les mêmes réglementations
38:07mais je ne vous dis pas
38:08que c'est mieux
38:08Isabelle
38:09je ne vous dis pas
38:12que c'est mieux
38:12je vous dis que
38:13cette question-là
38:13elle se pose à nous tous
38:14parce que nous pouvons
38:15faire comme si
38:16ça n'existait pas
38:17mais ça existe
38:18en tout cas moi
38:19je voudrais juste
38:19rebondir sur ce que
38:20vous avez dit
38:21Jean-Marie Pernault
38:22que j'ai trouvé
38:22assez cocasse
38:23pardonnez-moi
38:23vous dites au fond
38:24qu'est-ce qui est important
38:25pour le syndicalisme
38:26les femmes
38:27formidables
38:28l'écologie
38:28vous citez Greenpeace
38:29et vous ne trouvez pas
38:30votre troisième choix
38:31et la troisième choix
38:31c'est le travail
38:32ça devrait être le premier
38:33en fait
38:34la première des choses
38:35pour le syndicalisme
38:36ça devrait être le travail
38:36comment on fait rentrer
38:37les jeunes dans le travail
38:38comment on accompagne
38:39les seigneurs
38:40pour qu'ils restent dans le travail
38:41et ça devrait être ça
38:42et donc je pense quand même
38:43que finalement
38:44dans ce que vous avez exposé
38:45comme en plus
38:45c'est votre coeur de métier
38:47que vous êtes politologue
38:47et que vous êtes spécialiste
38:48et bien plus compétent
38:49que moi là-dessus
38:49que au fond
38:50vous mettiez le travail
38:52en troisième
38:52je trouve que c'est assez cocasse
38:55non mais ça raconte
38:56quelque chose en fait
38:57ça raconte quelque chose
38:58du fait qu'aujourd'hui
38:59le sociétal
39:01l'emporte sur le social
39:02et quand vous parliez
39:03tout à l'heure
39:04Catherine
39:04du fait que
39:05Trump a gagné
39:07Trump a gagné
39:07c'est les démocrates
39:08qui ont perdu
39:09ils ont fait une campagne
39:10le wokistan
39:11ils n'ont pas parlé aux travailleurs
39:13du coup les travailleurs
39:14ils ont voté pour qui ?
39:15ils ont voté pour les magas
39:16donc si vous voulez
39:17il y a un moment
39:17moi je veux bien
39:18qu'on mette tout
39:18sur la tête
39:20de ceux qui sont populistes
39:21mais pourquoi
39:22les travailleurs
39:23comme vous dites
39:24préfèrent les populistes
39:25finalement
39:26au parti de gauche
39:27ou au syndicalisme
39:29c'est quand même un problème
39:29pourquoi la CGT
39:30aujourd'hui compte
39:31de plus en plus d'adhérents
39:32qui sont tentés
39:32par le rassemblement national
39:33ou qui sont au rassemblement national
39:35il y a peut-être une question
39:36où l'on peut s'interroger
39:37collectivement
39:38moi je pense que cette division
39:40elle est totalement pas pertinente
39:41c'est-à-dire qu'en fait
39:42le problème des syndicats
39:43c'est qu'il faut à la fois
39:44qu'ils défendent
39:44les conditions de travail
39:45le salaire
39:46l'âge de départ à la retraite
39:48et puis les questions de sens
39:49et puis les questions
39:50de souffrance au travail
39:51et puis les questions
39:52de domination masculine
39:53et puis les questions de domination masculine dans le travail
39:58c'est la totalité qui est engagée par le travail
40:02le travailleur
40:03quand il est dans son entreprise
40:04il n'est pas coupé en petits morceaux
40:06c'est la totalité qui se joue
40:07et historiquement
40:09pardon
40:09je peux terminer
40:12je sais que tu es très expert
40:16mais laisse-moi terminer
40:17ce que je dis c'est que
40:19historiquement justement
40:20les syndicats ont été
40:22sur la question
40:23je dirais la plus
40:24traditionnellement sociale
40:26c'est-à-dire
40:26le salaire
40:28l'âge de départ à la retraite
40:30le contrat de travail etc
40:31et que
40:31c'est très important
40:33exactement
40:34et d'ailleurs ça reste
40:35le problème c'est qu'il faut qu'ils arrivent
40:37à intégrer et à élargir
40:38de nouvelles dimensions
40:39et c'est ça leur défi
40:40donc le défi
40:41donc non ce n'est pas
40:43non ce n'est pas
40:44non
40:44penser l'avenir
40:46la transformation
40:46penser la transformation
40:48d'une industrie
40:49dans le monde
40:50de l'écologie
40:51ce n'est pas qu'un problème
40:52politique
40:53c'est aussi un problème syndical
40:55c'est aussi pour un problème
40:57de savoir comment on fait
40:58pour que les femmes
40:59aient leur place dans le travail
41:00etc etc
41:01donc ce sont des problèmes
41:02syndicaux
41:03mais des nouveaux problèmes syndicaux
41:04vous serez le dernier à intervenir
41:06Fabien Ville
41:06moi je pense qu'il ne faut pas
41:07séparer le politique
41:08syndical
41:09allez-y
41:09c'est le problème
41:10du syndicat du français
41:10écoutez moi
41:1180% de mon boulot
41:13c'est le carreau cassé
41:15les conditions de travail
41:16le salaire
41:17d'ailleurs il y a la question
41:18salariale à SNCF
41:19oulala
41:20dès qu'on a parlé
41:21on voulait augmenter
41:22les salaires
41:22des cheminots
41:23on en a pris plein
41:24la figure
41:25mais comment
41:26comment vous osez
41:27en plus vous allez faire grève
41:28et tout
41:28c'est aussi ça
41:29c'est à dire que
41:30quand on fait
41:30tout simplement du syndicalisme
41:32on a des revendications
41:33sociales
41:34sur les salaires
41:35on pose une grève
41:36on s'en prend plein la figure
41:37il y a un SNCF
41:38chemis bashing
41:40de dingue
41:40alors qu'au quoi
41:41franchement
41:41poser la question
41:43la répartition des richesses
41:44dans les entreprises
41:45comme la SNCF
41:45qui fait des bénéfices
41:46en quoi c'est
41:47c'est un non-sens
41:48c'est le sens même
41:50du syndicalisme
41:51depuis 150 ans
41:52qu'il existe
41:52et par ailleurs
41:53je veux quand même
41:54finir là-dessus
41:54sur les histoires
41:55des morts au travail
41:56il y a plus de 1000 morts
41:59au travail par an
42:00ça fait 3 morts par jour
42:013 morts par jour
42:02ce n'est pas un épiphénomène
42:04ce qui se passe
42:04en termes de conditions
42:05de travail
42:06et en termes de mort
42:07c'est un véritable scandale
42:08qu'on essaye de prendre
42:10en considération
42:11en ce temps
42:12vous rejoignez
42:12les autres intervenants
42:13de cette émission
42:14merci beaucoup
42:15demain 7h40
42:16sur RTL
42:17Clémentine Autain
42:17députée écologiste
42:18et sociale de Seine-Saint-Denis
42:20cofondatrice du Parti Gagné
42:21sera l'invité de notre matinale
42:22et dans un instant
42:23vous retrouvez Faustine Bollard
42:24pour son émission Héro
42:25bonsoir Faustine
42:26qui est votre invitée
42:27bonsoir Yves
42:28c'est l'histoire d'un jeune homme
42:29qui se sentait incompris
42:30et qui a décidé
42:31de disparaître
42:33du jour au lendemain
42:34c'est l'histoire
42:35d'un père très inquiet
42:36qui n'a pas compris
42:37pourquoi son fils
42:38lui avait tourné le dos
42:39et ils sont tous les deux
42:40ce soir
42:41dans Héro
42:41sur RTL
42:43pour nous parler dialogue
42:44et pour nous parler retrouvaille
42:46c'est une émission
42:47très très émouvante
42:48qui vous attend
42:49à tout de suite sur RTL
42:51merci Faustine
42:51à tout de suite
42:52il est 20h
42:53pour nous parler de l'invité